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FrancoisCarmignola - Page 8

  • Le filioque

    Il est ce qui sépare l'Orient et l'Occident (1).

    Pourtant "à l'origine" et c'est en 381 que le concile de Constantinople, dit Nicée-Constantinople l'établit, il n'est pas dans le texte originel. Les Orthodoxes ont raison, et donc Poutine a raison... 

    Cela d'ailleurs est reconnu par l'œcuménisme moderne et en 1995 on reprend les textes originaux, sans le filioque, bref on se met d'accord avec les orthodoxes (leur dénomination est parfaitement adéquate) sur l'origine, bref, ce qui est commun à tout le monde. En plus, les occidentaux reconnaissent que ce n'est qu'un ajout finalement "naturel" c'est à dire sans grande importance.  Le pape Léon en disait : "permis mais pas exigé". 

    Il faut noter de plus que la chose fut d'abord Carolingienne et c'est Charlemagne lui-même qui insista pour la chose, puis les empereurs Germaniques après l'an mille. 

    Le Saint Esprit 

    « Seigneur et qui donne la vie, qui procède du Père, qui est coadoré et coglorifié avec le Père et le Fils, qui a parlé par les prophètes. »

    Le théoricien de l'Esprit Saint Basile de Césarée ajoute ainsi au Nicée 325, un Esprit Saint au rôle détaillé, mais en ligne avec le fait qu'il est "souffle de Dieu" et "procède du Père", seulement. 

    C'est ce que disait l'évangile de Jean ("esprit de vérité qui procède du père"), le paraclet (avocat, parakletos). Le mot "procéder" qui reste mystérieux, signifie ici "envoyé par le père". Le procédé, c'est la manière de faire. Procéder c'est faire de la part de quelqu'un. On a donc ici le père qui est en action avec l'Esprit et qui procède, envoie, met en action l'Esprit. Celui ci, donc, "est procédé par", on dira "procède du".  Ekporeuomenon. "Sortir de", d'une certaine manière. 

    L'ajout du "et du fils" vise à solidifier la position du fils dans la trinité, face aux hérésies arienne ou adoptionatiste. Par contre, et le patriarche Photios avec la "mystagogie du Saint Esprit", ne se privera pas de le dire, cela ouvre la voie à une forme de polythéisme, ou de modalisme, toujours les mêmes débats. 

    Tout cela dans le cadre de la définition de la trinité, la grande idée du christianisme, ce qui fait tenir l'ensemble...

    (1) Le comité oeucuménique qui explique tout https://www.usccb.org/committees/ecumenical-interreligious-affairs/le-filioque-une-question-qui-divise-leglise

  • Les guerres

    A l'occasion d'un long article sur la fin de la première guerre mondiale, (1), (2), expliquant en détails les affres du président US Wilson à l'issue de la guerre, qui se termine par un traité de Versailles, entièrement piloté par lui, et qu'il ne signe pas, finalement. 

    La SDN, embryon de l'ONU n'eut pas pour membre les USA. Partant de là, la déjà première puissance mondiale n'eut aucun rôle dans la marche diplomatique à la guerre en 38, 39 et 40. Avec les crises économiques, les fautes des diplomates et toutes les défaillances humaines et civilisationnelles du monde, on alla tout droit à la grande tragédie, bien pire que la première, et qui elle se termina bien. Enfin, "bien": on renonça à conclure, et 45 ans supplémentaire de guerre froide furent tout de même nécessaire pour clore l'épisode principal de la 1ère guerre mondiale: la révolution communiste... 

    Wilson avait des problèmes de personnalité. Ses idéaux, ses revirements, son hypocrisie anglo-saxonne et ses inimitiés font que c'est le docteur Freud en personne qui écrit un livre sur lui (avec la coopération du fameux William Bullit) et c'est l'objet de la réflexion faite ici par Patrick Weil, l'immigrationniste bien connu, en fait historien qui a retrouvé le manuscrit original et qui raconte toute l'histoire. Wilson n'est pas ce qu'on en a dit. 

    Installé 6 mois à Paris en 1919, Wilson négocie le traité basé sur les fameux 14  points, programme destiné à assurer la paix dans le monde, à tout jamais. 

    Dans le traité, une alliance militaire avec la France: elle aurait été décisive en mai 40 et tout est dit... 

    Mais les républicains au Sénat US sont inquiets des engagements à entrer en guerre induits par le traité. Wilson développe alors toute une interprétation des critères d'entrée en guerre, qui ne convainc pas. C'est alors que Henry Cabot Lodge fit témoigner , devant le Sénat le fameux Bullit , témoin des négociations et diplomate, révélant toute une série de faiblesses et de jugements négatifs sur le traité, y compris des avis tenus secrets de certains acteurs dont le secrétaire d'Etat de Wilson. 

    Wilson catastrophé fit un accident cérébral et se trouva paralysé. Refusant la mention dans le traité d'une réserve concernant la nécessité de l'accord du congrès pour toute entrée en guerre, il appelle à refuser la ratification. BANG.

    Les motivations complexes de ce refus quasi suicidaire justifient les questions sur la folie de Wilson, liée apparemment à sa haine insensée de Cabot Lodge, l'auteur de la "réserve". 

    Les considérations sur Bullit et Wilson, personnages déchirés par l'histoire dont ils furent acteurs à un niveau décisif sont passionnantes. 

    Une conception du diplomate Bullit: le destin de l'humanité est décidé à l'échelle des temps géologiques par la géographie, à celle des siècles par la démographie, à celle des années par l'économie et à celle des jours par la psychologie, à laquelle il se consacrerait entièrement, cela s'appelle la diplomatie. Belle leçon du premier diplomate Américain de la domination du monde par les USA, celle qui commençait. 

    Celles sur la fin de la guerre de 14 aussi, bien sûr. 

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    D'abord, les 14 points. Le plus important pour Wilson était la société des Nations. Représentant des crypto bolchéviques anglo saxons, dont Bullit en fait, Wilson était le porteur de l'idée du siècle: un parlement mondial où seraient représentés toutes les forces politiques et non pas simplement les gouvernements. Idée grandiose qui fut bien sur trahie, d'où l'horrible déception des progressistes qui cherchèrent à torpiller la ratification par les US. Bullit fut bien sur un élément quasi décisif de ce refus... 

    Il s'agissait pour Wilson d'échanger auprès de Clemenceau la rive gauche du Rhin contre une garantie d'assistance à la France. Foch reprocha à Clémenceau cet échange ALORS que la ratification était en discussion au congrès Américain. Clémenceau répondit qu'on ne pouvait empêcher des Allemands de rester allemands. Il se protégea de l'annulation de l'alliance par une simple occupation temporaire de la Rhénanie, celle qui fut renforcée en 23 quand les Allemands refusèrent de payer les fameuses réparations, que les Britanniques avaient rendues énormes pour être sûr que ce ne soit pas que la France qui les reçoivent. Ces excès furent décisifs. 

    La France refusa l'union entre Autriche et Allemagne, pourtant demandée par leurs représentants respectifs... 

    De fait Wilson, et son âme damnée, le colonel House, avaient deux stratégies pour convaincre Clémenceau et Lloyd Georges: s'appuyer sur les peuples d'Europe ou négocier avec leurs chefs. Le groupe des jeunes progressistes, dont les journalistes, Bullit et bien sur Lippmann étaient les tenants du premier camp. On a donc, et c'est l'ironie et le sens de l'histoire les partisans devenus opposants à Wilson qui étaient en fait les fédéralistes mondiaux déçus qui inaugurèrent la grande confrontation du monde contre le communisme, celle où nous sommes encore. 

    Car Wilson détestait les socialistes et s'arrangeât avec Clémenceau et Lloyd Georges. Clémenceau devint l'ami de House. et misa tout pour sa stratégie d'alliance américaine conditionnée par la ratification US. 

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    Bullit eut une vie de roman, facilita l'expatriation de personnalités menacées dont bien sûr le vieux Freud (82 ans) qui dut assister sans broncher à la destruction de sa bibliothèque par des militants nazis le lendemain de l'Anschluss... 

    Appelé "Monsieur l'ambassadeur" par De Gaulle (il faut l'ambassadeur US qui décrivit à Roosevelt l'abaissement proto fasciste de Pétain arrivé au pouvoir) il fit la fin de la guerre traducteur de De Lattre et admirateur du stratège qui faisait la guerre comme un poète. 

    La suite de l'action de Bullit consista à rompre avec le Roosevelt en fin de vie qui jouait au grand dam de notre héros une politique d'"apaisement" qu'il dénonça dans un grand livre. Mais ce fut Forster Dulles qui conceptualisera pour l'histoire l'"endiguement"  en décrivant l'optique soviétique d'éradication de tout ce qui n'est pas communiste... 

    Bullit était l'anticommuniste essentiel et attribuait au seul christianisme la capacité de lutter efficacement contre le communisme. C'est pour cela qu'il différa et édulcora jusqu'au bout la publication du livre écrit avec Freud, porteur d'une théorie du christianisme comme idéal de la conjonction masculin/féminin, la passivité féminine envers le père nécessaire au devenir Dieu, cet homosexualité latente qui animait Wilson.

    Au passage on apprend (et réapprend) qu'alors que Freud n'avait pas d'hostilité envers l'homosexualité, décrite comme identification au désir de la mère envers son fils. Elle ne pouvait ni ne devait être guérie, malgré son coté tragique, surajoutant à la tragédie du désir humain en général celui de la mise au ban de la société. C'est le mouvement psychanalytique international, sa fille et ses successeurs qui développèrent la cure anti pédé et toutes les horreurs qui ont déshonoré de ce point de vue la psychanalyse (3). 

    L'analyse faite par Freud et Bullit décrit en suite Wilson comme en conflit inconscient avec son père vénéré et son opposition maniaque à Lodge, à qui il ne voulu faire aucun concession. Il préféra saboter la ratification du traité plutôt que d'y inclure une réserve d'un homme qu'il haïssait pour l'avoir humilié publiquement. 

    On terminera par la réparation de la suprême injustice, toujours objet d'avis sédimentés qui ne reposent sur rien. Dans "les conséquences économiques de la paix", Keynes, soutient la thèse du montant exagéré des réparations exigées soit disant par la rapacité française. De fait, ce montant exagéré fut obtenu par l'Angleterre en convainquant Wilson de les doubler en y incluant le paiement des pensions aux agressés dont les anglais. 

    De fait, la non-ratification des USA fragilisa la position de la France qui devint véritablement fétichiste des réparations. Et puis Clemenceau échoua à la présidence de la République (refusant en janvier 1920 le chantage de députés catholiques qui voulaient des relations diplomatiques avec le Vatican). Élu, il aurait pu pousser Lodge et Wilson à s'entendre.

    La responsabilité de Wilson reste entière: il entérina ce qui justifia la plainte Allemande et la montée de Hitler (les réparations) et empêcha que s'installe le contre feu (l'alliance France-USA). On remarquera toutefois que c'est cette alliance-là, bien plus que l'appartenance des USA  à la SDN qui manqua à l'histoire et ... détruisit la France. 

    Pour finir, c'est bien dans le projet de la SDN qu'on inventa le principe des sanctions économiques à administrer à tout agresseur... 

    La conclusion signée par Freud et Bullit: 

    « Les faits valent mieux que la foi. La vérité est une alliée plus précieuse qu’aucune divinité. »

    Bullit l'effaça, estimant sans doute, que pour lutter contre le communisme, la foi valait mieux que les faits. Le livre ne fut publié qu'en 1966... 

     

    (1) https://actualitte.com/livres/419244/le-president-est-il-devenu-fou-le-diplomate-le-psychanalyste-et-le-chef-de-l-etat

    (2) https://histoireetsociete.com/2022/05/01/le-president-est-il-devenu-fou-entretien-avec-patrick-weil/

    (3) Roudinesco sur psychanalyse et homosexualité : https://www.cairn.info/revue-cliniques-mediterraneennes-2002-1-page-7.htm

     

  • Les théories de l'esprit

    A l'occasion d'un vagabondage, (1) illustre rapidement ce qui prend des dizaines d'heures de vidéo à grasp.

    On remarquera le degré de branchitude: "grasp" plutôt que le stupide francocisisme "grasp-er" en conformance avec le jeunisme qui consiste à ne plus franciser les infinitifs de manière à s'abstraire de cette terrible faute de français qui en imposant de faire sans cesse la différence entre participe passé et infinitif humilie et abaisse le semi-francophone qu'il soit remplaçant ou remplacé, bref. 

    La "cognition" est donc modélisée comme un "flow", un processus perpétuel d'adaptation à un état de fait et non plus comme une expression d'un savoir, qu'il soit expérimental ou propositionnel. Tout est dit et nous avons la main sur le futur de l'éducation et du contrôle social. Exprimé dans l'opinion, la relation à la vérité et à juste représentation qu'on sait discutable, la cognition représentation, destinée à élaborer via le beau la phrase séduisante qui entourloupe le crétin, il faut l'éthique du vrai pour s'y soustraire, et aussi atteindre le sublime du vrai, l'absolument beau qui signe le bien du vrai.

    Le flow est adaptation pure, précise adéquation du geste et du but, l'ajustement permanent au contexte étant le rôle du système cognitif programmé pour cela. 

    On y associera les concepts de "relevance" ce qui est approprié à l'exécution de la "tache" (ouh ouh) et de "realisation" ce qui objectifie le but cherché. Il y a aussi le concept de "recursive" plus obscur, qui semble installer le processus de feedback absolument partout, entre les sous systèmes humains (perception, emotions etc) et avec l'extérieur bien sûr.

    Bref, un gourou, une théorie et la boucle de rétroaction qui vous lie au gourou via ses perceptions transmises quant à votre compréhension de ce qu'il dit, ce qui fait que non seulement il vous note, mais aussi que vous lui donnez de l'argent sachant (pardonnez-moi, je me lâche) qu'en plus il baise votre femme. Ici le gourou a des boucles d'oreilles et des tatouages mystérieux sur les bras. 

    On notera ainsi la disparition progressive en Occident du concept de vérité, la chose ayant été prouvée absolument cette année par la conjonction brutale de 3 évènements l'ayant fait disparaitre peut être pour toujours: le woke, le covid, la guerre en Ukraine donne l'occasion à l'ensemble du sociétal occidental soumis aux médias et à la démocratie de dysfonctionner complètement, donnant lieu à un unanimisme complet en faveur du médiocre, de l'absurde et du faux, guidé par l'hypocrisie cynique et peut être la franche folie. Satan règne sur le monde, et lui fait faire et dire n'importe quoi.

     Ce concept occidental de vérité est, il faut le dire, d'origine chrétienne, l'originalité fidéiste chrétienne qu'est la résurrection matérialisant complètement une chose qui pour ne pas être absurde et invraisemblable doit être absolument vraie. La chose fondant le consensus religieux ayant réussie, la vérité aussi, celle-ci étant représentée par une foi commune en un espoir fabuleux mais fondateur, dont la représentation magnifique marque tout de même magnifiquement deux mille ans d'une histoire assez glorieuse. 

    Cette époque se termine. Dernier morceau du monde occidental (si l'on excepte la Russie, mais là on a un autre problème) à avoir résisté à l'athéisme de masse, les USA viennent d'y succomber et c'est Todd qui le dit. L'abolition des vieux réflexes se généralise, et donc, nécessairement, ce qui nous rattachait à la "vérité" aussi. 

    Le dysfonctionnement global de l'Occident est patent. Il avait jusqu'ici réussi, grâce à la vérité immanente d'une foi transcendante à juguler les problèmes que posent la liberté grâce à la sainteté naturelle que lui offrait une civilisation encadrée par un souvenir encore vivant. Cela lui avait permis de vaincre les démons nazis et communistes. Il est maintenant lui-même démoniaque et va s'effondrer dans un grand incendie, cela devient son destin. 

    Comment caractériser cette perte de contact avec l'évidence ou plutôt avec ce qui jusque-là l'était ? 

    On a d'une part une exacerbation du sentiment de regret vécu face à l'abaissement d'un bien perçu, et aussi manifestation barbare de la volonté d'imposer le bien. Deux sentiments enseignés dans la morale chrétienne et qui étaient l'atténuation de l'impérium civilisationnel lié au religieux. Car le fidéisme est absolu et ne s'accommode pas de ce qu'il méprise: le religieux. Or c'est bien le religieux qui s'est effacé; et il ne reste alors que la volonté de revenir aux origines, une forme de djihadisme chrétien, qui bien sur fait fi de la sagesse originelle compréhensive que le religieux avait pour rôle de transmettre. 

    Détaillons. 

    Un bien souhaitable peut ne pas se produire, et il faut le regretter tout en le comprenant et en l'acceptant : mort d'un proche, ruine d'un commerce, bien des injustices de la vie doivent être assumées et le religieux ou ce qu'il en reste facilite cette acceptation/compréhension: fatalisme, capacité de se projeter sur ce qui reste et qui doit être protégé, refus du désespoir complet: bien des réactions positives peuvent être mobilisées pour surmonter le terrible et le navrant. Du moins pas quand d'autres sentiments du type "plus jamais ça" sont montés en épingle. Or toutes les souffrances d'aujourd'hui sont refusées par principe et exigent donc leurs exemplarités: tout est vécu comme crucifixion et exige à tort, ce qui est un contre sens, une loi pour la rendre désormais impossible, un "quoi qu'il en coute" pour mobiliser le monde entier à son service, une guerre ruineuse pour que l'éloigné ne souffre plus, bref contre ce qui nous soudainement devenus insupportable. Cette folie sociétale, qui remplit les tribunaux de "travaux de deuil", les cabinets psychiatriques d'enfants de divorcés, les lois d'alinéas débiles, les journaux de fait divers incroyables, anime notre monde en permanence, le remplissant d'ordures navrantes et désespérantes. 

    Le bien hypostasié comme le contraire de ce que notre siècle de progrès ne peut pas supporter, l'expression "au XXIème siècle , cela n'est plus possible" fait flores, doit s'imposer par la force. Sentiment barbare, celui qu'exprima Clovis lors de son catéchisme tardif, quand il se convainquit qu'avec un peloton de ses guerriers, il aurait facilement défait les gardes du mont des oliviers et sauvé Jésus, il consiste à subordonner le mal de la violence colérique au bien de la délivrance du bien, celui-ci par définition excusant tout. On sacrifie l'économie d'un pays développé aux valeurs qui consistent à garder vivant de grabataires quelques mois de plus quoi qu'il en coute, on fait la guerre à son fournisseur d'énergie pour sauver un pays corrompu qu'on croit agressé, on justifie un mois d'émeutes au nom d'un défoncé mort d'une résistance insensée à la police. Cette exagération démoniaque et imbécile de la folie violente au nom d'un idéal du bien tellement anormalement valorisé qu'il excuse, justifie et permet le mal absolu est propre au démoniaque, là encore. 

     

     

     

    (1) un méta pointeur :  https://www.psychologytoday.com/us/blog/theory-knowledge/202101/john-vervaeke-s-brilliant-4p3r-metatheory-cognition

  • Les sonates violon piano de Beethoven

    Bon, il y a 10 et groupées en opus.

    Opus 12 : no1, no2 et no3

    Opus 23, no 4 

    Opus 24: no 5  "le printemps", la délicieuse

    Opus 30 : no6, no 7, no 8 

    Toutes dédiées au Tsar Alexandre 

    Opus 47 no 9 la fameuse, dédiée au violoniste Rodolphe Kreutzer

    Opus 96 no 10

  • Les viols

    À l'occasion d'un film (1) vu par hasard, et pas si mal fait et joué, la question de la vérité se pose  : 

    "« Il n’y a pas qu’une vérité. Il y a deux perceptions différentes d’une même scène » (Benjamin Lavernhe, l’avocat de Ben Attal).

    Le film est une séance au tribunal, où LA juge est soigneusement épargnée, où l'avocate de la jeune fille se déchaine, et où on arrive à maintenir l'équilibre entre la réalité et le politiquement correct, dans cet entre deux soumis (le jeune homme s'excuse humblement à la fin) qui est soigneusement respecté au prix de l'abandon de ... la vérité. 

    Car, dans la mesure où le scénario, tout de même légèrement vicieux, l'indique, la jeune fille -en fait- se venge vicieusement d'un désarroi contre lequel elle n'a pas lutté, le reste du discours global étant le papier autour du bonbon, géré de main de maitre, il faut le dire, par le couple phare du PAF : Attal/Gainsbourg, on fait pas mieux... 

    Le jeune homme est un enfant gâté par le sort, l'intelligence et le talent (il joue du piano comme un Dieu)  du genre de ceux qui d'ordinaire passent entre les gouttes et qui là en prend tout de même cher pour ce qu'il n'avait pas l'intention véritable de commettre. Cependant, on peut faire remarquer que : 

    1) L'expression collectivement perverse mais assumée collectivement de se débaucher un peu est assez marquée.

    2) Tout de même (alcool+cannabis+coke) est-ce atténuant ou aggravant  ?

    3) Lui même largué par le partenaire d'une relation tout de même salée, voulait se venger, c'est clair.

    Le scénario, consciemment ou pas utilise le témoignage de l'ex-maitresse au grand nez pour faire passer pour "normales" les expressions obscènes et brutales assénées à la jeune juive, qui l'a mal pris, c'est clair, mais bon. D'où la phrase sur la vérité, qui moi me parait inadmissible.

    On se lancera à l'occasion dans un peu d'antisémitisme de base, le politiquement correct "critique" ici démontré tirant son équilibre miraculeux, à mon avis, de l'expression d'une culture qui n'est pas catholique. 

    Car il y a UNE vérité. Celle du réel d'une part, et aussi celle des cœurs et de l'amour, divin et unique, promu par les chrétiens comme au-delà des lois et des actes. Cette vérité je l'ai exposée plus haut, et personne n'ose la révéler.

    Le fiston gâté est un petit salopard brutal éduqué par des parents tarés avec une frénésie très "mère juive" pratiquant un féminisme qui c'est le moins qu'on puisse dire, n'est pas passé auprès de sa progéniture trop chérie, surtout avec l'exemple d'un père braguard lui-même violeur (mais avec service après-vente). Des mœurs relâchés et haïssables, des personnes soumises au sexe qui se mentent à eux-mêmes, en reconstituant des couples et familles improbables, qui en plus jouent aux "marieurs" sans vraiment de délicatesse. Donnée à une fête d'étudiants bizuteurs par son père ignorant des mœurs estudiantins quoique prof lui même, la pauvre petite est ainsi mal traitée aussi par son père et sa belle mère... 

    Pourtant la "pauvre petite" fut la maitresse d'un homme marié doté d'enfants, a dû assouvir ses envies sentimentales et sexuelles tout en étant finalement frustrée de la conclusion (le service après-vente n'avait pas fonctionné, et le divorce à son avantage n'eut pas lieu). Elle aussi avait à se venger, doublement comme enfant et femme et le fait est que la vengeance fonctionna, l'excuse finale qu'on lui décerne étant, d'après le politiquement correct, le but recherché, alors qu'il n'est que l'excuse finale qu'elle s'adresse à elle-même pour avoir ruiné la vie d'un petit salopard certes, mais cela sans avoir vraiment souffert, sinon pour d'autres raisons. 

    Maltraitée par ses parents, par un vieux qui l'a déniaisé, et aussi par un jeune de son âge, alors que c'est bien avec lui qu'elle devait vivre et s'expliquer, elle se venge avec cruauté sur le petit jeune, avec l'appui de la société et de sa justice... 

    Bon, fermons le ban. Mais mon antisémitisme est peut-être injustifié. C'est un film, ce que j'ai vu, quelqu'un l'y a mis. Attal serait-il un moraliste chrétien persuadé de la noirceur de l'âme humaine et appelant au salut ? Ou bien un intelligent cuisinier de scénario, talentueux cuisinier de tout et son contraire ? 

    Et puis, pour finir, je l'avais oublié, le témoignage de l'organisateur de la soirée, c'est lui le vrai satan, et qui est une horreur de discours soumis faux cul, en ligne avec la délirante (et quasi hilarante) plaidoirie de l'avocate décrivant sans sa largeur la théorie officielle concernant l'égoïsme masculin. 

    Les déguisements théâtraux sont diaboliques, on avait raison de les interdire, à l'époque. 

     

    (1) compte rendu du film: https://www.weculte.com/cinema-cultures/cinema-les-choses-humaines-un-film-sobre-et-fort-autour-du-viol/

  • Les libertés

    Un échange particulièrement signifiant eut lieu lors du débat Macron Le Pen, qui opposa deux faces du même argument et de la même problématique éminemment actuelle: l'opposition entre l'interdiction du port du voile et l'obligation du port du masque, deux injonctions gouvernementales impossibles ou pas à faire accepter et qui toutes les deux ressortent du domaine des libertés individuelles et des obligations nécessaires et/ou autoritaires. Bref, un sujet pour moi. 

    De fait, ce qu'on appelle le "grand reset" est dont on accuse les organisateurs et contrôleurs de la gestion de la crise sanitaire est grosso modo une réflexion sur une nécessité conjointe. En gros, l'idée est de "profiter" de l'effort civique réussi lors de l'imposition universelle du confinement pour rendre à la fois possible et nécessaire, possible parce que nécessaire, un changement d'organisation des sociétés libérales qui accepteraient de voir réformer certains de ses principes de fonctionnement au nom de l'intérêt commun. 

    On passera sur l'inquiétude que cela suscite, l'exemple chinois particulièrement terrifiant étant là pour nous montrer ce à quoi on a échappé pour l'instant: des hurlements et des suicides, la nuit, de la part des gens enfermés dans leurs immeubles, et mal nourris par l'Etat qui leur distribue leur pitance dans la gigantesque prison qu'est devenu Shangaï. 

    Un complotisme déchaîné se manifeste à propos des innocentes rêveries progressistes de Karl Schwab: il n'est pourtant que le fils d'un Suisse qui travailla avec l'Allemagne nazie mais ses mystérieux sous-entendus réformateurs restent étranges. 

    On remarquera que cette ou ces réformes portent sur les libertés, jugées pesantes et excessivement défendues par les lois. On notera que trois domaines sont dores et déjà concernés: la santé, l'environnement, l'immigration. 

    Les 3 dangers qui guettent notre monde nécessitent des réformes évidentes que les lois sur les libertés, excessivement libérales, empêchent de se déployer. Il faut donc d'urgence les abolir afin que les bonnes mesures puissent être prises, et c'est là toute l'histoire. 

    On remarquera que l'immigration que vicieusement je met dans la barque est protégée par plus que des libertés: des règlements que le progressisme environnemental et sanitaire juge absolument nécessaires et impossibles à abolir. Voyages partout, assistances sociale et médicales pour tous, abolition des frontières et des nations, on va même jusqu'à considérer les obstacles à ces nécessités réformables et finalement rendre ce phénomène second de la mondialisation, finalement similaire aux deux autres (pandémies incontrôlables et extensions planétaires des économies étant en fait du même type) non pas pernicieux et à empêcher, mais au contraire à encourager. Bing ! Une couille dans le potage et une contradiction manifeste, qui devrait contrarier aussi bien les progressistes que les conservateurs. 

    Il y a dans la théorie exposé (le Grand Reset) de sincères émois, sur la possible révolte des injustement condamnés à la pauvreté. Le mouvement BLM aux USA, en plein covid, c'est à dire en plein dans le massacre épidémique des noirs obèses (deux fois plus de morts que les blancs), en est un exemple inquiétant. Il faut ajouter que la mortalité latinos ne la cède en rien à celle des noirs, et on peut le dire, on a tué nos migrants de toute nature, chez nous les blancs, les seuls concernés vraiment par cette épidémie... Car le massacre des noirs et arabes en île de France fut à la hauteur de la cruauté scientiste... On trouve donc à Davos, un plaidoyer en faveur des dépenses sociales. Amusant et plaisant pour un natif d'une pays ruiné par icelles et qui ne s'en trouve pas mieux: le monde occidental est divers, voire carrément schizophrène, avec les même tropismes cependant: que dire de ces deux mondes l'un avec, l'autre sans -protection sociale- (soit disant) et qui assassine et intube cruellement avec entrain les mêmes populations qu'ils détestent autant ? 

    On évoque alors la jeune génération, beaucoup plus "radicale". Elle sera en pointe dans la future réinitialisation... 

    Bon, cette réinitialisation, elle est économique, sociétale, géopolitique, environnementale et technologique. Totale, quoi.

    On parlera de la gouvernance mondiale, jugée nécessaire, mais en échec, et seuls les USA seraient capables de se coordonner collectivement, uniquement sur leur territoire (ce qui est une affirmation douteuse). Quand est-il de la Chine qui a fait au moins aussi bien (mal) ? On a donc un monde, G -2 (moins les USA et la Chine, rivaux et seuls). Quand est il donc des autres, nécessairement asservis ? 

    En tout cas, la perception nette d'un monde maintenant nettement divisé en deux, introduit à une perception d'icelui décrite comme "quantique", c'est-à-dire dépendant de l'observateur nécessairement double et le réel se trouve donc clivé, la vérité ayant disparu. 

    Une remarque désagréable, que nous avons traduit (dans notre partie du clivage) comme une conséquence de notre "désindustrialisation", sans doute attribuée à la Chine elle-même: la Chine nous a en fait "aidé" humanitairement en nous envoyant les masques que nous avons obligé nos enfants à porter. Une sorte de verroterie. 

    Au sujet du choc environnemental, la nécessité d'une élite éclairée se fait jour et nous y sommes bien sur, la chose étant évoquée régulièrement par nos écolâtres, dont l'autoritarisme éducatif commence à devenir vraiment énorme... 

    Le grand reset a pour cela l'idée qu'elle est bonne: les dirigeants éclairés devraient lier leurs subventions aux engagements écologistes. Pratique essentielle de la liaison entre lumières et tyrannie planificatrice. Une idée qu'elle est bonne aussi: le covid a augmenté l'activisme social, qu'il soit protestataire ou capitalistique: y aurait-il en fait convergence des luttes écologistes hippies dépenaillées et des décisions pour notre bien prises dans les conseils éclairés ploutocratiques ? 

    Quelques mots clés: "économie sans contact", "distanciation économique", tout ce qui technologiquement va réduire la dépendance au contact humain se trouve donc en  vogue. L'ère des robots, en fait de l'automatisation des processus et donc de la traçabilisation généralisée de toutes les activités, activités que l'on ne pourra plus qualifier d'humaines, car effectuées en fait par des processus automatisés, d'où le titre. 

    Traçabilité signifie en fait deux choses, d'abord le traçage, ensuite son suivi, car une trace non suivie n'a pas d'intérêt. Il y a donc monitoring permanent de l'activité traçée. On notera le double intérêt de la chose, au-delà de la simple boucle de rétroaction managériale travaillant pour des objectifs fixés à l'avance. Il s'agit là de détecter à l'avance (une autre forme de l'avance) toute anomalie pathologique, virale ou autre, de manière à contenir explicitement le mal, maintenant à éradiquer à la racine. On pense au tracking pandémique, permettant de faire respecter le confinement, les alarmes sonnant lors des localisations hors de zones autorisées, en plus bien sur de la simple localisation simultanée d'une proie et d'un prédateur viraux dans la même zone de contamination. La boucle de rétroaction est donc maintenant resserrée, et temps réel, l'attribution d'une contamination étant maintenant certaine, et l'attribution du mal maintenant micro-décidable, disons le clairement: individuellement. 

    On remarquera au sujet des applications de traçage épidémique, les différent points de vue allant de l'anonyme technologie bienveillante quasi libertarienne, à la nécessité d'une large adoption (un seul salopard négligent pouvant contaminer tout le monde s'il n'est pas adepte) et donc à son caractère obligatoire, l'identification des contrevenants annulant toute prétention à la liberté d'usage. Certaines bonnes idées sont donc intrinsèquement mauvaises, en fait et en voilà la preuve. Que de grands esprits énarques ou polytechniciens aient pu faire perdre du temps au monde avec de pareilles âneries est hallucinant, on en profitera donc ici de clamer la puissance du Dieu Connerie, le seul qui existe. 

    En tout cas, à Davos, en 2022, on a la totale avec en plus la toute récente guerre qui touche à l'alimentation en gaz, domaine intéressant à contrôle et bien sur à réguler, la nécessaire privation à venir nécessitant des arbitres (2). 

     

    (1) Klaus Schwab, Thierry Malleret: la Grande Réinitialisation

    (2) Le Davos 2022 https://www.anguillesousroche.com/videos/videos-les-elites-de-davos-previennent-que-les-etats-nations-ne-doivent-pas-sopposer-a-la-douloureuse-transition-mondiale/

     

  • Les nombres

    On se permettra de digresser sur les nombres, la question "qu'est ce qu'un nombre?" valant bien la question duale "qu'est ce qu'une femme?"... 

    Un nombre est une classe d'équivalence d'ensembles pour la relation de bijection. 

    La définition s'étend bien sûr aux ensembles infinis et le tour est joué. 

    On notera que la non injection en a et b signifie que le domaine a est "plus grand" que b et que la non surjection qu'il est "plus petit".

    Reprenons:

    L'injection suppose que deux sources distinctes ont forcément deux destinations distinctes. Cela est impossible si l'ensemble des sources est "trop grand". Une fois toutes les sources allouées, le résidu devra utiliser des destinations déjà atteintes. 

    La surjection suppose que toutes les destinations sont atteintes. Cela est impossible si l'ensemble des sources est "trop petit". Une fois toutes les sources allouées, il reste des destinations non atteintes.

    Cette définition permet de considérer l'infini comme  un nombre, mais dans un sens spécial. En effet, depuis Aristote l'infini a deux acceptions: l'une comme quantité, l'autre comme numéro d'ordre, l'impossibilité de la quantification empêchant toute identification d'un objet défini comme essentiellement privatif: l'infini est, négativement, le non fini. 

    On en vient alors à une définition de l'infini comme essentiellement "potentiel", l'infini en acte ne pouvant être matériel et donc réservé au divin, donc mystérieux. 

    Une manière de définir l'infini d'une manière inversée est celle de Dedekind: "est infini ce qui est semblable à l'une de ses partie propres". Le fini est alors défini négativement, ce qui est original et se trouve être la première définition positive d'un indubitable, qui plus est caractérisé. 

    Cantor invente alors les deux concepts fondamentaux de l'infini moderne, le "cardinal" et l'"ordinal". Il qualifie lui-même les deux concepts comme de "nouvelles irrationalités".

    - Le cardinal (d'un ensemble) est le "nombre", la "puissance" d'un ensemble, en gros sa grosseur infinie ou non. Le cardinal du plus petit ensemble infini est ainsi Aleph 0. N0. 

    - L'ordinal est un nombre spécial, égal à la suite des ordinaux qui le précède. Le premier ordinal non fini est omega, "w".

    Les deux concepts sont distincts à l'infini et strictement similaires pour ce qui concerne le fini, le cardinal d'un ensemble fini étant donné par un ordinal fini qui est un nombre entier.

    Cantor, de manière surprenante, ne croyait pas aux infiniment petits (et les combattait !) et le fait que la description des infinitésimaux ne se fera au XIXème siècle qu'avec la notion de limite, qui réactualise la notion d'infini "potentiel". C'est l'analyse "non standard" (Robinson) qui traita la chose au XXème siècle. 

    Bon puisqu'on y est, on va revenir en arrière et parler de l'histoire. Les nombres furent introduits en occident en deux temps d'abord avec Gerber et ses abaques où le zéro était représenté par une case vide intercalée dans laquelle on pouvait transférer non pas des piles de jetons mais des jetons marqués d'un chiffre. Le ver était dans le fruit et c'est bien les croisades, épisode majeur des années mille, qui réalisa le grand miracle: la diffusion au monde du zéro indien avec les chiffres que les européens appelaient "arabes" et que les arabes appelaient "indiens". Alors qu'il est de bon ton que de se plaindre de l'invasion franque dans le doux pays de la religion de paix (propagande immigrationniste fuck off), on doit au contraire s'en réjouir: la translatio studiorum eut lieu et à notre bénéfice, le mongol et le turc ayant stérilisé pour toujours le brillant mais trop sentimental arabe qui s'en fut dormir mille ans, et ses ronflements nous dérangent encore. 

    Tout alors se passa aux alentours de l'an 1200. Commerçant à Bougie (Bejaia), la famille de Pise eut un fils Léonard, dit Fibonaci qui enseigna les maths 300 ans à toute l'Europe avec son traité le "Liber Abaci". Cette époque, celle de Saint Louis, de François d'Assise, de Frédéric, fut la plus brillante du Moyen Âge, la méditerranée encore un peu ouverte permettant aux peuples de se parler. 

     

     

    (1) la lecture: https://www.academia.edu/372421/Georg_Cantor_et_la_d%C3%A9couverte_des_infinis?email_work_card=view-paper

  • Les monnaies

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    Charles Ponzi

    RIP

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  • Les échecs de Zemmour

    Bon c'est fini et sans doute pour longtemps, quelles que soient les tentatives pour reconstruire une ferveur qui a fini par être le problème et qui a échoué à mobiliser, voire a découragé: 7%. On pourrait dire, pour rigoler Z %...

    On distinguera parmi les thèmes l'immigration, l'amour de la France, le positionnement économique, la personnalité. 

    L'arrêt brutal de l'immigration avec toutes ses mesures immédiates explorant tous les cas possibles d'entrées sur le territoire et les fermant toutes était impressionnant. Son caractère d'urgence que même Le Pen dénonçait, reste pourtant entier et les "détails" tous mentionnés par tous les exposés de la situation nécessaires à aborder. Les caser tous dans un projet unique et immédiat était enthousiasmant et terrorisant... Expliciter dans le temps une telle réforme est il une critique ou une volonté de remettre le coeur à l'ouvrage pour redéfinir le projet ? Il le faudra bien. En tout cas, malgré l'arrivée des expressions "grand remplacement" et "remigration" dans le vocabulaire public courant, il semble qu'ils soient en fait déjà "casés", c'est-à-dire laissés à leur place sur une étagère que personne ne va plus regarder pendant longtemps. 

    La créolisation semble donc inévitable, et l'accent mis sur son caractère insupportable ne se traduisit pas vraiment par des explications sur ce qui doit advenir en réalité. Le "Liban en grand" et "l'Afghanistan à 1 heure de Paris" ne furent que des expressions. Comme si la visualisation du grand danger qui nous menace n'était pas possible. Car le dilemme pour la société est presque insoluble. Refuser tous les colorés c'est refuser ceux qu'on prétend accepter parce que déjà là et il en faisait partie. Cette contradiction insupportable qui nourrit l'accusation de "racisme", forme implicite de toute description de Zemmour qui tienne, d'autant moins explicitée qu'elle permet de refuser toute sa proposition est le point faible du discours du grand remplacement qui est donc, c'est le problème, à la fois déjà là et donc accepté et acceptable et en même temps, futur et improbable, aucun chiffrage effectif et vraisemblable de la couleur du peuple français dans un siècle n'étant fait, sinon pour réaffirmer qu'"il n'y a pas de grand remplacement". 

    Son acceptation est à la hauteur de la puissance de la civilisation française, censée absorber évidemment tous les étrangers possibles la preuve, Mbappé et Zidane, en plus on en a besoin et Zemmour le prouve lui-même.  Ceux-là d'ailleurs ne se sont pas assimilés, et donc ne peuvent l'exiger des autres, la preuve, on sait d'où ils viennent. 

    Salah Abdelslam est assimilé, d'ailleurs, il est français, et a demandé pardon aux victimes du Bataclan... 

    L'expérience Zemmour est sans doute terminale, et la prochaine offensive anti-immigration, (celle que mène Le Pen est déjà perdue à mon avis, on verra si je me trompe) devra ne pas en parler... Car il est de fait trop tard. La seule maitrise du problème qui pourra passer à l'avenir ne pourra être qu'une garantie supplémentaire de sévérité des tribunaux et de l'application de leurs décisions. Car le déni de démographie ne peut s'exprimer racialement dans l'espace public. Le rejet de l'autre ne peut être qu'implicite, désormais. De ce point de vue, à moins qu'il ne réussisse à force de députés, à influencer le débat public avec ces thèmes là, le silence va régner pour longtemps. Sauf si je me trompe, bien sur. 

     

    L'amour de la France laissait une arrière-gout. D'abord celui d'un regret générationnel de petit boomer qui vit arriver la télévision en couleurs. Plusieurs générations similaires sont passées depuis, sans parler de celles d'avant qu'il oubliait, préférant se réfugier derrière un archétype qui n'était pas identifié, ni symbolisé, en fait. Le micro de De Gaulle était faux, et l'échec de son clip de début de campagne, en plus condamné par la justice, a hélas pesé sur le thème. Cette France qu'on prétendait aimer plus que tout n'était pas représentée. Il essaya de faire des images supplémentaires (celles-ci autorisées) mais cela n'imprima pas non plus.  Qu'est ce qu'il lui trouve à la France ? En plus ingrate et oublieuse, elle court à sa perte démographique et nationale menée par un crétin corrompu qui continue de la ruiner et qui se fera, sauf miracle, réélire. Et cela était inscrit depuis le début de la campagne, qu'il n'a en fait perturbé que quelques mois... 

    La France n'est pas "aimable" et ses bégaiements lors de l'émission catastrophe où il se ridiculisa lui-même, tel un amoureux déjà éconduit, au bord des larmes, l'enterra sans doute bien plus qu'on ne peut le croire. Comme si ce seul vrai raté d'expression avait été définitif. C'était en janvier je crois, et cela m'avait glacé. 

    Son positionnement économique, ressassé inutilement pendant ses interminables redites devant toujours la même sempiternelle émission d"information", ces pensums TV auxquels Macron s'est à raison refusé et que Zemmour acceptait sans jamais rechigner, comme le bon élève qui refaisait sans cesse les oraux d'entrée à l'ENA qu'il a donc absolument tous raté... Son positionnement économique, donc était classique, rond et sans aspérités avec la dose de pouvoir d'achat en plus, le travailler plus pour gagner plus qu'il fallait (un gadget que Macron pourrait reprendre) une retraite à 64 ans et une volonté de réindustrialiser la France en réglant vraiment la question des impôts de production qui faisait plaisir à voir. 

    Par contre, pas d'équilibrage avec des économies, pas d'attaque directe des fonctionnaires, pas d'arbitrage entre particuliers et entreprises. Quelques allusions aux dégraissages des règlementations, mais pas vraiment exploitées. Tout l'accent était mis sur les fameuses économies tirées de la misère infligée aux étrangers non européens dont on avait du mal à se convaincre qu'elle était le pactole nécessaire... Les économies tirées de la récupération des fortunes fraudées ne font pas  un programme. Bref, avant qu'on ai capté qu'une période d'inflation arrive à toute vitesse, on rêvait encore un peu, comme d'ailleurs tous les autres candidats.

    Personne, et pas lui non plus, n'eut l'idée de mettre en avant l'essentiel: que 600 milliards avaient été dépensés pour rien et que l'augmentation prochaine des taux d'intérêts allait rendre la vie insupportable, il ne fallait pas gâcher la fête, et on ne tenta pas de la gâcher. 

    En tout cas, on verra après les législatives, mais les thèmes à venir seront économiques: le grand déclassement français se produira pendant ce quinquennat, et peut être même immédiatement du fait de la guerre qui va faire éclater les solidarités européennes. La France est trop endettée, et ne sera pas aidée: elle devra payer par une chute brutale de son niveau de vie les 20 ans de coquetteries sociales corréziennes qu'elle vient de s'offrir. C'était le cadeau d'adieu de Mitterand, la cave est bue, il faut passer à autre chose. 

    La personnalité laisse un peu hésitant. Sympathique et rigolo du temps de ses saillies chez Ruquier, passionnant et intéressant  à CNews, où il fit des merveilles, il se transforma petit à petit au fil de la campagne pour devenir un peu autiste, mécaniquement attaché à répéter ses éléments de langage, en se lançant de moins en moins dans les merveilleuses improvisations qui faisaient le prix de sa conversation. Ses dix dernières apparitions furent très peu variées, et, il faut le dire, un peu chiantes. 

    Pourquoi ces lunettes qui apparurent, se firent écraser plusieurs fois, et qu'il tripotait maladivement sans cesse ? C'est l'unique reproche sur son physique qu'on peut lui faire, physique à prendre où à laisser et qui le marquait, il faut le dire: Gargamel, Iznogood, bref, il ne pouvait s'en défaire malgré toute l'évidente (et réussie) gentillesse dont il fit preuve. Mais la nature avait parlé, et n'était pas à son avantage. Il n'était pas beau, cela est clair. 

    Sa maitresse, conseillère, compagne, enceinte en plus (parait-il) sans qu'on ose le dire a pesé aussi. Trop en gencives et qui ne fut pas présentée officiellement sinon au détour d'une trop brève confidence qui fut à la fois trop et trop peu, elle grand remplaçait une mère de famille de trois enfants et cela a déplu, c'est sûr. Étrange et sans importance, pourtant. 

    Au sujet de la bande de jeunes, incontestablement sympathiques et peu patibulaires qui soutinrent sa campagne, il faut dire qu'ils étaient très minoritaires dans leur génération, malgré leur branchitude internet et leur dynamisme. Comme ils ont bien bossé et comme ils doivent être déçus. Pourtant, les sondages ont tranché assez tôt et la guerre en Ukraine a eu bon dos: le plafond était atteint depuis longtemps. Le Pen était impossible à battre sociologiquement: Zemmour n'intéresse pas le populo et sans ralliements LR conséquents, il n'en eu il faut le dire, aucun, et il n'y put rien. Hélas, les Fillons qui étaient passé chez Macron à 50% pendant le quinquennat continuèrent leur exode. On plaint sincèrement les bulletins de vote Pécresse qui restèrent, le débat meurtrier que cette conne crut bon de tenir a sans doute découragé tout projet individuel réfléchi à l'égard des deux concurrents... 

    Voilà, l'histoire continue son cours inexorablement et tout espoir s'éloigne, cette fois définitivement. Il n'y aura pas de sursaut démocratique en France et il faudra attendre un vrai drame pour que peut-être des solutions effectives soient considérées. Comme d'habitude dans l'histoire. Contrairement à ce qu'on pouvait penser, l'Occident n'a pas les ressources humaines ou même intellectuelles pour maitriser son présent et on futur, et il lui faut, une fois encore, courir à sa destruction violente pour qu'il puisse percevoir et sentir quelque chose du réel. On y va tout droit. 

    Le vote Macron, sans doute important y compris dans les parties les plus à gauche de l'opinion, les plus révoltées contre la personne et l'action directe du président, apparait ainsi comme un vote d'abandon: une sorte de plongée volontaire qui plus est, dans une eau inconnue ou toute responsabilité est abolie, toute volonté d'avance laissée au seul qui veut: l'arbitraire, l'européen, l'inévitable et inéluctable "consensus" qui recouvre tout de son apparente bienveillance immotivée et incompréhensible. 

    Pour l'instant on ne voit donc que l'abandon dans la plus lâche et la plus désespérante des absurdes conneries. Beuark. 

     

    P.S. les raisons de l'échec de Zemmour seraient à chercher dans les réfugiés Ukrainiens, de civilisation européenne, qu'on refuse... Plus un déficit de selfies sur les marchés, parait-il, alors qu'il y réussissait très bien. 

    Une autre affaire est le débat avec Pécresse où il se fait boxer les 20 premières minutes qui sont hélas celles diffusées par TF1 (5 millions de spectateurs, le reste du débat sur LCI n'en a que 500 000). 

    D'autre part, il aurait trop méprisé Le Pen, et donc son électorat populaire qu'il n'a pas réussi à capter, car trop bourgeois et perçu comme tel. Et puis le ministère de la remigration au pire moment est sans doute l'erreur capitale de communication. 

    L'urgence (le pouvoir d'achat) l'a emporté sur l'importance(l'immigration), le candidat de la fin de l'essence l'emporte sur le candidat de la fin de la France (P. de Villiers dixit). 

    (1) La pire des émissions, en 18:18  https://www.youtube.com/watch?v=xMUBZM37yyA

  • Les cours de l'or

    La monnaie et ses cours

    La monnaie permet, de par son unicité, d'éviter d'avoir à convertir chaque quantité de bien en toutes les quantités de tous les autres biens. Elle sert de pivot, et toute quantité de tout bien, exprimée en monnaie permet d'être comparée directement avec toute autre quantité, cela avec un seul nombre. 

    Par exemple le cours de la banane c'est  : 

    banane:Euro = 2.5    1 banane vaut 2.5 Euro. 

    On notera la notation, le ":" indiquant une division et permettant toutes les conversions. 

    L'or dont la quantité est donnée en "once" (beuark) a un cours en Dollar de  oG:$ = 1931, ou aussi gG:E= 56. 

    gG est le gramme d'Or, bien sûr. 

    Sachant que gG:$ = 62.07, on va pouvoir calculer (c'est l'objet de la contribution) que: 

    gG:E = gG:$ * $:E     

    On notera que dans la multiplication a:b * b:c, le b se "simplifie"  et que donc: <a:b * b:c = a:c>  et < a:b / a:c = c:b>. 

    Sachant que E:$ = 1.10,  et que $:E = 1/ E:$, on a donc  gG:E  = 62 / 1.10 = 56, le compte est bon. 

    Au passage, oG:gG = oG:$ * $:gG = oG:$ / gG:$ =1930.32 / 62.07 = 31.1  

    Une once est 31.1 grammes... Notons qu'il s'agit de l'once troy (ozt) pour le poids des métaux précieux anglo saxons. 

    Il y a actuellement une tentative Russe de s'adosser à l'or, la banque de Russie achetant de l'or au prix de 

    gG:R = 5000, ce qui nous fait, au cours de l'or actuel, 

    gG:R / gG:$ = $:R = 5000 / 62.07 = 80.55 , qui est donc le cours "cible" des Russes pour le Rouble, sachant qu'il est encore de 96, soit le cours d'avant sanctions. Une manière comme une autre de faire monter le Rouble, mais aussi l'Or.

    Celui-ci est encore sous évalué, donc...  

    Les opérations en devises

    Pour vendre des devises, une banque doit être adossée à la banque centrale du pays qui émet la devise. On réalise alors l'exorbitant avantage de la banque centrale US, la federal reserve, qui peut contrôler ou juger les utilisateurs de sa monnaie. C'est ce qui fit l'affaire Alsthom, si vous payez en dollars, vous êtes dans la main des US. 

    Ainsi pour payer en dollars, vous devez créditer une banque US. Pour cela, votre banque, par exemple SG, doit avoir une filiale aux US SGUS, qui est un banque US à qui elle peut donner des ordres. C'est son correspondant aux US. 

    Entre SG et SGUS une étrange (et ancienne) association existe. SG a un compte en $ auprès de SGUS et SGUS a un compte en € auprès de SG. Le premier compte s'appelle "nostro" (le nôtre) et le second "loro" (le leur). 

    Pour payer en devises, on crédite loro avec le débit du payeur en €, et on débite nostro de la conversion en $ pour créditer le compte chez SGUS du payé. 

    payeur - SG - loro     <ordre donné au correspondant>  nostro - SGUS - payé

    Ce mécanisme est vieux comme la banque, il permet de payer à travers l'Europe sans avoir à transporter de l'or sur des routes peu sures. Il utilise les messages chiffrés transportés cachés dans les vêtements des voyageurs. Montre ça à ton oncle exilé, il te nourrira...

     

     

     

  • Les synthétiques

     

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  • Les conflits

    Élément essentiel de l'activité humaine, le conflit peut être pensé comme un objet ou pas, et le fait est que souvent il ne l'est pas, toute situation conflictuelle étant trop naturellement considérée comme une opposition binaire, par définition, l'un étant le gentil et l'autre le méchant. La situation actuelle de conflit armé sur le sol Ukrainien étant bien sûr de ce type, l'Occident, ses médias, ses gouvernants, ses entreprises étant toutes dressées sans nuances ni problèmes contre un État Russe agresseur, partie condamnée et sanctionnée sans nuances ni scrupules, jusqu'à la montée aux extrêmes qui est en train de se manifester sans que rien vienne la tempérer, sauf sa possible transformation en conflit nucléaire, mais qui reste possible on va en reparler. 

     

    Le conflit comme objet

    Pensé comme objet, le conflit devient un troisième terme, et permet de symétriser les deux parties, qui se trouvent alors parties prenantes d'un phénomène, objectifié et réel, porté par une dynamique propre et auquel on ne fait que participer comme un feu alimenté à tour de rôle dans un échange symétrique. 

    Cette manière de voir, on l'a vu peu usitée, voire complètement absente des esprits de tous ceux ayant un quelconque pouvoir sur le déroulement de la chose, a de nombreuses conséquences. 

    D'abord, elle permet de comprendre que la chose (le conflit ) n'est jamais "créée" mais existe toujours depuis longtemps et passe simplement par des phases plus ou moins aiguës. De basses intensités souvent, ou par moment horriblement violentes, elles font que l'objet n'est "que" susceptible de changer d'état. 

    Cette simple considération permet de relativiser les phases violentes, simples épisodes concernant des choses de long terme qu'on peut tenter de prévoir, d'anticiper et de réduire, tout en considérant par ailleurs leurs inconvénients. Réduire le conflit à ces phases, en conjurant son démarrage par son horreur, c'est en fait mieux rendre possible son avènement et donc les dommageables destructions affectant toutes les parties... Car la violence, c'est l'une de ses caractéristiques essentielles, inflige des souffrances à tout le monde, quel que soit le résultat (perdant ou gagnant) de l'action violente en rapport. 

    Toute action a une réaction et le coup mortel blesse toujours aussi l'assaillant. Toute guerre, même gagnée, coute à ses héros, et obtenir le même résultat sans ces couts-là devrait être un élément essentiel de toute rationalité. 

    Le rationnel est donc de considérer le conflictuel comme objectif et donc de l'objectiver. 

    De même, le maintien du conflit dans des états dits acceptables a aussi un cout, et peut signifier épargne ou discipline sur soi-même, eux-mêmes couteux, tout est une question de mesure. L'essentiel est le calcul, appliqué sur l'objet dont on doit soigner et contrôler l'évolution. 

    La dissimulation

    Bien sûr, la gestion du conflit suppose dissimulation et si l'objet, constitué et observable, est bien visible, les intentions des parties quant à sa manipulation restent par contre secrètes voire inconnues ou méconnues. Considérer donc une phase violente du conflit comme transparente du fait de la réalité apparente des effets des chocs provoqués est donc doublement imbécile: on ignore l'intention des violences et aussi l'effet de ses résultats, pour toutes les parties. Sans parler bien sûr des discours respectifs des parties sur ces résultats, aussi bien sur eux même que ceux, supposés ou exagérés, sur l'autre partie. Dissimulation, exagération et discours variés restent des descriptions de l'objet conflit, et la violence n'est pas un discours substitué, mais certainement un discours "ajouté" au conflit... 

    Bref, on décrit ici ce qui se passe en ce moment (1er Avril 2022) dans le monde au sujet d'un objet par ailleurs connu et décrit et dont on pourrait aisément tirer autre chose que ce qu'on en tire publiquement. Il est vrai que je ne suis qu'un consommateur de médias et que j'associe (encore) le "public" à ces médias  "traditionnels" que ma longue fréquentation de quelques journaux connus et surtout de l'unique chaine de télévision noir et blanc de mon enfance m'ont habitué à croire "sérieux" et "uniques". À tort. 

    Désormais vissé à l'internet, consommateur d'informations gratuites et donc indirectement responsable de la grande misère du statut infâme de "journaliste" (être fruste, sous éduqué, à la psyché superficielle et vulgaire, incapable de réflexion et de méditation, dénué de culture historique, philosophique et politique, et incapable de former des jugements rationnels), je ne puis me faire un avis que supérieur et plus nuancé que toute synthèse que pourrait produire l'un des crétins évoqués. La fin de la chaîne, donc. L'électeur, quoi. Serais-je exceptionnel ? Unique ? 

    Conflit nucléaire

    Continuons sur le conflit... On parlait de la violence extrême. Marqué par l'équilibre nucléaire, le discours géopolitique admet et accepte l'impossible conflit violent entre certaines parties, car celui-ci serait "nucléaire" c'est-à-dire possible origine de dommages que tout le monde (ou presque) souhaite éviter à tout prix. On a donc bien une limite 

    Il faut comprendre que la prudence à cet égard peut être relativisée. La "zone d'exclusion aérienne" demandée avec véhémence par l'Ukraine ces jours-ci, demande par ailleurs rejetée par les Occidentaux, est sans doute connue par les Ukrainiens comme induisant le risque d'une confrontation dangereuse susceptible d'escalade, pourtant, elle est demandée. Nous avons là donc une méconnaissance de la nature objective du conflit, à expliquer, ou bien une volonté de peser sur celui-ci en utilisant le principe du gain "contre l'impossible", à expliquer aussi. 

    Pour ce qui concerne la méconnaissance, quand on considère un conflit "classiquement", c'est à dire comme une opposition avec un méchant diabolisé, on se situe dans le camp du bien dont la valeur est par définition "infinie". Mettre en avant un conflit nucléaire mondial pour ce bien infini "mondialisé" est donc dans un sens logique et constitue l'axe principal de la communication Ukrainienne au point de se sentir capable de convaincre même les Russes. Ceux-ci seraient alors convaincus du "mal" qu'ils supportent et donc se refuseraient d'abattre les avions de l'OTAN qui protègeraient les Ukrainiens des bombardements qu'on leur inflige, de peur de déclencher des représailles dangereuses justifiées. Le bien, univoque se propagerait... 

    Bien sûr ce raisonnement est inepte et les Russes bien au contraire, abattraient sans hésitation ces avions-là, en étant sûr que -justement- les occidentaux ne réagiraient pas, par peur de déclencher des représailles dangereuses, etc... On est là précisément dans la construction du fameux "jeu" guerrier qui ne peut se penser que par l'objectivation de la chose réglée autour de laquelle on joue, et qui est, précisément, le "conflit" objectivé dont chacun a des visions différentes symétriques. C'est le refus de ce 3ème tiers, précisément qui méconnait le caractère essentiellement symétrique du conflit, être persuadé qu'on est dans le "bien" étant essentiellement la méconnaissance fondamentale. 

    Pour ce qui concerne le gain "contre l'impossible", on a là une stratégie assez classique et qui consiste à vouloir imposer quelque chose (ce qui est un gain, donc une appropriation donc une capture) en échange d'une chose impossible à faire apparaitre mais dont on fait miroiter la manifestation possible par une invocation. 

    On estime donc possible d'obtenir un droit en échange d'une invocation purement "magique". Dans le cas des Ukrainiens invoquer une possiblement nécessaire guerre mondiale, permet d'obtenir encore plus d'adhésion à leur cause, ce qui est monnayable en un soutien prolongé par exemple, ou par un surcroit d'adhésion à leur cause, en tout cas. Pour ne pas avoir conscience de l'aspect artificiel et injustifié de l'argument, pouvant générer un refus immédiat d'une exigence basée sur une revendication aussi inacceptable, il faut soit disposer d'une méconnaissance totale du caractère artificiel de la chose, soit espérer une méconnaissance bien pire de l'adversaire, dans les deux cas avoir une méconnaissance totale de la notion de conflit objectivé, de la manipulation des parties qui l'entretiennent et de la symétrie que cela induit... 

    On peut ainsi voir qu'on peut "jouer" avec le feu nucléaire potentiel, bien sur dans le monde des communications. 

    Un autre type de jeu et l'accusation de méconnaissance. Assez vite dans les échanges de plateau, le ministre des affaires étrangères français, Jean Yves Le Drian évoqua (3) "qu'il fallait rappeler à Vladimir Poutine que l'OTAN avait des armes nucléaires". Maladroit pour le moins, et cela fut répondu par une "mise en alerte nucléaire de la Russie" peu après (2). On cite donc régulièrement, dans les argumentations complexes des plateaux le caractère cruel, voire menacant des Russes du fait de cette mise en alerte. Menace virtuelle, arme de discours... 

    On évoqua une possible utilisation de l'arme de théatre nucléaire, alors qu'elle ne fait pas partie de la doctrine militaire Russe, mais bien de celle des Américains, les fameuses "bombes à neutrons" des années 80 ayant été évoquées pour lutter contre une supériorité conventionnelle trop forte. Celle ci était bien la doctrine Soviétique traditionnelle, par contre. 

    Mais la vraie menace nucléaire est celle du missile invulnérable et surtout indédectable. Le fameux missile hypersonique dont le départ ne peut être détecté, et à la trajectoire imprévisible, pourrait être lancé contre un centre de commandement (par exemple une capitale) avec une bombe thermonucléaire aux effets majeurs sans même qu'une tension particulière ait pu laisser entendre qu'une telle attaque soit possible. Une centaine de tels engins pourrait s'assurer avec une certaine probabilité d'une domination initiale effective dans la grande guerre finale. 

    On se souvient de l'épisode du "docteur Folamour" , quand la discussion finale a lieu alors qu'on voit les bombardiers américains (ou les missiles balistiques) progresser lentement vers la Russie sur le grand écran affiché... 

    Le missilie hypersonique lui atteindrait son objectif "immédiatement". Il fut démontré, dans l'indifférence générale, aux occidentaux ce mois-ci. On alla même jusqu'à évoquer que son utilisation, pour un simple dépot de munitions, signifiait que les Russes manquaient déjà de missiles plus traditionnels... 

    L'action sur le contexte

    En bref, la guerre et celle-là autant que les autres est d'abord un discours agressif pesant sur les perceptions, actif sur l'environnement de la guerre, c'est-à-dire ce qui la nourrit, en ressources diverses, dont les versements d'argent aux dirigeants et bien sûr les armes, sans parler des "sanctions" à l'adversaire. Principale cible de l'effort principal de guerre les opinions occidentales sont soumises à un pilonnage majeur, celui des informations trafiquées, le vainqueur étant bien l'Ukraine, dont la réussite sur ces sujets est, pourrait-on dire, totale.  

    Le problème est que ce discours guerrier, unanimement repris sans aucun recul ni nuances par tous les médias, et bien sûr par les gouvernements, aucune divergence ne séparant les deux mondes, est exclusivement basé sur la conception binaire du conflit, les fausses objectivités des commentateurs militaires ne se départissant jamais du point de vue enfantin séparant gentils et méchants. L'opinion exprimée plus haut au sujet des journalistes est entièrement, je dirais affreusement confirmé. On pense à Karl Kraus, évoqué ici, le désastre intellectuel et moral subit et causé par la bêtise, le manque de culture et de recul, sans parler des affreuses lâchetés et corruptions qui accompagnent la chose, soulève le coeur. 

    "La guerre, c'est quand les gouvernants croient ce que disent les journaux qu'ils censurent... "

    On considèrera Hollande, téléphonant (parait-il) à un journaliste en Syrie pour s'informer sur la situation, ou même lisant tous les jours les journeaux pour savoir "ce qu'on disait de lui"... Le miroir du décideur est l'intrument de sa rétroaction... 

    Et pourquoi ce charnier à idées, honnêtetés et justifications ne serait pas bien plus plus malodorant que les ignobles photos qu'on nous montre par ailleurs sous le coude, sans que jamais elles ne participent à ce qui justifie les points de vue exposés ? Il l'est en fait et en réalité. L'enfer est dans notre coeur. 

    Pourtant, la guerre des sentiments exposés, base des motivations qui aident à vivre et à  mourir de tous les cotés, y compris de celui des civils, a toujours, dans toute l'histoire, été une caractéristique essentielle de l'objet conflit et se doit d'être décrit comme tel avec toute la mesure et la prudence qui s'impose. 

    Des questions se posent et on doit y répondre en adulte, pas en petit soldat d'une guerre fantasmée qui ne peut être ce qu'on nous en dit... 

    On parlera bien sur de la guerre économique, l'expression "guerre économique totale" (fallait la faire celle là) étant utilisée par le ministre Bruno Le Maire (4). Responsable d'une baisse initiale du Rouble, l'instauration du paiment du gaz dans cette monnaie instaurée le 1er Avril permit la stabilisation immédiate de la monnaie Russe à son cours ordinaire, plus la fin d'une époque, celle des "pétro-dollars", la domination de la monnaie US sur les marchés mondiaux des matières premières se terminant à cette date. Au passage, on notera que l'arrêt de la fourniture de gaz Russe à cette date aurait entrainé l'effondrement industriel immédiat de l'Allemagne, qui aura besoin de un à deux ans pour se passer complètement des approvisionnements Russes, si elle y arrive. Guerre totale ? En effet. 

    Malgré le caractère déjà meurtrier de ce paragraphe à l'égard d'un ministre d'Etat Français, je voudrais préciser tout de même qu'il reste étrange qu'un pareil connard, enculé de sa mère la pute et délirant petit macaque taré, puisse occuper le poste qu'il occupe. Quelle honte! 

    Distinctions

    Tout d'abord, les distinctions. On doit distinguer entre les accusations de diabolisation évidente et les intérêts bien compris. Entre les cachotteries transparentes et les volontés de vaincre. 

    Diaboliser l'adversaire est de bonne guerre et peut se faire à plusieurs niveaux. Au plus haut, le chef adverse étant le démon ordonnant à des robots de tuer avec le plus de cruauté possible, au plus bas, certains groupes de meurtriers étant accusés, avec obligation à l'adversaire de les contrôler ce qui veut l'enchainer et le paralyser. On peut alors jouer avec l'avantage ou non qu'a l'adversaire à "laisser faire", ce qui peut lui donnner une puissance militaire ou pas.

    Ces accusations peuvent être convainquantes ou pas. Par contre dans le cadre d'un combat en cours, l'exclamation de l'accusation, même absurde, recouvre tout.  

    Dans des région russophones à investir contre un adversaire militaire ultra nationaliste, les troupes Russes n'ont bien sur aucun intérêt à tuer ou faire tuer des civils, et c'est bien l'inverse qui est le cas. La mort révoltante de civils pris entre deux feux est donc, dans l'éclat de la bataille entièrement attribuée à l'agresseur, quelque soit la cruauté et le cynisme des "défenseurs",  dont la défense de Marioupol, célébrée comme héroïque par les médias et gouvernements occidentaux est en fait un crime de guerre épouvantable, qui n'a d'autre signification que d'alimenter le conflit avec un combustible inhumain et cynique, d'autant plus efficace qu'il ne fait que renforcer la nécessité de la libération en question. Marioupol devrait rester dans l'histoire comme le siège de ville "virtuel" le plus honteux de l'histoire pour le journalisme et les médias du monde libéral. 

    Les raisons de ce "narratif", le mot aussi entre dans l'histoire des médias, est bien sur expliqué par la nature "complexe" du conflit, et sa gestion très au delà de l'histoire directe. Des situations anciennes, des projets anciens trouvent dans cette violence localisée l'occasion de règlements particuliers de réenforcements et de vengeances anciennes, de tous les côtés. Qui dit que la prise de la ville ne fait pas écho pour les Russes à la prise de Berlin, pour les Ukrainiens à la même chose, mais vu de l'autre coté ? Une histoire centrée sur les civils dont le sort ne peut être attribué qu'à celui de "victime", donc de peuple à la fois responsable (on le décrit forcément comme "Ukrainien", puisque c'est l'Ukraine  qui défend son territoire, élément caractéristique du conflit) et donc coupable "virtuel" de la libération/agression qu'il subit. 

    L'épouvantable bouillie confuse qui remplit les têtes mal faites des opinions manipulées, et qu'il sera difficile à reformater saisit l'imagination de dégout... 

    On voit à l'occasion de déchainer, comme automatiquement, des rappels implicites à des inconscients historiques ancrés dans la longue durée. La lutte contre "les nazis" est psychologiquement effectives pour des russes marqués et au combien par ce qu'ils continuent d'appeller la "grande guerre patriotique" (1). De l'autre coté, une nation construite récemment, arrosée de propagande, et surexcitée par la guerre se souvient de l'holodomor et oublie Babi Yar... Des milices ultra nationalistes, formées dans le culte de Stepan Bandera, en charge des coups bas qui ont réalisé un authentique coup d'état en 2014,  se trouvent chargées peu après d'encadrer des armées, voire de former des bataillons dont le projet de reconquérir les territoires perdus est manifeste. 

    Objectivement, cette volonté de reconquête est indubitable, et en fait ancrée dans la réalité: nul pays ne peut accepter (ou bien il le reconnait officiellement), de voir son territoire amputé. Le fait des sanctions occidentales, l'indubitable (ici encore) violation du droit international que constitue l'annexion de la Crimée et la protection militaire accordée à des républiques auto proclamées ne peut qu'alimenter de tels projets. 

    A partir de là le conflit dans toute sa réalité inéluctable est constitué. Ses conséquences sont posées à l'avance... Il ne peut y avoir de réflexions sur ce sujet qui fasse abstraction de cela. Même la participation de l'OTAN à cette militarisation est "naturelle" et elle aussi automatique et d'une certaine manière "juste" au sens d'"explicable" ou de "justifiable". 

    Ce qui arbitre donc les décisions prises au sujet du conflit sont les volontés de part et d'autre et la compréhension des volontés de part et d'autres intégrées dans les volontés propres. Cet écheveau se classifie de 3 manières. D'abord l'état de ses intérêts propres bien compris avec ses projets et possibles projets de long terme, en relation avec l'état du monde est donc ceux des autres. C'est le caractère statique, disons "historique" du conflit.  Ensuite, la volonté de changement d'état de ce conflit, en liaison avec ce que l'on perçoit de la volonté correspondante de l'autre. C'est la partie la plus délicate, la plus dangereuse, car elle signifie planification, connaissance de la planification adverse, et source de la décision. Pour finir, il y a la volonté locale, celle qui s'applique  à la violence ou à la diplomatie effective et publique et qui est le but immédiat à conduire dans l'instant. Elle aussi se confronte à son équivalent de l'autre coté. 

    On résumera la chose en disant que le conflit est entièrement constitué par l'explicitation Russe de la nécessité de la neutralisation de l'Ukraine, cela officiellement et définitivement, cette neutralisation voulant à toute force être évitée par les américains au nom de la préservation d'un avantage militaire, celui de pouvoir disposer sur le territoire de l'Ukraine d'une zone de deploiementsmilitaires variés, allant des armemements atomiques jusqu'aux laboratoires de recherches sur les nouvelles armes, en bénéficiant d'un pays fragile, sans vraie souveraineté économique ou militaire, et surtout terriblement corrompu. Un tel avantage en centre Europe est militairement conséquent et ne peut être abandonné comme cela. Projet multi-décennal, et évidement stratégique, l'OTAN ayant la bonne structure idéologique et financière pour permettre cela, il serait dommage de ne pas le mettre en oeuvre. 

    Le reste n'est qu'entretien du feu et chacun doit s'y positionner, consciemment ou pas. Les illusions européennes ou allemandes sur la question ne sont le fait que des réflexions collectives qui y sont possibles et la question des structures psychologiques et sociales des participants aux centres de décision se pose. 

    On en avait déjà parlé ailleurs. L'état de faiblesse extrême des organes européens, absolument incapable de saisir ce niveau de réflexion, plus sa manifeste corruption, rend absolument incapables les membres de l'OTAN d'être autre chose que de lamentables marionnettes acharnées à leur propre perte. L'absence complète de la moindre réflexion stratégique, économique ou militaire, l'absence complète de considération de sa puissance, de ses intérêts fait mal au coeur. Beuark ! 

    L'abandon de Nord Stream 2 par exemple, premier but de guerre des US, fut obtenu immédiatement de la part des allemands, contre leurs intérêts, sans raison véritable. Bêtise totale ? Corruption ? Folie collective au sein de la coalition au pouvoir ? De grands malheurs se préparent quand les acteurs d'un tel conflit font à ce point n'importe quoi. 

    Ce qu'il faudrait faire 

    Briévement évoqué par Zemmour lors des commentaires malheureux (apparemment) qu'il fit lors du déclenchement de la guerre, ce qu'il faut faire au niveau Français est évidemment de ne pas s'"aligner". 

    L'attitude, supportée avec plus d'habileté par Jean Luc Mélanchon, ce qui d'ailleurs semble montrer que le discrédit de Zemmour a d'autres causes, consiste à refuser de suivre sans réflexion ni considération de ses intérêts, une attitude américaine bien trop univoque, et qui semble faire fi des vrais intérêts Européens et Français. 

    Mais là encore, on ne peut se contenter de "réaction". Souvent réclamé avec exigence par les journalistes le "que feriez vous concrètement, là, maintenant ? " ignore qu'une réaction se produit dans un contexte, et qu'un contexte se prépare à l'avance, cela s'appelle une politique. D'abord ignorer l'Europe. Alors que les traités ne sont pas concernés par la défense, s'efforcer d'avoir "une seule voix" face à la Russie dans le cas d'une agression qui à première vue ne concerne pas économiquement l'Europe, sinon en perturbant l'Ukraine, à part demander la paix, l'Europe n'a rien à faire. 

    L'action diplomatique consistait à vérifier l'application des accords de Minsk et à l'imposer à l'Ukraine. C'est donc à l'égard de l'Ukraine que l'Allemagne et la France aurait du exercer des pressions, voire en appliquant des sanctions. Le refus de l'adhésion à l'OTAN aurait du être réaffirmé hautement. Cela n'a pas été fait, et le contexte est donc d'avance pourri. 

    Ensuite, refuser à l'OTAN sa posture d'accueil sans condition de l'Ukraine, en contradiction manifeste avec ce qui avait été négocié en 2014 et qui ne la concernait pas. L'incapacité de mettre les points sur les "i" sur cette question a encouragé le novice et incompétent Zelensky, balloté par ses corrupteurs, à commettre impairs et provocations à l'égard de la Russie. Jusqu'au casus belli, encouragé en sous main par pire que l'OTAN, les USA eux mêmes, organisateurs depuis Maidan d'un conglomérat d'ONG et de groupes de pression, allant jusqu'à envoyer le fils du président lui même. Des remarques à ce sujet auraient été bienvenues, si on en avait le courage, naturellement. 

    Il faut noter que la question de l'entrée dans l'OTAN est bien entendu connue depuis le début, prise en compte à de multiples reprises et fut le cheval de bataille des accords de Minsk, discutés avec la France et l'Allemagne qui apportèrent toutes les garanties de vive voix possibles. C'était du temps de Hollande et Merkel, Merkel se voyant reprocher aujourd'hui ces réticences là ! Ce n'est que plus tard que Porochenko fit modifier la constitution de l'Ukraine à ce sujet et que depuis l'arrivée de Biden que la chose devient totalement inaudible, Stollenberg, le patron de l'OTAN, affirmant publiquement que pouvait entrer dans l'OTAN qui voulait...

    Une partie de l'opinion progressiste instrumentalisée de manière étrange croit sincérement que si on avait accepté l'Ukraine dans l'OTAN, la Russie n'aurait pas attaqué cette année. Vrai: elle aurait attaqué juste avant cette fameuse "solution", il y a 8 ans. La bêtise c'est comme le caca: ça colle au culcul. 

     

    Evidemment toutes les sanctions, notamment celles qui mettent en péril des grandes entreprises Françaises, dont les intérêts vitaux sont de commercer avec la Russie, doivent être immédiatement arrêtées. Cette affirmation et sa mise en oeuvre immédiate, quitte à se faire mettre au ban du monde civilisé par M. Zelensky est absolument indispensable et devrait être annoncé à haute voix par au moins un candidat à l'élection présidentielle, s'il y en avait un à la fois assez lucide et assez courageux. 

    Mais j'ai prononcé le mot: défendre ses intérêts, et c'est se faire mettre au banc du monde civilisé. Celui qui se déshonore sans doute à jamais sous nos yeux en soutenant ce qui reste du "nationalisme" d'Adolf Hitler. 

    Les Russes prétendent se retirer de la région de Kiev. J'espère que c'est un leurre. La mort de Zelensky devient nécessaire. Flippe, salopard de clown nazi drogué. 

    La considération du concept de conflit, on le voit bien, n'empêche pas une prise de parti, la considération globale d'un écheveau d'intérêts dont les siens permettant finalement de se faire un avis. J'aimerais qu'on m'explique comment, à part les sentiments énamourés de lamentables fiottes progressistes soumises aux USA, on peut justifier l'attitude actuelle de nos dirigeants... 

    La stratégie Américaine

    Elargissons maintenant la question du conflit. L'absence totale de considérations rationnelles à ce sujet par les dirigeants européens et leur maitres américains fait émettre des hypothèses surréalistes: l'Occident serait il devenu "irrationnel" ? La notion d'"acteur irrationnel" vient à l'esprit. Car ces fameuses sanctions, dont on demande l'arrêt immédiat avant qu'il ne soit trop tard, constituent à bien regarder, le comble de la stupidité suicidaire. 

    L'affaire des gels des avoirs en devises de la banque centrale Russe, dont la conséquence et l'obligation du paiement en roubles des matières premières Russes, effectif à partir du 1er Avril 2022 sonne la fin de la notion de "pétro dollar". Plus rien ne justifie le monopole du dollar et Biden a-t-il vraiment souhaité cette réaction Russe là?

    On avait suggéré que le conflit, élargi à la dimension de la planète et effectif entre deux parties du monde qui viennent de se séparer irrémédiablement, a été volontairement provoqué de manière à se séparer pour toujours de l'opportunité d'une domination militaro-économique de la Russie, explicitement poussée dans le camp chinois. 

    Les raisons profondes en restent obscures. On pourrait imaginer un sentiment de supériorité basés sur la conscience d'une grande faiblesse.  D'abord, l'avance russe dans les missiles hypersoniques ne devrait pas durer éternellement et l'incroyable puissance d'innovation scientifique et technique des USA reste monumentale et écrasante. On n'imagine pas l'invraisemblable orgueil qui en découle, à la hauteur des plus grands de l'histoire humaine. 

    Cet orgueil est toutefois matiné de certaines craintes, par ailleurs justifiées et qui tiennent sans doute à la fragilité de l'infrastructure monétaire et financière de tout le bazar monté depuis vingt ans. Une fois la Chine mise en orbite définitivement, et là encore, on peut se poser la question de la rationalité des stratèges de l'ère Clinton, il faut réaliser que les volumes de dettes, de cavaleries variées dans les domaines monétaires et financiers atteignent des niveaux invraisemblables et que l'on peut s'en inquiéter. 

    Le recours à la bonne vieille guerre pour apurer tout ça serait il devenu indispensable pour les "acteurs" du monde ? 

    La question des épidémies et de l'épuisement des matières premières, bref l'ensemble des sujets qui agitent Davos d'habitude, seraient ils l'occasion de nettoyer tout ça, ce qui expliquerait l'apparente irrationalité des acteurs ? 

    (1) Guerre Sacrée : https://www.youtube.com/watch?v=3GGf7SMhc8I

    (2) https://www.courrierinternational.com/article/vu-de-russie-la-mallette-nucleaire-est-decachetee-affirme-un-general-russe

    (3) https://www.bfmtv.com/international/ukraine-le-drian-rappelle-a-poutine-que-l-alliance-atlantique-est-aussi-une-alliance-nucleaire_AD-202202240685.html

    (4) https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/03/01/nous-allons-provoquer-l-effondrement-de-l-economie-russe-affirme-bruno-le-maire_6115679_823448.html

  • Les empires

    Afin de révolutionner les sciences politiques et la science des relations internationales, j'introduirai ici le concept de souveraineté-puissance, qui structure l'histoire et par delà toutes les "dominations" explique vraiment ce qu'est la puissance nationale à la fois individualisée dans les tyrans et les chefs d'État, et collectivisée dans les grands ensembles populaires et civilisationnels. 

    Au début il y a eu l'Empire Romain, première grande souveraineté, puissance vraiment mondialisée, régnant sur la totalité du monde. Bien sur il y avait la puissance chinoise, au-delà des montagnes mais elle n'avait pas de relations avec l'Europe ou très peu; disons qu'il y avait deux mondes de chaque côté de la terre. 

    Bien sûr il y avait eu Alexandre et il fut en fait le vrai premier, mais, et c'est là un critère, cela n'alla pas au-delà de sa personne et cela est rédhibitoire pour ma théorie. 

    Démembré assez tôt en Occident, il subsista assez longtemps en Orient et quoiqu'on en dise, maintint tout ce temps l'essentiel du concept: égoïsme sacré, cruauté dynastique, violence légitime totale et pérennité au nom d'une idée de l'Empire à la fois collective et personnalisée avec ce qu'il fallait de folie à chaque génération pour tout mettre en oeuvre afin d'accéder à l'impérium. Au final il fut vaincu, mais militairement. On prétendit que c'était le sexe des anges, mais en fait il n'avait plus de soldats...  La souveraineté puissance qui lui succéda en Anatolie, l'empire Ottoman, dura moins longtemps, mais fut redoutable et le mythe de la force des turcs obséda l'Occident pour assez de siècles. 

    Le moyen âge instaura en Europe un régime particulier de petits royaumes, qui à part l'épisode Charlemagne, lui aussi beaucoup trop individualisé, ne donna que ce saint empire germanique, qui introduisit en Europe une double expression de mon concept. 

    D'une part un partage entre royaumes assez complexe dont la seule expression impériale fut la germanique sans souveraineté et sans puissance, d'autre part l'impériale puissance Autrichienne avec une belle pérennité au centre de l'Europe, la succession multi séculaire de Charles Quint certes, mais sans l'Espagne, et sans l'Allemagne. Puissant et pérenne, l'empire d'Autriche n'avait pas de nation centrale, pas d'histoire donc, le désespoir final et monacal de Charles l'ayant décapité par avance... 

    Vienne, quoiqu'on en dise, était faible et ne fut défendue contre les Ottomans que par la Pologne, le prince Eugène ayant sauvé l'honneur de la France, mais pour des raisons qui lui étaient propres. 

    Les royaumes (à par l'Empire de Napoléon, historiquement une farce, en fait) s'opposaient basés sur des nations, toutes souveraines et puissantes mais, c'est le charme de l'Europe, non impériales. Les royaumes barbares qui avaient succédé à Rome semblaient vaccinés. Pour en revenir à Napoléon, le grand oncle rêva d'Empire, et celui du petit neveu ne fut que colonial, puis se transforma en République. 

    Ensuite arriva le XXème siècle et la volonté impériale Allemande, qui en trente ans d'une guerre atroce (1914-1944) détruisit pour toujours l'Europe. Du moins ruina pour longtemps toute souveraineté puissance en cet endroit du monde. Nous y sommes.

    On avait oublié ici la Russie: persuadée (en fait à raison) d'avoir succédé à Byzance, une souveraineté puissance impériale de première grandeur se construisit avec les siècles au point de constituer un immense empire eurasiatique. Confortée par le bolchevisme puis le Stalinisme, ce qui s'effondra qu'en 1991 restait important, et on vit assez vite, mais encore identifiée à une seule personne (Poutine bien sûr) une resucée vigoureuse de puissance souveraineté impériale qui cherche à exister et qui devra se pérenniser pour vraiment convaincre. 

    On avait aussi oublié aussi les USA. Empire continental mais puissance thalassocratique qui fit des européens émigrés rassemblés en Amérique le grand empire mondial qui finit de dominer le monde ces jours-ci, il protège, domine et instrumentalise ce qui reste en Europe de la grande saignée du XXème siècle. 

    Au fait qu'est-ce qu'il reste en Europe ? Et bien il ne reste rien de cette fameuse puissance souveraineté et c'était ce que je voulais dire. L'idée, le concept, le sentiment s'y sont effacés complètement. 

    Il y eut bien la France. Conscient des réalités du monde, mais exclusivement nationaliste au sens de la tradition royaliste Française, De Gaulle ne comprenait pas les empires et ne les voyait que comme les excroissances de leurs cœurs nationaux. 

    Il se débarrassa d'ailleurs de celui que la France s'était fait en Afrique pour se venger de l'échec napoléonien, et tenta quelque chose de très original, qui reste une voie possible que pourrait prendre l'avenir incertain: une nation souveraine, dotée de la puissance nucléaire et de la jalousie qui va avec, mais sans empire et sans volonté impériale et capable de faire la balance dans un monde maintenant exclusivement impérial et abominablement puissant et cruel.

    Car nous sommes maintenant des nains au spectacle: 3 empires sont en train de se partager le monde, et l'Europe n'est qu'une province américaine qui fait semblant et pérore dans le vide et la choucroute (et je ne plaisante pas, l'Allemagne s'y complait) et ne réalise même pas que faute de puissance, elle est convoitée sur son propre continent. 

    La Russie joue son destin, ayant pensé s'allier à l'Occident, mais inconsciente des haines qu'elle avait suscitées, elle est maintenant clairement poussée vers la Chine. C'est bien elle la puissance "d'équilibre" velléitaire si tant est que l'Amérique le souhaite, car seule une vraie bipolarité peut assurer la victoire, le camp du bien ne pouvant se diviser sous peine d'être trop manipulé et donc trop affaibli. On l'avait expliqué: les USA souhaitent que la Russie qu'ils méprisent économiquement soit exclusivement asiate plutôt qu'Européenne, car l'alliance Russie Europe représentant le possible 3ème larron qui pourrait l'affaiblir dans sa lutte contre la Chine, elle doit absolument être évité. 

    On en vient alors à la souveraineté puissance telle qu'elle se manifeste dans l'esprit des dirigeants, des vrais... 

    Le sentiment est pour ainsi dire ignoré complètement des honnêtes gens de notre temps. Managérisés, moralement castrés, privé de sentiment religieux ou historique, les individus démocratiques occidentaux sont entièrement moralinisés et n'ont aucune envie autre que le maintien du confortable statut qu'ils estiment devoir à "leurs" luttes. Abrutis, inconscients et en déni complet, on pourrait avoir envie de les voir s'"éveiller" et la perversion woke quelque part, répond à un besoin. Personne parmi eux ou leurs "élites" n'a en effet aucune chance, vélléité ou capacité de l'éprouver. 

    Ce fameux sentiment est d'abord profondément amoral et égoïste, et correspond à ce "sens de l'Etat" qui met la nécessité du commandement au delà des conventions et des idéaux. Mais cela n'est pas toute l'affaire: il faut aussi ressentir l'impérieuse nécessité de créer ou de transmettre une puissance agressive expansionniste persuadée de sa supériorité. Il faut vouloir dominer et transmettre, et cela d'autant plus qu'on est conscient des sentiments équivalents qui règnent dans les autres parties du monde. Exemples des volontés de puissance vitale des animaux qui luttent pour leur survie, on n'est jamais méchant ou dominateur que pour éviter d'être victime de plus méchant ou dominateur. 

    Car le monde est sans pitié et les sentiments et les volontés sont celles-là, par définition, structures et réalités du monde. 

    C'est pour cela qu'une chose comme la "paix" peut exister: elle n'est jamais négation du mal ou sanctification des hommes, mais négociation entre tueurs invétérés, d'autant plus abominablement cruels qu'ils règnent sur plus grand. 

    Poutine, Biden ou Xi sont des monstres froids cruels et sans limites, qui doivent assumer la ruine des peuples et le meurtre des bébés, je dirais bien sûr et c'est leur fonction. Imaginer autre chose est une naïveté et on ne considère ici que leurs intérêts propres, poursuivis en toute occasion et sans limites morales ou humaines. Vae victis. lls sont nommés par des infrastructures qui les soutiennent et qu'ils représentent ou dominent mais c'est la même chose. 

    C'est ce sentiment assis sur le collectif national puis impérial qui dicte sa loi à ce qui sont LES dominations régionales des souverainetés puissances, forces qui régissent le monde humain depuis toujours. 

    Ce type de "gouvernance" n'a bien sur rien à voir avec la tranquille direction d'une mairie, ou ce qui revient au même des gentils arbitrages entre partis des petites démocraties et autres états de droit pépères du centre Europe. Se croyant supérieurs, ces gentils royaumes de contes de fées jugent de tout avec hauteur et régentent le monde, convoquant devant leurs tribunaux tous les criminels de guerre de toutes les guerres auxquelles leurs journalistes assistent, corrompus et ou  intoxiqués. Réunis dans une union dirigée comme d'habitude par de travailleurs et (pour l'instant ) silencieux germains, nos villages de schtroumpfs pérorent et jacassent, se pensant puissance mondiale... Tour à tour, un roumain, un portugais, un letton dirigent l'Union 6 mois. En ce moment c'est la France... 

    La France assista silencieuse à un élargissement post chute du mur qui fut précipité mais jugé indispensable par l'Allemagne qui reconstitua en temps de paix ce que la guerre avait fait péniblement: un hinterland sous-payé très supérieur en efficacité à l'ex empire colonial français, lui installé à grand frais à demeure avec ses problèmes, n'en parlons pas ici. Elle perdit à l'occasion, socialisme impécunieux et ruineux oblige, toute possibilité de peser vraiment, l'autorisation qu'elle donna à l'Allemagne de se réunifier en échange de sa monnaie étant la dernière chose qu'elle imposa, profitant ainsi par la suite de 30 ans de gaspillages sans conséquences financières mais pas sans conséquences économiques, n'en parlons pas ici non plus. 

    Toujours détentrice de sa bombe, de son siège à l'ONU et de sa prétention, la France a une situation instable, qu'il ne tient qu'à l'Allemagne d'exploiter maintenant. En tout cas, on est loin de la souveraineté puissance, qui pourrait bien disparaitre complètement du seul pays d'Europe qui en détenait encore quelques restes. 

    De mon point de vue, la réélection de Macron devrait en sonner la disparition complète. Mais je m'attriste sans doute trop tôt, profitons encore quelques semaines d'un espoir fou. 

    Glosons encore un peu sur l'Allemagne qui pourrait vouloir (ou pas) disposer de la puissance après l'instauration de sa souveraineté complète sur une Europe qu'elle domine maintenant seule, comme on l'a dit. Après tout, l'historique de Charlemagne est là pour servir enfin. Une théorie serait qu'elle se contente de tout donner aux USA, après tout ce ne serait que justice. Seul peuple à n'avoir jamais émigré aux amériques, la France le ferait enfin, en commençant par ses élites entièrement en télétravail. Ca c'est le scénario US, qui utilisera avec force promesses l'Europe en s'arrangeant pour lui vendre assez d'armes pour qu'elles s'estime protégée, et eprête au grand combat contre les forces asiates rassemblées qui pourraient bien se toquer d'aller enfin faire boire à leurs chevaux l'eau salée de l'Atlantique. Faut il vraiment détruire le monde pour éviter cela ? Et bien ce sera aux USA d'en décider et après tout, chacun son continent, cela est plus simple, les puissances souverainetés aiment ce qui est limpide. 

    Pour finir, distinguons ce qu'on appelle les "occidentaux" du reste du monde du point de vue de la puissance et du sentiment de sa maitrise, la souveraineté, la conjonction des deux faisant les volontés nationales. Cette différence s'exprime dans le conflit en cours en Occident et Russie. On évoquera trois points, exprimés d'ailleurs en Russie et totalement inconnu à l'ouest de l'Eurasie: les valeurs, l'idéal LGBT, le woke. 

    On commencera par fameuses "valeurs" présentées par les occidentaux et qui marquent tous leurs discours, non seulement internes mais externes, brandis en permanence sous la forme de credos internationaux et qui président aux motivations exprimées publiquement dans toutes les organisations financées par les USA, et progressivement phagocytées, qui par les pays du tiers monde, qui par la Chine, maintenant fortement impliquée dans celle-ci avec d'autres prétentions, en tout cas, décrites différemment...  Ces valeurs brandies à toute occasion sont non négociables. Or, le retrait de certaines choses importantes du caractère négociable de toute opposition ou séparation des points de vues est un facteur de conflit essentiel et une source majeure de méfiance. C'est ce qui rend le monde définitivement clivé, et le caractère moral des sanctions appliquées à la Russie par l'Occident le démontre définitivement. 

    La question de l'idéal LGBT est bien plus importante qu'on ne croit, il allie dans la moitié du monde un instinct social de rejet basé sur l'homophobie "naturelle" de toutes les sociétés traditionnelles avec l'idéologie manifeste, disons les "valeurs" des dirigeants de tous ces pays. Elle tient à l'officialisation de la fameuse égalité entre les deux sexualités. Sans parler de l'interdiction des pratiques homosexuelles, liée à la tolérance, essentiellement variables des différentes sociétés, prétendre que l'institution du mariage, perçu comme hétérosexuel par définition et symbole de la famille fertile, soit accessible à l'homosexualité est absolument inacceptable pour la moitié du monde. Lier cette conception à une valeur universelle obligatoire est un facteur majeur de division du monde et signe une incapacité complète à relativiser une pratique culturelle particulière pour en faire une "valeur" essentielle. 

    Le dernier point est la mode "woke" qui fait des ravages dans les universités américaines et qui commence à infecter les milieux académiques européens. Il se caractérise par une rupture essentielle avec une notion essentielle liée à la puissance souveraineté telle qu'on l'a décrit ici: l'acceptation inconditionnelle du passé national garant de l'éternité de la souveraineté, et gage de son apparition dans l'histoire. Vouloir au nom d'idéaux réformer le passé et changer l'histoire est le suicide national par excellence gage d'une tyrannie nouvelle et refus de la vraie puissance souveraineté qui ne tire sa légitimité que de son passé respecté. 

     

  • Les ailleurs

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  • Les guerres

    Alors que nous voilà concernés par une guerre en Europe, qui, même si elle de même type que ce qu'on a vécu dans les années 90 dans la Yougoslavie démembrée, semble inquiéter les gens à un point bien trop exagéré; il importe de réfléchir à ce qu'elle signifie exactement et cela à plusieurs titres. 

    D'abord il faut définir la guerre. Dans la mesure ou le mot s'applique à des violences causant la mort volontaire de milliers de personnes, cela pour exclure les guerres économiques, les maintiens de l'ordre et les guerres froides, on doit considérer 3 types de guerre. 

    D'abord la guerre nucléaire généralisée. Devant causer sans aucun doute la destruction et la stérilisation d'une grande partie de la terre, même si cela ne devrait pas interrompre complètement la vie (à mon avis), la perte de la quasi-totalité de l'humanité et la destruction complète de toute son activité est quasiment certaine. 

    De fait, elle ne peut pas se produire, non pas au sens que tout se passerait comme si les bombes n'existaient pas, mais au sens que des comportements quasi automatiques se manifestent systématiquement pour l'éviter si l'occasion peut s'en présenter. 

    Un exemple est la zone d'exclusion aérienne demandée la semaine dernière par le président Ukrainien et une partie de l'opinion tant en Ukraine qu'en Occident: marque de la nécessité humanitaire d'empêcher les bombardements de civils que certains pensent systématiques et volontaires, elle fut refusée sèchement par l'OTAN au nom de l'évidence: cela signifierait prendre le risque d'actes de guerre directs entre des puissances nucléaires. OR, comme certains semblent l'ignorer, cela n'est pas "possible". 

    De la même manière, qualifier de "munichois" certains renoncements à des confrontations directes avec la Russie est un anachronisme patent. Les armes nucléaires n'existaient pas en 38, et ce nouveau type de guerre, type de ce qui ne peut pas se produire, pèse sur les appréciations, et bien sur les décisions. 

    Tout cela pour dire que ne pas le prendre en compte, de la part d'adultes s'exprimant en public est marque de cynisme et de volonté de manipuler les bêtises et les fanatismes (de la part des propagandistes Ukrainiens, leur président compris) et d'inculture complète, voire de la forme de bêtise qu'on appelle "connerie" pour les occidentaux qui s'y livrent.

    Par exemple Jean Dominique Guliani (1) président de la fondation Robert Schuman, s'est permis d'évoquer l'argument "munichois" pour demander à l'Europe une activité agressive plus forte, cela d'un ton ému, mu par une nécessité intérieure en proie à des sentiments brouillés. Un tweet vengeur, du genre "Comment peut laisser parler en public un pareil connard?" semblait justifié. L'homme voit la Russie comme un ennemi et décrit en termes peu amènes, hostiles et militant ce qu'il appelle la tyrannie Russe dont la dictature selon lui est pire que celle de la Chine (2) ! 

    L'homme affirme que l'Europe a l'habitude depuis les années 30 des dictateurs paranoïaques, il vit dans tout son esprit et toute sa chair cette époque dont il n'a pas compris qu'elle a scellé la sortie de l'histoire de "son" Europe, qui a renonçé, précisément, à l'arme nucléaire et dont il n'a manifestement aucune idée de la nature. 

    "Pour arrêter la force brutale, il faut être fort; la Russie ressemblera à la Corée du Nord après les sanctions". 

    A quoi l'Europe va ressembler si la Russie arrête dès demain ses livraisons de gaz à l'Allemagne ? 

    Le deuxième type de guerre est la guerre "classique" dite de "haute intensité" utilisant des armes lourdes (chars, artillerie, missiles) et qu'on peut caractériser par le bruit terrible et assourdissant d'explosions destructrices proches 24 heures sur 24. Causant de terribles souffrances aux populations civiles prises dans ces destructions, elle peut aussi les épargner complètement si elles sont derrière les lignes de front. Ce type de violence ne peut se vaincre que directement avec des armes en rapport et des puissance de feu supérieures, éventuellement du premier type, des tirs nucléaires "tactiques" pouvant détruire rapidement les concentrations de matériels lourds qui y sont associés. De manière générale, ce type de guerre est très dépendant de la logistique, qui peut être mise en défaut par des encerclements ou des embargos.  

    Elle peut se trouver mise en échec si on renonce à priori aux bombardements systématiques sur les populations civiles, des guerrillas sur des territoires étendus pouvant rester actives longtemps après une défaite de ce type. Ce qui mène au 3ème type de guerre. 

    Notons toutefois, que la guerre du 2ème type est absolument gagnante face à toute guérilla si les populations civiles sont déplacées avant les bombardements lourds systématiques (ce qui fut fait en Algérie par exemple) ou tout simplement négligées (par exemple lors de la fin de la 2ème guerre mondiale) mais avec les conséquences qu'on a vues. 

    Le troisième type est la fameuse guerre asymétrique qu'on vit au Moyen-Orient ces dernières années. Une armée du deuxième type face à une guérilla qui exploite et utilise des populations civiles au milieu desquelles elle vit comme des "poissons dans l'eau". On a là à la fois la défaite inéluctable après enlisement (Viet Nam, Afghanistan) ou la victoire pénible et affreusement douloureuse (Syrie, Irak) avec les prises de ville maison par maison tels que lors des cauchemars de Kerbala ou Mossoul, avec ou sans évacuations des populations civiles. Confronté au problème en Syrie, la Russie a sans doute des stratégies à mettre en œuvre pour la conquête des villes Ukrainiennes. L'avoir provoqué à faire cela, sans réaliser les épouvantables et inhumaines souffrances que cela peut entrainer, soulève le cœur. Concentrer exclusivement ses critiques ou ses condamnations sur l'auteur direct de ces souffrances, en considérant inhumain cet auteur, c'est faire fi, DONC, de la seule responsabilité "humaine" dans cette affaire: la nôtre.

    Enjeu diplomatique et humanitaire de toute guerre, les populations civiles sont donc au centre de toute réflexion sur les guerres, et doivent en permanence occuper les esprits quand on parle de cela. 

    Pour évoquer des polémiques récentes et confirmer ce que je veux dire, il faut évoquer la stratégie Gaulliste lors de la deuxième guerre mondiale, qui consista, tout en refusant de capituler, à faire la guerre de l'extérieur du pays, à faire renoncer les résistants aux attentats meurtriers générateurs de représailles sanglantes et inutiles, et à revenir en étant sûr de gagner en faisant la "vraie" guerre avec une "vraie" armée. Le contraire de Munich mais aussi de Kiev quand on distribue des armes individuelles à des civils peu formés pour les exposer inutilement à des armes lourdes contre lesquelles ils ne pourront rien et qui ne feront, -dans le but précis d'émouvoir les opinions publiques internationales- qu'exposer des civils. La guerre avec des boucliers humains qui plus est de sa propre population est fondamentalement non-éthique. Cela discrédite complètement (à mon avis) les dirigeants Ukrainiens. C'est le concept de guerre totale des nazis, et cela doit être absolument et toujours rejeté. 

    Une distinction à faire toutefois.  Dans la doctrine de la "totale krieg" qu'évoquait Goebbles, il y avait l'évocation héroïque de la disparition totale de l'Allemagne (et de sa population civile) en cas de sa défaite. Grandiose et meurtrier ! Hitler évoquait en plus comme justification de ce sacrifice suprême la disparition totale des juifs etc etc. Condamner des milliers de ses concitoyens (à qui on ne demande pas plus son avis, d'ailleurs) à une mort similaire sous l'écrasement destructeur du feu de l'ennemi, cela à seule fin de convaincre une opinion occidentale qu'on souhaite plonger dans la même violence est du même ordre à mon avis, et justifie l'appellation de "nazi" que Poutine utilise pour désigner de tels gouvernants. 

    Zelenski est tout simplement un clown assoiffé du sang de ses compatriotes, un fou délirant qui ne mérite que d'être assassiné dans son bunker. Pourvu que cela arrive vite. 

    Qu'un ministre des finances Français (Bruno Lemaire) ait pu utiliser l'expression "guerre totale (économique)" est ainsi une folie absurde du même ordre qui me le rend à tout jamais antipathique, comme crétin, et comme proto nazi, lui aussi. 

    Il n'y a pas de guerre totale ! Sinon la guerre nucléaire, qu'il faut rendre possible physiquement et impossible diplomatiquement, pour éloigner à tout jamais le spectre de ses intérêts vitaux violés, c'est-à-dire l'effroyable misère que pourraient subir tous les êtres fragiles de notre peuple !  

    On en vient alors à cette fameuse guerre économique, celle qui se profile et qui pourrait, hors du miliaire, provoquer AUSSI bien des souffrances, et que les niais, les imbéciles et les salopards de va-t-en-guerre pourraient bien provoquer. On avait dit qu'on ne parlerait pas, mais on va violer la promesse pour conclure. 

    Malgré toutes les rodomontades, l'Europe n'a aucun moyen de mener une quelconque "guerre économique" véritable face à la Russie. Si elle persiste au-delà de la victoire Russe (qui ne devrait pas tarder, la durée de ce type de guerre n'excède pas le mois ou disons 40 jours) à tenter de gêner outre mesure la Russie, les contre sanctions pourraient devenir instantanément extraordinairement cruelles. Il s'agirait de l'arrêt des hydrocarbures Russes, de la nationalisation sans indemnités de tous les avoirs Occidentaux en Russie, et du split du système financier mondial, la Chine pouvant fournir systèmes de paiement et monnaie de réserve. L'Europe comme puissance globale émergente serait alors définitivement condamnée et sa progression, contrairement aux naïfs et aux fous qui espèrent le contraire brutalement stoppée. 

    On attend une réaction de l'Allemagne à l'arrêt de Nord Steam 2, principal but de guerre des USA atteint dès les premiers jours et surtout à la menace directe de coupure du gaz et du pétrole, pas encore formulée (tout le monde n'est pas Bruno Le Maire) et qui mettrait à rude épreuve les économies Allemande et Française en quelques mois, malgré les réserves. 

    Certains en Allemagne seraient prêts à prendre le pari, et de le faire pro activement (2). La victoire militaire Russe aura des conséquences intéressantes. 

    Il faut noter l'accomplissement d'un autre but de guerre, que le président Macron présente à son avantage et qui serait le renforcement de l'Europe, et en particulier le renforcement de la "défense européenne", chimère stupide qui supposerait le don de l'arme nucléaire à l'Europe, alors que la réalité (on pourrait dire heureusement) est la soumission à l'OTAN, et d'ailleurs bien sur l'Allemagne vient de décider d'acheter les F35... 

    Les USA à la manoeuvre, enchainent définitivement l'Europe à leurs intérêts, au prix de laisser la Russie s'allier à la Chine. Cela a du sens au demeurant, car la Russie en paix avec l'Europe, voire assurant sa défense, aurait constitué un 3ème larron qui aurait dangereusement divisé le camp de la "liberté". On a préféré pour la grande confrontation à venir revenir à un monde binaire qui reconstitue d'ailleurs anthropologiquement (et c'est Todd qui le dit) la grande fracture entre les humains. On rappellera en effet, que Todd lie la longue durée des communismes en Russie et en Chine à la prédominance des familles dites "communautaires", autoritaires et égalitaires, et en cela radicalement opposées aux systèmes du monde occidental... 

    L'alternative est donc quasiment faite, et pour longtemps, on pense à ces européens qui auraient voulu jouer l'URSS à la sortie de la guerre, et qui ont pensé qu'on pouvait envisager une sortie du capitalisme à l'occasion du grand bouleversement. De grands esprits s'adonnèrent à la chose. Mais la tyrannie était bien trop visible, et même si le McCartysme était haïssable, il valait nettement mieux et puis disparu rapidement, lui. 

    Il y eut les non alignés du tiers monde, qui pensèrent possible de se développer ET de rester libre, hélas ils échouèrent deux fois: économiquement (leurs penseurs en ce domaine était socialistes) et culturellement (la religion fanatisée devint la seule ressource qu'il resta à ces peuples sans conscience en explosion démographique).

    Il y eut le Gaullisme, forme occidentale du non alignement avec peu ou prou les mêmes objectifs, plus de vieilles ambitions, et qui fonctionna tant que son génial promoteur put parler la grande langue magique impossible à imiter. Rattrappée par les sordides envies de consommer déguisées en socialisme partageur puis en progressisme égoïste, la chose n'eut qu'un temps. 

    Les choses risquent maintenant d'aller vite. Les despotismes asiates propres à ces peuples vont vite rendre les mondes communautaires eurasiatiques absolument impénétrables et nous auront pour toujours raté l'occasion de considérer Rackmaninov comme un membre de la famille. Je ne peux pas m'y résoudre. 

    (1) https://laref.org/intervenants/jean-dominique-giuliani/  

    (2) https://radionotredame.net/emissions/legrandtemoin/01-03-2022/

    (3) https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/03/09/guerre-en-ukraine-en-allemagne-des-experts-soutiennent-l-embargo-sur-les-importations-energetiques-russes_6116751_3234.html

    (4) https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-francois-hollande-appelle-a-arreter-les-livraisons-de-gaz-venant-de-russie-pour-l-europe_4999770.html

  • Les Simpsons comme paradoxes

    Le paradoxe de Simpson (1), qui continue de fasciner, d'étonner et de révolter peut s'expliquer de plusieurs manières, et j'en connais une de particulièrement "tactile", c'est à dire "intuitive" pour les doigts. 

    Soit 4 individus nommés 1,2,3 et 4 dont la note à un test quelconque soient respectivement de 2,1,4 et 3. 

    Vous remarquerez la division naturelle des 4 individus en deux groupes contenant respectivement 1 et 2 d'une part et 3 et 4 d'autre part. 

    Vous remarquerez que chaque groupe présente une corrélation inverse: plus votre numéro dans un groupe est important, et plus votre note est basse. Une double tendance, donc qui semble qualifier TOUS les individus.

    Regroupons alors les notes pour noter deux groupes dont les notes seront alors 2+1 = 3 d'une part et 4+3 =7, d'autre part. On a là une corrélation directe. 

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    En fait, l'agrégation des groupes inverse le sens de la corrélation, c'est le paradoxe de Simpson.  En effet, si on ne considère pas le groupage, on obtient une corrélation positive qui est en fait un résultat faux. 

    Sans considération des regroupements significatifs interne à une bloc de données, la corrélation ordinaire peut donner lieu à des conclusions erronées... 

    Supposons par exemple que les 4 individus soient ordonnés suivant leurs pratiques du sport (leurs numéros sont leurs nombres d'heures de jogging par semaine) et que la note soit l'espérance de vie. Clairement plus vous courrez, plus vous vivez longtemps. 

    Maintenant supposons qu'après recherche, on réalise que 1 et 2 sont des femmes et 3 et 4 des hommes. Cela pourrait se concevoir, dans certaines populations les hommes (parce qu'ils ont, les salopards, plus de temps libre) font plus de sport. 

    Et bien ce facteur supplémentaire (le groupement suivant le sexe) aboutit à la conclusion inverse: plus vous faites de sport, plus vous mourrez jeune... Le facteur est dit "de confusion". On ne peut tirer de conclusions sur une corrélation QUE si on a pris en compte tous les facteurs de confusion possibles, ou bien si, les connaissant, on a regroupé les notes en fonction des facteurs de confusions. Après le regroupement, le paradoxe ne doit plus se manifester, ce qui valide la corrélation... 

    De manière générale, il faut bien réaliser que ce n'est pas le partage en sous groupes qui donne toujours le "VRAI" et l'agrégation trop rapide qui fait illusion. Car un partage en sous groupes peut n'être pas significatif et ne contenir rien à part une relation arbitraire qui pourrait ne correspondre à aucune relation existante entre les membres du groupe...

    De fait il fut montré que la chose dépend du contexte, et que sans savoir extra-statistique, on ne peut valider l'une ou l'autre des alternatives (Lindley and Novick (1981) ou plutôt on peut à partir des mêmes données valider l'une au l'autre des versions. 

     

     

     

     

    (1) Judas Pearl Understanding the Simpson Paradox: https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2343788

     

  • Les présidents de l'Ukraine

    L'histoire de l'Ukraine indépendante est complexe, pleine de rebondissements et marquée depuis 1991 par une alternance permanente entre pouvoirs pro-Russe et pro-OTAN/UE.

    Un sondage de 2008 donnait 45% de pro UE et 35% de contre... La population étant divisée entre "Russes" (18%) et Ukrainiens (78%). 

    L'Union Soviétique disparait le 25 décembre 1991 avec la démission de Gorbatchev. L'Ukraine était indépendante depuis le référendum du 1er décembre (90% pour) et la Communauté des Etats Indépendants (Biélorussie, Ukraine, Russie) le 8 décembre entérina la chose. 

    Les présidents

    Leonid Kravtchouk de 91 à 94. Il abandonne les armes nucléaires. 

    Leonid Koutchma de 94 à 2005. Pro-Russe, il s'oppose au précédent. Il prend Ianoukovitch comme premier ministre. 

    Viktor Ioutchenko de 05 à 10. Il bat Ianoukovitch dont l'élection truquée de 04 est contestée. Chef de la révolution orange, il se rapproche de l'UE/OTAN. Un accord d'association avec l'Europe est signé.

    Viktor Ianoukovitch de 2010 à 2014. Pro-Russe. Décidant de suspendre l'accord avec l'UE, il est renversé par l'EuroMaidan. 

    Issu du Donetsk, dont il a été gouverneur de l'oblast. 

    Petro Porochenko de 14 à 19. Élu juste après la perte de la Crimée et les guerres perdue au Dombass, il cherche l'appui de l'Occident.

    Volodymyr Zelenski de 19 à maintenant. Ex Acteur, en même temps et successivement neutre, pro-Russe, pro-OTAN/UE. 

    Ses prises de position peu claires, sont devenues récemment obscures. D'abord son pedigree (il est mentionné dans les panamas papers, dispose d'une fortune énorme, et se trouve entouré d'oligarques. Ensuite, il est en lutte permanente contre une cour constitutionnelle hostile, qui invalide ses lois anticorruption; il tente de la maitriser mais se trouve désavoué par une commission de l'UE qui juge cela contraire aux principes du droit...

    On voit bien l'absurde rôle des "légistes" européens, qui en viennent à permettre, au nom de l'État de droit, l'inviolabilité d'une justice et d'une cour constitutionnelle corrompue !!! C'est d'ailleurs aussi le fond de l'affaire polonaise. 

    Pour ce qui concerne l'OTAN/UE, il déclare que c'est sa stratégie et sa priorité que d'y adhérer. D'ailleurs, il fit cette déclaration dés son intronisation, sachant qu'il n'a présenté, avant son élection, aucun programme concret. 

    Tout absolument tout est conduit et guidé par la demi (alternative, comme on l'a vu) volonté Ukrainienne d'adhérer à l'OTAN et à l'UE, ce que la Russie considère comme un casus belli... 

     

    Le discours de Poutine

    Pour comprendre l'agression en cours (nous sommes le matin du 24, début de l'offensive Russe), il faut considérer le discours de Poutine, quand il annonce reconnaitre l'indépendance des républiques du Donesk et du Lougansk. 

    Il rappelle le caractère historiquement Russe de l'Ukraine et aussi que son territoire fut isolé et constitué arbitrairement par Lénine . Poutine attribue ainsi à Lénine la volonté de satisfaire les "indépendants" en constituant des "entités étatiques nationales" destinées à satisfaire les exigences des "nationalistes" à l'intérieur du pays. 

    Cette charge contre la politique de Lénine de constitution de l'"union soviétique" est assez originale, en fait: il rend Lénine coupable de l'effondrement de l'empire russe et Staline, organisateur de l'Etat totalitaire, d'avoir négligé de supprimer le ver séparatiste dans le fruit bolchevique. 

    "Du point de vue du destin historique de la Russie et de son peuple, les principes léninistes de construction de l'État n'étaient pas seulement une erreur, c'était, comme on dit, bien pire qu'une erreur. Après l'effondrement de l'URSS en 1991, cela est devenu très clair."

    Et puis coup de grâce:

    "la politique bolchevique a abouti à l'émergence de l'Ukraine soviétique, qui, même aujourd'hui, peut être appelée à juste titre "Ukraine de Vladimir Lénine". Il en est l'auteur et l'architecte. Cela est pleinement confirmé par les documents d'archives, y compris les directives sévères de Lénine sur le Donbass, qui a été littéralement comprimé en Ukraine. Et maintenant, des "descendants reconnaissants" ont démoli des monuments à Lénine en Ukraine. Ils appellent ça la décommunisation."

    Et en 1989, on décida de transformer les républiques de l'Union en états souverains. 

    Et le drame: 

    "L'effondrement de notre pays uni a été causé par les erreurs historiques et stratégiques des dirigeants bolcheviques, de la direction du parti communiste, commises à différents moments de la construction de l'État, de la politique économique et nationale. L'effondrement de la Russie historique appelée URSS est sur leur conscience."

    Et pourtant notre pays a joué le jeu et aidé l'Ukraine au point de prendre en charge la totalité de la dette Russe, finalement remboursée en 2017. Malgré cela, les gouvernements ukrainiens corrompus ("La corruption a littéralement imprégné et corrodé l'État ukrainien, l'ensemble du système, toutes les branches du pouvoir.") ont activement joué l'opposition à la Russie et ruiné l'Ukraine au nom d'une promesse de rejoindre le camp occidental et crue par un peuple naïf.

    Pour finir, l'Ukraine est prête à se doter d'armes nucléaires et l'armée Ukrainienne est déjà associée à l'OTAN. Ses aéroports reçoivent déjà des avions et des drones américains. 

    Bon, on est en 1962, et Kennedy se rebiffe, mais AVANT que les missiles ne soient installés. 

    Poutine réitère l'historique de sa bonne volonté, et mentionne même une demande à Bill Clinton restée non divulguée : "Que penserait l'Amérique d'accepter la Russie dans l'OTAN ?". 

     

    (1) Discours de Vladimir Poutine 21 février 2022 https://fr.scribd.com/document/560538358/Le-discours-de-Poutine-du-21-fevrier#download&from_embed

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  • Le chat botté

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  • L'Olimpiade

    Opéra de Vivaldi joué à Venise en Février 1734, L'Olimpiade est un opéra "magique" du prêtre roux, en ce que son livret signé Métastase, incroyable mélange absolument baroque tout ce qu'on peut trouver de mythique, de tordu et de scabreux, tout en produisant des airs somptueux illustrant tout ce que cette partie de l'Art occidental majeur, la musique, ici sous sa forme vocale dans l'Opéra, peut avoir d'absolument magnifique. 

    Les deux héros sont Mégacle, l'athlète, (un soprano) et Aristéa , la princesse (un alto), amoureux contrariés, on va voir comment, c'est complexe...

    D'abord l'histoire avant l'histoire: Clystène roi de Sycone, pour éviter un parricide ordonna à son confident, Alcandro de noyer le mâle d'un couple de jumeaux, le petit Filindo; la fille étant Aristea. C'est la clé du dénouement. 

    En effet, juste au moment de sacrifier Lycidas(avec une grande hache), Clystène se voit révélé par Alcandro que Lycidas est en fait son fils sauvé des eaux. On remet alors tout en ordre : Mégacle avec Aristea, Lycidas avec Argene, et le peuple se réjouit, et c'est la fin. 

    Entre temps, on revient au début, Clystène promet sa fille Aristea au vainqueur des jeux olympiques, d'où le titre, l'opéra se déroulant sur les Champs Elysées, à Olympie. 

    C'est alors que le prince Crétois Lycidas, accompagné de son confident Aminta, tombe amoureux d'Aristea, oubliant ses promesses à Argene. Il décide alors de faire concourir à sa place son ami Mégacle sans lui parler de l'enjeun qu'une fois révélé, il continue de charger Mégacle devenu très malheureux  et qui se livre alors à un véritable maquereautage, étant l'obligé de Lycidas. 

    Argene et Aristea s'arrangent alors, et révèlent après la victoire de Mégacle, la substitution à Clystène, qui furieux condamne Lycidas à mort. Lycidas devient fou, Mégacle tente de se suicider et le drame est là... 

     

    Les arias 

    Acte 1 

    Scene 2 Air de Mégacle qui ignorant l'enjeu, accepte de concourir (Superbo di me stesso)

    Scene 3 Licidas éclate de joie (Quel destrier che all’albergo è vincino)

    Mais Aminta médite alors sur la passion amoureuse (Il fidarsi della speme), l'inouï aria clou de l'Opéra... 

    Scene 4  Un choeur de bergers ( O care selve) la réjouissance sylvestre... 

    Scene 5 Clystene informe Aristea  (Del destin non vi lagnate)

    Scene 6  Aristea maudit son sort barbare (E troppo spietato)

    Scene 7 Argene se lamente (Piu non si trovano)

    Scene 8 Lincinda révèle à Mégacle inscrit aux jeux, l'enjeu. Lincinda se réjouit ! (Mentre dormi, Amor fomenti)

    Scene 9 Mégacle se déchaine (Che intesi, eterni dei !) puis en plein quiproquo échange avec Aristea (Che intesi, eterni dei !)

    Acte 2 

    Scene 2 l'air d'Alcandro (Se tu sprezzar pretendi)

    Scene 3 Aristea se lamente (Sta piangendo la tortorella) Aristea est un alto et la voix est parfaitement charnelle. Elle apparait devant l'orchestre avec une présence humaine soliste magnifique. 

    Scene 4 Argene arrivée en Grèce, s'en prend à Aminta (Per que’ tanti suoi sospiri)

    Scene 5 Aminta évoque encore l'Amour (Siam navi all’onde algenti). L'aria inouï tout autant. Les vocalises sont ce qui faisait se damner les auditeurs des castrats: la folie de l'époque y est tout entière. 

    Scene 7 Clistene ne comprends rien aux réactions d'Aristea (Qual serpe tortuosa) après la victoire de Mégacle

    Scene 9 Mégacle dit à Aristea qu'il va partir puis se désespère (Misero me ! Che veggo ?)

    Scene 10 Mégacle confie Aristea à Licida (Se cerca, se dice )

    Scene 11 Aristea accable Licia de reproches (Tu me da me dividi)

    Scene 12 Convaincu de traitrise, Lincida devient fou (Gemo in un punto, e fremo).

    Acte 3

    Scene 3 Megacle jure son indéfectible amitié pour Licida (Lo seguitai felice).

    Scene 4 Argene jure de sauver Licida (Per salvar quell’alma ingrata)

    Scene 5 Aminta éperdu décide d'aller voir Clystène (Son qual per mare ignoto) L'Aria inouï ! 

    Scene 6 Clystène est ému par le futur supplicié Licida (Non so donde viene) La grande et mâle tristesse... 

    Scene 7 Le choeur implore la pitié de Clystène (I tuoi strali terror de’ mortali)

    Scene 10 Le choeur se félicite de l'issue heureuse (Viva il figlio deliquente)

     

    On trouve tout dans Olimpiade: Cosi fan tutte, le mariage de Figaro, un sacrifice, un suicide, un maquerautage, un infanticide, une crise de folie, un double échange de jalousie masquée... Une telle explosion d'intrigues et de symboles est invraisemblablement baroque. Quelle époque ! Quelle musique !!! 

    En parlant de la musique, on a toute la délicatesse et toute l'ampleur de chants extraordinaires, qui quand ils sont bien servis, sont absolument addictifs et charmants: la conjugaison de l'extrême virtuosité nécessaire à leur production et de la beauté des mélodies est surprenant. Une merveille totale ! 

  • Les démographies

    La démographie fait l'histoire à l'avance, et se trouve une forme particulière de Inch Allah, car la changer c'est changer l'histoire, même si c'est avec retard. 

    On va donc frapper fort d'un coup, avec une feuille Excel: 

    Capture d’écran 2022-02-05 à 09.23.54.png

     

    On va se permettre de la commenter. D'abord sa description.

    On a une population répartie en classes d'âges, et qui se reproduit avec un taux de natalité donné et qui augmente également du fait d'un flux entrant qui concerne la partie de la population qui se reproduit, la classe d'âge 25/50 ans. 

    La reproduction se fait en 25 ans, précisément, ce qui fait qu'on a exactement la simulation la plus simple possible d'une population en évolution, la mortalité ne concernant que la dernière classe d'âge, qui se trouve à chaque génération, complètement annihilée, c'est la vie. 

    Tout d'abord, on se permettra de prétendre avoir modélisé le "Grand Remplacement".

    200 mille entrants de la classe d'âge féconde s'installent tous les ans et mettent 25 ans à avoir leurs enfants avec une natalité de 3 enfants par femme, ce qui nous amène en 2100 avec plus de 60 millions de personnes, ce qui est ce me semble la preuve mathématique qu'une considération numérique simple permet de se faire au moins une idée d'un phénomène somme toute assez simple à comprendre. Plus y en a, plus y en a encore.

    Cela étant dit, on remarquera le phénomène central de la démographie en évolution, et qui est qu'elle est à la fois invisible et massivement inéluctable. 

    En fait un système en reproduction a un comportement divisé en périodes incommensurables. 

    Prenons la période 1, au bout des 25 premières années d'invasion: les enfants sont à peine plus nombreux que les entrants annuels et cela est tout naturel. Rien de grave, sinon qu'on signale une forte proportion d'adultes dans la force de l'âge, produisant à plein tout ce qu'on leur demande de produire, et cela sans qu'il nous embarrasse trop de préretraités, dont le nombre est faible, ni encore moins de vieillards: il n'y en a pas. 

    C'est alors que s'amorce, puis se termine la période 2. 

    Le nombre d'enfants produits par nos productifs jeunes adultes explose et se trouve multiplié par 25 !!! En 2050, les enfants sont très nombreux et alors que le nombre de jeunes adultes a à peine augmenté, et on se trouve avec une population adulte à moitié composée de vieillissants scro gneugneus. Les vieillards se manifestent un peu. En 2100, le remplacement effectif et définitif, est acquis. 

    Voilà l'effet de "cliquet" de la démographie, entièrement dû à des conditions initiales brutales et dont les conséquences se manifestent par vagues successives. 

    Chaque période a son histoire propre, son cycle particulier et se trouve définitivement "pas comme avant". 

    La période 3 par exemple, consume l'invasion qui fait exploser le nombre de jeunes adultes féconds, ce qui va réamorcer un cycle de naissances furieuses, si toutefois la natalité se maintient etc. 

    Le jeu avec le "whatif" démographique est une source de joies intenses, il faut le recommander, les ordinateurs sont là pour ça. 

    Ce principe de la boule de graisse qui glisse sous la peau, transformant ce qui n'est que flux est une image philosophique, bien sur, voire une conception du monde: tout est toujours différent, cela tout en étant semblable... 

    Prenons les autres phénomènes à reproduction, susceptibles de manifester les fameux cliquets: le réchauffement climatique en est un. Nous achevons sans dommage la période un et l'effet bien présent et visible, n'a pas d'effets... Mais ça va chier. Bientôt. 

    De fait, tous les grands changements sociaux ont la même forme et rendent compte de ce qu'alors que tout est à la fois déterminé et arbitraire, on ne rende absolument pas compte de ce qui nous arrive. Cette alternance toute "démographique" entre jeunes et vieux traduit magnifiquement tout ce que les cons des divers âges pensent des autres tout changeant magnifiquement en succession et se reproduisant pareillement... 

     

     

     

     

     

  • Les actinides

                                                                          Description de cette image, également commentée ci-après

                                       Lise Meitner, qui découvrit sans être citée la fission de l'uranium.

    Lire la suite

  • les catastrophismes

    On conclura ce productif mois de Janvier par une glose sur le climat avec en arrière-plan la très générationnelle opinion sur le réchauffement climatique en général (1) (2).

    Deux aspects: la survie de l'humanité, notre responsabilité à ce sujet. Pour ce qui concerne la responsabilité, deux aspects selon qu'on l'évalue avec raison, et que l'on peut agir en fonction. 

    On avait donné des chiffres en (3), mais il faut aller plus loin.

    Les bases

    Commençons par quelques bases.

    L'énergie (Bernouilli 1717, Young 1807) c'est "ce qui se conserve dans le changement d'état d'un système"... 

    C'est donc CE qui se transfère, se consomme, et se convertit. 

    Mesurée en Joule (Kg.m2/t2), sa vitesse de transfert est le Watt ou puissance, et donc elle est mesurée en KWh. 

    1 Joule c'est monter 100 g de 1 m (il faut peiner pour vaincre la gravité, qui est une force de 10 N/kg environ). 

    Une calorie est 4,2 J soit environ 1mWh... 

    La puissance caractérise la quantité d'énergie qu'on peut délivrer, en supposant qu'on dispose d'une infinité de celle ci. Disons que la puissance c'est ce qu'on peut fournir par unité de temps tant qu'on en a... 

    Un cheval vapeur c'est 736W , un horse power (HP) 746 W. 

    Un homme c'est 100 W (une ampoule). La puissance maximale (pendant 20 minutes) d'un cycliste, est de 300 W. Notons, qu'il faut bien 20 minutes pour fournir les 1200 * 300 = 360 000 Ws = 100 Wh de travail que fournira le cycliste uniquement capable de donner chaque seconde 300 Ws

    Un tracteur c'est 50 KW, un airbus c'est 100 MW

    1 litre d'essence: 10 KWh. Les machines qui exploitent ces quantités là ont multiplié la force de l'humain par environ 100.

    1 g d'Uranium = 2.5 tonnes de charbon = 1 tonne de pétrole

    La grande thèse

    Jean Marc Jancovici (4) est porteur d'une thèse mal connue et que les écologistes semblent ignorer. Il affirme que le PIB mondial n'a augmenté depuis un siècle qu'en rapport direct avec la consommation d'énergie utilisée pour faire fonctionner les machines, c'est-à-dire avec le pétrole.

    Autrefois réduits à exploiter des esclaves afin de pouvoir passer son temps à déverser ses pensées par écrit ou à se masturber ou les deux, la quantité d'esclaves nécessaires étant d'environ 100, les humains ont automatisés ceux-ci, et le résultat est le même. 

    Exclusivement rendue possible par l'esclavage, la civilisation, la démocratie et le bien être égalitaire sont exclusivement dus aux machines et à rien d'autre. La disparition de celles-ci rétablira l'ancien ordre, et picétou. 

    Les machines fonctionnent avec le pétrole. Or le pétrole, matière première fossile est en quantité limitée et le pic de sa consommation, pétrole de schiste inclus, a été passé en 2018. La quantité de pétrole consommée est maintenant en diminution tendancielle irréversible. Le PIB mondial ne peut plus croitre et va diminuer, donc. 

    Jancovici, qui par ailleurs explique le réchauffement et ses conséquences nous met en fait en face de bien pire, en fait: il ne va plus y avoir assez de pétrole et la croissance économique va cesser. Or, la population mondiale continue d'augmenter et devrait aller au-delà de 10 Milliards d'habitants avant de commencer à baisser, si cela se produit... 

    Sa prédiction que la simultanéité du réchauffement, catastrophique pour la production agricole, plus le manque de pétrole doive conduire à des violences variées de par le monde semble hautement vraisemblable... 

    Un élément important de la thèse est que de toutes les productions d'énergie, le nucléaire et en particulier les formes avancées de production qui le mettent en œuvre ont 1) la plus faible émission de CO2,  2) une efficience extrême.

    Hors tout pic de la consommation d'uranium, il existe des principes de production d'énergie nucléaire (surgénération) qui donneraient plusieurs centaines d'années d'abondance en matière de production d'électricité propre quasiment illimitée. Cela peut être mis en œuvre avant que la fusion, dont l'utilisation ne pourra pas être faite avant la fin du siècle, ne soit utilisable. Cela avec un production extrêmement faible de déchets sans dangers. 

    Il faut cependant réaliser que le nucléaire n'est pas une solution au problème des machines, la réalisation des batteries électriques indispensables à leurs utilisations ordinaires nécessitant des matières premières en quantité limitée, et la production de l'hydrogène nécessaire aux piles à combustibles à utiliser pour les voitures nécessitant de multiplier le parc nucléaire par au moins deux, sans parler des catalyseurs de l'electrolyse en quantité limitée aussi. Même avec un nucléaire producteur d'électricité, la sobriété est de mise, et dans tous les domaines de l'activité humaine. 

    Le réchauffement

    Théorisé par Fourier au début du XIXème siècle, le réchauffement climatique est dû à l'accumulation dans l'atmosphère de gaz dit "à effet de serre". La preuve du fait que le réchauffement vient bien de la terre est que cela ne concerne que les basses couches de l'atmosphère, car les hautes couches de l'atmosphère elles, par conséquent, se refroidissent. Ce ne peut donc pas être le soleil qui chauffe. Le phénomène de gradient est d'ailleurs déjà mesurable, sous la forme d'ouragans de puissances grandissantes. 

    En gros, on a la troposphère, qui se réchauffe, la stratosphère (15 km) et la mésosphère (50 km), qui se refroidit. 

    L'effet de serre est produit par une différence entre la transparence du CO2 (et des gaz "à effet de serre") entre l'infra rouge (émis par le sol lorsque du carbone est brulé) et l'ultra violet produit par le soleil dans l'autre direction. L'effet dure autant que le CO2 est présent. Or celui-ci est inerte et ne diminue que lentement: 100 ans pour qu'il disparaisse à 60%. 

    C'est la raison pour laquelle le réchauffement actuel va produire de manière sure un minimum de 2° de réchauffement moyen, chiffre qui représente l'ensemble des conséquences associées, cyclones, élévations du niveau de la mer, hiver doux ou glaciaux c'est selon etc etc. 

     

    La catastrophe

    Parlons peu, parlons bien: nous allons donc avoir 2° en plus, c'est maintenant inévitable. Des efforts mondiaux considérables ont pour objectif (c'est le mantra du Giec) est d'avoir cette valeur en fin de siècle, après un passage à 3 voir 4° en milieu de siècle. Inutile de dire qu'on va s'y maintenir, l'extrême prévu de 7° étant inatteignable (supposons le). 

    Eviter le 5° parait douteux, car nous (USA + Chine + Inde + Asie ) ne faisons strictement rien pour l'éviter. 5° c'est le réchauffement des 10 000 années qui causèrent le néolithique il y a 10 000 ans. Nous allons le faire en 1 siècle et demi. 

    Ce qui a fait fondre en 10 000 ans la calotte glacière qui recouvrait l'Europe, nous nous l'infligeons en 150 ans. Un douche glacée à l'envers. 

    On estime l'humidification des sols en perte de 10% par degré de réchauffement. L'inflammabilité de toutes les forêts de France seront celles de l'arrière-pays varois actuel. 

    La catastrophe est donc double: d'une part nous n'avons plus assez de pétrole pour réchauffer davantage la planète, d'autre part ce réchauffement aura lieu et dans sa forme la plus grave. Nous aurons donc, d'une part très chaud, d'autre part, plus de pétrole pour faire tourner les climatiseurs... 

    Le constat 

    Le diagnostic de tout ça doit d'abord s'estimer au nombre de coupables, et de bénéficiaires et de gens concernés. 

    La croissance démographique se dessine sous la forme d'une courbe "en équerre":

     

                                                                                                                                                                            2000 6G

                                                                                                                                                                            1960 3G

                                                                                                                                                                            1930 2G

                                                                                                                                                                            1800 1G

                                                                                                                                                Révolution industrielle 500 M

                                                                                                                                                                            __

                                                                                        -10000 5M____________0 250 M_____________________/

     

    Entièrement due à la surconsommation énergétique liée à l'utilisation massive du pétrole pour faire tourner des machines, la population de la terre n'a pas de "justification/explication" autre que cet excès de dévoration. La diminution de cette consommation devrait faire aller les choses dans l'autre sens. Deux moyens effectifs pour cela: le vieillissement de cette population, ce qui serait la manière soft de revenir à un niveau compatible avec un état des techniques compatible avec les disponibilités énergétiques; ou bien l'extermination de masse. Ce sont deux extrêmes, et il y aura de manière sûre un moyen terme qui sera partiellement dû à des morts "accidentelles" (accidents, famine, épidémies) avant bien sûr que ne soient employés des moyens industriels volontaires. 

    Les réactions

    À part l'ignorance en forme de non prise en compte complète, allant jusqu'à l'affirmation de la nécessité d'une relance de la croissance, qui ignore complètement les contraintes à venir, le sujet est abordé de multiples manières.

    Un point intéressant mentionné par Jean Marc Jancovici est que à ce propos, la source principale d'information générale du grand public, les mass médias, sont décrit par le même comme ayant un processus de production semblable aux machines: ils recrachent sous forme agréable des informations prélevées dans la nature et n'ont donc aucune espèce de valeur ajoutée informative. A ce titre, ils n'ont aucune espèce de dispositions particulières pour délivrer quoique ce soit comme information valide sur ces sujets difficiles, la preuve.

    D'abord il y a la crainte de la disparition de l'humanité, forme ultime du catastrophisme, qui se traduit par des angoisses mortelles absurdes et inconséquentes (1). Ensuite, il y a la volonté, relayée par les idéologues, y compris Jancovici d'ailleurs, de limiter le réchauffement et la surconsommation par des actions politiques volontaristes.

    Le sujet est ici de développer des discours politiques visant à convaincre les populations à "changer de vie" de manière à accepter, voire à pratiquer volontairement les restrictions majeures de consommation énergétique nécessaires. Belle ambition, qui est celle de la culpabilisation écologiste, voire de la distribution plus ou moins aveugle de la punition écolâtre envers, disons le, les futurs gilets jaunes choisis à l'avance parmi ceux dont on ne croyait pas qu'ils se rebifferaient. 

    Nulle part n'existe une autre approche, qui serait pourtant la seule à tenir raisonnablement. La situation, inéluctable, ne peut être empêchée. L'organisation de la société doit donc être prévue à l'avance sous la forme d'une adaptation au futur sous la forme d'une consommation réduite de ce dont il n'y aura plus assez ou dont le cout sera excessif et surtout d'une organisation par avance à vivre avec un réchauffement qu'on doit accepter au lieu de refuser ou de faire semblant de refuser. 

    Il y a bien sur les efforts méritoires de quelques lucides informés (Jean Marc Jancovici, il doit y en avoir d'autres, mais est ce si sur ?) qui surfent sur les manières intelligentes de faire cela en isolant les domaines d'actions. Mais ils mettent l'accent sur la lutte contre le réchauffement, ce qui n'a aucun sens au niveau d'un pays de la taille de la France, au lieu bien sur de prévoir le manque à venir de combustibles fossiles à bruler ! Le défaut de prise de conscience de l'argument conduira à la ruine totale des pays de cette taille, là incapable de voir et de comprendre la justification des actions à mener. 

    On peut et on doit ainsi parler, pour ce qui concerne la France, d'investissements industriels directs dans les domaines suivants: 

    - la subvention massive envers les voitures électriques, effectives pour les trajets quotidiens des populations 

    - la suppression du chauffage au fuel, au gaz ou au bois, les pompes à chaleur étant très efficaces

    - la reformation d'une filière nucléaire avec comme objectif un mix électrique à 100% nucléaire, l'éolien devant être banni

    - la remise en service du ferroviaire pour le transport des marchandises, une évidence connue méprisée

     

    Les deux thèmes, actions pour éviter ou actions pour s'adapter sont distincts et on doit choisir ! L'adaptation doit être organisée et non pas refusée par avance pour motiver une tâche impossible, et qui le songe creux désespéré d'écologistes dépassés et impuissants dont la nocivité, en particulier concernant le nucléaire est patente et doit maintenant être tout simplement punie. 

    Car une réorganisation de l'humanité autour du nucléaire doit être envisagée. La population suffisante capable de construire et d'entretenir les réacteurs qu'on peut réaliser doit être calculée et armée de manière à tenir à l'écart, puis d'exterminer la population excédentaire qu'on devra tenir à l'écart d'une distribution de richesses calculée d'équilibre et sans aucun doute trop limité pour admettre l'entretien de la population mondiale actuelle et prévue. 

    Plusieurs poles de ce type se manifesteront sur terre, disons dans le monde aujourd'hui occidental, avec un possible fractionnement à l'intérieur des zones actuellement unifiées (USA, Chine, Europe, Japon) et peut être quelques poles en Inde. Le reste de la population terrestre devra être anihilée, en prenant garde de limiter géographiquement les zones devenues radioactives, seul le nucléaire militaire étant à la hauteur de la tâche immense à accomplir. Une population cible de moins de 2/3 milliards d'habitants doit ainsi être envisagée d'ici la fin du siècle pour traiter le problème. Un aspect est que ces zones géographiques, situées autour de l'équateur du fait du réchauffement climatique, seront de toutes façons inhabitables, et il faut se dépêcher d'y supprimer toute vie avant que les migrations de fuite ne s'y manifestent.

    Salomé Saqué a raison de flipper, en fait... 

     

    (1) Salomé Saqué dont look up ! : https://www.youtube.com/watch?v=q-NwMj5i_HA

    0.30 "on parle vraiment de la survie de l'humanité"

    1.27 "il faut absolument arrêter de compartimenter l'écologie comme une science à part"

    (2) Salomé Saqué sur Arte la vidéo virale : https://www.youtube.com/watch?v=lmOORXEo7NQ

    "je fais partie de la génération qui va vivre l'effondrement"

    (3) http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2021/12/18/les-emissions-6355874.html

    (4) Conférence Jancovici Polytechnique Septembre 2021 https://www.youtube.com/watch?v=M2wI25p_7GA

    (5) Article de Jancovici dans les échos, Février 2022 https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/jean-marc-jancovici-avec-les-bons-indicateurs-leconomie-mondiale-serait-en-faillite-1384557

     

  • Les femmes de Todd

     

    Todd frappe sur les femmes (1) (sur certaines) ! 

    En gros, le féminisme "antagoniste" moderne est le fait de petites bourgeoises devenues agressives: elles croient copier le terrible antagonisme américain alors qu'elles ne manifestent que l'anomie Durkheimienne due à leur arrivée du fait de l'émancipation, dans les affres de ce que subissent les hommes... 

    Qui plus est, cet antagonisme dont se tient à l'écart les classes moyennes qui utilisent le couple malgré ses inconvénients pour survivre au déclassement en cours dû à la mondialisation, ravage les basses classes dont on encourage la monoparentalité qui rend la vie des célibataires avec enfants impossible. Ce sont donc les femmes des classes populaires qui pâtissent de l'émancipation agressive et sociétale promue par les femmes wokes. 

    L'entretien (1) est une merveille de faux cultisme distingué et tolérant, l'honneur du débat civilisé entre ennemis mortels qui se retiennent de se haïr ouvertement, un modèle. 

    Son immense mérite est de montrer et d'exprimer les positions respectives dans toute leur crudité, et cela sans que cela soit exprimé directement, comme par exemple par des descriptions argumentatives véhémentes. 

    Tout d'abord, la revendication du "scientifique", anthropologique ou démographique (Todd, qui n'est pas un universitaire, n'est que démographe, mais peut faire le "scientifique" quand même): "la science n'a pas de sexe" ! 

    Magnifique slogan, que Todd place répétitivement, sans trop de horions et en gardant ses testicules, à peine griffées par Laure Adler pour qui la situation de l'auteur d'un discours, c'est la base du féminisme, donne seul au sexe de l'autrice (seule une femme peut parler des femmes) le garant de l'authentique.

    Je fais un mauvais procès, nous sommes dans un monde de grandes bourgeoises, et un auteur masculin (quoique vieillissant) Georges Vigarello, y a crédit, il parle de la souffrance et de la domination. Quoique en termes dont Todd lui-même revendiqua la proximité: c'est parce qu'alors que les féminicides sont de moins en moins fréquents (ah bon? et oui!) qu'on les supporte d'autant moins et qu'ils sont insupportables, car cause de souffrance... La science n'a pas de sexe, mais les luttes chtarbées à contre temps, si, et la quenelle passa, telle la muscade. 

    Todd le dit aussi, le patriarcat tel qui décore les motivations de ces dames n'a pas de signification anthropologique dans un monde divers ou existent plusieurs statuts des femmes. Arc boutée sur les réformes napoléoniennes, dont Todd nous dit par ailleurs qu'elles ne concernèrent que le monde bourgeois, les constantes des rapports hommes femmes en province n'étant pas touchées, la féministe parle ainsi de bien autre chose... De quoi nourrir les graffiti anti-hommes des rencontres de Blanche Gardin, niées comme agressives par nos féministes qui ne voient rien d'"antagoniste" dans les petites folies de nos lesbiennes de choc actuellement de sortie (Alice Coffin rigolarde et castratrice, pour le moins). 

    Réfugié donc derrière le statut scientifique d'une patri-dominance locale et mesurée, Todd arrive le placer: le "patriarcat n'existe pas". On assiste bien à une féministicide avec violences asexuées. Pour faire passer la pilule, Todd avec élégance se dévirilisa et alla même jusqu'à se décrire comme une "pas chochotte mais presque". 

    Sa proclamation du caractère secondaire et pas très intéressante de l'œuvre de Françoise Héritier put au passage ridiculiser là encore avec élégance une Laure Adler à la culture fétichistique, qui plus est en lui assenant la théorie de Margaret Mead qui non seulement dézinguait Freud, mais décrivait précisément ce qu'est un homme: un humain incapable de faire des enfants et qui en souffre, voire, et là la quenelle se fait épée, et on protesta tout de même. Car la conclusion est en effet, que privé de cette occupation tout de même chronophage, le mâle est amené à se concentrer davantage sur son travail, ce qui favorise et explique ses carrières mieux menées... 

    On vit aussi affleurer la revendication féministe sous la forme de la nécessité et de l'efficacité des "luttes", qui seraient ralenties (j'aime bien la conviction d'avancer qu'a la dame) par l'œuvre de Todd, globalement négative. Persuadée donc de l'efficience léniniste de ses "luttes", la dame est une vraie progressiste, qui se mit ainsi nue devant nous avec grâce... 

    Gros bisoux à toi Todd ! 

    L'allusion au ralentissement dommageable fut par ailleurs faite avec gentillesse: Todd à l'occasion ne ferait que nous répéter ce qu'on savait depuis Zemmour en 2005: que les femmes sont plus éduquées que les hommes !!!  

    A ce propos, on répètera donc la thèse du partage des activités entre hommes et femmes, partage au sens de spécialisation : aux hommes la chasse, aux femmes la cueillette et le soin, ce qui donne aux hommes le social et aux femmes le familial. Todd en déduit par la bande que l'individualisme féminin s'est transmis à la société via l'émancipation féminine, et on peut rajouter que ce sont les 3 secteurs (ministères) de la santé, de la justice et de l'éducation majoritairement féminisés (c'est le fameux "soigner, protéger, éduquer" de Valérie Pécresse), qui s'effondrent en France actuellement, mais aussi bien d'ailleurs que les métiers du militaire, de l'industrie et de l'administration, laissés à des hommes démotivés... 

    Le bouquin

    On attendait donc le fameux opus de Todd sur le Matriarcat... De fait, au cours du travail dont le résultat vient de paraitre, il a changé d'avis et loin de voir soit une domination d'un sexe sur l'autre, soit une égalité, il décrit une différenciation avec des forces opposées. Ce qu'est le monde humain, en fait. 

    Mais il faut en venir au bouquin et à sa grande thèse: que l'anomie progresse chez les femmes émancipées alors qu'elle diminue dans la société globale, la stabilisation de la prospérité stabilisant aussi les désirs excessifs décrit par Durkheim, ce qui fait que le suicide, lui diminue partout y compris chez les femmes (sauf aux US ou il augmente partout). 

    Quant à la liaison entre émancipation féminine et abandon de l'action collective, propre aux hommes dont on a déjà parlé, il est aussi lié à la disparition du sentiment "national", remplacé par le "care" (le soin mutuel) qui dispense de l'alliance fraternelle pour mieux protéger. D'autre part, cet affaiblissement du collectif, c'est le développement du néo libéralisme, facteur ou expression d'un individualisme essentiellement féminin. Néo-féminisme, néo-libéralisme, progressisme ont maille à partir et Todd devient le scientifique objectif qui sans le vouloir vraiment, valide et au combien tout ce qu'un Zemmour décrit de la société actuelle... 

    Todd, mais avant lui bien des auteurs, établissent un modèle français des rapports entre les sexes qui s'oppose au modèle anglo-saxon: le vote des femmes fut accordé précocément à des femmes anglaises différentes des hommes et tardivement à des femmes françaises enfin considérées comme citoyennes (Rosenvallon). La France fut pourtaant pionnière de la transition démographique et de liberté sexuelle. 

    Un mot au sujet du deuxième féminisme en France, noté comme faible et en fait absent comme mouvement organisé, la France arrivant à émanciper ses femmes sans lui. Il est vrai que nous sommes des catholiques, ceux qui firent la renaissance quand on déshabille la vierge marie en la respectant, pour en faire... Vénus (c'est la belle saillie de Todd). Mais il est purement idéologique, motivée en partie par une vision faussée des statistiques (les "féminicides" sont en baisse, comme partout en Europe), et qui s'explique en profondeur par des antagonismes de classe en fait. Sera-t-il durable ? 

    Car les femmes ont des classes, aussi: hypergamées dans la classe moyenne inférieure, hypogamées dans la supérieure, encore macho. Et là coup de génie de Todd: c'est chez les hypergamées que les hommes soutiennent la nouvelle doctrine féministe !!! Ainsi donc, une petite bourgeoisie féminine conteste une classe moyenne supérieure masculine !!!  Apparemment éloigné du mépris descendant analysé par Todd par ailleurs (l'antagonisme est tourné vers le haut), il est d'abord moral, donc méprisant, et aussi, il n'est pas certain que les mâles hypogames dominés en soient à l'abri... Pour finir, on notera que c'est parmi les journalistes que l'opposition des deux classes moyennes inférieures féminisées, supérieures encore masculines est le plus aigu. Jean Claude "Gourdin" n'est pas poursuivi par hasard....

    Au sujet du "hyper", on compte les thèses et on les sexe. 3 domaines dont les sciences humaines, femmes à 60%, les maths, techniques, mâles à 70% (en diminution) et les zones en forte progression géographie, philosophie, sciences politiques quasiment à parité (en augmentation de femmes): ces dames progressent en savoir de gouvernement !  Le plus marrant dans ce genre de décompte: le mot "genre" dans l'intitulé des thèses est féminin à 80%, la fameuse théorie exprime bien une domination, y a que ça qui les intéresse. 

    Et puis il y a l'autorité féminine, qu'on rend responsable de la prohibition aux US, malgré la préférence des femmes pour l'immigration en France, leur individualisme les rendant plus "compréhensives". Et puis les exceptions  à l'association entre famille communautaire/souche et autoritarisme politique: c'est là où les femmes sont en position d'autorité. 

    Une autre exception est la famille communautaire arabe, par ailleurs endogame: elle reste à l'écart des systèmes bureaucratiques impersonnels du fait de la prédominance des clans familiaux, là où au contraire, le statut des femmes est particulièrement bas. 

    Bref, l'autorité féminine est plus "naturelle" du fait de la proximité mère/enfant, archétype du rapport de domination, elle est donc plus assurée, et moins violente que l'autorité masculine. En France, 84% des juges de moins de 35 ans sont des femmes... Le politiquement correct et la cancel culture en découle, c'est l'hypothèse de Todd. Les nazis furent masculinistes, les wokes sont féministes, les deux détruisent la culture. 

    Là est la charge violente, une vraie décharge ! 

    Quelques remarques et affirmations: 

    - Le sentiment religieux aux US s'est maintenant effondré, c'est la grande mutation des 20 dernières années.

    - L'homophobie est liée au protestantisme, et modérée en pays Catholique, la chasteté du prêtre, identifiée à une homosexualité latente rassurant les femmes.

    - C'est l'émancipation des femmes qui entraina la ruine terminale du catholicisme et de l'homophobie.

    - L'identité gay est culturelle et relative est inconnue au Japon, en Russie et en Thailande... Elle serait due au christianisme en fait au christianisme zombie. 

    - Un aspect de la différence sexuelle: l'homosexualité masculine est exclusive, alors que la bisexualité est bien plus répandue (d'après les enquêtes) chez les femmes. 

     - Une remarque sage: transsexuel est impropre alors que "transgenre" est bien sur adapté, la différence homme/femmes portant sur la capacité d'avoir des enfants.  Todd refuserait-il que le changement de cette chose soit possible ? En tout cas, pour lui l'utilisation du mot n'a de sens que pour cacher de manière puritaine, la vision de l'appareil génital. 

    - La Suède en 2021, après la Grande Bretagne en 2020, a interdit la transformation sexuelle chez les mineurs. 

    - Une définition de l'"identité", qui n'est pas l'individu, mais la place de l'individu dans un groupe.

    C'est donc l'émancipation des femmes qui conduisit donc à l'effondrement de la religion, puis en conséquences des autres identités dont l'identité nationale, puis avec l'effondrement de l'identité socialiste à l'identité "européenne" ou à l'identité gay ou même transgenre.

    - le développement des transgenres vers homme signifierait le caractère anxiogène du féminin en société matridominée... Par ailleurs il pourrait être un retour au taux "naturel" des berdaches américains, la question étant de savoir pourquoi cela arrive maintenant en Occident. 

    - le transgenre montre un rapport à la douleur, alternative à la vie éternelle et propre au transhumanisme contemporain. Le christianisme hypersexuel: la religion dont on ne sort jamais... 

    - le monde est divisé entre féministes tertiarisés et patrilinéaires industrialisés (75% du monde), les premiers ne devant la possibilité de leur turpitudes féministes qu'à l'homophobie des seconds... Le féminisme serait il une ruine ? Pourtant, les pays patrilinéaires encore industrialisés Allemagne, Japon , ne font plus d'enfants. Entre baisse du niveau de vie et baisse de la vie tout court, la divergence est perdant/perdant. 

    - Le Japon commencerait à accepter de l'immigration. 

    - Les chercheuses qui nous parlent du genre sont à 85% des chercheuses. 

    - La faiblesse du mouvement gilet jaune viendrait de sa forte composante féminine, incapable de s'organiser collectivement. 

     

     

    (1) https://www.france.tv/france-5/c-ce-soir/c-ce-soir-saison-2/3036417-feminisme-la-guerre-des-sexes-aura-t-elle-lieu.html

    (2) "Où en sont elles ?" Todd, 2022, disponible partout... 

    (3) A Sud Radio https://www.youtube.com/watch?v=gPBeezeJFz0

  • Les Ukraines

    Carte.

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  • Les juifs de Zemmour

    Laurent  Joly est un jeune historien qui énergiquement charge Zemmour. Comme beaucoup, il veut "réfuter" Zemmour. 

    On pourrait croire que le débat politique sur la candidature du polémiste devrait consister à savoir si ses diagnostics sont bons, et les actions qu'il propose acceptables. Non, on utilise d'autres moyens, dont la question de la fameuse polémique sur les juifs, dont je m'étais fait l'écho. 

    Avant de juger au fond, (le jugement en appel sera prononcé et on va se marrer, la première instance l'a relaxé sur la question), on regardera la critique faite (1). 

    D'abord les faits: 350 000 juifs en France en 40, 200 000 juifs français et 150 000 réfugiés récents dont certains des enfants sont français car nés en France. 75 000 déportations et donc assassinats (2500 survivants) dont 25 000 français. 

    Les juifs français furent, du fait des circonstances (zone libre, aide de la population), massivement épargnés. 

    La question est : Pétain a-t-il sauvé les juifs ? 

    Que dit Zemmour ? D'abord il faut distinguer le jugement en première instance, qui minimise le cadre de la plainte déposée, les propos n'étant pas affirmatifs, et relativisés par l'affirmation "Pétain a sauvé "des" et non pas "les" juifs français. Propos d'ailleurs tenus en dehors de l'échange avec BH Levy, qui n'aborda le sujet qu'indirectement... 

    Ensuite, que Zemmour reprend en fait les travaux d'un historien Alain Michel (2), par ailleurs rabbin juif, qui grosso modo soutient la thèse factuelle d'une "protection" des juifs français par Vichy, en fait Laval, qui "résiste" aux injonctions allemandes, prenant acte en fait des réactions de l'opinion aux rafles de l'été 42 (3).

    On est bien dans les discussions d'historien, Zemmour contrairement aux allégations faites dans (1) ne s'est jamais dit "historien" (cela signifierait qu'il lirait des sources historiques et non pas seulement les livres des historiens), se faisant l'écho de polémiques et en tirant les généralités liées aux opinions qu'il défend. 

    La polémique évoquée par Michel fut bien une polémique "post Paxton" qu'évoque d'ailleurs Laurent Joly et qui reste discutable et en discussion (3): 

    "Qu’il faille nuancer la vision accablante des années 1980-1990 et réévaluer à la hausse la dimension de la contrainte nazie dans l’appréciation de la politique de Vichy à l’heure des déportations de masse est sans doute nécessaire – et plusieurs travaux récents vont dans ce sens17. Mais cela n’exclut pas de continuer à s’interroger sur la marge de manœuvre et les responsabilités de l’État français. Cette marge, que tous les historiens s’accordent à considérer comme non négligeable, a-t-elle, au final, bénéficié aux victimes ou aggravé leur sort?"

     La question de la vilainie de Zemmour est donc entièrement dans une instrumentalisation de l'histoire qui si elle n'est pas niable dans son cas (il utilise des arguments tirés des travaux des historiens en discussion) ne l'est pas moins dans le cas de Laurent Joly (il fait exactement la même chose). On est donc bien dans deux combats superposés s'utilisant les uns les autres, la volonté étant exactement le combat idéologique décrit par Zemmour et d'ailleurs aussi par Laurent Joly mais sur un autre registre (qui serait la poursuite de l'extermination des juifs à travers l'histoire , réelle et écrite) et aussi trois choses, distinctes mais également discutables donc admissible au débat et pas à la judiciarisation. 

    D'abord que Zemmour est porteur d'un combat politique (qu'on peut résumer par le projet d'union des droites) qui consiste à acquérir l'assentiment global d'une partie de l'opinion suffisamment large pour exercer le pouvoir afin de mener une politique de sauvegarde du fond démographique français menacé par une immigration invasive récente venue d'Afrique. Historiquement séparée par la confrontation au gaullisme, la droite nationaliste française fut clivée à nouveau par la question de la lutte contre l'immigration, car diabolisée par sa conjonction aux nostalgiques de Pétain et de l'OAS. 

    Du temps de la seule conjonction envisagée et qui était partisane, il fallait bien des justifications idéologiques, et ceci explique le tropisme vichyssois-excusant de Zemmour, aujourd'hui inutile car il s'addresse maintenant directement aux électorats en passant par dessus les partis. 

    Ensuite que le combat idéologique antinazi n'a aucune réalité: juif lui même et certainement pas fasciste ou même antirépublicain, Zemmour n'a pas pour objectif de justifier le génocide juif et d'en innocenter les responsables, ni de nier sa réalité et les complices objectifs qu'il a pu avoir. Le combat est bien après coup, dans les interprétations et les instrumentalisations que la chose a suscité et dans les influences qu'elle a dans les débats actuels, en particulier concernant l'immigration africaine actuelle et ses relations idéologiques avec le souvenir de la déportation nazie... C'est bien ce débat là qui est en cours, mais il n'est qu'un débat, pas une accusation respective de crimes contre l'humanité. 

    La troisième chose porte sur le débat des historiens, bien vivant et qui illustre quelque chose de fondamental et dont il ne faut pas se départir: il n'y a pas et il ne peut pas y avoir de "vérité officielle" en histoire et en sciences humaines, qui sont des lieux de confrontation perpétuelle entre spécialistes, dont on peut s'inspirer pour prendre parti et convaincre, mais qu'on ne peut mettre en avant comme des vérités définitives qu'il serait immoral de critiquer. 

    Les deux derniers points illustrent deux choses affreuses qu'on veut instaurer à tort et qui menacent notre civilisation: vouloir au nom d'une morale exclusive établir une vérité pseudo scientifique. L'alliance de visions dévoyées de la morale et de la science à l'œuvre dans la monstruosité qui s'appelle le progressisme et qui s'illustre dans bien des domaines doit être combattue, et rejetée !!! 

     

    1) https://www.mediapart.fr/journal/france/240122/laurent-joly-zemmour-une-capacite-inverser-la-realite-des-faits

    (2) https://www.europe-israel.org/2021/10/petain-et-les-juifs-le-rabbin-alain-michel-historien-auteur-de-vichy-et-la-shoah-confirme-lanalyse-de-zemmour/

    (3) https://phdn.org/histgen/vichy/joly-michel-2013.html

  • Les conservatismes

    Pierre-André Taguieff est l'un des phares de notre époque, et il en a démêlé des écheveaux.

    Ici (1), une admirable définition qui clarifie bien des choses. 

    En gros: le réactionnaire n'est pas conservateur. Il a le culte masochiste du passé et se désespère à jamais devant une décadence qu'il juge inéluctable et terminale. Attitude psychologique et posture dernière, il n'a pas d'objectif à part s'identifier au dénigrement, c'est donc une stratégie vicieuse de communication pour les progressistes que d'identifier les conservateurs, leurs seuls vrais ennemis, à des réactionnaires. 

    Le conservateur veut et peut combattre le progressisme et s'oppose au révolutionnaire et au réactionnaire en ce qu'il reconnait une continuité entre passé et avenir et qu'il récuse donc à la fois la table rase et le prophétisme. Le révolutionnaire, lui n'est que le contempteur déçu de son frère le progressiste libéral, à qui il ne peut opposer que des excès socialisants et populistes. 

    Le progressisme est le culte du mieux situé dans l'avenir qui juge nécessaire la destruction inéluctable du passé. Il faut remarquer que ce principe est évidemment faux en matière de morale, esthétique et religion. Rien que ça. Simplement il a aujourd'hui les habits du cosmopolitisme néo libéral, enfilés directement sur ceux de l'internationaliste révolutionnaire. En cela il est reconnu, tout comme son double, comme profondément nuisible par le conservateur. 

    Le point décisif, l'essence du vocabulaire progressiste distingué c'est le "nationalisme" conspué comme soutien à la nation honnie, gage de toutes les continuités essentielles et qu'on veut abattre en premier (2).

    Ce n'est que s'il perd face à ce qui est effectivement une lèpre décadente que le conservateur se mue en réactionnaire, ou si nécessaire, en comploteur fasciste. On verra en mai prochain. 

     

     

    (1) https://www.revuedesdeuxmondes.fr/article-revue/contre-le-declinisme-le-conservatisme-culturel/

    (2) Ernest Renan:  1882: "À l’heure présente, l’existence des nations est bonne, nécessaire même. Leur existence est la garantie de la liberté, qui serait perdue si le monde n’avait qu’une loi et qu’un maître."

  • Le prélude en mi mineur BWV 855

    Le prélude en mi mineur no 10 du premier livre, BWV 855, est un morceau mystérieux, absolument fascinant. 

    Il a donné lieu à un culte depuis l'arrangement en si mineur du russe Siloti (1), jusqu'au disque de Vikingur Olafsson (5), un délire moderniste en écho. 

    Le prélude est divisé en 2, une partie hypnotique, souvent considérée comme seule version, le 855A, suivi d'un presto délirant ultra bref, qui reprend l'hypnose à toute vitesse. Et puis, on a la fugue qui se déploie dans toute sa classe et qui se trouve la seule fugue à 2 voix de tout le clavier bien tempéré (voir le très pédant, complètement hors de ma portée (6))

    L'arrangement de Siloti (transcription en si mineur) accentue le côté triste mais en change le sens, tout en exploitant magnifiquement la majesté infinie de la répétition mélodieuse et mystérieuse en la marquant solennellement par le grave qui varie pas à pas. 

    La version de Richter est d'une puissance extraordinaire, avec un son d'orgue lointain et une histoire qui se déroulait avec précision en attente de quelque chose, suivie de l'explosion du presto ultra violente !  La fugue est au niveau d'énergie du presto et conclut le mystère. Le son du truc, semblant sortir d'un tunnel était en mp3 à l'aube de ma folie Bach un très très puissant motif... La résonance du truc, qui en fait tout son mystère est travaillé et exploré par Olafsson. 

    Les interprétations se distinguent suivant la vitesse de l'intro, Richter étant un jaguar pressé, alors que beaucoup font dans le Siloti... 

    Gould nous la fait sautillant tut tut tut en détaillant et en chantant comme d'hab.

     

    (1) Sokolov le Siloti https://youtu.be/vXbBOWlkR9g

    (2) Olafsson BWV 855 normal https://www.youtube.com/watch?v=PgKQLV7hfv4

    (3) Richter https://www.youtube.com/watch?v=wp5mPL7IPMc

    (4) Olafsson dans une usine de poissons, avec le Siloti: https://youtu.be/rtT__umjFVY

    (5) Olafsson reworks1 https://www.deutschegrammophon.com/en/catalogue/products/bach-reworks-part-1-vkingur-olafsson-6349

    (6) https://www.musicologie.org/publirem/charlier_bwv_855_2.html

  • Les droits des illégaux

    On voudrait citer, afin de lecture, les textes des lois qui nous gouvernent, actuellement en discussion pour décider d'élire un président en France, prochainement.

    En gros, on a la loi européenne, les concepts qui la soutiennent, et les décisions de justice faites en fonction, pour une situation qui débouche sur un fait: l'impossibilité juridique pour l'Europe liée par ses lois, d'empêcher que des étrangers séjournent illégalement sur son sol. La loi impose donc l'illégalité. 

    En fait l'arrêt est assez bien motivé: l'Italie ne peut punir un refus de quitter le territoire, car cela s'oppose à une directive européenne, d'après le juge. L'obligation est double: la directive n'est pas transposée dans le droit Italien, mais doit s'imposer quand même, et donc peut invalider une peine de prison. 

    L'argument est particulièrement vicieux et sombre: 

    "En effet, une telle peine, en raison notamment de ses conditions et modalités d’application, risque de compromettre la réalisation de l’objectif poursuivi par ladite directive, à savoir l’instauration d’une politique efficace d’éloignement et de rapatriement des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier."

    En gros, en retenant indument la personne, la peine l'empêche de partir... Il doit donc être remis en liberté. Nous sommes là dans les arcanes paradoxales du droit et de ses effets qu'on ne peut qualifier de pervers. Fascinés, et éberlués, nous ne pouvons que respecter et admettre que les lois sont ce qu'elles sont, et qu'elles ne sont mauvaises que d'être décidées par des imbéciles, des fous ou des débiles, les juges mettant un point d'honneur à respecter les volontés et les intentions décidées in fine par les misérables manipulés qui ont élu les premiers sans y réfléchir. 

    La conclusion, toute philosophique, sera donc: Mort aux cons ! 

     

    (1) Directive du Parlement et du Conseil 2008/115 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:32008L0115

    (2) Description du principe de Non refoulement, mentionné dans le 2008/115 https://www.unhcr.org/fr/excom/scip/4b30a58ce/note-non-refoulement.html

    (3) Arrêt motivé de la CJUE sur l'affaire Hassen El Dridi, alias Soufi Karim, https://cdre.eu/documentation/documentation-en-ligne/60-documentation-en-ligne/immigration/jurisprudence/949-cjue-28-avril-2011-aff-c-61-11-ppu-hassen-el-dridi-alias-soufi-karim

     

  • Les grandes expériences

    A l'occasion de la présentation du livre de Yasha Mounk (1), une théorisation du thème de la créolisation, de la grande expérience, c'est-à-dire pour ces sociétés parvenues à l'âge moderne (au début du XXème siècle) en étant homogène culturellement et ethniquement, de fusionner avec des peuples venus d'ailleurs récemment et en grand nombre. 

    Le multiculturalisme s'impose sans qu'on l'ait voulu, et pourtant cela s'est toujours mal passé dans l'histoire partout où cela s'est manifesté. Comment faire pour que la chose soit cette fois harmonieuse ? Et bien, il faut conduire et favoriser une, "la",  "Grande Expérience".

    À ce point, deux remarques, ironiques et grinçantes: d'abord que cette chose qui n'existe pas (on doit parler aussi du livre de Laurent Mucchielli, la France telle qu'elle est) est maintenant à l'ordre du jour dans toute sa réalité: il y a bien une fusion à faire, dont acte et l'alternative n'est QUE la guerre civile, qui plus est... Ensuite qu'on n'y peut rien, et que la réalité s'impose, les politiques n'ayant pas "voulu" la chose, bien sûr, simplement des décisions locales ont provoqué des phénomènes de longue durée qui ne peuvent plus être maitrisés et auxquels il faut s'adapter, un peu comme le réchauffement climatique (la chose n'est pas évoquée dans l'entretien, c'est moi qui grince). 

    À la question naïve de la journaliste "ça date de quand?", Mounk précise, gêné que cela est progressif, et prend des années... La journaliste, elle, devait chercher la date à partir de laquelle la chose négligeable que toute une bien pensance juge facile et possible du fait de sa faible ampleur devient un projet à mener pour éviter le "liban en grand"... 

    Revenons brièvement sur la comparaison immigration/réchauffement climatique: on vit hier (nous sommes le 20 Janvier 2022) les représentants respectifs de l'écologie et de l'extrême droite française, Yannick Jadot et Jordan Bardella, s'en prendre avec véhémence à Emmanuel Macron présent à l'assemblée Européenne, sur les deux thèmes séparés que le président en exercice, à la fois président temporaire de l'union, et candidat à sa réélection en France,  n'aurait pas du tout traité, provoquant deux fois le malheur de son pays, tout ceci sous les yeux médusés des représentants européens, et qui d'ailleurs s'en sont plaint ! 

    Revenons à notre juif allemand, prof aux US, qui fort de son expérience du philosémitisme coupable de son enfance européenne, ce qui le gênait autant que l'antisémitisme, veut développer un patriotisme pluriethnique basé sur des différences reconnues mais surmontées, en particulier en évitant le communautarisme du royaume uni, néfaste selon lui, le financement par l'Etat travailliste d'écoles religieuses ayant isolé les populations. Pour cela, il faut positivement partager   un commun, de la "bouffe" à la culture en passant par les paysages, et développer un amour commun et positif de ce qui rapproche très au-delà de l'ethnicité originale. Un "patriotisme inclusif", selon l'intervieweuse... 

    On passe alors à la gauche, au moins aussi pessimiste que l'extrême droite, d'après Monk. Submergée par les considérations sur les discriminations, les inégalités sociales, elle empêche par désespérance, le projet de se réaliser ! 

    De fait les deux pessimismes se conjuguent ! En exagérant les terribles conditions sociales des immigrés (dont la mobilité sociale est en fait bien plus forte, vu le niveau d'origine) elle refuse de reconnaitre le mélange comme possible... De fait, les élites, et cela est comme cela aux US, méprisent le peuple. Or le populisme ne s'évite que si les politiciens acceptent de suivre les volontés populaires, cela afin d'éviter l'accumulation des rancœurs dans les populismes explosifs. La France pourrait être bien placée en ce domaine, ayant des principes (la laïcité semble enviable, depuis les cyniques US, où personne ne croit plus en rien), mais a trop de rigidité dans les applications et argumentations... 

    Bref, un jugement de la planète mars bien réjouissant et bien lucide avec le côté "pieds dans le plat" qu'il convient... De fait, Mounk est proprement Zémmourien, malgré ses dénégations, car ce qu'il envisage est très exactement ce qu'il faut faire, une fois tous les flux entrants arrêtés, bien entendu... 

     

    (1) La grande expérience: https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/yascha-mounk