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FrancoisCarmignola - Page 10

  • Les propensions

    Les spéculations sur le réel et ce qui le caractérise ne sont pas si nombreuses et on doit admettre qu'il n'y a que 3 théories.

    D'abord la puissance/acte, aristotélicienne et dont nous rebat le Moyen Âge et les adversaires des "NON A", les ennemis de la sémantique générale et autres contempteurs de Gilbert Gosseyn.

    Ensuite l'atomisme qui identifie le mouvement à un mouvement élémentaire de matière.

    Puis le propensionnisme, deuxième grande théorie de Karl Popper, et qui en gros soutient une méthode moderne sur le sujet, celle que Claudine Tiercelin défend avec ses "dispositions", forme réaliste (et oui) de description ultime du monde...

    Note: on dit propensionnisme et non pas "propentionnisme" qui n'a AUCUNE référence sur Google...

    Mais d'abord les probabilités

    En (1) sont exposées les différentes interprétations philosophiques de la probabilité. Tout d'abord la fréquentiste, finie ou infinie, qui achoppe sur l'interprétation des évènements singuliers, la probabilité que Fillon soit élu président n'était pas nulle... 

    L'interprétation propensionniste consiste à considérer le réel comme tendancieux et à considérer la probabilité comme mesure de la tendance. La probabilité quantique est particulièrement bien adaptée à cette interprétation, mais cela ne va pas sans difficultés, dont notamment l'apparente impossibilité d'interpréter les probabilités conditionnelles, et aussi l'absence de raisons pour que les lois du calcul probabiliste soit vérifiées...

    On en vient alors à l'interprétation Bayesienne, la (trop) bien connue. Elle a comme mérite d'être prouvée conforme au calcul des probabilités grâce au pari dit "hollandais" qui garantit une perte d'argent absurde si on viole les fameuses lois... La validité du calcul basée sur la croyance est alors "pragmatiquement" assurée... Par contre, on ne voit pas bien le rapport entre croyances et probabilités quantiques.

    Cela étant, il existe une interprétation "objective" du bayesianisme , qui rend les rationnels ses acteurs en utilisant une maximisation de l'entropie pour établir ses choix.

    On en vient alors au propensionnisme, et c'est encore un coup de Popper.

    Karl (Raidmund) Popper est AUSSI l'auteur d'une théorie interprétant les probabilités comme des mesures de dispositions particulières, les propensions, entités méta-physiques qu'il compare aux forces newtoniennes et qui, éléments de la réalité, justifient à un certain degré l'apparition d'évènements particuliers, mais pas seulement.

    Mieux que les forces, les propensions plus réelles que le vrai, sont l'équivalent en générique des "potentialités" d'Aristote qui se transforment en "action". Cette vision du potentiel au sens général fait de Popper un inventeur de métaphysique, les propensions sont "méta-physiques" et réelles.

    On plaisantera grassement sur le côté masculiniste du mot "propension", opposé au mot "disposition" dont le négatif indisposant doit ravir les philosophes de sexe féminin ou pas. Passons.

     

    Et la métaphysique.

    Là on est chez Leibnitz : le possible cherche à s'accomplir, c'est une sorte d'élan vital généralisé, et c'est la théorie de l'Action qui en plus cherche l'économie... Le propensionnisme est un dynamisme.

     

    Et la Chine

    La propension c'est le "shi" , ce qui fait advenir... François Julien le traduit par "propension". C'est la tactique guerrière par excellence qui consiste à s'assurer l'avantage dans tous les domaines AVANT de déclencher le combat...

    Et les stats encore

    Un aspect du conflit entre méthodes d'exploration du vrai et du tangible, du moins dans le monde médical oppose partisans des études observationnelles et des études randomisées voire en plus en double aveugle, permettant d'éviter tous les biais. Si l'on passe sur l'absolue nécessité d'éviter tout effet placebo (celui-ci tellement vrai et archivérifié étant le médicament le plus efficace de tous permettant de soigner la maladie de "rien", la plus répandue de toute), l'observationnel se heurte au problème des catégories de malades forcément représentés différemment entre les groupes témoins et les groupes soignés.

    Comment décider donc du résultat ? En compensant groupe par groupe. Et cela s'estime globalement avec un "score de propension", qui permet de rendre l'observationnel aussi puissant que l'aveugle.Quand on pense que l'élite du scientisme s'est déchainé contre Raoult qui leur crachait à la gueule à raison que sacrifier des malades mourants et implorants sur l'autel de l'expérimentation avec rats et souris n'était pas éthique...

     

    (1) http://mikael.cozic.free.fr/interpreterproba.pdf

     

    (2) https://www.centre-cournot.org/img/pdf/prisme_fr/Prisme%20N%c2%b024%20Septembre%202012%20(489.1%20KiB).pdf

    (3) les cindyniques http://www.ifrei.org/tiki-index.php?page=Cindyniques

    (4) La thèse d'Isabelle Drouet

    (5) Le score de propension : https://academic.oup.com/biomet/article/70/1/41/240879

    https://www.erudit.org/fr/revues/mee/2014-v37-n2-mee02443/1035914ar/

  • Les pompes à chaleur

    Pomper la chaleur est mystérieux, voire bizarre. Pourtant ça le fait et la magie de la chose reste relative.

    Les canadiens l'appellent la "thermopompe", ça fait moins bien je trouve.

    En gros, on a un fluide spécial, c'est ça le truc, qui passe de gaz à liquide, puis de liquide à gaz en captant de la chaleur, c'est ça le truc. Ce fluide est du CFC ou HFC (chloro  ou du hydro fluoro carbure). R407, R410A, R417A (1) ou le R32.

    En gros, après avoir capté la chaleur en devenant un gaz, il est compressé par un moteur électrique pour servir de gaz ultra chaud, qu'on peut ensuite liquéfier dans un condenseur pour aller chauffer les radiateurs de la maison. Le liquide refroidi en mouvement va alors vers le condenseur se faire chauffer, à l'extérieur (c'est ça la magie). En fait le point d'ébullition de ce liquide spécial est TRES bas, c'est ça le truc. D'autre part, lors de sa compression, il chauffe beaucoup, d'où son étonnante (voire magique) capacité à chauffer à mort lors de sa condensation, elle aussi particulière...

    Pour mieux comprendre, on doit considérer que le liquide (après condensation) reste sous haute pression. Il est alors détendu (en passant par des petits orifices) et se trouve alors soumis à une baisse de pression brutale qui va le vaporiser partiellement et le refroidir brutalement ce qui le rend apte à refroidir l'extérieur et donc à capter sa chaleur en se vaporisant. Le cycle recommence alors, et il faut une pompe pour faire circuler tout ça. La pompe et le compreseur utilisent un moteur électrique.

    La propention à chauffer globalement le climat d'un FC (le GWP, Global Warming Power) permet de comparer les fluides. Le R410A est à 2090 alors que le R32 est à 675, y a pas photo.

     

    On décrit ici la pompe air-eau, la plus commercialisée. Les pompes air-air et géothermique, c'est autre chose, tout en étant pareil...

    (1) http://www.chaleur.net/qu-est-ce-qu-une-pac/fonctionnement/fluide-frigorigene.php

  • Les équations

    La question à deux balles, "pourquoi des nombres complexes dans la mécanique quantique ? " a des réponses variées toutes plus intelligentes les unes que les autres. 

    Disons que l'état quantique est une onde qui varie dans le temps, c'est à dire que la solution de l'équation d'onde se décrit comme la variation de DEUX nombres. En réalité il y a DEUX équations avec les solutions de l'une qui dépendent des solutions de l'autre... Représenter cela sous la forme de coefficients complexes associant deux nombres est juste une commodité. 

    On peut dire aussi que ce qui varie dans le temps c'est une superposition d'intensités qui s'ajoutent en tenant compte de la phase. On a donc des effets d'interférences.

    Notons bien que ces variations ont lieu sur chaque axe de la décomposition du système quantique. 

    En résumé, on a un espace d'Etats comme un espace vectoriel à N dimensions, N étant le nombre de valeurs possibles , possiblement infini,  et à coefficients complexes. Un espace de Hilbert, quoi... 

    Note: un espace de Hilbert peut être sur corps réel et complexe et de dimension possiblement infini, contrairement à l'espace Hermitien sur complexe seulement et de dimension finie. 

    La mesure des vitesses et des positions se fait sur un espace de dimension infinie bien sur, le spin et la polarisation pouvant se satisfaire de l'hermitien... 

     

     

    (1) la discussion https://physics.stackexchange.com/questions/32422/qm-without-complex-numbers

    (2) des considérations hostiles aux complexes: http://www.workinginuncertainty.co.uk/imaginary.pdf

  • Les illusions

    Tous vaccinés

    "couverture" est la couverture vaccinale. 30 % en France en Juillet 2021 
    La contamination est égale à 1% de la population totale... 

    L'inefficacité du vaccin est "ineff" = 1 - efficacité. 
    La proportion de vaccinés parmi les contaminés est :  couverture * ineff * contamination / contamination, soit : 

    prop = couverture * ineff 

    L'inefficacité du vaccin est soit disant de 10%. La proportion de contaminés sera donc: 3 % 

    En fait, la proportion de contaminés parmi les vaccinés est de 30 %  (impossible de faire plus bien que parait-il la moitié des contaminés seraient vaccinés, ce qui impliquerait que le vaccin DONNE la maladie....). Donc l'inefficacité du vaccin est de 100% et donc son efficacité est NULLE.

    Qui suis-je ? Un anti vaxx vicieux ou au contraire un vax désespéré ? 

    En parlant de désespoir, plus de resto sans passe sanitaire... Le nombre de morts par jour et par millions d'habitants est de 0.3 pour la Grande Bretagne et 0.6 pour la France soit pour la valeur de référence 1 , 1*365*66=25 000 morts sur un total de 600 000 morts par an...

    La folie de ces gens et de cette époque est complète. Vive la mort !

    Quelques sources d'informations mystérieuses, dissidentes et ignorées, affirment au nom du bon sens, dans le silence complet des grands espaces blancs, certaines contre-vérités complotistes (1). Les citer c'est se condamner. Vive la mort.

    Les comparaisons

    Une autre manière de voir est de compter non pas les formes graves, mais les formes ennuyeuses, par exemple, les covids longs ou les formes juste invalidantes. On estime que la moitié des contaminés n'a absolument aucun symptôme et qu'il y aurait 20% de covids dits "longs". Si l'on compte que la France a eu en tout entre 50 et 100 K contaminés par millions d'habitants soit environ 4 Millions de contaminés depuis le début, on peut estimer le nombre de malades embêtants du covid à 25*66*20/100 = 300 000 covids longs...

    Le nombre de varicelles adultes par an est de 60 000... A un facteur 4 prés on est dans la zone, et la varicelle silencieuse est embêtante pour les adultes, sa vaccination n'est pas obligatoire et personne n'en parle. Encore une fois, la gravité de l'épidémie ne justifie pas l'hystérie qui a saisi le monde, à part la Chine, qui elle se prépare à dominer ce monde pourri par un dictature équivalente, mais elle non suicidaire. 

    La mortalité

    Dans un article censuré par Mediapart, Laurent Muchielli, qui par ailleurs passe son temps à minimiser l'impact et l'augmentation des vols de sacs à main dans les lieux publics, alerte l'opinion (1). 

    Les vaccins auraient fait 1000 morts en 6 mois, d'après les études publiées de pharmaco vigilance...

    Cela nous fait avec 50% de la population vaccinée, 2000/33 = 60 morts par an et par million de français, ce qui se compare aux 300 morts du covid par an et par million dû à la référence de 1 citée plus haut et qui est le niveau actuel de mortalité covid.

    1000 est le nombre d'homicides par an que Muchielli considère stable par ailleurs, 10% de la mortalité covid. 

    On comprend que Muchielli se fasse censurer, c'est gênant, comme si le risque covid était "grossi" par rapport au risque de son remède, qui reste inférieur. Il est par contre possible que le rapport risque/bénéfice soit nettement moins favorable pour les enfants et cela devrait être précisé. 

    Mais Macron le buveur de sang ne le veut pas. Déguisé en gamin il glose. 

    Le jugement global

    Alors que totalement vaccinée la population d'Israël se voit imposer un pass sanitaire du feu de dieu, on réalise que l'"efficacité" du vaccin, quoiqu’effective, est en fait relative: les cas graves sont en gros divisés par 3 et pas plus. 

    Contaminations, cas sévères embêtants et graves restent présent, simplement divisés par 3 par le vaccin. On notera que les chiffres français sont très différents: en période d'autoritarisme au sujet du pass sanitaire, la division est annoncée par dix (2).

    Sachant que le discours officiel au sujet du vaccin, hanté par les prébendiers au service de la gestion de perception mise en œuvre par les ensoutanés au pouvoir en absurdistan, est absolument erratique, débile, mensonger et pour tout dire absolument déconnant, on va jusqu'à ne pas compter les morts vaccinés du covid car non testés, et l'écart avec les mesures des humains israéliens et français sans doute radicalement autres médicalement n'est ni commenté ni mentionné. 

    Blanquer: la vaccination stoppe la contamination dans les écoles

    Castex: la vaccination empêche complètement la maladie

    Véran: la vaccination permettra d'éradiquer le virus

    Véran a eu de plus l'occasion d'évoquer à l'assemblée l'objectif de l'éradication du virus comme cela fut le cas pour la variole et la polyomélite (presque faite en fait) grâce au vaccin ET à l'"immunité collective". 

    Graal de l'épidémiologie (cette science modélisatrice, celle des menteurs et des corrompus ) l'immunité "co" est évidemment une chimère obscène que la présence de multiples épidémies différentes, chacune liée à un variant et chacune avec son pic qui l'identifie, rend dérisoire à un point infini. Le virus est grippal, saisonnier et récurrent et ne sera jamais maitrisé. Qu'à cela ne tienne ! Un sinistre expert, bafouillant, bavant et véhément l'annonce: le masque à vie est indispensable et tuera aussi la grippe ordinaire, la vaccination obligatoire fera partie du contrôle social à venir, à vie. 

    Exprimés avec véhémence et conviction en public, à la télévision et devant la représentation nationale, de telles vantardises absurdes, absolument  inexactes dans les termes déshonorent et ridiculisent les lamentables marionnettes menteuses, incompétentes ou tout simplement stupides qui nous servent de gestionnaires de la situation. 

    Au sommet, un gamin taré saisi par une crise (du stade anal sans doute) impose sa volonté en guise de château de sable de ses vacances. 

     

    (1) l'article republié: https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/la-vaccination-covid-lepreuve-des-faits-2eme-partie-une-mortalite-inedite

    (2) https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/les-vaccins-une-arme-particulierement-efficace-contre-les-formes-graves-du-covid-1338497

     

     

    (1) https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/240721/passe-sanitaire-les-ressorts-d-une-colere-etouffee

  • Les gauches

    A l'occasion d'un bien intéressant interview du très sincère Philippe Corcuff (1), on pourra se demander ce que veut dire "la gauche" et "être de gauche". 

    En tout cas, un connaisseur s'exprime sur la question, sa trajectoire du parti socialiste de Mitterand à l'anarchisme en passant par le NPA ayant un côté enthousiasmant. Il a dû en manger, de la gauche.  En tout cas il la définit : la conjonction de la critique sociale ET de la volonté d'émancipation, collective et individuelle. 

    Ainsi, depuis la volonté d'autonomie des Lumières au XVIIIème siècle, a maturé une critique sociale qui s'exprime au début du XXème et qui instaure le clivage. Le désir d'en finir (l'émancipation) de la cause de la domination (le capitalisme) fait envisager et vouloir une autre société, radicalement autre. Au point de permettre la "mélancolie gauche" cet espoir toujours présent, constitutif du caractère et qui fait l'homme de gauche éternel, mécontent du monde, et dont l'estime de soi tient à son désir du bien, futur du monde. 

    Commençons par les lumières, c'est Kant qui le dit: 

    "Sapere aude! Aie le courage de te servir de ton propre entendement! Telle est la devise des Lumières."
     
    puis:
    "J'ai traité l'aspect essentiel des lumières, à savoir la sortie de l'homme de l'état de tutelle où il se maintient par sa propre faute" .
     
    Et tout est dit les lumières,  c'est l'autonomie qu'on a déjà en principe mais qu'une tutelle servitude volontaire tient en bride. 
    Il est vrai que la question sociale était ignorée de l'époque des lumières... Alors qu'évidemment toute la liberté humaine au sens moderne vient de la pratique de cette autonomie, hors des servitudes sociales et institutionnelles qui maintenaient à tort les "états" sociaux dans leurs limites féodales, la question sociale, c'est-à-dire la servitude économique due à la hiérarchie des richesses, laissées en apparence intacte, semble entière.
    La question de la gauche y est donc entièrement: dans l'identification et la destruction du fameux "capitalisme" parangon de toute "domination", ou la seule dont apparemment on n'arrive pas à se défaire. 
    Le caractère paradigmatique de cette domination là a un côté magique: comme si toute la mélancolie gauche s'y enchantait pour toujours. Néo libérale ou éternelle la seule volonté de l'ignoble profit se trouve donc pour toujours, moralement indigne. 
     
    On remarquera que la grande aporie de cette lutte tient en son opposition à une "nature". Car après tout, ce profit, comme désir des choses et des moyens de les obtenir a un côté naturel, tout comme la sexualité et le désir de quitter son pays pour vivre mieux sur les terres du voisin envié. A part que les désirs sexuels et migratoires, tout aussi conquérants que le profit se trouvent renversés: il sont expression de la liberté et paf ! Nous voilà dans le libéral libertaire, le vrai progressisme, celui qui d'ailleurs prévaut aujourd'hui et étouffe la vraie gauche, prise en tenaille enfin. Noyée par les jaunes (on devrait dire les "noirs") la grande grève échoue sur le fil, contredite par la liberté du profit, du sexe et du voyage. 
     
    Cette belle théorie (le libéral libertarisme) étant celle de Michéa, celui-ci a donc viré à l'extrême droite, ou plus exactement à ce que Corcuff appelle, navré, le "confusionnisme", qui ne doit rien à un moine chinois, et tout au mélange des genres. 
    Ce mélange bien gênant est d'abord cause de perte du nord: ah que la vie était belle quand la direction était tenue, et les écarts faciles à détecter, il en reste le spécialiste, malgré son apparente honnêteté toute entière consacrée à détecter grâce à un flair indubitable qui dévie de la ligne droite, euh... gauche. Cet instinct consacré par les mystères les plus hauts, et les initiations  les plus secrètes est l'exclusif talent du monsieur, finalement. Ignorant de l'économie et de la philosophie, il s'acharne donc encore et toujours contre la domination éternelle qui empêche l'émancipation de autres, la sienne étant patente et il peut donc en juger, du moins je le suppose: il est fonctionnaire. 
     
    Puisqu'on en est aux émancipations, peut-être devrait on revenir aux définitions de ce qui les matérialise et qui ressort de la démocratie, organisation concrète qui les rend possible. 
    Cette nécessité de la "discipline" collective est décrite par Ghelen (3) avec son principe de "délestage": soumis au langage, l'homme néotène a besoin d'un environnement de filtrage de la foultitude de signaux générés par le langage interne et externe dans lequel il est plongé. On retrouve ici, la nécessité logique, pour définir l'humain, du collectif qui entoure son individu... 
     

    (1) le thinkerview de Corcuff https://www.thinkerview.com/philippe-corcuff-66-dabstention-la-grande-confusion/

    (2) Kant: qu'est ce que les lumières ? https://philosophie.cegeptr.qc.ca/wp-content/documents/Quest-ce-que-les-Lumi%C3%A8res%EF%80%A5-1784.pdf

    (3) Ghelen : http://www.actu-philosophia.com/arnold-gehlen-lhomme-sa-nature-et-sa-position-dans-le-monde/

    (4) Stiegler Darwin, Dewey et Lippmann http://www.actu-philosophia.com/barbara-stiegler-il-faut-s-adapter/

  • Les trans

    Transphobe évidemment, je crois qu'il faut en faire un grand principe, mais aussi un vrai sujet. 

    L'un des héros de la chose (1), trans lui-même, "iel" explique tout ça en y réfléchissant et arrive à communiquer ce qui n'est ni anodin ni non existant, bien au contraire, il va falloir se confronter. 

    On commencera par ce qui apparait comme essentiellement contradictoire au sens plein: on accumule des affirmations dans les deux directions, les associant d'autant plus facilement qu'elles se nient l'une l'autre, non pas comme phases d'un devenir, mais comme "étants" dans le langage. 

    D'abord le sexe non binaire pour Butler, et trans pour le trans, qui a transité en féminin et masculin. Refuser la binarité en assumant par choix, ou par force l'autre face de la binarité c'est se contredire: la négation d'une binarité c'est sa disparition, pas son exacerbation ou sa manipulation forcenée publique et spectaculaire. Nier la féminité en exigeant d'accomplir sa masculinité n'est pas remettre en cause la masculinité, c'est la fétichiser. Je n'arrive pas à sortir de là et on a là une pathologie, un déni de l'absurdité de son projet et de son état qui fait trembler. Volontaire ? Signifiant ? Et bien cette folie là reste une folie, et on a le droit de ne pas s'en saouler.

    Le patriarcat décrié est ce qui assure aux sexes leurs lisibilités symboliques, un bon père de famille ou son pendant symétrique, la bonne mère de famille ( le slogan patriarcal au sens vrai de Valérie Pécresse) en assumant l'égalité des positions de part l'évidence de leurs nécessités respectives, les vagabondages sociaux, sexuels ou salaces des originaux qui s'excitent n'étant que jeux, et les jeux sexuels ne sont que des déguisements, à distinguer des vrais vêtements. 

    Ensuite le non racisable, l'autre face du modèle, qui célèbre la mort de la nation coloniale ou colonisatrice, celle que vivent les voyageurs qui viennent habiter les métropoles occidentales, faute d'assumer une indépendance misérable impossible. Gardiens de musée  comme par hasard ils souffrent donc de leur racisation, s'adaptent ou non (Franz Fanon par exemple, ne semble pas s'être adapté) et se trouvent donc comme les immigrés légaux ou les migrants illégaux, confrontés au Rap , qui n'en finit plus de célébrer les conséquences mal maitrisées d'une abolition de l'esclavage dont on se demande s'il faut s'en venter de peur de vexer, l'affranchi se considérant toujours mal indemnisé, son reproche s'adressant exclusivement à son "histoire" de racisé, ses ancêtres les prédateurs qui ont vendu leurs parents ne comptant pour rien, en parler vexe aussi. 

    Là on veut abolir les nations, LA nation, son principe même, dans un élan simultané pour mélanger la deuxième négation du binaire le noir/blanc, celui-ci se fait bien sur au bénéfice du noir et de sa nation à lui, le reste du monde se liguant donc pour abolir la nation du blanc, celui-ci ayant le mauvais gout de continuer à administrer la terre sur laquelle on s'est installé et qu'on voudrait piller à loisir. 

    Dans les deux cas s'affirme une binarité exclusive que l'on restaure dans un autre sens, la première mouture de la modernité sexiste et raciste s'étant amendée, mais insuffisamment, comme égalitaire et se permettant (hypocritement bien sur ) de prononcer des égalités symboliques, les pires, celles que l'on doit maintenant abolir. 

    La deuxième phase de la conquête (finalement la première n'était qu'un hors d'oeuvre) est donc bien la destruction du monde, du moins de son aspect familial ET national, et voyons voir comment elle s'affiche et se pense. 

    D'abord une splendide considération étymologique sur le mot "munne" (impôt, don, obligation, devoir) dont vient le commun et aussi bien l'immune(exonéré) et le démuni (exclus). On en vient à l'état d'exception, qui frappe le dominé et le dominant qui frappe aussi. C'est le bio-politique, le social qui s'adresse aux corps racisés ou contaminés et le passe sanitaire vaut papiers pour les sans papiers, les lépreux étant noirs ET contagieux. Le parallèle covid/réfugiés avec comme source commune le changement climatique vaut vision du monde globalisé cohérente et convaincante... 

    On en vient alors et aussi à la psychanalyse, dont l'obsession sexuelle est gênante (c'est binaire  œdipe) et on lui reproche finalement, après l'avoir admirée et utilisée à tort comme expression du sexuel que le patriarcat voulait cacher, de ne pas "soigner" le mal qu'elle nie. Beau et émouvant reproche. 

    On mentionnera au passage "les" psychanalyses, la théorie d'un escroc juif réactionnaire et incestueux célébrant le patriarcat barbare injustement aboli par des fils devenus névrosés, se reprochant de ne pas tringler avec assez de vigueur les sous hommes sans pénis qu'on appelle "femmes" (la non binarité semble issue d'un dégout finalement légitime) à  moins que ce ne soit le contraire, le freudo marxisme célébrant par l'orgie la ruine du capitalisme acharné à refouler au nom du profit les légitimes libidinalités primaires, qui plus est inconscientes, et donc naturelles qu'il faut encourager et célébrer, c'est Nietzsche qui nous le recommande. Voir plus bas.

    La contradiction

    Revenons à la contradiction première (2). 

    "Grâce à des rencontres, des lectures, j’ai commencé à déconstruire la notion de binarité, à comprendre que les catégories de genre étaient des catégories sociales, des fictions politiques. J’ai compris que je me sentirais davantage à ma place dans la catégorie homme." On pense se sentir mieux dans une catégorie fictionnelle, quitte à violer tous les usages et toutes les conventions dont on proclame par ailleurs soi la non existence soit le caractère provisoire fragile et dérisoire... 

    Comment se satisfaire d'un tel discours ? 

    Surtout que pardessus le marché, on y fait l'éloge d'une "gender fluidity" qui pourrait s'admettre et qui d'ailleurs avec les progrès de la tolérance envers les êtres, leurs cultures spéciales, leurs excentricités variées permettrait de vivre avec, précisément le fait d'assumer à la fois les différents genres déclinés en sexualités différenciées et expressions mixtes. Non. On veut assumer publiquement le corps du sexe qu'on n'a pas. Là encore contradiction dans les termes, les attitudes, les pensées, les dires. On pense à la revendication masculiniste. Dotés de culottes collantes qu'on ne qualifiait pas de "moule burnes" à l'époque, tout le XVIème et le XVIIème siècle se voulurent exposer au public testicules volumineuses et mollets rebondis: l'entrejambe puis la jambe célébrèrent à la vue de tous la puissance charnelle de la virilité agressive nobiliaire : à l'époque des duels et de l'affirmation permanente, colorée et prétentieuse, de la virilité on revendiquait en plus du patriarcat la violence essentielle du mâle essentiel. Et bien cela est passé de mode, et quoiqu'on en dise, le moule burne actuel reste une mode "homosexuelle", la célébration du corps essentialisé de l'homme n'étant plus que connoté et le gros musclé culturisé a forcément (du fait des hormones qu'il s'enfile) un petit kiki. 

    Continuons avec la "gender fluidité". Sans doute que cette revendication contradictoire là est en fait bienveillante, le trans authentique se voulant "en avance" et se gardant une armée de réserve avec les trans "honteux" qui se conservent lâchement leurs gonades et qu'on méprise un peu en les mettant en avant pour faire écran. Un autre aspect est donc aussi que le "trans" qui se décrit lui-même ici (2) ne se déclara pas homme "cis" mais homme "trans". C'est peut-être la voie pour comprendre et accepter une logique qui se veut donc sexuelle, disons néo-sexuelle, un personnage nouveau (le fameux "monstre") innovant dans le sexuel et le revendiquant. 

    On se souvient de cette utilisation du mot "le sexe" pour désigner le féminin, la femme "publique" représentant personnellement cette activité abolie par les relations exclusivement masculines entre les seuls "sujets", à la fois hors du sexe qu'on ne mentionne jamais et uniquement sexués par ailleurs du fait de la discrimination... Là aussi il y avait contradiction, comme à quoi toute tentative d'affranchissement de la chose s'expose logiquement... La mise en avant du sexe pour nier ou affirmer la polarité s'expose à la contradiction, comme si cette dualité avait à voir, déconstruction oblige, avec le vrai et le faux... Mais nous voilà dans un autre binaire à abattre et la "déconstruction" du monde a bien toutes ces polarités  en ligne de mire, comme de juste. Tremble, informatique, le calcul quantique va te niquer à la fin. 

    On se souvient aussi du mot "genre" abondamment présent dans toutes ces arguties, et qualifié par Mona Ozouf de "cache-sexe". Le pot aux roses est dévoilé et la femme est nue: on veut la mort du sexe. "Le sexe est mort, nous l'avons tué". 

    Considérer devoir se passer de concepts aussi utiles est donc un jeu comme tous les jeux impossibles des enfants. Faut-il redevenir gamins pour jouer à la philosophie (post) moderne du nouveau monde,  les vrais adultes ayant "progressé" (les progressistes)? 

    Et puis il y a les colonisés, par exemple les talibans en voie de libération, à défaut de développemnt qui pratiquent une homosexualité gentille à l'antique, les hommes se tenant par le petit doigt dans les bazaars, et faisant danser des gamins déguisés en fille, le plus violent des guerriers ayant le droit de le sodomiser à la fin... Privés de femmes mais pas de trous, les afghans queers sans doute vérolés par la barbarie d'Alexandre, puis par les américains gays vont pouvoir maintenant, évacuation oblige, donner toute leur mesure, sous la burka, c'est simple, on peut trouver n'importe quoi...

    La psychanalyse

    Paul Preciado est un trans courageux qui va déclarer aux psychanalystes la nécessaire réforme de leur art ! "Le monstre qui parle" y va carrément (3) et réclame la révolution du genre  et encore mieux, il faut savoir à qui on a affaire: "décoloniser l'inconscient". Magnifique projet qui de refaire à ce qui n'existe pas ce qu'on dénie avoir fait des mères patries... 

    L'homme a  donc pris des hormones, pour "décoloniser son corps" et pouvoir justifier du respect du aux hommes... Il du bien sur regarder différemment (ne plus baisser les yeux et sourire bêtement, par exemple). 

    En parlant de décoloniser une belle saillie: le corps "trans" est à l'hétérosexualité ce que Lesbos est à l'Europe : une frontière !!! (Elle est pas mal celle là). 

    Faire la transition (physique) c'est enfin comprendre que les codes (culturels ) du masculin et du féminin sont anecdotiques par rapport à l'infinité des modalités de l'existence... Le couteau est indispensable: on ne comprends pas sinon et foin de nichons et de bites en trop ! Il faut couper ! Il faut couper ! 

    Une image qui doit passer par bien des têtes de psychiatres: l'insondable futilité de ces femmes qui croient en l'efficacité du pénis et du sperme qui en sort et dont elles s'enduisent pour "changer" enfin ! 

    Le trans "n'imiterait pas": il serait la vraie "nature" le vrai en soi, interdit aux répétiteurs sexués du milliard d'années de conformation génétique: l'artificiel n'imite pas, il est le "réel" car c'est imiter qui est vrai, le réel ne peut se passer d'intention...

    Pour tout dire, et on en arrive à la thèse: les codes féminins et masculins n'ont plus d'intérêt et on peut s'en libérer complètement pour avoir une vie meilleure. Il y  a là demande de reconnaissance de droit pleins à ceux qui étaient considérés comme subalternes... Cela même si on ne voit absolument pas ce qui empêche le trans de voter, l'isoloir ne mesurant pas son sexe... On a là d'ailleurs une autre contradiciton: la revendication de droits citoyens sexuels dans un décor démocratique qui a justement abandonné la différenciation sexuelle, (dés avant la guerre en Turquie). A merde j'ai oublié la loi sur la parité: elle doit s'étendre donc ! 

    Au passage, on évoque 3 points: le paradigme historique sexuel changeant (le passage du mono-sexuel du moyen-âge à la différenciation scientifique des sexes), la non réalité du sexe due à l'intersexualisation (exemple le docteur Money), l'inéluctable changement sexuel social qui s'annonce inéluctablement. Ainsi donc, le fait est dans le futur: l'épistémologie de la différence sexuelle est en mutation. 

    Lacan (c'est un peu mon diagnostic) identifie transexualité et confusion sémiotique entre organe et signifiant. La réponse est cinglante: c'est bien ceux qui identifient le sexe à la naissance qui confondent... 

    Le projet 

    Le projet "trans" intersectionnel de destruction du cadre familial et national étant acté, il convient de le  caractériser en tant que tel, c'est à dire comme un projet de vie, de civilisation à venir, qui serait débarrassé, et cela est l'expression même de ses thuriféraires, "des différences sources de la domination". 

    La binarité est donc bien sur celle du pouvoir, la racisation et la sexualisation introduisant une différence qui ne peut être que celle qui apparait entre le dessus et le dessous, le dessous souhaitant passer dessus et le dessus criminel devant être soit détruit et puni, soit aboli et exterminé. 

    L'abolition de la domination peut se décrire de pluieurs manières, depuis la mélancolie originelle du trans triste avant la transition et qui forcément se mettra aussi à regretter après ce qui était son avant plein d'espoir (cela est sur), mélancolie essentielle et significative qui se traduit donc par une tristesse utopique assumée. Habitué 1 milliard d'années à subir la loi du sexe, on ne pense tout de même pas passer immédiatement à la suite sous le prétexte qu'on a eu le courage de se faire pousser ou de s'être coupé la bite. La forme littéraire, donc. 

    On a mieux: on a le politique terrorisant décalqué du bolchevisme, avec la nécessaire violence destinée à solder les comptes de l'ultime résistance et puis aussi l'appui sur le psychanalysant, le patriarcat détesté se devant de céder la place à un matriarcat bien plus tolérant des frolements lesbiens, destinés à devenir la règle de l'échange sexuel, quelque soit la direction d'où l'on vient. Les sodomies brutales sont donc réservées au "pédé" dont le nom glorieux devient donc seul, évocation de l'ancienne virilité maintenant exclusivement destinée à justifier dans le réel l'universel vocable d'"enculé" devenu presque amical. Plus besoin donc de pénétration classique à l'âge de la pipette, on se fait inséminer comme on se fait vacciner: en deux petites doses. 

    Le projet est cohérent et le métissage indispensable concomitant est obtenu par le moyen même, c'est l'état en charge de l'éducation des peuples qui décide au mieux des intérêts bien compris de tous et chacun. La paix et la santé sont à ce prix. 

    Le mot "progressisme" vient à l'esprit. Bien sur. 

    La réponse

    Il faut que cet idéal soit combattu. Par un esprit qui soit d'abord celui du bon sens, au nom de l'évidente absurdité de cette tentative de suicide matériel et moral. Méprisé universellement et combattu par tout le reste du monde, slave, chinois, indien et africain cet idéal est évidemment destiné à disparaitre faute de combattants et d'envie de se battre. Suicide ? Transition  vers les étoiles et sortie du monde, une forme particulièrement blafarde de nihilisme esthétique destiné à bercer les cris des suppliciés lors de la prise de Bysance: la fin d'un monde devenu inutile sauf à servir d'exutoire à une soldatesque qui peut enfin jouir sans entraves pendant au moins un temps, après patienté tout un long siège.

    Après cela, le patriarcat et ses conséquences pourra enfin revenir, sous ses formes non occidentales simplement un peu plus rudes, mais après tout, "ils" y sont déjà habitués...  

    Il y a d'autres raisons que la simple géo politique. On a parlé de l'absurdité logique de la négation du binaire, stupide et infâme déni du monde, il faut parler de l'humanité tout simplement en ce qu'elle est d'origine plus qu'individuelle et c'est toute la réflexion qu'il faut mener. 

    Alors que toute la civilisation occidentale oeuvre depuis le début de sa philosophie pour définir un être conscient, en gros le fameux "sujet" dont a raison de vouloir se débarrasser, car depuis ses début comme père de famille esclavagiste il est une bite à couper, alors donc, il n'a pas cessé à travers cette même philosophie de se forcer lui même à s'insérer dans des dispositifs concients de supervision collective. Seule garant de l'indidivu, le collectif est ce qui lui permet de vivre tranquille et se doit d'être organisé. 

    On distinguera donc les dispositifs sociaux de l'humain occidental, ceux ci ayant une fonction traditionnelle mais aussi une fonction d'expression de l'individu. Au point que ce collectif là, désormais conscient ait pu croire se choisir lui même hors de toute contrainte, l'abolition de la mort étant désormais au programme que l'on soit Macron cherchant à se faire réélire malgré sont évidente inutilité. Où en étais-je ? Ah oui: le social occidental est une expression de l'individu, c'est ce qui le caractérise. 

    En cela, il doit alors philosophiquement surmonter un paradoxe fondamental qui est de concevoir malgré tout un social qui ne soit pas son individu, précisément, car sinon, cela signifierait que l'un des deux, l'individu ou le social ne serait rien, ce qui serait dommage. Cela entraine une conception à travailler le "binaire", précisément ce que la pointe avancée de la civilisation se propose de détruire dans son principe et qui donc a tort. 

    Plongé dans le personnel de l'état de soi, le sexe,  dans le collectif de l'état des autres peuples, la nation, pour ne pas parler du collectif avec l'autre absolu, Dieu (on verra ça un autre jour), l'essence de l'homme ne peut se concevoir elle même que binaire et cette affirmation là, désolé, nous ne souhaitons pas la déconstruire, mais la fonder. Merci de votre collaboration. 

    Cette conception là de l'individu a sa racine dans la conception philosophique même de ce qu'est l'être individué, au delà de toute caractéristique, et donc libre essentiellement du reste de son être qui peut alors se manifester pleinement. L'individuation est essentielle, c'est l'hacceité, indépendante de toute matière et garante de l'unité exceptionnelle de l'individu un. 

    Les collectifs sexuels et nationaux ont une réalité et leurs abolitions ne sont nullement nécessaires  à l'affirmation de la liberté qui est DEJA pleine et entière malgré toutes les carapaces. Sexe ou Nation sont des masses porteuses d'être au delà de l'individu réel et font de l'être humain une chose complète, libre ET déterminée, présente dans le réel donc. Mais pour cela il faut distinguer la chose de ses attributs, essentiellement ! 

    La théorie

    L'humain, le sujet est donc à la fois confronté à son état extérieur de genre, de souffrance et de condition, et aussi à ce qu'en dit la collectivité auprès de qui il dit aussi ce qu'il est. Le tryptique nature, sujet, collectivité est le statut global est essentiel de l'homme, minéralement enchassé dans le réel. Cela n'est pas virtualisable autrement que de manière fictionnelle. 

    Au fait, il y a deux sortes de fictions: les explicites et les implicites. Les fictions sociales par définition, ne peuvent être explicites car cela établirait leur mensonge ce qui est inacceptable. Une fiction peut exister mais se trouve soit implicite et indétectée, soit contradictoirement et cyniquement instaurée. La virtualisation évoquée, essence du progressisme et de ses songes creux se trouve donc essentiellement invalidée. 

    Minéralement établie, on peut alors en toute conscience faire face au projet évoqué plus haut, et dont il faut caractériser l'ampleur et je ne plaisante pas.

    Il s'agit de supprimer la différence sexuelle, dans l'inéluctable d'une société totalement fluide dans le genre et dont l'enfantement serait assuré par des technologies utilisant des animaux, des embryons élevés pour cela, ou des individus volontaires assumant leur role. Le reste, disposant des hormones de caractérisation permettant l'accès à tous les désirs et tous les comportements pourrait se satisfaire de toutes les chirurgies et de toutes les prothèses associées pour satisfaire tous les désirs ou toutes les obligations. Car il faut réaliser  que l'obligation de l'"état homosexuel" (ou transgenre) vécu et décrit comme involontaire et constitutif de son sujet par les sujets eux même se trouverait en concurrence avec l'"état de curiosité" de ceux qui librement, par distraction ou volonté pure souhaiteraient disposer des mêmes technologies, avec les mêmes droits. On se trouve alors avec une indicernabilité fondamentale, preuve d'ailleurs de la futilité fondamentale de la chose, entre obligés et volontaires de la fluidité de genre devenue essentielle et générale. 

    Plongé dans le fondamental du sexué quoiqu'il arrive, une telle société au demeurant possible se trouve toutefois soumise à l'assentiment de ses membres confrontés, c'est l'aporie de la planète, aux autres cultures, sociétés ou nations qui pourraient ne pas en partager le aspects. C'est un problème, la question des oppositions anthropologiques essentielles entre les peuples resurgissant après la période bénie qui permit l'abandon du chèche et de la natte et l'adoption du pantalon sur toute la planète. Cela en plus dans des sociétés déjà au moins partiellement multi culturelles, et la déracisation intersectionnalisée avec la désexuation pourrait trouver ses limites dans les ghettos ethniques et religieux sur notre propre sol. 

    Pour l'instant cette aporie là sert surtout à empêcher toute assimiliation des peuples africains immigrés ou migrants, tout simplement horrifiés par l'évolution en cours du monde occidental, qui se met à abandonner tous ses principes. Les nouveaux arrivants sont en train de se décider à coloniser, tout simplement, notre barbarie devenant patente. On ne se mélange pas quand on se voit obligé de se mettre un os dans le nez pour cela. On a déjà les voiles et la chicha, à quand  les clubs de polo ? 

    L'autre aspect est bien sur l'irréductible affirmation de Don Juan au sujet de deux et deux qui font quatre et de quatre et quatre qui font huit. Il y aura toujours des dissidents à ne pas être aveugle et à vouloir ne se fier qu'à leur avis propre, matiné de culture mathématique. Le sexe est irréfragable, et rien ne m'en fera démordre, un trav est un trav, même goinfré d'hormones, et la bite arrachée. C'est sa croix, c'est ma certitude.  

    Un dernier point est la lucidité quant à l'aspect ludique de la chose, quoiqu'il en soit ne pourra pas être aboli, sauf si bien sur cela était décrété, la fiction obligatoire étant une modalité sociale possible, tout comme les violences qui pourraient se manifester à son encontre, d'ailleurs. En tout cas, cette ludicité est déjà présente, consciente ou non et les épidémies de fausses fausses identités chez certains adolescents branchés en quête de nouvelles formes de scarifications plus branchées en ressortent évidemment, le sérieux étant de mise quand on en parle, le rire étouffé sinon. La vraie ludicité cynique, on se souviendra que le fou d'elsa a fini sa vie déguisé entouré de mignons, n'ayant pas de borne, et l'apparente pudicité puritaine de notre époque, acharnée à dénoncer la pédophilie et ses variétés n'en a pas moins succédé il n'y a pas longtemps aux plus extrêmes licences je ne vous raconte pas... Le jeu, vous dis-je, le jeu. En tout cas, il ruine le ridicule droit à l'égalité de la nouvelle race sexuelle, phénomène épidémique construit sur des hasards biologiques et humains tolérés depuis toujours et qui ne furent théorisés officiellement que récemment par la puissance américaine dans des contorions médiatiques dont il ne faut pas être dupe, la rivalité new york / san francisco y étant pour beaucoup. 

    Les mariées moustachues de notre époque restent essentiellement lamentables, ridicules et minables, leurs réductions d'impôts en rapport pouvant bien les satisfaire, mais pas moi. La ludicité à venir (je suis content du mot) se devant de faire grâce de tout cela, le mariage coluche/leluron m'ayant vacciné. 

     

     

     

     

     

     

     

     

    (1) Paul Preciado: l'interview https://manifesto-21.com/paul-b-preciado-interview/

    (2) Un trans F2M https://www.lemonde.fr/festival/article/2018/09/30/ocean-etre-transfuge-de-genre-n-est-ni-grave-ni-une-folie_5362304_4415198.html

    (3) https://www.en-attendant-nadeau.fr/2020/07/15/lettre-preciado/

    (4) Le livre de Preciado : Je suis un monstre qui vous parle

  • les moteurs de l'histoire

    On va donc théoriser large, au-delà de l'existant et se la poser là, mais désolé, la nature a horreur du vide et celui-ci est criant (...). 

    La prospérité 

    L'idée est que par delà les classes sociales, les idéologies, les instruments de domination et autres contraintes militaires ou culturelles, il y a un moteur de l'histoire nécessaire et agissant à la fois méconnu et essentiel: la prospérité courante de la nation, elle-même nécessairement formée de groupes antagonistes en alliance pour cela. 

    Quand je dis courante, je dis actuelle, présente, et cette prospérité, contrairement à toutes les autres caractéristiques décrivant le social et visibles dans l'histoire, s'inscrit toujours dans l'actualité immédiate car menacée par une annonce politique, par une augmentation d'impôts, par la nomination d'un ministre ou l'éviction d'un corrompu. Ce mécanisme est universel, perdure au-delà de toutes les époques et décrit tout, depuis les jacqueries du XIVème siècle jusqu'aux gilets jaunes. 

    Il est aussi le désir commun de tous les acteurs et un facteur puissant de rassemblement et d'éloignement. On pourrait croire qu'il s'agisse uniquement des "intérêts", fameux ressorts de l'action et du désir mais non ! Ma contribution a pour objet d'établir à la face du monde que non, les "intérêts" sont ce qu'on croit être une prospérité future. La prospérité dont je parle est l'actuelle, la présente et joue dans les deux sens: elle est aussi la pauvreté présente, ce qui fait ou qui est perçu comme faisant, les désagréments insupportables qui font se lever, ou pas, les collectivités. 

    On va donc mélanger tous ces ingrédients et décrire vraiment les sociétés. 

    Tout d'abord, il faut comprendre que l'homme est d'abord adaptation et stabilité: hors les périodes de drame, la vie suit son cours, sa structure et sa permanence est d'abord supportée, admise et acceptée au nom de l'évidence. Il faut être idéaliste et donc bien bête pour ne pas se consacrer entièrement à travailler pour vivre dans le créneau que le destin vous a alloué. Cette évidence intemporelle et permanente est la trame de l'histoire et de toutes les vies dans toutes les sociétés et toutes les époques... À partir de là, l'essentiel est le maintien ou la lente évolution de cette permanence dans le fracas des paroles pour rien, des formations collectives des opinions, et des jugements, partagés ou pas. 

    Il nous faut donc parler des élites, les peu nombreux dirigeants en charge d'endosser nominalement les décisions publiques, celles qui vont influer sur tout le monde en même temps. Leur sont adjoints ceux qui sont bien sur solidaires de ces décisions, parties prenantes, exécutants ou profiteurs mécaniques de celle-ci. On peut y adjoindre les fonctionnaires, même au bas de l'échelle, par exemple les policiers... La stratification sociale est ainsi disjointe de la simple division en dominants et dominés, la  nation est un être composite formé dans tous ses organes de différentes hiérarchies et tout joue avec tout. 

    Quand je dis joue je dis joue car chacun à sa place dans son rôle profite et vit de la stabilité du monde et des heurts produits par les évènements, qu'ils soient originaires des décisions du pouvoir, de la météo ou de la mort accidentelle du roi. Je ne parle pas des épidémies, ce sont des choses qui se gèrent et là on en revient aux décisions des autorités... 

    On en vient donc à l'intérêt commun qui fait l'assemblage national, son importance et la permanence des mécanismes qui en gouvernent le fonctionnement: la prospérité globale est assumée par tous en même temps et constitue l'ossature de la stabilité et de la permanence que chacun vit, trop content de cette paix qui fait la trame de la vie. Même dure, ou injuste ou fatigante, la répétition et la permanence des habitudes est ce que souhaite, accepte et entretient les hommes et les femmes qui s'activent durant le jour, du lever au coucher. L'état courant de cette prospérité est l'actuel, le réel. 

    A partir de là, il faut comprendre que l'on peut avoir à l'égard de cette prospérité des attitudes variées, plus ou moins sages, plus ou moins réfléchies et plus ou moins habiles. Allons directement au but: il y a à toutes les époques des ministres ou des rois réfléchis qui adjoignent à leurs intérêts et à leurs projets les décisions qui délibérément vont favoriser l'expansion du bien être de leurs administrés, ou d'une partie d'entre eux, et cela au-delà de leur race ou famille: ils décident d'oeuvrer pour la prospérité du peuple, les races d'humains misérables, incultes ou  barbares qui les entourent, dont ils exploitent le nombre industrieux et dont ils savent (plus ou moins) qu'ils doivent partager avec eux l'histoire: ce sont les autres nationaux de leur nation. 

    Rois babyloniens qui administrent les semi esclaves de leurs plantations de semi blé ou ministres de l'économie qui favorisent l'apprentissage: une seule raison ! Il faut que ces gens vivent mieux pour que moi aussi je vive mieux... 

    Notons bien qu'il s'introduit ici une disjonction suivant que je favorise tout le monde ou seulement la partie qui immédiatement m'apportera mon bien être psychologique ou matériel. La question est de sacrifier ou non le peuple lointain, celui qui globalement évolue dans l'histoire. Sacrifier ? Considérer comme pouvant supporter un présent médiocre plus tôt. Après tout, ne le supporte-t-il pas DEJA ? Sauf si l'augmentation d'impôts, en apparence innocente bien intentionnée et sanctifiée par les prêtres de la religion en vigueur, déclenche le mouvement des gilets jaunes. 

    La dialectique de l'intérêt général est il faut le savoir absolument essentielle: en son nom tout peut être accepté et de la part des plus pauvres ou tout peut être refusé pour la révolution cruelle et sinistre capable d'abattre toutes les institutions. 

    Cet intérêt global là identifié, il faut comprendre qu'il est plus ou moins content lui aussi et souffre suivant les époques à divers degrés. Ce que l'on sait, c'est qu'il a des hauts et des bas, et Jacques Bainville l'avait souligné: chaque grande époque de l'histoire de France s'accompagne de périodes de régénération ou en quelques années s'accumulent dans les greniers et dans les villes des richesses incroyables qui accompagnent, alimentent et justifient les étapes ultérieures. 

    Le règne d'Henri IV fut in fine incroyablement prolifique et sa fin magnifiquement prospère. Les effroyables famines de la triste fin du règne de Louis XIV furent suivies du bien aimé Louis XV, où tout fut bien mieux... 

    Les pactes 

    Se passent dans l'histoire des pactes entre groupes divers qui toujours profitent à tous, les différents et divers sous ensembles de la nation. Parmi eux il y a toujours un peuple source de la richesse et exclu de celle-ci mais dont malgré toutes les dénégations de la théorie du ruissellement dont il est de bon ton de s'affranchir, il ne peut que profiter mieux que si celle-ci n'était pas entretenue ou protégée de ceux qui se l'approprient toute entière. 

    Cela arriva: les quatre ans de la 2ème guerre mondiale que la France passa sous le joug allemand la dépossédèrent de tout: a-t-elle compris ce qui arrive quand on est envahi ? Pas sur: ils survécurent, et peut être cela leur a-t-il suffit. 

    Pour la première fois dans l'histoire, le peuple de France s'abandonna à l'ennemi et ne se souleva que pour accompagner les vainqueurs à qui on arracha au nom d'une seule personne courageuse une dignité qui ne se méritait pas. Il n'empêche qu'on travailla pendant un temps au salut de la nation avec succès. Mais cela n'eut qu'un temps, ce temps là. Tout revint alors à sa place et les même acteurs et les mêmes passions revinrent toutes. Passons, c'est notre époque: le pacte est possible et produisit ses effets: en vingt ans la sortie de l'histoire définitive sembla conjurée. Quarante ans de déclin ont à peine suffit à nous précipiter à nouveau à portée de la destruction: cela fut toujours ça de gagné et un autre pacte est à concevoir, et c'est tout l'affaire. 

    Les forces

    Une distinction essentielle est à faire et on ne la montrera jamais assez car soigneusement scellée dans les discours elle est aussi un non dit de notre monde: il y a deux bourgeoisies. 

    Arrivée dans l'histoire à la révolution, elle défit l'inégalité symbolique qui la maintenait dans la sujétion injuste face à ce qu'elle voulut (et ne réussit pas à) devenir : la noblesse enviée et jalousée, idéal du peuple amoureux de son roi et qui voulut, sachant lire, l'imiter enfin vraiment afin de se passer de lui. Tout était là: l'égalité semblait le moyen de distribuer commodément toutes les richesses et se fit jour la séparation entre les deux bourgeoisies: celle qui croyait pouvoir se débrouiller seule avec ses bouquins et ses théories futuristes et celle qui plus cynique ne voulait que mieux gérer la nation en reprenant la tradition autrement. A cheval sur les deux volontés, la tentation française de remplacer la vieille religion et on a tout le XIXème siècle, cette longue hésitation qui se termina par deux grandes périodes de prospérité qui quoiqu'on en dise, mirent la France au diapason de l'évidence, malgré la ridicule "question sociale" avec laquelle elle s'était tant branlé...

    L'issue de la dernière secousse construisit la "gauche" cette partie de la bourgeoisie qui par peur du peuple se mit à lui accorder ses faveurs, sa pitié et ses subsides. Cela conduisit aux extrêmes de l'abandon, qui joignant au pacifisme les prébendes aux pauvres exigeants fit que l'Etat et la Nation finalement se défit sous les coups de l'ennemi héréditaire cette fois génocidaire des quelques pauvres juifs venus se réfugier chez nous... 

    L'autre bourgeoisie, formée partiellement de ce qui restait des aristos et aussi de leurs serviteurs éclairés, ceux qui tout au long de l'histoire ont soutenu et géré l'Etat et accompagné la miraculeuse envie de la famille de France à constituer et garder le royaume est toujours là cynique mais volontaire: la pauvreté est une propriété du temps présent et vouloir la supprimer sans réfléchir à sa nécessité est une monstrueuse erreur, et une démagogie. Par ailleurs, l'exploiter par la force en la maintenant dans l'arriération est la marque de ceux qui finissent condamnés à mort ou assassinés après avoir tenté d'en sortir trop tard. France et Russie se copiant l'une l'autre furent soumise à cette histoire là.  Seule la conduite de la nation vers la prospérité avec des mesures éclairées est la bonne voie et trouver ce chemin est le devoir de ce qu'on appelle les élites et cela n'est pas facile, ni nouveau dans l'histoire. 

    Toutes les époques furent coinçées entre mesures sociétales avancées et ruines de la collective culture nationale, entre les inévitables folies des périodes révoltées et les saines réformes mettant tout le monde au travail.  Chaque morceau de la grande barque évoluant à son rythme dans l'océan déchainé de l'histoire. 

    En tout cas, jamais la démagogie ne fit rien de grand. Des chefs municipaux du XVème siècle au ligueurs du XVIème ou aux frondeurs du XVIIème, chaque fois que des féodaux démagogues au nom des prébendes accordées à leurs favoris ont voulu promouvoir leurs personnes, la guerre et la ruine ont menacé. L'issue a toujours été un désordre maximal ramassé par un fort, quel qu'il soit. 

    La révolution

    Une thèse intéressante pour le temps présent est que les deux bourgeoisies se sont réconciliées. Pour en devenir une, celle dont on parlait et qui a toujours réalisé l'abaissement de la France... Que c'est il passé ? 

    D'abord le règne de la technocratie fut défait: sensé régler le mal français de l'ignorance administrative qui n'avait été contredite que par les tenants facistes d'une révolution nationale faite sans vergogne sous les regards de l'ennemi, il fallait mettre tout ça au carré et nationaliser, techniciser la chose. Cela fut fait et marcha assez bien dans un premier temps: on profita d'un étatisme non corrompu, le temps de réaliser que la vraie prospérité fait monter les salaires. Dans la haine du capitalisme des hiérarques de gauche goinfrés de poésie et de socialisme qui accédèrent aux commandes, il y avait bien sur l'envie et on s'en rendit compte assez vite. La bourgeoisie démagogue était corrompue, bien sur, et fit envie aux vieux catholiques. La réconciliation des deux successeurs aux deux austérités se fit d'abord sur le pognon. 

    Malgré les dénégations, on arrive à l'essentiel: la carrière a pour but d'enrichir et dot barre.

    Un autre aspect est la position vis à vis du libéralisme: l'ennemi que l'on finit pas envier se révéla en plus nécessaire, et à ce qui est bien plus que la motivation au travail que donne la liberté: sa capacité à séduire finalement un électorat lassé de la mode communiste. Ce fut le règne de Tapie, toujours en vigueur et dont la pourriture cancéreuse si elle est avérée n'est que l'effet de pourritures plus anciennes et qui ressort des bas fonds de la société. La photo de sa femme la pute aplatie par les gifles d'une racaille me fit bien plaisir. Le populo, et Tapie en est l'exemple, est aussi pourri et avide que le riche et la commune décence un mythe lamentable. 

    Il fallut donc tendre la main, au moins en principe et on vendit l'industrie, cela tombait bien, ce qui restait des communistes renaclait, et il fallait les réduire. En supprimant leurs emplois, on leur régla leurs comptes. La disparition de l'industrie française, toute pleine de la haine des ouvriers pour leur esclavage, de celle des industriels pour leur fainéantise, et de celle des fonctionnaires pour les subventions qu'il fallait leur donner fut un miracle du consensus français. La chose est faite, et le consensus pour l'arrêt du boulot en atmosphère confiné qu'imposa le Covid  pour sauver les vieux ouvriers devrait mettre un point final à une belle aventure: le bronze cul doit maintenant devenir un bordel, le progressisme hypocrite fermera les yeux, on ne renvoit pas les déboutés du droit d'asile, que faire de ceux parmi eux qui vont aux putes ? 

     

  • les tehons

    La tehon règne, et les hontes nombreuses nous affligent. Ces hontes sont dues à l'expression publique par des médias unanimes de nouvelles concernant des faits admis, révérés, jugés intéressants et significatifs et qui n'évoquent de la part de personne, rien de l'atroce sentiment de dégout à l'égard de mensonges avérés, de dégueuasseries patentes et aussi  de la honte sordide que je ressens à leur égard. 

    27 Mai 2021

    1) Visite à Kigali de Macron qui demande pardon. Devant un criminel guerre, un dictateur africain qui a provoqué le génocide de sa propre ethnie pour arriver au pouvoir en assassinant des français, affaire sciemment prononcée non lieu par le pouvoir français pour de sordides intérêts d'ailleurs abandonnés. La gerbe. 

    2) la pitié générale pour le cancer d'un escroc ministre corrompu et corrupteur dont toute la carrière ne fut que corruption, qui corrompit un président de la république pour voler à l'Etat Français 450 millions d'euros qu'il refuse de rembourser et qu'il dépense sans vergogne en traitements délirants pour gagner quelques minutes de sa vie ignoble. La gerbe. 

    3) L'aveu de la richissime ex femme du violeur de bonniche, de l'enculeur violent de putes sélectionnées pour lui, qui réussit à démontrer à un tribunal qu'il les pensait libertines. Il fut ministre de l'économie, initiateur des 35 heures, et aussi président du FMI. Anne Sainclair était "sous emprise" et vendit "ceci n'est pas une pipe" pour payer la rançon exigée par la bonniche guinéenne. Connu pour la quantité énorme de sperme qu'il générerait à chacun de ses spasmes, le gros porc escroqua des investisseurs et vit richissime quelque part au Maroc. Il donne régulièrement ses avis sur l'état du monde, et les journalistes gloussent gentiment en le décrivant comme "libre échangiste". La gerbe. 

    4) Les policiers manifestent contre la justice: 33% de leurs captures concernent des récidives, mal jugées par des juges qui libèrent. Au lieu d'en parler en conseil des ministres, le ministre de l'intérieur manifeste lui aussi contre la chose, se faisant répondre par le ministre de la justice, ex avocat en conflit d'intérêt manifeste, applaudi lors de ses visites de prison, qui explique qu'il n'y a aucun problème avec la justice dont le budget augmente sans arrêt grâce à lui. La gerbe. 

    5) Colonisé par des toxicomanes bruyants, violeurs et bagarreurs, un quartier de Paris après deux ans de protestations, de colères et de manifestations, obtient de la police que les tarés africains illégaux sans contrôle en liberté puissent passer la nuit dans un jardin voisin pour y chier et se défoncer en hurlant et à loisir.  Mais ceux ci ont repris leurs anciennes habitudes et préfèrent chier place Stalingrad, cela leur convient mieux. La gerbe. 

    6) Attaqué par des roquettes lancées sans raison sur des zones civiles et provoquant des morts, un Etat souverain se voit mis sous enquête de l'ONU pour crimes de guerre commis lors de sa riposte, considérée donc illégitime. La gerbe. 

    7) Proférée devant une mosquée par un responsable de centre culturel musulman à un policier municipal, la menace de mort n'était pas "réitérée et matérialisée par un support": 100 euros d'amende et un mois avec sursis. "je vais te retrouver et te crever"... La gerbe. 

    8) Un président en exercice champion du "quoiqu'il en coute" pour finir de ruiner son pays après l'avoir arrêté pour une cause futile, distribue à tout va l'argent qu'il emprunte sans limites afin de se faire réélire. Jeunes (passe "culture", profs encore augmentés et on va voir pour le reste dans les mois à venir, la gabegie charitable bat son plein. La gerbe. 

    9) Tout à a réélection, le président en question, tout à sa campagne, se livre à un exercice convenu de séduction djeune devant des youtubeurs. Le ridicule insensé des prestations dans la cour de l'Elysée et qui consiste à jouer à mentir s'attire le qualificatif de "pitrerie d'Etat" de la part d'un vieil homme politique de droite (P. de Villiers) accusé pour cela par un éditorialiste mesuré (N.Beytout) d'avoir écrit "un texte d'une violence inconcevable". Folie et gerbe. 

    10) Un schizophrène "radicalisé en prison". Incarcéré en 2013 (vol à main armée avec couteau, en récidive), tentative d'évasion, en 2016, diagnostiqué schizo, radicalisé et... libéré en mars 2021 donc. Il attaque au couteau une policière dans un commissariat et se fait abattre finalement après une fuite éperdue. Suivi par une association en lien avec le service pénitentiaire de réinsertion et de probation, il participait activement au suivi judiciaire, et se soignait soigneusement. Il était aussi inscrit au fichier FSPRT [le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste)... Il avait purgé sa peine d'après Dupont Moretti...  3 heures de cavale avec un village barricadé. Français né en France, N'diaga Dieye, s'était illustré pour agression de personnes âgées à leur domicile etc etc. (72 interactions avec la justice)... La gerbe.

    11) 3 Juin : après une nuit de confrontations avec des migrants à Calais, 31 policiers blessés dont 7 à l'hôpital. On imagine le monceau de cadavres illégaux qui jonchent le champ de bataille. Eborgnés et mutilés de pauvres africains et autres afghans épris de liberté, juste soucieux de s'intégrer à un empire Britannique objet de leurs désirs, et empêchés de fuir la France par la cruauté fasciste française animé du plus systémique des racismes exterminateurs, expriment en toute légitimité leur droit à.

    La tehon: on se vengera un jour des envahisseurs qui véritablement ne feront alors que passer. En attendant, la gerbe. 

    12) La loi de bio-éthique n'en finit plus de se faire voter. En gros: le bio (au sens du stupide progressiste qui fait passer pour naturel la pire des conventions débiles qui font fi de milliers d'années d'usages) et l'éthique (au sens du fasciste défoncé  qui humilie, écrase et viole les droits des enfants et des adultes au nom de ses ignobles masturbations soixante huitardes).

    Informé par l'évidence et aussi donc par l'épigénétique, on fabrique soit dans des tubes à essai pulsés par des pompes qui n'hésitent pas, elles, soit dans des bides du tiers monde bercés de musiques infâmes,  des embryons dont les choix initiaux du développement ne sont pas fait en France: autant dire que vérolé au départ l'avenir de  notre race de souche va mal se finir. On le savait déjà. 

    Informés par tous les psychiatres, tous les soignants, tous les prêtres, des dommages psychiques énormes que produisent adoptions et filiations bâtardes chez leurs victimes, enfants et parents, les hiérarques (le président de l'ignoble commission s'appelle Jean Louis Touraine) balayent tout ça en ricanant, au nom de la jaquette et de la pelouse: le droit à l'enfant prime ! 

    Informé par le bon sens, l'histoire et la philosophie de l'existence et de la nature de l'institué protégé par le symbolique, point fixe de l'humanité socialisée, une bande de connards ignorants chie sur le concept de paternité, élément essentiel de celui de maternité, en gros ce qui donne envie et donne les moyens aux humains de se reproduire fièrement. Salopards suicidaires vous sortirez de l'histoire et je vous conchie. La gerbe ! 

    Tous ces évènements traduisent l'état décadent, soumis et lamentable d'une société en perdition qui ne se défend même plus. Partout, la soumission à l'étrange et à l'étranger n'entraine aucune réaction, celle de la police qui au lieu de lyncher 2 ministres se fait morigéner gentiment étant la plus sublime. 

  • Les droits

    Les théories du droit occupent une place importante et méconnue dans la civilisation. Science ET aussi pratique elles divisent les hommes et les savoirs. Un juriste regarde toujours le monde d'un air amusé et cynique : ce n'est pas ce que vous croyez semble-t-il toujours dire...

     

    On a lu Villey (1) et aussi Troper(2) et on va la faire vite: 

    Il y a le droit "positif", le droit, quoi. Celui écrit par les hommes et imposé par les états. 

    Il y a aussi 2 théories du droit, deux écoles: la positiviste et la jusnaturaliste, qui se divisent à propos du "droit naturel" selon qu'elles considèrent qu'il existe ou non. L'école positiviste le nie absolument. 

    Qu'est-ce que le droit naturel ? C'est toute la question. Anciennement droit antique du cosmos, il est le droit d'Aristote, de nature, à découvrir par le droit qui se trouve ainsi "science" chargée de trouver dans la nature ce qui est juste pour les hommes. 

    Ce droit naturel devient à l'époque moderne "droits de l'homme" et là se produit la transmutation confusionnante qui fait tout le désordre actuel. Selon Villey, il y a rupture avec le jusnaturalisme et la confusion faite entre morale et droits de l'homme conduit à instaurer un juridisme positif qui finit par nier le droit naturel en le considérant comme une morale injectée dans le droit positif, le forçant à rompre avec ce qui lui était pourtant essentiel: sa distinction première d'avec la morale, justement. Les "droits de l'homme" abolissent le droit, tout simplement... On a là peu ou prou ce que nous dit Leo Strauss (Droit naturel et histoire) avec des différences: 

    Cette théorie très réactionnaire est en gros la principale fondation intellectuelle de la dénonciation du progressisme, vecteur et porteur de cette terrible insanité qu'est la confusion morale/justice, marque de toutes les barbaries. 

    Néanmoins l'histoire est en fait bien plus complexe et tient à tout un ensemble de dualités qui concernent les conceptions du droit et de la justice. Ces dualités expriment de manière infiniment complexes le thème graphique de la balance, et non pas celui de la racaille qui dénonce son complice pour prendre moins cher... 

     

    L'histoire du droit naturel

    Le funeste droit vient de loin, d'Aristote qui l'inventa et du catholicisme qui en fait le droit divin, de la nature, conçue comme porteuse du projet divin envers l'homme. 

    Le justnaturalisme est très critiqué. Par les positivistes bien sur, qui contestent le réalisme des valeurs: on ne peut connaitre, selon Hume que ce qui "est" et non pas ce qui "devrait être". Ainsi, le juste serait "décidé" et non "découvert".

    Un point important: pour le positiviste, le droit naturel n'existe pas. Aussi simple que cela. 

    Il faut néanmoins distinguer 3 positivismes non exclusifs, et c'est Babbio qui le dit: une théorie du droit, une conception de la science du droit, une idéologie. 

    Il y a d'abord la conception d'une science du droit possible, distincte du droit lui-même, conçu lui comme un "objet": le droit "positif", distinct et exclusif de la morale et du droit naturel. Cette science du droit est formée de propositions, et non de normes (le droit seul est fait de normes). Mieux: suivant la loi dite de Hume, on ne peut dériver de prescriptions depuis des propositions. Ce qui est ne peut pas commander ce qui doit être... 

    Puis, il y a théorie du droit qui affirme en premier la distinction morale/droit: le droit ne peut être édicté que par autorité, et donc le caractère juridique, ce qui est du droit, ne peut pas être moral en soi. C'est la "théorie pure du droit" de Kelsen. 

    Ce qui est bon ne l'est qu'en vertu de la norme qui l'ordonne... 

    Ensuite, il y a l'idéologie positiviste qui commande l'obéissance au droit. En cela, il s'agit d'une attitude quasiment jusnaturaliste: le droit s'impose comme tel... On lui reprochera ici bien évidemment l'obligation d'obéir à la Gestapo. 

    Les duels

    On l'a dit, les dualismes sont multiples

    L'opposition jusnaturalisme/positivisme se décline de multiples manières mais est bien le duel principal. Il y en a d'autres. On fera de Hans Kelsen le héros du positivisme, bien sur. 

    Tout d'abord quelle est la différence entre voleur et percepteur et le slogan "la bourse ou la vie" est-il une norme ? 

    Kelsen répond clairement: une norme supérieure impose d'obéir au percepteur. La bourse ou la vie est une contrainte, pas une norme... Cette relativité des normes entre elles fait le système de Kelsen et répond à l'aporie droit naturel/droit positif obligatoire. 

    Et puis il y a la "philosophie du droit", opposée à la "théorie générale du droit". La philosophie du droit se décline entre celle des philosophes et celle des juristes, le nom de Norberto Babbio en étant la référence. 

     

    La distinction principe/norme, les principes étant découverts, et relevant de la morale est évidemment violemment contestée par les positivistes, qui considèrent les "principes" comme des normes à part entière à part un peu vagues... On passe évidemment sur la distinction droit/morale, fondamentale.

    L'Etat 

    Qu'est ce que 'Etat?  D'abord ce n'est pas l'état de nature, seul à se confronter avec la "société civile"... L'Etat est un système juridique (4) qui assume le monopole de la contrainte physique légitime dans une société pourvue de constitution. Légitime  veut dire non pas "juste", mais exercé en fonction de règles préalables. L'Etat est d'abord un Etat par le droit, de droit. Pour Kelsen, l'Etat est la même chose que le droit... Naturellement il s'agit du droit hiérarchisé décrit ici. 

    Un point au sujet de la liberté: elle est la soumission au droit connu applicable au moment de la décision. Cette dépendance à la règle, et non à la volonté d'un homme est l'essence du juridisme et de sa nécessaire hiérarchie. 

    Un point au sujet de la souveraineté: celle-ci est ce pouvoir qui n'a pas de limitations. Le peuple reste souverain, et quoiqu'on en dise, mais cela est-il discutable, il reste en capacité d'interrompre le droit "Européen" qui semble paralyser la société. 

    Toutes ces discussions sur le droit en sont la raison et la motivation. 

    La norme suprême, la constitution.

    C'est le débat Schmitt/Kelsen.

    Schmitt donne au chef de l'Etat l'arbitrage et Kelsen à une cour constitutionnelle. Le débat est vif, nous sommes en 1925 et la République de Weimar va s'illustrer. Matrice des constitutions modernes dont celle de la Vème république française, elle est la référence... On a là l'opposition légitimité(Schmitt)/ légalité (Kelsen). Pour Schmitt, la constitution n'est pas contrairement à ce qu'affirme Kelsen, la somme des lois constitutionnelles, mais la décision sur la forme que prend l'unité décisionnelle du peuple. Elle traite de la légitimité. À ce titre, juger de l'application de la constitution, c'est l'interpréter: on a bien là le pouvoir des juges et la paralysie actuelle. Kelsen s'élève violemment contre l'avis de Schmitt: le danger est bien selon lui le pouvoir du gouvernement et non pas comme pour Schmitt (ou De Gaulle) celui du parlement: il faut une cour distincte, nouvel organe, sur le modèle de la cour constitutionnelle Américaine. Les USA sont décrit par Schmitt comme un état "juridictionnel" organisé autour de la loi protectrice des communautés contre l'administration et le pouvoir fédéral. L'Etat Schmittien est organique, expression de la volonté du peuple. 

    En fait la polémique Schmitt/Kelsen portait sur la théorie du droit. Tout en affirmant que le judiciaire était distinct du politique, Kelsen affirmait qu'il était loisible  à un juge d'interpréter la constitution dans un cadre juridique, tout comme il interprète n'importe quelle norme: l'affirmation de Schmitt visant à distinguer politique et juridictionnel sur ce plan est donc fausse. Par contre, Kelsen le reconnait: la constitution doit être une norme bien faite et non pas un ensemble de principes vagues qui effectivement déplacerait le pouvoir politique vers le judiciaire, si le juge avait à juger la politique. 

    L'ajout du "Liberté Égalité Fraternité" qui conduisit les frères ennemis Fabius et Jospin à entériner la valeur de la "fraternité" pour accueillir davantage de migrants était bien dans ce cas... 

    Finalement 

    Oui, mais quand est il des tribus pygmées, des arabes sans nations et des aborigènes perdus dans leurs rêves ? Plus que jamais, l'occidental théoricien, tel Montaigne se doit de contempler les indiens et d'en déduire quelque chose. 

    On doit reconnaitre là l'essence de l'altérité ou de la contemplation de l'altérité, le droit "naturel" ne pouvant décemment pas s'anéantir exclusivement dans un gouvernement civil pourvu de lois dans tous les cas. 

    Il faut donc au-delà des états de nature une liberté qui soit nationale, c’est-à-dire distincte de l'idée même de nation, que l'on peut bien se réserver, ou pas, pour soi-même comme "blanc" ou pas. Cette liberté supérieure serait alors celle de la vrai loi au-delà de la "nature", la loi en vigueur dans un royaume qui ne serait pas de ce monde, du tout du tout. 

    (1) Au sujet de Michel Villey http://www.droitphilosophie.com/article/lecture/michel-villey-et-les-formes-contemporaines-du-droit-naturel-190

    (2) La philosophie du droit Michel Troper (Que sais-je?) 

    (3) la polémique Schmitt Kelsen https://www.persee.fr/doc/aijc_0995-3817_1991_num_5_1989_1083

    (4) Tropper et l'Etat https://twitter.com/i/status/1404561855327186946

     

  • Les sciences

    A propos des zététiques, et autres nouvelles sciences (1). Article qu'on commente... 

    L'auteur, en veine de théoriser, se cite lui même (2). 

    Mon commentaire: 

    On sera surpris de voir le mot “Science” ordinairement défini comme “contenu”:
    “Ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d’objets ou de phénomènes obéissant à des lois et/ou vérifiés par les méthodes expérimentales.” (Larousse),
    se faire définir ailleurs (ici) par une “pratique”:
    “La science est une approche rationnelle et objective d’investigation et de compréhension de la nature, sous ses deux aspects, théorique et empirique”(L’auteur).

    Le reste de l’article consistant à tourner autour du concept reconnu non valide ici de “méthode” qu’on transforme en “bonne pratique” (on réalise confusément le problème que pose l’approche) pour le généraliser encore plus sans en changer l’aspect essentiel afin de justifier (ou d’excuser) le contresens.

    Car le fond de l’affaire reste incontournable, il faut qu’il y ait quelque chose de “bon” et c’est l’objet de la plainte. Qui dirait que la “bonne” science est celle qui … ? Alors qu’une “pratique”, c’est-à-dire peu ou prou la réalisation de certains gestes dont certaines autorités (dont l’auteur fait partie) se proposent de valider la conformité intrinsèque, voire essentielle est intrinsèquement valorisable.

    Se réfugier derrière les “bonnes pratiques” (ou “méthodes”) est une attitude actuelle particulière qui substitue le “devoir faire” au “faire”, typique du niveau d’activité “managérial” (l’expression en est d’ailleurs reprise), née des complexités du monde et qui en vient à se penser autonome et détaché du réel au point de se penser seul réel. Il n’est pas étonnant qu’elle soit manifeste dans les domaines particuliers de la physique ou de la pharmacologie gérant les appareillages complexes (et couteux) des accélérateurs de particules ou des tests collectivisés validant des “médicaments”.

    La naïveté de cette manière “procédurale” de concevoir la science achoppe sur plusieurs apories.
    D’abord l’applicabilité de la “méthode” dans tous les domaines. Une grande partie des “sciences humaines” traitent de régularités qui ne sont pas reliées à des phénomènes matériels et dont les descriptions font partie de ces régularités. Point de méthode là-dedans, ni même de réfutabilité. Cela n’enlève rien à leur caractère de “connaissances” mais tout à leur assimilation à la physique contemporaine, bizarreries quantiques comprises…
    On pourrait s’interroger sur la quasi-confusion faite ici (le nom de Pascal Engel est cité) entre caractéristiques nécessaires du scientifique, et éthique du discours philosophique au sens le plus général.

    Ensuite son efficacité dans la dénonciation (par ailleurs nécessaire) du crédit accordé trop rapidement à des affirmations douteuses, par ailleurs souvent parées du caractère “scientifique”. Car ce n’est bien sur pas à la science à se définir elle-même, et l’épistémologie n’est pas une science. Par conséquent, affaiblir la portée du mot “scientifique” n’est pas forcément une mauvaise chose et douter de tout souvent nécessaire. N’oublions pas la menace du “scientisme” qui ne semble pas inquiéter du tout l’auteur…

    D’autre part on sent bien se manifester aussi des normes d’une autre type, dont notamment celles dont l’Etat et son administration ont besoin pour se légitimer en certaines circonstances.
    Le fait que cette polémique se manifeste en plein milieu de la gestion chaotique (pour le moins) d’une épidémie est assez intéressant. Bien de bons principes y furent violés et Raoult n’est pas seul en cause…

     

    Mais encore

    Pour continuer le massacre que l'individu mérite en fait (en fait non, j'ai tort de dire ça), on doit le rattacher aux fanatiques anti Raoult qui le (Raoult) chassèrent avec une énergie destructrice que le virus méritait davantage. Non pas que le monsieur soit le pire d'entre eux, et il prit la peine de répondre avec politesse, quoiqu'avec l'obstination répétitive de celui qui ne comprends tout simplement pas ce qu'on lui dit.

    Popper adouci, "induction" à utiliser avec précaution, expériences à "vérifier": tout s'exprime comme un déni en déni de ce qu'est Popper par essence. Comment "adoucir" le béton armé en critiquant sa matière, sa rugosité et aussi les bouts de métal qu'il contient ? Comprenne qui peut... Propose-t-on de dire qu'il y a tout simplement DEUX approches de la science, celle-ci étant précisément celle que Popper condamne résolument ? Une incompréhension complète, qui finit par devenir agressive s'en suit immédiatement. 

    J'avais déjà remarqué cela derrière bien des intervenants des fameux "rézos": l'obstination à répéter sans trève la même idée "originale", et qu'on ne peut nier ou critiquer sans d'abord se trouver face à sa répétition inchangée. Dans un premier temps polie et calme elle s'enferre, puis s'identifie à la personne de l'émetteur et devient une "chose" qu'on ne peut plus pour finir que défoncer à grand coup de sarcasmes. L'attachement désespéré à un fait (ou principe) perçu dont on est certain par soi même est précisément le caractère de la forme primaire d'induction qui génère non pas une affirmation de témoignage (dont l'erreur pourrait être avouée sans être coupable) mais une affirmation de vérité (qui ne peut être abandonnée sans condamner sa propre personne) dont le caractère absolu justifie tous les actes de foi, toutes les répétitions rituelles et tous les martyres... 

    Veut-on dire qu'il y a DEUX approches, et tenter d'initier un match qui pourrait être plaisant à jouer ? J'avais tenté la chose une fois et ne m'en était pas sorti, ayant eu affaire à un exceptionnel rétheur factuel...Et bien cela suscite immédiatement l'hostilité: relativiser la vérité est insupportable. Si Raoult est un escroc, il ne peut être concevable qu'il ne le soit pas, par définition... Comment admettre que c'est une connerie que de prétendre que la Science a une "autre" définition ? 

    Et c'est précisément cette question de la définition identifiée au vrai factuel qui rend les affirmations si redoutables et si puissantes. Il faut un esprit primesautier comme le mien pour imaginer possible qu'on en discute... 

    Alors ceux qui sont investi de cette vérité là se déchainent, et en meute, reprenant inexorablement la vérité. 

    La masse d'arguments est terrible et justifie les insultes complotistes dont ces gens furent accablés et aussi les menaces de mort (aussi nombreuses que celles qu'ils encouragèrent, j'espère bien) dont ils firent certainement l'objet. Il faut savoir que la violence est partagée, et qu'il n'y a aucune raison que la dégueulasserie vicieuse et stupide soit laissée sans réponse, d'ailleurs c'est un peu la motivation de leurs écrits et donc des nôtres, je suis dans l'autre camp. 

    On pourrait commencer par le boson de Higgs. Il ne fut pas "découvert". Qu'un méthodologiste prétentieux et dogmatique (je me lâche, et sans doute ais-je tort)  puisse utiliser une expression aussi impropre est saisissant et découvre le pot aux roses (on verra si le débat ira jusque là; il n'y alla pas). 

    Le boson de Higgs fut en fait "découvert" par ses théoriciens et une expérience de réfutation échoua, montrant la présence conforme à la théorie de quelque chose qui y ressemblait grandement. 

    Ce que je dis est Popérrien, réaliste et aussi rigoureusement scientifique: ce n'est pas l'expérience qui "découvre" la chose, mais bien la supposition qu'elle existe "conceptuellement", donc au sein de la connaissance, et que cela ne soit pas invalidé par une expérience en rapport. Le caractère exploratoire de la découverte (les valeurs numériques de sa position furent effectivement découvertes car non prévues à l'avance par la théorie) c'est autre chose, et traduit plutôt non pas la fragilité de la découverte, mais le caractère particulier (je ne parle pas de fragilité) de la théorie dans laquelle elle se manifeste. 

    Le fétichisme autour du double aveugle nécessaire à la mise au point des vaccins est également typique de l'approche de ces gens. Abondamment critiqué pour sa fausse objectivité, le procédé, par ailleurs bien sur utile dans bien des circonstances n'est PAS l'alpha et l'oméga de l'expérimental et ressort en fait de domaines de réalités fragiles dans lesquels la régularité et donc la réalité même du phénomène à valider est relative. 

    Un vaccin ne marche pas "toujours"... Ou ne marche que dans certaines enveloppes de régularité, ce qui n'invalide rien de son efficacité intrinsèque ou souhaitable, mais la rend mesurable. C'est le point: cette mesure est -elle effective et comment est-elle obtenue?  Il semblerait par exemple qu'elle dépende dans le cas du SarsCov 2 (la seule chose qui nous intéresse) du variant viral en cause et cela fortement.

    Qui a mesuré (et publié) l'efficacité des vaccins pour les variants actuellement en circulation ? 

    Le chiffre n'est tout simplement pas publié et Raoult, le vilain Raoult semble dire qu'elle serait plus basse (de moitié) des chiffres triomphalement affirmés pour ce qui concerne la première mouture du virus. La méthode en double aveugle n'a rien à voir là-dedans, bien sûr... 

    De fait, il y a des chiffres qui sont publiés et qui confirme le "pour moitié". Il suffit de le savoir... 

    Le post modernisme

    Exclu du scientifique par le monsieur, le postmodernisme ne mérite pas l'opprobre dont on le couvre. Si les délires dénoncés par Sokal le furent (dénoncés) à raison, cela n'empêche pas que tous ses discours ne soient pas invalides par définition (pas mal, non?). 

    Didier Raoult qui n'est pas un théoricien, mais un praticien cultivé qui donne son avis et vulgarise avec talent sur des questions peu abordées dans le grand public, soutient (dans un livre "pour une science post moderne") une approche "libérale" des sciences très intéressante, voire enthousiasmante, à mille lieux des éternelles craintes de dénaturation des ziziticiens. 

    D'abord, il critique (avec une certaine tendance à l'homme de paille, il est vrai, mais l'homme a de la forfanterie, cela est vrai), la théorie darwinisite "classique" et la notion d'ancêtre commun. L'"arbre de la vie" est sans doute bien plus complexe et la notion de virus avec sa capacité à injecter dans les patrimoines génétiques des hôtes infectés des choses nouvelles remet en cause, effectivement, une vision fixiste de l'hérédité. Nous avons pour "ancêtres" des choses qui ne sont pas vivantes... 

    Ses remarques sur les considérations au sujet de l'homme de Néanderthal, d'abord écarté avec horreur comme ancêtre possible, puis nécessité oblige, admis parmi nos parents au point de pratiquement devenir ce qui nous rend blanc, voire roux à l'origine montre que certaines considérations savantes en l'absence de critères établis peuvent colorer les théories dans le sens de bien des préjugés... 

    Nous avons toujours intérêt à accroitre nos connaissances, et dans le domaine biologique, le pouvoir du microscope, même si il n'est pas lui à l'origine de la théorie à tester, et Popper a bien sur raison, introduit clairement de nouveaux domaines et avant de théoriser, il faut d'abord explorer ce qui est nouvellement rendu visible. Se prétendre scientifique en acceptant de regarder plutôt que de refuser ce qui est d'avance considéré impossible est absolument légitime et reprocher cela à Raoult est tout à fait indigne. 

    Un autre aspect de la critique non fondée d'un mauvais postmodernisme fantasmé  : le "non cartésianisme" de Bachelard. L'auteur de la "philosophie du non" mériterait que sa liste de productions soit au moins consulté avant d'être voué aux gémonies. Le concept correspond non pas à la plongée du savoir dans le vaudou le plus torride, mais plutôt à l'intégration dans le scientifique du non complètement analysable, par exemple le non-analytique, inconnu à l'époque de Descartes, tu parles, celui-ci inventait l'analytique lui-même, chaque chose en son temps. 

    Suspecter le français barbu de sorcellerie est assez débile, surtout que le concept en question ne doit bien sur pas être mésinterprété. Bachelard évoquait le "non euclidien" en fait, c’est-à-dire la capacité de nier en englobant, concept qu'on pourrait qualifier de post-moderne et qui tout simplement présida au scientifique pendant tout le XXème siècle, le siècle du renversement du monde des sciences à tous les points de vue et qui fit que le principal auteur du chambardement, le grand Albert, initiateur de tout (relativité ET quantique) qui apparut dans la lumière en révoquant un dogme fondamental,  fut lui-même désavoué au nom de conceptions philosophiques du contenu et de la méthode scientifique. Que retenir de tout cela ? Que le conflit est au coeur des sciences, que la créativité humaine ne peut et ne pourra jamais se résumer dans des règles à appliquer et que le monde est fondamentalement ouvert à la curiosité et à l'imaginaire. 

    Sciences postmodernes

    Le concept est bien sur un oxymore, le postmodernisme se voulant relativiste, constructiviste, quasiment non réaliste (quoique) et quasiment opposé à la science du moins la dure celle avec qui on ne peut rivaliser et donc qu'on détruit, ou qu'on veut détruire, ou du moins ravaler à quelque chose qu'on peut malaxer et règlementer... 

    Comme on se revendique scientifique (mais humains) le tour serait joué, on va faire à toutes les sciences ce qu'on s'est fait à nous même... Tout cela est bien connu, et aboutit effectivement à des formes dégénérées de scientisme, qui fétichisent les procédures, ou du moins qui voudraient y rattacher la totalité du contenu scientifique. Je ne parle pas de ça. 

    Car il y a aussi l'éthicisation de la science, et cette histoire de "démocratie technique" qui identifie controverses scientifiques (qu'on pourrait croire réservées aux conflit concenant les théories ou les résultats des expériences) et affrontement "citoyen" entre obsédés bigots des dommages collatéraux de la pratique des sciences, le mythe du savant fou étant le support unique du lamentable fantasme. Ogm, virus, truc atomique, robot, nanoparticule , tout ressort du danger et de la peur panique de ce que peut bien faire l'homme (la femme elle subit, sauf Marie Curie, la pire de toutes). 

    Car hélas, la conséquence de la perception effective du caractère humain et bordélique de la démarche "en sciences", conduit à la volonté de faire participer aussi la femme de ménage aux choix de cloner le petit singe ou pas et on n'en sort plus... 

    Cette affreuse tendance  à responsabiliser l'humain dans ses curiosités est une maladie horrible et elle défigure le monde moderne. Vade retro hideux petit con suédois de la petite folle à tresses ! Tu pues atrocement...

    Il y a pire, il y a la chef de service à l'hopital Saint Antoine, le clone féminin baisable de Raoult, confite dans ses intérêts à promouvoir le Remdesivir, et aussi tout ce qui peut faire muter et varier le virus, et qui affirme en ricanant, contre l'évidence, que le virus a pas muté alors que si, et par sa faute... La salope a bloqué tout ce qui pouvait soigner pour mieux promouvoir la seule saloperie qui non seulement prétendait soigner à super cher, mais qui en plus ne soignait pas et pire, aggravait la maladie !!! Une diablesse, il faudrait la noyer dans du gel hydroalcoolique à 100 degrés. 

    Est ce pire encore que l'abominable méduse graveleuse, costagluantiola, décorée pour ça, qui tous les clignotants au vert veut encore ça date d'hier nous confiner totalement encore un mois pour être sure. Totalement dans sa morve la putain de salope ne connait rien à rien, n'a traité le sida qu'en se branlant on se demande quoi et ne prédit que la mort de tous , tout en exigeant l'enfermement à jamais de tous les vivants. Ca c'est la science... Raymonde la science. 

    L'induction

    Popper se proposa une fois pour toute et c'est l'essence de sa proposition, de ruiner pour toujours le principe de l'induction comme technique et principe de la production de connaissance scientifique. Seul moyen apparant d'expliquer le passage du vrai "perçu" au vrai "conceptuel", elle est à la fois naturelle et source première de l'ennemi de toute philosophie: le scepticisme fondamental porté par l'évidence de l'impossible conceptualisation, celle-ci se devant de reposer sur une infinité d'observations. 

    De fait, le scepticisme, et son cousin maudit, le scientisme, sont construit sur cette illusion cognitive et sa dénonciation forcenée: le vrai, le concevable deviennent impossible avec lui. Qui ne peut remettre en cause toute méthode, tout rite, toute religion répétitive du "bien pratiqué" au nom du doute fondamental envers ce qui ne soutient qu'une habitude ? Qui n'est pas tenté alors de renoncer au vrai et de se résoudre à faire la loi soi même ou à se soumettre au prêtre, faute de ne pas l'être soi même ? 

    Mais le caractère tordu de la chose tient à la confusion des mondes et à la nature des abstractions. Le fait brut n'existe pas et tout est déjà théorie face à la perception: c'est cela qui fait qu'on croit découvrir la théorie du vrai alors qu'on ne fait qu'intuiter malaisément des théories à partir d'autres, tout en se pénétrant de l'idée qu'on a trouvé le principe, ou pire la méthode. 

    L'immense génie d'un Kant, ou d'un Popper est d'avoir cassé le cercle maudit de l'illusion: il n'y a pas de réalité perceptible directement et il n' y a pas de vrai. Le rationnel n'est PAS réel et le seul réel qui vaille est celui qu'on ne peut connaitre que nous même, voilà la réalité. La compréhension (illuminée) de ce point de vue est propre à chaque individu et il est toujours surprenant de réaliser que des gens éduqués, en plus de génies incomparables (Hegel par exemple) , ne comprennent tout simplement pas cette idée et s'obstinent à "adoucir" Kant ou à le "compléter". 

    Là encore, il y a dans la "compréhension" des choses, une relation au réel imaginal qui structure la relation au vrai, au sur, en fait au mémorisable. Comme si mon incapacité à comprendre ce que veut dire Girard (Jean Yves) était lié à mon incapacité à faire réel, crédible touchable ce qu'il hurle en se moquant du monde entier ! 

    P.S. Finalement censuré par mon hote, tous mes commentaires sont systématiquement rejejté de (1), voici le dernier: 

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    Bon, la censure a frappé, au moment de la confrontation avec la vérité: le mensonge caractérisé du scientifique, par faute de vérification. Expert Scape classe bien Raoult en tête au niveau mondial:
    https://www.expertscape.com/ex/communicable+diseases%2C+emerging

    C’est dans la catégorie “générale” de “communicable diseases”, que les spécialistes français du sida (et de l’hépatite, la “maladie de Gilead”, bien connue de la très dépensière Karine Lacombe) sont devant Raoult, du moins parmi les français, car le classement mondial ne les mentionne pas…

    Vous voilà pris la main dans le sac, et sans vouloir rattrapper vos âneries, quelles quelles soient. Belle méthode, qui vous décrédibilise donc entièrement. A croire que les résultats de votre vie de labeur en sont entachés. Ne vous inquiétez pas, je ne les “vérifieraient” pas: je me contenterais de les nier en bloc.
    0 sur 20, monsieur le menteur, de la part d’un étudiant raté !

    Je cite cette saillie sur mon site , pour qu’il ne soit pas perdu.

    --------------

    Qu'est ce qu'on se marre. Vous remarquerez que dans le cours de la discussion, je réalise que j'ai confondu deux articles, que je le reconnais et qu'on m'en fait grès ! 

     

    (1) https://menace-theoriste.fr/la-science-et-sa-bonne-pratique/

    (2) https://cernbox.cern.ch/index.php/s/3O5uoxSt5NfzcaE

    (3) Lakatos et l'induction https://archipel.uqam.ca/10419/1/M15013.pdf

  • Les vies

    Il était temps de se documenter sur la vie au niveau moléculaire, et d'avoir les idées claires sur toutes ces petites bêtes, c'est en nous après tout.

    ADN, ARN, l'usine à protéines

    D'abord l'ADN dans les noyaux des cellules eucaryotes (celles qui ont un noyau). Les cellules des animaux et des plantes et des structures multi cellulaires. L'ADN contient l'information permettant la fabrication de la vraie structure de l'organisme, faite de protéines (l'ADN lui même, bien sur, mais aussi les neurotransmetteurs, les hormones et les enzymes). Les protéines sont formées de chaines d'acides aminés choisis parmi  20 reliés par des liaisons "peptides". 

    L'ADN est formé lui de DEUX chaines d'acides aminés choisis parmi 4 (Adénine, Guanine, Cytosine, et Thymine).

    L'ADN dans le noyau est  utilisé pour fabriquer de l'ARN pré-messager par l'ARN polymérase, qui  écarte les 2 chaines et produit comme une fermeture éclair une chaine simple. La Thymine disparait, remplacée par l'Uracile dans l'ARN.

    Pour la petite histoire le D de ADN c'est "désoxyribonucléique", alors que le R est "ribonucléique". 

    Toujours dans le noyau, se produit alors une maturation par épissage pour produire des chaines d'ARN-m (mature ou messager). En effet, alors qu'on a 30 000 gènes, on a un million de protéines à fabriquer: formée d'exons et d'introns, les chaines d'ARN pre-m sont découpées et recollées, on supprime les introns et aussi certains exons pour obtenir un nombre de modèles encodés beaucoup plus grand formé d'ARN-m. Puis les chaines d'ARN-m sont expulsées du noyau (ils passent par des petits trous du noyau) et se retrouvent dans le cytoplasme de la cellule. 

    C'est là que les ribosomes entrent en scène. Ils sont chargés d'interpréter les brins d'ARN-m pour fabriquer des protéines. 

    L'encodage des protéines est fait par les codons, groupes de 3 acides aminés significatifs associés à un acide aminé à produire. L'encodage est redondant  et universel (TOUT le vivant utilise exactement le même système de conversion). 

    Le ribosome se fixe sur la chaine et avance comme une tête de lecture. Un brin d'ARN est utilisé plusieurs fois, puis est détruit. 

    Et voilà. 

    Les mitochondries

    Dans le cytoplasme des cellules, on trouve jusqu'à plusieurs milliers de sous-cellules, les mitochondries, cela sauf pour les globules rouges qui n'en ont aucune... Elles fabriquent l'ATP (Adenosine Triphosphate) molécule essentielle au transfert de l'énergie lors du métabolisme dans TOUS les organismes.

    Les mitochondries ont un ADN propre, ce qui fait que celles du sperme étant éliminées, les mitochondries d'un organisme seraient exclusivement femelles, mais en fait "pas que", ce qui obère un peu la réalité de l'Eve primordiale dont on a sans doute tort de proclamer la réalité... 

     

    Les virus

    Les virus c'est tout ce qui utilise ces principes pour hacker à mort l'usine à protéines. On a toutes sortes de virus, qui ne sont pas cellulaires mais formés d'assemblages de protéines capables de détourner la machinerie cellulaire pour se reproduire, et aussi pour perturber les cellules. Ils peuvent être à ARN, à ADN simple ou double chaine. 

    Certains virus sont à ARN et ne se reproduisent QUE dans le cytoplasme, d'autres entrent dans le noyau de la cellule et y introduisent de l'ADN en simple ou double chaine selon les cas. Les "rétro virus" fabriquent de l'ADN à partir de leur ARN (grâce à une enzyme vicieuse, la "transcriptase inverse"). Le VIH EST un rétro virus. 

    Le vivant est donc, c'est Raoult qu'a raison, un assemblage hybride de cellules et de virus qui se croisent sans arrêts... 

    Cela va d'ailleurs assez loin. On pense par exemple que la fonction placentaire (le fait d'avoir un placenta, partie de l'organisme du foetus) serait en fait du à un rétrovirus qui se serait installé dans le génome des primates il y a 40 Millions d'années (1).

    Protéines et enzymes

    Les enzymes, des catalyseurs de réactions variées sont des protéines comme les autres... Un point intéressant est que la protéine se lie biologiquement au reste du monde du fait de sa structure tridimensionelle. Cette structure dépend des interactions entre les acides aminés qui la consititue et des liaisons variées qui se manifestent: l'ensemble se tortille de manière complexe, les blocs en 3D s'opposant ou se liant les uns aux autres.

    Deep Mind, la boite de Demis Hassabis qui a fini avec le Go prédit ces structures et va le faire pour les 200 millions de protéines connues, il en est à 200 000 décrites pour l'instant (Juillet 2021)... L'idée apparamment est de lier les effets d'une protéine à sa structure tridimensionnelle, qu'on peut associer à des séquences d'acides aminés synthétisables...

    Le système immunitaire. 

    La défense de l'organisme c'est dans le sang, qui convoie les leucocytes ou globules blancs. On a parmi eux les macrophages ou monocytes, responsables de l'immunité innée, capable de reconnaitre et de phagocyter bien des ennemis et les lymphocytes en charge de l'immunité acquise, intelligente, la vraie, la grande.

    L'ennemi c'est l'"antigène", n'importe quoi de pas bien qu'on reconnait comme "autre" et qu'on doit détruire, tuer, massacrer et bouffer. Certains leucocytes, les macrophages (avec leur grands pods) sont spécialisés dans ces attaques.

    Les lymphocytes sont B (Bone car provenant de la moelle osseuse) pour l'immunité humorale et T pour (provenant du Thymus) pour l'immunité cellulaire, en charge des pathogènes intra cellulaires.

    Un lymphocyte B fabrique  des anticorps spécifiques d'un antigène donné, mais après sélection et reproduction sous une forme spécialisée. Les anticorps vont se fixer aux antigènes pour former des complexes accessibles à la phagocytose. 

    La sélection se fait via des macrophages qui leur "présentent" des antigènes. Ils se transforment alors en plasmocytes capables de produire les anticorps correspondants. Cette histoire de "présentation" fait toute l'affaire, c'est le fait des molécules du CMH (complexe majeur d'histocompatibilité)... On a ainsi des amis qui présentent des ennemis, de manière à ce qu'on puisse les reconnaitre. 

    Les lymphocytes T sont de plusieurs sortes certaines favorisant la transformation des Lymphocytes B en plasmocytes, et aussi des T en T cytotoxiques c'est à dire capable de bouffer tous seuls les antigènes. Tout cela du fait de la "présentation" d'antigènes... Les cytokines (des hormones mystérieuses, dont l'interféron) jouent un rôle dans la selection des Lymphocites T. 

    Le VIH cible les lymphocytes T. 

    Le système immunitaire est abominablement complexe et différencié, reste largement inconnu et fait toujours  l'objet de recherches sur ses fonctions et mécanismes... 

     

    Les Vaccins 

    Il y a toute sorte de vaccins, mais l'idée est toujours la même: faire apparaitre un "antigène" qui déclenche une réponse immunitaire (la fabrication des Lymphocytes B et T qu'il faut) sans déclencher la maladie elle-même,  de manière que l'agent infectieux reconnu donc par avance se fasse bousiller d'emblée avant toute multiplication dommageable. 

    La vaccination peut être humorale (B) et cellulaire (T) ou que humorale.

    Un vaccin peut être un virus inactivé (produit pour ne pas se répliquer à la température du corps humain, contrairement au vrai virus), ou simplement atténué. On rajoute des adjuvants (les fameux sels d'alumine que les antivaxx accusent de tous les maux sans trop de raison) pour accentuer la réponse immunitaire. 

    On peut aussi ne prendre du virus que ce qui fait qu'on le reconnait (...) par exemple l'une ou les protéines de sa surface, s'il est un virus enveloppé ou de sa capside (coque entourant son matériel génétique). La fameuse protéine "spyke" du SarsCov2 est la protéine de surface par excellence. C'est la pointe de la couronne du "corona". 

    Dans le cas de l'hépatite B, on produit par génie génétique une de ces protéines, dite "recombinante" pour l'injecter comme vaccin directement. Ces protéines se "recombinent" pour former un pseudo virus "de surface" capable de servir d'antigène reconnaissable. 

    Un vaccin à ARNm (le Pfitzer, ou le Moderna) va stimuler directement la production de spykes dans le cytoplasme des cellules et produire un antigène acceptable. Il suffit qu'il porte l'ARNm codant la spyke. Comme expliqué par de trop "communicants" vulgarisateurs, il n'y a pas ICI de pénétration dans le noyau de la cellule, même si la chose est par ailleurs  tout à fait possible en fait, comme expliqué plus haut. Un tel vaccin est humoral ET cellulaire. Ce qui est marrant, c'est que l'ARNm injecté est transporté dans une nanoparticule.

    Un vaccin à adénovirus (le Spoutnik, ou l'AstraZeneca) lui est un virus à ADN dans lequel on a injecté de l'ADN produit par transcriptase inverse de l'ARN SarsCov2, capable donc de produire plus tard par transcription, l'ARN capable de fabriquer du spyke. C'est donc ce vaccin là qui nous transforme en OGM ou plutôt qui fait de la mutagénèse intersectionnelle... 

    Plus exactement il s'agit de vaccin à "vecteur viral" qui s'introduit dans le noyau de certaines cellules (pas de toutes) pour leur faire fabriquer de l'arn qui va ensuite sortir du noyau pour aller fabriques les protéines nécessaires...  

    De quoi stimuler nos oncogènes, bonjour le vaccin non pas qui guérit du cancer, mais qui le donne... 

    Un autre truc rigolo c'est  le coup des virus "recombinant" c’est-à-dire qui s'échangent des bouts d'ARN (ou d'ADN) s'ils font partie de la même famille. Lors de l'introduction d'un adénovirus vaccinant, si un virus du même genre est déjà présent, il y a possibilité de recombinaison et donc de fabrication d'un virus innovant, par exemple ultra méchant et qui pourrait se répandre... Un risque de 10-7 sur un milliard de vacciné, ça fait 100 personnes contaminées, suffisamment pour produire une pandémie globale après incubation. 

    Bref, le vaccin covid est pris en étau dans une pince à 3 branches: un vaccin à ARN ultra innovant dont on ne connait pas les effets à long terme, MAIS qui ne travaille que dans le cytoplasme, un vaccin à ADN qui rentre dans le noyau ce qui fait peur, ou un vaccin classique (un virus désactivé) peu efficace... Cela avec une épidémie qui s'éteint...

    Un autre type de vaccin (le Novavax, pour ne pas le nommer, et le Sanofi à venir parait-il) est directement fait d'une injection de protéine (Spikes bien sur) fabriquée en lab par avec des cellules maison... 

    Au sujet des vaccins, on notera que l'invention des techniques à ARN messager est due à une hongroise évadée de Hongrie en 1982 avec un ours en peluche gavé des économies de sa famille, Kararin Kariko. Pressentie pour le prix Nobel, ses recherches furent utilisées dans le vaccin de la société BioNtech, fondée en Allemagne par deux turcs, et associée à Pfizer pour la fabrication d'un vaccin contre le covid, sur la base d'études sur un vaccin contre le cancer. La totale. Evidemment tout ceci est trop beau, Kariko n'a rien inventé, et c'est Robert Malone, un thésard qui dès 1987 eut l'idée de l'ARNm à utiliser pour les vaccins... Il fut escroqué par une startup qui lui piqua tous les brevets qu'il déposa... L'horreur en fait, redoublée par le fait  que le monsieur est anti vax, pour lui la spykes est toxique et la faire générer est un crime.

     

    (1) l'article des français sur le placenta viral : https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2011/02/medsci2011272p163/medsci2011272p163.html

    2) https://www.linkedin.com/pulse/history-how-mrna-vaccines-were-discovered-jill-glasspool-malone-phd/

  • Les politiques girardiennes

    A l'occasion de relectures variées, un petit résumé de la politique telle que vue par René Girard, dont l'ombre qui fait sens continue de décrire le monde absurde dans lequel nous vivons. Mort en 2015 le vieux gourou avait tout décrit de la victimolâtrie déjà présente à son époque et qui ne se généralise vraiment dans sa terrifiante absurdité qu'aujourd'hui. 

    Le cantbreath et le woke ont pris les US et réussi à virer Trump, la seule réaction saine à l'affreuse vérole qui avait saisi l'Amérique d'Obama. Soit ils vont s'en dégouter en 4 ans, on peut toujours rêver, soit les US privés de leurs dernières défenses immunitaires vont vraiment plonger dans le fentanyl, la seule solution au terrible sentiment d'étrangeté qui survient devant une resucée d'une sorte de nazisto-communisto-islamisme qui recouvre progressivement le monde. 

    Allons droit à l'essentiel. 

    D'abord le souci des victimes au sens judiciaire est sociologiquement plutôt récent: les premières indemnisations systématiques dateraient des années 70. Les juifs expulsés des années 42 qui reviennent en 45 n'osent pas revenir chez eux et s'enferment dans un silence étrange...

    Ce n'est que dans les années 2000 que toutes les écoles de Paris se couvrent de plaques évoquant pour toujours les enfants arrachés à leur classe pour être assassinés et qu'on n'oubliera jamais. 

    La pointe de l'île de la cité est vérolée de noir pour le reste de l'histoire. Cela émeut ceux qui visitent, et vexe et navre les propriétaires des lieux, insultés à chacun de leur passage... 

    Auparavant, la justice ne s'intéressait qu'aux coupables.  Les victimes, elles, ne devaient pas se venger et on leur fournissait des raisons de ne  pas le faire. Car la première motivation d'une victime c'est bien sur la vengeance et la justice a pour première fonction d'interrompre le cycle des vendettas, et l'éternité des violences réciproques. 

    Cette fonction de l'Etat est fondamentale. Quand elle n'existe pas, les sociétés tribales qui n'ont pas d'Etat se structurent autour de vengeances éternelles et de conflits perpétuels institutionnalisés. Les mafias tchétchènes ou albanaises vivent comme cela, la Corse y est en plein bien sûr. 

    Girard

    On arrive à Girard, et sa structuration du social autour du sacrifice masqué puis, à l'époque moderne, du fait du rejet par le judéo-christianisme de cette injustice, autour d'autre chose, et qui explique magnifiquement la victimolâtrie qui nous recouvre de sa morve. 

    Les systèmes sociaux modernes bien qu'ayant aboli le sacrifice et en rejetant systématiquement tous les aspects, se révèlent en fait très résilients aux crises de violence généralisées qui faisaient si peur et qui ont inventé le sacrificiel pour s'en prémunir. Cette interrogation sur les aspects dégénérés du monde moderne et aussi sur son relatif pacifisme est celle de Girard, d'ailleurs. 

    Passons par l'exception à la pacification judéo-chrétienne de la civilisation moderne: une double tentative pour revenir à l'archaïque sacrificiel fut pourtant faite au XXème siècle par le nazisme et le communisme. A l'occasion, une saillie brillante: alors que le nazisme eut le juif comme victime, le communisme eut lui tout le peuple, perpétuellement opprimé et menacé dans son ensemble, le racisme prolétarien restant fictif et réduit à l'oligarchie qui domine le parti, comme en Chine, le pays des fils uniques à papa. 

    Nous voilà donc revenu à la crise mimétique moderne, mais qui nécessite des doses de victimes symboliques de plus en plus importante pour fonctionner: c'est maintenant la transformation en victimes de toute la planète, euh en fait l'inverse, la chose à sacrifier car coupable étant son dual, l'homme blanc. Cette oscillation entre les rôles tout en maintenant la validité de l'histoire, finit par devenir vertigineuse et c'est tout Girard, je dirais, qui branle un peu, tout en finalement se trouver justifié. 

    Un point focal, d'ailleurs à la hauteur des enjeux nazis et communistes, dont les rêves ne sont peut-être pas terminés: l'appel global, la globalisation est un appel à l'"universel" et donc un dépassement de ce qui ne l'est pas ou plus: le judéo-christianisme... 

    Peut-on dire que le sacrifice a déjà eu lieu, avec la colonisation, le nazisme et tout le modernisme et que la dénonciation de ce sacrifice devient le culte mondial maintenant établi et qui se doit de détruire et d'oublier ce qui y a présidé avec injustice ?

    A moins que précisément ce ne soit l'inverse, et que la grande crise mimétique mondiale causée par la venue à l'existence d'une globalisation informationnelle qui amène tout le monde à se comparer et donc à se trouver à égalité, donc en rivalité, ne conduise à nouveau à activer les grands moyens, donc le sacrifice, cette fois-ci à une échelle vraiment grande ? 

    L'intuitition Girardienne est celle là: une dénonciation du sacrifice elle même sacrificielle nous menace, et ceci à la hauteur de la connaissance partielle du mécanisme. La dénonciation de l'injustice faite à la victime n'est pas réconciliation pacifique, mais au contraire formation d'une violence encore plus forte. La dose augmente pour que le mécanisme fonctionne car on ne peut être apaisé que par l'ignorance. 

    Revenons en arrière: les relations du politique et du religieux sont en cause. Pour Girard, il n'y a pas de politique et tout est subordonné à la rivalité donc au sacrificiel et donc au religieux, seul technique de sortie de crise, les institutions et ses rites étant exclusivement religieux en fait. Pour se rattraper, Girard exclu alors en fait le divin, le religieux étant sociologique et non pas théologique, car issu des interactions humaines: Girard est dans le camp de Durkheim. Contre Hobbes et toutes les formes de "contrat social": l'accord ne peut être libéré et les institutions ne peuvent fonctionner que dans la méconnaissance du sacrifice. 

    Ce clivage là est splendide et fondamental: on a bien clivage complet entre les camps de l'explicite d'une part et de l'implicite d'autre part, le sacré du légitime pouvoir reposant sur l'ignorance. 

    Il faut bien voir que ce culte de l'ignorance, ou de l'autorité, parangon de la réflexion "tradi" quant à la solution à nos problèmes, se trouve voir sa nécessité expliquée (et justifiée ) par Girard: c'est la nature du monde, et le "politique" lieu de l'expression de la nature humaine se trouve alors nié. Le contrat social est anthropologiquement impossible ! 

    Ce qu'on appelle le politique n'est alors que la volonté mimétique et pathologique de se soustraire à l'emprise du médiateur dans la rivalité mimétique, un élément lubrifiant le sacrificiel en marche, la fameuse lutte contre la "domination". Girard est ainsi directement opposé à Schmitt et refuse toute autonomie au politique, l'ami et l'ennemi n'étant que des rivaux enchevêtrés et le fameux conflit aurait toujours la même forme: révolutionnaire contre conservateur, foule contre pouvoir avec toutes les inversions que permet l'histoire.

    Au passage, une définition intelligente (Girard est très fort) des "crises", périodes brèves ou par un retournement de situation, ce n'est plus le conservateur ou le pouvoir qui dirige mais le révolutionnaire ou le peuple, avant que tout rentre dans l'ordre...  

    La violence devient inter-nationale, et la victime surtout les peuples engagés dans les guerres (le "sacrifice" des jeunes générations)

    A ce point, on voit l'enchainement et la confusion des deux thèmes: dénonciation de la domination médiatrice d'une part, dénonciation de l'injustice fait à la victime émissaire d'autre part et confusion des deux, pour plus d'excitation mimétique, ce qui est ce qu'on disait. 

    Le contre pied

    On pourrait prendre le contre pied, et vanter au contraire le contrat social comme une tentative "douce" de régler le problème institutionnel. Car après tout, le sacrifice comme meurtre public n'est pas le vrai but du système girardien, mais un symptôme. La véritable raison est l'instauration de la paix civile, organisée autour des rites, des interdits, des lois. S'il  y avait moyen d'obtenir tout ça proprement, sans meurtre, on aurait un politique "justifié" ! 

    Et puis, le vote est individuel: par l'obligation d'une décision propre soustraite à la foule (l'isoloir est le signe de l'exigence du choix non collectivement excité), on tente de supprimer le mimétisme basique et le mécanisme du lynchage. 

    On pourrait alors renverser Girard, et nier le sacrifice d'ailleurs contredit par les anthropologues, qui n'y voient qu'une pratique tardive, propre à l'apparition de l'agriculture. L'humain le fut avant le meurtre et les dieux des chasseurs cueilleurs étaient surtout des esprits, ceux que l'animisme prêtre aux animaux... 

    On aurait ainsi l'évolution de l'humanité; si P est l'identité entre physique humain et animal et A l'identité entre les âmes. 

    Non P , A est l'animisme originel et peut évoluer de deux manières: en changeant P, PA étant le totemisme australien, ou bien en changeant A, Non P Non A étant l'analogisme de la renaissance ou de la Chine, LE système sacrificiel par excellence qui communique avec une nature radicalement étrangère via les symbolismes, les astrologies etc. 

    La modernité est le changement de P: la science fait de nous des animaux, notre âme nous en distinguant... 

    Et puis on a les lumières. Smith décrit le contraire du mimétisme violent: la société se construit par la sympathie et l'accord amical dans l'intérêt de tous entre voisins, qui fonde le social. Girard et Tocqueville sont bien contre Smith et la concurrence est violente, mais la main est toujours invisible, par contre et cela est nécessaire: le monopole est une contradiction du libéralisme. 

    Tocqueville est Girardien en ce qu'il est un pessimiste de la démocratie: la passion de l'égalité est pathologique et mène à la ruine de la représentation politique. Néanmoins, il y a un rôle métaphysique à donner aux institutions et donc à la démocratie, rôle positif ou non. C'est celui du Katechon, l'énigmatique force qui retient et empêche la venue de l'antéchrit, nécessaire et préalable à la fin du monde. Cet Etat qu'on identifie à l'Empire, par exemple l'empire germanique, qui maintient en place malgré tout l'existant avec ses défauts, mais qui suspend la fin du monde qui ne peut que passer par la violence suprême. 

    C'est l'idée du politique "nécessaire", du gouvernement des élites, du "néo libéralisme" manipulateur qui évitant que Mélanchon ou LePen arrivent au pouvoir , sauve la civilisation... Le politique volontaire, volontier impérial.

    L'apocalyptique c'est précisément ce que promeut Girard avec son degré 2 du sacrificiel: après l'explosion ou avant, il faudrait selon lui abolir le politique, et se réconcilier vraiment les uns avec les autres. 

    Les institutions 

    Mais on doit considérer ce qui chapeaute tout ça: les institutions en général et donc, et là Girard se trouve encore clivé, considérer la différence entre institutions publiques et privées. Fondé sur l'entreprise privée, le libéralisme n'avait vu que sa petite taille. Devenue grande, l'entreprise fait alors appel au "management" tout comme l'institution étatique, finalement. 

    Se pose alors la question de la légitimation de tout cela. Dans un premier temps, l'Etat fut chargé de régler cette question de taille, la lutte contre les monopoles, marque de légitimité, réglant l'aporie fondamentale de l'entreprise privée qui devient de la taille d'un état, sa hiérarchie interne devenant institution autoritaire. Simplement alors que le monopole est commercial et donne trop de liberté aux grandes entreprises, sa rupture l'oblige à la concurrence et donc aux pressions sociétales qui pourraient la ruiner. 

    Alors que les plus grandes entreprises américaines instituent dans la gestion de leurs resources humaines les principe EDI (Equality, Diversity, Inclusion) imposant à leurs cadres, pour qu'ils le transmettent, la nécessité de se réformer intérieurement pour admettre le crime qu'il commirent en naissant blanc, de quel monopole parle-t-on ? La vie individuelle, elle-même devient objet d'adhésion libre aux nécessités commerciales de son employeur qui ne peut prendre le risque du boycott et donc devient, sans son intérêt soumise aux pressions extérieures. Qu'importe que la liberté collective soit contrainte, l'employé est libre de démissionner... Il ne peut manifester qu'un seul consentement, celui de continuer à percevoir son salaire. On notera la correspondance entre devoir vivre et devoir se soumettre, le grand classique du totalitaire, l'oppression non violente par excellence. 

    Légitimation

    La question est donc la légitimation. Hayek justifia le marché non par l'utilitarisme, mais à la baroque par les principes de l'école catholique autrichienne, c'est à dire l'Espagne du XVIème siècle et l'école de Salamanque. Vitoria, Molina, Suarez, morts au début du XVIIème, on décrit avant d'être conspués par Pascal, puis oubliés, la notion de commerce comme bon car favorisant l'échange entre les hommes, qui se connaissant mieux ne peuvent qu'être plus fraternels. A partir de là, la liberté du commerce s'en déduit, le droit de commercer partout dans le monde étant acquis, justifié donc par un droit de nature distingué du droit humain souverain. Plus que jamais se distingue en occident les droits de nature et de surnature (c'est à dire religieux). Belle définition du socialisme comme se voulant sur-naturel. 

    Mais Salamanque décrivit aussi la distinction entre doit national et international, interne et externe à  une souveraineté, le droit des gens (ius gentium) ayant ces deux faces là. Intéressant, comme quoi le proto libéralisme s'était par avance libéré des excès futurs du trop libre échange. Et  puis, on accepta l'intérêt au nom du raisonnement assez simple qui consiste à considérer l'argent comme une marchandise et donc soumise à l'échange libre et donc à la location. 

     

     

  • Les gens

    A l'occasion du dernier Guilluy, "les gens ordinaires", on élabore sur ces fameuses "classes populaires" toutes comprises, qui constituent la grande majorité de population (salaire médian 1700 euros) et qui commencent, après les élites, à faire sécession(1).

    Les élites

    On commencera par "la révolte des élites" de Christopher Lasch, qui expose un ensemble de phénomènes caractéristiques, dont la mobilité géographique des élites, sa pratique des morales relâchées, d'une culture dite objective relayée par des médias qui refusent tout débat, de la haine de ce qui n'est pas elle même, de l'oubli des traditions. 

    Or, et c'est cela qui est "marrant" c'est que ces caractéristiques étaient précisément celles que l'on attribuait traditionnellement à la masse populaire dévorée par l'alcoolisme, l'inceste, l'internationalisme ouvrier, la haine du bourgeois et des policiers. Tous ces travers étant compensés par le national droitier attaché aux traditions. Et bien le monde s'est renversé. 

    Une raison, avancée vicieusement par Emmanuel Todd est la "libération des femmes". Enfin admises dans l'enseignement supérieur, les femmes éduquées se font épouser et alors que l'homme supérieur était jusqu'il y a peu obligé de trouver femme dans les milieux inférieurs pour avoir la paix, ce qui assurait une communication sociétale et existentielle entre haut et bas de la société, cela est fini: on baise et se reproduit entre soi. C'est cela qui cause la fin de l'ascension sociale, le système éducatif étant tout simplement abandonné ou du moins séparé entre haut et bas, les classes supérieures ayant définitivement abandonné le service public d'éducation au profit de l'enseignement privé, mixité sociale oblige. 

    Une conséquence est la rupture de la conversation démocratique à travers les barrières de classe. L'âge des populismes rend impossible tout débat et toute commuication et la confrontation est devenue intrinsèquement violente. 

    Un exemple parmi tant d'autres est ce qu'on a appelé le "populisme sanitaire" c’est-à-dire en gros l'appel du professeur Raoult à "soigner" plutôt qu'à gérer technocratiquement l'épidémie en pratiquant de la gestion de perceptions systématique et à tout faire reposer sur un vaccin magique. C'est moi qui cite cet exemple, qui a eu pour conséquence ma rupture définitive d'avec le monde élitaire auquel je croyais appartenir, et qui n'est plus pour moi qu'un ramassis de corrompus dont je souhaite la destruction violente. 

    On en est là. D'après Guilluy, la phase violente n'est pas obligatoire, et il voit derrière la brutale visibilité de la sécession en retour, celle du peuple, l'annonce d'un renversement politique, certes, mais pas forcément violent ou destructeur. Car il perçoit le "peuple" comme bienveillant en fait et c'est toute la question. 

    Ma théorie

    Car la chose est débatable. Ma théorie est que tout vient de l'irruption de la gauche et du progressisme dans l'ensemble de la société. Le résultat en fut double: d'abord le principal objectif à détruire, le tranquille réactionnaire responsable un peu coincé et globalement pragmatique sociétalement et économiquement fut abattu. Ensuite son remplaçant, (les élites actuelles) commença par épouser entièrement ce dont il était chargé de protéger la société. Prétextant hypocritement une défense d'un peuple idolâtre (qui n'est pas communiste est un chien) et voulant résoudre la "question sociale", il commença par arroser d'une corruption illimitée les masses populaires, lui faisant croire à l'impossible (l'ascension sociale illimitée et la richesse pour tous comme un droit). Le résultat fut lui même double: d'une part la ruine pour non-rentabilité du système productif, incapable de supporter la ponction qui lui était appliquée, d'autre part la captation par l'élite de ce qui restait et qui bien sur fut re-conçu pour échapper à cette ponction. L'économie financiarisée globalisée, soustraite à l'impôt,  fut ainsi  développée à outrance et fit des merveilles. Distribution de biens achetés peu chers dans les économies émergentes, et destruction systématique en retour des industries occidentales. On substitua la charité envers un chômage énorme (en Europe) et un déclassement infiniment brutal (aux US) à la satisfaction des revendications sociales. L'âge de l'humanitaire généralisé commença, car on eut donc bien sur la cruauté d'ajouter aux victimes la totalité du tiers monde, "classes populaires" désignant désormais le seul qui ait le droit de se plaindre: le black en goguette venu grapiller les miettes de la charité directement sur place, les poubelles des blancs étant garnies. 

    Les thèmes

    Les exemples du désastre, et le bouquin de Guilluy en est plein, sont à citer et sont bien sur vrais, la destruction complète de la confiance en les médias en étant un exemple énorme. 60% des gens ne les consulte pas, et ne croient rien de ce qu'ils disent, jugeant fausses leurs informations ! On se souvient de ce film racontant l'histoire d'un voyageur de l'ouest américain qui gagnait sa vie en lisant le journal du mois dernier à des publics attentifs et émerveillés... Ce temps est passé.

    L'internet a gagné et le système de communication global a changé de mains. Encore dispensateur gratuit des "unes" des journaux traditionnels ce qui dispense complètement de les acheter (c'est mon cas), le net va bientôt s'autonomiser complètement et la rumeur publique aujourd'hui encore construite sur une uniformité de façade, se lézarde : il va se passer quelque chose de brutal. Déjà, certains incendies, certaines émeutes ne sont pas rapportées ou bien déjà par des sites spécialisés qui ne font que compter les morts. Une économie de l'information comparable à celle des pays en guerre se développe. Les rumeurs se croisent, et les fausses nouvelles isolent les camps. 

    Les populations entièrement sous la douche de leurs réseaux sociaux spécialisés ont déjà basculées, heureusement que l'internet permet aussi de fractionner et sans doute un grand nombre de gens font la part des choses en diversifiant, ne serait que de par leurs préférences personnelles, leurs sources, par ailleurs incroyablement variées. Car le peuple n'est pas stupide, et consomme de l'information, cela est indubitable ! 

    Mieux, et c'est Todd qui le mentionne, la partition des peuples ré-introduit ce que l'élite avait cru abolir et qui est le propre de la vie de l'humanité depuis les origines: les pauvres sont intelligents ! Alors que l'éducation de masse avait un temps laissé croire que TOUTE les vraies intelligences seraient normalement appelées à devenir bourgeoises et ainsi sélectionnées pour devenir élites, aspirant la qualité vers le haut, le fractionnement social laisse dans les basses classes, à des salaires minables, des cerveaux et des cultures étendues, parfaitement capables d'organiser et de théoriser la lutte contre les couillons qui les méprisent ! Mieux, ce fractionnement, par sélection des habitudes et des pratiques sociétales plus que des vraies compétences, installe au sommet des hiérarchies  de parfaits crétins, incapable de réfléchir et de juger et qui prennent des décisions stupides qui les desservent eux, leurs proches et bien sur leurs administrés. 

    L'exemple suprême de ce "déclassement des élites", qui est à la fois intellectuel et moral est bien sur Emmanuel Macron lui-même, le prototype du petit trou du cul élu par des médias cyniques et aussi par les grands-mères aspirant au sort de brigitte à la sexualité terminale, léchée par son petit fils. L'ignoble connerie du président actuel est absolument totale, infiniment pire que celle de son prédécesseur, le minable notable de province baiseur  d'ailleurs sodomisé en guise de trahison. 

    Une formidable aspiration à nier et à expulser l'infâme discours issu des ruines du socialisme est-elle en train de se faire jour?  

    Étant personnellement absolument pessimiste, je ne le crois pas, et reste persuadé que le peuple français est définitivement vérolé par la corruption socialiste, qui vient de très loin et dont il ne pourra se défaire. De toute façon, je ne verrais pas vivant la renaissance et donc mon pessimisme est donc sans aucun doute vrai, après moi le reste des temps, c'est vous qui le verrez. 

    Je relativiserais toutefois cette stupidité, et cela contre Guilluy, qui il faut le dire nous affirme simultanément l'autonomisation du peuple et son humiliant roulage dans la farine lors du "grand débat", honteuse et absolument dégueulasse manipulation d'opinion orchestrée par d'efficaces communicants. Cela couta la peau du cul (quoiqu'à coté du covid, c'était pratiquement gratuit) mais avec quelques éborgnements, on en fut quitte pour la peur. Le débat montra l'absurde bêtise d'un peuple de cons bavards et  vieillissants, (les retraités qui votèrent Macron, se firent enculer de leur baisses de pensions, d'une tentative de la généraliser à tous, continuent à jouer le jeu, fantasmes de vieilles oblige) qu'on balada six mois pour rien... 

    La méthode, efficace en diable, fut même appliquée aux écolos revendicateurs du climat ! On fit les non promesses qu'il fallait et l'éolien, c'est le principal, est en développement, il fait sens, et consensus. Pour notre ruine, et notre désespoir. 

    Ainsi de manière globale, je dirais, que malgré tout, la corruption globale (soumis à prébendes, le peuple débande) continue de marcher et le peuple de France, qui vient de passer un an à rien foutre sous subventions et chômage partiel ne fait que continuer à en profiter. Cela s'appelle le traitement social de la pandémie et c'est absolument ignoble. Au passage, on ne taira pas les incroyables débordements générés par le "quoi qu'il en coute": escroqueries à tous les étages, salaires de compensations forfaitaires déments, fraudes multiples et généralisées que le télétravail ne détectera jamais. Le bon peuple s'en met plein les poches, du moins la fraction d'icelui qui n'a pas contre toute attente la "common decency", toute règle ayant ses exceptions. 

    En période de pénurie, on truande, et là je vous garantis que ça y va joyeusement. 

    Peut être est pour cela que Guilluy parle de sécession "culturelle" : comme il est optimiste, il conçoit la "victoire" comme le résultat d'une évolution de temps long, donnant finalement raison à la masse éternelle, celle qui a par définition raison, mais qui essentiellement inconsciente, ne pourra que sortir de la fange qu'à un rythme astronomique (...). De fait, l'évolution vers la véritable haute moralité va être très très lente.

    En attendant, l'anarchie totale et les zones de non droit dues à l'effondrement de l'état et surtout le mépris universel dans lequel on  le tient vont la ralentir. Débrouille, fraudes et passages "de l'autre coté" se généralisent.

    Un exemple, déjà pratiqué par la "haute" (dont moi): la consommation se fait au tiers du prix par l'occase et la truande, via les réseaux. Pour la vidéo, le cinéma et la musique, c'est simple: c'est gratuit, via les réseaux aussi. Une culture entière du bas prix et de l'échange s'est mise en place, et la bouffe, mais là c'est Guilluy qui le dit, va bientôt passer aussi de l'autre coté. Le pain au raisins à 5 euros, ca ne va pas être partout, et pour tout le monde... Cette sécession économique qui avec les caisses automatiques et les ventes en gros va finir d'uberiser complètement la distribution fera ressembler toutes les villes à ces centres commerciaux de cités dans les zones de non droit: des forêts de rideaux baissés. 

    La France deviendra une zone américaine comme une autre. C'est en cours.

     

    L'ultra libéralisme

    Car l'explication vertueuse et optimiste de Guiluy qui voit dans toute cette misère un avenir lumineux est forgé sur l'assimiliation du progressisme honni  au tout aussi honni ultra libéralisme. Assis sur la corruption, l'étatisme, la bureaucratie tatillonne, le doublement des règlementations européenne par une deuxième, bien française et surtout bien plus contraignante sur tous les sujets, et bien sur l'écrasement fiscal dans tous les domaines suceptibles de possibles taxations, la gouvernance française serait donc, ainsi, "ultra libérale". 

    Ce point fort, cette affirmation débile qui me fait hurler de rage est partagée par des gens aussi fins et informés que Todd et Guilluy, voire Zemmour ! Que popolniette, la niaise rouquine maigrerelette, groupie chevènementiste trempée dans l'eau de rose en soit, passe encore, mais tous les autres ! 

    Le marché a disparu, entièrement remplacé par les magouilles multiple de l'assistance et de la débrouille, qui fait qu'une population entière, au chômage et à toutes ses variations possibles, ne fait rien absolument rien que survivre en suçant de la glace à la fraise. Cela est patent, évident et manifeste mais non, le progressisme est "une idéologie au service du marché (et donc des classes dominantes). Le contraire strict de la vérité en fait. La sortie de la société de l'échange marchand "ordinaire" du fait de la stérilisation complète de toute économie profitable est en cours, et c'est ce que je dis. Le contraire exact du libéralisme et de tout libéralisme ultra, qui sont en fait, et plus que jamais la seule solution. Fasse donc le ciel que l'état s'écroule, que l'arnarchie règne, au moins se manifesteront enfin les seules vraies forces libres de l'humanité, les seules capables de générer un ordre vertueux, sans intervention de qui que ce soit. 

    L'immigration 

    Une grande partie du livre de Guiluy parle de l'immigration. Cela de manière nuancée, plutôt qu'ambigüe, mais néanmoins étrange. On doit rapprocher le jugement de celui de Michelle Tribalat (2). 

    - les populations natives "ordinaires" sont inquiètes et demandent une "régulation des flux migratoires".

    - les migrations sont globalement faibles, la planète vieillit, le monde se sédentarise. 

    - l'arrivée des migrants et leur reproduction est modérée, on ne sera pas à la majorité avant longtemps. 

    En fait, Michelle Tribalat dont le discours est également nuancé dit autre chose. 

    D'abord que la société native multiculturelle, qui du fait de sa gentillesse elle aussi native, (ou d'autre chose, je dirais plutôt sa connerie, sa corruption par l'assistance sociale et le matraquage médiatique) a supporté sans rien dire l'installation de populations africaines sans beaucoup moufter n'est peut être pas capable de résister à des identités marquées, elle aussi menacées, mais agressives et violentes et habitées par des fois primitives, par ailleurs manipulées par des idéologues. On pourrait se convertir à l'islam pour avoir la paix, dans certains cas, et cela pourrait bien advenir. La question est posée et la minorité agissante pourrait bien influencer certaines zones plus qu'on ne le pense. 
    L'attitude des jeunes à ce sujet, incroyablement tolérante pourrait bien être un signe que cela pourrait être le cas. La multiculturalité de l'avenir pourrait surprendre et il faudrait s'y préparer... 

    Ensuite que les chiffres sont profondément influencés par le fait que la société est vieillissante, et que l'immigration est jeune. La majorité pourrait bien être obtenue pour les populations de moins de 40 ans bien avant la basculement ultime. En 2060, par exemple, ce que dirait Tribalat ! Cela n'empêcherait pas les très nombreux petits blancs encore majoritaires mais devenus vieux de ronchonner à raison encore longtemps. Cette conception du chiffrage qui permet à beaucoup de se tranquilliser à bon compte en oubliant la réalité, la vraie réalité, fait tout le charme de la démographe, qui à force d'objectivité, permet en fait de comprendre la complexité du phénomène et peut être aussi son absolue inéluctabilité. 

    En tout cas, la chose est claire: la France pour survivre au passage de ce siècle va devoir faire quelque chose. Réguler les migrations, comme le dit Guilluy. Ou quelque chose comme ça. 

     

    (1) Guilluy interview : https://www.youtube.com/watch?v=OiB-7m5l_qw

    (2) Interview Michelle Tribalat http://www.micheletribalat.fr/442406041#page-comments

  • Les Rwandas

    Un article du monde, le 2 Avril 2021, signé de Patrick de Saint Exupéry commente la remise du rapport Duclert sur le Rwanda, Duclert étant décrit comme un "spécialiste des génocides". Il est en fait spécialiste de l'affaire Dreyfus, et n'a jamais travaillé en Afrique. Ça commence bien. L'article continue et évoque la guerre secrète menée par des militaires français depuis l'Elysée:  

    "Une guerre qui permit la réalisation d’un génocide, le plus fulgurant, le plus brutal jamais vu, «un génocide sous sa forme la plus pure», nota l’historien Raul Hilberg".

    La confusion des affaires, l'inanitié d'une citation du génocide juif qu'on applique immédiatement au Rwandais pour accentuer rhétoriquement la culpabilité française est décisive pour le lecteur attentif: un putain de tutsi de merde membre des services de propagande de Kigali tient la plume. Le reste de l'article est une litanie d'accusations contre le complot français qui a caché la vérité depuis vingt-cinq ans... On peut néanmoins nuancer: la plume fut témoin de l'affaire de Bisesero qu'on décrira plus bas.

    Dans le même journal, la révélation d'un général: le général Varret parle d'un risque de génocide qu'il a évoqué en Avril 1993 (un an avant l'affaire)  auprès de sa hiérarchie et qu'on n'a pas entendu, en fait il a été évincé de son poste à la coopération militaire avec l'Etat Rwandais, alors dirigé par Juvénal Habyarimana. Un colonel coopérant lui demanda des armes pour "liquider tous les tutsi", "ils ne sont pas si nombreux". Horreur. Un problème, au nom du "devoir de réserve" et sur injonction, il ne le rapporta pas à Paul Quiles en charge d'enquête en 1998... Il fut au courant, avant de se faire dégager d'actions secrètes (évidentes bien sur) contre le FPR en Ouganda. 

    Alors impliquée contre une guérilla formée de tutsi exilés et venue d'Ouganda, la France s'employait à stabiliser le Rwanda militairement. Tout vient de là: la présence d'une guerilla de conquête menée par une minorité ethnique au Rwanda objet de la part de la majorité d'une haine ethnique séculaire et entretenue. 

    Poussée par des intérêts économiques opposés à la France,  qui justifiait sa politique, par ailleurs attachée à stabiliser aussi le Zaire voisin en pleine explosion (un ambassadeur français tué en 1991, tout de même), certains voulaient les diamants et les anglo-saxons de l'est, silencieux toute la période, aidaient les tutsis. La démocratie exigeait que le hutus gouvernent à condition de traiter convenablement les 20% de tutsis, et aussi de faire la paix avec la guérilla révoltée depuis toujours. La diplomatie française travailla et aboutit juste avant le génocide en 1993, aux accords d'Arusha (Octobre 93) qui lui permirent d'évacuer tous ses militaires. Ouf ! 

    Comme le TPI (Tribunal Pénal International) l'asserta au bout de vingt-cinq ans de ses assises, il n'y a pas de preuves de la préméditation du génocide et les Français n'y furent pas mêlés, et d'ailleurs ils évacuèrent complètement le Rwanda juste avant l'assassinat du président.  

    Assassinat mené clairement (du moins il y a des indices importants en faveur de cette thèse) par le FPR, le parti de Paul Kagamé, chef de la rébellion tutsi et qui reste le principal bénéficiaire de l'histoire, génocide compris. Mené en réaction instinctive et sauvage par tout un peuple, perpétré essentiellement à l'arme blanche par les voisins des victimes, il ne fut pas prémédité, fut absolument inouï et impensable, et continue de surprendre le monde. Les français n'y furent absolument pour rien et furent les seuls à faire quelque chose avec l'intervention militaire qui fut faite à sa toute fin. Perpétré en Avril et Mai, le génocide était achevé quand les français revinrent fin Juin avec l'opération Turquoise, chargée de protéger les populations tout en restant "neutre". 

    Les massacres de Hutus en représailles furent inouïs aussi, mais inférieurs en volume au génocide. Ils se traduisirent par des masses en mouvements de plus de deux millions de personnes réfugiées dans des conditions abominables. Submergé, l'est du Zaire fut la proie à un désordre sans nom et Mobutu en perdit le pouvoir. 

    Les crimes de guerres les plus inhumains eurent donc lieu dans ces régions, et continuent encore... "L'horreur, l'horreur.." C'est le cri de Kurtz dans "au coeur des ténèbres" de Joseph Conrad, repris dans "Apocalypse now". 

    Depuis, le Rwanda pays clairement prédateur des ressources minières de l'est du Zaire échangées par les milices diverses dont des tutsis délurés qui ne gênent en rien, est une dictature autoritaire membre maintenant du Commonwealth, qui n'en finit plus de se "réconcilier" avec la majorité de sa population privée d'expression démocratique pour toujours. Elle fait assassiner à travers le monde tous les opposants à son pouvoir et fait même juger pour terrorisme (2021) un héros national, le directeur de l'hôtel des milles collines Paul Rusesabagina qui sauva des centaines de personnes et dont un film à succès (Hotel Rwanda) raconte l'histoire. 

    Avec l'argent des diamants, on a donc acheté le Monde et aussi Macron qui fit nommer à la tête de la francophonie une rwandaise dont le pays a adopté l'anglais comme langue nationale et pour finir, commandite à un taré tout aussi corrompu un torchon ignoble qui tout en reconnaissant, bien obligé, l'absence totale de preuves, accuse la France, son pays, de complicité de génocide. Une infamie totale. 

    La même semaine, on ferme les écoles et la Macronie enfermée dans sa folie continue de faire sombrer le pays dans le n'importe quoi. 

    Le Rwanda

    Dernier pays d'Afrique colonisé par les européens (1894), il fit d'abord l'objet d'un coup d'Etat fondateur qui mit au pouvoir le roi Musinga (le Mwami) dont les belges, gagnant le pays sur l'Allemagne, héritèrent après 18. Ce n'est qu'en 61 que le dernier roi (Tutsi bien sur) se fait remplacer par un président Hutu Grégoire Kayibanda, plutôt anti tutsi, et l'exode en Ouganda des royalistes et de l'élite Tutsie eut lieu. Il se fit renverser par Juvénal Habyarimana, au départ plutôt pacifique et partisan de la fameuse "réconciliation" mais combattu par des extrémistes, ceux qu'on accuse de l'avoir assassiné en fait. 

    Tout partit alors de la Baule en 1990, quand selon Lugan, Mitterand lança la désastreuse injonction démocratique qui consacra la domination démographique partout, et en particulier au Rwanda. Déchiré par les désaccords dans le camp Hutu, le Rwanda explosa, accentua un terrorisme anti tutsi qui forgea la résolution tutsie ougandaise. Celle-ci mit alors tout en œuvre pour diviser l'adversaire, qu'elle se charge maintenant de dominer, comme elle l'avait fait pendant des siècles. 

    On notera que c'est à propos du Rwanda que la polémique sur l'"invention" des ethnies par les colonialismes bat le plus son plein. Inventé par les pères blancs qui christianisèrent (mal) les populations au début du XXème siècle, le caractère "nègre blanc" (dixit Wikipedia) des tutsis fut accentué, voire fut créé de toutes pièces, alors que la langue est la même, la cohabitation millénaire, le métissage avéré et les génétiques quasiment similaires (quoique pas tout à fait, en fait)...

    Le fait est que le contentieux était patent lors de la fin de la royauté, et le ressentiment Hutu soumis d'après eux au double colonialisme (tutsi et belge) était constitué. Voilà. On peut dire aussi que l'étape finale de la colonisation/civilisation que fut l'intervention européenne au Rwanda fut l'exigence de démocratisation, qui força le pouvoir Hutu à donner des gages à la rébellion tutsi. Dès lors, la "démocratie" fit exploser ce pouvoir morcelé entre modérés et extrémistes les derniers se livraient à des assassinats caractérisés dés avant le génocide, et cela avec une frénésie particulière. Frénésie qu'on retrouvait au Burundi voisin et sur les mêmes thèmes. 

    La "saison des machettes" de Jean Hazfeld est fatigant à lire et atterrant. Les milices villageoises étaient néanmoins encadrées, et sévèrement, avec des injonctions à tuer caractérisées et des sanctions pour les "lâches", mais pas par des généraux ni par des fonctionnaires, plutôt des milices diverses dont les fameux Interahamwe. Les journées de "travail" étaient parait-il partie prenante d'une coutume de travail collectif héritée du passé. Le phénomène reste mystérieux... On pourrait le situer dans une modernisation du type nazi chez des peuples avec des réflexes disciplinaires hérités des  profondeurs. Jamais la sauvagerie héroïque n'alla si loin chez les "paisibles" africains dont la barbarie sanglante est bien à la hauteur de celle des européens... Voilà. 

    Les questions touchant à la France sont liées aux actions un peu brouillonnes de la France, d'abord formatrice de l'armée Rwandaise du début des années 90, alors en prise à la guérilla Tutsie, puis inspiratrice (moyennant finances) de la "réconciliation" (qui en fait mis le feu aux poudres), puis qui abandonna le chaudron à son sort fin 1993. 3 Mois après BOUM...

    Et puis il y eut "Turquoise" avec l'affaire de Bisesero. L'un des derniers massacres du génocide eut lieu dans la région particulière de Bisesero. Le 27 Juin un groupe de survivants fut identifié et laissé sur place par un détachement français de quelques hommes qui promirent de revenir. Les secours n'arrivèrent que 3 jours après, donnant le temps au massacre de continuer... Le fameux Patrick de Saint Exupéry journaliste du Figaro fut témoin de la scène de l'abandon mais ne chargea pas personnellement les officiers français. La question du délai, à la charge des autorités françaises, complices ou incapables fait toute l'affaire. 

    L'autre affaire est celle de l'exfiltration de génocidaires par le fameux Jacques Hogard l'un des chefs de la légion à Turquoise. Là un autre acteur ; Guillaume Ancel, ancien militaire au Rwanda, accuse l'armée française d'avoir livré des armes aux génocidaires en fuite, ceci sur la foi d'un ordre donné mais sans traces et d'un témoignage de sa part sur des camions qui passaient. Cela est nié par Hogard (les armes auraient été du matériel humanitaire livré en Juillet) et c'est toute l'affaire. Dans les faits, l'obligation de neutralité et la situation des forces ne permettait pas  aux français d'agir sur la migration en cours (le flot de réfugiés Hutus qui fuyaient). Les génocidaires qui passaient purent s'enfuir au Zaire. 

    Le fond de l'affaire est que l'expression "zones d'ombre dans l'action de la France au Rwanda" est transformé par la propagande de Kigali en "participation de la France au génocide", et célébré explicitement comme tel dans toute la région, et bien sur utilisé par le pouvoir Rwandais pour maintenir sa dictature, comme indiqué. 

    Participer à la "recherche de la vérité"  au sens progressiste du mot est donc tout simplement une attitude typique de la modernité française, qu'assume la présidence actuelle, pour notre déshonneur et notre honte. De quoi vexer l'armée. Mais cela peut s'expliquer. La même semaine, Paul Kagame salue le rapport Declert et un cabinet d'avocats américains, mandaté par le gouvernement rwandais conclut à la responsabilité de la France dans un "génocide prévisible".

    Autrefois chasse de la France que l'on voulut garder au centre de l'Afrique, la région des grands lacs, par l'intermédiaire d'un petit pays sous-developpé de 12 millions d'habitants, fait chanter le gouvernement de l'ex puissance coloniale, qui chante. D'une voix aigue.

     

    P.S. Le rapport de Michel Rocard (3), premier ministre en 90/91, et bien sur écarté par Mitterand de tout rôle au Rwanda (...) illustre très bien ce qu'il fut, comme homme d'état, comme homme tout court. Il écrit en tant que président d'une commission du Développement du parlement européen qui visite le Rwanda en 97. 

    On notera le ton, qui est d'abord celui d'un premier ministre dont l'un de ses amis (le ministre de la coopération, Jacques Pelletier) qui ne peut "trahir la confiance" du président ne peut pas non plus rendre compte de ses actions... Rocard n'a donc jamais entendu parler du Rwanda, sachant que le soutien français jusqu'en 94, a préparé le génocide (cela ne peut être autrement, il le dit après)... Déni de responsabilité, et accusation ignoble envers son pays et le président qu'il a servi présenté sous l'angle de l'abscence de responsabilité due à l'ignorance, pas mal. Moi cela me soulève le coeur. 

    On notera la reprise verbatim du discours du pouvoir tutsi lors de la visite, en particulier de thèse de l'ethnicisation artificielle coloniale, oubliant que la royauté était tutsie, et fut abattue par une population majoritaire. Nulle mention de la guerre au Zaire, de l'éviction de Mobutu, ni bien sur de la dictature Rwandaise, elle normale... 

    Plus généralement, le ton illustre parfaitement ce qu'est un homme politique "socialiste" de cette époque, lâche et combinard, incapable d'un discours volontaire au nom de son pays, et exclusivement conduit à confronter des opinions: voilà la conception du "politique" de ces gens. Le coup de pied de l'âne au nom d'une prétention à l'honnêteté qu'on couche par écrit pour se dédouaner et qui ressort après la bataille. Dégueulasse et infâmant.

     

     

     

    (1) Chrétien contre : https://www.cairn.info/revue-politique-africaine-2009-1-page-121.htm

    (2) le rapport Duclert (pour) : https://www.causeur.fr/genocide-rwanda-le-rapport-duclert-195445

    (3) Le rapport exumé de Rocard sur ses souvenirs: https://www.liberation.fr/international/afrique/rwanda-la-declaration-censuree-de-michel-rocard-sur-le-role-de-la-france-20210526_TJB53RG5EBA2LHFMVEWYVNW6JY/

     

  • Les nudges

     

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  • Les orthodoxies radicales

    "Radical Orthodoxy" (1) est une théologie catholique réactionnaire qui a pour intérêt, mérite et valeur de dénoncer Scot (et Ockham) comme les initiateurs de la modernité. Rien que ça et on en est d'accord. Refondateurs de l'ordre ancien celui qui fut donc abandonné au tournant du XIVème siècle, ils exposent ce qu'est le catholicisme et aussi la chrétienté et tapent sur tout ce qui suivit, Scot introduisant le diable, c'est-à-dire le transcendantalisme, ruinant le transcendant.  

    Les oppositions termes à termes de concepts et conceptions, plaisant à mes pensées binaires, sont saisissantes et illustratives, nul n'imagine la profondeur et la richesse des vieilles conceptions recyclées dans l'obscurité mais oubliées, et cela, c'est la faute à Scot, depuis longtemps. 

    En fait je découvre émerveillé, confirmée par ses ennemis, la grande thèse que le tournant moderne eut bien ieu en 1277 à Paris, là où Scot allait passer le bac, sur les bords de la Seine: la condamnation d'Etienne Tempier... A partir de là Aquin quoiqu'on en dise, avait perdu et l'avenir s'annonçait.

    Les noms d'Olivier Boulnois, André de Muralt, doivent être cités. 

    Moi qui d'habitude paraphrase, je cite: 

    """

    S’il fallait résumer la position ‘radical-orthodoxe’, ses thèses fondamentales sont les suivantes : la théologie et métaphysique de Scot et d’Ockham, en établissant le primat de l’intellect sur l’objet intelligé, ont érigé en ultime principe d’abstraction la représentation aux dépens de l’élévation et ainsi ont privilégié l’épistémologie par rapport à l’ontologie ; Scot et Ockham ont concouru de façon décisive au passage de la chrétienté et d’une économie liturgique à la modernité et à un ordre spatial en substituant une théologie et une métaphysique de la volonté à la théologie et à la métaphysique de la participation en son articulation suprême chez Thomas d’Aquin. 

    """

    On pourrait reprendre les thèmes, mais le statut cognitif de l'analogie par rapport à l'univocité est ici décisif: le religieux qui imprégnait le réel et qui donc devait s'en distinguer radicalement devient un être éloigné du monde, mais tout puissant tel qu'on peut le décrire. L'onto-théologique devient différent et au contraire de ce qu'on croit savoir, l'être devient un caractère auquel se soumet Dieu au lieu d'être ce qu'on pourrait lui reprocher: Dieu lui même, trame du monde. Scot est bien un moderne et il n'y a qu'une volonté, qu'un seul être et Dieu en dépend. Ce faisant, et cela est le paradoxe, Dieu est absolument libre et fait ce qu'il veut, on dirait que cela compense sa sujétion, à part que l'homme en profite: lui aussi, l'être étant univoque, est libre. Complètement.  

     

    La différence formelle

    Il est important d'avoir les idées claires là-dessus. La différence "formelle" est une différence qui se conçoit et se pense entre deux choses qui ne peuvent être qu'identiques. L'exemple est la différence (en fait l'identité) entre "création" et "créature". 

    La "création" est une relation, et la créature est une chose. Néanmoins, les deux s'identifient. En effet, l'une ne peut exister sans l'autre. On voit là l'importance de la notion même de création dans cette ontologie et l'influence de la vision "créé par qqchose" du monde... Néanmoins, on n'a là qu'un exemple, c'est tout, même si bien le concept est élaboré pour décrire un fondamental... 

    Néanmoins, le cependant a un néanmoins. La relation est moins prioritaire que la chose, et donc est contenue dans la chose, non pas comme un "accident" (elle serait alors créé, et donc on partirait à l'infini, la relation de la relation apparaissant tout de suite), mais comme  une chose identique ET moins prioritaire. La relation de création est "transcendantale" au sens du Moyen Âge, c’est-à-dire "non catégorique": elle n'ajoute rien à l'être, mais est, (en quelque sorte) une "condition" d'existence et est identique à la chose. Saint Bonaventure le disait déjà. On rappelle que les relations catégoriques relient aux dix catégories de l'être, selon Aristote. 

    "et ideo relationes creaturae ad Deum sunt transcendentes, propter quod non sunt in genere relationis". 

    La relation revient à son étant AVANT toute espèce de genre (...). Elle est la relation entre les personnes de la trinité, réellement indistinctes, et formellement distinctes. (C'est en fait l'une des questions: il faut penser la trinité). 

    Il y a là un désaccord fondamental avec Aquin, pour qui la relation est distincte de l'objet. La "justification" (tout se pense au service de certains intérêts) de cette conception est liée à la doctrine générale d'Aquin qui distingue les DEUX ordres ("duplex ordo in universo"): entre les hommes et Dieu d'une part et entre les hommes d'autres part. 

    La relation est ainsi pour lui un "accident", ce qui a deux conséquences: d'une part la relation au  créateur est première et permanente, source d'être et participation à l'être divin. D'autre part, comme la relation est "accidentelle", elle autonomise dans un second temps la création et la rend rationnelle. On a donc les deux aspects de la question, dualisés chez Scot qui en prend le contrepied. Au nom de l'évidence existentielle de la création, on se retrouve avec une dépendance corporelle à l'arbitraire divin et aussi ce qui rattrape la chose, avec  une identification au divin avec qui on partage l'être. 

    Il n'y a plus d'"ordre" et de fait, c'est l'enjeu de la prétention radicale orthodoxe que de refuser la chose. 

    On peut alors tenter de diviser les théologiens modernes, Lubac et son surnaturel du côté Aquin et Rahner avec son "être constitué par la transcendance" (parait-il mais c'est à voir) du côté Scot. 

    Cette histoire de "participation" est en tout cas bien séduisante à concevoir: une conception pro déiste de l'humain qui fait de la présence nécessaire de Dieu un caractère du religieux, un soutien à la solitude humaine et surtout un caractère du monde, intrinsèquement religieux. Cela serait le prix à payer pour son autonomie rationnelle, qui serait alors un don de Dieu (comme c'est bien fait...), qui peut même encourir le reproche d'être un peu trop "naturalisant". 

    Aquin insiste alors sur la différence essence/existence, au détriment de l'essence (les êtres sont différents, seulement analogues, c'est d'ailleurs toute une histoire), on favorise la présence de Dieu dans le monde. 

    Alors que la moderne, au fait de l'évidence divine, et dont il devient alors facile de se débarrasser, se caractérise surtout par sa liberté et donc par l'arbitraire divin et humain. 

    Au passage, une définition de l'"être" comme relation entre essence et existence. Qu'est-ce que l'être ? Les différentes formes de cette relation... Pour Scot, l'existence dépasse l'essence et a pour vocation d'aller à la béatitude. Ah que c'est beau, tout ça. 

     

    L'Analogie 

    Puisqu'on parle de l'ordre du monde, pour Aquin il y en a deux, comme on a dit. "duplex". Cela veut dire deux êtres, celui du créateur et celui de la créature (comme on se retrouve). Venons en aux prédicats attribués aux choses qui peuvent être 1) "univoques" c’est-à-dire caractérisant la réalité unique et commune des choses 2) "équivoques", c'est-à-dire caractérisant des réalités différentes, 3) possiblement "analogues" c’est-à-dire ordonnant les choses suivant leurs proximités  à un premier, celui-ci étant "causal" des autres. 

    De fait, la question est d'importance: l'être est-il un ou multiple ?  La question arrive dans le monde chrétien qui innove avec son créateur sémite radicalement original dans le cosmos incréé des grecs. Pour Aristote, l'être se dit "de plusieurs choses", mais en relation toujours avec la substance, sous un sens ou un autre, c'est la fameuse (parait-il) équivalence avec le "sain" qui conserve, figure ou produit toujours la même chose et qui est la "santé". 

    Bon, les moyen-âgeux hésitaient entre un être "univoque" (ça c'est Scot) qui conduirait au panthéisme car la nature devient identique au divin qui est ainsi rendu inutile, ou "équivoque" et là on ne peut plus connaitre Dieu du tout, car trop différent... Ce fut le mérite d'Aquin que de trouver un juste milieu... 

     

     

    (1) https://www.cairn.info/revue-des-sciences-philosophiques-et-theologiques-2002-4-page-561.htm

    (2) Louis-Marie Chauvet https://www.nonfiction.fr/article-10681-dieu-les-sacrements-et-les-catholiques.htm$

    (3) La doctrine Aquinate de la création: https://doc.rero.ch/record/329816/files/emery_relation_creation.pdf

    (4) la distinction formelle et le pb corps esprit : http://martinetl.free.fr/philosophie/scot_davidson.htm

    (5) La doctrine de l'analogie d'Aquin : https://www.thomas-d-aquin.com/Pages/Forum/Montagnes_anal_entis.pdf

  • Les foncteurs

    aha! A force de lire de la vulgarisation neuneu, on finit par avoir quelques éclairs. 

    Ici on a réalisé la correspondance entre concepts de la théorie des catégories et autre fonctionnellations des langages de programmation. Plus exactement on a réalisé le sens des mots, la plus importante chose qui soit au monde. 

    Algèbre

    D'abord l'algèbre (al gabr)  c'est ce qui permet la réduction (chirurgicale, aussi) dans le calcul. L'"algébrique" c'est tout ce qui traite des "opérations" sur les objets. L'opération chirurgicale veut donc dire ce que ça veut dire... 

    Une structure algébrique est une collection d'objets (on ne dira pas "ensemble" par snobisme) et une opération, définie par une collection des flèches entre les objets. 

    Les structures algébriques se différencient suivant leurs propriétés... Les principales d'entre elles concernent la composition entre les flèches. On doit bien distinguer flèche et composition entre flèches. En fait la véritable "opération" est bien sur celle qui s'applique entre deux flèches et qui produit une autre flèche. "Produit" et non "Réduit" à moins que ce ne soit l'inverse, la réduction consistant à remplacer les deux flèches originales par une nouvelle. 

    Une "catégorie" se caractérise par une composition associative des flèches, avec une flèche identité pour chaque objet qui compose à l'identique dans les deux directions. La catégorie est la première structure de ce type, la structure "première" donc.

    D'un certain point de vue, une catégorie est exclusivement un ensemble de flèches, les flèches "identité" représentant très bien les objets...

    Le "monoïde", catégorie à un objet, n'a qu'une flèche identité et autant de flèches composables de et vers l'unique objet qu'on veut. Une seule flèche composable suffit pour toute les avoir par composition. L'image de tout cela est évidemment l'ensemble des entiers défini par zéro (la flèche identité) et l'incrément (la flèche "inc") qui peut générer tout entier par exemple 1000 (inc composé 1000 fois avec elle-même). 

    Une catégorie n'est pas "fermée", car deux flèches peuvent très bien ne pas "composer".  Elle n'est pas forcément ni "invertible" ni "commutative", comme les groupes et les groupes abéliens. 

    Un "monoïde" est évidemment "fermé" et un "semi groupe" n'est pas "invertible".

    Un "groupoïde" est une catégorie "invertible".

    Un "magma" n'a qu'une propriété: la "fermeture"... 

    Entre catégories, on a les "foncteurs" qui sont des transformations de catégorie à catégorie qui préservent la structure de la catégorie, c’est-à-dire associent une flèche associative de l'un à une flèche  associative de l'autre... 

    Entre les foncteurs, on a les "transformations naturelles". Elles jouent le rôle des flèches dans la catégorie des foncteurs. 

    Programmes

    La correspondance avec la programmation est basique. "Prog" est la catégorie des types et les flèches sont les fonctions entre les types. 

    On passe tout de suite aux "foncteurs", en fait les "endofoncteurs" restant dans Prog. 

    On les définira comme DEUX fonctions, une entre types (un type générique étant évidemment une application des types vers les types) et une entre flèches, c’est-à-dire entre fonctions. La deuxième fonction est une fonctionnelle, c’est-à-dire prend en argument une fonction simple entre deux types, une flèche, quoi. 

    Aha ! Un  trait "higher kind" F[_] doté d'une fonction "map" qui préserve la structure est donc un "foncteur". 

    Note: préserver la structure signifie préserver la structure des flèches: s'il y a flèche, l'image de la flèche sera une flèche. Par conséquent "map", la fonction de correspondance entre flèches aura pour signature dans "Prog": 

    A->B    ->    F[A]->F[B]

    Ce qui exactement la projection astucieuse et pratique que l'on utilise dans les langages Haskell et Scala. 

    Pour enfoncer le clou sur cette histoire de vocabulaire,

    1) On dit que la fonction (la flèche) originale mappée par map est "liftée" (soulevée, poussée) en une fonction de l'autre monde. 

    2) On dit que le type générique F[_] est en fait un "constructeur unaire" du type de destination du foncteur (en fait sa première fonction de mapping) 

    3) Toutes les associations possibles internes à Prog sont ainsi par extensions des "foncteurs", le mot étant la super classe des entités dérivées qui toutes rajoutent des moyens de produire des flèches dans Prog. 

    On trouvera ainsi parmi les foncteurs, les "Applicative"s et les "Monades". 

    Monades

    Les endo-foncteurs de Prog forment une catégorie (la démonstration est laissée au lecteur). 

    On va chercher à construire un monoïde dans cette catégorie là. Pour cela il nous faut un objet, un foncteur donc, et deux flèches. Une identité, qui associe le foncteur avec lui-même et une opération "binaire" ou une addition itérable.

    L'identité est une identité entre foncteurs appliquée au foncteur choisi. C'est une flèche qui s'identifie au foncteur lui-même c’est-à-dire à son constructeur. La fonction qui à partir d'un type donné donne son correspondant fonctor-arisé (...). Ce sera la flèche "zéro" du monoïde, qui transforme le foncteur en lui-même exactement. 

    La flèche "un" ("inc") du monoïde va transformer le foncteur en lui-même mais d'une manière différente. Pour décrire cette transformation, il faut considérer la signification profonde du foncteur, sa structure interne ! En effet un foncteur est lui-même une transformation de types et de flèches. Pour décrire une transformation de foncteurs on doit spécifier comment se font les mises en correspondances internes des objets. 

    Par exemple un carré peut être mis en correspondance avec lui-même de plusieurs manières, suivant la manière dont on le retourne. 

    Ici, on va mettre en correspondance les flèches de A vers F[B] et les flèches de F[A] vers F[B]. La transformation des flèches va s'appeller "flatMap". Est ce la bonne interprétation ? En tout cas je me comprends. 

    En fait, on se doit de considérer les "transformations naturelles", qui sont les flèches entre endofoncteurs.

    Une autre tentative est la définition stricte: les deux "transformations naturelles" à définir pour que le monoïde apparaisse sont :

    "éta" l'identité et "mu" la composition. En fait ce sont des contraintes supplémentaires sur le foncteur choisi.

    Une monade est donc un monoïde sur la catégorie des endofoncteurs, et s'identifie donc à un endofoncteur unique. 

    On se retrouve avec un nouveau foncteur, la "monade", et  une opération supplémentaire, flatMap. 

    Ce qu'il y a d'assez saisissant ici, c'est le boulevard de correspondances signifiantes et organisées qui s'ouvre devant nous. 

    Car la monade c'est aussi un foncteur sur la catégorie de Kleisli. 

    On a ici une transformation de flèches particulières, celle de A vers C ou C est en fait l'image par F d'un type B, que finalement on retrouve après la transformation. Ces flèches qui transforment par le foncteur leur type de destination, ici B, sont des "flèches de Kleisli". Leur type de destination est le résultat d'une transformation ou extension, qui modélise ce qu'on appelle en programmation fonctionnelle un "effet". Par exemple, le foncteur "option" ajoute une valeur indéterminée (None) à tout type. On avait déjà expliqué ce genre de chose. La catégorie de ces flèches est la catégorie de Kleisli. 

    Ce qui est propre à la monade, c'est de transformer les flèches de Kleisli de manière à les rendre composables, la composition via flatMap ayant la sémantique du séquencement avec passage de paramètres, essence de la programmation "utile", celle qui consiste à programmer(...). 

     

    Les références explicitent tout cela bien mieux... 

    Applicatives 

    Il y a mieux et moins connu, mais tout aussi essentiel à la compréhension de la partie "catégorie" de la programmation fonctionnelle. C'est "Applicative", l'intermédiaire entre Foncteur et Monade, un autre foncteur (5).

    La fonction de mapping des flèches qui produit une flèche entre les images de deux objets par le foncteur est ici appliquée non pas aux flèches elles-mêmes (comme pour les foncteurs) , aux flèches de kleilsli (comme pour les monades) mais pour l'image par le foncteur d'une flèche:

    F[A=>B]    =>   F[A] => F[B]

    Pour comprendre "ap", il faut se ramener à "List". 

    La fonctorisation de la flèche va donner ici une liste de fonctions à appliquer: 

    (_+1 , _+2) ap List(0, 1) == (1, 2)  ++ (2, 3)  

    Le truc marrant dans l'histoire, est que l'on peut lors de cette fabrication, distribuer les fonctions ou les associer strictement dans la liste passée en argument. Les deux formes sont compatibles avec les lois. Tout sera alors une question de dénomination. 

    On doit évoquer aussi mapN... 

     

     

    (1) https://medium.com/free-code-camp/demystifying-the-monad-in-scala-cc716bb6f534

    (2) https://cdsmith.wordpress.com/2012/04/18/why-do-monads-matter/

    (3) histoire des langages de programmation http://james-iry.blogspot.com/2009/05/brief-incomplete-and-mostly-wrong.html

    (4) les monades par tous les bouts https://justinhj.github.io/2021/02/02/monads-in-scala-3-for-the-genius.html

    (5) Whatsap ? https://justinhj.github.io/2020/04/04/whats-ap.html

  • les fins

    A l'heure ou l'urgence sanitaire devient urgence tout court et quand tremble toute la société, suspendue à une décision arbitraire prise par un gamin capricieux drivé par une vieille pédophile, il convient de revoir ses fondamentaux. 

    Tout d'abord il y a la question "théologico-politique", titre de Spinoza et aussi traité de Carl Schmitt (1921). 

    En résumé, Il y a deux récits dont un généalogique, Schmitt tirant les institutions politiques d'une sécularisation des concepts, le souverain étant à l'image de Dieu et l'état d'exception jouant le jeu du miracle. La sacralité du pouvoir fait descendre le pouvoir de et donc celui ci se trouve expliqué. 

    On se retrouve alors avec des figures pensées par leur contrepartie, la violence dont le souverain a le monopole pouvant être violence policière et la laïcité une solution au problème du théologico-politique, le spectre qui nous hante. L'état d'exception devient permanent et donc critiquable, et au combien.  

    Voilà donc identifié un trope séditieux, support intello de la subversion moderne, de la nécessité des migrants et celle de la ruine des nations occidentales. Identifié mais pas complètement décrit. 

    Car la chose est encore amplifiée par la spectralité de la force en question, l'Etat souverain oppresseur, celui qui, Léviathan, refoule l'anarchie Hobbesienne est donc sacralisé et identifié: il est le "catechon", l'empire germanique,  l'Eglise , la néguentropie. Il est ce qui lutte en même temps contre l'anarchie et le totalitarisme, le règne du droit, de la demi-mesure. La puissance qui s'oppose à l'explosion finale.

    Explosion finale ? Non! Le désordre à venir n'est que péripétie et annonce le règne du Christ revenu sur terre pendant mille ans de paradis sur terre, le millénium, qui précèdera un last shoot résolu par le Messie qui accomplira finalement tout. 

    L'antéchrist est donc annonciateur paradoxal d'un mieux. C'est Saint Paul (Thessaloniciens 6.2) qui le dit: 

    """

    Que personne ne vous trompe d’aucune manière. En effet, il faut que l’apostasie arrive d’abord et qu’apparaisse l’homme de péché, le fils de la perdition,
    l’adversaire qui s’élève contre tout ce qu’on appelle Dieu ou qu’on adore ; il va jusqu’à s’asseoir [comme Dieu] dans le temple de Dieu en se proclamant lui-même Dieu.

    """

    On en vient alors à Joachim de Flore (prononcer "Joakain"), l'auteur du "psaltérion à 10 cordes" qui prédisit en 1260 l'avènement du 3ème règne (après le père et le fils, le "paraclet"). L'avènement du millénium. 

    On évoquera ému (Bach me hante) la vie de Thomas Müntzer, étudiant à  Leipzig, millénariste protestant, dont les 5000 paysans révoltés furent massacrés en un jour, tandis que sa tête décora les remparts de Mühlhausen en 1525. 

    La prédication millénariste est d'origine juive et se trouve contenue dans le livre d'Enoch. 

    Mais c'est l'apocalypse de Jean qui donne les détails. Il y a donc 2 resurrections qui encadrent le millénium, ouvert le 7 jour par la rupture du 7 sceau par l'archange Gabriel. Chaque sceau correspond à une génération, une étape temporelle. La longueur des étapes permet de calculer QUAND l'évènement charnière doit se produire. 

    Bon, en gros, le "millénarisme" ou "chiliasme" est la croyance en une période de paradis sur terre, la durée de mille ans étant symbole de ce qui nous sépare de la "vraie" fin du monde OU et c'est là le hic, symbole de l'éternité... Fascinant, non? 

    Irénée était millénariste, mais pas Origène: juste avant Ephèse, qui le condamna, Augustin décrivit les mille ans comme en cours, ayant commencé avec Constantin, et la grande peur de l'an mille, c'était ça, à moins que ce ne soit 1500 etc etc. 

    Joachim introduisit le millénarisme dans la civilisation moderne, Hegel et Compte en étant des suppôts; mais avant cela, François d'Assise en fut un beau. Considéré lui-même comme un Christ revenu, le second Christ, le messie du 3ème age, celui qui va précher l'évangile nouveau, dit "éternel". Bref, le bon François caché derrière son gout des animaux fut bien un héros de la chose. 

    Un stop and go avec Weber: le millénarisme de Flore est en fait un symptôme de l'apparition de la rationalité et de l'introduction du monde comptable et compté. On prédit à l'année près et les franciscains inventent la comptabilité. Fils de petits bourgeois, Joachim et François ont ce souci de l'efficacité calculatoire commerçante, à l'aube du monde moderne. 

    On passe au XVIème siècle, et on reconnait des antéchrists annonciateurs partout. Charles V en fut un et si Luther ne fut pas chiliaste, Müntzer si. 

    On se doit de citer Bernard Rothman à Münster qui promeut le communisme polygame anabaptiste, Jean de Leyde est torturé et exécuté en 1536.

    Pour finir, la théologie de la libération sud américaine apparait comme un millénarisme sécularisé, comme on se retrouve. Condamné par l'Eglise il veut bien un paradis sur terre, d'abord signe de modernité, mais aussi porteur d'une forme ancienne de révolte contre l'ordre établi, on vient de le voir. Apocalyptique, le djihadisme l'est tout autant, dommage qu'il soit aussi meurtrier. 

    On retiendra l'étonnante force des idées constituées qui ne cessent de fasciner et d'exister, autonomes à travers l'histoire, enfin du moins c'est ce qu'on prétend ici. On retiendra la splendide trinité, illustrée par le psaltérion ou la musique: sonorité, parole et mode sont les 3 choses différentes qui composent la musique, séparées et unifiées à la fois. C'est Joaquim qui le dit. 

     

     

    (1) La doctrine anti nationaliste d'un Balibar https://www.cairn.info/revue-raison-publique1-2014-2-page-81.htm

    (2) Joachim de Flore et sa postérité https://journals.openedition.org/temporalites/1422

    (3) un air entrainant joué au psaltérion https://www.youtube.com/watch?v=76F6lUBXWrM

    (4) Le bouquin de Baruch http://ekladata.com/PFnTA2OMAs4yLlsqdx5o3ZIpgSI/Spinoza-Traite-Theologico-Politique.pdf

  • Les oeuvres

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  • Borges

     

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  • Les points de vues

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  • L'Internet

    L'internet est unique. Il est la chose qui ressemble le plus à Dieu.

    Bon, un point communicant sur le réseau universel a une adresse IP (Internet Protocol). 

    IP 

    Cette adresse est unique, certes, mais contrainte, car on peut l'adresser de partout. Pour cela, on dit qu'elle est "routable", car l'envoi d'un message sur le réseau des réseaux, comme son nom l'indique se fait en deux temps.

    IP en effet est un protocole de connexion ENTRE réseaux. On distingue donc l'envoi de messages DANS un réseau et l'envoi de messages ENTRE les réseaux. 

    Un réseau est souvent (mais pas toujours) un ensemble d'adresses IP qui partagent un préfixe. Ce préfixe est caractérisé par une adresse IP (codée sur 32 bits en IP V4) et un nombre de bits, par exemple 24. La plage d'adresses différentes du réseau est alors donnée par le ET logique entre le nombre binaire formé (ici) de 24 bits à "1" à gauche et de l'adresse, ce qui donne un préfixe se terminant par 8 "0" ,  et aussi de tous les suffixes possibles à droite des 24 premiers bits, ici 256 adresses possibles. 

    L'adresse masquée ainsi par le "net mask" (le groupe de "1") est l'adresse propre du réseau.

    Ce qu'on appelle l'internet est le système destiné  à router des messages entre les réseaux ainsi nommés. Il connecte en fait des "routeurs", c’est-à-dire des machines connectées entre elles d'une part, et connectées sur des réseaux d'autre part.

    Un routeur est ainsi capable de recevoir depuis un réseau un message destiné à un autre réseau. Il gère des "tables de routage" qui associent les réseaux de destination possibles aux routeurs à qui il est connecté et donc il lui suffit de déterminer le réseau de destination du message à envoyer, puis d'envoyer le message au routeur associé à ce réseau. 

    Quand un routeur reçoit un message d'un autre routeur, il cherche le réseau de destination du message et envoie le message sur ce réseau, comme le ferait toute machine qui y est connectée. S'il n'est pas connecté sur le réseau destination du message, alors il va relayer le message vers l'un des autres routeurs auquels il est connecté sauf bien sur le routeur qui lui a transmis le message, voir plus bas. 

    Un message IP est formé d'une adresse IP source et d'une adresse IP destination. Cependant, ces adresses ne sont valides que sur l'Internet lui-même et ne sont juste pas utiles sur un réseau physique particulier. Une machine destination est par contre connue sur un réseau particulier par son adresse dite Mac (Media Access Control). Sur tout le réseau, on associe une adresse Mac avec une adresse IP dans des zones de mémoire cache mises à jour sur chaque machine par le protocole ARP (Address Resolution Protocol). 

    Pour envoyer un message IP à une machine sur un réseau, on consulte le cache, trouve l'adresse MAC et envoie le message à la machine ainsi identifiée sur le réseau "physique" auquel on est physiquement connecté.

    Le protocole ARP utilise la capacité d'un réseau physique d'envoyer des messages à TOUTES les machines connectées. Quand le cache ne contient pas l'adresse MAC d'une adresse IP de destination, ET que cette adresse est bien située sur le réseau (on le vérifie en appliquant le "net mask" sur l'adresse, ce qui doit donner l'adresse IP du réseau, comme indiqué plus haut), on demande alors à toutes les machines du réseau la réponse qui est à son tour envoyée à toutes les machines du réseau qui toutes mettent à jour leur cache. 

    Quand la destination d'une adresse n'est sur aucun des réseaux auxquels la machine source du message est connectée, il faut trouver un routeur qui se chargera de l'acheminement. Cela est configuré sur la machine sous la forme de "routes". Une route associe à une adresse de réseau, l'adresse IP (elle joignable) d'un routeur. 

    Un routeur "par défaut" est désigné pour tenter de router les adresses dont la destination n'est sur aucune des routes configurées. 

    Voici donc exposé l'essentiel de IP. On pourrait ajouter que les routeurs sont connectés entre eux par IP bien sur, mais cela n'est pas nécessaire en fait: n'importe quel moyen serait acceptable. On pourrait ajouter que 31 est le masque utilisé pour les réseaux à 2 machines, ce qui convient aux liens point à point. 

    DNS

    Les adresses IP bien que contenues sur un simple entier, et dénotées par 4 octets successifs, nombres de 0 à 255, voudraient être associées à des noms. C'est le rôle du DNS ou Domain Name Service, l'infrastructure distribuée universelle qui permet de gérer de manière centralisée la totalité des adresses IP disponibles universellement.

    Opérée centralement aux USA, mais dupliquée par un certain nombre d'acteurs, LE DNS connecte des DNS locaux organisés par exemple en domaines géographiques (avec les codes des pays, ".fr" pour la France, ".tv" pour le vanuatu) qui gèrent des caches pour les demandes de resolution. Ces caches sont mis à jour régulièrement, en fonction des demandes. 

    Certains domaines (par exemple le .com pour "commercial") sont alloués centralement, mais cachés partout, bien sur. Chaque DNS local peut alors gérer son domaine (".francoiscarmignola.com" par exemple) et y allouer (à gauche) ce qu'il veut, le processus de résolution pouvant être caché partout selon les besoins. 

     

    La virtualisation 

    Pour organiser les communications entre des machines connectées dans ce qu'on appelle un "cluster", typiquement les machines d'un "data center", on peut vouloir regrouper les entités nécessaires d'une manière particulière, de façon à éviter les problèmes de configuration que pose l'utilisation d'IP et de permettre la connexion simplifiée entre de multiples environnements. Le système Kubernetes ou K8S permet cela, au prix d'une complexe organisation réseau qui utilise magnifiquement les caractéristiques des protocoles IP. 

    On commencera par parler de la virtualisation des machines physiques sous la forme de programmes émulant l'environnement fourni par un système d'exploitation. Il faut mentionner bien sûr que cette émulation peut prendre deux formes suivant qu'on émule une machine complètement, y compris son processeur, ce qui permet de considérer un machine comme entièrement virtualisée donc entièrement transportable avec les programmes qu'elle exécute, dans un bloc mémoire, ou bien suivant qu'on émule uniquement le fonctionnement d'un groupe de processus à l'intérieur d'une fraction de l'environnement d'exploitation représentée par son interface extérieur. Cette deuxième approche, qui permet le même résultat global (la virtualisation d'un ensemble de programmes installés et configurés) à un cout bien moindre s'appelle la "conteneurisation", un "conteneur" étant cette fraction utilisable d'une machine, contenue avec ses programmes dans une image transportable qu'on peut lancer rapidement sur n'importe quelle machine. 

    La virtualisation permet la multiplication et donc la mise à l'échelle rapide. Des centaines d'images identiques peuvent alors être lancées sur de multiples machines, le seul problème à résoudre étant l'allocation des individualités, sous la forme d'adresses IP dont il faut organiser la distribution et la configuration. 

     

    Kubernetes

    Le système Kubernetes (K8S) est une solution au problème de l'allocation des adresses aux images virtuelles qu'on souhaite répartir sur un cluster de machines connectées sur un réseau dit réseau des "noeuds" (nodes), porteurs effectifs de la puissance d'exécution. 

    La première décision est celle de considérer les images comme des grains indépendants qu'on peut regrouper pour former le véritable granule à connecter sur le réseau: le "pod". C'est le pod qui disposera d'une adresse IP, toutes les images lancées à l'intérieur la partageant, exactement comme cela se fait dans une machine ordinaire. 

    L'organisation logicielle à l'intérieur du pod sera donc celle d'une machine connectée ordinaire, une machine "virtuelle" en un nouveau sens, elle-même modulaire d'ailleurs, puisque formée de multiples images. 

    La deuxième est de connecter les pods sur un réseau particulier, dit "réseau des pods", à la fois universel, (absolument tous les pods du cluster y sont connectés et donc interconnectés), et aussi distinct du réseau des nœuds. 

    Un pod se trouve ainsi absolument indépendant du nœud sur lequel il s'exécute et la première grande fonction du système est ainsi obtenue, qui est la complète isolation du réseau physique et du réseau "logiciel" utilisé par les programmes. L'attribution des véritables adresses sur de véritables machines est faite indépendamment du logiciel qui se trouve déployable et capable d'être mis à l'échelle exclusivement en manipulant les configurations logicielles. Une fonction radicalement inconnue des systèmes d'exploitation ordinaire est ainsi fournie.

    La mise en relation de pods localisés sur des nœuds différents n'est pas faite par le système Kubernetes lui-même, mais par des extensions (il en existe de multiples) qui mettent en œuvre diverses astuces pour transformer auto magiquement les messages IP envoyés de manière à connecter les pods comme s’ils étaient sur un véritable réseau au sens expliqué plus haut. 

    L'un des dispositifs possibles est expliqué ici. 

    D'abord on va considérer la communication entre pods sur UN nœud donné. Connecté sur un interface réseau particulier commun à toutes les images du pod, un processus qui envoie un message l'envoie à un filtre spécial, configuré avec le pod, qui identifie l'adresse d'un pod de destination comme locale, et transmet le message sur l'interface virtuel qui lui correspond. 

    Pour communiquer entre différents noeuds, le principe général consiste à allouer à chaque nœud un sous-réseau particulier et à gérer sur chaque nœud la table de routage globale correspondante. Dès qu'un pod distant est identifié, on émet le message vers le nœud porteur du sous réseau correspondant. Réciproquement, quand un nœud reçoit un message à destination d'un pod identifié dans le sous réseau dont il est porteur, il transmet le message à son dispositif interne qui finit de l'acheminer.

    Un routage de niveau supérieur est ainsi réalisé. Le réseau des pods est ainsi lui même "virtualisé". 

    Mais il y a plus fort encore. Les pods pouvant être multiples et rendant tous le même "service", on pourrait souhaiter attribuer une identité IP à cet ensemble et introduire une adresse dite de "service", qu'un mécanisme utiliserait pour balancer les messages entre les différents pods associés. 

    Une telle adresse peut être allouée lors de la configuration des pods et être nommée dans un DNS local. 

    Dés ce moment, un pod souhaitant connecter un autre pod peut envoyer un message vers cette adresse là, et les mécanismes internes de Kubernetes sont alors capable de la distinguer d'une adresse ordinaire, de constituer l'ensemble des adresses de pod correspondantes et de distribuer le message vers l'un ou l'autre d'entre eux, en alternance. Le service devient alors bien plus puissant, et capable de supporter des charges arbitraires, suivant le nombre de pods qu'on lui associe. 

    Pour qu'un service soit accessible de l'extérieur, un système simple est mis en oeuvre, dit du "port de noeud" (nodePort). On configure un port (toujours le même numéro de port) sur tous les noeuds du cluster pour envoyer tout message envoyé dessus vers un service particulier. On sait le dispositif d'envoi capable sur tous les noeuds (c'est le principe) de router le message. Dés lors, tout dispositif capable de router un message desitiné à une adresse de service, à condition qu'il  se termine par l'envoi du message sur ce port là de n'importe quelle machine du cluster, peut distribuer du flux sur ce service.

    Il faut noter que l'adresse de service n'est pas "routable" à priori, et que cela pose un problème. Il y a une solution et qui consiste à attribuer l'adresse du service à UN seul noeud du cluster, et à faire en sorte que cette adresse soit annoncée par le protocole ARP mis en oeuvre sur ce noeud. 

    Toute machine connectée sur le réseau des noeuds peut alors envoyer du flux au service avec les procédures ordinaires décrites. Notons qu'une seule machine sert de point d'entrée. Bien que balancée entre plusieurs pods, le flux ne passe d'abord que par un seul point. On pourrait alors introduire un autre dispositif permettant d'entrer dans Kubernetes par plusieurs points d'entrée situés sur des noeuds différents. 

    L'idée consiste à configurer ces noeuds comme des routeurs, et à utiliser une caractéristique du routage qui est que quand un routeur a le choix entre plusieurs routeurs de destination pour un réseau donné, il balance le flux entre les routeurs de destination. Le protocole IP est alors utilisé quasi directement pour assurer la distribution équilibrée des messages entre plusieurs noeuds kubernetes, assurant ainsi une fiabilité et une puissance de traitement maximale.

    BGP 

    On se doit de mentionner ici BGP (Border Gateway Protocol) le protocole dit de "routage" de l'internet et qui permet de connecter arbitrairement des routeurs généraux sur l'internet. Elément essentiel de ce qu'on appelle le "backbone" de l'internet, c'est à dire les artères majeures de l'acheminement de tout le traffic, il permet à un routeur d'"annoncer " ses tables de routage aux routeurs auxquels il est connecté. 

    Les tables de routages des différents routeurs sont alors constituées de proche en proche. En bordure, sur un routeur ainsi informé, on peut accéder à n'importe quel réseau annoncé. Et c'est comme ça que l'internet est unique. Gloire à lui ! Il est la seule chose qui existe. 

     

     

     

  • Les morts

    L'Occident s'est arrêté. Pour rien. 

    Alors que la révolte devrait être évidente, et que nous devrions être dans la rue en train d'écorcher tout ce qui ressemble à un progressiste, nous rasons les murs avec nos attestations truquées, la plupart avec un masque et les rebelles comme moi fièrement le nez au vent, avec un masque dans la main au cas où. Quelle honte. 

    L'inquiétude

    La gestion de l'épidémie fait appel à l'inquiétude et aux questions qui se pose autour d'elle. C'est le problème du rapport à l'avenir, de sa prévision, et comme celle-ci est impossible, de ce qui motive et justifie les décisions à prendre. Cette question qui concerne d'abord les individus est très difficile à considérer par les responsables de collectivités et donc par ceux qu'on appelle les "politiques" généralement élus et en charge sans contestation effective possible des décisions effectivement appliquées. 

    Non pas qu'on ne puisse pas "contester". De multiples critiques sont exprimées, et de nature parfois extrêmement pressantes et justifiées, voire convaincante. Mais cela n'a pas d'effets : les décisions sont prises.

    Par exemple, le port du masque en extérieur est inutile et on veut forcer les gens à le porter en permanence, voire chez soi, cela est recommandé par "certains" médecins. Or on sait que l'essentiel des contaminations par le virus est due aux contacts répétés des mains avec le visage, sachant que le virus reste typiquement sur des surfaces souillées plusieurs heures. Les staffs de Raoult, au milieu d'un hôpital par lequel passent des centaines de contaminés tous les jours, se font sans masques, mais les soignants qui n'ont eu ni contaminés, ni morts, depuis un an se lavent les mains toutes les dix minutes... 

    Accumulant les miasmes, les masques qu'on se touche en permanence (chaque contact diminue dans les deux sens l'effet du soi-disant filtrage) sont sans doute pernicieux et portent atteinte à la santé globale des personnes qui s'écrasent sur le visage toutes leurs bactéries pour rien. Mais la décision est prise, depuis la négation de son utilité du temps qu'on n'en avait pas, et qui couta son poste à Sibeth Ndiaye... Quelques voix se font entendre, mais noyées "démocratiquement" dans un bruit qui ne contrarie en rien la réalité de la vie: les masques sont obligatoires et fétichisés. 

    A part un gros clin d'œil que j'ai échangé démasqué dans la rue avec un autre dissident, rien ne montre que la population ait conscience de cette horreur, que personnellement je ne peux tout simplement pas supporter plus de quelques minutes. Je plains de tout mon cœur le peuple de soumis et de cons (en gros les commerçants qui me servent ) qui supportent toute la journée ce martyre. Que ne se révoltent-ils pas ! 

    Revenons à l'inquiétude. Elle est d'abord liée à une ignorance de l'avenir. Le virus va-t-il se propager beaucoup ou pas ? Devant une incertitude de cet ordre, on peut avoir en gros 4 attitudes dont une seule est rationnelle. 

    D'abord l'inquiétude est liée à une attitude traditionnelle devant la vie qui marque la diversité des consciences. On peut être intérieurement bien ou mal disposé quant au monde et à soi et décider pour compenser de le manifester dans un sens ou dans l'autre. Par exemple, des personnes profondément pessimistes sur le monde et eux même peuvent en retour manifester dans la vie une énergie et un optimisme à toute épreuve, quitte à tromper son monde, entrainer les indécis, rassurer les malheureux mais rester solitaire et triste. Au contraire, on peut vivre une vie de coq en pâte favorisé et compenser son impression de sécurité par un pessimisme permanent, qui n'est que l'expression de sa culpabilité de ne pas avoir de problèmes. La prévision d'un malheur prochain conjure la peur de perdre son malheur: quand la prédiction funeste ne se réalise pas, on jouit... 

    Et puis il y a le reste des cas de figures depuis l'optimiste béat un peu crétin jusqu'à la noirceur suicidaire des vrais pessimistes, qui pleurent amèrement l'accomplissement de leurs funestes prévisions vérifiées, sauf quand ils se trompent, et là ils accentuent leurs nouvelles prévisions. 

    Pour tenter de contrôler la véracité ou l'adaptation des prévisions faites ainsi directement depuis son sentiment interne, ce qui n'est à la réflexion pas vraiment raisonnable, on peut tenter l'objectivité et opter pour la collection de données, puis par leur examen approfondi, ce qu'on appelle l'attitude "scientifique" ou rationnelle. 

    Ces attitudes s'appliquent dans bien des situations. Par exemple, quand on dispose des modèles mathématiques classiques de la contamination, qui permettent de "prévoir" l'avenir en suivant l'exponentielle rationnellement. Rationnellement amplificatrice et au combien la fameuse courbe donne donc les millions de morts rationnellement prévu que nous donnent à chaque épidémie depuis vingt ans les spécialistes de l'Impérial College London, le nom du taré qui nous afflige étant Neil Ferguson. 

    400 000 morts nous guettent nous a dit Macron après avoir annoncé que le confinement en ferait 9000. Il en fit 4000 et on reconnait que la fin de la deuxième "vague" ne doit rien ni au couvre-feu insuffisant, ni bien sur au confinement décidé le jour du pic. Le "coup d'arrêt" donné à l'épidémie par la contrainte des corps et la ruine des commençants est une mesure fasciste inutile et dispendieuse irrationnelle à souhait et qui traduit une inquiétude absurde issu des tréfonds pourris des tarés qui nous gouvernent...

    La modélisation est irrationnelle car non fondée sur l'essence de la décision rationnelle, pourtant théorisée: le retour d'expérience basé sur l'observation est essentiel. Foin d'inquiétude: on ne peut estimer une situation que sur son observation dans tous ses aspects, sur l'expérience passée et sur les connaissances en rapport accumulées. 

    Car très certainement, l'"épidémiologie" explication des épidémies par la simple dynamique des contaminations ne tient pas compte d'un phénomène majeur que nous avons vu lors du covid 19 et qui est la modification progressive, "naturelle", du contexte même de l'épidémie. Sans que l'"immunité collective" ne soit en rien atteinte, le virus cesse d'être "actif" et la contamination, puis la maladie induite cesse de se propager. Cette cessation d'activité qui ne doit rien ni au confinement ni aux actions des humains reste mystérieuse: elle est réelle et seule explique l'incroyable inadaptation des prévisions faites à la réalité finalement observée. Observée et connue cette propension des épidémies à disparaitre pour des raisons inconnues est niée par les "prévisonnistes" car elle défait toutes les magies et c'est tout le problème.

    Car la folie est rationnelle en fait: le fou a tout perdu sauf la raison et l'inconnaissable parait précisément hors de la raison: dire "je ne sais pas" trouble les tréfonds de l'humain et ne peut être prononcé, ou sinon par les vrais sages. 

    On a alors l'attitude revendiquée par Dider Raoult et qui est précisément ce "je ne sais pas" (l'avenir) mais je sais (par mon expérience) et peut donc décider en fonction d'éléments objectifs. Parmi, eux une confiance basée sur l'expérience de la limitation a priori des phénomènes épidémiques dont l'ampleur peut être globalement estimée hors des prévisions aventureuses inutiles et prétentieuses. On en sait juste assez pour agir vraiment, sur le réel et non pas sur un futur fantasmé, action panique qui capte toutes les actions possibles et empêche donc l'adaptation raisonnable, qui elle, contenait la vraie solution et aurait dû rassembler toutes les énergies. 

    On l'a vu lors du premier confinement, le décideur Delfraissy l'a avoué : une fois la décision prise, TOUTE l'action possible était contenue dans la mesure extrême qui allait (bien sur) tout résoudre : point besoin de tests, donc. Et bien cette attitude était la mortifère et absurde cause qui conduisit à la ruine et je viens de le prouver. 

    Un cas d'école: le général en chef, vérolé jusqu'à l'os par l'incompétence nous livre à l'ennemi alors qu'il aurait dû connaitre les mécanismes secrets de sa défaite. 

    L'inquiétude ou la prédiction aventurée n'est ainsi que folie inutile et perte de temps et traduit surtout la peur, peur d'agir, de ne pas agir, et de l'avenir en général. Et puis il faut raisonner en "horizon": toute situation a une amplitude maximale, à l'intérieur de laquelle on peut se situer pour apprécier l'ampleur des corrections à apporter en situation d'incertitude: point besoin par peur de confiner un pays entier pour un nombre de morts finalement faible. 

    Point besoin d'envoyer une bombe atomique pour régler un problème de préséance. 

    C'est cela qui est arrivé pourtant et l'explication de (1) est majuscule. 

    La mort avant

     

     

     

     

    (1) La conférence d'Olivier Rey  https://www.youtube.com/watch?v=ttqDzMbu-kw

    (2) un Raoult, le dernier: https://www.jeanmarcmorandini.com/article-438985-coronavirus-revoir-l-integralite-de-l-interview-exclusive-du-pr-raoult-ce-matin-dans-morandini-live-sur-cnews-et-non-stop-people-video.html

    (3) Le véritable dernier Raoult https://www.jeanmarcmorandini.com/article-442867-exclu-le-pr-raoult-affirme-dans-morandini-live-etre-victime-d-un-complot-qui-vient-de-tres-haut-a-la-fois-medical-et-politique-video.html

    (4) une charge violente contre Raoult ; Christian Lehmann https://youtu.be/QMwEFyUGCIc

  • Les communs

    A l'occasion d'une réflexion intéressante (bien que déconnante) (1) d'un homme sincère, plein du souci de l'humanité et finalement émouvant, et aussi lucide de manière surprenante, on se donne le droit de gloser sur les questions qu'il pose et qui sont très profondes et aussi très difficiles. 

    D'abord une considération générale sur la brutalité du monde médiatique et internétatique. Au passage, il faudra bien trouver un mot en tique pour désigner ce qui est bien un nouveau média, voire un nouveau (et jusquelà inconnu) mode d'expression. Désigné par le mot "les réseaux sociaux", il est le monde d'expression publique à caractère principalement anonyme que rend possible le Web en général, twitter et hautetfort compris. Distinct du simplement médiatique, car purement expressif des individus, il est ce fameux nouveau monde dont Eric Sadin est spécialiste et dont l'importance dans le façonnage d'une nouvelle intériorité des humains est aujourd'hui décisive. 

    La surveillance

    Tout d'abord Sadin en 2009 évoquait la société de surveillance généralisée qu'était devenu l'Internet. C'était avant Snowden et l'intuition était particulièrement justifiée: un état, les états unis d'Amérique, avec l'assentiment de ses plus hauts dirigeants, avait mis en oeuvre délibérément un espionnage généralisé des personnes et des institutions en truquant et détournant sous le sceau du secret toutes les intimités du réseau des réseaux, y compris celle du chancelier de l'Allemagne fédérale dont on espionna les conversations. Les clés de chiffrement furent affaiblies, les programmes que tout le monde croyaient sûrs modifiés par la bande, les protocoles espionnés et détournés, les mails interceptés. Tout fut bon pour rendre transparent à un état les secrets généraux de la correspondance. Cela servit d'abord la lutte anti terroriste, mais pas que. 

    Alors que l'on est sur, après la révélation Snowden, que les principes fondamentaux du chiffrement des communications est resté intact (le fameux chiffre à clé publique), on sait qu'une gamme infinie de truquages variés est disponible pour détourner et espionner les échanges sur l'Internet, et que les US sont à fond dans son exploitation sans limites, en profitant outrageusement de son prestige et de sa domination technique. 

    De fait, toutes les préventions que pouvaient avoir à l'égard de l'Internet les vieux réacs du minitel à la grande époque se sont révélés vraies: recevoir un mail peut infester votre PC et cela fut fait massivement pendant toute une période, des méthodes de chiffrement (symétriques) largement utilisées étaient cassées et cela fut utilisé massivement pendant toute une période, des failles informatiques des logiciels et machines furent exploitées sans les divulguer par la NSA pendant toute une période etc etc. L'Internet ETAIT une astuce ricaine pour espionner le monde.

    De fait, l'exploitation du monde par les US fut réelle et complète pendant toutes les années 2000, et on se demande par quelle négligence coupable la CIA et la NSA ne purent empêcher le 911, à croire à un complot ourdi par eux mêmes ! Par contre il est sûr que la réaction fut violente: tout fut mis en oeuvre depuis pour que les USA puisse tout savoir de ce qui se passe sur l'Internet, SA chose. 

    Les conséquences ultimes de cela, par delà l'espionnage caché et bien sur l'espionnage public: tous les échanges sont archivés, et la gratuité des communications et des stockages s'accompagne de leurs exploitations sans vergogne ni limites par les opérateurs techniques pour des fins variés, depuis la publicité (bien sur) jusqu'au reste, tout ce qui peut se vendre sera vendu et tout ce qui est exploitable sera exploité. 

    En Chine, où les choses sont plus claires, on en est au "crédit social", ou archivage officiel des comportements sur le site global de la police non de la pensée mais des attitudes, ce qui revient de fait au même... 

    Pour les fondus de facebook ou de twitter en panique si on leur suspend leur compte, la chose est en fait strictement équivalente, et on en vient à ce que décrit Sadin, et qui nous concerne nous. 

    La brutalisation internétatique

    Sadin parle de brutalisation des rapports sociaux (internétatiques surtout, mais pas que). Au passage, et c'est ce qui le caractérise, il détruit des idées reçues. Ce n'est pas le retour des années 30 et du populisme dont il faut s'inquiéter, c'est du contraire strict: une extrême individualisation des points de vue et de leurs expressions, toujours exprimées du point de vue du solitaire révolté par l'injustice du monde, dont il est le seul à se faire l'écho et à ressentir la vérité. Prends ça Carmignola ! 

    Cela va jusqu'au refus systématique de toute parole publique, y compris celle des partis dit "populistes" réduit au silence et déconsidérés. Bien sur les gilets jaunes sont passés par là. Sur les rond-points y a-t-il eu une fraternité, ou du "commun" ? Oui, brièvement, mais sans lendemain et la majorité de la population s'en est détourné, achetée par quelques avantages et surtout dégoutée par l'odeur des merguez... 

    La pratique numérique a fait la protestation et aussi sa limite, voilà la thèse: l'individu libéral, nouvel homme pendant de celui du communisme est maintenant advenu. Privé de tout discours d'action car l'action n'est que collective et d'abord symbolique, l'individu ne peut que s'exprimer avec violence, c'est la seule manière de hausser le ton. Voilà ma condition, partout, tout le temps. En gros: il ne peut y avoir d'action collective via les écrans. La collectivité de l'autre coté des écrans peut et doit devenir tout aussi violente pour se maintenir. Le monde se brutalise de toutes parts. L'individualisme mène au fascisme, c'est d'ailleurs ce qu'il souhaite. 

    On pense à ces bons esprits, révoltés par les voitures incendiées du fait des gilets jaunes qui appellaient à tirer sur la foule... 

    Socialisme

    Sadin évoque alors longuement le socialisme et tout son appareillage : depuis la CNR de 44, chargée de réparer par a sécurité sociale le peuple abimé des années 30 qui donna le nazisme et la collaboration, jusqu'au néo libéralisme des années 80 qui détruisit tout, l'espérance de 81 massacrée en 83 (l'évènement est fondateur) puis répétée en 2012 et massacrée la même année... Tout y passe. 

    Au passage il décrit l'émouvant sentimentalisme, tout à fait réel, mais bien sur navrant qui a présidé aux choix de Mitterand et de Hollande. Un imaginaire frelaté qui avait pourri et s'était nécrosé depuis 1936 et qui ne mourut vraiment qu'en 2017 avec l'élection de Macron... À pleurer. Que dire ? Qu'il n'est qu'un songe creux misérable basé sur la dégénérescence chrétienne du début du siècle et l'horrible XIXème sciècle décrit par Muray. Qu'il repose sur un malentendu anthropologique et spirituel au sujet de l'égalité (symbolique et non pas matérielle), de la liberté (qui est aussi celle d'être pauvre) et de la fraternité (qui ne peut être que nationale). Être de gauche c'est être un contresens vivant. 

    Pourtant le gentil Sadin ne voit pas autre chose et sa vision désespérée de la fin du monde commun pourtant effective, il ne peut pas l'interpréter comme la fin de la décomposition de son propre monde. Car c'est bien la gauche qui a abandonné le commun, faute d'avoir eu le communisme... Désespérés par la faillite inévitable, annoncée et souhaitée de tous ses idéaux lamentables de totalitarisme partageur, incapable d'accepter une pauvreté relative inévitable, elle préféra se suicider dans la haine et le ressentiment. La violence actuelle n'est plus la haine fasciste des juifs apatrides, mais la haine progressiste contre les sionistes, les derniers nationalistes... 

    Tout montre la haine du monde qu'entretient et développe la fureur de la gauche décomposée et atomisée: haine du progrès, de l'industrie, du sexe, des religions, de la vie même ! Au nom d'une conception non pensée et absurde de la santé, elle tue son économie et on trouve des articles qui se réjouissent de la fin des chemtrails et de la réduction des émissions de CO2 dues au confinement. Macron dernier gauchiste ? Et oui. 

    Par ailleurs le diagnostic du mal fait par Sadin EST réel: oui la santé numérisée et encadrée dans des méthodologies fausses basées sur des modèles informatiques absurdes est débile et fait disparaitre l'essentiel qui est le soin. Oui, les "réseaux sociaux" alimentent cette fureur et en fait montrent l'étendue de la soumission entretenue à la stupidité des conseils débiles: mettez des masques à vos enfants quand vous les embrassez le soir.

    Empêché de voir les lèvres de leur nourrices masquées, les bébés de l'année 2020 deviendront fous ou nazis, en tout cas en grande partie idiots et furieux. Ils exigeront un dédommagement. 

    On en vient alors au remède proposé par Sadin: la mémoire blessée et son esprit abruti par le confinement fut réceptif au scandale de la mort de Georges Floyd, le délinquant drogué à mort qui fit une overdose sous le genou d'un policier qu'il connaissait en scandant le slogan covid par excellence: "I cant breathe", celui qui marqua la fin désespérée des obèses et des diabétiques non traités qui passèrent l'arme à gauche pendant la période sans diminuer vraiment l'espérance de vie globale des populations. L'Occident est malade, cela est sur, mais la mémoire des noirs anciens esclaves qui se réveillent 2 siècle après pour reprocher à leurs libérateurs de s'être rendu compte de leur misérable état est signe d'une pathologie bien plus grave...

    Sadin infecté par la peur des banlieues en révolte, excitées par les réseaux sociaux ? Il est prêt à lâcher du lest en tout cas, et cela est un peu lamentable, mais bon. Le mal est réel et l'incapacité des blancs à s'imposer avec autorité à toute cette merde est inquiétante. On ne retiendra que l'inquiétude, mais avec l'envie de la cogner, toutefois. 

    Car la réparation ne doit pas avoir lieu et ne sera jamais le fait des hommes: c'est aux victimes des injustices passées de se démerder avec leur rancoeur qu'ils doivent dépasser pour accéder à leur vérité. 

    Cette conception simple fut décrite par les philosophes chrétiens en plein milieu de l'antiquité finissante: par la négation et le dépassements des lois juives et des dieux impériaux romains fait en faveur d'un vrai futur, qui créait, c'est la grande invention, des hommes "nouveaux" car conscients d'une autre chose que leur sordide merde ancestrale de victimes soit disant éternelles. La réparation sera "au ciel", et le christianisme naïf des noirs américains dans leurs gospels folklos est exactement cela. A mille lieux des lamentables demandes de subventions des associations noires infectées par la connerie et le rap merdique décérébré. 

    Ce point de vue est même exprimé depuis l'intérieur de l'église, par des contempteurs éclairés et très intelligents du progressisme naïf du pape actuel et consorts (2). Comme quoi c'est possible, sans rien retirer aux victimes de toutes les sortes. Cela peut de plus être affirmé encore une fois "virilement" c'est à dire sans détour avec une grande puissance de conviction, celle des pères de l'église, et donc de l'un des premiers d'entre eux, Justin (3). 

    Il reste que la conception générale progressiste en vigueur exclut tout à fait à l'heure actuelle de penser cette séparation d'avec cette partie du monde à la fois déjà là et à venir (...). Rien ne peut éthiquement être accepté qui ne soit pas la reconnaissance de la liberté et de la souffrance de ces humains là et la virilité que j'évoque avec admiration est absolument minoritaire, inaudible et impensée. 

    Ne peut jouer son rôle qu'une violence encore implicite et la crainte ou le souhait de violences effroyables, seul horizon envisagé on vient de le voir... 

    Humanité

    Il y a dans l'expression de ces points de vue, des caractéristiques incontournables et qui sont liées à l'acceptation ou au refus du monde et à l'articulation entre deux attitudes pensées à la fois nécessaires et inévitables. 

    Le monde accepté futur des humains qu'on ne peut qu'accueillir avec tous leurs défauts et donc avec leur religions et leurs degrés de réflexion vaut acceptation et refus. Acceptation du fait, et refus de ses conséquences inévitables, qui est la violence qu'il peut manifester et à quoi on dit à l'avance ne pas vouloir s'opposer : cela revient à l'accepter et à l'inclure. L'idée est plaisante: au nom du refus de la violence on accepte celle des autres et tout le paradoxe pacifiste est là. Il nous ronge et nous ne faisons rien. 

    Un camp de réfugiés sous tente est en voie de croissance à Saint Denis aux frontières de Paris. Supportable, il est supporté. 

    (1) Eric Sadin Thinkerview Octobre 2020 https://www.thinkerview.com/eric-sadin-la-fin-dun-monde-commun/

    (2) Capelle-Dumont: l'église "strikes back" : https://www.causeur.fr/philippe-capelle-dumont-eglise-186461

    (3) Justin: le premier philosophe chrétien et apologètiste: https://www.persee.fr/doc/rscir_0035-2217_1988_num_62_4_3104

  • Les post modernes

    On en finit plus de voir Michel Maffesoli déblatérer sur la post modernité. Cette fois, il s'en prend à la gestion du Covid (1)  et fait l'éloge d'une modernité qui s'effondre devant le virus, au nom de la raison. 

    Je vais essayer d'expliquer. Maffesoli est un gros prétentieux déconneur, mais malin comme un singe, et finalement assez distrayant.Un intello foireux, certes, mais très intelligent et brillant, et aussi très intéressant. On trouve des interviews vidéo de lui sur youtube en quantité.

    Il décrit la société (c'est un sociologue) comme souscrivant ou supportant des "valeurs" différentes suivant les époques et décrit assez clairement ce qu'on appelle la "modernité" et ce qui la remplace maintenant, la "postmodernité" qui en est le contraire. La modernité commence à l'époque de Descartes, avec l'âge de l'"individu". Seul, progressiste, universaliste, athée l'individu moderne laisse la place progressivement à la "tribu", "collective", passionnée de traditions, festives, enracinée dans un territoire etc. C'est cela les "valeurs" qui changent. Le grand mérite des intellos, c'est qu'ils expliquent le sens des mots. Qui utilise les mots "valeur" ou "moderne" sans savoir ce qu'ils signifient ?

    Le pouvoir reste exercé par des modernes, dont le caractère "progressiste" devient insupportable aux gens.
    L'"universalisme" qui rend équivalentes toutes les cultures au nom de la "modernité" et qui croit que le "progrès" de l'esprit humain rend semblables tous les hommes et permet donc de les faire gérer par un gouvernement mondial conduit par la raison est typique du modernisme à son apogée.
    Cette naïveté imbécile est tellement grandiose qu'elle est partagée (au cas où vous ne le sauriez pas) par toutes les élites mondiales, pape compris, et se trouve actuellement en train de ravager le monde. Elle est le responsable idéologique de la folie immigrationniste qui subvertit l'occident.

    Cette nuit, Joe Biden peut être le prochain président US, a accusé Trump d'avoir une politique d'immigration "criminelle" pour vouloir empêcher les USA anglo saxons blanc, protestants et riches se faire envahir par des dizaines de millions d'indiens hispaniques catholiques et misérables.

    Et bien le moderne croit aussi en la science et ne soigne que si des procédures "scientifiques" sont respectées. Il se laisse gouverner par des "scientifiques" qui n'ont pas eu le temps ni de chercher, ni de trouver, et qui dans l'ignorance totale d'une maladie inconnue font n'importe quoi dans l'urgence, par exemple entuber des vieillards par centaines, ou croire en des modèles mathématiques débiles absolument irréalistes qui les poussent à confiner des pays entiers, provoquant la ruine de l'économie pour rien. Corrompus jusqu'à la moelle, les équipes gouvernementales des progressistes totalement paniquées font n'importe quoi pourvu que cela profite à un laboratoire qui propose le parangon du progrès, un traitement à 3000 dollars par tête toxique et prouvé inefficace depuis des mois. L'Europe vient d'en commander (début octobre) des centaines de milliers de doses...

    Cette nuit, Joe Biden a sans doute renouvelé sa condamnation de la gestion du covid par Trump, qui aurait fait d'après lui (voir une conférence de presse récente) des centaines de millions de morts. Vous avez bien lu, le futur président des US confond millions et milles et reste persuadé que la maladie est très grave et que tout le monde est atteint alors que la maladie ne fait en réalité guère plus de morts que les grippes inaperçues des années passées.

    Pendant ce temps, de braves africains organisés en tribus, habitués à la misère généralisée, se soignent avec le premier truc pas cher qui semble marcher et ont beaucoup moins de morts que les blancs. L'excès des naissances africaines dû à leur contrôle pragmatique de l'épidémie va les rendre encore plus désireux qu'avant d'aller remplacer ces connards de blancs incapables de se gouverner.

    Étonnant non? Et bien le covid 19 sonne le glas de la modernité, et la fin de l'occident "moderne". Cela est dû à une perversion complète des valeurs qui ont fait son succès et qui maintenant, complètement dégénérées, le poussent à se suicider pour rien, par incapacité à assumer la mort de quelques vieillards.
    La majorité des français forme un peuple vieilli, malade et imbécile, qui attend la mort et qui sera balayé par l'histoire dans le siècle qui vient. Il ne laissera rien qu'un paysage ruiné par sa tristesse, sa médiocrité et les ruines abandonnées des époques oubliées avec lesquelles il a définitivement rompu et qu'il déshonore.

    DIE, BOOMER DIE !

    Un Boomer c'est un "baby boomer", typiquement un soixante huitard, né soit des fécondations inespérées des prisonniers masturbateurs de retour des camps, soit des bien plus glorieux chibres vainqueurs qui les remplacèrent 5 ans. 

    Après avoir vécu enthousiaste le glorieux retour marxiste des années 68 qui lui permirent d'affirmer le summum moderne individualiste et scientiste, il est devenu riche, assisté obèse et fragile. En position dominante, il exige que la société se suicide pour lui éviter les risques qu'il encourt avec son nez bouché. 

    Tel le monde maya qui abandonne ses pyramides, le boomer, toujours à l'avant-garde, consume enfin la société de consommation qu'il déteste. Le crépuscule des dieux sera bon pour la planète ! 

    (1) https://www.causeur.fr/michel-maffesoli-hypocondrie-couvre-feu-anxiete-185716

     

  • les 17 Octobre

    Les drames

    Le Samedi 17 Octobre 2020, on vit simultanément l'instauration d'un couvre-feu au nom du principe de précaution, des réactions horrifiées à un meurtre atroce perpétré contre un enseignant la veille par un migrant tchétchène dont la justice française avait refusé l'expulsion de la famille, et une marche de sans papiers clandestins en plein Paris réclamant leurs régularisations sans conditions. 

    Cela fait beaucoup pour un début de week-end et tout vient de loin, le gouvernement en place à ce moment précis de l'histoire devant avoir eu une fin de week-end chargée.

    La génération au pouvoir en France à cette heure de l'histoire doit assumer la responsabilité bien des choses dont une politique sociale extraordinairement dépensière et destructrice qui manifestement achève de ruiner le pays, une politique migratoire extraordinairement laxiste et imprudente qui manifestement conduit aux pires errements et une politique sanitaire extraordinairement autoritaire et panicarde qui manifestement conduit à la ruine brutale et inutile de secteurs économiques entiers. 

    Cette invraisemblable accumulation de nullité, de connerie et d'incompétence est absolument navrante et signe l'abandon par un pays civilisé de tout bon sens de toute fierté et de tout avenir. 

    Désespérés certains jeunes et certains vieux souhaitent maintenant qu'on passe à autre chose: violence, fascisme vengeur ? Tout ce qu'on méprise chez les peuples d'où viennent les migrants se présente chez nous comme un futur, c'est ce qui justifie en fait partout, la désespérance et le gout suicidaire du désordre complet, état naturel qui ne peut être rompu que par un espoir ou un projet, un attachement à un principe supérieur. Mais cela c'est pour après, il nous faut d'abord plonger.

    Car la France ne peut fonder quoique ce soit que sur des ruines et un abaissement complet. La longue suite des humiliations absolues que virent 40, 54, 58, 62, 68 n'en finit plus de le prouver. Il fallut 50 ans, une vie d'homme, pour finir d'abaisser la dernière mise debout. 

    Pourtant, il suffirait encore de faire preuve d'énergie et de logique: qui se lèvera et ferait "the right thing", en s'opposant à l'inéluctable subi par tous: libérer l'économie, arrêter l'immigration, ignorer l'épidémie, bref, tout ce qui est l'évidence même et qu'on considère impossible.

    Il faudra donc que l'on plonge, que la ruine soit patente, en tout cas établie; que la violence s'installe enfin de façon symétrique avec les premiers vrais déclassements; qu'incapable de lutter, la police laisse les débordements se produire, voire y participe. Y aura-t-il une force française qui puisse rétablir quoique ce soit avant que l'étranger, seule solution, ne s'en mêle ? L'occupation turque sera pesante, je vous le garantis. 

     

    Un peu de poésie

    Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
    Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
    Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
    Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

    Les textes

    Revenons aux lois, aux textes et espérons que quelques décisions de changement de comportement deviennent possibles. 

    D'abord, l'article 9 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme (1) 

    "Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites.

    La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d’autrui. "

    Ensuite, une conclusion du conseil constitutionnel (Décision n° 2004-505 DCdu 19 novembre 2004)(2)  qui se référant à cet article, considère que la CEDH respecte:
    "... les dispositions de l’article 1er de la Constitution aux termes desquelles « la France est une République laïque », qui interdisent à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers".

    On fera remarquer que c'est exactement cette phrase que le sénat (à majorité républicaine ) voudrait faire rentrer dans la constitution, ce qui est pour lui une forme d'action et donc de réaction au meurtre atroce du jour... 

    Bref, en conséquence de quoi, il semble légal, (en plus d'être nécessaire) de contraindre les relations que la religion musulmane et sa pratique doit entretenir avec l'Etat, du moins en France.

    Cela jusqu'à imposer, de par la loi, aux musulmans de ne pas faire pression sur les fonctionnaires par leur habillement, exigences alimentaires, exigences de contenus informatifs ou éducationnels. Ce qui revient à imposer ce qui n'est pas l'usage affirmé par bien trop de gens, de la neutralité de la consommation des services publics. 

    Cela doit permettre de rendre légal l'interdiction du port du voile aux mamans accompagnatrices, et aussi aux étudiantes à l'Université. De rendre impossible toute demande de traitement particulier en matière de soins, d'alimentation collective, ou de contenu de programme d'enseignement. Bref, tout ce qui ne ressort pas de la pratique religieuse au sens défini plus haut et qui ne concerne que le cultuel et le rituel exclusivement, plus la liberté d'enseignement.

    Hélas, la notion de "pratique" que l'on pourrait ici distinguer du pur rituel et qui donc pourrait inclure les obligations non cultuelles d'habillement ou de régime alimentaire, pourraient réclamer en plus de ne pas être interdites, d'être obligatoirement rendues possibles par les services publics, au nom de la liberté... La position du CCIF, en quelque sorte. Sauf si bien sur on sort du CEDH, ce qui est une recommandation forte des gens comme moi mais qui nous fera perdre du temps. De toute façons, ce texte n'engage pas absolument les états. 

    Or, considérés comme des marqueurs d'une volonté maintenant clairement reconnue d'emprise sur le social par des mouvements politiques mettant en danger l'exercice des libertés républicaines, ces "pratiques" doivent maintenant être interdites. Une partie difficile s'amorce et je fais confiance à Macron (tu parles). Ce qui nous ramène à Baudelaire.

     

    (1) https://www.echr.coe.int/librarydocs/dg2/hrfiles/dg2-fr-hrfiles-20(2004).pdf

    (2) https://www.conseil-constitutionnel.fr/sites/default/files/as/root/bank_mm/decisions/2004505dc/2004505dc.pdf

     

  • Les mortalités

    On voudrait gloser ici sur les chiffres et considérer et estimer les mortalités. 

    D'abord les mortalités ordinaires mesurées globalement par l'INSEE. En 2019.  En °/oo (pour mille) de la population.

    totale:    10

    infantile: 5

    <65 ans: 2

    >65 ans: 40

    Tout est dit. Tout doit se ramener à cela.

    Mortalité routière: 0,5 °/oo en 2013

     

    Comparons alors avec le Covid

    La mortalité début septembre 2020 reste inférieure à 1/1000  °/oo PARJOUR , soit 1 par million par jour, soit 0,3 pour mille si cela durait toute l'année... Une grippette.

    Capture d’écran 2020-09-14 à 05.59.51.png

    C'est à dire moins de 1 par million par jour, le pic de l'épidémie étant de 10 à 20 morts par millions par jour...

    Donc, pour les plus de 65 ans, quelque soit les embouteillages en hôpitaux auquel on puisse assister, la mortalité globale reste TRES faible.

    30 morts par jour = 10 000 morts par an pour une épidémie qui durerait UN an soit

    10 / 60 000 = 0,2 °/oo de mortalité supplémentaire.

    Pourquoi donc nous fait on autant chier pour ça? ET OUI ! 

    Une pétoche totale a saisi l'occident qui s'est suicidé. Bye. 

  • Les utopies

    Francis Wolff est un professeur émérite, ex directeur de l'ENS Ulm en philosophie et auteur du merveilleux et détaillé "Pourquoi la Musique ? ", sa grande oeuvre. Il faudra en parler... 

    Partisan de la corrida il est par ailleurs, et cela n'enlève rien à la complexité du monde, il reste un salopard de cochon cosmopolite taré dont l'effrayante connerie ignorant l'humanité est digne de son histoire personnelle: un enfoiré de soixante huitard, juif allemand, fédéraliste européen et totalement hors sol. 

    Pourtant le monsieur classifie et a un esprit d'une clarté invraisemblable et pond les concepts avec une maestria reconnue de grand prof. Il n'en est pas moins ce qu'il est. 

    Saluons tout de même sa géniale ontologie: il y a les choses qu'on voit, nous en faisons les images; les évènements qu'on vit, nous en faisons la musique;  les personnes que nous connaissons, nous en faisons les récits. 

    D'abord il y a les anciens antiques et leur conception des animaux (zoein). L'homme se trouve classé entre les dieux et les animaux, rationnel ET mortel. 

    Wolff avec ses "3 utopies contemporaines" (1) explique que notre âge de l'individu a abandonné ses utopies et n'en retient aujourd'hui que trois: 

    1) le transhumanisme, utopie de la première personne: le "je"

    2) l'animalisme, utopie de la deuxième personne, le "tu"

    3) le cosmopolitisme (qui a la faveur du monsieur), le "nous", la justice. 

    L'immense mérite de cette classification, comme celles de toutes les classifications, est de distinguer les 3 piliers du progressisme, ce  qui est en train de détruire l'occident. Situer entre les dieux (le transhumanisme) et les animaux (l'animalisme), et cela suivant la tradition grecque, l'homme cosmopolite est évidemment magnifiquement intelligent, mais on n'en attendait pas moins de cet homme là... 

     

    Transhumanisme

    Personnellement j'ai toujours eu un faible pour le "je", et mon transhumanisme, qui est celui de l'humain augmenté (et non pas celui de l'intelligence artificielle) par l'informatique continue de me stimuler. Simplement si on a inventé les prothèses mammaires, oculaires et auditives, c'est pour le bien de l'humain et on fait cela depuis longtemps. 

    L'immortalité qui est évidemment impossible à obtenir et elle n'a de sens que sous forme d'un allongement de l'espérance de vie en bonne santé, elle-même maintenant en train de plafonner. La question n'est évidemment pas là, malgré les fausses descriptions. Même Wolff semble fasciné et comme sidéré par la prétention. La considérer comme "non souhaitable" est assez ridicule en fait, car l'impossibilité dénature le projet, qui n'est soit qu'une fausse espérance soit une pragmatique priorité technique exagérément couteuse. Surtout quand on en vient à sa réalisation effective, qui confond "vie" et "survie inconsciente". Les alzheimers au dernier degré pour lesquels on sacrifie nos économies sous ce prétexte lamentable montrent bien le danger de la confusion. 

    Non, la recherche couteuse (et réservée aux riches) de la qualité prolongée de la vie a surtout des effets secondaires et il faut les explorer, le scandale du confinement covid n'étant que l'un d'entre eux. 

    Parlons d'un eugénisme tout au long de la vie, contrôlé quantitativement et automatiquement, la prévention devenant fascisme; ou bien d'une exploitation massive d'organisme humains végétatifs, réserves d'organes variés et et avenir possible de certains délinquants (après un procès régulier bien sur).

    Parlons d'une réduction très importante de la population environnant une caste de super riches, terriblement augmentés et vivant grâce à des robots. Ces "nations robotisées" peu nombreuses pourraient alors tenir tête à des ensembles humains indéterminés toujours sujets aux reproductions inorganisées et donc à la faiblesse militaire et sociale, le temps de leur transformation ou de leur disparition. 

    Le "transhumanisme" est de toute façon porteur d'un clivage de l'humanité, cela est certain. Le refuser est suicidaire, on ne pourra que l'adapter à ses intérêts compris, et pas le considérer impur, car il est garant de puissance et donc de domination. Qui veut être un pur esclave ? 

    Ce qu'on veut c'est une augmentation effective de la capacité de traitement de l'information par les humains et une fois passée la vague de vieux qui s'annonce aujourd'hui, mais qui n'aura qu'un temps, l'occident ne sera plus peuplé que de la fraction de l'espèce qui accepte de faire des enfants, c'est mécanique... Raison de plus pour qu'elle soit productive. 

    Un point important: la robotique doit être développée (c'est pour cela qu'elle ne l'est pas en France, qui prévoit de les taxer) pour pallier l'immigration. L'opposition robot<->nègre est patente et il nous faut absolument la dépasser en faveur du robot. Cela est à portée. Le robot paiera nos retraites si on s'y prend bien. C'est la vision japonaise. 

    Un autre point important absolument ignoré, voire nié par Wolff est l'open source. Le système en apparence cosmopolite de la production collective et publique des programmes, sur le modèle revendiqué par la science du XVIIIème siècle (des pairs qui s'engueulent par courrier à travers le monde) conduit à une technique mondialisée publique qui justifie l'expression "techno science". Selon le gout et les intérêts des humains (et non pas des entreprises) du bien commun est fabriqué en permanence tout en laissant la maitrise effective des objets produits aux gens assez malins et puissants pour maitriser cette production. Une élite se construit dans ces milieux et leur réputation acquise se monnaie déjà très très cher dans le privé. Quelle belle manière cosmopolite de concevoir les logiciels du futur ? De fait, un trou dans la trop claire classification.  

    Note: il n'y a pas dans ces communautés de fanatiques patentés orientaux, MAIS des personnes hélas des deux autres utopies, la mode du geek chtarbé végéto qqchose est bien sur générale. 

    Animalisme

    L'animalisme est un idéal infiniment méprisable dont je voudrais ne pas parler, mais qui pourrait bien être la seule utopie vraiment populaire, tant la pratique de ce genre de choses est facile à accepter. Depuis le refus de la corrida jusqu'à l'interdiction des chiens (on a bien réussi à interdire leurs crottes) et l'acceptation de la sauvagerie en ville même, les errants de toutes espèces ayant bien le droit de se nourrir de nos ordures (on protège bien les ours blancs en goguette) 

    La folie de cette recherche de valeurs non humanistes dans l'infra humain est patente et désolante mais se trouve considérée comme seule issue possible par beaucoup, le dégout de l'homme en général, blanc et chauve en particulier est la règle. Notons le coté proprement sexuel de ce dégout : il est celui de la femme devenue folle de son image véhiculée par les médias et qui ne veut plus s'accoupler à ce qu'elle estime indigne d'elle. Léda ne veut que son cygne, et l'animal devient la seule représentation acceptable du sexe mâle, depuis la licorne, la passion des petites filles pour les chevaux, les tigres blancs trop mignons, et bien sur le corps omniprésent de l'homme noir nu, image parfaite de cette transgression-là. 

     

    Cosmopolitique

    Nous en voilà alors à une variante (selon moi) de la précédente et qui consiste à considérer comme indistinctes toutes les personnes humaines et à se déclarer prêt à opérer leur fusion dans un gouvernement mondial absolu avec un minimum de subsidiarité. Tout est là. On peut y ajouter tout de même Kant, inspirateur de la chose. 

    Voir une personne comme Francis Wolff (je ne peux m'empêcher d'admirer sans restrictions ou presque l'incroyable clarté d'expression qui émane de cet homme) agiter la main en trouvant suffisant de considérer gérable comme subsidiarité accessoire le concept de Nation absent de son système cognitif est absolument effarant... 

    Pour lui, la question de l'identité associé à UN récit (quelque il soit) n'a pas de puissance, pas de valeur et pas d'existence réelle et structurante. Tout doit passer par la disparition ou l'oubli de ces récits et leur mélange indistinct et "à la carte" avec tous les autres. Les hommes et les cultures n'ont pas vocation à se distinguer par des institutions distinctes, et l'avenir du monde passe par leur effacement complet. 

    Soutenu par Alain Policar (avec qui j'ai eu l'honneur de me fritter) et Raphel Glucksmann (le fécondateur de Léa Salamé) cette belle notion est pourtant débunkée par Wolff lui même. 

    Assoiffé de droit, le solitaire individu moderne qui ne veut que se faire respecter sur tous les points possibles n'a plus d'utopies accessibles ou envisageables, et DONC se réfugie dans la seule possible: la généralisation à la planète entière de ces droits universels là. Tous les hommes étant égaux strictement, ils peuvent vivre où ils veulent, à moi les petits migrants isolés. 

    Je me permettrais d'être en désaccord absolu avec cette thèse, pour moi insensée et absurde, et faisant fi de tout ce que l'on peut savoir, comprendre et vivre des relations avec les autres humains. Car il n'y a d'humain libre et doté de droits que dans un espace limité qui est celui de sa nation, qui ne peut avoir intérêt à protéger la liberté et à garantir des droits égaux pour tous que pour ceux qui "font partie" de son espace, cette appartenance étant ce qu'on appelle la fraternité. 

    Toute extension démesurée, excessive ou sans raisons objectives de cet espace, ce qui détruit la fraternité, porte immédiatement atteinte aux droits et à la liberté de tous. La Nation est première et seule justifie l'Etat.

    Cette conception moderne de la souveraineté possible fondée en droit des collectivités ne peut être ignorée ni remplacée, elle est la seule garantie du maintien de la paix globale. Car le national, qui fait des nations des individus en état de nature, ne pouvant se protéger que par des alliances de gré à gré et par la paix bien comprise entre agresseurs potentiels irréductibles n'a pas et n'aura jamais de super nation. Si c'était le cas, et bien il suffirait qu'une seule nation colérique veuille s'y soustraire pour la sécession créée suffise à détruire et à conquérir son voisinage trop vite libéré de la nécessité de rester autonome. La super nation n'est ainsi qu'un empire parmi d'autres, et alors que les nations peuvent s'entendre car elles doivent s'entendre, les empires, chacun à la recherche  de la domination universelle, ne peuvent que se mener des guerres sans fin. 

    Cette nécessité de la discussion inter-nationale, qui peut conduire d'ailleurs à de vastes zones de libre échange, voire de partage d'infrastructures ou de libre circulation, est LE moteur de l'amitié entre les peuples, à rebours exactement de la vision du national guerrier acharné à haïr l'autre. Seul la calme sureté de son originalité et de son indépendance fait des peuples libres les coopérants libres et confiants des efforts planétaires collectifs. Seuls les accords confiants et libres de ce type peuvent persuader les autres vastes zone des aspects pacifiques et purement constructifs de ces efforts là. 

    Tandis que les guerres d'alliances, impériales, acharnées à se partager le monde, voire à le vouloir tout entier ne mènent qu'aux désastres qu'on a vu.

    Les guerres révolutionnaires, commencée au nom du "vive la Nation" de la république que les "impériaux" voulaient assassiner se termina par une coalition de tous contre un empire que personne, je dirais bien sur, ne pouvait supporter. Funeste idée que d'avoir en dix ans transformé une nation magnifique en empire impossible. Le stratège corse n'était qu'un rital vaniteux. 

    Les guerres du XXème siècle ne furent pas nationales !!! A chaque fois, la funeste volonté de reconstruire l'empire de Charlemagne, obsession germanique sevrée d'état commun pendant mille ans fut le moteur de la haine et de la destruction. La France survécut en 14 par son nationalisme et mourut sans doute définitivement dans sa lâche acceptation d'un l'empire en 40. 

    Laisser s'installer une administration impériale c'est vouloir terrifier et menacer et cela aura toujours les mêmes conséquences. La France a vu son empire colonial dissout et rongé par les nationalismes légitimes des peuples qu'elle prétendait civiliser: comment n'a-t-elle pas compris que l'Europe impériale reconstruira et d'ailleurs est en train de reconstruire devant nous la même haine terrible si elle ne prend pas de salutaires précautions ? 

    Pourtant il y eu l'abée de Saint Pierre, l'inventeur de la paix perpétuelle, de la "Diète européenne", de l'Union Européenne et finalement du conseil européen de 1815. Inspirateur de Rousseau et de Kant il pourrait être le fondateur véritable d'un cosmopolitisme. Rousseau devrait vous faire dresser l'oreille: il inventa lui la nation moderne, émanation de la volonté générale, locale par définition... 

    Parlons de Kant qui a lui aussi sa paix perpétuelle, citée abondamment par Wolff. Il a tout prévu: point de dette pour la guerre, et une fédération d'états libres. 

    Tout est là: les nations sont dans l'état de nature, dans la guerre perpétuelle de tous contre tous, et il faut les en sortir. Il nous faut donc travailler sans relache pour la paix car tel est notre devoir. Kant ne fonde cependant pas une nation universelle, il n'y a pas "un seul" peuple: c'est le doux commerce qui aplanira les différents... 

    On pensera à la Turquie, rejetée dans les ténèbres hors de l'Europe au nom de l'histoire, et qui viole pourtant un impératif de Kant: il faut des républiques et donc la séparation des pouvoirs pour que les nations s'allient. Les rets du juridique, déjà, au coeur des nations et la contrainte est mesurable, nous en faisons l'expérience. Cela vaut il mieux que la guerre ? Sans doute, au moins pour pleins de raisons. 

    Ainsi, Kant le fédéraliste n'a pas pensé la nation, ni locale ni globale. Il oublie sans doute que les gouvernements sont d'abord ceux des princes et que certains d'entre eux se pensent eux surhumains: Erdogan, Xi Jinping sont des monstres nommés à vie et qui menacent le monde. Faut il vraiment renoncer à s'armer moralement et militairement pour détester ces fléaux ? 

    Inventé par Diogène de Sinope, le cynique par excellence, le cosmopolitisme est  une doctrine christique à la grecque, antérieure au christianisme. Il faut bien comprendre qu'elle fut développée par les stoïciens. Il fallait un juif pour faire mieux. De manière intéressante, la pensée du "royaume" n'est pas un utopie politique de la part du christ historique: juste l'assurance de la fin du monde prochaine. Dans ces conditions, point besoin de nouvelle constitution. Un autre mystère divin que cette vision là, à mon sens bien plus sage. 

    (1) https://www.youtube.com/watch?v=k3wVX1q_wUI

  • Les cartes du chanoine

    Fasciné par la question, il me faut revenir au déclin du christianisme en France. On partira du livre qui en parle, et qui attribue tout le mal au concile Vatican 2 mais pas que, l'historien Guillaume Cuchet étant subtil et en fait très fort, un modèle d'intellectuel et d'historien. 

    En partant d'une carte établie en 1947 et qui mesure la rupture peu après 67, juste avant 68, on a pu voir le saut gigantesque que fit la société française à cette époque. Y a pas que De Gaulle qu'il faut regretter... 

    D'abord les chiffres. 

    En 14, les 3/4 des missionnaires dans le monde étaient français. Le voilà l'universalisme et voilà pourquoi on vient chez nous: on les a formé pour ça. 

    1960: 95 % des enfants sont baptisés dans les 3 mois, en 2010, 30% dans les 7 ans. 

    1960: 25% des adultes vont à la messe tous les dimanches, en 2019, 2% 

    En 1872, on demanda aux français s'ils étaient catholiques: 97,5% répondirent oui. 

    2019 : 18,5% des prénoms donnés sont musulmans, 1% en 1950.

    2019: 65% de la population est "sans religion". 

     

    D'abord la carte du chanoine, identique à celle de la constitution civile du clergé: c'est toute l'affaire, et l'étiage se mit à diminuer drastiquement dès la moitié des années 60. L'affaire était que les zones déchristianisées existaient déjà et que le phénomène de l'abandon vient de loin. Le chanoine dont la première carte datait de 47 et qui observa une grande stabilité pendant vingt ans, vit les courbes plonger avant sa mort en 77, et même avant 68.

    67: le maigre n'est plus obligatoire et les poissonniers perdent 30%. La réforme liturgique commence en 64.

    Un point: ne pas aller à la messe c'est se mettre en état de péché mortel. La pratique religieuse était obligatoire et le respect du à Dieu, essentiel. C'était en gros le point que j'avais souligné déjà: le culte est d'abord dirigé vers Dieu, et l'absence de référence à celui-ci est essentielle. L'âge de raison, c'est celui du début de l'obligation de la messe. 

    Le point d'après c'est la pénitence, abandonnée autour de 70, elle était de 15% une fois par mois. Comme si le péché avait subitement disparu ou du moins n'avait plus de rapport avec l'au-delà, si celui-ci était maintenu par ailleurs. 

    Et puis, Cuchet en parle, un texte conciliaire sur la liberté religieuse, qui bien que frappé du bon sens, évoque le possible tri entre les dogmes et initierait donc la destruction du bloc, qui ne pouvant plus être imposé globalement, se fissura entièrement. 

    Bref, le reproche envers le Concile, le fait des catholiques intégristes, rejeté massivement bien sur, fait bien état de la coïncidence : dès 64 la nouvelle liturgie est introduite et ça commence à plonger. Toute une culture fixée du devoir s'effondre, et le premier signe est la crise des vocations inaugurée dès 68, tu parles, 15% du clergé disparait brutalement. 

    On ne se lasse pas de s'interroger sur ce séisme subit et sur la nature de ce qu'il y avait "avant". D'abord, on doit savoir que bien des fidélités ne l'étaient que de circonstance ou de sociabilité, voire carrément duplices. Si l'on se lança dans une telle réforme, n'était ce pas que bien des gens en avaient envie ? Simplement, en l'absence de démocratie on négligea le peuple et celui-ci se détourna du principe... 

    Cet oubli, ce dédain brutal n'est-il pas ce qu'on peut observer pour d'autres institutions, ou que l'on pourrait redouter ? Le déniaisement délie deux fois: de la pudeur officielle et de la pudeur privée. Cesser de "pratiquer" fait gagner du temps.

    Bien sur, il y a le transfert du sentiment religieux dans d'autres pratiques et Charles Taylor, le demi dieu Canadien parle de "supernova spirituelle". Y aurait-il un avenir à cette chose que l'on semble regretter, au point qu'elle constituerait une réserve d'énergie incommensurable prête à servir à un certain moment ? A part l'espoir d'un "que ça pète", on ne voit pas les contours ou l'expression de cette explosion, pour l'instant trop douce et trop vague pour servir à quoi que ce soit, à part alimenter peut être les délires du Vegan, seul fanatisme authentique issu des délires écologiques. 

    On pourra aussi parler du fanatisme islamique, qui illustre finalement dans sa pauvreté l'essentiel de l'activité humaine consacrée au religieux: l'obsession du divin, seule chose intéressante. On a finalement beau jeu de moquer l'absence d'amour et de social dans l'islam: c'est qu'il s'est consacré, mystiquement à l'essentiel, le Dieu unique en l'occurrence, toutes les autres théologies n'étant que variantes d'organisation sociales. Eux choisirent celle des nomades en guerre de l'antiquité finissante, tant qu'à faire. Ils semblent savoir (la force des brimades physiques, rien ne vaut les coups de bâtons et les différents assujettissements des rituels obligatoires) que lâcher ce point là est la fin de tout, et c'est pour cela qu'ils nous méprisent. Eux aussi seront-ils victimes de l'infâme sécularisation? Comme séculariser une tyrannie impitoyable ? De ce point de vue, l'islam est DEJA sécularisé et voilà le résultat ! 

    Le résultat en question, pour ce qui concerne les chrétiens, et d'ailleurs souligné par Cuchet lui même, se produit dans le temps. On en vient à voir disparaitre les derniers chrétiens du temps de jadis qu'ils aient été parties prenantes de la réforme ou non. Puis nous disparaitrons aussi et il ne restera rien, la chose aura disparu complètement. Cuchet, spécialiste du XIXème siècle parle de l'étrangeté des sentiments personnels évoqués par les auteurs de cette époque (3). Nos enfants n'auront donc plus aucune espèce d'idée de la chose qui occupa tant leurs ancêtres.

    La clôture de la conférence est assez saisissante : l'homme est libre et finira comme il voudra... Une allusion profonde au fond de l'affaire telle que pensée par certains. L'image révérée de Dieu serait la seule représentation possible du bien final des hommes et la seule justification possible des sentiments et actions véritablement élevés. Son abandon délibéré, signification même du "péché" conduit l'humanité à son abaissement et justifie son besoin d'être sauvée, qui lui demeure, par contre. 

    Cette histoire bien construite et centralement inattaquable échoue devant l'indifférence mais peut être pas contre la prétention à une morale supérieure qui ne serait pas divinement construite. Car les plaintes des athées réactionnaires au sujet de la fin du monde prochaine causée qui par le climat, qui par les migrants est réelle. Le besoin du salut est présent et la solution raisonnable si elle ne vient pas, tout comme un Dieu silencieux, suscite bien des souffrances. Qu'est ce qui fait exister cette possible solution sinon un objet G, aporie et centre révéré qu'il faut bien considérer transcendant à moins de ne pouvoir penser son exploitation explicite ?

    Cherchons-le dans toutes les propositions faites pour mieux les déconstruire et vivons dans un néant courageux, qui ne souhaite pas la destruction mais la juge possible et qui s'en moque. Cela ne fait pas une boussole, il faut le dire, à part l'occupation qui consiste à commenter désolé toutes les tentatives possibles. Cela fait-il une sagesse ? Et faut-il que la sagesse soit utile ? 

     

     

    (1) La carte du chanoine Boulard: https://www.academia.edu/35762892/_La_carte_du_chanoine_Boulard_L_Histoire_no_443_janvier_2018_p_72_77

    (2) le comité ad mémoriam: Delfraissy et Chauvin https://www.ird.fr/creation-de-linstitut-covid-19-ad-memoriam

    (3) Conférence Janvier 2020 https://www.youtube.com/watch?v=sjWA43_7w5k