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FrancoisCarmignola - Page 10

  • Les Hérésies

    En ces temps de fièvre, contagieuse qui plus est, considérons les hérésies, assimilées par Tertullien à la fièvre, précisément (1). 

    "Mais voilà ! comme chacun sait que
    la fièvre est un fléau et par sa cause et par ses effets, nous
    l'abhorrons plus que nous n'en sommes étonnés, et nous nous en
    garons dans la mesure du possible, faute de pouvoir l'extirper à
    notre gré. [4] Tandis que devant les hérésies qui apportent la
    mort éternelle et l'ardeur d'un feu autrement redoutable,
    certaines gens préfèrent s'étonner de leurs grands effets au lieu
    de paralyser ces effets en s'y soustrayant : ce qui dépend d'eux."
     
    Il fallait le dire... 
     
    Et tout à l'avenant, la description du rapport à la vérité, de la faillibilité des hommes, de la victoire de l'erreur est haletante, exaltante et surtout, profondément séduisante. 
     
    En particulier le: 
    "Jugeons-nous de la foi d'après les personnes ou des personnes d'après la foi? "
    est assez saisissant et montre une belle agressivité, qui est d'ailleurs celle de Tertullien tout entier et dont la forfanterie affirmative, impérieuse et magnifique me parait enviable et imitable et splendidement appliquée à tout. 
     
    Et quand à la fidélité, la voilà bien décrite: 
    "Ils sont sortis d'entre nous , est-il écrit,
    mais ils ne furent pas des nôtres. S'ils avaient été des nôtres, ils seraient à
    coup sûr demeurés avec nous". Fataliste et philosophique en fait: on reste ce qu'on est, et on est ce qu'on reste, ce qu'on est demeuré... 
     
    Bon en résumé, cette histoire d'Hérésie revient à considérer que la vraie foi est un "précepte", la chose qui désigne, non pas la doctrine secrète qu'"ON" va maintenant vous révéler mais bien la chose qui les déclare toutes non avenues, le contraire exact de la théorie du complot, en quelque sorte... 
    Cette histoire de "prescription" de la vraie foi est le point de Tertullien, son point fixe, focal. 
     
    "Etsi angelus de caelo aliter evangelizaverit citra quam nos, anathema sit" (et quand bien même des anges venus du ciel vous prêcheraient un autre évangile, qu'il soient anathèmes).
     
    Un autre aspect est l'aspect nécessaire des hérésiarques: ils rendent nécessaire les écritures: pour les contrer mais aussi pour qu'ils fabriquent leurs élaborations. Nécessaires mais non souhaitables, et là encore la prodigieuse énergie sarcastique du Tertullien acharné à la vraie vérité fait merveille.  
     

    (1) http://www.patristique.org/sites/patristique.org/IMG/pdf/Prescriptions.pdf

  • Le couillonadovirus

    Rhinolophus affinis.jpeg

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  • Liberté Egalité Fraternité

    Le bloc des 3 célèbre mots est souvent perçu manière confuse, et en restant bref, il faut clarifier tout ça. 

    On a lu (1) qui articule tout cela avec habileté. 

    Les types familiaux

    On connait les analyses de Todd qui identifient chacun des mots à un type familial, la liberté étant l'individualisme du bassin parisien avec ses familles nucléaires et indépendantes de leur parents; l'égalité à la famille souche, avec ses familles de frères qui se partagent l'héritage à égalité et la fraternité à ses familles communautaires qui restent à la maison et vivent ensemble. 

    Les trois déclinaisons sont trois polarités, trois archétypes et la fusion des trois est un bloc signifiant à la fois équilibré et fragile et dont toute l'histoire tente de s'approprier les pôles tour à tour. 

    En gros, il s'agit de la forme française de l'union des contraires, conceptualisée et claire, et scellée par l'histoire. 

    Elle est par contre datée par la révolution et bien sur niée par la conception éternelle de l'histoire de la France, dont elle ne peut que représenter un stade, ultime ou simplement récent, à moins qu'elle ne soit que la meilleure expression possible de toute cette histoire, et on en est pas loin.

    Penser le contraire c'est sauter dans l'inconnu, et on ne fera pas ici, bien qu'à mon avis l'historie n'étant jamais finie, on ne soit pas à l'abri de surprises dans le futur, et le concept servira de référence, cela par contre est tout à fait sur... 

    La révolution est un bloc 

    De fait le "bloc" que constitue la révolution c'est l'assemblage de ces trois blocs là, tout simplement, et on comprends mieux les choses en les disant. 

    Car l'écartèlement est patent et historique: fondée par la "Liberté" associée à la définition d'une constitution politique et de droits de l'homme décidés et proclamés, la révolution se consuma ensuite dans l'"Egalité" seule capable de maitriser le "vain fantôme" qu'est la liberté (selon Robespierre) par les règles d'une société de partage, puis dans la "Fraternité", les soldats de la Nation en armes étant rassemblés derrière leur général, puis leur empereur.

    A chaque fois un pôle disparaissait, et ces successives et déséquilibrées assemblages de devises perdaient une jambe au point d'en faire un de ces théorèmes structurels dont on peut se complaire: on ne peut jamais avoir les trois en même temps. 

    Affirmer les trois ensemble est donc une proclamation idéelle, un défi à l'impossible, un glorieuse et joyeuse affirmation de l'utopie, magnifique et fascinante, et c'est toute la gloire d'un certain esprit révolutionnaire et de sa synthèse dans la république française moderne que de le proclamer. 

    On parlera ici de la Nation, qu'on peut confondre avec Patrie et dont elle est la forme "active", la Patrie n'étant que race, celle qu'on a à la naissance, l'identité à qui on doit le respect. La Nation engage et permet d'exercer une volonté. Elle se conduit, elle se construit. 

    C'est cette notion, la plus récente des trois qui pose le plus de problèmes et qui constitue une invention moderne mais pourtant mondiale, car elle explique et justifie les mouvements des peuples, dans leurs évolutions historiques, présentes et futures. Elle est ce qui fait l'histoire sous nos yeux et exprime nos volontés. 

    D'abord la Nation c'est la fraternité, exprimée comme sentiment positif d'appartenance à un ensemble qui justifie à la fois solidarité et obéissance. C'est pour cela qu'elle le support du militaire et donc de l'autoritaire justifié par l'efficacité. Elle est aussi le lieu du choix, et de l'arrivée des nouveaux venus qui par serment, se joignent à l'ensemble. C'est en cela qu'elle est aussi le lieu de l'identité révolutionnaire à la fois menaçante et étrangère. 

    La Patrie

    La Patrie, que les naïfs, les ignorants, et les traitres veulent substituer à la Nation, est une autre notion. D'abord elle est ancienne, et d'une certaine manière pourrait bien être ce qui justifie la devise et la contient tout entière. 

    D'abord car elle est ambigüe. Elle peut être la région, le village, voire la famille ou la tribu et cela en fait une forme générique de l'association humaine, qui va jusqu'à la patrie comme celle du roi, rassembleur des pays et des régions, voire des sous royaumes nobiliaires, donc, "père de la patrie". 

    Et puis la patrie, comme mot, se manipule et donc on veut (et on peut, sémantiquement ) l'identifier à l'inéluctable, donc typiquement à ce qui est provisoire et qu'on veut rendre définitif. Car quand on insiste sur quelque chose c'est qu'on a un projet. La "patrie" devient la révolution elle même, et la défendre, c'est la défendre (la patrie, la révolution). Cette volonté d'utiliser le mot et l'énergie qui lui est associée pour autre chose que la simple patrie est typique. 

    Note: on cherche ici à comprendre le sens des mots en suivant ses évolutions, et cherchant ce qui est commun à ses différentes acceptions. Alors que l'analyse historique stricte suit le changement de sens en le considérant définitif à chaque occurrence, et finit par la voir déstructurante, voire déconstructive !

    Un mot n'a qu'un sens et n'a que des interprétations qui s'expliquent par l'histoire, et non pas l'inverse, voilà ce que je crois. 

    La Patrie devient alors le mot qui soutient les nationalismes et les justifie. Elle est ce dont le mot chargé d'énergie va mettre en avant et promouvoir, au point de s'y identifier ce fut le cas à la fin du XIXème quand on combattait pour puis contre l'instauration de la république. Le mot est donc baladeur et fut mis à toutes les sauces, au point que le manipuler encore doit être considéré comme suspect: il est un mot "bloc"... 

    On glosera sur le terme "apatride" identifié au cosmopolitisme et donc au "juif", et plus exactement ce qui est le contraire de la devise: sans loi (donc sans constitution, et sans liberté), sans foi (donc sans société, ni respect de l'égalité foi suprême), et sans nation, sans patrie donc... Manipulation confuse de vocabulaire et absence de clarté, il pourrit le mot de "patrie" et c'est bien le mot de "nation" qui représente vraiment ce qu'on veut dire quand on parle de la chose effective que l'on veut défendre. 

    Au fait, la première nation fut bien la juive, qui identifia peuple et projet (divin) national: l'essence de la nation est bien l'élection le rassemblement sacré des choisis, de ceux qui choisissent, c'est pareil. Conçue contre l'empire, en l'occurrence l'empire germanique auquel le royaume de France n'a JAMAIS appartenu, la nation ou royaume mit les rois juifs nationalistes au fronton de Notre Dame, et il n'y furent enlevés à la révolution que par contre sens: ils y représentaient le "verus israël", la véritable nation, la française. 

    Et c'est  bien "Vive la Nation" qu'on cria à Valmy. Et il ne s'agissait pas d'une sombre lutte ethnique, partisane ou revencharde, mais de la liberté de la patrie, la vraie, la seule. 

    On le répète et il faut le répéter, la fondation de la république française actuelle, en 1872 et qui magnifia la devise, fut une admirable construction idéologique, et qui résolut splendidement le problème de ce siècle. 

    La Nation Allemande

    Le discours de Fichte "à la nation Allemande" en 1808, serait le parangon de l'expression ethnique de la Nation, alors qu'il vient, il faut bien le comprendre, du coté Allemand, celui qui n'a pas de Nation, précisément, et qui vient de réaliser en voyant passer Napoleon, qu'il lui en faut une... En l'occurrence, il s'agit de "résister" à la France de Napoléon comme les germains ont résisté à Rome. 

    Car on décalque la France, royaume en opposition à l'Empire Germanique, dont l'état assimilé au Roi est policier, héréditaire et irrationnel face à l'état de droit électif rationnel, porteur de la spiritualité intrinsèque au social Allemand. Luther en 1520: "A la noblesse chrétienne de la Nation Allemande" (An den Christlichen Adel deutscher Nation).

    Le discours est fait le lendemain de Iéna (la bataille) par un membre de Iéna (l'Université). Fichte est à la fois un aufklärer et un romantique et peut être interprété de toutes les manières possibles. Il tente et c'est tout l'objet du discours, de concilier universalisme et nationalisme. Entre Goethe et Herder. 

    On a lu (2) qui exprime la complexité du discours, qui en expose tous les termes. Il y a des antinomies à dépasser, figurez vous !

    La pire est évidemment universalisme/différentialisme, qui à moi m'a toujours paru se résoudre dans l'universalisme du différentialisme (évident: tout le monde veut être différent, et cela justifie l'égalité et aussi le respect mutuel) , et le caractère différentiateur de l'universalisme (quand on proclame l'universel on se différencie bien sur de tous les chauvinismes). 

    Et puis il y a la langue et la patrie. Le point de vue allemand est que l'un est la marque de l'autre, le germain étant celui qui parle allemand et qui déjà refusa de s'assimiler à l'empire romain. Les deux points, constitutifs de l'identité allemande exprimée sont fondamentaux. Le peuple c'est la langue. "Au peuple Allemand" sur les frontons.

    C'est pour cela que la première caractéristique du discours de Fichte et de vouloir transformer ce peuple en nation, et le faire advenir au monde nouveau. Au passage, le caractère "moderne" du mot nation généralise l'originalité de ce peuple porteur de talents spéciaux, et donc destiné (il a maintenant un destin) à l'apporter à l'humanité. Uber Alles. 

    On retiendra au passage le schème "juif" : première nation au monde, peuple qui fut élu et désigné, le peuple juif est dépositaire d'une loi qui le constitue en nation première, certes, mais que le monde entier peut adopter à la fin. L'interprétation commune d'une telle destinée est bien sur la domination universelle (d'où le protocole des sages de sion etc) mais tout autant "bien sur", il s'agit de l'introduction d'une idée, d'un principe essentiellement réutilisable: chaque peuple peut avoir sa nations et faire "comme les autres". 

    Cette universalisme de la spécificité, cette imitation entre les peuples qui peuvent tous ainsi se doter d'une nation à leur convenance me parait être la conséquence de l'invention du nationalisme et toute l'histoire le montre c'est bien la bonne interprétation. On dit, à raison, et cela depuis longtemps: "LES" nations. 

    On voit ainsi qu'il résout tous les universalismes, par exemple le catholique (bien nommé !). Tous les chrétiens sauf les jésuites veulent vivre dans LEUR nation et en expulser les migrants illégaux. Il n'y a que les antisionistes et les papistes qui veulent voir dans l'universalisme une ridicule et impossible domination mondiale de chapeaux pointus, les uns contre, les autres pour. 

    Car contrairement à ce qu'on croit, le christianisme, né dans l'empire et au départ partisan d'icelui, fut ravagé par sa créature, la barbarie arienne germanique (celle que les germains des lumières prétendit être en fait une régénération). 

    Et bien le schéma s'applique à l'Allemagne. S'est il appliqué à la France ?  

    La fausse distinction

    On a lu aussi (3). En gros depuis science po, la conception "progressiste" de la distinction patrie/nation. 

    Voltaire: "La patrie c'est un sol, là où je suis bien"  

    Romain Gary: "Le patriotisme, c’est d’abord l’amour des siens, le nationalisme, c’est d’abord la haine des autres".

     

    Que de telles aberrations puissent éduquer nos dirigeants actuels, maintenant totalement incapable de gouverner, et dont l'exclusion et la punition sont maintenant indispensables est absolument révoltant. Au point de légitimer ce qui est nécessaire, et inéluctable à terme: l'incendie de leurs palais, le viol de leurs femmes et la pendaison de leurs enfants. Delenda est la république qui chie sur sa devise et son histoire, et qui parce qu'elle n'a pas pu maintenir sa nation face à l'histoire devant le national socialisme, s'est réfugiée dans le socialisme et maintenant abandonne sa nation à n'importe qui.

     

    (1) https://books.openedition.org/pur/16117?lang=fr#text

    (2) http://lodel.irevues.inist.fr/cahierspsychologiepolitique/index.php?id=1144

    (3) https://www.humanite.fr/non-au-nationalisme-oui-au-patriotisme-613343

  • Les choix

     

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  • Les vérités

    A propos des vérités comme correspondance et cohérence, mis à part le caractère extraordinairement irritant de la vidéo qui accompagne (1), la prétention à écarter pour toujours Kant et la vérité comme cohérence me parait tout à fait critiquable et je me poserais en partisan résolu, contre Russel, de la vérité cohérence. 

    Kant 

    D'abord Kant! Pour lui, la chose en soi étant inaccessible, la correspondance de la pensée avec elle est bien sur impossible et le problème est réglée. La chose avec laquelle on voudrait se mettre en correspondance est inaccessible et nul jugement ne peut être prononcé à son sujet. Exit le réel réalisant (2).

    Kant définit pourtant la réalité comme conformité de la pensée vraie avec les lois de l'esprit, c'est à dire les lois qui ont présidé à sa formation. Le jugement relie les intuitions et les concepts et la notion de vérité ne s'applique qu'au jugement. 

    D'autre part, les jugement analytiques, a priori et explicatifs ne sont pas susceptible de vérité au sens strict, simplement de non contradiction, de correction.  

    Les jugements synthétiques de perception ne sont pas susceptibles de vérité non plus.
    Les jugements synthétiques d'expérience si: ils peuvent mettre par un jugement la pensée en accord avec un objet lui même construit correctement selon les lois de la pensée. C'est  un jugement objectif. La "normalité" de l'objet, en accord avec les lois, fait et constitue la vérité du jugement. 

    Cet "objet" avec lequel on est en accord de part un jugement est en fait une représentation correcte, normée. 

     

    Vérité correspondance

    Le concept de vérité cohérence est sans cesse critiqué, et la chose est fréquemment décrite comme source de doute sur la réalité des choses exprimée par des scientifiques variés, par l'impossible "unicité" de la théorie. Comme si la possible multiple description des choses était le garant de l'impossible "réalité" des choses. 

    De fait c'est bien le contraire que Kant a décrit: l'unique de la réalité étant inaccessible, la règle est bien la multiplicité des adéquations possibles entre théories et représentations de la réalité. Le réel n'est pas dicible du tout, qu'importe qu'il puisse être dicible de plusieurs manières différentes ?  C'est bien au contraire l'essentiel de ce qu'on en sait, histoires individuelles, préjugés et langues humaines s'affrontant pour obtenir la meilleure, la plus courte et la plus élégante des descriptions. Cela n'obère en rien le réel, lui indubitable et bien sur unique, qui se cache derrière. 

    Poincaré

    On aborde alors le très kantien "réalisme structural", qui fait fi d'une réalité insaisissable, et s'attache aux relations entre les objets qui peuvent survivre aux métaphores différentes des sciences en évolution. Ce réalisme des pensées et des équations qui désigne un existant indépendant "dur" sans que l'on doive prétendre le connaitre intimement est évidemment la bonne conception. La chose est pourtant contestée (3). 

    On parle de réalisme structurel "ontique" quand il n'y a carrément plus d'objets, mais uniquement des relations... En fait il  y a une position modérée qui conserve une notion d'objet, mais réduite à celle de ses relations. 

     

     

     

     

     

     

    (1) https://monsieurphi.com/2018/11/11/la-verite-grain-de-philo-21/

    (2) https://www.persee.fr/doc/phlou_0776-5541_1904_num_11_43_1844

    (3) http://encyclo-philo.fr/realisme-structural-gp/

  • Les péchés originels

    PECHE-ORIGINEL-MYKAIA.jpg

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  • Les sexes

    A l'occasion des dénonciations variées qui accompagnent les scandales récent, un rapprochement essentiel et qui est l'état de la justice dans les années 60 caractérisé par l'indulgence silencieuse à l'égard du viol des femmes et l'extrême sévérité à l'égard de celui des  petits garçons (2). Toute la "libération sexuelle" qui a suivi (60 années tout de même) a visé dans un premier temps à réduire l'écart, les pétitions pour la liberté homosexuelle se succédant jusqu'à la baisse à 15 ans de la majorité homosexuelle votée en 82, à tort considérée comme la fin de l'interdiction de l'homosexualité en France (l'ignoble Fillon ne l'avait pas voté), les affaires de viol par ailleurs embouteillant les cours de justice (46 % des condamnations en assise pour l'année 2017 (1)). 

    On a bien sur ici un caractère "anti patriarcal" de l'évolution des moeurs, la bite de l'adulte et aussi le cul du petit garçon se devant d'être protégés, quoique bien sur l'accès aux enfants est bien sur aussi celui de celui aux jeunes filles et on en revient à la première pratique, il faut le dire, majoritaire dans les gouts. Les féministoïdes ne s'y trompent pas, d'ailleurs et les deux interdictions sont maintenant clairement associées et défendues (par l'attaque) vigoureusement. 

    Dans le principe, on ne peut évidemment que s'associer à la dénonciation des violences, mais le sujet trop facile à écarter est bien sur hanté par autre chose qui d'une certaine façon n'a rien à y voir, quoique, et c'est tout le débat. 

    A l'occasion de la folie anti Polanski de ces derniers mois, l'affaire Matzneff (Décembre 2019) en étant la suite, on peut donc gloser et il y a ainsi plusieurs sujets. On a traité la question de l'époque, les temps changeant, effectivement, on pourrait traiter celle de la censure, du matriarcat et de la prescription, l'acharnement judiciaire contre de vieux messieurs bien plus de vingt ans après des faits critiquables mais anciens relevant, cela sera mon premier point, de la pathologie. Pathologie purulente et au combien: un ministre ferait examiner la possibilité de l'interdiction de toute réédition des livres du monstre !!! En parlant de prescription, on notera tout de même de manière générale l'incroyable de ce qu'il faut appeler une tendance: la dénonciation trente ans après. 

    Cela avait commencé avec la dénonciation par des actrices embauchées moyennant bouche cul qui une fois leur salaire touché et dépensé considèrent ne l'avoir du qu'à leur mérite intellectuel et moral. Dés l'arrivée de la ménopause frigidaire (elle est pas mal cette là), on se révolte, c'est le moment. On enchaina avec tous les résultats des  (psych)analyses engagées sur le tard pour d'autres raisons poussant des rangés des voitures à se souvenir brusquement de tripotages anciens voire très anciens, en tout cas au delà de toutes les prescriptions. 

    Cela étant dit, le fond demeure et on peut gloser sur le sexe.

    D'abord, celui ci entretient avec la mort un rapport particulier, lié à son individualisation: alors que le moral ou l'intellectuel, associé au contraire à l'éternité et au transmissible sont par essence collectifs ou du moins communicables, le sexe ne transmet que des maladies et se trouve par essence et structurellement promis à la disparition, le bénéficiaire de la jouissance étant le seul à en profiter et même d'ailleurs brièvement, les échos d'un plaisir s'évanouissant toujours un peu avec le temps et sa description littéraire étant impossible.

    On pourrait parler de la musique, comme technique disponible pour transmettre ou encoder des sensations de cet ordre, mais même si l'écoute et la compréhension d'une interprétation musicale peut se ramener à un épisode sexuel, la danse, les larmes et les exclamations enthousiastes en étant comparables, le rapprochement porte plutôt sur les préliminaires, la véritable jouissance restant d'un autre ordre, et radicalement distincte, du moins à mon avis.

    Bien sur, l'appréhension "jouissive" de la musique stimule toute la sensualité et ce n'est pas moi qui rabaisserait ou relativiserait la possible très intense compréhension du son musical que l'on peut éprouver. Néanmoins elle reste par essence partageable, au moins en principe, et porteuse d'une réalité intellectuelle. Cette réalité peut être indescriptible, on y reviendra, mais sa présence, sa survie et sa transmission suffit à la rendre effective. Une réelle réalité, dont par contre la description littéraire est impossible, c'est bien connu. 

    Alors que le caractère solitaire de la jouissance sexuelle reste entier, c'est d'ailleurs sa fonction, la prime à la réplication de soi offerte par la nature se devant d'être rigoureusement individualisée. Le deuxième caractère essentiellement solitaire de la vie, en l'occurence la mort, elle aussi heureusement individualisée par cette même nature, en fait donc, en voilà une deuxième raison, le compagnon littéraire idéal, je veux dire dans l'échec absolu d'icelle à en décrire quoi que ce soit. 

    On s'est donc ici attaché au caractère indescriptible (par des mots ou des images) du sexe, de la mort et de la musique. Il faut savoir qu'il s'agit d'une thèse, et que l'un des fondements pour certains de ce qu'on appelle la littérature est précisément de la dénigrer, de la contredire, voire de l'attaquer. Et bien je voudrais exprimer mon plus profond mépris pour les tenants de cette opposition là, selon moi malsaine, gênante et vulgaire, et surtout absolument vaine, totalement inutile et surtout atrocement chiante. Le personnage de Gabriel Matzneff, que la vidéo(3) montre dans sa vieillesse comme atrocement superficiel et vain illustre cette ambition, menée cinquante ans avec le soutien d'éditeurs prestigieux pour un résultat qui se trouve aujourd'hui vivement contesté, y compris, et il s'en plaint, par des anciennes "victimes" autrefois jeunes amoureuses transies, aujourd'hui rétrospectivement sous emprise et s'en en plaignant.

    Sans vouloir me joindre au lyncheurs, le pauvre vieillard, mélange de Giscard d'Estaing et d'une vieille dame indéterminée à la voix chevrotant l'aigüe, n'attirant pas la haine (et non) mais au contraire la gentillesse méprisante, je proclame cependant, ce qui pourrait lui faire plus mal qu'on ne croit, la totale vacuité de ses idéaux, et le bonheur de ne pas avoir perdu mon temps précieux d'humain à les approcher, les envier ou même les vivre sans parler de les lire, les récits empoulés de viols de petits garçons ayant tendance, mais je ne suis qu'une bête, à me faire chier grave. 

    Car le caractère du monsieur est doublement faux au sens de faux cul et de menteur. La volonté de décrire, d'abord, en prétendant à la littérature; l'incapacité complète de ses romans à clé, (le héros c'est lui) ou des ses "journaux intimes" (le héros c'est lui) à décrire ou à communiquer quoique ce soit d'autre que sa prétention à donner envie de tringler (à qui d'ailleurs ?) comme il le fait en permanence étant manifeste. Il ne parle bien sur pas du tout d'amour ou de sexe, mais simplement de sa personne en position de contrôler les discours ou attitudes en rapport. On peut imaginer un lectorat féminin, l'évocation de ces thèmes donnant envie de passer de l'autre coté du manche, ou un lectorat masculin jaloux, cherchant à puiser des arguments ou des mimiques pour pécho aussi. Bref, rien de très glorieux. 

    Mais il y a autre chose, et c'est sa conception de la vie, et en particulier des rapports avec les objets de sa libido assumée. Décrite comme "perverse" par des critiques et par l'air du temps, je crois qu'il s'agit effectivement de cela: la volonté  de décrire et de vivre, l'assujettissement transgressif de l'objet de ce qu'on appelle amour et qui n'est que vaniteuse haine absolue de ce qu'on prétend aimer et que l'on consomme avec rage.  

    Bien sur excité par la violation de l'interdit à l'égard du jeune, il faudra en parler, la question de la confusion entre décrire et vivre, objet propre du fantasme réalisé, coeur de la perversion, est ainsi présente et reste le principal péché, selon moi. Péché d'autant plus absurde qu'il est artistiquement vain, par définition, toute la culture nous étant par essence communiquée afin de prévenir de cette impossibilité. C'est ainsi que barbe bleue est doublement planté: comme écrivain et comme jouisseur. 

    Car bien sur cette perversion est aussi proprement sexuelle: l'attrait pour le corps "jeune", d'ailleurs parfaitement relatif, étant d'abord volonté de posséder ce qu'on a perdu, ou bien ce que l'autre va perdre, ce qui est encore mieux, l'essentiel étant de le soustraire à quelqu'un, par exemple un rival qu'on est aussi en capacité de tringler aussi d'ailleurs. Pour cela il faut naturellement de la santé, et quand on en est doté, en plus de la beauté et des attitudes propres à séduire, et bien cela facilite les choses et bien sur les rend possibles, il n'y a plus qu'à s'y livrer. 

    La très grande solitude qu'évoque tout cela peut paraitre émouvante, et cela est sans doute le sentiment littéraire qui en découle sans doute, à part que l'évocation me laisse de marbre, je la trouve chiante et triste, en tout cas sans grand intérêt. 

    Bien sur il y a les jeunes filles que le gars m'aurait volé: de toutes façon interdites à l'époque, il ne m'a pas volé grand chose même s'il pense avoir pu sodomiser de belles âmes; et quoique cela ne soit pas certain, après tout:  les âmes en question ont elles été si belles que cela, avant et après le traitement qu'il leur a fait subir ?  En tout cas, ayant approché à au moins deux reprises ce qu'on appelle des "jeunes filles" sans avoir rien fait de ce qu'il décrit et en avoir gardé toutefois un souvenir ému et grandiose, je pense qu'en fait il s'est tapé des thons, ce qui arrive à tout le monde.

    Car la "jeune fille" a plusieurs aspects. Un grand nombre d'entre elles sont affreuses, très bêtes, etc. Certaines par contre sont aventureuses et quand en bonne santé particulièrement aptes au sexuel le plus débridé, cela du fait de la nature, tout simplement: l'attirance qu'elles suscitent est exclusivement biologique et destinée à les faire mettre enceinte le plus vite possible, idéal de la capacité reproductive oblige, les contraceptifs et autres retardateurs n'étant que de désastreux instruments de l'utilisation sub optimale de leurs merveilleux organes, dont le vieillissement inéluctable et inévitable n'entrainera que raideurs et douleurs au lieu de souplesses et joies.  Vouloir en jouir tant qu'il en est encore temps est donc naturel mais a des inconvénients: trop exclusivement attachée au sexe, la jeune fille ne se cultivera pas suffisamment et ne soignera que négligemment ses rejetons et ses amants futurs, voilà le problème. Et puis trop précocement abandonnée, elle perdra confiance en elle et deviendra méchante, voire pire: féministe. 

    Voilà le triste sort des jeunes filles, qui plus est besognées la plupart du temps par moins délicat que les écrivains bragards, leur condisciples caïds des cours d'école, trop natures pour être pervers, mais tout aussi négligents. D'où le terrible féminisme, qui entend se venger de tout cela. 

    Et puis il y a l'amour et le rapport sexuel. Variante de l'impossibilité de la description artistique dont on parlait tout à l'heure, je crois aussi qu'elle est impossibilité tout court, la deuxième transmission de l'esthétique en général, et y compris l'esthétique musicale, étant précisément la proclamation artistique de cette impossibilité. 

    Le "il n'y a pas de rapport sexuel" proclamé par tous les romanciers et tous les psychiatres est bien sur nié par tous les pornographes et tous les sexologues, mais cela ne change rien: le thème est bien là, et reste convainquant; la sagesse de ses tenants incluant en plus et d'autre part l'amour de la liberté (de soi et des autres). Il n'est pas lié à la perversion, il faut bien le comprendre, même si c'est d'ailleurs l'un des objets de la perversion, et de la perversion moderne, que de vouloir le transgresser, d'y jouer ou de prétendre l'avoir fait.

    Comme on l'a dit essentiellement solitaire, le sexuel ne peut être transcendé en principe par rien, ce qui fait d'ailleurs sa valeur brute. On peut trouver à cette limitation un coté pitoyable ou sympathique, et être charitable à l'occasion mais cela n'y change pas grand chose. Les prétentions à autre chose sont pitoyables et soumises au dédain évident que l'arbitraire décide en toute solitude avec ses propres sécrétions: les vouloir dépasser au nom d'une illusion qui évidemment ne peut se manifester que par la violence est criminel, à un degré ou à un autre et cela des deux cotés du manche. 

    Parlons d'amour dans ce contexte: charité charitable essentiellement et souvent tout de même échange à part que ce n'est jamais bien sur la même chose qui circule dans les deux directions, mais là on en revient au point précédent. La sentimentalité supérieure qui peut pourra ou pourrait s'exprimer ne devra rien au chimique et à l'excitation mais tout à autre chose, l'habitude jouant un rôle essentiel, le même que celui qui enfant nous liait à nos origines physiques immédiates. Peut on remonter encore plus haut? Sans doute, tout sera toujours possible, mais on se devra alors d'élaborer un peu voire communiquer au delà des sincérités convenues, qui bien sur peuvent à l'occasion se transformer en haine à une vitesse folle... Cela empêche-t-il les arrangements pacifiés et l'humaine lutte contre contre la solitude, qui peuvent aboutir à de vraies tendresses et à de vraies loyautés, voire plus ? Sans doute pas, tout est possible. 

    Par contre, les comportements de soumission, même s'ils sont partiellement chimiques, n'en restent pas moins éthiques pour ceux qui en profitent et utiliser la terreur silencieuse reste une violence. Quand cela ne gâche pas le plaisir mais au contraire l'accroit, et bien on peut dire qu'il y a un problème, un petit. Entre les deux il y a tout le reste et cela est compliqué, certains supportent certaines violences voire y trouvent un certain gout, et les adultes font ce qu'ils veulent: la sagesse de la limitation des concepts encourage toutes les conceptions de la liberté. 

    La codification des pratiques est une tentation de l'incroyable frénésie féministoïdale de notre temps. Il faut réaliser qu'elle n'est que le pendant de la connerie masculiniste dont un Matzneff est un (vieux) représentant et qui doit être moqué et méprisé avec le même esprit. Car le sexuel féminin, moins bavard, mais tout aussi avide en fait, a le droit d'exister et d'ailleurs existe. il n'en est pas moins haïssable d'ailleurs dans ses formes pourries et se trouve d'ailleurs tout autant utilisé par les prédateurs que son symétrique, le prédateur étant d'ailleurs là une prédatrice, pas moins avide de chair fraiche et de domination spirituelle et physique que ses pendants (...) genrés autrement. 

    Au passage, la féminisation de bien des métiers devrait entrainer les mêmes problèmes que précédemment et le sexuel féminin dominateur se manifeste, avec les mêmes rejets et mises à l'écart de soi même qu'on observait du temps des hommes. Ce serait par exemple la cause de la désaffection pour le savoir des jeunes garçons (parait-il), qui ne trouvent pas d'identification pour leur agressivité hormonale naturelle auprès de maitresses trop sourcilleuses. Le "nique ta mère" vient de là, quand la voilée se met à parler d'autorité, en l'absence d'icelle. 

    C'est ce genre de lascar qui peuvent à l'occasion vendre leur cul à de gras et vieillissants hommes de lettre cultivés pour qu'il se les enfilent pourvu que le bordel soit à l'étranger, le gredin restant sous contrôle et sa haine maitrisé par une autorité non paternelle extérieure et il y en a à revendre. On admirera à distance la hauteur de vue et la nécessité humaine et littéraire de ces homosexualités là (5). 

    Le très révéré Gide de la génération de mon père avait dans le genre bien servi la modernité, et mépriser hautement son communisme et sa pédérastie reste un crime, je ne parle pas d'Aragon, l'ignoble vieille folle tarée dont je conchie avec Céline la totalité des déjections. 

    Car il y a aussi la pédophilie... Ouvertement soutenue en public, décrite sans honte par des personnages connus et dans ses détails (Matzneff semble bien avoir décrit des ébats avec des enfants de dix ans, comme on dit (n<10)), qui sans doute et au bénéfice du doute, fantasmés par lui, mais cela ne change pas grand chose à la nature et à l'intérêt de ses fantasmes, ont accompagné la "libération" de l'homosexualité, en l'occurence de la séduction (la philopédia) de garçons jeunes voire très jeunes pour certains. On cherchera les excuses, l'époque et le petit nombre des vrais pédophiles, mais Matzneff semble bien en avoir été un, son gout pour les jeunes filles, un peu plus tardif, ressemblant à une pénitence que son gout religieux pour "le christ" et ce qui s'en rapproche ayant du le stimuler, on ne sait jamais, l'amour a ses lois et leurs applications deviennent plus sévères avec le temps. 

    Comme de bien entendu, et ils s'en défendent, toutes les pédophilies ne sont pas strictement violentes et celles qui furent tolérées (ou plutôt pas poursuivies comme les vieux réacs cul serrés traités partout de fascistes voulaient le faire dans ces années là, paix à leurs âmes à eux) demandèrent sans doute de la participation à certains caractères enfantins un peu vicelards, bien que cela ne soit pas une raison. C'est la ligne de défense, au demeurant fragile, du vieux salopard. J'avoue avoir semblé voir ça au premier rang de certaines cantates chantées par des enfants dont certains étaient un peu cabotins, mais rien qui ne me poussa à les attendre à la sortie. 

    Tout ce que j'ai exposé avant aggrave son cas, et sa vieillesse sera malheureuse, on veut le renvoyer de son logement social. Manifestement incapable de se suicider à la romaine, comme il le conseilla à Montherlant, il faut donc le protéger comme la vieille épave qu'il est. J'ai toujours été étonné par l'incapacité, comme dans les mangas, des victimes de ce genre de crime à se venger plus tard en allant écorcher les bourreaux de leur enfance. Mais Dumas, ce n'est pas de la littérature, et peut être que les petits vicelards séduits sont en fait passés de l'autre coté, car il parait que ça se transmet, comme le gout pour la littérature. 

    (1) http://www.justice.gouv.fr/art_pix/Stat_Les_condamnations_2017.pdf

    (2) https://www.20minutes.fr/societe/2684023-20191229-affaire-gabriel-matzneff-autre-epoque-argument-passe-mal

    (3) Interview surréaliste du vieux Matzneff  https://www.youtube.com/watch?v=tJGjKKJtXpc

    (4) http://leoscheer.com/blog/?2010/10/10/1409-l-amour-selon-matzneff-entretien-avec-franck-delorieux

    (5) la pédophilie, histoire: https://www.cairn.info/revue-le-temps-des-medias-2003-1-page-31.htm#pa25

  • Les corans

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  • Les 19èmes siècles

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  • Les balances

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  • Les consciences illusionnistes

    On n'en finira jamais avec le problème de la conscience. On avait vu (1) , mais aussi par la suite (2) avec en exergue, le merveilleux entretien cité par (3).

    En gros, il y a un "méta" problème de la conscience: comment se fait il qu'on parle de cette question ? 

    Foin de distinctions, soit elle existe, soit non. Les "illusionnistes" sont persuadés que non, et qu'elle "est une illusion". A ce point je diverge. Une illusion, c'est quelque chose, et son apparence doit s'expliquer et se décrire. Par conséquent, cette théorie est en fait, à mon point de vue, réaliste et s'inscrit dans le fonctionnalisme, même si elle a des aspects particulièrement redoutables. 

    Pourtant, il y a un argument très fort en faveur de cette illusion: si on était capable de la décrire et aussi de décrire pourquoi nous la subissons, et cela sans faire usage de la conscience elle même, et bien celle ci est inutile conceptuellement. C'est le "debunking" argument de Chalmers.  Par contre, Chalmers est un réaliste et son argument lui permet d'introduire la conscience, précisément, au centre de son explication des croyances. La croyance en la conscience devient première... 

    D'abord, elle (la conception illusionniste)  permet une identification moderniste au robot et à l'animal: ce qui s'explique fonctionnellement est donc partagé en principe et tout le monde a des droits. Car pour éviter le caractère "méchant" de l'illusionnisme (on peut donc torturer, y a rien derrière...) c'est le sentiment illusoire qu'il convient de révérer et là on se trouve dans une forme étendue de la démocratie moderne: le sentiment de douleur reste absolument subjectif. Particulièrement vicieuse, l'absence de responsabilité apparente se transforme en son contraire, d'autant plus réel qu'il est illusoire, et donc à préserver à toute force, au prix de la soumission au n'importe quoi. 

    Et puis, cette histoire de douleur me parait un peu bêtement juvénile. La douleur et le fait qu'on l'éprouve est une altération de son système global, et perturbe l'appréciation du temps, qui se trouve consacré à la perception et à la conscience de la douleur. La douleur c'est le mal pour un système, et cela ne peut être relativisée au nom de la présence d'une conscience ou non. 

    C'est un peu la même chose pour ce qui concerne l'inversion des couleurs, autre fiction "philosophique": la couleur n'est pas neutre et se trouve liée à des phénomènes physiques complexes, qui mettent la perception en jeu en bout de chaine. Mais le vert et le rouge ne sont pas à la même position dans l'arc en ciel pour des raisons profondes et la chimie de la perception n'est pas une illusion, mais une adaptation avec un partage de lois physiques universelles. D'une certaine manière, je crois qu'on "touche" l'arc en ciel en fait... 

    C'est pour cela que je trouve l'argument de "mary" (physicienne aveugle qui cesse de l'être et qui voit la couleur rouge pour la première fois) particulièrement débile: du fait que tout son savoir est incapable de décrire "ce que ça fait" de voir du rouge, on en déduit qu'il (le "ceuhksafé") n'est pas physique... C'est le fameux argument dit "de la connaissance". 

    Ainsi le sentiment de la douleur est objectif et lui accorder le subjectif absolu tout comme la conscience de soi c'est d'une part mélanger les choses, et d'autre part donner des droits aux electro-sensibles. L'expression des préférences est dévoyée par le droit c'est bien connu: cela d'autant plus qu'une réalité théorique lui est donnée. Alors que le mélange est un dévoiement: la douleur n'est pas "soi", ou du moins ne peut s'identifier avec l'essence du soi, dans la mesure ou elle est un "mal" qui concerne tout le système vivant autour du soi. 

    Pourtant philosophiquement, la chose était claire: le sentiment des choses depuis l'intérieur doit naturellement utiliser les organes de la perception et l'intérieur est chosifié, et perceptible, c'est la catégorisation de l'imagination et mon Kant décrit tout cela très bien. Pourtant, la perception de la conscience de soi, c'est autre chose et l'on passe à l'illusion du sujet, chose excitante et redoutable. C'est là que la perception de la douleur, ou bien tout autre perception se concentre: dans le "ce que ça fait" que de percevoir la chose, en gros l'entité ou se focalise cette perception que l'on qualifie de "consciente". 

     

    Les arguments de Chalmers

    D'abord ce n'est pas une perception, même si cela est similaire à une perception: c'est un "effet". Et la question est de savoir si cet effet a une réalité ou non. 

    Chalmers tente d'introduire le "méta" problème de ces considérations en considérant non seulement la conscience elle même, mais la conscience de la conscience, ou la considération de son existence et tente de lier la conscience et la méta conscience. 

    Au niveau du débunking d'abord: si on oublie la métaconscience, une explication de la conscience qui ne la mentionne pas la supprime par définition: elle se trouve inutile. 

    Au niveau du réalisme d'autre part: il n'y a pas d'explication qui vaille de la chose qui ne doive considérer aussi l'utilité ou la manifeste présence de la question: pourquoi est elle aussi difficile ? 

    On se retrouve alors dans une critique a priori de la possibilité logique de l'illusionnisme, que l'on cherche à contraindre de manière exagérée pour mieux le détruire. 

    Mais partons du point de départ: comme réflexion "primitive" l'expérience de la conscience de soi, ou conscience "phénoménale" semble, ou plutôt "est" indubitablement non matérielle. 

    Les arguments sont multiples, l'un d'entre eux est l'absence de nécessité de cette expérience et donc son caractère "primitif", non causé mais cause au contraire.

    Et de plus, l'argument dit de l'"explication" enfonce le clou: comme une explication physique ne fait intervenir que des aspects physiques, elle ne peut, par définition, rendre compte de ce qui n'est pas physique (le phénoménal). Elle est donc incomplète. 

    Et puis il y a l'argument de la concevabilité ou "du Zombie". L'idée est que comme on peut concevoir un être identique à nous, mais sans conscience (le zombie) ALORS la conscience est non physique. 

    Et pi alors

    Tout en partageant la fascination philosophique pour la déduction supra (meta?) physiques issue de simples tripatouillages du langage et de ses argumentations, j'avoue rester profondément incrédule, et les preuves ontologiques de l'existence d'entités me semble à jamais vaines, Chalmers et Nagel compris. 

    Nous avons là des approches langagières de l'objet G, somme toutes assez classiques et qui ne font pas assez justice il me semble du caractère fonctionnel des logiciels s'activant dans nos ordinateurs de cerveaux.

    Le mot "fonctionnel" d'ailleurs m'a toujours paru un peu réducteur. Comme si un manque de culture de la programmation était à l'oeuvre: le calcul programmé, écrit, acquiert une autonomie du fait du respect des règles qu'on lui impose et qu'il suit sans relâche, en plus ce celles, elles non crées, de la logique formelle et des mathématiques (il n'est pas question qu'il s'en autonomise, de celles là). Cette autonomie est bien physique, car l'encodage des structures faites par le programmeur n'induit AUCUNE correspondance physique entre l'encodé et le codé, sinon la simulation, pas toujours adroite, de certains comportements, eux mêmes supposés, de l'encodé. 

    Le dérapage est tout le temps possible. Bien sur c'est là que les chtarbés situent la fameuse bifurcation, mais je parle surtout du non intentionnel (rapporté au concepteur du programme), de la faute, du bug, qui peut très bien ne pas être destructeur tout le temps et induire des comportement déviants quoiqu'en équilibre et c'est toute la question: une structure encodée (l'ADN en est une) ne pourrait elle pas -au bout d'un certain temps- s'équilibrer dans une ou des consciences ? 

    Cette histoire de l'erreur est d'ailleurs à la mode: on distingue en programmation deux sortes de résultats à un calcul: le résultat proprement dit et une erreur possible qu'on suppose distincte. L'erreur "fatale" qui se traduit par la destruction du système et son arrêt brutal n'est pas considérée bien sur. La prise en compte de l'erreur comme résultat alternatif du programme ouvrant le possible déploiement d'autres programmes est un surcroit de puissance à l'expression des encodages et semble résoudre le paradoxe de la machine "robotisée" simplement capable de faire des additions, toujours les mêmes. Les erreurs de transcription de l'ADN ne tuent pas toujours, bien au contraire, elles donnent naissance aux espèces... 

    C'est pour cela que bien que réluctant à la grande bifurcation, que je crois impossible en fait, je crois la conscience formée d'un logiciel très complexe, qui stocke de manière finie une représentation improbable de son héritage historique, une configuration des ses flux internes, obtenue de trois manières: par disposition génétique d'une part, il faut bien un socle qui l'autorise, par épigénétisme d'autre part, la configuration de l'embryon en croissance étant sélectionnée par des mécanismes biologiques stables issus de l'organisme maternel et transmis directement. Tout se passe comme si une mémoire de l'organisation biologique était transmise sous forme d'une aptitude statistique à exprimer un type de comportement. Cette capacité à transmettre trouve enfin une forme encore plus sophistiquée dans le troisième étage, l'étage affectif et social qui lui même est un "monde" complet en équilibre de transmission autonome. 

    Nulle possibilité de conscience sans interactions entre ces trois étages, ce qui fait de cette organisation quelque chose de non modélisable symboliquement ou même physiquement, car régi par des mécanismes temporels stabilisés pendant toute l'histoire de l'évolution, la lente transformation physico chimique qui a conduit aux systèmes dont nous parlons. La simuler ou la réaliser à nouveau pourrait imposer la simulation de l'ensemble du processus évolutif qui y a conduit et qui s'y trouve représenté. 

    Si pour une raison ou une autre, la solution obtenue est unique d'un point de vue organisationnel, situation qui pourrait, c'est vrai, être infirmé par la rencontre avec une autre espèce "intelligente", et bien nous nous retrouverions dans une situation "noire", condamnés pour toujours à ne jamais maitriser la chose.

    Une telle situation se retrouve en astrophysique avec un monde spatio temporellement trop vaste pour être exploré ou décrit dans les limites de notre existence évolutive. A noter que la question de l'"autre espèce" est ainsi liée à cette question, un espace trop grand annulant la probabilité de rencontre et consacrant donc notre solitude. 

    C'est le mérite des recherches métaphysiques, et méta mathématiques, que de viser à démontrer ces impossibilités, ce qui pallie le coté dépressif de toutes ces impuissances, en les transformant en victoires ! 

    C'est pour cela que contrairement aux progressistes, qui veulent "finir" le monde en faisant une pure machine, je serai toujours dans le camp des baroques, ceux qui pensent le monde comme absolument infini, et donc infiniment disponible pour toutes les solitudes, ce qu'on vient de voir, mais aussi pour toutes les aventures. Cette attitude n'engage en rien à une quelconque croyance, Dieu lui même étant un concept trop étroit pour l'immensité du monde présent et à venir, sur lequel nous nous dressons et qui reste ouvert à nous. Amen. 

     

    (1) http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2018/06/09/les-consciences-6058213.html

    (2) http://www.francoisloth.com/le-metaprobleme-de-la-conscience/

    (3) http://www.francoisloth.com/le-mirage-de-lillusion-une-derive-scientiste-au-sujet-de-la-conscience/

    (4) Thèse sur Chalmers:  https://archipel.uqam.ca/11297/1/M15482.pdf

  • Le sabre de El Hadj Omar

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  • Les SU

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  • Les Attali

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  • Les identités

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  • Les êtres

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  • Les constitutions musulmanes

    La constitution de Médine est préchée à Gonesse (1)  à l'époque de l'attentat d'un de ses fidèles à la préfecture de Paris. 4 policiers poignardés dans l'île de la cité, tout de même.

    Pour commencer, on notera le caractère non haineux du prêche: nul appel à la haine raciale ou à la violence dans l'exposé, qui se conclue par des exhortations à "être musulman par la douceur" et à considérer négativement le port des vêtements (on n'aborde pas la question du voile) différents de ceux du contexte dans lequel on vit. 

    On se contentera donc de noter et de préciser ce qui, sous la forme d'une prêche "progressiste", se trouve en fait assimilable (mais on a l'esprit tordu) à un foutage de gueule torride et sucré dont les fondamentaux restent par ailleurs bien connus. 

    La constitution de Médine

    Ce pacte entre tribus fut ce qui, violé, justifia l'extermination d'une tribu juive. Ce qui permet à un imam de considérer l'islam à la hauteur des républiques occidentales qui l'accueillent, selon certains, à tort, n'est donc pas du tout une constitution et les garanties de l'exercice du culte sous la domination implacable du  "messager" ne sont rien moins que contraintes, dire le contraire, et le culotté progressiste n'hésite pas à le faire, n'est en fait qu'une insupportable provocation. Foutage de gueule ? Plutôt une admirable transcription en un français juste un peu accentué de mensonges éhontés traduisant le plus patent cynisme. 

    Rapportant la saillie d'un autre imam frèriste (ses dénégations chez Bourdin n'y changent rien, on est bien chez les musulmans de France, dirigés par un frère bien connu), le très acidulé Bajrafil, et qui voyait les régimes occidentaux plus respectueux des musulmans que bien des pays arabes, l'homme signe son appartenance: il se plaint, c'est clair des ignobles persécutions contre les frères menées il est vrai par bien des régimes musulmans dont l'Egypte et les émirats, qui les considèrent terroristes. 

    Rien n'est plus faux bien sur, et tout cela est injuste, tout comme le lien avec les frères entretenus par les "musulmans de France", pardon de paraître faire l'amalgame, je voudrais le re-préciser, l'ancien UOIF s'est renommé de manière prédatrice, et bien sur absolument cynique. Cela signe l'inacceptable et pourtant acceptée confiscation du terme de "musulman français" par une organisation fasciste porteuse d'initiations secrètes, de signes de la main le pouce plié (le fameux "rabia", explicitement utilisé par le président Turc, par ailleurs en ce moment à l'offensive), et d'investissement systématique de toute la représentation publique de la foi musulmane. 

    Pour tout dire, ce qu'on appelle l'islam Français en général ne s'oppose pas à cette prédation linguistique: alors ? On n'est pas français, donc on s'en moque, ou ces gens ne sont pas musulmans ? 

     

    Le discours

    Bien sur la dénonciation de l'Etat Islamique, dont par ailleurs on assume la nécessité mais dans un autre sens, ceux qui comprennent ce qu'il veut dire ont compris, est véhémente: des "voyous" qui n'ont pas fait un Etat (bien qu'ils s'en prévalent et qu'ils l'aient organisé comme tel). L'Etat islamique n'en est pas un, et le vrai reste souhaitable. On sent une gêne là dedans, comme si les assassins n'étaient pas musulmans et que l'islam, le vrai ne pouvait pas être "ça". La dissonance cognitive, source de tous les dénis est bien sur à l'oeuvre ici: et le fond de l'affaire est bien là. L'imam progressiste, tout à sa manoeuvre, dévoile tous ses avis, toutes ses vraies convictions, toues ses méthodes et elles font horreur... 

    On a donc à la fois affirmation d'une innocence historique de l'islam, et un déni de sa violence originaire, même pour l'excuser: il est entièrement juste et sensé et historiquement immune de ce que toute l'histoire connait: massacre, guerre de conquête impitoyable. Il n'y a même pas une recherche de compréhension de la chose, de mise en perspective historique, pouvant assumer la genèse d'une religion et d'une spiritualité à partir de cela; non. Pour "passer" au yeux de on se demande qui, on assène sans hésiter la parfaite actualité de la législation en question. On la prend en exemple, mieux on en fait un sujet de prêche. 

    Car le but de la chose est d'illustrer une nécessité du bon comportement, en regard de la législation qui le fonde et qui s'identifie à lui. Car l'islam est "une religion organisée". Jamais un prêche qui se veut "progressiste" et donc "modernisant" n'a pu à mes yeux mettre en lumière aussi crument le caractère totalement "alien" de ce religieux là, entièrement contenu dans les édits législatifs d'une bande de pillards du désert de la fin de l'antiquité. Il identifie bien, c'est d'ailleurs ce que tout le monde se tue à dire, gouvernement des hommes et religion sous une même loi et une même nécessaire direction, tout en se prétendant "intégrable" dans un monde dont la définition même est basée sur la négation de ce point de vue, là même. 

    Pour cela, il lui faut mentir et se dire respectueux des autres religions, au point d'identifier l'islam à ce respect là, manière inversée d'imposer le respect envers lui même, méthode de domination typique des caïds menaçants. En même temps, il semble qu'on veut passer un message à destination des extrémistes. Comme si le pauvre imam, seul pacifiste de l'assemblée, s'évertuais à calmer et à tranquilliser des personnes menaçantes égarées on se demande comment dans l'assistance. Il fait donc oeuvre de paix.

    Ce type de positionnement réthorique est assez typique de la déradicalisation menée par les frères et dont Tarek Obrou, le fameux imam de Bordeaux, qui avait pratiquement converti Alain Juppé (qu'une infâme propagande prénomma Ali), se prévalait: un discours délicatement agressif s'évertuant à calmer un public présenté comme encore plus agressif. Tariq Ramadan utilisait aussi cette forme de double négation. 

    Et puis, bien sur la référence au Coran, qu'il suffit de lire pour se persuader de sa sagesse et aussi qu'il ne faut pas citer hors d'une mise en contexte exclusivement réservée au savants. Toute l'ambiguité du moyen âge là devant vous. 

    Nulle contraintes en religion

    On passera alors sur bien plus intellectuel et bien plus intéressant. Sur le "nulle contrainte en religion" subtilement analysé en (2) au point d'affirmer:

    "le Coran est sans nul doute le seul texte fondateur d’une religion mentionnant explicitement le principe de liberté religieuse."

    Ce foutage de gueule là, tout aussi ahurissant, a pour mérite d'y mêler le Coran dont on se permettra de dire qu'il met en avant littéralement, non pas la sauvagerie barbare de la bande de pillards qui fonda la religion en question, mais l'implacable cruauté tout aussi barbare (on pourrait dire barbare en regard) du Dieu même dont on parle sans cesse ici. 

    En gros: 

    - le "nulle contrainte en religion" verset 2/256 est immédiatement suivi de 2/257 qui promet le feu éternel aux tenants des démons. Voilà donc une définition simultanée de la religion et de ses contraintes qu'elle est bonne et claire. 

    Mais il y a mieux ! Car le verset anarchiste troublant, aurait été "abrogé" par le verset dit "du sabre", le plus hallucinant appel au meurtre convertisseur qu'une religion ait pu édicter: 9.5. Tuez etc... 

    Cette histoire d'abrogation est intéressante: on aurait même dit qu'en fait 2/256 abrogeait le sabre, au prix d'une validation de l'idée même d'abrogation, problématique tout de même. 

    En effet, une partie du Coran aurait été abrogée par le sabre: 

    2:83 | 2:139 | 2:191 | 2:192 | 2:217 | 3:20 | 4:63 | 4:80 | 4:81 | 4:84 | 4:90 | 4:91 | 4:140 | 5:2 | 5:99 | 6:66 | 6:68 | 6:91 | 6:104 | 6:106 | 6:107 | 6:108 | 6:112 | 6:137 | 6:159 | 7:183 | 7:199 | 8:61 | 8:72 | 8:73 | 9:2 | 9:7 | 10:41 | 10:99 | 10:108 | 11:12 | 11:121 | 11:122 | 13:40 | 15:3 | 15:85 | 15:88 | 15:89 | 15:94 | 16:82 | 16:125 | 16:127 | 17:54 | 19:39 | 19:75 | 19:84 | 20:130 | 20:135 | 22:68 | 23:54 | 24:54 | 25:63 | 27:92 | 28:55 | 29:50 | 30:60 | 31:23 | 32:30 | 33:48 | 34:25 | 35:23 | 36:76 | 37:174 | 37:175 | 37:178 | 37:179 | 38:70 | 38:88 | 39:3 | 39:14 | 39:15 | 39:36 | 39:39 | 39:40 | 39:41 | 39:46 | 40:12 | 40:55 | 40:77 | 41:34 | 42:6 | 42:15 | 42:48 | 43:83 | 43:89 | 44:59 | 45:14 | 46:35 | 47:4 | 50:39 | 50:45 | 52:31 | 52:45 | 52:48 | 53:29 | 54:6 | 60:11 | 68:44 | 68:48 | 70:5 | 70:42 | 73:11 | 74:11 | 76:8 | 76:24 | 76:29 | 86:17 | 88:21 | 88:22 | 88:23 | 95:8

    Rien que ça d'après (4) 

    Revenons à la contrainte, telle qu'expliquée par (2) qui n'hésite pas analyser aussi le fameux verset suivant, en tentant d'en relever les contradictions littérales, tout en admettant au passage l'évidente invraisemblance que l'islam puisse accepter d'autre religions que lui, ce dont on se doutait... L'astuce mise en avant, particulièrement retorse, consiste à dire qu'il n'y a pas de "contrainte" (au sens mécanique) au sujet non pas de la religion, mais de la "foi"; ce qui laisse libre d'être un mécréant, donc d'être susceptible d'encourir le feu de l'enfer. Il n'y a pas de liberté sans responsabilité. 

    On a là un foutage de gueule de deuxième niveau, qui se permet de différencier foi et religiosité avec talent, tout en rappelant les fondamentaux historiques (la volonté de domination musulmane fut gênée par le verset, au point de vouloir l'abroger) et les fondamentaux spirituels: l'islam reste implacable avec les mécréants mis au courant de la révélation, ce qui était bien ce qu'on voulait dire. 

    Et pourtant

    Il y a pourtant dans la personnalité de l'imam une bonne volonté absolue, qui est celle du converti persuadé de voir l'indicible et dont le devoir est de transmettre bien plus que des paroles, une certitude surnaturelle qui n'a pas d'équivalents. Au point que les pires mensonges et les pires dénis peuvent être exprimés "pour la bonne cause". Le problème de cette naïveté étant qu'elle fait le lit de toutes les manipulations de toutes les autorités intéressées. 

    Instrumentalisés par de sombres philosophes italiens, les curés de la fin du siècle qui se roulèrent dans la foi suprêmement autoritaire de la fin du XIX ème siècle, avant de présider impuissants à la montée de la gauche et à l'effondrement actuel, dont on se demande d'où il vient, ces pauvres curés avaient bien du mérite pourtant et bien des convictions. Mais pas tous, et ils avaient en face leur égaux, et leurs frères: une société a évolué. 

    Que dire à cet imam qui ne m'est rien et dont les références sectaires sont celles d'un tiers monde que mes ancêtres on combattus, puis soumis, et dont toute ma culture ne peut que mépriser et les références et la foi naïve que je considère comme sortie de l'histoire ? Bien sur, il me faut pour connaitre mon époque réaliser en assistant à ses prêches l'incroyable distance qu'il peut y avoir entre les hommes, et qu'à dix kilomètres près, le plus obscur moyen âge a pignon sur rue. Plus que jamais côtoyer en direct ces personnes et leur discours ne peut que fragmenter la société. Il faudrait interdire youtube et l'internet. Ou pas. Qui s'informe comprends. 

    Pour finir

    On se finira alors par une expression de dégout absolu de tout cela. Défense et défense de deuxième rang, interprétation alambiquée, mensongère ou idéaliste, interprétation littérale finalement encore plus cruelle: tout ici tourne autour de l'agrément que l'on doit obtenir d'une idole moyen orientale à la bouche puante, acharnée à réclamer l'obéissance absolue. Qu'une civilisation entière ait pu tomber dans le fantasme schizophrène d'acquérir la toute puissance mystique par la soumission mystique absolue, en fait celle de ces esclaves devenus maitres, celle de ces eunuques devenus vizir, de ces orphelins captifs devenus guerriers est terrifiant.

    Nos ennemis historiques sont dominés et martyrisés par une plaie bigote infâme à dénoncer et à détester absolument.

    Et pourtant

    Le fouteur de gueule critiqué plus haut (2) est pourtant porteur d'une compréhension du sens littéral du Coran qui nous avait réjoui. Elle est en fait profonde et élaborée et la thèse sur laquelle s'appuie la chose (5) introduit à l'herméneutique moderne, porteuse de l'infinité des interprétations tant destructrice pour notre modernité. Le lascar et son sens littéral directement issu de Dieu n'est il pas un ambitieux intellectuel, et l'objet G directement bavard, protégé par le littéral strict des interprétations islamistes et de tout cet "islam" que nous détestons tant ? 

    Bel idéal et coup magnifique en principe, mais soumis sans doute à bien des difficultés (6). 

    On dira donc que c'est l'hanbalisme (ce qui ferma l'interprétation) qui bien au contraire, expliqua qu'il n'y a QUE l'interprétation  qui soit possible, le "littéralisme" enfermant le texte dans le carcan des autorités savantes au nom d'une meilleure fidélité. Le "littéral" du monsieur est donc le vrai et il se permet de séparer le Coran de l'islam. Très fort. 

    Mais il y a mieux, et l'homme (l'A. comme on dit) a d'autres choses à dire. D'abord que le Coran serait indépendant de l'islam et introduit à une réflexion sur la foi originale. Il suggérerait que l'homme dispose d'une foi naturelle, ontologique, qui lui permet de ne pas (notez la négation) ignorer Dieu, et donc (cela serait le sens du "nulle contrainte en religion") d'avoir la liberté de développer une foi personnelle, celle en l'unicité de Dieu, caractère essentiel de la foi -non religieuse-. Cette idée de la séparation foi/religion, évidemment moderne est la thèse du monsieur.

    On en vient alors à d'autres versets progressistes du Coran, dont le fameux 5.48, "Si Dieu l'avait voulu, il aurait fait une seule communauté de croyants etc". La pluralité des religions est dans le Coran, noir sur blanc. 

    Pourtant, suivant ma méthode de l'exploration de la contiguité, je remarque que dans 5.49, on parle bien de ce qui arrive à ceux qui refusent le jugement révélé (le feu éternel). Libéral mais ferme, le créateur de l'univers, du moment que cela ne s'applique qu'au spirituel, on peut le comprendre. Car c'est cela l'argument: la description de l'enfer des catholiques (une souffrance liée à la privation, et non pas un châtiment corporel sadique infligé avec cruauté et barbarie) a sans doute bien des parentés avec celle ci, sauf que là on a bien de manière littérale une évocation de la chose, et par Dieu lui même: faut il le mettre en doute pour croire? 

    On arrive alors à la communauté de la foi, au delà du religieux proprement dit et on introduit la notion de "voie" (shira) à ne pas confondre avec la loi (sharia). On élabore une notion de salut non exclusif et dans une veine soufi, on établi le Coran au delà des différents monothéismes et en deçà de la religion islam, une simple interprétation possible. Au passage, on considère (furtivement) le soufisme comme l'une d'entre elles.  

    Belle synthèse qui fait fi de l'histoire, passée et présente, et qui oublie hélas le caractère non monothéiste d'une des religions du livre, en l'occurence le christianisme qui rompt clairement avec l'unité transcendante du Dieu du Coran en affirmant la divinité qui plus est éternelle d'un homme. Point de synchrétisme avec cet autre Dieu, car il en est un autre, jamais cela ne fut plus clair. On se distinguera d'autre part d'une troisième larron, lui aussi assez différent, car intermédiaire et revendiqué de fait par les deux et aussi attaché surtout à un peuple, et  qui n'est pas celui du messager d'où bien des problèmes. Bref, le coran nous parle d'un lieu unique, lui aussi, hélas il me semble. 

    D'autre part, même si ce n'est pas la révérence à l'islam comme religion qui entraine les effroyables châtiments mentionnés par le merveilleux Coran, mais simplement le rejet de la foi originelle, cela ne change en fait strictement rien à l'effroyable cruauté du dieu jaloux dont le Coran est l'expression. Littérale ou interprétée, la barbarie de la menace ne tient pas la rampe face à la gentillesse du dieu chrétien acharné à sauver tous les hommes. Celui ci a même dans sa version calviniste le bon gout de ne pas du tout s'intéresser aux mérites au point de rester une conception qu'on le veuille ou non très supérieure à celle du jaloux miséricordieux, essentiellement acharné à jouer le rôle du diable avec son feu brulant dont il ne se lasse pas d'évoquer les douleurs qu'il cause si on a le culot de lui désobéir. 

    Provocateur en chambre et blasphémateur mystique, je me dois de dire les yeux dans les yeux à l'idole musulmane que je la conchie à la hauteur de la connaissance que j'ai d'elle, ce qui me promet un sort malheureux, mais qu'elle vienne me chercher elle même. Je prie tous les objets G du monde pour qu'elle soit oubliée des hommes à qui elle ne sert de rien. En attendant, on l'étudiera pour ce qu'elle est: inutile, cruelle et grandiose. 

     

     

    (1) Prêche de l'imam de Gonesse https://www.youtube.com/watch?v=5ywfiPtnTiE

    (2) https://www.alajami.fr/index.php/2018/12/13/nulle-contrainte-en-religion/#_ednref12

    (3) Le coran http://islam.faq.free.fr/livres/coran/index.htm#toc

    (4) le sabre https://www.thisissparta.eu/2017/11/22/apres-que-les-mois-sacres-expirent-tuez-les/

    (5) La thèse de Moreno https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01556492/document

    (6) Litteral et litteralisme http://www.alajami.fr/index.php/2018/01/21/sens-litteral-et-litteralisme/

  • les oedipes

    En ce jour de manif contre le décidé, le plié, l'inéluctable, le sanctifié et l'absolument certain, la question de l'insémination post mortem étant cependant encore en balance mais pas pour longtemps, on va donc se livrer à l'exercice de son jugement propre. Les conclusions sont sans appel: notre monde dérive dans la choucroute, mais cela ne changera pas grand chose, on le savait depuis longtemps. 

    Une simple phrase, qui évoque le théologique: "déjà quand il y avait un père, ça donnait ça, alors quand il n'y en a pas... ". 

    Une vieille audition en fait foi, la conclusion étant saisissante et illustrative (1). 

    Il est assez étonnant de voir certaines personnes en capacité de dire en peu de mots des choses très intéressantes, tout à fait informatives et "nouvelles" dans le sens que malgré une connaissance globale d'un sujet, on peut se retrouver tout à fait novice sur ce même sujet et s'y voir donner des leçons, ici assez magistrales. 

    L'audition 

    On résumera d'abord le point du monsieur expliqué là.

    D'abord que la question du mariage pour tous (ce dont on parlait en 2013) EST la question de la PMA et de la GPA. De la même manière qu'en 99 on parlait des mêmes sujets, les engagements sur l'honneur à ne pas aller plus loin étant bien sur (au point qu'on n'en tient même plus compte) de la guimauve hypocrite au mauvais gout accepté. Autant le dire virilement c'est fait, on avait glosé sur la chose en évoquant les divers clystères à cran qui illustrent le concept, mais ce n'est même plus la peine. Les sénateurs hochent la tête et se préparent à l'avenir. Nous y sommes, le rythme de l'empapaoutage est de tous les cinq ans. On rappellera donc en tordant le nez, et en réprimant un haut le coeur, tout en assumant un renvoi, l'attitude hautaine des détracteurs du Pacs en 1999 (par exemple la sociologue spécialiste "des familles" Irène Théry), maintenant totalement convertie en éloge de la GPA comme mode de vie à recommander. 

    Ensuite que l'adoption et toutes les variantes de familles sans père sans mère etc ont toujours posé des problèmes et des problèmes gravissimes et destructeurs. Or l'argument décisif dans toutes les élaborations législatives est de partir de ces situations, précisément, pour rendre leur équivalents légiférés anodins, similaires et acceptables, voire mieux encadrés, voire souhaitables, on va y revenir. C'est précisément contre cette conceptualisation là que s'élève Winter en rappelant que pour la psychanalyse, la question du bon père, ou même de l'éducation ne se pose pas vraiment, l'essentiel étant d'avoir un père point final. L'accident devient règle, devient loi et c'est le problème: on a bien suppression par la loi d'un cadre "psychique", ou du moins, là c'est moi qui me lance, l'abandon par la loi civile, ce qui restait de la loi religieuse ancienne, de la législation symbolique de la filiation. 

    Cet abandon est le fond de l'histoire et rend finalement la chose acceptable une fois le principe du financement par la collectivité des petites manies de ces minorités avalé. On s'en fout complètement et on peut faire ce qu'on veut, la société n'ayant pas à se préoccuper du tout des modalités de sa reproduction et de toutes façons, cette collectivité n'existe pas (les nations c'est la guerre), et mieux on va la remplacer, son rythme de reproduction, même forcé à la louche restant trop faible. 

    On a pu gloser sur le complot lesbien et féministe pour s'approprier le phallus et régner au nom du collage de timbres sur un monde débarrassé de la violence masculine: il s'agit en fait d'un laisser aller ou d'une forclusion. La loi ne veut plus s'occuper de tout ça, et c'est le choix délibéré de la société actuelle, unanime et non questionné, essentiellement lassé de se faire traiter d'homophobe ou de cul serré, tout ça c'est pareil. 

    Et bien c'est tout le mérite de Winter de "faire question" de cette chose. 

    Au passage, il nous réconcilie avec le psychanalysme, et il est réjouissant de voir le gauchisme de mon adolescence qui transverbérait l'autorité au nom de Freud devenir réac et partisan du symbolique autoritaire nécessaire à tous crin face à ce qu'il a suscité... 

    Bon, Winter nous dit que Freud a découvert non pas l'inconscient (il est vrai que cette stupidité n'est plus du tout à la mode), mais la "réalité psychique". Autre forme de l'affirmation de sa découverte, en fait, du "conscient", cette manière de décrire l'originalité de Freud est tout à fait intéressante et explique bien le pouvoir de la psychanalyse et de fait de ses successeurs: il y aurait donc une "réalité" psychique au delà de la simple volonté. On appelait ça avant la "psychologie" mais bon, une certaine autonomie de la personne existe, au delà ou plutôt en deça de sa simple individualité.

    Le rappel de la néothénie humaine, c'est à dire de l'existence de l'humain comme infra sujet, pendant sa petite enfance, voire sa vie de jeune adulte (...) (on ne parle pas de son gâtisme à la fin de sa vie) conforte la position: l'humain est changeant et maintient son humanité dans ses différents états. C'est effectivement le rôle des civilisations et des cultures que de marquer ces périodes et de leur donner des statuts, et bien sur des protections, les variétés successives de ces réalités psychiques influant les unes sur les autres, je dirais bien sur. 

    On passe au dur, et à l'évident: Levi Strauss n'est toujours pas contredit par l'évidence qu'il assène: aucune société ne pratique l'indifférenciation des sexes. Ah si ! La notre: c'est son projet essentiel. 

    On rappelle donc l'oedipe, un pont aux ânes qui se définit en gros par la renonciation (nécessaire) à son désir premier, seul moyen d'avoir un avenir. Cette loi qui n'en est pas une car elle s'adresse à un non sujet (l'infans, parangon du celui qui en dénué) est au dessus des lois: prohibition de l'inceste, les anthropo-psychanalystes en font tout un fromage et celui ci me semble bien pourri, en tout cas trop puant pour continuer à séduire. 

    Un deuxième élément proprement psychanalytique est la question de l'éducation. En fait, l'éducation n'a pas d'importance, c'est le grand truc de Freud: "Madame (sous entendu, pauvre conne hystérique maniaque) faites ce que vous voulez avec votre bambin, cela n'a pas d'importance". De fait, la question du "bon" père, comme indiqué plus haut ne se pose pas du tout non plus, son rôle éducatif est nul, l'essentiel étant d'en avoir un. La leçon a bien sur été retenue par la pelouse qui en a tiré toutes les conclusions possibles. De manière générale, c'est donc toute la question de la "construction" qui se pose alors. Non pas celle des enfants, bien sur, on s'en tape, mais du concept de construction de tout, d'ailleurs affirmé par les psy: la filiation est construite. 

    Pour finir, la question de la sexualité enfantine, qui ne peut ni ne doit se ramener à la sexualité adulte sans être atrocement traumatisante. Que dire à l'enfant à tendances fragile et hésitant dans un monde compréhensif ? Pourquoi faire l'amour quand on en a pas d'enfants (question comme un autre d'un gamin déluré) ? 

    Pour finir encore mieux, un écart vers le "symbolique". Il s'agit de l'accord entre les mots et la réalité, et donc quelque part entre le fantasmé et le réel. On est là dans les spéculations sur le social institué et sur ce qu'il fait aux hommes, sur sa nécessité, ou pas. Car la société, ce n'est que du social. 

    Et enfin, le monsieur dénonce le complot contre les pères de la société actuelle. Il le verrait en consultation. 

    La filiation

    Il y a donc 3 filiations: psychique, juridique, biologique. Dans le cas des naissance "complexes", la question est de vivre et de maitriser la dissociation entre la filiation biologique et la filiation psychique. Domaine d'études psy, on peut se prendre à sourire quand aux "explications" variées qui règnent ici, il montre surtout que toutes les combinaisons sont possibles, tous les délires et semi fantasmes, toutes les gymnastiques du monde "psychique" (on on n'en niera pas ici la réalité). Les fantasmes enfantins, adolescents et ceux des adultes névrosés, tous en interaction déjà sans que les psychotiques de service s'y mettent aussi, redoublent leurs tempétueuses "folies". C'est humain. 

    On glosera sur les tests ADN infligés à des cadavres (toutes les stars y ont droit, on attend le fils caché de Chirac), on plaisantera sur le fils de Louis XVI, mais la question est que la technique se joint maintenant à la partie fantasmatique de la filiation, rattachement à l'espèce, au passé, que dis je aux bactéries primordiales, voire aux météorites porteuses d'une vie essentielle, bref à tout ce qui nous fait être non-humains et donc plus qu'humains. On verra que la naissance technicisée, c'est aussi du transhumanisme. 

    Et puis il y a bien sur l'immigration. La grande absente du débat, mais dont un article récent (4) montre le lien avec la question de la filiation. Adoption d'un étranger, ou rejet de celui ci (il y a l'argument de la PMA comme permettant de se passer de l'immigration, la technique qualitative se projetant dans le quantitatif, son cout étant bien sur considéré négligeable), on évoquera le diablotin de Rosemary's baby, bien sur image de la chose, comme de juste. 

    Moi aussi j'ai droit à mes petits fantasmes et ce ne sont pas tout à fait seulement les miens. Au fait, il y a des rejets psychiques par certaines mères de l'être qui grandit en elle, mettez vous à sa place. Plus les fantasmes divers, plus les injections variées, plus le rôle des tiers, le grand injecteur se déclinant en la figure du patron du service, grave, poilu et vu à la télé, et l'infirmier black et costaud qui tenait la pipette. Que du bonheur. 

    Bref, autant en rajouter, avec un peu de bonne techno, ça donne du piquant. On pense à ces godemichets géants, branchés sur des moteurs, filmés par "sex machine" et qui testent la maturités physique et sexuelles d'aventurières délurées au final toujours contentes on dirait. C'est tout ça la filiation, mon enfant. 

    L'oedipe

    On passe alors au coup de grâce, qui se trouve donc asséné aux homosexuels en désir d'enfant: l'oedipe c'est aussi pour les parents. Le fantasme (premier) de la négation du père ou de la mère, au delà de la négation du sexe reste  un fantasme, et c'est cela l'oedipe psy, dans ce qu'il a de réactionnaire, la renonciation à ce fantasme. Ou pas. De fait ce que je pense depuis longtemps: la stérilité est une hystérie et celle des homos définitive et structurelle aussi. Par conséquent, leur problème (pas le mien) est de faire leur deuil de cette impossibilité. S'il n'y arrivent pas et cherchent à s'en affranchir et bien ce sont des branques méprisables et je les conchie. Le mépris et le dégout, c'est celui de la connerie et de la prétention, et je le leur rend bien. Point final.

    L'absence de force mentale, de propreté sur soi et de bon sens qui conduit à accepter les lamentables pratiques dégueulasses de la conception artificielle à grands coups de main éponge et autres ignobles injections de sperme de chimpanzé est une faiblesse de civilisation et conduit à produire des débiles et des délinquants, au mieux des pauvres chiffonnés à la naissance avec une couille en moins ou en plus. Quand à ceux qui naissent dans une ambiance normale, et bien il leur faudra subir le lavage de cerveaux des pro-gouines qui n'auront de cesse que de traiter leur père d'assassin, de violeur et de sale blanc. 

    A partir de là, l'école publique, les compétitions sportives, les enterrements de victime du terrorisme et le défilé du 14 Juillet deviennent interdits, car contaminants. Je suis devenu salafiste, ou témoin de Jéhovah, ce monde est trop pourri et trop con pour y vivre en public. Honte à vous. 

    Les conséquences

    On évoque la larme à l'oeil les épouvantables conneries qui se mitonnent dans les foyers lesbiens. Celui là est authentique: "tu n'as pas de papa, tu as deux mamans et tu es né parce qu'on s'aimait très fort. "

    Quand on pense aux cigognes, le charmant prétexte de nos enfances, on frémit, notre monde est un monde de monstres, de freaks, de queers. Et bien sur ils font des enfants, "parce qu'ils s'ennuient" disaient un couple candidat adoptant. L'ennui est père (...) de tous les vices. 

    On va essayer de faire court: il semble bien que tous les professionnels, déjà effarés par la jungle hétérosexuelle pourtant normée par toute l'histoire de l'humanité, sont très inquiets de la fragilisation qu'on lui surajoute.

    En même temps, ça leur fera des clients et on peut dire déjà que la psychiatrisation de l'enfance a des beaux jours devant elle. Les discussions (2) sur l'agrément aux adoptions ou aux PMA pour femmes seules (accompagnées cuir, ou pas) avec certifs sympas pour aller en Tchéquie sont déjà assez réjouissantes. 

    Les avortements demandés après des années d'échecs de PMA, et l'incroyable complexité des rapports mère enfant, père mère et père enfant qui remplissent les consultations sans parler des prisons est déjà préoccupante dans un monde en explosion ou la fragilité mentale et sociale se paye déjà cash. On va commencer par l'adoption. Elle est en échec grave dans un nombre incroyable de cas et concerne tout le monde, les parents en échec incrédules et impuissants devant la rage du gros haïtien haineux (il était si mignon bébé) qui les hait de toutes ses forces, les familles ravagées par des jalousies effroyables dans tous les sens, les enfants perdus arrachés à leurs arbres et traités plutôt mal par les sociétés plutôt tolérantes qui les ont achetés comme jouets ou médicaments. 

    On passe à la PMA. Aucune étude sur la question, les pratiques occidentales de cette folie absurde n'ayant pas intéressé les cliniciens qui se sont contenté de faire dire aux médias tétanisés par la peur d'être homophobe que tout va bien. Au contraire ! Comme le reprend le rapporteur de la loi de bio-éthique (l'expression ne s'invente pas) en charge de faire le sociétal de Macron, Jean Louis Touraine (le franc mac partisan de la PMA pour les transgenres, chut, c'est pour après), le désir exceptionnel d'enfant que manifestent ces parents là est un gage de bonne éducation et de choyage aggravé.

    Pas du tout, disent les psychiatres en urinant dans l'instrument à cordes: au contraire, même, l'infertilité (inexpliquée, à distinguer de la stérilité biologique) est partiellement psychologique et se trouve être une souffrance à compenser, le fameux désir, partiellement pathologique ou cachant des problèmes, étant une souffrance, et donc une pathologie qui ne peut que se traduire sur le bambin, ce qu'on observe plus fréquemment que quand pas, d'ailleurs. 

    En parlant de souffrance, le remède au défaut de père, la mise à disposition des origines, rendue indispensable, est en fait un état de l'incapacité souffrante d'accepter la filiation non biologique. Alors que dans les cas ordinaires, une petite minorité se lance dans cette recherche (élevés dans une famille "normale", cela ne les préoccupe pas outre mesure), la demande de la "véritable" filiation sera explosive et consacrera cette souffrance. A moins qu'elle n'est d'objet que de persuader davantage l'enfant des deux mamans que l'ignoble bite qui l'a pissé n'est que celle d'un alcoolique dégénéré qui s'est branlé pour de l'argent. 

    C'est ce que l'on constate, d'ailleurs, les petits pma-istes consultant bien plus que les autres.  

    Au passage, une polémique sur le terme d'"expérimentation". Alors qu'il n'y a tout simplement pas d'études cliniques sur les personnes issues de PMA qu'on accorde pourtant depuis vingt ans dans toute l'Europe globalisée, on proclame à tort qu'il n'y a pas de problèmes. De fait, la société du principe de précaution, celle qui exige des centrales nucléaires des émissions de radiations inférieures à celle des granits bretons, se lance dans une expérience d'eugénisme à grande échelle les yeux fermés. Ca tombe bien, cette même Europe, celle qui organisa un génocide il y a 80 ans, n'aime plus les enfants, n'en fait plus et ne considère leur rôle que comme fétiche à gouines, les seules être immatures et revendicateurs dont les fantasmes doivent être satisfaits immédiatement, oedipe oblige. 

    Le résultat sur les psychismes autonomes et inventifs des rejetons de ces délires devraient être gratinés. A part les créativités variées qu'on accorde aux hors normes aimants, tous les connaisseurs de l'humanité s'accordent pour accorder aux victimes (le mot est fort mais on peut le revendiquer) de ces expériences de chtarbées un fort pourcentage de ratés sévères dans le sens de troubles variés, tout le monde n'est pas solide et les meilleures mères se font parfois cracher dessus. En tout cas, les échecs de filiation du aux techniques seront à la hauteur des adoptions, voire très supérieurs. Sans parler de la transmission de son sentiment d'étrangeté à la deuxième génération: fils et petit fils de branleurs, le résidu de fond de capote de mon enfance innocente va passer à la puissance dix. 

    Heureusement une éducation nationale énergique est prévue. La prise en charge dés la maternelle des moqueries enfantines par les associations de qui vous savez devraient pallier le désastre pour les poly traumatisés des désirs d'enfants. Bonne chance à l'éducation sexuelle, qui sera l'éducation à la présence de l'homosexualité: les 10 % de la pratique justifiant une visibilité permanente et structurante, on ne voudrait pas rater une conversion pour rien au monde.

    Et puis, autant le dire, l'humain est essentiellement bi sexuel, quel serait le problème de généraliser, cela se fait dans certaines sociétés, des pratiques non genrées des jouissances génésiques ?  Sait on toujours qui on sodomise? Le supra humain sera tolérant, c'est moi qui vous le dit, et l'homosexualité a bien des visages, la ridicule et démoralisante pratique des déguisements (robes de mariées, alliances) et des imitations des poncifs hétéros pouvant n'avoir qu'un temps. Dans bien des cas, la pratique sexuelle libre, la généralisation des alliances multiples (40 % de divorces, on y est, et cela chez les hétéros, chez les homos...) au cours de la vie pouvant aller jusqu'à toutes les généralisations possibles. Viva la liberta.

    Sauf que pour l'instant, cette liberté (encore embryonnaire) est d'abord cause de souffrances. Chez les hétéros pour commencer: les enfants du divorce, trop nombreux dégustent. Bien plus que les autres, et cela bien sur: les gardes partagées, les disputes, les incroyables accusations et reproches que se jettent à la tête les couples désunis ont toujours ravagés les mémoires et les sentiments. Qui n'en veut des ces couples "harmonieusement désunis" (tu parles) qui couchent à droite à gauche, qui délirent sur LEUR bonheur (celui de leurs enfants y étant forcément assujetti, bien sur) en permanence ? 

    Conséquences pratiques

    En parlant d'argent, la loi consacrant un droit va immédiatement devoir faire face à la pénurie. 300 donneurs de sperme par an pour 6000 utérus assoiffés: une belle source de revenus pour les branleurs, j'aimerai en être. Ca plus les ovocytes (ça vaut la peau du cul ces trucs là, vu le délicat de l'opération, 10% de pertes) cela fait un nouveau secteur économique pour la startup nation. 

    Mais il y a plus drôle. L'obligation de foutre en l'air (et oui, et ça en fait des litres, depuis la toute première loi de "bio éthique") tout le sperme jusque là conservé, car ayant été produit anonymement. Le problème est réel, la bonne Buzyn s'en inquiète. A moins qu'il ne faille retrouver un à un, éjaculat par éjaculat tous les branlos pour leur faire signer leur autorisation à se faire visiter par un chtarbé délirant furieux de ce qu'on lui a fait bébé. Un holocauste de matière grise ! 

    Mais il n'y a pas que ça. "La société est prête" dit Agnes Buzyn. Tu parles: toute la pelouse s'engueule sur les accessoires, les discours et les lois secondes. Car il faut bien comprendre que ce tas de chtarbées, partouzant proche du but dans une monstrueuse bacchanale (ah la belle expression) en éruption, exulte de son exhaltation folledingue en se déchirant de toutes les manières possibles. On craint pour la vie d'Agnes Buzyn, menacée de mort pour une expression maladroite. 

    Des milliers d'amendements, des doctes considérations sur ce qu'on fait des embryons issus de la généralisation de leur production dans tous sens, et cela des nuits entières, soulève le coeur. Tout simplement: les références aux lois allemandes nous réjouissent, on ne sait plus trop lesquelles, mais le pays de la mort nous fait envie. 

    Une société entière se chie dessus en acceptant de verser dans les fantasme délirants de connasses qu'on devrait fouetter et bourrer de médocs pour qu'elles nous foutent la paix, voilà ce que je comprends de la situation. En fait c'est comme l'éolien. Des spécialistes du sujet se succèdent à l'assemblée pour expliquer en détails les absurdités et les risques insensés de la loi pour laquelle on les consulte. Leur expérience, leur bon sens, leur pratique sont exposées calmement et sont consultables facilement sur l'internet. Interrogés calmement par les décideurs qui consultent gravement les violons remplis de pisse et décident donc de faire le contraire de ce qu'on leur recommande, c'est la démocratie.

    "Ce sont les députés qui font les lois, pas les ministres", nous assène le franc mac gluant qui préside à la puante et ridicule cérémonie majoritaire dédiée au dieu Macron à l'écart du monde. Un grand merci aux enculés et aux connards qui ont mis ces débiles abrutis à l'Assemblée nationale, c'est la démocratie et il y a un putain de problème.

    Un jour viendront des dirigeants qui prendront toutes ces lois et d'un coup d'un seul les abrogeront en riant. Je déclare nulle les lois xxxxxxx. La séance est levée. Libérez les bébés. 

    En attendant, les clivages sociétaux s'accentuent. D'abord on commence par rejeter cette horrible prise en charge par la société de l'intime. Plus d'intime, c'est à dire plus d'enfants. Comme ça on est moins emmerdé. On pense aux femmes d'abord, médicalisées à outrance et qu'on ausculte du sein à la vulve en permanence. Certaines sportives pourraient en avoir marre et voudraient une vie plus "naturelle", dont l'enfant technicisé est exclu. On pense aux hommes, qui pourraient ne plus être attendris par les folies des parturientes et leur désirs d'enfant pathologiques; au point de vouloir sélectionner les sportives citées plus haut, voire à exiger des comportement "éthiques" à mille lieux des sentiers battus. On va en inventer des cérémonies de mariage bizarres dans les années à venir ! 

    Et puis bien sur il y a les traditionalistes: l'immigration c'est sur est séduite par les modes de vies bobos. Au point de se fournir au bled exclusivement (la brousse éduque mieux) et de pratiquer l'excision en Europe même là dis donc (des milliers de petites filles sont concernées, cela devient un problème comme en Afrique, l'éducation nationale vous dis je), sans parler des voiles etc, signes d'abord du refus de la "modernité". On les comprends, par ailleurs... 

    Quelques cathos, les fameux culs serrés homophobes semi fascistes défilent certains dimanches avec leur drapeau montrant un couple avec deux enfants... Des blancs, minoritaires parmi les chrétiens, eux majoritairement tolérants. 

    Le futur

    On conclura par ce qui nous attend en fait. Toute réalité a son point de fuite, et le transhumanisme tapi dans l'ombre parle, il suffit de l'entendre: trié pour ne pas rater la fécondation, l'embryon sélectionné sera immune et éternel, c'est le seul moyen: pas de trisomique dans la balance, ni de mucoviscidose d'ailleurs. On se souvient du conflit entre Pierre Bergé et le téléthon: le mépris était bien sur au sujet d'un gaspillage, pourquoi diable se faire chier à soigner une maladie qu'on peut éliminer par triage, l'argent se devant d'être consacré à la lutte contre l'homophobie, source de mortalité bien plus grave ? 

    Ainsi donc le fils du gazon n'est pas maudit bien au contraire: il est notre futur immortel. Les femelles encore fantasmatiquement rattachées à la bite (une espèce en voie de disparition, à sélectionner) l'ont pratiquement réalisé et les ovocytes se congèlent plafond de verre oblige, mais pas que. Dés qu'on se rendra compte (c'est d'ailleurs fait) que les grossesses tardives sont bien plus pathologiques, ces bon vieux ovocytes pourront être transférés dans des blacks misérables excisées, il y a de l'épigénétisme dont il faut profiter, et puis nos amis les hommes en profiteront aussi, les ovocytes sur étagère c'est pas pour les chiens, on les achètera aux pauvres blanches, il y en a chez les gilets jaunes. 

    Au passage, déferlement de technique, de bonne santé et de filiation technicisée à gérer, mais vous savez, il y aura AUSSI des médocs pour ça. L'investissement est énorme, mais c'est un droit, et puis en démocratie, on peut voter pour faire emprunter son pays sans limites, les taux d'intérêts sont négatifs et le droit à, ça se respecte. 

     

    P.S. Un slogan en pochoir dans les rue de Paris: "une paire de mères c'est mieux qu'un père de merde". Le contraire exact de la revendication psy: bien trouvé mais hélas absolument contraire à ce qu'est l'humain. Rendez nous oedipe, notre père de merde!

     

    P.S. Pour conclure, le dernier acte n'arrivera qu'après, mais c'est tout de même une conclusion: la GPA (pratique interdite en France) faite à l'étranger n'empêche aucunement de régulariser en France l'identité (il s'agit bien de ça) du rejeton, que ses parents soient hommes, femmes, ou n'importe quoi d'autre dans les limites de la bienséance (5).

    On a donc effectivement abandon complet par la loi de toute symbolisation de la filiation et de l'existence, la totalité des droits concernant ces sujets étant maintenant exclusivement sociaux, ça tombe bien on les a étendu aussi aux étrangers.

    Paradoxalement, la destruction de toute attitude meurtrissante aux mesures prises par la collectivité, cela au nom d'une forme de respect humain, consacre l'absolu mépris que l'on peut maintenant éprouver pour tous les bénéficiaires de ces gaspillages. Ils ne nous sont d'autant plus rien que leur sort est lié au collectif, désormais exclusivement misérabiliste, et oublieux de toute vraie justice. Allez vous faire foutre. 

    (1) Audition de 2013 Jean Pierre Winter au Sénat https://www.youtube.com/watch?v=P09biFg6DQ4

    (2) Audition 2018 Levy Soussan http://videos.assemblee-nationale.fr/video.6893197_5be2925c72bcb.revision-de-la-loi-relative-a-la-bioethique--auditions-diverses-7-novembre-2018

    (3) Guyotat : https://www.cairn.info/revue-dialogue-2005-2-page-15.htm

    (4) immigration et adoption https://www.nonfiction.fr/article-10046-une-psychologie-de-limmigration.htm

     

    (5) https://www.lefigaro.fr/actualite-france/gpa-et-parent-d-intention-la-cour-de-cassation-etend-sa-jurisprudence-aux-couples-homosexuels-20191219

  • Les calculs kantikes

    Au hasard des défis, celui d'expliquer le kantike est tentant. 

    Quel calcul? Et comment kil est puissant ? 

    QBIT 

    On partira donc d'un "qbit", nom affolant évoquant l'intrication je vous dis pas. 

    Son état final est 0 ou 1 comme de juste, mais il se calcule pas comme ça: il est en fait dans un état 

    qb = a*Zéro + b *Un = (a,b)  avec bien sur a^2 + b^2 = 1. Ce sont des probabilités. 

    En fait un qbit qui n'est pas DEJA Zéro ou Un, va évoluer comme un grand vers l'un ou l'autre, (Zéro ou UN) avec la probabilité a^2 ou b^2. Bien sur les deux probabilités sont liées (leur somme fait un). 

    Un point important, généralement passé sous silence et pour cause, il est troublant et se trouve être l'essence véritable du quantique, sa caractéristique première, son absolue bizarrerie: les coefficients "a" et "b" sont (bien sur) des nombres complexes... 

    Le qbit n'est donc pas un cercle mais une sphère, la sphère dite de "Bloch", l'oscillation entre les deux états opposés, les deux pôles de la sphère (1 et 0), se faisant en passant par les points de la surface de la sphère. 

    spherebloch.jpg

    Heureusement, le complexe peut ne pas être imaginaire (toujours), et le coefficient se réduire à un nombre ordinaire: cela devrait suffire à notre intuition bornée, ouf. Mais tout de même... 

     

    Calculer 

    Le calcul kantike consiste donc à: 

    - préparer des qbits, comme des couples (a,b)

    - leur appliquer des transformations variées qui les transforment en (a',b')

    - mesurer a' (et/ou b') en regardant les qbits se transformer. 

     

    Les transformations 

    1) Par exemple, on sait faire des transformations sur un qbit comme le "NOT" qui comme de juste, échange le Un et le Zéro: 

    NOT (a,b) = (b,a)   

    2) On sait faire aussi une opération trés "transistor", le "non contrôlé" (en fait il s'agit d'une négation contrôlée, au contraire), qui ne fait le non que quand il faut (un vrai rêve). On a donc un Qbit de contrôle et un Qbit de valeur. 

    On les accouple et hop ils se transforment ! En fait dans le résultat, la valeur du deuxième va dépendre de celle du premier. En gros, si le premier vaut zéro, on reste comme on est, sinon on s'inverse. 

    cNOT (0 0/1) = (0, 0/1) : pas de changement 

    cNOT (1, 0/1) = (1, 1/0) : on inverse.

     

    3) On sait aussi faire le Hadamard, dit H (grand hache), et qui fait: 

    (On note V2 racine de 2)

    H 1 0  = 1 1  /V2 

    H 0 1 = 1 -1  /V2

    Comme le kantike c'est linéaire, on remarque que H o H est l'identité: 

    H a b = (a a) + (b -b) = (a+b) (a-b)  / V2

    H H a b = 2a 2b / V2 / V2 = a b 

    H se représente bien sur par une matrice: 

    1 1

    1 -1 

     

    4) Il y en a plein d'autres... 

    Notons que ces "calculs" sont réversibles, c'est à dire que comme il ne peuvent être réalisés que par des opérations physiques par définition réversibles, et bien ils ne peuvent pas être destructifs... Pas moyen de mettre un Qbit à zéro complètement. 

    On montre qu'on peut quand même faire de l'algorithmique réversible, par ailleurs.

    Plusieurs Qbits 

    Quand on couple les qbits, on obtient des intrications. C'est là qu'on peut exprimer le miracle de la transmission de pensée à distance. 

    Soit le bi-qbit (2 qbits)  ( 00 + 11 ) /V2 

    Alors qu'en toute rigueur un biqbit doit avoir 4 coefficients (2 ^N avec N nombre de qbits) ici on en a pris un un peu spécial. Bon disons que si les deux qbits sont séparés par disons de chez moi à chez vous, et qu'on réduit le système et qu'en plus on obtient zéro, et bien, hop, vous vous aurez zéro. Pareil pour le un. C'est ça la magie du kantike. 

    J'avoue que cette explication, formelle et matheuse m'enchante complètement. J'ai -vraiment- l'impression d'avoir compris l'intrication. Cet état est l'état dit "de Bell". 

    Bien sur les opérations Hadamard et cNOT opèrent sur des états intriqués. On a là l'essence du calcul kantike: plongés dans l'hyperespace de l'intrication,  couplage absolu ensorcelant, on peut hacker et là ça va dépoter. 

    Memoire 

    Y a mieux: un état quantique c'est donc 2^N coefficients complexes pour un système à N qb. Ces coefficients sont "stockés" dans le système qui a donc une capacité mémoire en regard. Le système Sycamore de Google, à 53 qb, a donc une mémoire (un double float fait 8 octets) 8*2^53 = 64 * 10^15 = 64 peta octets. 

    Le parallélisme

    Le caractère parallèle du calcul kantike est difficile à appréhender, mais pas tant que ça. Disons que quand on a N Qbits, on a un état qui se décrit par 2^N vecteurs propres. L'application d'une fonction sur cet état intriqué se trouve en fait utiliser 2^N coefficients qui sont donc opérés en parallèle. Voilà l'accélération. Imaginons 100 Qbits: le degré de parallélisme est exponentiellement supérieur au classique et voilà toute l'histoire... 

     

    Suprématie

    La suprématie quantique, annoncée brièvement en Septembre 2019 sur une page soudainement retirée de la vision publique est évidemment une plaisanterie(3). Mais les gens y travaillent. 

    Le chiffre de 53 Qbits stabilisés est vu comme une limite à franchir (5), et il semble que le premier avion toilé maladroitement et volant comme une chauve souris ivre, ait décollé. 

     

    (1) https://www.intriq.org/uploads/Documents/Activités/Cegep2016/Alexandre%20Blais.pdf

    (2) http://dept-info.labri.fr/~ges/ENSEIGNEMENT/CALCULQ/polycop_calculq.pdf

    (3) https://www.scottaaronson.com/blog/?p=4317

    (4) https://www.industrie-techno.com/article/voici-sycamore-la-puce-de-google-qui-se-targue-d-avoir-demontre-la-suprematie-quantique.57369

     

    (5) https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/ordinateur-quantique-ordinateur-quantique-ibm-conteste-suprematie-quantique-clamee-google-64234/#xtor=EPR-57-[ALERTE]-20191022

  • Les vraiment libres

    Richard_Stallman_-_Fête_de_lHumanité_2014_-_010.jpg

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  • Les climats

    On a parlé de l'écologisterie, il nous faut parler du climat, qu'en est il? 

    Dans l'océan de conneries glaireuses dont le niveau monte à la vitesse de la lumière au galop, il me semble qu'un discours construit séparé par on ne sait quoi du minable, quoique, se présente dans la sphère publique française. Je veux parler de Jean Marc Jancovici (1). 

    Le programme

    Prolifique auteur de slides au look un peu ringard qu'il présente partout, prof aux mines et communicant convaincu et efficace, il est d'abord, et c'est ce qui fait son attrait un pro-nucléaire convaincu, c'est ce qui fait sa valeur et son prix. Le reste est bien sur écolo à mort, avec le CO2 et tout le toutim, mais son plan pour sauver la planète est au moins contraint par le réel le plus immédiatement accessible et propose donc, et d'abord de: 

    - arrêter les centrales à charbon.

    - développer le nucléaire.

    Hors ces deux affirmations, assertives, obligatoires et imposées, qu'il reprend avec courage, toute discussion sur le climat et ses variantes est nulle et non avenue. Quand on sait et réalise que l'Allemagne de Merkel, le pays le plus développé et le plus riche d'Europe, le pays de Bach et d'Einstein, a fait sous nos yeux exactement le contraire au moment (à partir de 2000) où les chinois commençaient la multiplication par 4 de leur consommation et extraction de charbon(2), on réalise -vraiment- l'ampleur du désastre. Il n'est pas climatique, il est intellectuel et moral, bref absolument humain.

    L'Allemagne, laissée seule par l'impéritie socialiste de la France, s'est lancée à nouveau dans la folie intrinsèque à la race des germains tarés qui l'occupent depuis l'antiquité: la connerie ultra violente aux effets mortels pour le monde entier. L'équivalent en bien pire de la 3ème guerre mondiale que l'on redoutait: la ruine du monde, et l'alliance productiviste avec le Mongol à qui elle vend ses berlines à la réputation surfaite fit la gloire des années 2000. La fin du monde a eu lieu, on les appelait les "Huns" en 14, on sait maintenant pourquoi. Le plus fabuleux est que l'incendie qui va ravager le monde, selon toutes les bonnes mythologies, est allumé. Le fameux réchauffement est d'abord une augmentation considérable de la partie "brulâble" du monde, la montée des océans ne servant que de bordure à une terre brulante du feu total. Les nazis aimaient aussi l'ambiance glaciale des glaciers nordiques en plus des crématoires, ils avaient tort.  

    Cela étant dit, Jeancovici déroule ses chiffres et beaucoup sont très plaisants, et ont le mérite de clarifier bien des choses. 

    Le CO2

    D'abord, les émissions de CO2 et autres gaz à effets de serre dont on sait depuis la moitié du XIX ème siècle qu'elles réchauffent le climat dans un facteur à déterminer (les fabuleuses avancées scientifiques faites depuis n'ayant toujours pas vraiment affiné les prévisions, malgré toutes les vantardises, et puis Arrhénius prévoyait 4 degrés par doublement de CO2 en 1900) sont produites par quoi ? 

    - 20 % le charbon électrique

    - 20 % l'agriculture: le riz en particulier ! 

    - 10 % fioul et gaz électrique

    - 10 % transport 

    - 10 % déforestation 

    - 4 % cimenteries 

    etc. Le reste, (les avions 2%) ne comptant pour rien, ou pas grand chose. 

    Le reste des discussions est assez plaisant, tout ça pour ça ! Non seulement cela valide complètement les affirmations péremptoires assénées plus haut, mais cela ridiculise, invalide et pourrit tout le discours public officiel, exclusivement émis par des cons, des abrutis, des menteurs et des salopards. Qu'ils soient maudits eux et leurs descendants. Angela si tu m'entends, peut tu aller te faire mettre par ton million de syriens achetés à la Turquie? Merci. 

    C'est la faute aux chinois

    Vient bien sur alors mon assertion finale, le reste des remarques brillantes visant surtout à distraire ces dames dans les diners en ville, les anecdotes croustillantes étant nombreuses: la Chine fut responsable entre 90 et 2020 du doublement de la production de CO2 et donc des 5 degrés de plus en moyenne à quoi il va falloir s'habituer, la chose étant bien sur déjà pliée... Aussi simple que cela: riz et charbon voilà tout le drame. 

    On peut bien sur ajouter qu'une attaque nucléaire (héhéà immédiate contre la Chine, qui détruirait ses centrales à charbon et toute son industrie, sans parler de son milliard et demi de vieillissants et inutiles victimes de la plus grande tyrannie du monde parait maintenant indispensable à défaut d'être inéluctable, je ne vois pas bien comment cela finira autrement, de toutes façons. 

    Surtout que le CO2 est persistant, tenace, et à forte inertie. En gros, une fois émis et stocké dans l'atmosphère, il ne s'en détache que très lentement (50 % au bout de cent ans). Ce qu'on y a déjà mis y est pour longtemps, et ce qu'on y met encore plus.

    L'aspect indispensable de l'arrêt immédiat de la scandaleuse existence de la chine et des chinois s'impose donc, et c'est la petite greluche suédoise qui porte plainte contre la France aujourd'hui (3) qui nous le dit. Au passage, l'alliance de la jeunesse dévoyée et fanatique, de la féminité dévergondée délirante, et de la connerie abjecte et irréaliste la plus sinistre, toute incarnée dans ce lapin aux yeux rouges ne peut aboutir qu'à absoudre la Chine et l'Inde, inatteignables car non signataire des traités violés (hi hi) par les accusés. On se réjouit au passage de voir la Turquie enfin condamnée, ou du moins menacée de l'être: la moustache sent. 

    Renouvelable

    Revenons à Jancovici et terminons avec le nucléaire, ou plutôt à son remplaçant, le renouvelable, éolien ou solaire, qui ne fonctionnant pas en permanence, nécessite d'investir AUSSI dans des équipements assurant la totalité de la production nécessaire d'électricité quand nécessaire (la moitié du temps en gros). Le renouvelable ne sert strictement à rien sinon à mettre au repos la moitié du temps des équipements traditionnels conçus pour fonctionner en permanence. Je parlais de folie, de déconnade, de connerie totale: je suis en dessous de la vérité. Jancovici explique tout cela assez clairement mais sans mentionner en rien les nécessaires qualificatifs à attribuer à ses adversaires.  Les gouvernements français veulent consacrer 100 Milliards d'Euros au renouvelable, éolien terrestre et maritime. Pour rien. Nada. Et oui. Les larmes viennent aux yeux, le dégueuli à la gorge. 

    Au fait, vu son cout (équivalent à celui d'une deuxième programme nucléaire) il faut bien évidement arrêter immédiatement la totalité du renouvelable et pendre par les couilles tous les enfoirés qui ont eut le culot de le recommander. Jancovici ne parle jamais hélas des sanctions nécessaires, et il a tort. 

    Energie

    Spécialiste de l'Energie, Jancovici en fait le principe du monde. La définition qu'il en donne ("quantification d'un changement d'état d'un système"), est bien sur compréhensible, mais abstraite. L'énergie est d'abord quelque chose qui se conserve (le mystère s'expliquant par l'entropie, qui dissipe dans le néant l'énergie excédentaire) sans être de la matière, et surtout qui se transforme en s'attachant à des phénomènes physiques disparates lors de transformations naturelles ou pas qu'on assimile ordinairement à du "travail" dont l'unité est homogène à celle de l'énergie, le Joule ou son équivalent le KWh (égal à 3,6 mégajoule, le Joule valant un Watt seconde).

    Le cheval vapeur (75 kg m / s) vaut 750 W environ. 

    On expliquera le monde moderne par la machine. Un litre d'essence produit 10 KWh soit un mois de travail d'une force humaine. Tu m'étonnes qu'on se finisse avec des énergies carbonées partout... Le pétrole ayant remplacé le charbon dans le premier quart du XXème siècle, on se doit de méditer sur la vitesse de ce qui nous arrive... 

    Pensons à ces africains qui vendent des bouteilles d'essence siphonnée on ne sait où au bord des routes... Le nerf de la guerre. 

    En bref, la consommation de pétrole, d'énergie, quoi, est strictement parallèle à l'évolution du PNB du monde. On est là au coeur de la réflexion du bonhomme: pétrole = croissance économique.

    Or ce qui le préoccupe d'abord, c'est la disponibilité de la chose: la quantité de pétrole exploitable est finie. Les 100 millions d'années nécessaires à la constitution du stock sont derrière nous... Il se trouve que cela implique que l'extraction du pétrole va passer par un pic (5), puis diminuer pour tendre vers zéro avec la fin de la consommation du stock. Il se trouve aussi que apparemment, un pic de production est observé depuis la moitié des années 2000. C'est là qu'est la grande angoisse de notre ingénieur: y a plus d'essence. On se trouve alors avec une nécessité de décarboner qui se trouve doublée: ça pue et y en a plus. Plus que ça,  l'homme attribue à ce pic franchi en 2006 les effondrements grecs et espagnols (60% et 45% de pétrole dans leur mix énergétique, 30% pour nous). Tout tient à l'énergie et rien à la gestion, la corruption, ou au socialisme... La thèse est forte. Guerre en Syrie, printemps Arabes, tout tiendrait à ce pic de 2006. 

    De fait, c'est ce qui fait le charme de sa position: en enfant des années 70 (il est né en 62) il est écolo non pas contre la pollution, mais contre la pénurie, et développe son gout pour la décroissance au nom de la nécessité de faire avec ce qu'on a. Louable et vivant, il est un écolo "réaliste" et se trouve prêt à discuter en ingénieur de ce qu'il faut faire pour ramener la bouffe à la maison, au lieu de se livrer à la religion infâme de l'hystérie végano-bio.

    Il n'en est pas moins adepte de la "transition énergétique", l'infâme expression qu'il reprend à son compte le classant tout de même, il faut bien vivre, dans le petit marigot des crapauds infâmes. 

    On avait glosé sur les écolos-fachos qui veulent reprendre en main le monde pour son bien, et lui imposer les bonnes pratiques le solaire et le véganisme pour ce qui concernait un astrophysicien bien connu . Note homme évoque avec gourmandise le modèle chinois, qui permet de s'affranchir de la connerie des autres à bas cout. Il souhaite faire pression sur les gouvernements pour que ceux ci planifient correctement. Même s'il est sur que se lancer dans le nucléaire à tous crins est clairement une nécessité, les à cotés rendus indispensables pour faire passer la pilule (le véganisme et le tri sélectif) se trouvant rendus obligatoire sous peine de mort pourraient être considérés comme des inconvénients... Le problème est effectivement en tout cas, que l'effroyable connerie à laquelle il se confronte et qui fait douter de la démocratie pourrait bien accoucher à terme d'un tout aussi effroyable autoritarisme. Le tort de ces pratiques est qu'elles suscitent de la violence, et c'est bien la violence qu'on redoute, le chaud du sud de l'Europe pouvant pousser ses habitants à monter au nord, suivez mon regard, cela pourrait entrainer des résistances... 

    Pour ce qui me concerne, je reste partisan de la démocratie classique, simplement avec des dirigeants qui mènent les bonnes politiques, mais je ne suis qu'un rêveur dont certains rêves sont inverses. 

    Et puis, il y a le grand silence blanc sur les chinois,  je suis seul au monde à en parler comme ça. Responsables et acteurs majeur de la grande transition climatique, personne ne leur dit rien. Tyrannie active, acharnée à augmenter leurs émissions pour mieux nous narguer, ils souhaitent dominer le monde sans vergogne et nous enculer à sec sans moufter, leur mépris pour le non bridé étant à la hauteur de leur population, infini. Nous préférons ainsi nous décarboner nous pour passer avec fierté de 1% à 0,5 % des émissions mondiales, chacun devant faire sa part. Leur rire perfide et narquois devant notre invraisemblable stupidité devient strident et audible: ils font eux 30% des émissions mondiales, en croissance. Petites bites ? Mon cul ! 

    Je suis partisan moi de me précipiter vers le nucléaire pour diminuer ma facture pétrolière, le réflexe des années 70 (j'y fus enfant moi aussi) valant toujours et d'arrêter les frais pour le reste. Greta doit être sacrifiée, son petit corps démembré et mordu jeté dans le feu. Vouloir, là le monsieur est démagogique, un zéro carbone en 2050 (date magique point de fuite de toutes les promesses de Macron, restauration de notre dame incluse) est ambitieux et marque, voire mobilise les esprits et les corps. Tu parles. 

    Je crois moi à encore plus de nucléaire pour faire tourner NOS climatiseurs, ceux des autres étant à leur charge, le concept d'"autre" se devant d'être développé à nouveau. Au fait il faut re localiser d'urgence la production de munitions. 

    Pour ce qui concerne le reste, il faut bien sur s'adapter à la marge, et cesser de bruler connement le pétrole qui nous reste. Même s'il est vraisemblable qu'on en aie sous nos pieds, les recherches sur le pétrole de schiste se devant bien sur d'être démarrée d'urgence et les opposants aux forages éborgnés comme il se doit. 

    Jancovici est très réservé sur les piles à hydrogènes, seul espoir de stocker ce que produit le renouvelable et démontre son inexistence effective actuelle (ça commence comme ça) et surtout sa trop grande dépendance aux craquage d'hydrocarbures (c'est un comble) et aux catalyseurs hors de prix. Au passage, c'est le sens de l'allusion, il allume les abrutis (que n'utilise-t-il pas le terme) qui vantent l'éolien aujourd'hui au nom de cette possibilité là de stockage disponible "demain". L'argument réel et avancé et la SEULE justification rationnelle existante (et opérante, hélas) à la folie totale des décisions politiques prises aujourd'hui par les sinistres connards abrutis qui nous dirigent. Justification rationnelle, mais inexistante: le futur improbable justifie le présent inutile. Connards ? Abrutis ? Ah que les mots sont faibles à exprimer le réel. 

    Et là il parle en connaisseur: il fréquente les cercles de ces décideurs là. Rendus muets par leur salaires, les ingénieurs des mines de la France d'aujourd'hui rajustent leurs costumes et sucent, sucent sucent... 

    On le sent un peu déconnant toutefois, quand il aborde le numérique: sa consommation de courant devient équivalente à celle des cimentiers et la 5G qui ne sert à rien, devrait être abandonné. La vieille haine des mines contre les télécoms sans doute, et la décroissance doit se nicher là où ça fait le plus mal, donc... On notera l'interdiction des écrans à haute résolution, les pires. Au fait, Netflix, Youtube, le porno et les vidéos familiales font 80% de la consommation du réseau... 

     

    P.S. Aujourd'hui même, Donald Trump, nous refait à l'ONU, devant Greta furibonde, l'histoire de la décennie 2000; 2001 année de l'entrée de la Chine dans l'OMC. Alors qu'on aurait pu croire à une honnête libéralisation, on a vu la plus sinistre et cynique croissance démente qui soit, organisée par des pillards menteurs sans scrupules. 

    Trump ne mentionne même pas les raisons de son dédain du climat et de toutes les fiottes écolâtres: elles ne sont que les soumises des chinetoques, contre lequel il se dresse, en chef de l'Occident. Commentaire des journalistes et mezzo voce de tous les observateurs du monde: le constat est parfaitement fondé. Comme quoi, tout est une question de vocabulaire, et d'expression: nous vivons dans un monde poli où l'absolue évidence de la connerie la plus monstrueuse et la plus grande évidence de ce qui est nié et dénié en permanence ne peut être affirmé clairement. Les experts aux crânes chauves acquiescent à ce que dit Trump et soupirent à ce que dit Macron en dodelinant leurs têtes de la même manière: en silence. Le spécialiste de l'énergie dont tous les slides, présentés en public partout prouvent de manière absolument certaine la totale absurdité de politiques stupides à 100 milliards d'euros rechigne à l'insulte. Il espère convaincre. 

     

    (1) https://jancovici.com

    (2) https://jancovici.com/transition-energetique/series-longues/chine/

    (3) https://www.lci.fr/planete/rechauffement-climatique-greta-thunberg-et-15-autres-enfants-deposent-une-plainte-contre-5-pays-dont-la-france-2132994.html

    (4) https://www.youtube.com/watch?v=XkYTjeHIzGw

    (5) https://jancovici.com/transition-energetique/petrole/a-quand-le-pic-de-production-mondial-pour-le-petrole/

  • Les connes

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  • Les immigrations

    Un débat anime le week end, relayé en TV et magazines. 

    La position de Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération, est assez claire: il n'y a pas de problème qualitatif ou même quantitatif avec l'immigration actuelle, et la France, creuset des libertés, est en train de réussir à "intégrer" (inclure?) le mouvement de population qui se déroule à l'heure actuelle. 

    Son discours, en gros celui de la gauche macroniste actuellement au pouvoir (elle l'est depuis longtemps), est extrêmement intéressant, non pas seulement parce qu'il s'oppose à celui du vilain Zemmour, (d'ailleurs essentiellement considéré comme un "trouillard"), mais parce qu'il est ce que croient et assument les dirigeants et responsables éclairés de la société française actuelle. Du moins ceux en charge des politiques sur la question, manifestement, sans parler des juges, des décideurs, des patrons, et des concepteurs, cela est sans doute le plus important, de la tentative de moralisation post moderne de la société, tentative (et non pas complot) d'ailleurs européenne et mondiale, socle et raison de l'attitude officielle de l'occident. 

    On oubliera ici Donald Trump, premier responsable occidental à se démarquer historiquement de cette doxa, on en reparlera il n'en sera que plus notre guide, notre messie, notre avenir et seul espoir etc etc. Pour l'instant, "Libération" est en charge. Le libertarisme moderne ex gauchiste maoiste, soutien de notre jeunesse libérale, devenu centriste et macroniste règne, souverain... 

    France terre d'immigration

    La France a toujours été une terre d'immigration, selon lui. La chose est bien sur totalement fausse, et les migrations celtes du premier millénaire BC qui firent les gaulois, se rajoutèrent aux basques installés antérieurement, les ligures étant considérés comme proto celtes les firent toutes. Depuis, statu quo.  La diversité française est celle de ces gens là, arrivés en petits groupes avec le temps, et chaque fois absorbés par la géographie française, seule véritable diversité de la constitution de la France. Cela concerne les normands arrivés sans femmes, les wizigoths que Clovis fit s'enfuir en Espagne, et tous les germains qui passèrent. Les romains nous exterminèrent les cimbres et les teutons à Aix et les arabes ne firent que circuler. 

    Il y eut les invasions germaniques avec l'arrivée des Francs, mais cela n'altéra pas sans doute vraiment le vrai fond ethnique de la vieille France. Des clans, ou tribus constituées en peuples armés, scandinaves ou germaniques n'ont pas remplacé une population estimée tout de même à 10 millions avant César (20 Millions sous Louis XIV), même s'ils la transforment culturellement.

    Les Gaulois sont les "galates". Les belges furent aussi des envahisseurs celtes, tardifs cependant, et les germains sont différents, César lui même les distinguant par le Rhin... Les théories sur la distinction celte/germains sont nombreuses, les germains appelant les celtes les welches (wallons donc). Le mot "germain" serait même belge d'origine... 

    Bref, des invasions culturelles, mais surtout de longues sédimentations sur une base ethnique unique. 

    Les italiens sous Napoléon III? 3 millions vinrent et seuls 1 millions s'assimilèrent, les autres repartant. 

    Les européens du XXème siècle s'assimilèrent complètement (Hidalgo, Valls, Martinez pour notre malheur, pas complètement). 

    L'immigration africaine du XXème siècle toujours en cours et en accélération franche depuis le début des années 2000 est absolument unique dans l'histoire de la France. France terre d'immigration ? Depuis 50 ans. Elle fut pendant toute son histoire une terre d'assimilation et n'est autre chose que depuis très peu et c'est tout le problème. Le mésestimer ou pire l'ignorer est un aveuglement coupable; pire insensé et suicidaire.  

    Ensuite identifier immigration européenne et africaine est d'une absurdité et d'une bêtise sans nom. En réalité, la part des africains dans l'immigration n'égale celle des européens que depuis 1990, et concerne des populations radicalement différentes: des catholiques d'origines sociales variées d'une part, des musulmans ou des animistes faiblement éduqués d'autre part. Des européens blancs d'un coté, des africains de toutes les couleurs de l'Afrique d'autre part. Séparés par l'histoire et la géographie depuis toujours, les arrivants africains n'ont pas de réelle communauté de sentiment avec ceux qu'ils trouvent en arrivant. Ils souhaitent simplement faire souche en restant dans leur communautés d'origine et vivre agréablement.

    Le problème est qu'ils se retrouvent, eux et leurs enfants dans un creuset collectif qui est celui de ghettos discriminés. La moitié d'entre eux, au minimum, ne s'y retrouvent pas du tout sinon dans celui d'un échec social et humain catastrophique. Perdant sur tous les tableaux, leur cultures d'origine détruites, la culture environnante occidentale inaccessible, ils inventent un mode de vie pauvrement populaire, qui affaiblit la société hôte et entérine le rejet dont il font l'objet. La moitié d'entre eux, au minimum, n'auraient pas du venir. Les meilleurs d'entre eux, si ils s'adaptent, ont appauvri les zones géographiques dont ils sont originaires et bien sur ne peuvent réussir qu'à condition de quitter à tout prix également les "quartiers" dont ils sont issus. Qui a émigré, émigrera, et on le voit bien: et pourquoi pas à destination de l'Afrique, à la toute fin? 

     

    Les influences culturelles

    On parle donc de François 1er l'allié du grand turc, et l'hôte de Léonard. L'influence italienne de la renaissance caractérise la France en devenir et la construction de son état. Lui comparer l'influence culturelle du maghreb ou de l'Afrique noire, éléments phares du monde au XXème siècle est donc un élément du discours de Laurent Joffrin. Qu'un éclat de rire méprisant ne recouvre pas l'effrayante stupidité de cette assimilation historique m'étonne: livrons nous y.

    Quand au grand turc, il s'agissait de Soliman le magnifique, l'apogée de l'Ottoman... On importa l'usage du harem, sans doute, et exclusivement au bénéfice des rois, et sous une forme sans eunuques. En réalité tout fut bon pour s'opposer à l'Autriche et l'alliance ne survécut pas aux traités forcés issus de la défaite de Pavie... Bien sur on fut à l'écart de Kahlenberg mais le prince Eugène en fut, et par la suite représenta brillamment l'aristocratie française.

    Le dernier rêve à l'oeuvre fut celui de Napoléon III avec son "royaume arabe". Fut il plus intelligent et visionnaire que le "rêve" républicain, parfaitement cynique malgré sa volonté affichée d'universalisme ?

    Hélas il fut le premier cran de la reconnaissance d'une valeur à ce qui n'en avait pas, le siècle qui suivit le démontrant. La vérité est que le monde islamique en tant que tel était mort depuis l'arrivée des Ottomans, Soliman n'ayant été qu'un feu de paille turco mongol semi barbare, incapable de faire la paix et incapable d'inventer, d'innover et de séduire, on l'a bien vu. Abruti et piétiste sous sa forme dominée, le musulman ne se réveille que pour se livrer de temps à autre à des fanatismes lamentables, qui se font écraser dans le sang. Cette religion de l'absurde n'est que quelque chose à abandonner, et le plus rapide était et sera le mieux. L'avoir laissé vivre pour mieux dominer des indigènes soumis (c'est cela l'originelle condamnation de l'"islamophobie") est une erreur atroce. Il fallait extirper ce système judiciaire débilitant au nom de la république ou ne pas s'installer, ce qui aurait été ma recommandation. L'oncle voulait coloniser l'Europe, le neveu se contenta de l'Afrique du nord, et la république se termina dans la savane. La honteuse évacuation de 62 eut le mérite de créer un précédent: les greffes impossibles n'ont pas vocation à durer. Que l'on se fasse encore tuer de temps à autre un commando dans ces contrées où il n'y a rien à faire en fait est d'une tristesse infinie. 

    Qui plus est, Joffrin le reconnait, comme l'immigration est pauvre et socialement défavorisée, son influence culturelle est faible. La contradiction se retourne immédiatement: les ghettos en constitution n'influencent pas: ils s'installent et règnent, les voilées prospèrent, la voilà l'influence: le religieux politique cynique contrôle son terrain. Il y a du grain à moudre, toute l'immigration est un marché à conquérir, le naïf noir, persuadé qu'on l'invite à la mecque gratos, marchant bien sur comme un seul homme vers le lieu de sa soumission. 

    Du fait des problèmes d'ailleurs culturels des populations nouvellement arrivées, problèmes fondamentaux liés à la fondamentale inadaptation (provisoire espèrent certains) de ces populations à la modernité en général, cause d'ailleurs de leur départ des régions d'origines, en explosion démographique et sociale; du fait donc de ce conflit avec le réel, elles sont pauvres, au chômage et en prison. Au point de couter. Et bien plus qu'elles ne rapportent: un quart de ces gens produisent des richesses, peut être moins (Zemmour dit 10%). Les autres survivent. A rebours du bon sens, l'Occident importe le tiers monde chez lui, sans raison autres qu'une sensiblerie ridicule et stupide. 

    Ces gens là ne sont pas nos frères, nous ne leur devons rien et ils ne doivent pas venir. 

    L'histoire

    L'histoire fait l'objet de lectures multiples. L'optimisme de Joffrin vient de la liberté française, selon lui essentielle et qui attire des immigrés donc déjà convertis. Incapable d'imaginer ce qu'est la migration africaine, celle des peuples sans états ni société, poussés par la survie et l'histoire, attirés par les possibles et motivés par la seule nécessité de leur multiplication indéfinie, et contrainte par rien d'autre que la violence. Nul projet ni idéal: le vent de l'histoire des hommes, celui qui poussa les peuples qui nous firent, il y a si longtemps que nous l'avions oublié, tout occupés que nous étions à construire une civilisation qui semble nous lasser. 

    Allons au chaos ! Il en sortira bien quelque chose ! 

    Zemmour décrit la France comme essentiellement fragile du fait de son multiple intérieur. Il est contesté par le Web, par un historien (3) refuse absolument la pluralité française, pourtant, les guerres civiles françaises furent nombreuses, et cruelles. Elles firent partir les anglais, les protestants, et aussi les pieds noirs. Les rois firent tout pour s'en prémunir, au point de constituer un état puissant et autoritaire, celui qui éborgna les gilets jaunes. 

    C'est cette guerre que l'on redoute. Zemmour est trouillard. Amusant de voir qu'est considéré comme courageuse la double attitude qui consiste à se cacher les yeux devant une subversion évidente (criminalités, inadaptations variées) et à refuser, horrifié, d'améliorer une situation qui se dégrade car cela supposerait action et force. La trouille se nie: elle doit au contraire de ce qui est dit être extrême et avoir déjà accompli ses ravages: on a déjà accepté les conséquences de la chose. 

    L'histoire a un futur, aussi: nous assistons à un déversement de populations des terres nombreuses et déshéritées vers les terres disponibles trop faibles. L'espèce humaine n'avait pas fait cela depuis longtemps. Alors que l'Europe maudite, déshéritée et en explosion démographique s'est déversée en deux siècles sur les amériques, en y détruisant tous ses empires, et en en tuant tous ses habitants, pourquoi l'Afrique maudite déshéritée et en explosion démographique devrait elle s'en priver ? Bien sur le désir ne fait pas l'affaire, et la résistance des indiens ne fut assez conséquente: qui dit que celle des natifs de la vieille Europe ne sera pas à la hauteur ? Ou pas ? 

    C'est d'ailleurs un peu cela le problème. On se prend à rêvasser au plumes aztèques et au désespoir de Montézuma (ah l'opéra de Vivaldi !). N'y aurait il pas une bêtise de vaincu à l'oeuvre en Europe, et qui se soumettrait à l'évitable par pure lâcheté, par pur désir de mort ? Après tout, nous en avons des choses à nous reprocher. Les horribles sacrifices humains de l'esclavage, des génocides amérindiens et juifs ne méritent-ils pas leur punition ? Et puis la planète ! Qui est responsable et qui doit être exterminé ? Les chinois ? Vous rigolez ? 

    Les lois

    Le programme de Zemmour, celui du RN, veut changer les lois, en fait les "droits", selon lui excessifs: du sol, au regroupement familial, au mariage, à l'assistance aux mineurs, à l'asile, aux soins. 

    Le programme législatif d'une majorité parlementaire "de droite" aurait ainsi de quoi mobiliser l'immigration qui ne disposerait plus des moyens de continuer à prospérer. Cela suffirait-t-il ? La mobilisation de la partie de l'opinion attachée à ces droits compterait aussi, sans parler de la date (forcément tardive, vu l'état du politique actuel) à laquelle la réforme serait en vigueur. On sait déjà que sans l'addition de politiques de retours effectifs de masses conséquentes de population, l'affaire est déjà pliée et les conflits seront nombreux. LE conflit pourrait structurer l'histoire future. Le considérer sans déni est d'actualité et on ne pardonne pas à Zemmour de le faire. Est ce un appel à la violence ou bien la considération lucide de ce qu'on devrait au moins penser à éviter ? 

    Le refus de cette immigration pourrait donc bien déchirer le tissu social et historique français: Zemmour est un boute feu, lutter contre lui, c'est lutter pour la paix. Quelle paix ? 

    Une chose est sure: l'immigration n'est pas représentée politiquement à l'heure actuelle. Quand le sera-t-elle ? On sait déjà qu'un député Sikh a pu prendre à partie avec véhémence (en le traitant de raciste) un premier ministre Britannique. Le basculement de la Seine Saint Denis fera mal: une majorité d'africains y vit actuellement, le grand silence des classes dites "populaires". L'expression veut dire ce qu'elle veut dire: pour Joffrin la pauvreté n'est qu'Africaine. Pauvreté et étrangeté, voilà tout ce qu'il faut pour constituer une belle lutte de classes, largement plus belle que l'ancienne. 

    Il faudra s'adapter au climat (chaud), il faudra s'habituer aux couleurs de peau (variées), et aussi à une sorte de conflit d'intérêts, une sorte de conflit de civilisations. Sur notre sol. 

    La chose a-t-elle commencé ? Oui et non. On évoquera la longue plainte de Valérie Pécresse, présidente de la région Ile de France, obligée par la justice à faire métro et RER gratuit à des illégaux dotés comme seuls papiers d'une carte orange universelle de transport,  sans parler de la carte vitale universelle leur permettant de se voir attribuer sans frais les préventions anti VIH des actes sexuels contaminants. La rage des honnêtes gens doit être méprisée et écrasée par une augmentation d'impôts nécessaire et une humiliation ainsi complète. Bien pire que le lavage des pieds, l'abaissement nécessaire du blanc est ainsi absolu. La force de sa haine, ne me dites pas que je suis le seul, s'en trouve ainsi fanatisée au plus haut point et lors du conflit, on se vengera, et pas que des migrants. 

    Emise par le chef de l'Etat pour flatter sa droite (comme on flatte un boeuf), l'idée de "réguler" (d'autres termes peuvent être considérés, comme "abolir", ou "foutre dans le cul des humanitaires" etc)  l'aide médicale d'état, scandaleuse attribution aux immigrés clandestins déboutés du droit d'asile de la santé gratuite pour être sur qu'ils restent, révolte un rédacteur en chef parisien (5). Qu'il crève ce maudit salopard, on l'inscrit sur la liste.

    Les chiffres

    Les statistiques manquent et sont soigneusement camouflées autant que possible. On peut reprendre les flux, cités par Zemmour: 300K visas légaux, 100K asiles (aucun départ, débouté ou non), soit le double de l'an 2000. Stabilisés dans les années 90, ils sont supérieurs à ceux des années 60 et auront des effets majeurs. 

    Un minimum, sachant toute l'illégalité. Le stock s'en déduit ou pas, et là on tombe dans le grandiose et la nature exacte du "remplacement" petit, grand, et en tous cas absolument certain, le phénomène, en croissance, ne pouvant qu'aboutir à une certaine date, si bien sur on n'y met pas le holà. 

    On prendra Tribalat(2).

    En gros: on distingue dans les projections suivant qu'on est musulman ou non, et suivant qu'on compte l'immigration courante sur la période, et aussi suivant qu'on chiffre en 2050 ou en 2080 ou les deux.

    En gros, Tribalat trouve 20% de musulmans en 2050. Seulement. 

    70% de l'immigration serait musulmane, d'après les chiffres.  

    Mon estimation à moi est donc 30% d'africains en 2050 et 50% avant la fin du siècle. 

    Il n'y a pas le feu au lac, et on aurait le temps de s'adapter, ou pas. Pour ce qui me concerne c'est non, et ces chiffres, somme toute mesurés et avec un parfum de réalisme modéré, sont en fait absolument inacceptables: certains devront partir. Qui et quand ? Ce sera le problème de l'histoire de France à venir. 

    Puisqu'on parle de génocide, (et oui) mentionnant celui commis par Hervé Lebras en 1980 (4): une erreur de virgule fut à l'origine de la grande et nécessaire immigration indispensable... Se pourrait il que l'erreur, à moins que ce ne soit le mensonge, tout  simplement soit à l'origine de ce qu'il faut bien appeler un suicide démographique dont la vision serait mystérieusement sans douleur pour la race qui nous gouverne ? 

    L'Europe

    Il faut savoir tout de même que les animateurs de l'Europe unie vivent une certaine détresse: persuadés de la venue d'une troisième force avec ce qu'ils ont fait, ils voient avec déplaisir le vieillissement démographique enclenché et inéluctable qui privera la zone de son nerf humain à moyen terme. Ils se sont donc résolus à fusionner avec l'Afrique à moyen et long terme, en espérant imposer par la morale et le modernisme la nécessité libérale au nord de la Méditerranée sans complètement renoncer à pouvoir le faire au sud, même laissé aux guerres civiles et aux fanatismes. Cette vision en fait parfaitement colonialiste, et en cela les fasciste décoloniaux ont finalement raison de s'en plaindre, est évidemment une chimère absurde et ne traduit que la dévitalisation d'une Europe mille fois maudite que le Diable va emporter, cela est pratiquement sur. L'Occident sera réduit à la Russie, et l'Amérique basculera dés que Trump sera remplacé par un démocrate assoiffé de vengeance. Voilà ce que l'on prévoit, et cela n'est guère réjouissant. 

    La fusion a d'autre part des inconvénients. Elle ne sera pas métissage tout d'abord. Venus avec leurs religions et sans aucun désir d'en changer ni d'en changer vraiment les règles, bien au contraire, les peuples arrivants s'installent et ne se mélangent pas. Une fécondité en baisse, mais deux fois supérieure à celle des natifs suffit à permettre de marquer le territoire, les écoles publiques et les subventions à la "jeunesse" par des zones "prises" dans lesquelles, démocratie oblige, il faudra bien laisser de l'autonomie. Même Todd le reconnait: les mariages mixtes se sont arrêtés et le port du voile, refusée par les souschiennes, impose d'aller chercher kiki au bled. 

    Comme on l'a signalé cette exhibition du pouvoir "indigène" ne s'est pas encore produite du tout et l'on peut faire semblant de croire que cela sera pour l'éternité. Il faut pourtant s'attendre à un déferlement de discrimination positive et les quotas de noirs rendus publics auront pour vocation non pas de faire réagir les natifs, mais de leur imposer le poids de leur faible nombre partout où il ne seront pas encore minoritaires. Il faut s'attendre à bien plus d'interdiction de la haine raciale qu'aujourd'hui: pensons y, pour l'instant, ce sont encore des blancs qui nous enjoignent de ne pas être raciste... 

    On peut gloser sur la baisse de niveau. Déjà patente du fait des contaminations faciles par des gamins trop délurés issus de familles trop nombreuses et dont le père autoritaire trop absent, ou trop discriminé ne compte pour rien, elle contamine clairement l'école publique, inaccessible (le terme est plaisant, je l'utilise) aux souschiens dans certaines zones. On parle de niveau social, les mères battues, voilées ou excisées ne jouant pas assez leur rôle éducatif, on parle de problème génétique, la courbe en cloche fatalisant le déficit en QI des noirs n'ayant pas encore traversé l'atlantique, on parle d'inégalités en général à corriger d'urgence : rien n'y fait, la France s'enfonce dans le PISA. 

    L'ile de France sera à 30% de la classe d'âge très bientôt, elle l'est déjà partiellement. Toute la bourgeoisie est à l'école privée, les lycées parisiens sous la menace  des boursiers banlieusards deviennent hors sol, effectivement, mais en n'admettant que des premiers de la classe DEJA récompensés par un prix Nobel.

    Il faut savoir que cette baisse de niveau concerne aussi l'Afrique. 50 ans d'indépendance et de liberté retrouvée (tu parles) n'ont absolument pas développé le continent qui s'enfonce dans la misère, la guerre et la pauvreté. A l'écart du monde (plus personne n'y va, on n'échange pas ou plus avec elle), elle se contente de produire des enfants qu'elle jette sur les routes. Toutes les avancées économiques sont immédiatement mangées par la démographie, et aucun avancement sociétal n'est visible: l'Afrique se laisse vivre. Ah si! Elle expulse ses derniers blancs au Sud en finissant de ruiner le seul pays avancé du continent. Peut on imaginer que la partie nord, pourtant "blanche" se porte mieux ? En explosion démographique et sectaire, elle se consume en guerres civiles. Une exception, le Maroc, le seul royaume multi séculaire du continent, (comme par hasard, et on ne compte pas l'Egypte), et encore, il a ses problèmes.  

    Fusionner avec cet immense succés humain et culturel et historique est une étrange idée. Il faut être trouillard pour la craindre. 

     

     

    (1) https://planetes360.fr/immigration-eric-zemmour-contre-laurent-joffrin/

    (2) http://www.micheletribalat.fr et http://www.micheletribalat.fr/436796788

    (3) https://www.historionomie.net

    (4) l'erreur de Lebras: https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1986_num_5_1_1420

    (5) https://www.lejdd.fr/Politique/edito-immigration-reformer-laide-medicale-detat-est-une-idee-demagogique-inhumaine-et-absurde-3921063

  • BWV 78 : Jesu, der Du meine Seele

    2 for bien jouées diffusions d'une cantate obscure, illustrant magnifiquement l'invraisemblable créativité d'un allemand du XVIIIème (siècle, pas arrondissement). 

    Le bachstiftung, maintenant totalement gratos: https://www.bachipedia.org/werke/bwv-78-jesu-der-du-meine-seele/

    Le AllOfBach, https://www.bachvereniging.nl/en/bwv/bwv-78/

    Le commentaire sur cette merveille sera bref, mais admiratif, c'est la cantate des "petits pas", l'aria soprano-alto ultra mignon en partie deux. 

    Mais d'abord, c'est un choeur incroyablement élaboré, d'une complexité extrême. Une insistance musicale variée à chaque fois et départ successifs et retour à la base en descendant chaque fois davantage. 

    Le début introduit le mezzo des cordes dans le son qui fait trembler, celui de la 7 ème symphonie de B. (pardon de l'allusion, je ne suis qu'un singe). Et puis le choeur arrive... L'introduction, cet étrange phrase qui commence et finit, en dedans et qui expose une complexe déclaration alambiquée: toi qui par ta mort amère, m'a arraché au diable et aussi à la détresse, toi qui en plus, me fait comprendre ce que tu dis... 

    Sei doch itzt, o Gott, mein Hort!
    Sois dorénavant, ô Dieu, mon refuge !

    Puis le duetto. La vitesse du Bachstiftung est absolument merveilleuse d'efficacité: les deux femmes s'accordent admirablement: cela se voit que l'accord entre les deux puissances a été consommé. On s'attend, on se double, on se reprend et cela s'entrelace merveilleusement, chaque introduction, attendue, tirant un sanglot. 

    On fera la différence avec le AllOfBach, avec un alto (masculin) qui ne la fait pas aussi bien: l'accord n'est pas naturel, et le soprane semble déçue: ça ne le fait pas tout à fait. Ma première audition de la chose le fut avec Bachstiftung (déjà 10 ans) et cela avait été la révélation, comment être objectif ? Chaque occasion de tirer de la merveilleuse musique le maximum de détails spécialement mis là pour ça est saisie et goulument exploitée. 

    Ach höre, wie wir
    Ah, entends comme nos voix
    Die Stimmen erheben, um Hülfe zu bitten!
    S'élèvent pour implorer ton secours !

    tu parles, c'est exactement ça: le musicien s'adresse directement à Dieu pour se faire féliciter...  

    La conclusion est absolument éblouissante, comment imaginer cela: "zu dir". 

    Pom pom dit le basson. 

    Enfin le duo ténor flute est une merveille totale: la provocation à la lutte contre les légions infernales se fait de manière orphique avec une flute absolument magique... Ce type est un génie. 

    Et puis il y a la basse. Un récitatif et aria classique, avec ce qu'il faut. Un hautbois qui appelle, en fond et comme souvent le duo voix instrument avec ici l'insistance du hautbois... L'ensemble est une ponctuation sage et une calme réflexion. On conclut alors.

    Le choral le dit à la fin:

    In der süßen Ewigkeit.

    Dans les délices de l'éternité. 

     

  • Les héros incroyants

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  • Les cyniques

    On a bouquiné sur Sloterdijck (Sloterdaïke), qui eut le culot de sortir une "critique de la raison cynique" 200 ans après Kant. 

    La raison cynique

    En gros, les lumières, l'Aufklärung, croit en la raison mais se heurte au conservatisme. Pour le convaincre, elle commence par le dialogue, bien sur refusé et là commence à expliquer ce refus en théorisant l'idéologie, la chose qui justifie le blocage. Pour agir, on va alors "démasquer". 

    Et c'est là que ça diverge: le démasquage est traditionnellement satirique, "kunique", et il devient hélas théorique, sérieux, voire radical, et par là même démasquable lui même par le cynisme conservateur. 

    C'est le drame de l'aventure marxiste, drame redoublé: son échec condamne l'aufklärung lui même, qui se trouve démoralisé, sans avenir, laissant cyniquement place au malheur éternel. 

    C'est là que Sloterdjick tente de donner espoir: on peut faire quelque chose pour résoudre le conflit théorie pratique: en revenant au kunisme de Diogène (en l'amendant un peu, tout de même), on peut se démasquer soi même une fois pour toute et se lancer enfin dans ce qu'il faut faire, car "cela est possible" !

    Mais le sulfureux boche est en fait un peu transhumain. Dans quel sens?

    En gros il est un anthropologue et parle de l'hominisation et du rôle des humanismes dans cette hominisation vue comme la domestication, l'apprivoisement des hommes. Il se trouve que l'humanisme "classique" a atteint ses limites, et se trouve soumis au cynisme moderne, il doit se renouveler. Comment ? Et bien par la technique ! Considérée comme seconde et bestiale par la culture classique, la technique est ce qui manque à l'humanisme qui se fait détruire par elle (les techniques d'information et de communication le ruine). Et puis on en vient à une allusion, que je ne sais si on peut l'attribuer à S. et qui serait que les chercheurs et les techniciens remplacent maintenant les prêtres et les producteurs. 

    Plus généralement, on en vient au changement de point de vue qui se fait jour au sujet de l'hominisation: de l'homme sauvage à domestiquer, on passe à l'espèce dans son ensemble à forger avec la technique. Au passage, au prix d'une petite ambiguïté voulue, on fait allusion à un eugénisme qui fit se révolter les bien pensants allemands des années 2000. Pourtant, comme tout penseur du possible, S. en un aussi du nécessaire et de ce qui est déjà accepté: sans descendance, les "enfants du national socialisme" sont à la fois les parents des enfants éprouvettes aux embryons triés, et aussi les derniers représentants (la polémique avec Habermas le montra bien )  de l'humanisme traditionnel, celui dont S. annonce la mort. 

    La contrôle de la "vie nue" (zoe) thème foucaldien (le biopolitique) et bien sur Heideggerien dans son sens sombre fait écho à ce nouvel humanisme de "la sélection" libérale ou libertaire, qui pour permettre le souci de garder le droit de faire naitre qui on veut d'où on veut garantit que le résultat sera de bonne qualité. Mais on peut parler aussi de la chirurgie esthétique et du droit à faire des études supérieures, comme si la sélection s'imposait à la mesure de la liberté de faire ce qui la rend nécessaire et aussi de ce qui lui permet de décider. En possession de son miroir, l'homme sait où il va. 

    Cette histoire d'apprivoisement par la culture fait penser à Depardieu et à sa rédemption par le théâtre: l'homme brutal finalement sous contrôle... L'est il vraiment ? En tout cas sa révolte animale contre un monde qu'il déteste est un peu une défaite de la respectabilité culturelle moderne, qui ne s'identifie plus à la civilisation en fait, et on en a parlé, le monde occidental se clive.

    Clivage qui n'est pas seulement celui des revenus comme le voulut et le vécut longtemps (jusqu'à l'embourgeoisement socialiste final) l'humanisme socialiste "éclairé", mais aussi celui des victimes de la mondialisation maintenant isolés et uberisés, et dont les sondages montrent qu'ils auraient perdu le lien social et la confiance globale en autrui, cela étant mesuré "scientifiquement"(2). Utilisateurs des nouvelles techniques y compris celles de l'internet porteur du complotisme, mais aussi victimes de leur remplacement par des robots, les pauvres gens se tourneraient donc, à rebours des thèses sur les rond points fraternels et la "common decency", vers la ... xénophobie. 

    La confiance selon Daniel Cohen

    La confiance à priori c'est celle qu'on mesure (c'est ça la science, des questions) envers la personne qu'on rencontre dans la rue, envers son beau frère (le clivage est dans les  familles), envers bien sur les immigrés (la "phobie migratoire").

    On mesure aussi autre chose, étonnamment: que les pauvres de droite préfèrent les baisses d'impôts et les référendums à l'assistance sociale et à la proportionnelle: le manque de confiance sans doute.

    Je dirais "le vrai" : vivre avec l'évidence de la nullité d'un monde censé être efficient, et devoir côtoyer ses supporters cyniques, avec aussi les migrants, tout aussi cyniques car attachés à leur culture défaillante et à  leurs allocations, voilà qui devrait inspirer confiance... 

    On commentera les explications données par Daniel Cohen lui même (2) et qui montrent la nature du problème, je veux dire l'affreux et dégoutant cynisme d'un autre a priori, celui de celui qui porte le nom de famille de Cohen, pardon d'être complotiste, qui considère la xénophobie (assimilé immédiatement, écoutez parler le scientifique détaché de ses affects, tu parles) comme la marque de la perte de confiance en autrui (sa parole s'égare sur ce point, ah que l'oralité est signifiante, souvent). 

    "on y trouve du nationalisme, de la xénophobie, ce que l'on comprend par le rapport blessé à autrui".

    Pour se démarquer de la critique, le prudent économiste séduit par les sondages comportementaux, et qui bien sur roule pour la confiance macroniste avec toute la vapeur qui porte sa carrière encore en devenir, parle de l'échec des politiques économiques courantes à l'égard des réprouvés. Relan du socialisme qu'il si longtemps considéré nécessaire (il est à Jean Jaures, et conseilla Martine Aubry) ? On peut imaginer autre chose: la nécessité de cet échec et la consommation de la détestation de ce peuple maudit, que l'on peut maintenant insulter et éborgner sans prendre de gants, merci Macron. Cynisme ? Et bien oui. 

    Au passage un monstrueux contre sens, au sujet de l'ère des masses qui succéda à l'ère des classes, selon Arendt, les drames des années 30 étant dus à l'isolation des individus, les partis "de masse" communistes et nazis n'ayant pas pu (malgré la forte injection de lien social qu'ils permirent tout de même) inverser la tendance de la méfiance. Arendt avait raison ? Et  bien pas de cette manière: les gilets jaunes ne constituent pas de parti, bref choucroute. Ils réinstaurèrent par contre sur les ronds points tous les liens sociaux qu'ils purent les pauvres: mais cela ne compte pas. 

    On rigolera de la mention de l'homophobie au sujet de la confiance interpersonnelle, la peur de se faire faire un enfant dans le dos, sans doute, à rééduquer. Ca c'est du kunisme.

    Le cynisme et les sphères

    Car S. c'est aussi le cynisme moderne, qu'il qualifie comme une "indifférence" généralisée, il faut le dire, assez bien vue. Que voulez vous "démasquer" dans cela? Car le cynisme s'est démocratisé: tout député de second rang, tout épicier l'est autant que Machiavel lui même... Il n'y a plus de contradiction et tout est possible "simultanément" (en même temps).

    S. théorise 4 choses nouvelles: l'internet, le terrorisme, le politiquement correct et les migrants. Sur les 4 sujets sensibles se déploie les relations entre domination politique et mensonge... On ne saurait mieux dire, surtout de la part d'un macronista allemand vivant en France (pour lui le pays ou les ingénieurs ont triomphé dese théologiens) et assimilant Macron aux lumières etc etc. 

    S. est aussi le théoricien des "sphères" de l'hominisation, les ouvertures au monde se faisant derrière une couveuse sphérique qui protège à la fois de l'intériorité passive et de l'horreur de l'environnement extérieur. La description de la ruine de l'humanisme totalisant se faisant grâce aux bulles de l'écume, ce à quoi nous sommes maintenant réduit, inexorablement. Une pensée champagne. Une pensée des "formes" aussi, en plus de la classique considération des concepts et des chiffres.

    Au passage il y a des échelles: la ville, le capitalisme et la terre avec au delà de chaque sphère, un "environnement". Sauf pour la station spatiale. Dans le vide, il faut mettre l'environnement à l'intérieur. Ah la belle pensée ! On se retrouve à remettre en cause la dualité nature culture. 

    Tout Slot... 

    S. fut violemment critique de l'accueil des migrants par Merkel, au nom de la protection nécessaire. Il a une vision de l'Europe non impériale MAIS... Tout en attribuant à l'Europe une volonté de partage non impérialiste à cette dimension (grande), il reste un post nationaliste à l'Allemande, comme on dit. On verra (3) où le redit, et en phase avec le fédéralisme de Giscard d'Estaing, nettement décrit: une fédération d'états membres sans fédération des citoyens, les états nations subsistant, MAIS avec un traitement européen des grands sujets. Ce refus affirmé de la fédération dite "intégrale" est net. Est il vraiment partagé ? 

    S. nous parle aussi de la colère, le thymos des grecs, à la fois colère sacrée du guerrier et ressentiment ou désir de domination. Moteur de l'histoire, et oublié de Freud qui ne voyait que libido, ou de Marx, qui ne voyait que pauvreté, elle serait ce qui perturbe, et qui doit se canaliser: dans des caisses d'épargne, comme le christianisme ou le communisme qui accumulent les colères pour les solder lors du jugement dernier ou de la révolution prolétarienne.

    Voilà qui est bien en ligne avec la domestication: les caisses d'épargne de la colère ne fonctionnent plus et donc ça fuse de partout. Pour Nietzsche, il y a un équivalent: la vitalité devient défaillante. Une autre saillie, assez bien vue est celle de l'âge des batards, qui attendent tous une bonne nouvelle, car le patriarcat n'a plus court: chacun gère directement son rapport à Dieu. 

    Max Scheler

    L'ouverture au monde, ce qui distingue l'homme de l'animal, vient de Max Scheler, objet de la thèse de Jean Paul II. Il s'agit de ce qui libère de la "vie", du "milieu", et qui donc lui permet d'avoir un univers. 

    S. reprends tout cela sauf que l'esprit ainsi advenu a été "produit" (et non pas crée par Dieu). C'est toute la question donc. Les anthropotechniques nous dispensent de la nécessité de nous adapter à l'environnement. 

    Heidegger

    S. est intervenu dans le colloque Heidegger, avec une mystérieuse et profonde description de la modernité vécue par le jeune H... (5). On aurait un jeune catholique exposé au rien du XXème siècle 

    Et puis au sujet du "mal du pays" que la judenshaft ne serait pas capable d'éprouver, il met en avant le "l'an prochain à Jerusalem" qui l'invente en premier lieu: cela rejoint la position de Finkielkraut lors du colloque et qui était que les seuls vrais Heideggeriens étaient aujourd'hui les juifs, bien sur.  

     

    (1) https://archipel.uqam.ca/759/1/M10158.pdf

    (2) Cohen etc l'origine du populisme https://www.youtube.com/watch?v=yh2gCcDWOOE

    (3) Post sommet européen avec Giscard d'Estaing et Slot https://www.youtube.com/watch?v=dB7gSpxcWPA

    (4) https://journals.openedition.org/gc/4651

    (5) Conférence sur Heidegger: http://www.ekouter.net/la-politique-de-heidegger-avec-peter-sloterdijk-pour-la-regle-du-jeu-3038

  • Les théologies

    La Théologie ou science des mythes, d'aprés Platon, est une science exacte dans la mesure où elle nous décrit un réel, Dieu incontournable et raisonnable bien sur tu parles, en nous en faisant un portrait d'abord acceptable, ensuite à révérer par conséquent, et c'était le but.

    Au passage se situe, et particulièrement dans le domaine théologique, la notion de "niveau de discours" ou de "type de signification", bref ce qu'on doit penser ou poser au préalable du type de discours qu'on mène. Car il s'agit après tout de parler de quelquechose qui n'existe pas et on doit faire semblant de faire croire qu'on le considère réel. Ce type de culot devrait s'accompagner de périphrases incessantes et il faut donc pour les éviter se "situer" comme on dit. Bon, le moyen âge reconnaissait 4 types de sens aux écritures (on va droit au but):

    - le sens littéral: ce qui est dit point final. La neige est blanche. Ce qui a lieu.

    - le sens allégorique: ce qu'on croit. L'imagé, l'invisible certain, le rêve.

    - le sens moral ou tropologique: ce qu'on doit faire. Le nécessaire, l'obligatoire.

    - le sens anagogique: ce qu'on peut espérer, le plus subtil, le plus tordu, le plus séduisant.

    C'est de Lubac qui mentionna que l'herméneutique chrétienne est inversée en ce que le christ n'ayant rien écrit, contrairement à Mahomet ou Mani, tous les écrits avant ou après lui à son propos mènent à lui... Pas mal non? Le christ ou l'apothéose grecque du verbe !

    Il faut savoir que Luhter lui même remettait en question cette quadripartition et ne retenait que le littéral et le tropologique.

    C'est bien Urs von Balthazar (ah le beau nom!) qui remit en vigueur avec enthousiasme les 4 sens en théologie: l'historique des écritures, le kérygmatique (la révélation), l'essentiel moral, et l'eschatologique. Toute théologie navigue entre toutes ces approches, et cela fait du théologique le domaine d'expression le plus riche, le plus ambigu et le plus complexe de tous. Quelle poésie peut passer ainsi de l'évocation nécessaire de la fin du monde à ce qui explique le sourire donné à un mendiant ?

    Partie donc passionnante et essentielle du savoir, elle a bien sur de multiples formes et on a lu, souffé (1). On a là une description d'un problème théologique particulier, le caractère sacrificiel de la mort du Christ, sujet hautement intéressant par ailleurs, qui montre la nature de cet art magnifique, tout d'intelligence, de culot et d'indépendance d'esprit. L' auteur de la théorie est un maitre, un monstre, un très habile homme. Ce dont il parle est parfaitement clair, et parfaitement distinct de tout ce qu'on peut lire ou comprendre de la religion chrétienne dans le tout venant. Serait il un martien ? Serait il un dissident ? Oui et non sans doute. En tous cas ce dont il parle apparait à mon catholicisme traditionnel et familial, répudié assez tôt, comme absolument nouveau et constitue une sorte de découverte, même si finalement, le coup soit raté, on verra pourquoi. L'intelligence ne fait pas tout et les mauvaises habitudes se reprennent vite, elles servent de prix à payer pour des lumières qui ne peuvent pas rayonner trop longtemps, c'est sans doute l'explication.

    Le péché

    On commence par une splendide définition du péché, analysé comme distingué entre péché contre Dieu et péché contre les hommes, la seule chose intéressante étant bien sur le péché contre Dieu, l'autre n'étant que tripotage de gamins dans l'ombre des confessionnaux, tripotage spirituel cela va sans dire, sachant que le vrai (dont je ne fus jamais victime, je tiens à le dire) n'est qu'un phénomène de même nature. Cette distinction essentielle est au coeur de ce qui fait aujourd'hui de la belle théologie un art oublié, au même titre que la peinture de patte de poulet: Dieu étant mort pour la modernité, son absence est doublée: non seulement invisible, ce dont les gens s'étaient dans un premier temps assez plaint, le sens même, la signification, la présence de la chose a aujourd'hui en plus disparu et cela de manière complète. Qui se soucie du fait qu'on puisse "offenser" un être qui non seulement n'existe pas, mais n'a en fait jamais existé au point d'être absolument privé de toute espèce de possibilité d'être offensé. Dieu n'existe pas au point qu'on ignore absolument jusqu'à la possibilité même qu'il puisse avoir les affects qu'on accorde aux personnes. Dieu n'est plus humain, du tout.

    Et bien cela, qui s'appelle l'incroyance, l'incrédulité, EST le péché et c'est ce qui fonde toute la question de la rédemption, du rachat, du salut, du pardon, fondement du christianisme et de l'énergie qu'il a manifesté au cours des siècles. C'est ce qu'explique le texte en question, et de manière détaillée. Tout cela est ainsi et donc, absolument et complètement hors d'atteinte cognitivement pour la modernité présente.

    La caractéristique de cette ignorance est précisément la distinction entre les deux péchés: exclusivement orienté vers la souffrance des petits chtis mineurs obligés de marner dans leur mines avant même l'âge de raison, le reproche qu'on se fait d'avoir laissé le capitalisme faire cette horreur là suffit à nous remplir d'une angoisse absolument différente de celle qu'on évoquait plus haut.

    La perception de cette différence d'appréciation entre les époques ou entre les états du monde me remplit d'une surprise et d'un émerveillement extraordinaire: le jour et la nuit !

    Ce qu'il en reste

    D'abord pour les chrétiens d'aujourd'hui et y compris l'auteur du texte sans doute, la question de Dieu ne se pose pas, il existe bien sur et tout semble bien se passer. A part que nous sommes à l'époque moderne et que les significations sont les même partout: même pour les croyants d'aujourd'hui, Dieu n'ESTPAS. Qui des chrétiens se reproche son incrédulité, sinon sous la forme d'une faiblesse passagère, semblable à l'oubli de bien trier ses ordures, péché contre la planète ? Hanté par la damnation éternelle ce qui est un état pire que toutes les morts et toutes les maladies, le croyant d'hier se maudissait de ne pas croire et implorait Dieu en pleurant de lui donner la force de vraiment espérer et croire en lui. Le salut était plus que vital: une angoisse, un souci. Du moins chez ceux, et ils étaient encore assez nombreux, qui éprouvaient vraiment cela. Les autres s'en foutaient, bien sur et ils étaient très nombreux. Mais tout le social de leurs époques, toutes les représentations, tous les soucis de l'organisation et du gouvernement des hommes tournaient autour du problème.

    Dégénéré chez les pauvres et les idiots dont la peur était celle des démons, elles se transmutait en peur de bien pire au sommet de la hiérarchies des savoirs et des aspirations: l'incrédule devenait non humain, incapable de vivre et d'aimer et aussi d'être aimé par Dieu, c'est à dire par le monde, par le destin et par les autres humains. Tout l'édifice de ce qui fait tenir les individus, les sociétés et le monde lui même tenait à ces conceptions. Un seul point fixe, une seule réalité symbolique et symbolisée: le divin, vers lequel tout se tournait. L'objet, l'objectif, n'était pas le social, l'humain mais bien Dieu en tant que tel. Tout le reste, le social, l'humain n'était qu'à la traine, secondaire et à plaindre, voire à punir; en tout cas souffrant bien sur, et par sa faute, et voué à la ruine s'il oubliait son devoir. L'exact contraire du grand renversement Nietzschéen dont on ne finit pas de célébrer la victoire...

    Toute description des religions et du religieux qui se situe hors de cette passion, de cette angoisse n'est qu'un anachronisme ou une mécompréhension sinistre. Tout ce qui reste, autour des réflexes, des sentiments sous terrains et inavoués des expressions publiques cachées et  réexprimées de toutes les manières possibles ressort encore de cela et l'objet G est donc bien toujours là en fait, sous la forme formelle de cette chose qui motiva avec les grandes religions du passé bien des créativités. Toujours là? Certes, mais sa présence mise en scène sous la forme de la grande vision chrétienne a totalement disparu.

    Au point que la soufflante et brillantissime tentative d'explication du génial théologien anti sacrificiel tombe à l'eau: en voulant distraire de la vision aujourd'hui générale du péché et qui ne ressort du sort des chtis miséreux, il se met dangereusement (et génialement) à l'écart: en voulant rendre compréhensible ce qui ne l'est pas, ce qui ne peut pas l'être, il se détruit lui même. Un peu ce que je fais, dans mes suicides intellectuels extrémistes: l'incompréhensible est toujours rejeté et d'autant plus violemment qu'il est en plus inacceptable. Un peu ce qui est arrivé au Christ lui même, d'ailleurs, et me voilà parti dans un fantasme bien baroque.

    En plus, le but de tout le texte est d'exprimer et de rendre possible une théologie chrétienne non sacrificielle! Tout ça pour ça ! Autant dire que le pauvre monsieur va se faire déchirer en morceaux et bouffer vivant à la Girard de la meilleure des manières. Alors que tout l'occident n'en finit pas de terminer son christianisme avec l'image de la pauvre victime morte pour nous, ce qui justifie bien sur l'aide aux migrants, lui rappeler tranquillement qu'on en a rien à foutre des pauvres et que notre angoisse religieuse ne peut en rien être apaisée par des actions humanitaires, exact équivalent des pharisaïsmes dénoncés "à l'époque", inutiles et d'ailleurs impossibles solutions à ce qui n'ESTPAS un problème technique (trier ses ordures ou faire du tourisme humanitaire) est un suicide.

    D'où toute la fin du texte, remplie de l'incompréhensible salmigondis pseudo chrétien imbouffable dont l'objet est de noyer un poisson découvert tout de même brièvement, tout palpitant hors de son océan avant ce qui l'attend.

    Revenons au péché: l'incrédulité empêche Dieu d'accomplir son projet historique envers l'humanité (l'être libre crée à son image etc), il est de plus "originel" (une sorte d'allusion est faite à cette théorisation là) et donc interprète la malédiction envers l'humain, dont celui ci doit être sauvé. Le salut c'est ça, merci de la définition...

    A partir de là, la rédemption, le rachat mené par Dieu de son peuple perdu est assez logique en fait. On passera sur l'interprétation du rachat auprès de Satan avec comme prix le fils bien aimé lynché à mort, mais l'idée est là et il faut des prodiges d'habileté oratoire pour s'orienter dans le dédale. Deux mille ans de délires variés, toutes les créations littéraires, tous les rêves fous, tous les illuminés sont à la peine sur le sujet...

    Un point assez fort, qu'il faut noter c'est la trinité: le Christ EST Dieu, et donc c'est bien Dieu qui est sur la croix. Ce simple rappel en fait assez moderne (quoique Luther insistait déjà là dessus) devrait suffire, et le théologien retort nous ressort Nicée: Arius avait tort de séparer avec horreur Dieu et son fils (Dieu ne pouvant pas souffrir, bien sur), cela fait justice du sacrifice. Quel Dieu serait assez crétin pour se sacrifier lui même à lui même ?

    Victime de cette conception absurde qui a soulevé le coeur et la raison de tous les athées depuis des siècles, l'église catholique et le christianisme se devait soit de nous prouver que cela fonctionnait (ils nous ont prouvé le contraire) soit changer de conception, c'est l'effort du théologien, mais hélas c'est TROP TARD.

    On se termine pourtant par une théologie splendide, qui évoque clairement le caractère humain de Jésus: il a lui même la foi, et représente ainsi la foi que devrait avoir l'incroyant qu'il vient sauver: une foi courageuse pour le moins et qui va jusqu'au bout. En cela il est bien plus "fort" qu'Adam lui même et ne trahit pas, lui. De quoi avoir foi en lui, en fait en SA foi. Le noeud coulant de cette réthorique est admirable, je vous l'avais dit, et même tout à fait géniale.

    Pour conclure, il faut dire que la rhétorique antisacrificielle, frappée ici de la modernité, du bon sens et de l'habileté ne peut que susciter l'approbation voire l'enthousiasme, face à, présent dans le même ouvrage, un soutien ouvert et théorisé envers les multiples expressions "positives" du sacrifice qu'on a pu inventer (2) . Le "don" de Mauss en est une forme par exemple, mais Levi Strauss n'est pas en reste: une même structure (...) derrière tout cela: l'échange sacrificiel est constitutif de signification symbolique.

    On notera ici qu'une explication de cet ordre est très technique, et en fait scientiste: un mécanisme (il y a en fait plusieurs, un par auteur) est systématiquement exposé en détails. Quand on parle de la théologie comme d'une mythologie, on peut dire qu'il y en a d'autres... Point d'attachement à ce qu'EST le symbolique, simplement le détail de ses rouages, régi par une immanence d'origine indéterminée, mais qui n'en est pas moins rigoureuse. Quand de plus on vous structuralise les échanges entre un dieu et un homme structuralisés, alors là l'affect humain disparait totalement: la grandiose compréhension toute de science "humaine", quoi. Le ridicule de cette abstraction sans nuances ni précautions de langage est patent.

    Girard avec sa belle théorie avait le mérite d'être grandiose: tout en faisant de ce qu'il décrit l'essence du signifiant (l'invention du sacrifice invente le langage avec le symbolisme) il met en oeuvre les vraies passions humaines, toutes en férocité et au combien. Cela le rend humain (du moins c'est mon point de vue). Au passage, il est frappant de voir les contresens que les gens font de Girard, qui confondent les deux dénonciations: celle de la foule déchainée et celle du remède au déchainement, de natures opposées et complémentaires et qui ne sont identifiées que dans un second temps. Qui a dit que Girard est complexe ?

    En tout cas, une chose est sure, malgré tout: en bon moderne, Girard a oublié Dieu et n'en fait qu'un épiphénomène. A ce titre, et à ce titre là seulement, il peut être considéré insuffisant, ou critiquable. Et puis il y a le Girard vieillissant qui reconnait une utilité au sacrifice, tout comme le monde entier finalement, ou presque. Le mitigé raisonnable d'ailleurs va même jusqu'à tout neutraliser et accepter simultanément au nom du mystère nécessaire la totalité des interprétations au titre de la diversité du monde. La chose s'éloigne dans le temps comme une voile au loin, ne laissant que le vaisseau commun, l'objet G disponible de tous les jours, dont la fadeur est extrême et le mépris à son égard, voir le dégout, voir la haine, grandissant.

    Les théologiens allemands

    La thèse sur Luther examinée récemment (3), for riche, aborde aussi des théologiens modernes, aux souffles conséquents, tous allemands aux jeunesses hitlériennes à la grande époque (comme un pape récent) et il faut le dire doté de visions et de discours tout à fait profonds, et qui font honneur à leur science. Le point important est que ces théologies font partie des élaborations menées quand à la définition du destin et de l'histoire de l'homme: des positions anthropologiques, dérivées des conceptions chrétiennes.

    Tout commença avec l'"humanitas" stoïcien, élaboration autour d'une notion respectable de l'humain. Mais il y avait aussi la "nature commune" aux grecs et aux barbares, reconnue par les sophistes. De toutes part, donc on cherche alors en fait à produire une définition de l'homme, sous Dieu. La science de Dieu devient science de l'homme... 

    L'homme, l'anthropos de l'anthropologie, est défini étymologiquement par Socrate comme celui qui contemple ce qu'il voit: 

    "C’est donc avec raison qu’on a tiré le nom d’homme de cette faculté qui lui appartient exclusivement entre tous les animaux, de savoir contempler ce qu’il voit, ἀναθρῶν ἃ ὅπωπε." (Cratyle).

    A partir de là... 

    Pannenberg

    Pannenberg fait de la christologie une anthropologie et fixe un destin à l'homme. Pas mal. On y parle de la connaissance "naturelle" que l'homme a de Dieu et donc de la théologie "naturelle" qui en découlerait, naturellement bien sur. Le destin humain est de vivre AVEC Dieu et tout découle de cela, dignité, respect et morale. L'éloignement de Dieu, englobant le péché traditionnel est donc la "misère", "aliénation". Nous y voilà de ce qui concerne la modernité, donc. De fait, c'est bien la disparition progressive de la notion de péché originel par refus moderne de se voir imputer une faute non commise personnellement qui est remarquée et théorisée. Par contre, dés l'origine, le péché est bien "éloignement" de Dieu, causé par une puissance à l'intérieur de l'homme ou bien par l'homme lui même en responsabilité.

    Personnellement, cette disparition d'une caractéristique anthropologique fondamentale, de nature mythologique, par ailleurs, me semble ressortir de la disparition du divin, tout simplement: si tout ce que l'homme a à se reprocher, c'est de ne pas être gentil avec ses semblables, et bien c'est qu'il n'a vraiment pas besoin de Dieu. Marque de l'affaiblissement humanitaire, et donc de l'abandon de la défense de sa propre famille ou tribu au profilt d'impératifs religieux dévoyés, cette religion là mérite vraiment d'être abandonnée...

    Moltmann

    Moltmann est l'auteur du "Dieu Crucifié". Théologien écolo et féministe ultra moderne, pasteur Luthérien, il porte l'espérance, et décrit la gloire de Dieu et celle de l'homme en Dieu. Tout un programme. L'Espérance c'est bien sur Ernst Bloch (le principe espérance). Et puis le relationnel dans la lignée de Martin Buber ("Le Je et le Tu").

    La création est arbitraire et gratuite de la part de Dieu et il faut s'en réjouir, et l'homme est sacerdotal, sommet de la création, en fait imago mundi plutôt que imago dei, même s'il doit être le lieutenant de Dieu sur terre. Plus exactement on se retrouve avec les deux degrés de l'identité humaine semblable à Dieu par nature, mais perdant par le péché la fameuse image sous la forme de la similitude seulement. Moltmann reste luthérien strict et considère l'image comme inaltérable, ce qui permet au péché d'être total sans problèmes, compatible avec le maintien de l'image. Par contre, le péché originel étant un mythe, il n'y a de péché que d'action et il y a une victime et un coupable. Il se déclare critique de la culpabilité collective des théologies de la croix.

    Ainsi il faudrait ajouter à la faute première le meurtre d'Abel.

    Rahner

    Karl Rahner est un catholique, il gère un tournant "anthropocentrique" de la théologie en identifiant trinité immanente et trinité révélée (pas mal la synthèse non?). Il pense une connaissance "transcendantale" de Dieu qui se manifeste en silence: une sorte de mysticisme jésuite, donc.

    L'expression "transcendantal" se rapproche d'"essentiel" (une notion hégélienne parait il ), et caractérise ce qui est la possibilité pour l'homme d'approcher Dieu. Le transcendantal détermine l'existence sans en assurer les conditions d'existence, l'humain au delà de la culture et de l'histoire. Le contact de tout homme avec Dieu a lieu, donc, au moins au niveau transcendantal.

    Idée assez "jésuite" (rationnelle et convainquante, mais basée sur un présupposé soigneusement recouvert de fumée), cette capacité réalisatrice et donc réalisante est typique de cette génération de théologiens DEJA convaincu par Dieu et qui pensent qu'une simple présentation convaincra les crétins convaincus du contraire par la génération précédente, sans doute trop "tue l'amour". C'est bien sur hélas trop tard, et l'objet G leur a échappé, à force de vouloir le faire réel. Pardon de la sortie.

    En étant moins sévère, l'idée est tout de même peu ou prou celle d'une base anthropologique au contact religieux intelligible, chose dont on est en fait d'accord sur le principe, et dont les manifestations non conscientes sont légion. Vouloir la récupérer au bénéfice d'une religion construite, bien réfléchie aux grandes époques, quand c'était, pardon de la position, "facile" est de bonne guerre, c'est tout l'enjeu de la "connaissance transcendantale" de Dieu de Rahner.

    Par contre bien sur vouloir passer du transcendantal au transcendant et hop, est évidemment une manip. Au passage, l'identification de l'accés au transcendantal et de l'humanité, de la liberté et de la responsabilité et bien vu auss: l'accés au divin c'est l'accés à l'humanité tout simplement, autre grande thèse. Est ce la justification par la bande de l'objet G ?

    Le débat est d'importance et se trouve piégeux car destructeur de la focalisation et péché suprême (l'incroyance, on se doit de le rappeller). On le résoudra en disant que bien sur toutes ces notions de liberté etc ne peuvent qu'émerger d'une réflexion sur ce qu'il peut bien être laissé d'autonomie au contemplateur effrayé de la nature globale. L'être primordial l'est et le reste, l'humanité n'est qu'une construction.

    Au sujet de la liberté, justement, Rahner l'exprime comme limitée (bien sur, on connait le thème) à la contemplation transcendantale du Dieu infini. Se limiter à l'infini est plaisant, et frappe l'esprit: encore une habileté, en fait.

    Une autre conception saillante est la distinction radicale entre Homme et Dieu, le rapport entre les deux étant d'autonomie et de dépendance. Merveilleuse conception (tu parles !) contradictoire bien sur et typique encore d'un sentiment vécu qu'on veut communiquer, car il n'y a que le personnel, l'intérieur que l'on peut oser livrer comme vrai et faux à la fois. Une sorte de périphrase...

    La distinction radicale entre homme et dieu pose problème toutefois, car après tout, Jésus le fils de Dieu est bien un homme comme quoi la distinction n'est pas si radicale. Que l'on puisse faire fi de la promesse de tous se retrouver dans une communauté divine devenu dieux tous et tous différents me parait un peu saumatre: la nouvelle théologie ne tient pas les promesses de l'ancienne...

    Pour en rajouter une couche, on pense l'inversion de la relation de culpabilité: victime, le monde s'en prend à Dieu; pour conserver la l'homme comme menacé par la faute, Rahner introduit la liberté.

    Il pense aussi un péché "originel" non transmissible et sous une forme "analogique": il est originaire de la liberté et de l'humanité et se présente comme un refus de l'autocommunication de Dieu.

    Bon, tout cela se ressemble et semble un afadissement, causé par une évolution de l'homme perçu comme moderne et en fait devenu indifférent à la menace de la damnation, qui avait donc du bon, du moins de ce point de vue.

    Barth

    Protestant et suisse, Barth introduit après la guerre de 14 une théologie "dialectique" qui réforme la théologie "naturelle" d'Aquin. C'est la théologie de la parole de Dieu, par opposition à l'intellectualisme médiéval trop raisonneur. Barth introduit ainsi un renouveau d'une pensée de Dieu comme absolument tranthéscendant: on en revient donc aux fondamentaux...

    On en vient alors à sa fameuse "interprétation" de l'épitre aux Romains, celle ou saint Paul parle du salut, justement.

    On y trouve le fameux "le chritianisme n'est pas une éthique", bien senti, et qui porte (à mon avis, c'est ma grande découverte) l'essentiel de la prédication luthérienne: le refus des oeuvres va jusqu'au refus de la sanctification du prochain, qu'on peut assimiler à l'éros. Quelle meilleure dénonciation du vatican impie: le pape aimerait donc tous les hommes, les grands comme le petits ? (Celle là aussi, elle est bonne). Le concept de prochain devient alors "tropologiquement" devient alors l'amour dans l'homme de ce qu'il n'est pas en fait: porteur du Christ. Belle inversion, et beau sens, tropologique, justement, à donner aux écritures.

    Il faut mentionner bien sur la querelle "analogia entis" (Pzrywara) contre "analogia fideis" (Barth). En gros, Pzrywara veut associer philosophie et théologie au point de faire de celle-ci une métaphysique, voir LA métaphysique. Barth est très violemment opposé à cela.

    Bien sur l'épitre aux Romains, c'est le grand truc de Calvin et de la, parlons en, prédestination. Est elle incrite dans la lettre de Paul?

    On commencera par distinguer tradition "réformée" (Calvin) et tradition luthérienne et donc "prédestination" à "justfication par la foi".

    La prédestination de Calvin est double (à la damnation ET au salut):

    Nous appelons Predestination le conseil éternel de Dieu, par lequel il a déterminé
    ce qu’il vouloit faire d’un chascun homme. Car il ne les crée pas tous en pareille con-
    dition, mais ordonne les uns à vie éternelle, les autres à éternelle damnation. Ainsi
    selon la fin à laquelle est créé l’homme, nous disons qu’il est prédestiné à mort ou
    à vie. (Calvin 1541 : 62)

    Pour savoir si on est élu, et bien c'est quand on vit l'expérience de l'appel, et Calvin met l'accent sur le salut plus que la damnation...

    C'est 10-13 de Rm 9 qui justifie la doctrine de la prédestination, d'après Calvin. Dieu choisit entre Jacob et Esau sans considérer leurs mérites. Et puis il y a Rm 9, 17 qui parle du pharaon, suscité pour permettre à Dieu de montrer sa gloire.

    L'interprétation de Barth est  géniale: le ET remplace le OU : nous sommes SIMULTANEMENT prédestinés à la damnation et au salut. Ainsi, c'est plutôt le concept d'élection qu'il faut considérer, et avec la mise en présence du Christ. C'est le salut pour tous et pour toutes, en fait !

    Balthazar

    Balthazar est un lascar brillant à la vie compliquée; il remit en vigueur le débat sur l'apocatastase, dont il faut parler. Condamnée avec les anabaptistes par la confession d'Augsburg, la doctrine du retour de tout dans son état d'origine à la fin des temps, dont on déduit un coupable possible salut universel quoiqu'il arrive a continuer à séduire et à être pensée. Tu parles: c'est aujourd'hui l'opinion commune, la notion de culpabilité n'étant appliquée qu'aux homophobes, et encore, il ne sont pas humains. Une pensée moderne donc. Balthazar exprime la question sous la forme de l'évocation d'un enfer qui serait "vide", ce qui un théologoumène bien tentant. On est là, du point de vue théologique, dans une sorte de cul de sac, car prendre position sur la question c'est en quelquesorte se substituer au jugement divin et la connaissance certaine a des limites, Dieu jouant pour la théologie le rôle de la chose en soi chez les Kantiens (qu'est ce qu'on rigole).

    Balthazar est par ailleurs un monstre de productivité polygraphe, par ailleurs musicien.

    La fin de l'église

    Alors que s'achève sous nos yeux, et cela complètement, le pouvoir immense du christianisme institutionnel qui sut résister à toutes les réformes, à toutes les mystiques et à tout le reste, sa mort ne venant que d'un désintérêt patent qui s'accentue au fil des pédophiles, des homosexuels partouzards du vatican et de la volonté de faire venir les africains en europe qui pour faire la messe, il nous faut des prêtres, qui pour violer nos femmes, c'est interdit aux blancs; alors que tout cela s'achève, il faut bien le dire peu après avoir abattu (parait-il) l'impie communisme, et que d'ailleurs le protestantisme n'est pas mieux loti en terme d'intérêt que le catholicisme, malgré tous ses avantages, et bien il nous reste toute cette magnifique culture dont les humbles enfants de coeur, dont votre serviteur, ne peut, sans les comprendre vraiment, médiocrité oblige, que sonner les clochettes.

     

     

    (1) https://books.openedition.org/pusl/9939

    (2) https://books.openedition.org/pusl/9906

    (3) http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2019/08/20/les-lutheriens-6171008.html

    (4) https://www.nrt.be/docs/articles/1986/108-6/349-La+Lettre+aux+Romains+de+K.+Barth+et+les+quatre+sens+de+l%27%C3%89criture.pdf

    (5) la fameuse épitre aux Romains: https://www.aelf.org/bible/Rm/9

  • Les luthériens

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  • Les provinciales

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