FrancoisCarmignola - Page 12
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Les êtres
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Les constitutions musulmanes
La constitution de Médine est préchée à Gonesse (1) à l'époque de l'attentat d'un de ses fidèles à la préfecture de Paris. 4 policiers poignardés dans l'île de la cité, tout de même.
Pour commencer, on notera le caractère non haineux du prêche: nul appel à la haine raciale ou à la violence dans l'exposé, qui se conclue par des exhortations à "être musulman par la douceur" et à considérer négativement le port des vêtements (on n'aborde pas la question du voile) différents de ceux du contexte dans lequel on vit.
On se contentera donc de noter et de préciser ce qui, sous la forme d'une prêche "progressiste", se trouve en fait assimilable (mais on a l'esprit tordu) à un foutage de gueule torride et sucré dont les fondamentaux restent par ailleurs bien connus.
La constitution de Médine
Ce pacte entre tribus fut ce qui, violé, justifia l'extermination d'une tribu juive. Ce qui permet à un imam de considérer l'islam à la hauteur des républiques occidentales qui l'accueillent, selon certains, à tort, n'est donc pas du tout une constitution et les garanties de l'exercice du culte sous la domination implacable du "messager" ne sont rien moins que contraintes, dire le contraire, et le culotté progressiste n'hésite pas à le faire, n'est en fait qu'une insupportable provocation. Foutage de gueule ? Plutôt une admirable transcription en un français juste un peu accentué de mensonges éhontés traduisant le plus patent cynisme.
Rapportant la saillie d'un autre imam frèriste (ses dénégations chez Bourdin n'y changent rien, on est bien chez les musulmans de France, dirigés par un frère bien connu), le très acidulé Bajrafil, et qui voyait les régimes occidentaux plus respectueux des musulmans que bien des pays arabes, l'homme signe son appartenance: il se plaint, c'est clair des ignobles persécutions contre les frères menées il est vrai par bien des régimes musulmans dont l'Egypte et les émirats, qui les considèrent terroristes.
Rien n'est plus faux bien sur, et tout cela est injuste, tout comme le lien avec les frères entretenus par les "musulmans de France", pardon de paraître faire l'amalgame, je voudrais le re-préciser, l'ancien UOIF s'est renommé de manière prédatrice, et bien sur absolument cynique. Cela signe l'inacceptable et pourtant acceptée confiscation du terme de "musulman français" par une organisation fasciste porteuse d'initiations secrètes, de signes de la main le pouce plié (le fameux "rabia", explicitement utilisé par le président Turc, par ailleurs en ce moment à l'offensive), et d'investissement systématique de toute la représentation publique de la foi musulmane.
Pour tout dire, ce qu'on appelle l'islam Français en général ne s'oppose pas à cette prédation linguistique: alors ? On n'est pas français, donc on s'en moque, ou ces gens ne sont pas musulmans ?
Le discours
Bien sur la dénonciation de l'Etat Islamique, dont par ailleurs on assume la nécessité mais dans un autre sens, ceux qui comprennent ce qu'il veut dire ont compris, est véhémente: des "voyous" qui n'ont pas fait un Etat (bien qu'ils s'en prévalent et qu'ils l'aient organisé comme tel). L'Etat islamique n'en est pas un, et le vrai reste souhaitable. On sent une gêne là dedans, comme si les assassins n'étaient pas musulmans et que l'islam, le vrai ne pouvait pas être "ça". La dissonance cognitive, source de tous les dénis est bien sur à l'oeuvre ici: et le fond de l'affaire est bien là. L'imam progressiste, tout à sa manoeuvre, dévoile tous ses avis, toutes ses vraies convictions, toues ses méthodes et elles font horreur...
On a donc à la fois affirmation d'une innocence historique de l'islam, et un déni de sa violence originaire, même pour l'excuser: il est entièrement juste et sensé et historiquement immune de ce que toute l'histoire connait: massacre, guerre de conquête impitoyable. Il n'y a même pas une recherche de compréhension de la chose, de mise en perspective historique, pouvant assumer la genèse d'une religion et d'une spiritualité à partir de cela; non. Pour "passer" au yeux de on se demande qui, on assène sans hésiter la parfaite actualité de la législation en question. On la prend en exemple, mieux on en fait un sujet de prêche.
Car le but de la chose est d'illustrer une nécessité du bon comportement, en regard de la législation qui le fonde et qui s'identifie à lui. Car l'islam est "une religion organisée". Jamais un prêche qui se veut "progressiste" et donc "modernisant" n'a pu à mes yeux mettre en lumière aussi crument le caractère totalement "alien" de ce religieux là, entièrement contenu dans les édits législatifs d'une bande de pillards du désert de la fin de l'antiquité. Il identifie bien, c'est d'ailleurs ce que tout le monde se tue à dire, gouvernement des hommes et religion sous une même loi et une même nécessaire direction, tout en se prétendant "intégrable" dans un monde dont la définition même est basée sur la négation de ce point de vue, là même.
Pour cela, il lui faut mentir et se dire respectueux des autres religions, au point d'identifier l'islam à ce respect là, manière inversée d'imposer le respect envers lui même, méthode de domination typique des caïds menaçants. En même temps, il semble qu'on veut passer un message à destination des extrémistes. Comme si le pauvre imam, seul pacifiste de l'assemblée, s'évertuais à calmer et à tranquilliser des personnes menaçantes égarées on se demande comment dans l'assistance. Il fait donc oeuvre de paix.
Ce type de positionnement réthorique est assez typique de la déradicalisation menée par les frères et dont Tarek Obrou, le fameux imam de Bordeaux, qui avait pratiquement converti Alain Juppé (qu'une infâme propagande prénomma Ali), se prévalait: un discours délicatement agressif s'évertuant à calmer un public présenté comme encore plus agressif. Tariq Ramadan utilisait aussi cette forme de double négation.
Et puis, bien sur la référence au Coran, qu'il suffit de lire pour se persuader de sa sagesse et aussi qu'il ne faut pas citer hors d'une mise en contexte exclusivement réservée au savants. Toute l'ambiguité du moyen âge là devant vous.
Nulle contraintes en religion
On passera alors sur bien plus intellectuel et bien plus intéressant. Sur le "nulle contrainte en religion" subtilement analysé en (2) au point d'affirmer:
"le Coran est sans nul doute le seul texte fondateur d’une religion mentionnant explicitement le principe de liberté religieuse."
Ce foutage de gueule là, tout aussi ahurissant, a pour mérite d'y mêler le Coran dont on se permettra de dire qu'il met en avant littéralement, non pas la sauvagerie barbare de la bande de pillards qui fonda la religion en question, mais l'implacable cruauté tout aussi barbare (on pourrait dire barbare en regard) du Dieu même dont on parle sans cesse ici.
En gros:
- le "nulle contrainte en religion" verset 2/256 est immédiatement suivi de 2/257 qui promet le feu éternel aux tenants des démons. Voilà donc une définition simultanée de la religion et de ses contraintes qu'elle est bonne et claire.
Mais il y a mieux ! Car le verset anarchiste troublant, aurait été "abrogé" par le verset dit "du sabre", le plus hallucinant appel au meurtre convertisseur qu'une religion ait pu édicter: 9.5. Tuez etc...
Cette histoire d'abrogation est intéressante: on aurait même dit qu'en fait 2/256 abrogeait le sabre, au prix d'une validation de l'idée même d'abrogation, problématique tout de même.
En effet, une partie du Coran aurait été abrogée par le sabre:
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Rien que ça d'après (4)
Revenons à la contrainte, telle qu'expliquée par (2) qui n'hésite pas analyser aussi le fameux verset suivant, en tentant d'en relever les contradictions littérales, tout en admettant au passage l'évidente invraisemblance que l'islam puisse accepter d'autre religions que lui, ce dont on se doutait... L'astuce mise en avant, particulièrement retorse, consiste à dire qu'il n'y a pas de "contrainte" (au sens mécanique) au sujet non pas de la religion, mais de la "foi"; ce qui laisse libre d'être un mécréant, donc d'être susceptible d'encourir le feu de l'enfer. Il n'y a pas de liberté sans responsabilité.
On a là un foutage de gueule de deuxième niveau, qui se permet de différencier foi et religiosité avec talent, tout en rappelant les fondamentaux historiques (la volonté de domination musulmane fut gênée par le verset, au point de vouloir l'abroger) et les fondamentaux spirituels: l'islam reste implacable avec les mécréants mis au courant de la révélation, ce qui était bien ce qu'on voulait dire.
Et pourtant
Il y a pourtant dans la personnalité de l'imam une bonne volonté absolue, qui est celle du converti persuadé de voir l'indicible et dont le devoir est de transmettre bien plus que des paroles, une certitude surnaturelle qui n'a pas d'équivalents. Au point que les pires mensonges et les pires dénis peuvent être exprimés "pour la bonne cause". Le problème de cette naïveté étant qu'elle fait le lit de toutes les manipulations de toutes les autorités intéressées.
Instrumentalisés par de sombres philosophes italiens, les curés de la fin du siècle qui se roulèrent dans la foi suprêmement autoritaire de la fin du XIX ème siècle, avant de présider impuissants à la montée de la gauche et à l'effondrement actuel, dont on se demande d'où il vient, ces pauvres curés avaient bien du mérite pourtant et bien des convictions. Mais pas tous, et ils avaient en face leur égaux, et leurs frères: une société a évolué.
Que dire à cet imam qui ne m'est rien et dont les références sectaires sont celles d'un tiers monde que mes ancêtres on combattus, puis soumis, et dont toute ma culture ne peut que mépriser et les références et la foi naïve que je considère comme sortie de l'histoire ? Bien sur, il me faut pour connaitre mon époque réaliser en assistant à ses prêches l'incroyable distance qu'il peut y avoir entre les hommes, et qu'à dix kilomètres près, le plus obscur moyen âge a pignon sur rue. Plus que jamais côtoyer en direct ces personnes et leur discours ne peut que fragmenter la société. Il faudrait interdire youtube et l'internet. Ou pas. Qui s'informe comprends.
Pour finir
On se finira alors par une expression de dégout absolu de tout cela. Défense et défense de deuxième rang, interprétation alambiquée, mensongère ou idéaliste, interprétation littérale finalement encore plus cruelle: tout ici tourne autour de l'agrément que l'on doit obtenir d'une idole moyen orientale à la bouche puante, acharnée à réclamer l'obéissance absolue. Qu'une civilisation entière ait pu tomber dans le fantasme schizophrène d'acquérir la toute puissance mystique par la soumission mystique absolue, en fait celle de ces esclaves devenus maitres, celle de ces eunuques devenus vizir, de ces orphelins captifs devenus guerriers est terrifiant.
Nos ennemis historiques sont dominés et martyrisés par une plaie bigote infâme à dénoncer et à détester absolument.
Et pourtant
Le fouteur de gueule critiqué plus haut (2) est pourtant porteur d'une compréhension du sens littéral du Coran qui nous avait réjoui. Elle est en fait profonde et élaborée et la thèse sur laquelle s'appuie la chose (5) introduit à l'herméneutique moderne, porteuse de l'infinité des interprétations tant destructrice pour notre modernité. Le lascar et son sens littéral directement issu de Dieu n'est il pas un ambitieux intellectuel, et l'objet G directement bavard, protégé par le littéral strict des interprétations islamistes et de tout cet "islam" que nous détestons tant ?
Bel idéal et coup magnifique en principe, mais soumis sans doute à bien des difficultés (6).
On dira donc que c'est l'hanbalisme (ce qui ferma l'interprétation) qui bien au contraire, expliqua qu'il n'y a QUE l'interprétation qui soit possible, le "littéralisme" enfermant le texte dans le carcan des autorités savantes au nom d'une meilleure fidélité. Le "littéral" du monsieur est donc le vrai et il se permet de séparer le Coran de l'islam. Très fort.
Mais il y a mieux, et l'homme (l'A. comme on dit) a d'autres choses à dire. D'abord que le Coran serait indépendant de l'islam et introduit à une réflexion sur la foi originale. Il suggérerait que l'homme dispose d'une foi naturelle, ontologique, qui lui permet de ne pas (notez la négation) ignorer Dieu, et donc (cela serait le sens du "nulle contrainte en religion") d'avoir la liberté de développer une foi personnelle, celle en l'unicité de Dieu, caractère essentiel de la foi -non religieuse-. Cette idée de la séparation foi/religion, évidemment moderne est la thèse du monsieur.
On en vient alors à d'autres versets progressistes du Coran, dont le fameux 5.48, "Si Dieu l'avait voulu, il aurait fait une seule communauté de croyants etc". La pluralité des religions est dans le Coran, noir sur blanc.
Pourtant, suivant ma méthode de l'exploration de la contiguité, je remarque que dans 5.49, on parle bien de ce qui arrive à ceux qui refusent le jugement révélé (le feu éternel). Libéral mais ferme, le créateur de l'univers, du moment que cela ne s'applique qu'au spirituel, on peut le comprendre. Car c'est cela l'argument: la description de l'enfer des catholiques (une souffrance liée à la privation, et non pas un châtiment corporel sadique infligé avec cruauté et barbarie) a sans doute bien des parentés avec celle ci, sauf que là on a bien de manière littérale une évocation de la chose, et par Dieu lui même: faut il le mettre en doute pour croire?
On arrive alors à la communauté de la foi, au delà du religieux proprement dit et on introduit la notion de "voie" (shira) à ne pas confondre avec la loi (sharia). On élabore une notion de salut non exclusif et dans une veine soufi, on établi le Coran au delà des différents monothéismes et en deçà de la religion islam, une simple interprétation possible. Au passage, on considère (furtivement) le soufisme comme l'une d'entre elles.
Belle synthèse qui fait fi de l'histoire, passée et présente, et qui oublie hélas le caractère non monothéiste d'une des religions du livre, en l'occurence le christianisme qui rompt clairement avec l'unité transcendante du Dieu du Coran en affirmant la divinité qui plus est éternelle d'un homme. Point de synchrétisme avec cet autre Dieu, car il en est un autre, jamais cela ne fut plus clair. On se distinguera d'autre part d'une troisième larron, lui aussi assez différent, car intermédiaire et revendiqué de fait par les deux et aussi attaché surtout à un peuple, et qui n'est pas celui du messager d'où bien des problèmes. Bref, le coran nous parle d'un lieu unique, lui aussi, hélas il me semble.
D'autre part, même si ce n'est pas la révérence à l'islam comme religion qui entraine les effroyables châtiments mentionnés par le merveilleux Coran, mais simplement le rejet de la foi originelle, cela ne change en fait strictement rien à l'effroyable cruauté du dieu jaloux dont le Coran est l'expression. Littérale ou interprétée, la barbarie de la menace ne tient pas la rampe face à la gentillesse du dieu chrétien acharné à sauver tous les hommes. Celui ci a même dans sa version calviniste le bon gout de ne pas du tout s'intéresser aux mérites au point de rester une conception qu'on le veuille ou non très supérieure à celle du jaloux miséricordieux, essentiellement acharné à jouer le rôle du diable avec son feu brulant dont il ne se lasse pas d'évoquer les douleurs qu'il cause si on a le culot de lui désobéir.
Provocateur en chambre et blasphémateur mystique, je me dois de dire les yeux dans les yeux à l'idole musulmane que je la conchie à la hauteur de la connaissance que j'ai d'elle, ce qui me promet un sort malheureux, mais qu'elle vienne me chercher elle même. Je prie tous les objets G du monde pour qu'elle soit oubliée des hommes à qui elle ne sert de rien. En attendant, on l'étudiera pour ce qu'elle est: inutile, cruelle et grandiose.
(1) Prêche de l'imam de Gonesse https://www.youtube.com/watch?v=5ywfiPtnTiE
(2) https://www.alajami.fr/index.php/2018/12/13/nulle-contrainte-en-religion/#_ednref12
(3) Le coran http://islam.faq.free.fr/livres/coran/index.htm#toc
(4) le sabre https://www.thisissparta.eu/2017/11/22/apres-que-les-mois-sacres-expirent-tuez-les/
(5) La thèse de Moreno https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01556492/document
(6) Litteral et litteralisme http://www.alajami.fr/index.php/2018/01/21/sens-litteral-et-litteralisme/
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les oedipes
En ce jour de manif contre le décidé, le plié, l'inéluctable, le sanctifié et l'absolument certain, la question de l'insémination post mortem étant cependant encore en balance mais pas pour longtemps, on va donc se livrer à l'exercice de son jugement propre. Les conclusions sont sans appel: notre monde dérive dans la choucroute, mais cela ne changera pas grand chose, on le savait depuis longtemps.
Une simple phrase, qui évoque le théologique: "déjà quand il y avait un père, ça donnait ça, alors quand il n'y en a pas... ".
Une vieille audition en fait foi, la conclusion étant saisissante et illustrative (1).
Il est assez étonnant de voir certaines personnes en capacité de dire en peu de mots des choses très intéressantes, tout à fait informatives et "nouvelles" dans le sens que malgré une connaissance globale d'un sujet, on peut se retrouver tout à fait novice sur ce même sujet et s'y voir donner des leçons, ici assez magistrales.
L'audition
On résumera d'abord le point du monsieur expliqué là.
D'abord que la question du mariage pour tous (ce dont on parlait en 2013) EST la question de la PMA et de la GPA. De la même manière qu'en 99 on parlait des mêmes sujets, les engagements sur l'honneur à ne pas aller plus loin étant bien sur (au point qu'on n'en tient même plus compte) de la guimauve hypocrite au mauvais gout accepté. Autant le dire virilement c'est fait, on avait glosé sur la chose en évoquant les divers clystères à cran qui illustrent le concept, mais ce n'est même plus la peine. Les sénateurs hochent la tête et se préparent à l'avenir. Nous y sommes, le rythme de l'empapaoutage est de tous les cinq ans. On rappellera donc en tordant le nez, et en réprimant un haut le coeur, tout en assumant un renvoi, l'attitude hautaine des détracteurs du Pacs en 1999 (par exemple la sociologue spécialiste "des familles" Irène Théry), maintenant totalement convertie en éloge de la GPA comme mode de vie à recommander.
Ensuite que l'adoption et toutes les variantes de familles sans père sans mère etc ont toujours posé des problèmes et des problèmes gravissimes et destructeurs. Or l'argument décisif dans toutes les élaborations législatives est de partir de ces situations, précisément, pour rendre leur équivalents légiférés anodins, similaires et acceptables, voire mieux encadrés, voire souhaitables, on va y revenir. C'est précisément contre cette conceptualisation là que s'élève Winter en rappelant que pour la psychanalyse, la question du bon père, ou même de l'éducation ne se pose pas vraiment, l'essentiel étant d'avoir un père point final. L'accident devient règle, devient loi et c'est le problème: on a bien suppression par la loi d'un cadre "psychique", ou du moins, là c'est moi qui me lance, l'abandon par la loi civile, ce qui restait de la loi religieuse ancienne, de la législation symbolique de la filiation.
Cet abandon est le fond de l'histoire et rend finalement la chose acceptable une fois le principe du financement par la collectivité des petites manies de ces minorités avalé. On s'en fout complètement et on peut faire ce qu'on veut, la société n'ayant pas à se préoccuper du tout des modalités de sa reproduction et de toutes façons, cette collectivité n'existe pas (les nations c'est la guerre), et mieux on va la remplacer, son rythme de reproduction, même forcé à la louche restant trop faible.
On a pu gloser sur le complot lesbien et féministe pour s'approprier le phallus et régner au nom du collage de timbres sur un monde débarrassé de la violence masculine: il s'agit en fait d'un laisser aller ou d'une forclusion. La loi ne veut plus s'occuper de tout ça, et c'est le choix délibéré de la société actuelle, unanime et non questionné, essentiellement lassé de se faire traiter d'homophobe ou de cul serré, tout ça c'est pareil.
Et bien c'est tout le mérite de Winter de "faire question" de cette chose.
Au passage, il nous réconcilie avec le psychanalysme, et il est réjouissant de voir le gauchisme de mon adolescence qui transverbérait l'autorité au nom de Freud devenir réac et partisan du symbolique autoritaire nécessaire à tous crin face à ce qu'il a suscité...
Bon, Winter nous dit que Freud a découvert non pas l'inconscient (il est vrai que cette stupidité n'est plus du tout à la mode), mais la "réalité psychique". Autre forme de l'affirmation de sa découverte, en fait, du "conscient", cette manière de décrire l'originalité de Freud est tout à fait intéressante et explique bien le pouvoir de la psychanalyse et de fait de ses successeurs: il y aurait donc une "réalité" psychique au delà de la simple volonté. On appelait ça avant la "psychologie" mais bon, une certaine autonomie de la personne existe, au delà ou plutôt en deça de sa simple individualité.
Le rappel de la néothénie humaine, c'est à dire de l'existence de l'humain comme infra sujet, pendant sa petite enfance, voire sa vie de jeune adulte (...) (on ne parle pas de son gâtisme à la fin de sa vie) conforte la position: l'humain est changeant et maintient son humanité dans ses différents états. C'est effectivement le rôle des civilisations et des cultures que de marquer ces périodes et de leur donner des statuts, et bien sur des protections, les variétés successives de ces réalités psychiques influant les unes sur les autres, je dirais bien sur.
On passe au dur, et à l'évident: Levi Strauss n'est toujours pas contredit par l'évidence qu'il assène: aucune société ne pratique l'indifférenciation des sexes. Ah si ! La notre: c'est son projet essentiel.
On rappelle donc l'oedipe, un pont aux ânes qui se définit en gros par la renonciation (nécessaire) à son désir premier, seul moyen d'avoir un avenir. Cette loi qui n'en est pas une car elle s'adresse à un non sujet (l'infans, parangon du celui qui en dénué) est au dessus des lois: prohibition de l'inceste, les anthropo-psychanalystes en font tout un fromage et celui ci me semble bien pourri, en tout cas trop puant pour continuer à séduire.
Un deuxième élément proprement psychanalytique est la question de l'éducation. En fait, l'éducation n'a pas d'importance, c'est le grand truc de Freud: "Madame (sous entendu, pauvre conne hystérique maniaque) faites ce que vous voulez avec votre bambin, cela n'a pas d'importance". De fait, la question du "bon" père, comme indiqué plus haut ne se pose pas du tout non plus, son rôle éducatif est nul, l'essentiel étant d'en avoir un. La leçon a bien sur été retenue par la pelouse qui en a tiré toutes les conclusions possibles. De manière générale, c'est donc toute la question de la "construction" qui se pose alors. Non pas celle des enfants, bien sur, on s'en tape, mais du concept de construction de tout, d'ailleurs affirmé par les psy: la filiation est construite.
Pour finir, la question de la sexualité enfantine, qui ne peut ni ne doit se ramener à la sexualité adulte sans être atrocement traumatisante. Que dire à l'enfant à tendances fragile et hésitant dans un monde compréhensif ? Pourquoi faire l'amour quand on en a pas d'enfants (question comme un autre d'un gamin déluré) ?
Pour finir encore mieux, un écart vers le "symbolique". Il s'agit de l'accord entre les mots et la réalité, et donc quelque part entre le fantasmé et le réel. On est là dans les spéculations sur le social institué et sur ce qu'il fait aux hommes, sur sa nécessité, ou pas. Car la société, ce n'est que du social.
Et enfin, le monsieur dénonce le complot contre les pères de la société actuelle. Il le verrait en consultation.
La filiation
Il y a donc 3 filiations: psychique, juridique, biologique. Dans le cas des naissance "complexes", la question est de vivre et de maitriser la dissociation entre la filiation biologique et la filiation psychique. Domaine d'études psy, on peut se prendre à sourire quand aux "explications" variées qui règnent ici, il montre surtout que toutes les combinaisons sont possibles, tous les délires et semi fantasmes, toutes les gymnastiques du monde "psychique" (on on n'en niera pas ici la réalité). Les fantasmes enfantins, adolescents et ceux des adultes névrosés, tous en interaction déjà sans que les psychotiques de service s'y mettent aussi, redoublent leurs tempétueuses "folies". C'est humain.
On glosera sur les tests ADN infligés à des cadavres (toutes les stars y ont droit, on attend le fils caché de Chirac), on plaisantera sur le fils de Louis XVI, mais la question est que la technique se joint maintenant à la partie fantasmatique de la filiation, rattachement à l'espèce, au passé, que dis je aux bactéries primordiales, voire aux météorites porteuses d'une vie essentielle, bref à tout ce qui nous fait être non-humains et donc plus qu'humains. On verra que la naissance technicisée, c'est aussi du transhumanisme.
Et puis il y a bien sur l'immigration. La grande absente du débat, mais dont un article récent (4) montre le lien avec la question de la filiation. Adoption d'un étranger, ou rejet de celui ci (il y a l'argument de la PMA comme permettant de se passer de l'immigration, la technique qualitative se projetant dans le quantitatif, son cout étant bien sur considéré négligeable), on évoquera le diablotin de Rosemary's baby, bien sur image de la chose, comme de juste.
Moi aussi j'ai droit à mes petits fantasmes et ce ne sont pas tout à fait seulement les miens. Au fait, il y a des rejets psychiques par certaines mères de l'être qui grandit en elle, mettez vous à sa place. Plus les fantasmes divers, plus les injections variées, plus le rôle des tiers, le grand injecteur se déclinant en la figure du patron du service, grave, poilu et vu à la télé, et l'infirmier black et costaud qui tenait la pipette. Que du bonheur.
Bref, autant en rajouter, avec un peu de bonne techno, ça donne du piquant. On pense à ces godemichets géants, branchés sur des moteurs, filmés par "sex machine" et qui testent la maturités physique et sexuelles d'aventurières délurées au final toujours contentes on dirait. C'est tout ça la filiation, mon enfant.
L'oedipe
On passe alors au coup de grâce, qui se trouve donc asséné aux homosexuels en désir d'enfant: l'oedipe c'est aussi pour les parents. Le fantasme (premier) de la négation du père ou de la mère, au delà de la négation du sexe reste un fantasme, et c'est cela l'oedipe psy, dans ce qu'il a de réactionnaire, la renonciation à ce fantasme. Ou pas. De fait ce que je pense depuis longtemps: la stérilité est une hystérie et celle des homos définitive et structurelle aussi. Par conséquent, leur problème (pas le mien) est de faire leur deuil de cette impossibilité. S'il n'y arrivent pas et cherchent à s'en affranchir et bien ce sont des branques méprisables et je les conchie. Le mépris et le dégout, c'est celui de la connerie et de la prétention, et je le leur rend bien. Point final.
L'absence de force mentale, de propreté sur soi et de bon sens qui conduit à accepter les lamentables pratiques dégueulasses de la conception artificielle à grands coups de main éponge et autres ignobles injections de sperme de chimpanzé est une faiblesse de civilisation et conduit à produire des débiles et des délinquants, au mieux des pauvres chiffonnés à la naissance avec une couille en moins ou en plus. Quand à ceux qui naissent dans une ambiance normale, et bien il leur faudra subir le lavage de cerveaux des pro-gouines qui n'auront de cesse que de traiter leur père d'assassin, de violeur et de sale blanc.
A partir de là, l'école publique, les compétitions sportives, les enterrements de victime du terrorisme et le défilé du 14 Juillet deviennent interdits, car contaminants. Je suis devenu salafiste, ou témoin de Jéhovah, ce monde est trop pourri et trop con pour y vivre en public. Honte à vous.
Les conséquences
On évoque la larme à l'oeil les épouvantables conneries qui se mitonnent dans les foyers lesbiens. Celui là est authentique: "tu n'as pas de papa, tu as deux mamans et tu es né parce qu'on s'aimait très fort. "
Quand on pense aux cigognes, le charmant prétexte de nos enfances, on frémit, notre monde est un monde de monstres, de freaks, de queers. Et bien sur ils font des enfants, "parce qu'ils s'ennuient" disaient un couple candidat adoptant. L'ennui est père (...) de tous les vices.
On va essayer de faire court: il semble bien que tous les professionnels, déjà effarés par la jungle hétérosexuelle pourtant normée par toute l'histoire de l'humanité, sont très inquiets de la fragilisation qu'on lui surajoute.
En même temps, ça leur fera des clients et on peut dire déjà que la psychiatrisation de l'enfance a des beaux jours devant elle. Les discussions (2) sur l'agrément aux adoptions ou aux PMA pour femmes seules (accompagnées cuir, ou pas) avec certifs sympas pour aller en Tchéquie sont déjà assez réjouissantes.
Les avortements demandés après des années d'échecs de PMA, et l'incroyable complexité des rapports mère enfant, père mère et père enfant qui remplissent les consultations sans parler des prisons est déjà préoccupante dans un monde en explosion ou la fragilité mentale et sociale se paye déjà cash. On va commencer par l'adoption. Elle est en échec grave dans un nombre incroyable de cas et concerne tout le monde, les parents en échec incrédules et impuissants devant la rage du gros haïtien haineux (il était si mignon bébé) qui les hait de toutes ses forces, les familles ravagées par des jalousies effroyables dans tous les sens, les enfants perdus arrachés à leurs arbres et traités plutôt mal par les sociétés plutôt tolérantes qui les ont achetés comme jouets ou médicaments.
On passe à la PMA. Aucune étude sur la question, les pratiques occidentales de cette folie absurde n'ayant pas intéressé les cliniciens qui se sont contenté de faire dire aux médias tétanisés par la peur d'être homophobe que tout va bien. Au contraire ! Comme le reprend le rapporteur de la loi de bio-éthique (l'expression ne s'invente pas) en charge de faire le sociétal de Macron, Jean Louis Touraine (le franc mac partisan de la PMA pour les transgenres, chut, c'est pour après), le désir exceptionnel d'enfant que manifestent ces parents là est un gage de bonne éducation et de choyage aggravé.
Pas du tout, disent les psychiatres en urinant dans l'instrument à cordes: au contraire, même, l'infertilité (inexpliquée, à distinguer de la stérilité biologique) est partiellement psychologique et se trouve être une souffrance à compenser, le fameux désir, partiellement pathologique ou cachant des problèmes, étant une souffrance, et donc une pathologie qui ne peut que se traduire sur le bambin, ce qu'on observe plus fréquemment que quand pas, d'ailleurs.
En parlant de souffrance, le remède au défaut de père, la mise à disposition des origines, rendue indispensable, est en fait un état de l'incapacité souffrante d'accepter la filiation non biologique. Alors que dans les cas ordinaires, une petite minorité se lance dans cette recherche (élevés dans une famille "normale", cela ne les préoccupe pas outre mesure), la demande de la "véritable" filiation sera explosive et consacrera cette souffrance. A moins qu'elle n'est d'objet que de persuader davantage l'enfant des deux mamans que l'ignoble bite qui l'a pissé n'est que celle d'un alcoolique dégénéré qui s'est branlé pour de l'argent.
C'est ce que l'on constate, d'ailleurs, les petits pma-istes consultant bien plus que les autres.
Au passage, une polémique sur le terme d'"expérimentation". Alors qu'il n'y a tout simplement pas d'études cliniques sur les personnes issues de PMA qu'on accorde pourtant depuis vingt ans dans toute l'Europe globalisée, on proclame à tort qu'il n'y a pas de problèmes. De fait, la société du principe de précaution, celle qui exige des centrales nucléaires des émissions de radiations inférieures à celle des granits bretons, se lance dans une expérience d'eugénisme à grande échelle les yeux fermés. Ca tombe bien, cette même Europe, celle qui organisa un génocide il y a 80 ans, n'aime plus les enfants, n'en fait plus et ne considère leur rôle que comme fétiche à gouines, les seules être immatures et revendicateurs dont les fantasmes doivent être satisfaits immédiatement, oedipe oblige.
Le résultat sur les psychismes autonomes et inventifs des rejetons de ces délires devraient être gratinés. A part les créativités variées qu'on accorde aux hors normes aimants, tous les connaisseurs de l'humanité s'accordent pour accorder aux victimes (le mot est fort mais on peut le revendiquer) de ces expériences de chtarbées un fort pourcentage de ratés sévères dans le sens de troubles variés, tout le monde n'est pas solide et les meilleures mères se font parfois cracher dessus. En tout cas, les échecs de filiation du aux techniques seront à la hauteur des adoptions, voire très supérieurs. Sans parler de la transmission de son sentiment d'étrangeté à la deuxième génération: fils et petit fils de branleurs, le résidu de fond de capote de mon enfance innocente va passer à la puissance dix.
Heureusement une éducation nationale énergique est prévue. La prise en charge dés la maternelle des moqueries enfantines par les associations de qui vous savez devraient pallier le désastre pour les poly traumatisés des désirs d'enfants. Bonne chance à l'éducation sexuelle, qui sera l'éducation à la présence de l'homosexualité: les 10 % de la pratique justifiant une visibilité permanente et structurante, on ne voudrait pas rater une conversion pour rien au monde.
Et puis, autant le dire, l'humain est essentiellement bi sexuel, quel serait le problème de généraliser, cela se fait dans certaines sociétés, des pratiques non genrées des jouissances génésiques ? Sait on toujours qui on sodomise? Le supra humain sera tolérant, c'est moi qui vous le dit, et l'homosexualité a bien des visages, la ridicule et démoralisante pratique des déguisements (robes de mariées, alliances) et des imitations des poncifs hétéros pouvant n'avoir qu'un temps. Dans bien des cas, la pratique sexuelle libre, la généralisation des alliances multiples (40 % de divorces, on y est, et cela chez les hétéros, chez les homos...) au cours de la vie pouvant aller jusqu'à toutes les généralisations possibles. Viva la liberta.
Sauf que pour l'instant, cette liberté (encore embryonnaire) est d'abord cause de souffrances. Chez les hétéros pour commencer: les enfants du divorce, trop nombreux dégustent. Bien plus que les autres, et cela bien sur: les gardes partagées, les disputes, les incroyables accusations et reproches que se jettent à la tête les couples désunis ont toujours ravagés les mémoires et les sentiments. Qui n'en veut des ces couples "harmonieusement désunis" (tu parles) qui couchent à droite à gauche, qui délirent sur LEUR bonheur (celui de leurs enfants y étant forcément assujetti, bien sur) en permanence ?
Conséquences pratiques
En parlant d'argent, la loi consacrant un droit va immédiatement devoir faire face à la pénurie. 300 donneurs de sperme par an pour 6000 utérus assoiffés: une belle source de revenus pour les branleurs, j'aimerai en être. Ca plus les ovocytes (ça vaut la peau du cul ces trucs là, vu le délicat de l'opération, 10% de pertes) cela fait un nouveau secteur économique pour la startup nation.
Mais il y a plus drôle. L'obligation de foutre en l'air (et oui, et ça en fait des litres, depuis la toute première loi de "bio éthique") tout le sperme jusque là conservé, car ayant été produit anonymement. Le problème est réel, la bonne Buzyn s'en inquiète. A moins qu'il ne faille retrouver un à un, éjaculat par éjaculat tous les branlos pour leur faire signer leur autorisation à se faire visiter par un chtarbé délirant furieux de ce qu'on lui a fait bébé. Un holocauste de matière grise !
Mais il n'y a pas que ça. "La société est prête" dit Agnes Buzyn. Tu parles: toute la pelouse s'engueule sur les accessoires, les discours et les lois secondes. Car il faut bien comprendre que ce tas de chtarbées, partouzant proche du but dans une monstrueuse bacchanale (ah la belle expression) en éruption, exulte de son exhaltation folledingue en se déchirant de toutes les manières possibles. On craint pour la vie d'Agnes Buzyn, menacée de mort pour une expression maladroite.
Des milliers d'amendements, des doctes considérations sur ce qu'on fait des embryons issus de la généralisation de leur production dans tous sens, et cela des nuits entières, soulève le coeur. Tout simplement: les références aux lois allemandes nous réjouissent, on ne sait plus trop lesquelles, mais le pays de la mort nous fait envie.
Une société entière se chie dessus en acceptant de verser dans les fantasme délirants de connasses qu'on devrait fouetter et bourrer de médocs pour qu'elles nous foutent la paix, voilà ce que je comprends de la situation. En fait c'est comme l'éolien. Des spécialistes du sujet se succèdent à l'assemblée pour expliquer en détails les absurdités et les risques insensés de la loi pour laquelle on les consulte. Leur expérience, leur bon sens, leur pratique sont exposées calmement et sont consultables facilement sur l'internet. Interrogés calmement par les décideurs qui consultent gravement les violons remplis de pisse et décident donc de faire le contraire de ce qu'on leur recommande, c'est la démocratie.
"Ce sont les députés qui font les lois, pas les ministres", nous assène le franc mac gluant qui préside à la puante et ridicule cérémonie majoritaire dédiée au dieu Macron à l'écart du monde. Un grand merci aux enculés et aux connards qui ont mis ces débiles abrutis à l'Assemblée nationale, c'est la démocratie et il y a un putain de problème.
Un jour viendront des dirigeants qui prendront toutes ces lois et d'un coup d'un seul les abrogeront en riant. Je déclare nulle les lois xxxxxxx. La séance est levée. Libérez les bébés.
En attendant, les clivages sociétaux s'accentuent. D'abord on commence par rejeter cette horrible prise en charge par la société de l'intime. Plus d'intime, c'est à dire plus d'enfants. Comme ça on est moins emmerdé. On pense aux femmes d'abord, médicalisées à outrance et qu'on ausculte du sein à la vulve en permanence. Certaines sportives pourraient en avoir marre et voudraient une vie plus "naturelle", dont l'enfant technicisé est exclu. On pense aux hommes, qui pourraient ne plus être attendris par les folies des parturientes et leur désirs d'enfant pathologiques; au point de vouloir sélectionner les sportives citées plus haut, voire à exiger des comportement "éthiques" à mille lieux des sentiers battus. On va en inventer des cérémonies de mariage bizarres dans les années à venir !
Et puis bien sur il y a les traditionalistes: l'immigration c'est sur est séduite par les modes de vies bobos. Au point de se fournir au bled exclusivement (la brousse éduque mieux) et de pratiquer l'excision en Europe même là dis donc (des milliers de petites filles sont concernées, cela devient un problème comme en Afrique, l'éducation nationale vous dis je), sans parler des voiles etc, signes d'abord du refus de la "modernité". On les comprends, par ailleurs...
Quelques cathos, les fameux culs serrés homophobes semi fascistes défilent certains dimanches avec leur drapeau montrant un couple avec deux enfants... Des blancs, minoritaires parmi les chrétiens, eux majoritairement tolérants.
Le futur
On conclura par ce qui nous attend en fait. Toute réalité a son point de fuite, et le transhumanisme tapi dans l'ombre parle, il suffit de l'entendre: trié pour ne pas rater la fécondation, l'embryon sélectionné sera immune et éternel, c'est le seul moyen: pas de trisomique dans la balance, ni de mucoviscidose d'ailleurs. On se souvient du conflit entre Pierre Bergé et le téléthon: le mépris était bien sur au sujet d'un gaspillage, pourquoi diable se faire chier à soigner une maladie qu'on peut éliminer par triage, l'argent se devant d'être consacré à la lutte contre l'homophobie, source de mortalité bien plus grave ?
Ainsi donc le fils du gazon n'est pas maudit bien au contraire: il est notre futur immortel. Les femelles encore fantasmatiquement rattachées à la bite (une espèce en voie de disparition, à sélectionner) l'ont pratiquement réalisé et les ovocytes se congèlent plafond de verre oblige, mais pas que. Dés qu'on se rendra compte (c'est d'ailleurs fait) que les grossesses tardives sont bien plus pathologiques, ces bon vieux ovocytes pourront être transférés dans des blacks misérables excisées, il y a de l'épigénétisme dont il faut profiter, et puis nos amis les hommes en profiteront aussi, les ovocytes sur étagère c'est pas pour les chiens, on les achètera aux pauvres blanches, il y en a chez les gilets jaunes.
Au passage, déferlement de technique, de bonne santé et de filiation technicisée à gérer, mais vous savez, il y aura AUSSI des médocs pour ça. L'investissement est énorme, mais c'est un droit, et puis en démocratie, on peut voter pour faire emprunter son pays sans limites, les taux d'intérêts sont négatifs et le droit à, ça se respecte.
P.S. Un slogan en pochoir dans les rue de Paris: "une paire de mères c'est mieux qu'un père de merde". Le contraire exact de la revendication psy: bien trouvé mais hélas absolument contraire à ce qu'est l'humain. Rendez nous oedipe, notre père de merde!
P.S. Pour conclure, le dernier acte n'arrivera qu'après, mais c'est tout de même une conclusion: la GPA (pratique interdite en France) faite à l'étranger n'empêche aucunement de régulariser en France l'identité (il s'agit bien de ça) du rejeton, que ses parents soient hommes, femmes, ou n'importe quoi d'autre dans les limites de la bienséance (5).
On a donc effectivement abandon complet par la loi de toute symbolisation de la filiation et de l'existence, la totalité des droits concernant ces sujets étant maintenant exclusivement sociaux, ça tombe bien on les a étendu aussi aux étrangers.
Paradoxalement, la destruction de toute attitude meurtrissante aux mesures prises par la collectivité, cela au nom d'une forme de respect humain, consacre l'absolu mépris que l'on peut maintenant éprouver pour tous les bénéficiaires de ces gaspillages. Ils ne nous sont d'autant plus rien que leur sort est lié au collectif, désormais exclusivement misérabiliste, et oublieux de toute vraie justice. Allez vous faire foutre.
(1) Audition de 2013 Jean Pierre Winter au Sénat https://www.youtube.com/watch?v=P09biFg6DQ4
(2) Audition 2018 Levy Soussan http://videos.assemblee-nationale.fr/video.6893197_5be2925c72bcb.revision-de-la-loi-relative-a-la-bioethique--auditions-diverses-7-novembre-2018
(3) Guyotat : https://www.cairn.info/revue-dialogue-2005-2-page-15.htm
(4) immigration et adoption https://www.nonfiction.fr/article-10046-une-psychologie-de-limmigration.htm
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Les calculs kantikes
Au hasard des défis, celui d'expliquer le kantike est tentant.
Quel calcul? Et comment kil est puissant ?
QBIT
On partira donc d'un "qbit", nom affolant évoquant l'intrication je vous dis pas.
Son état final est 0 ou 1 comme de juste, mais il se calcule pas comme ça: il est en fait dans un état
qb = a*Zéro + b *Un = (a,b) avec bien sur a^2 + b^2 = 1. Ce sont des probabilités.
En fait un qbit qui n'est pas DEJA Zéro ou Un, va évoluer comme un grand vers l'un ou l'autre, (Zéro ou UN) avec la probabilité a^2 ou b^2. Bien sur les deux probabilités sont liées (leur somme fait un).
Un point important, généralement passé sous silence et pour cause, il est troublant et se trouve être l'essence véritable du quantique, sa caractéristique première, son absolue bizarrerie: les coefficients "a" et "b" sont (bien sur) des nombres complexes...
Le qbit n'est donc pas un cercle mais une sphère, la sphère dite de "Bloch", l'oscillation entre les deux états opposés, les deux pôles de la sphère (1 et 0), se faisant en passant par les points de la surface de la sphère.
Heureusement, le complexe peut ne pas être imaginaire (toujours), et le coefficient se réduire à un nombre ordinaire: cela devrait suffire à notre intuition bornée, ouf. Mais tout de même...
Calculer
Le calcul kantike consiste donc à:
- préparer des qbits, comme des couples (a,b)
- leur appliquer des transformations variées qui les transforment en (a',b')
- mesurer a' (et/ou b') en regardant les qbits se transformer.
Les transformations
1) Par exemple, on sait faire des transformations sur un qbit comme le "NOT" qui comme de juste, échange le Un et le Zéro:
NOT (a,b) = (b,a)
2) On sait faire aussi une opération trés "transistor", le "non contrôlé" (en fait il s'agit d'une négation contrôlée, au contraire), qui ne fait le non que quand il faut (un vrai rêve). On a donc un Qbit de contrôle et un Qbit de valeur.
On les accouple et hop ils se transforment ! En fait dans le résultat, la valeur du deuxième va dépendre de celle du premier. En gros, si le premier vaut zéro, on reste comme on est, sinon on s'inverse.
cNOT (0 0/1) = (0, 0/1) : pas de changement
cNOT (1, 0/1) = (1, 1/0) : on inverse.
3) On sait aussi faire le Hadamard, dit H (grand hache), et qui fait:
(On note V2 racine de 2)
H 1 0 = 1 1 /V2
H 0 1 = 1 -1 /V2
Comme le kantike c'est linéaire, on remarque que H o H est l'identité:
H a b = (a a) + (b -b) = (a+b) (a-b) / V2
H H a b = 2a 2b / V2 / V2 = a b
H se représente bien sur par une matrice:
1 1
1 -1
4) Il y en a plein d'autres...
Notons que ces "calculs" sont réversibles, c'est à dire que comme il ne peuvent être réalisés que par des opérations physiques par définition réversibles, et bien ils ne peuvent pas être destructifs... Pas moyen de mettre un Qbit à zéro complètement.
On montre qu'on peut quand même faire de l'algorithmique réversible, par ailleurs.
Plusieurs Qbits
Quand on couple les qbits, on obtient des intrications. C'est là qu'on peut exprimer le miracle de la transmission de pensée à distance.
Soit le bi-qbit (2 qbits) ( 00 + 11 ) /V2
Alors qu'en toute rigueur un biqbit doit avoir 4 coefficients (2 ^N avec N nombre de qbits) ici on en a pris un un peu spécial. Bon disons que si les deux qbits sont séparés par disons de chez moi à chez vous, et qu'on réduit le système et qu'en plus on obtient zéro, et bien, hop, vous vous aurez zéro. Pareil pour le un. C'est ça la magie du kantike.
J'avoue que cette explication, formelle et matheuse m'enchante complètement. J'ai -vraiment- l'impression d'avoir compris l'intrication. Cet état est l'état dit "de Bell".
Bien sur les opérations Hadamard et cNOT opèrent sur des états intriqués. On a là l'essence du calcul kantike: plongés dans l'hyperespace de l'intrication, couplage absolu ensorcelant, on peut hacker et là ça va dépoter.
Memoire
Y a mieux: un état quantique c'est donc 2^N coefficients complexes pour un système à N qb. Ces coefficients sont "stockés" dans le système qui a donc une capacité mémoire en regard. Le système Sycamore de Google, à 53 qb, a donc une mémoire (un double float fait 8 octets) 8*2^53 = 64 * 10^15 = 64 peta octets.
Le parallélisme
Le caractère parallèle du calcul kantike est difficile à appréhender, mais pas tant que ça. Disons que quand on a N Qbits, on a un état qui se décrit par 2^N vecteurs propres. L'application d'une fonction sur cet état intriqué se trouve en fait utiliser 2^N coefficients qui sont donc opérés en parallèle. Voilà l'accélération. Imaginons 100 Qbits: le degré de parallélisme est exponentiellement supérieur au classique et voilà toute l'histoire...
Suprématie
La suprématie quantique, annoncée brièvement en Septembre 2019 sur une page soudainement retirée de la vision publique est évidemment une plaisanterie(3). Mais les gens y travaillent.
Le chiffre de 53 Qbits stabilisés est vu comme une limite à franchir (5), et il semble que le premier avion toilé maladroitement et volant comme une chauve souris ivre, ait décollé.
(1) https://www.intriq.org/uploads/Documents/Activités/Cegep2016/Alexandre%20Blais.pdf
(2) http://dept-info.labri.fr/~ges/ENSEIGNEMENT/CALCULQ/polycop_calculq.pdf
(3) https://www.scottaaronson.com/blog/?p=4317
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Les vraiment libres
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Les climats
On a parlé de l'écologisterie, il nous faut parler du climat, qu'en est il?
Dans l'océan de conneries glaireuses dont le niveau monte à la vitesse de la lumière au galop, il me semble qu'un discours construit séparé par on ne sait quoi du minable, quoique, se présente dans la sphère publique française. Je veux parler de Jean Marc Jancovici (1).
Le programme
Prolifique auteur de slides au look un peu ringard qu'il présente partout, prof aux mines et communicant convaincu et efficace, il est d'abord, et c'est ce qui fait son attrait un pro-nucléaire convaincu, c'est ce qui fait sa valeur et son prix. Le reste est bien sur écolo à mort, avec le CO2 et tout le toutim, mais son plan pour sauver la planète est au moins contraint par le réel le plus immédiatement accessible et propose donc, et d'abord de:
- arrêter les centrales à charbon.
- développer le nucléaire.
Hors ces deux affirmations, assertives, obligatoires et imposées, qu'il reprend avec courage, toute discussion sur le climat et ses variantes est nulle et non avenue. Quand on sait et réalise que l'Allemagne de Merkel, le pays le plus développé et le plus riche d'Europe, le pays de Bach et d'Einstein, a fait sous nos yeux exactement le contraire au moment (à partir de 2000) où les chinois commençaient la multiplication par 4 de leur consommation et extraction de charbon(2), on réalise -vraiment- l'ampleur du désastre. Il n'est pas climatique, il est intellectuel et moral, bref absolument humain.
L'Allemagne, laissée seule par l'impéritie socialiste de la France, s'est lancée à nouveau dans la folie intrinsèque à la race des germains tarés qui l'occupent depuis l'antiquité: la connerie ultra violente aux effets mortels pour le monde entier. L'équivalent en bien pire de la 3ème guerre mondiale que l'on redoutait: la ruine du monde, et l'alliance productiviste avec le Mongol à qui elle vend ses berlines à la réputation surfaite fit la gloire des années 2000. La fin du monde a eu lieu, on les appelait les "Huns" en 14, on sait maintenant pourquoi. Le plus fabuleux est que l'incendie qui va ravager le monde, selon toutes les bonnes mythologies, est allumé. Le fameux réchauffement est d'abord une augmentation considérable de la partie "brulâble" du monde, la montée des océans ne servant que de bordure à une terre brulante du feu total. Les nazis aimaient aussi l'ambiance glaciale des glaciers nordiques en plus des crématoires, ils avaient tort.
Cela étant dit, Jeancovici déroule ses chiffres et beaucoup sont très plaisants, et ont le mérite de clarifier bien des choses.
Le CO2
D'abord, les émissions de CO2 et autres gaz à effets de serre dont on sait depuis la moitié du XIX ème siècle qu'elles réchauffent le climat dans un facteur à déterminer (les fabuleuses avancées scientifiques faites depuis n'ayant toujours pas vraiment affiné les prévisions, malgré toutes les vantardises, et puis Arrhénius prévoyait 4 degrés par doublement de CO2 en 1900) sont produites par quoi ?
- 20 % le charbon électrique
- 20 % l'agriculture: le riz en particulier !
- 10 % fioul et gaz électrique
- 10 % transport
- 10 % déforestation
- 4 % cimenteries
etc. Le reste, (les avions 2%) ne comptant pour rien, ou pas grand chose.
Le reste des discussions est assez plaisant, tout ça pour ça ! Non seulement cela valide complètement les affirmations péremptoires assénées plus haut, mais cela ridiculise, invalide et pourrit tout le discours public officiel, exclusivement émis par des cons, des abrutis, des menteurs et des salopards. Qu'ils soient maudits eux et leurs descendants. Angela si tu m'entends, peut tu aller te faire mettre par ton million de syriens achetés à la Turquie? Merci.
C'est la faute aux chinois
Vient bien sur alors mon assertion finale, le reste des remarques brillantes visant surtout à distraire ces dames dans les diners en ville, les anecdotes croustillantes étant nombreuses: la Chine fut responsable entre 90 et 2020 du doublement de la production de CO2 et donc des 5 degrés de plus en moyenne à quoi il va falloir s'habituer, la chose étant bien sur déjà pliée... Aussi simple que cela: riz et charbon voilà tout le drame.
On peut bien sur ajouter qu'une attaque nucléaire (héhéà immédiate contre la Chine, qui détruirait ses centrales à charbon et toute son industrie, sans parler de son milliard et demi de vieillissants et inutiles victimes de la plus grande tyrannie du monde parait maintenant indispensable à défaut d'être inéluctable, je ne vois pas bien comment cela finira autrement, de toutes façons.
Surtout que le CO2 est persistant, tenace, et à forte inertie. En gros, une fois émis et stocké dans l'atmosphère, il ne s'en détache que très lentement (50 % au bout de cent ans). Ce qu'on y a déjà mis y est pour longtemps, et ce qu'on y met encore plus.
L'aspect indispensable de l'arrêt immédiat de la scandaleuse existence de la chine et des chinois s'impose donc, et c'est la petite greluche suédoise qui porte plainte contre la France aujourd'hui (3) qui nous le dit. Au passage, l'alliance de la jeunesse dévoyée et fanatique, de la féminité dévergondée délirante, et de la connerie abjecte et irréaliste la plus sinistre, toute incarnée dans ce lapin aux yeux rouges ne peut aboutir qu'à absoudre la Chine et l'Inde, inatteignables car non signataire des traités violés (hi hi) par les accusés. On se réjouit au passage de voir la Turquie enfin condamnée, ou du moins menacée de l'être: la moustache sent.
Renouvelable
Revenons à Jancovici et terminons avec le nucléaire, ou plutôt à son remplaçant, le renouvelable, éolien ou solaire, qui ne fonctionnant pas en permanence, nécessite d'investir AUSSI dans des équipements assurant la totalité de la production nécessaire d'électricité quand nécessaire (la moitié du temps en gros). Le renouvelable ne sert strictement à rien sinon à mettre au repos la moitié du temps des équipements traditionnels conçus pour fonctionner en permanence. Je parlais de folie, de déconnade, de connerie totale: je suis en dessous de la vérité. Jancovici explique tout cela assez clairement mais sans mentionner en rien les nécessaires qualificatifs à attribuer à ses adversaires. Les gouvernements français veulent consacrer 100 Milliards d'Euros au renouvelable, éolien terrestre et maritime. Pour rien. Nada. Et oui. Les larmes viennent aux yeux, le dégueuli à la gorge.
Au fait, vu son cout (équivalent à celui d'une deuxième programme nucléaire) il faut bien évidement arrêter immédiatement la totalité du renouvelable et pendre par les couilles tous les enfoirés qui ont eut le culot de le recommander. Jancovici ne parle jamais hélas des sanctions nécessaires, et il a tort.
Energie
Spécialiste de l'Energie, Jancovici en fait le principe du monde. La définition qu'il en donne ("quantification d'un changement d'état d'un système"), est bien sur compréhensible, mais abstraite. L'énergie est d'abord quelque chose qui se conserve (le mystère s'expliquant par l'entropie, qui dissipe dans le néant l'énergie excédentaire) sans être de la matière, et surtout qui se transforme en s'attachant à des phénomènes physiques disparates lors de transformations naturelles ou pas qu'on assimile ordinairement à du "travail" dont l'unité est homogène à celle de l'énergie, le Joule ou son équivalent le KWh (égal à 3,6 mégajoule, le Joule valant un Watt seconde).
Le cheval vapeur (75 kg m / s) vaut 750 W environ.
On expliquera le monde moderne par la machine. Un litre d'essence produit 10 KWh soit un mois de travail d'une force humaine. Tu m'étonnes qu'on se finisse avec des énergies carbonées partout... Le pétrole ayant remplacé le charbon dans le premier quart du XXème siècle, on se doit de méditer sur la vitesse de ce qui nous arrive...
Pensons à ces africains qui vendent des bouteilles d'essence siphonnée on ne sait où au bord des routes... Le nerf de la guerre.
En bref, la consommation de pétrole, d'énergie, quoi, est strictement parallèle à l'évolution du PNB du monde. On est là au coeur de la réflexion du bonhomme: pétrole = croissance économique.
Or ce qui le préoccupe d'abord, c'est la disponibilité de la chose: la quantité de pétrole exploitable est finie. Les 100 millions d'années nécessaires à la constitution du stock sont derrière nous... Il se trouve que cela implique que l'extraction du pétrole va passer par un pic (5), puis diminuer pour tendre vers zéro avec la fin de la consommation du stock. Il se trouve aussi que apparemment, un pic de production est observé depuis la moitié des années 2000. C'est là qu'est la grande angoisse de notre ingénieur: y a plus d'essence. On se trouve alors avec une nécessité de décarboner qui se trouve doublée: ça pue et y en a plus. Plus que ça, l'homme attribue à ce pic franchi en 2006 les effondrements grecs et espagnols (60% et 45% de pétrole dans leur mix énergétique, 30% pour nous). Tout tient à l'énergie et rien à la gestion, la corruption, ou au socialisme... La thèse est forte. Guerre en Syrie, printemps Arabes, tout tiendrait à ce pic de 2006.
De fait, c'est ce qui fait le charme de sa position: en enfant des années 70 (il est né en 62) il est écolo non pas contre la pollution, mais contre la pénurie, et développe son gout pour la décroissance au nom de la nécessité de faire avec ce qu'on a. Louable et vivant, il est un écolo "réaliste" et se trouve prêt à discuter en ingénieur de ce qu'il faut faire pour ramener la bouffe à la maison, au lieu de se livrer à la religion infâme de l'hystérie végano-bio.
Il n'en est pas moins adepte de la "transition énergétique", l'infâme expression qu'il reprend à son compte le classant tout de même, il faut bien vivre, dans le petit marigot des crapauds infâmes.
On avait glosé sur les écolos-fachos qui veulent reprendre en main le monde pour son bien, et lui imposer les bonnes pratiques le solaire et le véganisme pour ce qui concernait un astrophysicien bien connu . Note homme évoque avec gourmandise le modèle chinois, qui permet de s'affranchir de la connerie des autres à bas cout. Il souhaite faire pression sur les gouvernements pour que ceux ci planifient correctement. Même s'il est sur que se lancer dans le nucléaire à tous crins est clairement une nécessité, les à cotés rendus indispensables pour faire passer la pilule (le véganisme et le tri sélectif) se trouvant rendus obligatoire sous peine de mort pourraient être considérés comme des inconvénients... Le problème est effectivement en tout cas, que l'effroyable connerie à laquelle il se confronte et qui fait douter de la démocratie pourrait bien accoucher à terme d'un tout aussi effroyable autoritarisme. Le tort de ces pratiques est qu'elles suscitent de la violence, et c'est bien la violence qu'on redoute, le chaud du sud de l'Europe pouvant pousser ses habitants à monter au nord, suivez mon regard, cela pourrait entrainer des résistances...
Pour ce qui me concerne, je reste partisan de la démocratie classique, simplement avec des dirigeants qui mènent les bonnes politiques, mais je ne suis qu'un rêveur dont certains rêves sont inverses.
Et puis, il y a le grand silence blanc sur les chinois, je suis seul au monde à en parler comme ça. Responsables et acteurs majeur de la grande transition climatique, personne ne leur dit rien. Tyrannie active, acharnée à augmenter leurs émissions pour mieux nous narguer, ils souhaitent dominer le monde sans vergogne et nous enculer à sec sans moufter, leur mépris pour le non bridé étant à la hauteur de leur population, infini. Nous préférons ainsi nous décarboner nous pour passer avec fierté de 1% à 0,5 % des émissions mondiales, chacun devant faire sa part. Leur rire perfide et narquois devant notre invraisemblable stupidité devient strident et audible: ils font eux 30% des émissions mondiales, en croissance. Petites bites ? Mon cul !
Je suis partisan moi de me précipiter vers le nucléaire pour diminuer ma facture pétrolière, le réflexe des années 70 (j'y fus enfant moi aussi) valant toujours et d'arrêter les frais pour le reste. Greta doit être sacrifiée, son petit corps démembré et mordu jeté dans le feu. Vouloir, là le monsieur est démagogique, un zéro carbone en 2050 (date magique point de fuite de toutes les promesses de Macron, restauration de notre dame incluse) est ambitieux et marque, voire mobilise les esprits et les corps. Tu parles.
Je crois moi à encore plus de nucléaire pour faire tourner NOS climatiseurs, ceux des autres étant à leur charge, le concept d'"autre" se devant d'être développé à nouveau. Au fait il faut re localiser d'urgence la production de munitions.
Pour ce qui concerne le reste, il faut bien sur s'adapter à la marge, et cesser de bruler connement le pétrole qui nous reste. Même s'il est vraisemblable qu'on en aie sous nos pieds, les recherches sur le pétrole de schiste se devant bien sur d'être démarrée d'urgence et les opposants aux forages éborgnés comme il se doit.
Jancovici est très réservé sur les piles à hydrogènes, seul espoir de stocker ce que produit le renouvelable et démontre son inexistence effective actuelle (ça commence comme ça) et surtout sa trop grande dépendance aux craquage d'hydrocarbures (c'est un comble) et aux catalyseurs hors de prix. Au passage, c'est le sens de l'allusion, il allume les abrutis (que n'utilise-t-il pas le terme) qui vantent l'éolien aujourd'hui au nom de cette possibilité là de stockage disponible "demain". L'argument réel et avancé et la SEULE justification rationnelle existante (et opérante, hélas) à la folie totale des décisions politiques prises aujourd'hui par les sinistres connards abrutis qui nous dirigent. Justification rationnelle, mais inexistante: le futur improbable justifie le présent inutile. Connards ? Abrutis ? Ah que les mots sont faibles à exprimer le réel.
Et là il parle en connaisseur: il fréquente les cercles de ces décideurs là. Rendus muets par leur salaires, les ingénieurs des mines de la France d'aujourd'hui rajustent leurs costumes et sucent, sucent sucent...
On le sent un peu déconnant toutefois, quand il aborde le numérique: sa consommation de courant devient équivalente à celle des cimentiers et la 5G qui ne sert à rien, devrait être abandonné. La vieille haine des mines contre les télécoms sans doute, et la décroissance doit se nicher là où ça fait le plus mal, donc... On notera l'interdiction des écrans à haute résolution, les pires. Au fait, Netflix, Youtube, le porno et les vidéos familiales font 80% de la consommation du réseau...
P.S. Aujourd'hui même, Donald Trump, nous refait à l'ONU, devant Greta furibonde, l'histoire de la décennie 2000; 2001 année de l'entrée de la Chine dans l'OMC. Alors qu'on aurait pu croire à une honnête libéralisation, on a vu la plus sinistre et cynique croissance démente qui soit, organisée par des pillards menteurs sans scrupules.
Trump ne mentionne même pas les raisons de son dédain du climat et de toutes les fiottes écolâtres: elles ne sont que les soumises des chinetoques, contre lequel il se dresse, en chef de l'Occident. Commentaire des journalistes et mezzo voce de tous les observateurs du monde: le constat est parfaitement fondé. Comme quoi, tout est une question de vocabulaire, et d'expression: nous vivons dans un monde poli où l'absolue évidence de la connerie la plus monstrueuse et la plus grande évidence de ce qui est nié et dénié en permanence ne peut être affirmé clairement. Les experts aux crânes chauves acquiescent à ce que dit Trump et soupirent à ce que dit Macron en dodelinant leurs têtes de la même manière: en silence. Le spécialiste de l'énergie dont tous les slides, présentés en public partout prouvent de manière absolument certaine la totale absurdité de politiques stupides à 100 milliards d'euros rechigne à l'insulte. Il espère convaincre.
(2) https://jancovici.com/transition-energetique/series-longues/chine/
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Les connes
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Les immigrations
Un débat anime le week end, relayé en TV et magazines.
La position de Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération, est assez claire: il n'y a pas de problème qualitatif ou même quantitatif avec l'immigration actuelle, et la France, creuset des libertés, est en train de réussir à "intégrer" (inclure?) le mouvement de population qui se déroule à l'heure actuelle.
Son discours, en gros celui de la gauche macroniste actuellement au pouvoir (elle l'est depuis longtemps), est extrêmement intéressant, non pas seulement parce qu'il s'oppose à celui du vilain Zemmour, (d'ailleurs essentiellement considéré comme un "trouillard"), mais parce qu'il est ce que croient et assument les dirigeants et responsables éclairés de la société française actuelle. Du moins ceux en charge des politiques sur la question, manifestement, sans parler des juges, des décideurs, des patrons, et des concepteurs, cela est sans doute le plus important, de la tentative de moralisation post moderne de la société, tentative (et non pas complot) d'ailleurs européenne et mondiale, socle et raison de l'attitude officielle de l'occident.
On oubliera ici Donald Trump, premier responsable occidental à se démarquer historiquement de cette doxa, on en reparlera il n'en sera que plus notre guide, notre messie, notre avenir et seul espoir etc etc. Pour l'instant, "Libération" est en charge. Le libertarisme moderne ex gauchiste maoiste, soutien de notre jeunesse libérale, devenu centriste et macroniste règne, souverain...
France terre d'immigration
La France a toujours été une terre d'immigration, selon lui. La chose est bien sur totalement fausse, et les migrations celtes du premier millénaire BC qui firent les gaulois, se rajoutèrent aux basques installés antérieurement, les ligures étant considérés comme proto celtes les firent toutes. Depuis, statu quo. La diversité française est celle de ces gens là, arrivés en petits groupes avec le temps, et chaque fois absorbés par la géographie française, seule véritable diversité de la constitution de la France. Cela concerne les normands arrivés sans femmes, les wizigoths que Clovis fit s'enfuir en Espagne, et tous les germains qui passèrent. Les romains nous exterminèrent les cimbres et les teutons à Aix et les arabes ne firent que circuler.
Il y eut les invasions germaniques avec l'arrivée des Francs, mais cela n'altéra pas sans doute vraiment le vrai fond ethnique de la vieille France. Des clans, ou tribus constituées en peuples armés, scandinaves ou germaniques n'ont pas remplacé une population estimée tout de même à 10 millions avant César (20 Millions sous Louis XIV), même s'ils la transforment culturellement.
Les Gaulois sont les "galates". Les belges furent aussi des envahisseurs celtes, tardifs cependant, et les germains sont différents, César lui même les distinguant par le Rhin... Les théories sur la distinction celte/germains sont nombreuses, les germains appelant les celtes les welches (wallons donc). Le mot "germain" serait même belge d'origine...
Bref, des invasions culturelles, mais surtout de longues sédimentations sur une base ethnique unique.
Les italiens sous Napoléon III? 3 millions vinrent et seuls 1 millions s'assimilèrent, les autres repartant.
Les européens du XXème siècle s'assimilèrent complètement (Hidalgo, Valls, Martinez pour notre malheur, pas complètement).
L'immigration africaine du XXème siècle toujours en cours et en accélération franche depuis le début des années 2000 est absolument unique dans l'histoire de la France. France terre d'immigration ? Depuis 50 ans. Elle fut pendant toute son histoire une terre d'assimilation et n'est autre chose que depuis très peu et c'est tout le problème. Le mésestimer ou pire l'ignorer est un aveuglement coupable; pire insensé et suicidaire.
Ensuite identifier immigration européenne et africaine est d'une absurdité et d'une bêtise sans nom. En réalité, la part des africains dans l'immigration n'égale celle des européens que depuis 1990, et concerne des populations radicalement différentes: des catholiques d'origines sociales variées d'une part, des musulmans ou des animistes faiblement éduqués d'autre part. Des européens blancs d'un coté, des africains de toutes les couleurs de l'Afrique d'autre part. Séparés par l'histoire et la géographie depuis toujours, les arrivants africains n'ont pas de réelle communauté de sentiment avec ceux qu'ils trouvent en arrivant. Ils souhaitent simplement faire souche en restant dans leur communautés d'origine et vivre agréablement.
Le problème est qu'ils se retrouvent, eux et leurs enfants dans un creuset collectif qui est celui de ghettos discriminés. La moitié d'entre eux, au minimum, ne s'y retrouvent pas du tout sinon dans celui d'un échec social et humain catastrophique. Perdant sur tous les tableaux, leur cultures d'origine détruites, la culture environnante occidentale inaccessible, ils inventent un mode de vie pauvrement populaire, qui affaiblit la société hôte et entérine le rejet dont il font l'objet. La moitié d'entre eux, au minimum, n'auraient pas du venir. Les meilleurs d'entre eux, si ils s'adaptent, ont appauvri les zones géographiques dont ils sont originaires et bien sur ne peuvent réussir qu'à condition de quitter à tout prix également les "quartiers" dont ils sont issus. Qui a émigré, émigrera, et on le voit bien: et pourquoi pas à destination de l'Afrique, à la toute fin?
Les influences culturelles
On parle donc de François 1er l'allié du grand turc, et l'hôte de Léonard. L'influence italienne de la renaissance caractérise la France en devenir et la construction de son état. Lui comparer l'influence culturelle du maghreb ou de l'Afrique noire, éléments phares du monde au XXème siècle est donc un élément du discours de Laurent Joffrin. Qu'un éclat de rire méprisant ne recouvre pas l'effrayante stupidité de cette assimilation historique m'étonne: livrons nous y.
Quand au grand turc, il s'agissait de Soliman le magnifique, l'apogée de l'Ottoman... On importa l'usage du harem, sans doute, et exclusivement au bénéfice des rois, et sous une forme sans eunuques. En réalité tout fut bon pour s'opposer à l'Autriche et l'alliance ne survécut pas aux traités forcés issus de la défaite de Pavie... Bien sur on fut à l'écart de Kahlenberg mais le prince Eugène en fut, et par la suite représenta brillamment l'aristocratie française.
Le dernier rêve à l'oeuvre fut celui de Napoléon III avec son "royaume arabe". Fut il plus intelligent et visionnaire que le "rêve" républicain, parfaitement cynique malgré sa volonté affichée d'universalisme ?
Hélas il fut le premier cran de la reconnaissance d'une valeur à ce qui n'en avait pas, le siècle qui suivit le démontrant. La vérité est que le monde islamique en tant que tel était mort depuis l'arrivée des Ottomans, Soliman n'ayant été qu'un feu de paille turco mongol semi barbare, incapable de faire la paix et incapable d'inventer, d'innover et de séduire, on l'a bien vu. Abruti et piétiste sous sa forme dominée, le musulman ne se réveille que pour se livrer de temps à autre à des fanatismes lamentables, qui se font écraser dans le sang. Cette religion de l'absurde n'est que quelque chose à abandonner, et le plus rapide était et sera le mieux. L'avoir laissé vivre pour mieux dominer des indigènes soumis (c'est cela l'originelle condamnation de l'"islamophobie") est une erreur atroce. Il fallait extirper ce système judiciaire débilitant au nom de la république ou ne pas s'installer, ce qui aurait été ma recommandation. L'oncle voulait coloniser l'Europe, le neveu se contenta de l'Afrique du nord, et la république se termina dans la savane. La honteuse évacuation de 62 eut le mérite de créer un précédent: les greffes impossibles n'ont pas vocation à durer. Que l'on se fasse encore tuer de temps à autre un commando dans ces contrées où il n'y a rien à faire en fait est d'une tristesse infinie.
Qui plus est, Joffrin le reconnait, comme l'immigration est pauvre et socialement défavorisée, son influence culturelle est faible. La contradiction se retourne immédiatement: les ghettos en constitution n'influencent pas: ils s'installent et règnent, les voilées prospèrent, la voilà l'influence: le religieux politique cynique contrôle son terrain. Il y a du grain à moudre, toute l'immigration est un marché à conquérir, le naïf noir, persuadé qu'on l'invite à la mecque gratos, marchant bien sur comme un seul homme vers le lieu de sa soumission.
Du fait des problèmes d'ailleurs culturels des populations nouvellement arrivées, problèmes fondamentaux liés à la fondamentale inadaptation (provisoire espèrent certains) de ces populations à la modernité en général, cause d'ailleurs de leur départ des régions d'origines, en explosion démographique et sociale; du fait donc de ce conflit avec le réel, elles sont pauvres, au chômage et en prison. Au point de couter. Et bien plus qu'elles ne rapportent: un quart de ces gens produisent des richesses, peut être moins (Zemmour dit 10%). Les autres survivent. A rebours du bon sens, l'Occident importe le tiers monde chez lui, sans raison autres qu'une sensiblerie ridicule et stupide.
Ces gens là ne sont pas nos frères, nous ne leur devons rien et ils ne doivent pas venir.
L'histoire
L'histoire fait l'objet de lectures multiples. L'optimisme de Joffrin vient de la liberté française, selon lui essentielle et qui attire des immigrés donc déjà convertis. Incapable d'imaginer ce qu'est la migration africaine, celle des peuples sans états ni société, poussés par la survie et l'histoire, attirés par les possibles et motivés par la seule nécessité de leur multiplication indéfinie, et contrainte par rien d'autre que la violence. Nul projet ni idéal: le vent de l'histoire des hommes, celui qui poussa les peuples qui nous firent, il y a si longtemps que nous l'avions oublié, tout occupés que nous étions à construire une civilisation qui semble nous lasser.
Allons au chaos ! Il en sortira bien quelque chose !
Zemmour décrit la France comme essentiellement fragile du fait de son multiple intérieur. Il est contesté par le Web, par un historien (3) refuse absolument la pluralité française, pourtant, les guerres civiles françaises furent nombreuses, et cruelles. Elles firent partir les anglais, les protestants, et aussi les pieds noirs. Les rois firent tout pour s'en prémunir, au point de constituer un état puissant et autoritaire, celui qui éborgna les gilets jaunes.
C'est cette guerre que l'on redoute. Zemmour est trouillard. Amusant de voir qu'est considéré comme courageuse la double attitude qui consiste à se cacher les yeux devant une subversion évidente (criminalités, inadaptations variées) et à refuser, horrifié, d'améliorer une situation qui se dégrade car cela supposerait action et force. La trouille se nie: elle doit au contraire de ce qui est dit être extrême et avoir déjà accompli ses ravages: on a déjà accepté les conséquences de la chose.
L'histoire a un futur, aussi: nous assistons à un déversement de populations des terres nombreuses et déshéritées vers les terres disponibles trop faibles. L'espèce humaine n'avait pas fait cela depuis longtemps. Alors que l'Europe maudite, déshéritée et en explosion démographique s'est déversée en deux siècles sur les amériques, en y détruisant tous ses empires, et en en tuant tous ses habitants, pourquoi l'Afrique maudite déshéritée et en explosion démographique devrait elle s'en priver ? Bien sur le désir ne fait pas l'affaire, et la résistance des indiens ne fut assez conséquente: qui dit que celle des natifs de la vieille Europe ne sera pas à la hauteur ? Ou pas ?
C'est d'ailleurs un peu cela le problème. On se prend à rêvasser au plumes aztèques et au désespoir de Montézuma (ah l'opéra de Vivaldi !). N'y aurait il pas une bêtise de vaincu à l'oeuvre en Europe, et qui se soumettrait à l'évitable par pure lâcheté, par pur désir de mort ? Après tout, nous en avons des choses à nous reprocher. Les horribles sacrifices humains de l'esclavage, des génocides amérindiens et juifs ne méritent-ils pas leur punition ? Et puis la planète ! Qui est responsable et qui doit être exterminé ? Les chinois ? Vous rigolez ?
Les lois
Le programme de Zemmour, celui du RN, veut changer les lois, en fait les "droits", selon lui excessifs: du sol, au regroupement familial, au mariage, à l'assistance aux mineurs, à l'asile, aux soins.
Le programme législatif d'une majorité parlementaire "de droite" aurait ainsi de quoi mobiliser l'immigration qui ne disposerait plus des moyens de continuer à prospérer. Cela suffirait-t-il ? La mobilisation de la partie de l'opinion attachée à ces droits compterait aussi, sans parler de la date (forcément tardive, vu l'état du politique actuel) à laquelle la réforme serait en vigueur. On sait déjà que sans l'addition de politiques de retours effectifs de masses conséquentes de population, l'affaire est déjà pliée et les conflits seront nombreux. LE conflit pourrait structurer l'histoire future. Le considérer sans déni est d'actualité et on ne pardonne pas à Zemmour de le faire. Est ce un appel à la violence ou bien la considération lucide de ce qu'on devrait au moins penser à éviter ?
Le refus de cette immigration pourrait donc bien déchirer le tissu social et historique français: Zemmour est un boute feu, lutter contre lui, c'est lutter pour la paix. Quelle paix ?
Une chose est sure: l'immigration n'est pas représentée politiquement à l'heure actuelle. Quand le sera-t-elle ? On sait déjà qu'un député Sikh a pu prendre à partie avec véhémence (en le traitant de raciste) un premier ministre Britannique. Le basculement de la Seine Saint Denis fera mal: une majorité d'africains y vit actuellement, le grand silence des classes dites "populaires". L'expression veut dire ce qu'elle veut dire: pour Joffrin la pauvreté n'est qu'Africaine. Pauvreté et étrangeté, voilà tout ce qu'il faut pour constituer une belle lutte de classes, largement plus belle que l'ancienne.
Il faudra s'adapter au climat (chaud), il faudra s'habituer aux couleurs de peau (variées), et aussi à une sorte de conflit d'intérêts, une sorte de conflit de civilisations. Sur notre sol.
La chose a-t-elle commencé ? Oui et non. On évoquera la longue plainte de Valérie Pécresse, présidente de la région Ile de France, obligée par la justice à faire métro et RER gratuit à des illégaux dotés comme seuls papiers d'une carte orange universelle de transport, sans parler de la carte vitale universelle leur permettant de se voir attribuer sans frais les préventions anti VIH des actes sexuels contaminants. La rage des honnêtes gens doit être méprisée et écrasée par une augmentation d'impôts nécessaire et une humiliation ainsi complète. Bien pire que le lavage des pieds, l'abaissement nécessaire du blanc est ainsi absolu. La force de sa haine, ne me dites pas que je suis le seul, s'en trouve ainsi fanatisée au plus haut point et lors du conflit, on se vengera, et pas que des migrants.
Emise par le chef de l'Etat pour flatter sa droite (comme on flatte un boeuf), l'idée de "réguler" (d'autres termes peuvent être considérés, comme "abolir", ou "foutre dans le cul des humanitaires" etc) l'aide médicale d'état, scandaleuse attribution aux immigrés clandestins déboutés du droit d'asile de la santé gratuite pour être sur qu'ils restent, révolte un rédacteur en chef parisien (5). Qu'il crève ce maudit salopard, on l'inscrit sur la liste.
Les chiffres
Les statistiques manquent et sont soigneusement camouflées autant que possible. On peut reprendre les flux, cités par Zemmour: 300K visas légaux, 100K asiles (aucun départ, débouté ou non), soit le double de l'an 2000. Stabilisés dans les années 90, ils sont supérieurs à ceux des années 60 et auront des effets majeurs.
Un minimum, sachant toute l'illégalité. Le stock s'en déduit ou pas, et là on tombe dans le grandiose et la nature exacte du "remplacement" petit, grand, et en tous cas absolument certain, le phénomène, en croissance, ne pouvant qu'aboutir à une certaine date, si bien sur on n'y met pas le holà.
On prendra Tribalat(2).
En gros: on distingue dans les projections suivant qu'on est musulman ou non, et suivant qu'on compte l'immigration courante sur la période, et aussi suivant qu'on chiffre en 2050 ou en 2080 ou les deux.
En gros, Tribalat trouve 20% de musulmans en 2050. Seulement.
70% de l'immigration serait musulmane, d'après les chiffres.
Mon estimation à moi est donc 30% d'africains en 2050 et 50% avant la fin du siècle.
Il n'y a pas le feu au lac, et on aurait le temps de s'adapter, ou pas. Pour ce qui me concerne c'est non, et ces chiffres, somme toute mesurés et avec un parfum de réalisme modéré, sont en fait absolument inacceptables: certains devront partir. Qui et quand ? Ce sera le problème de l'histoire de France à venir.
Puisqu'on parle de génocide, (et oui) mentionnant celui commis par Hervé Lebras en 1980 (4): une erreur de virgule fut à l'origine de la grande et nécessaire immigration indispensable... Se pourrait il que l'erreur, à moins que ce ne soit le mensonge, tout simplement soit à l'origine de ce qu'il faut bien appeler un suicide démographique dont la vision serait mystérieusement sans douleur pour la race qui nous gouverne ?
L'Europe
Il faut savoir tout de même que les animateurs de l'Europe unie vivent une certaine détresse: persuadés de la venue d'une troisième force avec ce qu'ils ont fait, ils voient avec déplaisir le vieillissement démographique enclenché et inéluctable qui privera la zone de son nerf humain à moyen terme. Ils se sont donc résolus à fusionner avec l'Afrique à moyen et long terme, en espérant imposer par la morale et le modernisme la nécessité libérale au nord de la Méditerranée sans complètement renoncer à pouvoir le faire au sud, même laissé aux guerres civiles et aux fanatismes. Cette vision en fait parfaitement colonialiste, et en cela les fasciste décoloniaux ont finalement raison de s'en plaindre, est évidemment une chimère absurde et ne traduit que la dévitalisation d'une Europe mille fois maudite que le Diable va emporter, cela est pratiquement sur. L'Occident sera réduit à la Russie, et l'Amérique basculera dés que Trump sera remplacé par un démocrate assoiffé de vengeance. Voilà ce que l'on prévoit, et cela n'est guère réjouissant.
La fusion a d'autre part des inconvénients. Elle ne sera pas métissage tout d'abord. Venus avec leurs religions et sans aucun désir d'en changer ni d'en changer vraiment les règles, bien au contraire, les peuples arrivants s'installent et ne se mélangent pas. Une fécondité en baisse, mais deux fois supérieure à celle des natifs suffit à permettre de marquer le territoire, les écoles publiques et les subventions à la "jeunesse" par des zones "prises" dans lesquelles, démocratie oblige, il faudra bien laisser de l'autonomie. Même Todd le reconnait: les mariages mixtes se sont arrêtés et le port du voile, refusée par les souschiennes, impose d'aller chercher kiki au bled.
Comme on l'a signalé cette exhibition du pouvoir "indigène" ne s'est pas encore produite du tout et l'on peut faire semblant de croire que cela sera pour l'éternité. Il faut pourtant s'attendre à un déferlement de discrimination positive et les quotas de noirs rendus publics auront pour vocation non pas de faire réagir les natifs, mais de leur imposer le poids de leur faible nombre partout où il ne seront pas encore minoritaires. Il faut s'attendre à bien plus d'interdiction de la haine raciale qu'aujourd'hui: pensons y, pour l'instant, ce sont encore des blancs qui nous enjoignent de ne pas être raciste...
On peut gloser sur la baisse de niveau. Déjà patente du fait des contaminations faciles par des gamins trop délurés issus de familles trop nombreuses et dont le père autoritaire trop absent, ou trop discriminé ne compte pour rien, elle contamine clairement l'école publique, inaccessible (le terme est plaisant, je l'utilise) aux souschiens dans certaines zones. On parle de niveau social, les mères battues, voilées ou excisées ne jouant pas assez leur rôle éducatif, on parle de problème génétique, la courbe en cloche fatalisant le déficit en QI des noirs n'ayant pas encore traversé l'atlantique, on parle d'inégalités en général à corriger d'urgence : rien n'y fait, la France s'enfonce dans le PISA.
L'ile de France sera à 30% de la classe d'âge très bientôt, elle l'est déjà partiellement. Toute la bourgeoisie est à l'école privée, les lycées parisiens sous la menace des boursiers banlieusards deviennent hors sol, effectivement, mais en n'admettant que des premiers de la classe DEJA récompensés par un prix Nobel.
Il faut savoir que cette baisse de niveau concerne aussi l'Afrique. 50 ans d'indépendance et de liberté retrouvée (tu parles) n'ont absolument pas développé le continent qui s'enfonce dans la misère, la guerre et la pauvreté. A l'écart du monde (plus personne n'y va, on n'échange pas ou plus avec elle), elle se contente de produire des enfants qu'elle jette sur les routes. Toutes les avancées économiques sont immédiatement mangées par la démographie, et aucun avancement sociétal n'est visible: l'Afrique se laisse vivre. Ah si! Elle expulse ses derniers blancs au Sud en finissant de ruiner le seul pays avancé du continent. Peut on imaginer que la partie nord, pourtant "blanche" se porte mieux ? En explosion démographique et sectaire, elle se consume en guerres civiles. Une exception, le Maroc, le seul royaume multi séculaire du continent, (comme par hasard, et on ne compte pas l'Egypte), et encore, il a ses problèmes.
Fusionner avec cet immense succés humain et culturel et historique est une étrange idée. Il faut être trouillard pour la craindre.
(1) https://planetes360.fr/immigration-eric-zemmour-contre-laurent-joffrin/
(2) http://www.micheletribalat.fr et http://www.micheletribalat.fr/436796788
(3) https://www.historionomie.net
(4) l'erreur de Lebras: https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1986_num_5_1_1420
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BWV 78 : Jesu, der Du meine Seele
2 for bien jouées diffusions d'une cantate obscure, illustrant magnifiquement l'invraisemblable créativité d'un allemand du XVIIIème (siècle, pas arrondissement).
Le bachstiftung, maintenant totalement gratos: https://www.bachipedia.org/werke/bwv-78-jesu-der-du-meine-seele/
Le AllOfBach, https://www.bachvereniging.nl/en/bwv/bwv-78/
Le commentaire sur cette merveille sera bref, mais admiratif, c'est la cantate des "petits pas", l'aria soprano-alto ultra mignon en partie deux.
Mais d'abord, c'est un choeur incroyablement élaboré, d'une complexité extrême. Une insistance musicale variée à chaque fois et départ successifs et retour à la base en descendant chaque fois davantage.
Le début introduit le mezzo des cordes dans le son qui fait trembler, celui de la 7 ème symphonie de B. (pardon de l'allusion, je ne suis qu'un singe). Et puis le choeur arrive... L'introduction, cet étrange phrase qui commence et finit, en dedans et qui expose une complexe déclaration alambiquée: toi qui par ta mort amère, m'a arraché au diable et aussi à la détresse, toi qui en plus, me fait comprendre ce que tu dis...
Sei doch itzt, o Gott, mein Hort!
Sois dorénavant, ô Dieu, mon refuge !Puis le duetto. La vitesse du Bachstiftung est absolument merveilleuse d'efficacité: les deux femmes s'accordent admirablement: cela se voit que l'accord entre les deux puissances a été consommé. On s'attend, on se double, on se reprend et cela s'entrelace merveilleusement, chaque introduction, attendue, tirant un sanglot.
On fera la différence avec le AllOfBach, avec un alto (masculin) qui ne la fait pas aussi bien: l'accord n'est pas naturel, et le soprane semble déçue: ça ne le fait pas tout à fait. Ma première audition de la chose le fut avec Bachstiftung (déjà 10 ans) et cela avait été la révélation, comment être objectif ? Chaque occasion de tirer de la merveilleuse musique le maximum de détails spécialement mis là pour ça est saisie et goulument exploitée.
Ach höre, wie wir
Ah, entends comme nos voix
Die Stimmen erheben, um Hülfe zu bitten!
S'élèvent pour implorer ton secours !tu parles, c'est exactement ça: le musicien s'adresse directement à Dieu pour se faire féliciter...
La conclusion est absolument éblouissante, comment imaginer cela: "zu dir".
Pom pom dit le basson.
Enfin le duo ténor flute est une merveille totale: la provocation à la lutte contre les légions infernales se fait de manière orphique avec une flute absolument magique... Ce type est un génie.
Et puis il y a la basse. Un récitatif et aria classique, avec ce qu'il faut. Un hautbois qui appelle, en fond et comme souvent le duo voix instrument avec ici l'insistance du hautbois... L'ensemble est une ponctuation sage et une calme réflexion. On conclut alors.
Le choral le dit à la fin:
In der süßen Ewigkeit.
Dans les délices de l'éternité.
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Les héros incroyants
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Les cyniques
On a bouquiné sur Sloterdijck (Sloterdaïke), qui eut le culot de sortir une "critique de la raison cynique" 200 ans après Kant.
La raison cynique
En gros, les lumières, l'Aufklärung, croit en la raison mais se heurte au conservatisme. Pour le convaincre, elle commence par le dialogue, bien sur refusé et là commence à expliquer ce refus en théorisant l'idéologie, la chose qui justifie le blocage. Pour agir, on va alors "démasquer".
Et c'est là que ça diverge: le démasquage est traditionnellement satirique, "kunique", et il devient hélas théorique, sérieux, voire radical, et par là même démasquable lui même par le cynisme conservateur.
C'est le drame de l'aventure marxiste, drame redoublé: son échec condamne l'aufklärung lui même, qui se trouve démoralisé, sans avenir, laissant cyniquement place au malheur éternel.
C'est là que Sloterdjick tente de donner espoir: on peut faire quelque chose pour résoudre le conflit théorie pratique: en revenant au kunisme de Diogène (en l'amendant un peu, tout de même), on peut se démasquer soi même une fois pour toute et se lancer enfin dans ce qu'il faut faire, car "cela est possible" !
Mais le sulfureux boche est en fait un peu transhumain. Dans quel sens?
En gros il est un anthropologue et parle de l'hominisation et du rôle des humanismes dans cette hominisation vue comme la domestication, l'apprivoisement des hommes. Il se trouve que l'humanisme "classique" a atteint ses limites, et se trouve soumis au cynisme moderne, il doit se renouveler. Comment ? Et bien par la technique ! Considérée comme seconde et bestiale par la culture classique, la technique est ce qui manque à l'humanisme qui se fait détruire par elle (les techniques d'information et de communication le ruine). Et puis on en vient à une allusion, que je ne sais si on peut l'attribuer à S. et qui serait que les chercheurs et les techniciens remplacent maintenant les prêtres et les producteurs.
Plus généralement, on en vient au changement de point de vue qui se fait jour au sujet de l'hominisation: de l'homme sauvage à domestiquer, on passe à l'espèce dans son ensemble à forger avec la technique. Au passage, au prix d'une petite ambiguïté voulue, on fait allusion à un eugénisme qui fit se révolter les bien pensants allemands des années 2000. Pourtant, comme tout penseur du possible, S. en un aussi du nécessaire et de ce qui est déjà accepté: sans descendance, les "enfants du national socialisme" sont à la fois les parents des enfants éprouvettes aux embryons triés, et aussi les derniers représentants (la polémique avec Habermas le montra bien ) de l'humanisme traditionnel, celui dont S. annonce la mort.
La contrôle de la "vie nue" (zoe) thème foucaldien (le biopolitique) et bien sur Heideggerien dans son sens sombre fait écho à ce nouvel humanisme de "la sélection" libérale ou libertaire, qui pour permettre le souci de garder le droit de faire naitre qui on veut d'où on veut garantit que le résultat sera de bonne qualité. Mais on peut parler aussi de la chirurgie esthétique et du droit à faire des études supérieures, comme si la sélection s'imposait à la mesure de la liberté de faire ce qui la rend nécessaire et aussi de ce qui lui permet de décider. En possession de son miroir, l'homme sait où il va.
Cette histoire d'apprivoisement par la culture fait penser à Depardieu et à sa rédemption par le théâtre: l'homme brutal finalement sous contrôle... L'est il vraiment ? En tout cas sa révolte animale contre un monde qu'il déteste est un peu une défaite de la respectabilité culturelle moderne, qui ne s'identifie plus à la civilisation en fait, et on en a parlé, le monde occidental se clive.
Clivage qui n'est pas seulement celui des revenus comme le voulut et le vécut longtemps (jusqu'à l'embourgeoisement socialiste final) l'humanisme socialiste "éclairé", mais aussi celui des victimes de la mondialisation maintenant isolés et uberisés, et dont les sondages montrent qu'ils auraient perdu le lien social et la confiance globale en autrui, cela étant mesuré "scientifiquement"(2). Utilisateurs des nouvelles techniques y compris celles de l'internet porteur du complotisme, mais aussi victimes de leur remplacement par des robots, les pauvres gens se tourneraient donc, à rebours des thèses sur les rond points fraternels et la "common decency", vers la ... xénophobie.
La confiance selon Daniel Cohen
La confiance à priori c'est celle qu'on mesure (c'est ça la science, des questions) envers la personne qu'on rencontre dans la rue, envers son beau frère (le clivage est dans les familles), envers bien sur les immigrés (la "phobie migratoire").
On mesure aussi autre chose, étonnamment: que les pauvres de droite préfèrent les baisses d'impôts et les référendums à l'assistance sociale et à la proportionnelle: le manque de confiance sans doute.
Je dirais "le vrai" : vivre avec l'évidence de la nullité d'un monde censé être efficient, et devoir côtoyer ses supporters cyniques, avec aussi les migrants, tout aussi cyniques car attachés à leur culture défaillante et à leurs allocations, voilà qui devrait inspirer confiance...
On commentera les explications données par Daniel Cohen lui même (2) et qui montrent la nature du problème, je veux dire l'affreux et dégoutant cynisme d'un autre a priori, celui de celui qui porte le nom de famille de Cohen, pardon d'être complotiste, qui considère la xénophobie (assimilé immédiatement, écoutez parler le scientifique détaché de ses affects, tu parles) comme la marque de la perte de confiance en autrui (sa parole s'égare sur ce point, ah que l'oralité est signifiante, souvent).
"on y trouve du nationalisme, de la xénophobie, ce que l'on comprend par le rapport blessé à autrui".
Pour se démarquer de la critique, le prudent économiste séduit par les sondages comportementaux, et qui bien sur roule pour la confiance macroniste avec toute la vapeur qui porte sa carrière encore en devenir, parle de l'échec des politiques économiques courantes à l'égard des réprouvés. Relan du socialisme qu'il si longtemps considéré nécessaire (il est à Jean Jaures, et conseilla Martine Aubry) ? On peut imaginer autre chose: la nécessité de cet échec et la consommation de la détestation de ce peuple maudit, que l'on peut maintenant insulter et éborgner sans prendre de gants, merci Macron. Cynisme ? Et bien oui.
Au passage un monstrueux contre sens, au sujet de l'ère des masses qui succéda à l'ère des classes, selon Arendt, les drames des années 30 étant dus à l'isolation des individus, les partis "de masse" communistes et nazis n'ayant pas pu (malgré la forte injection de lien social qu'ils permirent tout de même) inverser la tendance de la méfiance. Arendt avait raison ? Et bien pas de cette manière: les gilets jaunes ne constituent pas de parti, bref choucroute. Ils réinstaurèrent par contre sur les ronds points tous les liens sociaux qu'ils purent les pauvres: mais cela ne compte pas.
On rigolera de la mention de l'homophobie au sujet de la confiance interpersonnelle, la peur de se faire faire un enfant dans le dos, sans doute, à rééduquer. Ca c'est du kunisme.
Le cynisme et les sphères
Car S. c'est aussi le cynisme moderne, qu'il qualifie comme une "indifférence" généralisée, il faut le dire, assez bien vue. Que voulez vous "démasquer" dans cela? Car le cynisme s'est démocratisé: tout député de second rang, tout épicier l'est autant que Machiavel lui même... Il n'y a plus de contradiction et tout est possible "simultanément" (en même temps).
S. théorise 4 choses nouvelles: l'internet, le terrorisme, le politiquement correct et les migrants. Sur les 4 sujets sensibles se déploie les relations entre domination politique et mensonge... On ne saurait mieux dire, surtout de la part d'un macronista allemand vivant en France (pour lui le pays ou les ingénieurs ont triomphé dese théologiens) et assimilant Macron aux lumières etc etc.
S. est aussi le théoricien des "sphères" de l'hominisation, les ouvertures au monde se faisant derrière une couveuse sphérique qui protège à la fois de l'intériorité passive et de l'horreur de l'environnement extérieur. La description de la ruine de l'humanisme totalisant se faisant grâce aux bulles de l'écume, ce à quoi nous sommes maintenant réduit, inexorablement. Une pensée champagne. Une pensée des "formes" aussi, en plus de la classique considération des concepts et des chiffres.
Au passage il y a des échelles: la ville, le capitalisme et la terre avec au delà de chaque sphère, un "environnement". Sauf pour la station spatiale. Dans le vide, il faut mettre l'environnement à l'intérieur. Ah la belle pensée ! On se retrouve à remettre en cause la dualité nature culture.
Tout Slot...
S. fut violemment critique de l'accueil des migrants par Merkel, au nom de la protection nécessaire. Il a une vision de l'Europe non impériale MAIS... Tout en attribuant à l'Europe une volonté de partage non impérialiste à cette dimension (grande), il reste un post nationaliste à l'Allemande, comme on dit. On verra (3) où le redit, et en phase avec le fédéralisme de Giscard d'Estaing, nettement décrit: une fédération d'états membres sans fédération des citoyens, les états nations subsistant, MAIS avec un traitement européen des grands sujets. Ce refus affirmé de la fédération dite "intégrale" est net. Est il vraiment partagé ?
S. nous parle aussi de la colère, le thymos des grecs, à la fois colère sacrée du guerrier et ressentiment ou désir de domination. Moteur de l'histoire, et oublié de Freud qui ne voyait que libido, ou de Marx, qui ne voyait que pauvreté, elle serait ce qui perturbe, et qui doit se canaliser: dans des caisses d'épargne, comme le christianisme ou le communisme qui accumulent les colères pour les solder lors du jugement dernier ou de la révolution prolétarienne.
Voilà qui est bien en ligne avec la domestication: les caisses d'épargne de la colère ne fonctionnent plus et donc ça fuse de partout. Pour Nietzsche, il y a un équivalent: la vitalité devient défaillante. Une autre saillie, assez bien vue est celle de l'âge des batards, qui attendent tous une bonne nouvelle, car le patriarcat n'a plus court: chacun gère directement son rapport à Dieu.
Max Scheler
L'ouverture au monde, ce qui distingue l'homme de l'animal, vient de Max Scheler, objet de la thèse de Jean Paul II. Il s'agit de ce qui libère de la "vie", du "milieu", et qui donc lui permet d'avoir un univers.
S. reprends tout cela sauf que l'esprit ainsi advenu a été "produit" (et non pas crée par Dieu). C'est toute la question donc. Les anthropotechniques nous dispensent de la nécessité de nous adapter à l'environnement.
Heidegger
S. est intervenu dans le colloque Heidegger, avec une mystérieuse et profonde description de la modernité vécue par le jeune H... (5). On aurait un jeune catholique exposé au rien du XXème siècle
Et puis au sujet du "mal du pays" que la judenshaft ne serait pas capable d'éprouver, il met en avant le "l'an prochain à Jerusalem" qui l'invente en premier lieu: cela rejoint la position de Finkielkraut lors du colloque et qui était que les seuls vrais Heideggeriens étaient aujourd'hui les juifs, bien sur.
(1) https://archipel.uqam.ca/759/1/M10158.pdf
(2) Cohen etc l'origine du populisme https://www.youtube.com/watch?v=yh2gCcDWOOE
(3) Post sommet européen avec Giscard d'Estaing et Slot https://www.youtube.com/watch?v=dB7gSpxcWPA
(4) https://journals.openedition.org/gc/4651
(5) Conférence sur Heidegger: http://www.ekouter.net/la-politique-de-heidegger-avec-peter-sloterdijk-pour-la-regle-du-jeu-3038
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Les théologies
La Théologie ou science des mythes, d'aprés Platon, est une science exacte dans la mesure où elle nous décrit un réel, Dieu incontournable et raisonnable bien sur tu parles, en nous en faisant un portrait d'abord acceptable, ensuite à révérer par conséquent, et c'était le but.
Au passage se situe, et particulièrement dans le domaine théologique, la notion de "niveau de discours" ou de "type de signification", bref ce qu'on doit penser ou poser au préalable du type de discours qu'on mène. Car il s'agit après tout de parler de quelquechose qui n'existe pas et on doit faire semblant de faire croire qu'on le considère réel. Ce type de culot devrait s'accompagner de périphrases incessantes et il faut donc pour les éviter se "situer" comme on dit. Bon, le moyen âge reconnaissait 4 types de sens aux écritures (on va droit au but):
- le sens littéral: ce qui est dit point final. La neige est blanche. Ce qui a lieu.
- le sens allégorique: ce qu'on croit. L'imagé, l'invisible certain, le rêve.
- le sens moral ou tropologique: ce qu'on doit faire. Le nécessaire, l'obligatoire.
- le sens anagogique: ce qu'on peut espérer, le plus subtil, le plus tordu, le plus séduisant.
C'est de Lubac qui mentionna que l'herméneutique chrétienne est inversée en ce que le christ n'ayant rien écrit, contrairement à Mahomet ou Mani, tous les écrits avant ou après lui à son propos mènent à lui... Pas mal non? Le christ ou l'apothéose grecque du verbe !
Il faut savoir que Luhter lui même remettait en question cette quadripartition et ne retenait que le littéral et le tropologique.
C'est bien Urs von Balthazar (ah le beau nom!) qui remit en vigueur avec enthousiasme les 4 sens en théologie: l'historique des écritures, le kérygmatique (la révélation), l'essentiel moral, et l'eschatologique. Toute théologie navigue entre toutes ces approches, et cela fait du théologique le domaine d'expression le plus riche, le plus ambigu et le plus complexe de tous. Quelle poésie peut passer ainsi de l'évocation nécessaire de la fin du monde à ce qui explique le sourire donné à un mendiant ?
Partie donc passionnante et essentielle du savoir, elle a bien sur de multiples formes et on a lu, souffé (1). On a là une description d'un problème théologique particulier, le caractère sacrificiel de la mort du Christ, sujet hautement intéressant par ailleurs, qui montre la nature de cet art magnifique, tout d'intelligence, de culot et d'indépendance d'esprit. L' auteur de la théorie est un maitre, un monstre, un très habile homme. Ce dont il parle est parfaitement clair, et parfaitement distinct de tout ce qu'on peut lire ou comprendre de la religion chrétienne dans le tout venant. Serait il un martien ? Serait il un dissident ? Oui et non sans doute. En tous cas ce dont il parle apparait à mon catholicisme traditionnel et familial, répudié assez tôt, comme absolument nouveau et constitue une sorte de découverte, même si finalement, le coup soit raté, on verra pourquoi. L'intelligence ne fait pas tout et les mauvaises habitudes se reprennent vite, elles servent de prix à payer pour des lumières qui ne peuvent pas rayonner trop longtemps, c'est sans doute l'explication.
Le péché
On commence par une splendide définition du péché, analysé comme distingué entre péché contre Dieu et péché contre les hommes, la seule chose intéressante étant bien sur le péché contre Dieu, l'autre n'étant que tripotage de gamins dans l'ombre des confessionnaux, tripotage spirituel cela va sans dire, sachant que le vrai (dont je ne fus jamais victime, je tiens à le dire) n'est qu'un phénomène de même nature. Cette distinction essentielle est au coeur de ce qui fait aujourd'hui de la belle théologie un art oublié, au même titre que la peinture de patte de poulet: Dieu étant mort pour la modernité, son absence est doublée: non seulement invisible, ce dont les gens s'étaient dans un premier temps assez plaint, le sens même, la signification, la présence de la chose a aujourd'hui en plus disparu et cela de manière complète. Qui se soucie du fait qu'on puisse "offenser" un être qui non seulement n'existe pas, mais n'a en fait jamais existé au point d'être absolument privé de toute espèce de possibilité d'être offensé. Dieu n'existe pas au point qu'on ignore absolument jusqu'à la possibilité même qu'il puisse avoir les affects qu'on accorde aux personnes. Dieu n'est plus humain, du tout.
Et bien cela, qui s'appelle l'incroyance, l'incrédulité, EST le péché et c'est ce qui fonde toute la question de la rédemption, du rachat, du salut, du pardon, fondement du christianisme et de l'énergie qu'il a manifesté au cours des siècles. C'est ce qu'explique le texte en question, et de manière détaillée. Tout cela est ainsi et donc, absolument et complètement hors d'atteinte cognitivement pour la modernité présente.
La caractéristique de cette ignorance est précisément la distinction entre les deux péchés: exclusivement orienté vers la souffrance des petits chtis mineurs obligés de marner dans leur mines avant même l'âge de raison, le reproche qu'on se fait d'avoir laissé le capitalisme faire cette horreur là suffit à nous remplir d'une angoisse absolument différente de celle qu'on évoquait plus haut.
La perception de cette différence d'appréciation entre les époques ou entre les états du monde me remplit d'une surprise et d'un émerveillement extraordinaire: le jour et la nuit !
Ce qu'il en reste
D'abord pour les chrétiens d'aujourd'hui et y compris l'auteur du texte sans doute, la question de Dieu ne se pose pas, il existe bien sur et tout semble bien se passer. A part que nous sommes à l'époque moderne et que les significations sont les même partout: même pour les croyants d'aujourd'hui, Dieu n'ESTPAS. Qui des chrétiens se reproche son incrédulité, sinon sous la forme d'une faiblesse passagère, semblable à l'oubli de bien trier ses ordures, péché contre la planète ? Hanté par la damnation éternelle ce qui est un état pire que toutes les morts et toutes les maladies, le croyant d'hier se maudissait de ne pas croire et implorait Dieu en pleurant de lui donner la force de vraiment espérer et croire en lui. Le salut était plus que vital: une angoisse, un souci. Du moins chez ceux, et ils étaient encore assez nombreux, qui éprouvaient vraiment cela. Les autres s'en foutaient, bien sur et ils étaient très nombreux. Mais tout le social de leurs époques, toutes les représentations, tous les soucis de l'organisation et du gouvernement des hommes tournaient autour du problème.
Dégénéré chez les pauvres et les idiots dont la peur était celle des démons, elles se transmutait en peur de bien pire au sommet de la hiérarchies des savoirs et des aspirations: l'incrédule devenait non humain, incapable de vivre et d'aimer et aussi d'être aimé par Dieu, c'est à dire par le monde, par le destin et par les autres humains. Tout l'édifice de ce qui fait tenir les individus, les sociétés et le monde lui même tenait à ces conceptions. Un seul point fixe, une seule réalité symbolique et symbolisée: le divin, vers lequel tout se tournait. L'objet, l'objectif, n'était pas le social, l'humain mais bien Dieu en tant que tel. Tout le reste, le social, l'humain n'était qu'à la traine, secondaire et à plaindre, voire à punir; en tout cas souffrant bien sur, et par sa faute, et voué à la ruine s'il oubliait son devoir. L'exact contraire du grand renversement Nietzschéen dont on ne finit pas de célébrer la victoire...
Toute description des religions et du religieux qui se situe hors de cette passion, de cette angoisse n'est qu'un anachronisme ou une mécompréhension sinistre. Tout ce qui reste, autour des réflexes, des sentiments sous terrains et inavoués des expressions publiques cachées et réexprimées de toutes les manières possibles ressort encore de cela et l'objet G est donc bien toujours là en fait, sous la forme formelle de cette chose qui motiva avec les grandes religions du passé bien des créativités. Toujours là? Certes, mais sa présence mise en scène sous la forme de la grande vision chrétienne a totalement disparu.
Au point que la soufflante et brillantissime tentative d'explication du génial théologien anti sacrificiel tombe à l'eau: en voulant distraire de la vision aujourd'hui générale du péché et qui ne ressort du sort des chtis miséreux, il se met dangereusement (et génialement) à l'écart: en voulant rendre compréhensible ce qui ne l'est pas, ce qui ne peut pas l'être, il se détruit lui même. Un peu ce que je fais, dans mes suicides intellectuels extrémistes: l'incompréhensible est toujours rejeté et d'autant plus violemment qu'il est en plus inacceptable. Un peu ce qui est arrivé au Christ lui même, d'ailleurs, et me voilà parti dans un fantasme bien baroque.
En plus, le but de tout le texte est d'exprimer et de rendre possible une théologie chrétienne non sacrificielle! Tout ça pour ça ! Autant dire que le pauvre monsieur va se faire déchirer en morceaux et bouffer vivant à la Girard de la meilleure des manières. Alors que tout l'occident n'en finit pas de terminer son christianisme avec l'image de la pauvre victime morte pour nous, ce qui justifie bien sur l'aide aux migrants, lui rappeler tranquillement qu'on en a rien à foutre des pauvres et que notre angoisse religieuse ne peut en rien être apaisée par des actions humanitaires, exact équivalent des pharisaïsmes dénoncés "à l'époque", inutiles et d'ailleurs impossibles solutions à ce qui n'ESTPAS un problème technique (trier ses ordures ou faire du tourisme humanitaire) est un suicide.
D'où toute la fin du texte, remplie de l'incompréhensible salmigondis pseudo chrétien imbouffable dont l'objet est de noyer un poisson découvert tout de même brièvement, tout palpitant hors de son océan avant ce qui l'attend.
Revenons au péché: l'incrédulité empêche Dieu d'accomplir son projet historique envers l'humanité (l'être libre crée à son image etc), il est de plus "originel" (une sorte d'allusion est faite à cette théorisation là) et donc interprète la malédiction envers l'humain, dont celui ci doit être sauvé. Le salut c'est ça, merci de la définition...
A partir de là, la rédemption, le rachat mené par Dieu de son peuple perdu est assez logique en fait. On passera sur l'interprétation du rachat auprès de Satan avec comme prix le fils bien aimé lynché à mort, mais l'idée est là et il faut des prodiges d'habileté oratoire pour s'orienter dans le dédale. Deux mille ans de délires variés, toutes les créations littéraires, tous les rêves fous, tous les illuminés sont à la peine sur le sujet...
Un point assez fort, qu'il faut noter c'est la trinité: le Christ EST Dieu, et donc c'est bien Dieu qui est sur la croix. Ce simple rappel en fait assez moderne (quoique Luther insistait déjà là dessus) devrait suffire, et le théologien retort nous ressort Nicée: Arius avait tort de séparer avec horreur Dieu et son fils (Dieu ne pouvant pas souffrir, bien sur), cela fait justice du sacrifice. Quel Dieu serait assez crétin pour se sacrifier lui même à lui même ?
Victime de cette conception absurde qui a soulevé le coeur et la raison de tous les athées depuis des siècles, l'église catholique et le christianisme se devait soit de nous prouver que cela fonctionnait (ils nous ont prouvé le contraire) soit changer de conception, c'est l'effort du théologien, mais hélas c'est TROP TARD.
On se termine pourtant par une théologie splendide, qui évoque clairement le caractère humain de Jésus: il a lui même la foi, et représente ainsi la foi que devrait avoir l'incroyant qu'il vient sauver: une foi courageuse pour le moins et qui va jusqu'au bout. En cela il est bien plus "fort" qu'Adam lui même et ne trahit pas, lui. De quoi avoir foi en lui, en fait en SA foi. Le noeud coulant de cette réthorique est admirable, je vous l'avais dit, et même tout à fait géniale.
Pour conclure, il faut dire que la rhétorique antisacrificielle, frappée ici de la modernité, du bon sens et de l'habileté ne peut que susciter l'approbation voire l'enthousiasme, face à, présent dans le même ouvrage, un soutien ouvert et théorisé envers les multiples expressions "positives" du sacrifice qu'on a pu inventer (2) . Le "don" de Mauss en est une forme par exemple, mais Levi Strauss n'est pas en reste: une même structure (...) derrière tout cela: l'échange sacrificiel est constitutif de signification symbolique.
On notera ici qu'une explication de cet ordre est très technique, et en fait scientiste: un mécanisme (il y a en fait plusieurs, un par auteur) est systématiquement exposé en détails. Quand on parle de la théologie comme d'une mythologie, on peut dire qu'il y en a d'autres... Point d'attachement à ce qu'EST le symbolique, simplement le détail de ses rouages, régi par une immanence d'origine indéterminée, mais qui n'en est pas moins rigoureuse. Quand de plus on vous structuralise les échanges entre un dieu et un homme structuralisés, alors là l'affect humain disparait totalement: la grandiose compréhension toute de science "humaine", quoi. Le ridicule de cette abstraction sans nuances ni précautions de langage est patent.
Girard avec sa belle théorie avait le mérite d'être grandiose: tout en faisant de ce qu'il décrit l'essence du signifiant (l'invention du sacrifice invente le langage avec le symbolisme) il met en oeuvre les vraies passions humaines, toutes en férocité et au combien. Cela le rend humain (du moins c'est mon point de vue). Au passage, il est frappant de voir les contresens que les gens font de Girard, qui confondent les deux dénonciations: celle de la foule déchainée et celle du remède au déchainement, de natures opposées et complémentaires et qui ne sont identifiées que dans un second temps. Qui a dit que Girard est complexe ?
En tout cas, une chose est sure, malgré tout: en bon moderne, Girard a oublié Dieu et n'en fait qu'un épiphénomène. A ce titre, et à ce titre là seulement, il peut être considéré insuffisant, ou critiquable. Et puis il y a le Girard vieillissant qui reconnait une utilité au sacrifice, tout comme le monde entier finalement, ou presque. Le mitigé raisonnable d'ailleurs va même jusqu'à tout neutraliser et accepter simultanément au nom du mystère nécessaire la totalité des interprétations au titre de la diversité du monde. La chose s'éloigne dans le temps comme une voile au loin, ne laissant que le vaisseau commun, l'objet G disponible de tous les jours, dont la fadeur est extrême et le mépris à son égard, voir le dégout, voir la haine, grandissant.
Les théologiens allemands
La thèse sur Luther examinée récemment (3), for riche, aborde aussi des théologiens modernes, aux souffles conséquents, tous allemands aux jeunesses hitlériennes à la grande époque (comme un pape récent) et il faut le dire doté de visions et de discours tout à fait profonds, et qui font honneur à leur science. Le point important est que ces théologies font partie des élaborations menées quand à la définition du destin et de l'histoire de l'homme: des positions anthropologiques, dérivées des conceptions chrétiennes.
Tout commença avec l'"humanitas" stoïcien, élaboration autour d'une notion respectable de l'humain. Mais il y avait aussi la "nature commune" aux grecs et aux barbares, reconnue par les sophistes. De toutes part, donc on cherche alors en fait à produire une définition de l'homme, sous Dieu. La science de Dieu devient science de l'homme...
L'homme, l'anthropos de l'anthropologie, est défini étymologiquement par Socrate comme celui qui contemple ce qu'il voit:
"C’est donc avec raison qu’on a tiré le nom d’homme de cette faculté qui lui appartient exclusivement entre tous les animaux, de savoir contempler ce qu’il voit, ἀναθρῶν ἃ ὅπωπε." (Cratyle).
A partir de là...
Pannenberg
Pannenberg fait de la christologie une anthropologie et fixe un destin à l'homme. Pas mal. On y parle de la connaissance "naturelle" que l'homme a de Dieu et donc de la théologie "naturelle" qui en découlerait, naturellement bien sur. Le destin humain est de vivre AVEC Dieu et tout découle de cela, dignité, respect et morale. L'éloignement de Dieu, englobant le péché traditionnel est donc la "misère", "aliénation". Nous y voilà de ce qui concerne la modernité, donc. De fait, c'est bien la disparition progressive de la notion de péché originel par refus moderne de se voir imputer une faute non commise personnellement qui est remarquée et théorisée. Par contre, dés l'origine, le péché est bien "éloignement" de Dieu, causé par une puissance à l'intérieur de l'homme ou bien par l'homme lui même en responsabilité.
Personnellement, cette disparition d'une caractéristique anthropologique fondamentale, de nature mythologique, par ailleurs, me semble ressortir de la disparition du divin, tout simplement: si tout ce que l'homme a à se reprocher, c'est de ne pas être gentil avec ses semblables, et bien c'est qu'il n'a vraiment pas besoin de Dieu. Marque de l'affaiblissement humanitaire, et donc de l'abandon de la défense de sa propre famille ou tribu au profilt d'impératifs religieux dévoyés, cette religion là mérite vraiment d'être abandonnée...
Moltmann
Moltmann est l'auteur du "Dieu Crucifié". Théologien écolo et féministe ultra moderne, pasteur Luthérien, il porte l'espérance, et décrit la gloire de Dieu et celle de l'homme en Dieu. Tout un programme. L'Espérance c'est bien sur Ernst Bloch (le principe espérance). Et puis le relationnel dans la lignée de Martin Buber ("Le Je et le Tu").
La création est arbitraire et gratuite de la part de Dieu et il faut s'en réjouir, et l'homme est sacerdotal, sommet de la création, en fait imago mundi plutôt que imago dei, même s'il doit être le lieutenant de Dieu sur terre. Plus exactement on se retrouve avec les deux degrés de l'identité humaine semblable à Dieu par nature, mais perdant par le péché la fameuse image sous la forme de la similitude seulement. Moltmann reste luthérien strict et considère l'image comme inaltérable, ce qui permet au péché d'être total sans problèmes, compatible avec le maintien de l'image. Par contre, le péché originel étant un mythe, il n'y a de péché que d'action et il y a une victime et un coupable. Il se déclare critique de la culpabilité collective des théologies de la croix.
Ainsi il faudrait ajouter à la faute première le meurtre d'Abel.
Rahner
Karl Rahner est un catholique, il gère un tournant "anthropocentrique" de la théologie en identifiant trinité immanente et trinité révélée (pas mal la synthèse non?). Il pense une connaissance "transcendantale" de Dieu qui se manifeste en silence: une sorte de mysticisme jésuite, donc.
L'expression "transcendantal" se rapproche d'"essentiel" (une notion hégélienne parait il ), et caractérise ce qui est la possibilité pour l'homme d'approcher Dieu. Le transcendantal détermine l'existence sans en assurer les conditions d'existence, l'humain au delà de la culture et de l'histoire. Le contact de tout homme avec Dieu a lieu, donc, au moins au niveau transcendantal.
Idée assez "jésuite" (rationnelle et convainquante, mais basée sur un présupposé soigneusement recouvert de fumée), cette capacité réalisatrice et donc réalisante est typique de cette génération de théologiens DEJA convaincu par Dieu et qui pensent qu'une simple présentation convaincra les crétins convaincus du contraire par la génération précédente, sans doute trop "tue l'amour". C'est bien sur hélas trop tard, et l'objet G leur a échappé, à force de vouloir le faire réel. Pardon de la sortie.
En étant moins sévère, l'idée est tout de même peu ou prou celle d'une base anthropologique au contact religieux intelligible, chose dont on est en fait d'accord sur le principe, et dont les manifestations non conscientes sont légion. Vouloir la récupérer au bénéfice d'une religion construite, bien réfléchie aux grandes époques, quand c'était, pardon de la position, "facile" est de bonne guerre, c'est tout l'enjeu de la "connaissance transcendantale" de Dieu de Rahner.
Par contre bien sur vouloir passer du transcendantal au transcendant et hop, est évidemment une manip. Au passage, l'identification de l'accés au transcendantal et de l'humanité, de la liberté et de la responsabilité et bien vu auss: l'accés au divin c'est l'accés à l'humanité tout simplement, autre grande thèse. Est ce la justification par la bande de l'objet G ?
Le débat est d'importance et se trouve piégeux car destructeur de la focalisation et péché suprême (l'incroyance, on se doit de le rappeller). On le résoudra en disant que bien sur toutes ces notions de liberté etc ne peuvent qu'émerger d'une réflexion sur ce qu'il peut bien être laissé d'autonomie au contemplateur effrayé de la nature globale. L'être primordial l'est et le reste, l'humanité n'est qu'une construction.
Au sujet de la liberté, justement, Rahner l'exprime comme limitée (bien sur, on connait le thème) à la contemplation transcendantale du Dieu infini. Se limiter à l'infini est plaisant, et frappe l'esprit: encore une habileté, en fait.
Une autre conception saillante est la distinction radicale entre Homme et Dieu, le rapport entre les deux étant d'autonomie et de dépendance. Merveilleuse conception (tu parles !) contradictoire bien sur et typique encore d'un sentiment vécu qu'on veut communiquer, car il n'y a que le personnel, l'intérieur que l'on peut oser livrer comme vrai et faux à la fois. Une sorte de périphrase...
La distinction radicale entre homme et dieu pose problème toutefois, car après tout, Jésus le fils de Dieu est bien un homme comme quoi la distinction n'est pas si radicale. Que l'on puisse faire fi de la promesse de tous se retrouver dans une communauté divine devenu dieux tous et tous différents me parait un peu saumatre: la nouvelle théologie ne tient pas les promesses de l'ancienne...
Pour en rajouter une couche, on pense l'inversion de la relation de culpabilité: victime, le monde s'en prend à Dieu; pour conserver la l'homme comme menacé par la faute, Rahner introduit la liberté.
Il pense aussi un péché "originel" non transmissible et sous une forme "analogique": il est originaire de la liberté et de l'humanité et se présente comme un refus de l'autocommunication de Dieu.
Bon, tout cela se ressemble et semble un afadissement, causé par une évolution de l'homme perçu comme moderne et en fait devenu indifférent à la menace de la damnation, qui avait donc du bon, du moins de ce point de vue.
Barth
Protestant et suisse, Barth introduit après la guerre de 14 une théologie "dialectique" qui réforme la théologie "naturelle" d'Aquin. C'est la théologie de la parole de Dieu, par opposition à l'intellectualisme médiéval trop raisonneur. Barth introduit ainsi un renouveau d'une pensée de Dieu comme absolument tranthéscendant: on en revient donc aux fondamentaux...
On en vient alors à sa fameuse "interprétation" de l'épitre aux Romains, celle ou saint Paul parle du salut, justement.
On y trouve le fameux "le chritianisme n'est pas une éthique", bien senti, et qui porte (à mon avis, c'est ma grande découverte) l'essentiel de la prédication luthérienne: le refus des oeuvres va jusqu'au refus de la sanctification du prochain, qu'on peut assimiler à l'éros. Quelle meilleure dénonciation du vatican impie: le pape aimerait donc tous les hommes, les grands comme le petits ? (Celle là aussi, elle est bonne). Le concept de prochain devient alors "tropologiquement" devient alors l'amour dans l'homme de ce qu'il n'est pas en fait: porteur du Christ. Belle inversion, et beau sens, tropologique, justement, à donner aux écritures.
Il faut mentionner bien sur la querelle "analogia entis" (Pzrywara) contre "analogia fideis" (Barth). En gros, Pzrywara veut associer philosophie et théologie au point de faire de celle-ci une métaphysique, voir LA métaphysique. Barth est très violemment opposé à cela.
Bien sur l'épitre aux Romains, c'est le grand truc de Calvin et de la, parlons en, prédestination. Est elle incrite dans la lettre de Paul?
On commencera par distinguer tradition "réformée" (Calvin) et tradition luthérienne et donc "prédestination" à "justfication par la foi".
La prédestination de Calvin est double (à la damnation ET au salut):
Nous appelons Predestination le conseil éternel de Dieu, par lequel il a déterminé
ce qu’il vouloit faire d’un chascun homme. Car il ne les crée pas tous en pareille con-
dition, mais ordonne les uns à vie éternelle, les autres à éternelle damnation. Ainsi
selon la fin à laquelle est créé l’homme, nous disons qu’il est prédestiné à mort ou
à vie. (Calvin 1541 : 62)Pour savoir si on est élu, et bien c'est quand on vit l'expérience de l'appel, et Calvin met l'accent sur le salut plus que la damnation...
C'est 10-13 de Rm 9 qui justifie la doctrine de la prédestination, d'après Calvin. Dieu choisit entre Jacob et Esau sans considérer leurs mérites. Et puis il y a Rm 9, 17 qui parle du pharaon, suscité pour permettre à Dieu de montrer sa gloire.
L'interprétation de Barth est géniale: le ET remplace le OU : nous sommes SIMULTANEMENT prédestinés à la damnation et au salut. Ainsi, c'est plutôt le concept d'élection qu'il faut considérer, et avec la mise en présence du Christ. C'est le salut pour tous et pour toutes, en fait !
Balthazar
Balthazar est un lascar brillant à la vie compliquée; il remit en vigueur le débat sur l'apocatastase, dont il faut parler. Condamnée avec les anabaptistes par la confession d'Augsburg, la doctrine du retour de tout dans son état d'origine à la fin des temps, dont on déduit un coupable possible salut universel quoiqu'il arrive a continuer à séduire et à être pensée. Tu parles: c'est aujourd'hui l'opinion commune, la notion de culpabilité n'étant appliquée qu'aux homophobes, et encore, il ne sont pas humains. Une pensée moderne donc. Balthazar exprime la question sous la forme de l'évocation d'un enfer qui serait "vide", ce qui un théologoumène bien tentant. On est là, du point de vue théologique, dans une sorte de cul de sac, car prendre position sur la question c'est en quelquesorte se substituer au jugement divin et la connaissance certaine a des limites, Dieu jouant pour la théologie le rôle de la chose en soi chez les Kantiens (qu'est ce qu'on rigole).
Balthazar est par ailleurs un monstre de productivité polygraphe, par ailleurs musicien.
La fin de l'église
Alors que s'achève sous nos yeux, et cela complètement, le pouvoir immense du christianisme institutionnel qui sut résister à toutes les réformes, à toutes les mystiques et à tout le reste, sa mort ne venant que d'un désintérêt patent qui s'accentue au fil des pédophiles, des homosexuels partouzards du vatican et de la volonté de faire venir les africains en europe qui pour faire la messe, il nous faut des prêtres, qui pour violer nos femmes, c'est interdit aux blancs; alors que tout cela s'achève, il faut bien le dire peu après avoir abattu (parait-il) l'impie communisme, et que d'ailleurs le protestantisme n'est pas mieux loti en terme d'intérêt que le catholicisme, malgré tous ses avantages, et bien il nous reste toute cette magnifique culture dont les humbles enfants de coeur, dont votre serviteur, ne peut, sans les comprendre vraiment, médiocrité oblige, que sonner les clochettes.
(1) https://books.openedition.org/pusl/9939
(2) https://books.openedition.org/pusl/9906
(3) http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2019/08/20/les-lutheriens-6171008.html
(4) https://www.nrt.be/docs/articles/1986/108-6/349-La+Lettre+aux+Romains+de+K.+Barth+et+les+quatre+sens+de+l%27%C3%89criture.pdf
(5) la fameuse épitre aux Romains: https://www.aelf.org/bible/Rm/9
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Les néo libéraux
Universellement conspués par tout ce que la connerie et les préjugés peuvent avoir de plus gluant, de plus sous cultivé et de plus stupide, les néo libéraux gagnent à être connus: ils ont raison car démoniaquement constitués par la paranoïa gauchiste mais pas que, ils sont très nombreux et divers, et on doit en parler. (3).
Taguieff les défend, et cela vaut la peine de le noter: le lyncheur des lyncheurs, on ne se lasse pas de le féliciter et la dénonciation de la connerie, tout comme la connerie, existe, et cela est bel et bien. Au passage il faut lire le très stimulant (5) à l'origine de ce raid. Qui plus est, le très intéressant thinkerview de la très belle fille de Bernard vaut le coup d'oeil (10).
Allons droit au but: les libéraux sont des philosophes, et dés la moitié du XIXème siècle, on passe à la politique et on y reste, c'est toute l'histoire. Sont néos ceux qui en déduisent comment faire face à la catastrophe qui vient, mais elle n'adviendra vraiment qu'au XXème siècle. On les soupçonne d'être des méchants et de vouloir abolir la démocratie sans doute pour mieux la défendre contre bien pire, pourtant je n'ai personnellement rien à reprocher à ceux qui veulent fusiller dans des stades les tenants du communisme, les principes prophylaxiques salvateurs et prudents du bon sens se devant d'être toujours vrais. Voilà ça c'est fait.
La vraie question est ailleurs et tient à l'histoire des idées et à l'histoire des différentes conceptions politiques et sociales du rôle de l'état dans la conduite de l'économie, le "néo" étant essentiellement celui qui conçoit l'Etat comme un acteur, à un degré ou à un autre. Cela fait du monde.
Social libéral
On commencera donc par ce qui a tenu lieu de "gauche" dans le monde anglo saxons, Woodrow Wilson et Meynard Keynes étant bien sur des néo-libéraux, sous la forme "social libérale". Il ne s'agit bien sur pas d'une conversion du socialisme au libéralisme, mais bien de l'inverse, le libéralisme s'ouvrant à des formes d'interventionnisme, pour la bonne cause sociale bien sur.
Au passage, on a alors là une forme de technocratisme, la technique économique étant au service d'une philosophie du fait économique, et le Blairisme ou 3ème voie contemporaine en Grande Bretagne s'en inspire.
En fait on à l'origine de tout cela Mill, son utilitarisme et son parti "libéral" de 1839 (les Whigs).
Et puis il y a la "Fabian Society", le club de centre gauche (le premier des "think tank") à l'origine du Labour Britannique, le coeur et le noyau du travaillisme, c'est à dire du socialisme anglo saxon, disons anglais, les américains s'étant arrêtés en gros à ce qu'ils appellent "liberalism", c'est à dire précisément le "libéralisme social".
La "London School of Economics" fut une université fondée la Fabian Society...
Le Mont Pélerin
La société du Mont Pélerin, fondée en 1947 par Hayek, son élève Friedman, Popper et Von Mises, et aussi Allais, en tout 8 prix Nobel, dommage que le nom adopté ne se termina pas par "berg", est une assemblée complotiste crypto juive ayant vocation à détruire le monde. Elle est de fait, par son anti keynesianisme fondateur, le centre du "néo libéralisme" honni.
Y discutèrent des gens assez différents, depuis les théoriciens "autrichiens" (Mises, Hayek), leurs élèves monétaristes de Chicago (Friedman) et les ordo libéraux allemands (Röpke, qui quitta l'allemagne en 33). C'est toute l'histoire, mon libéralisme est "riche".
Les manchesteriens
On appelle école de Manchester, les libéraux "classiques", en gros Ricardo, les opposants aux Corn Laws, qui instaurèrent le libre échange en 1846. Disons que ce sont les partisans du "laissez faire". L'appellation est contestée et se trouve instaurée à postériori, dans les débats du XXème siècle.
Lippmann
Il faut mentionner le colloque Walter Lippmann de 1938 à Paris, qui discuta de l'opportunité de remplacer l'expression "libéralisme" par "néo-libéralisme". Fondateur en fait. Rueff, Hayek y participent.
Walter Lippmann avec Dewey et Wallas est un réformateur du libéralisme, corrompu par sa version gauchiste. Issu pourtant de la Fabian Society, il est ainsi contre Rousseau et la volonté générale qu'il nie, absolument.
Mais il est d'abord contre les manchesteriens.
L'histoire du libéralisme
Mais il faut revenir encore en arrière. D'abord le libéralisme, comme doctrine politique est issu d'une tradition qui voulait précisément séparer radicalement politique et économie: c'est bien cela le "laissez faire" !
Simplement cette tradition est soumise au "dilemne de Burke" qui concerne le choix d'intervenir, justement, pour se défendre contre les despotismes, externes ou internes. Burke, comme critique de la révolution française considérait la question d'intervenir pour restaurer la monarchie, à moins que la mutation française ne soit déjà trop achevée...
C'est le paradoxe libéral, à la source de toutes les discussions et débat multiples dont pas mal d'assez pourris, sur la nature circonstanciée du libéralisme en général. En gros quelles sont les limites du "laisser faire" dans les deux domaines, économiques et politiques et/ou les deux.
Lippmann dans "The Good Society" ("la Cité libre"), élabore: il y a deux sortes de conception de la loi: comme liste de commandements, comme listes de relations entre les individus et les choses. Cette conception toute libérale de la loi est de plus relationnelle: l'individu se trouve toujours lié, au point de n'être qu'en société et l'homme n'est donc pas, absolument pas Robinson...
Et pourtant et là hiatus, cette loi il l'a critique quand elle est liste de choses justes à découvrir, le juge étant une sorte de scientifique du moral, à la recherche de ce qu'il "faut". Cela c'est précisément la loi "naturelle" des libéraux classiques que Lippmann rejette: il s'agit d'un ordre social a priori, alors que c'est à la raison de fixer la justesse des relations, et cela est sa position, c'est à la raison que d'améliorer les lois selon l'état de la société.
On a alors ici tout les entremêlements possibles des conceptions variées concernant cet épineux sujet. En particulier, la dénonciation de la loi "naturelle", qui se rattache à l'autorité royale pour Lord Coke, par opposition à la loi "artificielle" calculée par la raison. On voit bien la double opposition: la nature est tyrannique, si on la conçoit comme telle, ou doit être recherchée car naturellement bonne si on y croit... Ce débat et cette "structure" du débat en politique est une structure inépuisable, irrésolue et insolvable, un régal.
Et puis il y a le commandement, qui pourrait être imposé par la raison, nouveau souverain, ou la volonté générale tout simplement. Et bien Lippmann est contre tout cela.
Au passage, on dira que le débat du libéralisme, basé sur la conception de la loi et la nature de son autorité est aussi ou en plus, la question de l'étendue de son application, le débat sur l'excès ou l'insuffisance de lois étant une sorte de définition de ce qu'on appelle le libéralisme, c'est parait il ce que disait Foucault.
La sortie du laisser faire
Cette question de l'abandon du "laisser faire" est centrale, car on considère après la guerre de 14 que le collectivisme (de gauche ou de droite) se trouve issu de son échec avec la massification de la société et l'introduction de la question sociale. Le doux libéralisme de Smith basé sur la sympathie se trouve alors remplacé dans les descriptions par l'égoïsme des intérêts individuels tout puissants. C'est précisément cette question qui agite Lippmann, qui veut donc refonder le libéralisme et le modifier, d'où le néo.
Comme quoi, bien des paradoxes dont on se nourrit dans son histoire intellectuelle, et celui là en était un, et bien a une histoire, et une objectivation. Pour celui là, c'est Lippmann qui en parle.
C'est d'ailleurs un article de Keynes de 1931 ("la fin du laisser faire")...
Lord Coke
L'inventeur de la fameuse boisson, non je rigole, fut le jurisconsulte qui fit torturer les conspirateurs des poudres et équarrir le pauvre Fawkes, dont la fine moustache décore nos masques "anonymous". Il s'opposa au roi Jacques 1er sur la puissance des lois: au dessus du roi, ou émanation de celui ci. Son opposition à Jacques et aussi à son âme damnée, Buckingham, lui valut retraite. Au passage il exprime une conception libérale de la loi qui conduisit l'Angleterre un peu plus tard à devenir la première démocratie moderne. Nous on avait Louis XIV...
Par contre, et c'est là toute la saveur de la chose, le culte du laisser faire contrevient aux principes de Lord Coke: une sorte de nature deviendrait elle souveraine ? Non ! (4)
Les lois sont donc issues de l'expérience des faits et de la raison. On en vient alors aux institutions et au delà du dilemme de Burke, de s'organiser pour intervenir en tout (il n'y a plus la frontière entre loi et anarchie du monde du laisser faire) mais ne pas trop intervenir.
On en vient alors aux régimes parlementaires ou présidentiels, avec un parlement qui dirige et arrange la négociation entre les intérêts ou bien qui contrôle et évalue les politiques. Lippmann a conscience et peur des régimes pseudo démocratiques où le peuple se substitue aux souverains autoritaires et où la loi devient commandement. Il est bien sur plus "présidentiel" et en cela fut lu et estimé par De Gaulle lui même, lecteur de philosophie politique !
Ah le beau principe que celui de Jefferson qui ne voulait donner de privilèges à personne ! Lippmann s'oppose à une loi qui ne cesse de donner des privilèges à tout le monde... Et puis Wilson: je ne veux pas d'un gouvernement qui s'occupe de moi, je veux un gouvernement juste.
On retrouve alors l'idée libérale essentielle, qui base ses principes sur les relations entre les humains, au contraire des cultes autoritaires de droite et de gauche, fascinés par la technique du commandement.
Darwinisme
Se pose au sujet de tout ça la question darwinisme, ou fausse conception nazie de la survie du plus apte, conçue comme nécessaire et donc à appliquer. Plus exactement, ce darwinisme là se transforme en quelque chose de différent, et qui serait l'injonction à s'adapter, sous peine de... sans doute.
Au fait, ce darwinisme de la race "la mieux adaptée" est évidemment une connerie sans nom, le vrai darwinisme se devant d'être neutre et de laisser prospérer les races supérieurement vicieuses, par exemple les juives...
Mais d'abord il y a Spencer, membre de l'anti corn law, et évolutionniste Benthamien. Sa conception de l'évolution qu'il généralise au social, d'où le "darwinisme social" , est d'abord particulière.
D'abord il est précurseur, 4 ans avant Darwin, il explique les changements de l'univers comme soumis à une loi universelle d'évolution qui concerne tout, y compris le biologique. Spencer n'est pas un scientifique, mais un philosophe, il préfère "survie du plus apte" à "sélection naturelle" qui suppose une finalité... C'est d'ailleurs bien bien ce qu'on lui reproche... "survival of the fittest" étant (évidemment) une injonction nazie.
On expliquera d'abord, ce qui est à la source de toutes les interprétations variées que "évolution" suppose une entité fixe, dont l'être est complet, et qui "évolue" c'est à dire qui se modifie progressivement. Par opposition, on la distingue alors de l'épi (epi=au dessus) génèse qui conçoit l'ajout de -nouveaux- états, organes sur ce qui est crée.
Bien sur une "nature" soumise au principe d'évolution reste entière et directrice et peut imposer ses lois, qui consistent précisément au "laissez faire" qui se voudrait contre les lois humaines au nom du libéralisme... L'éternelle opposition, donc.
Qui plus, est Darwin lui même était un scientifique, ennemi des controverses, et qui n'utilisait pas le mot "évolution". Spencer lui n'était pas scientifique et ne concevait que des grands principes qu'il jugeait valides au delà de la simple "théorie" darwinienne, pour lui provisoire. Une double erreur dans le jeu de mot "darwinisme social" attribué à Spencer, donc: Spencer n'est pas darwinien, et surtout pas scientiste.
Et puis ce "fittest" n'est pas non plus le plus blond, ou le plus cruel: il est plutôt le plus habile ou le plus susceptible de s'allier par sympathie avec ses semblables pour mieux organiser diversité et cohérence: un fittest libéral, en quelque sorte. Téléologique par contre, et orienté vers un progrès immanent. Il n'en reste pas moins ainsi qu'il fut critiqué, et par Bergson et par Dewey et par tout le monde.
En particulier, il fut descendu en flèche par les pragmatistes, les américains (Dewey bien sur) qui ne voient de significations qu'issues des actions rendues possibles par la pensée... Rien de surplombant ne peut exister, donc, et c'est la leçon de Darwin, il n'y a que des interactions et bien sur pas de communauté.
Il faut parler de Wallas, le maitre fabien de Lippmann, auteur de la "Grande Société" (1914). C'est lui qui met en avant la rupture entre l'évolution humaine et sociale et l'évolution biologique. L'humain se trouve inadapté !
Plus exactement, on a un évolutionnisme qui rompt avec l'adaptation harmonieuse et graduelle de Spencer: on a rupture, émergence et surtout l'homme se doit de créer et de décider. En fait on débat et on a plusieurs possibilités: soit adapter l'homme au nouvel environnement, en l'éduquant et/ou en le sélectionnant, soit adapter la société aux facultés humaines (tentant, non?).
Mais là encore, on se retrouve dans les terribles réflexions, celles là dans le monde anglo saxon, qui ont précédé la deuxième guerre mondiale, sur fond, non pas de la "montée des fascismes", mais de la "crise de la démocratie".
Le biopolitique
Il faut évidemment évoquer le thème branché, origine Foucault, qui désigne tout ce qui intéresse le politique dans le médical, le biologique, l'humain charnel. Au final, on aboutit à la volonté bourgeoise de contrôler le corps des humains et donc d'imposer une loi à la nature. Ce concept libertaire en vogue dans les années 60 s'oppose à la volonté de décrire le bourgeois néo capitaliste devenu chantre du laissez faire et de l'abandon des pauvres lépreux dans leur extinction désirée... Faudrait savoir et depuis le célèbre sado maso, tout s'est inversé, même l'inversion. On a ainsi le bourgeois gaulliste cul serré des années 60 qui est devenu partouzeur et inverti, adepte de l'achat d'enfant à rebours de la common decency.
L'opinion publique
Revenons à Lippmann. Il publie le "public fantôme", qui explique que l'individu omniscient source de la volonté générale n'existe pas et qu'il est au contraire ignorant de son environnement mondialisé. On fit de Lippmann un technocrate, un défenseur des experts, il est en fait un libéral radical, mais c'est tout le débat.
Latour en parle très bien et ce que Lippmann veut dire est bien dérangeant pour tout le monde:
"Tout ce maquis de faux problèmes est nettoyé d’un seul coup si l’on voit que la société n’est pas le nom donné à une chose réelle mais le nom donné à tous les ajustements des hommes et de leurs affaires."
Tout comme l'amour, la société n'existe pas.
C'est bien cela dont on parle...
Disons que Lippmann veut un gouvernement fort, pour diriger des masses incultes; il est, avec ses maitres fabiens, une sorte de socialiste, donc...
Le débat Lippmann Dewey
C'est le grand thème d'un livre ultra connu publié par Carey en 1989... Dewey répond au "public fantôme" par le "public et ses problèmes". C'est le débat Dewey Lippmann.
Il est d'abord un débat entre deux visions de la démocratie, l'une (Lippmann) comme gouvernement des experts, l'autre (Dewey) comme expérimentation collective et participative. Le conflit entre néo libéralisme et pragmatisme.
Le débat anima les années 1925. On en parle dans la préface de Latour à la réédition du livre de Lippmann (7) et dans une réponse à celle ci, bien argumentée (9). On y parle de Bernays, le neveu de Freud et manipulateur en chef, chargé lui aussi (avec Lippmann) de la propagande lors de l'entrée en guerre des US en 17. Stiegler en a assez parlé.
Un élément important est la reconnaissance de la personne "morale" des corporations: cela fut fait en 1839.
Bon, Dewey est moins "pessimiste" que Lippmann et pense possible de revenir à une notion de la société jeffersonnienne en proposant une conception morale de la communication entre communautés formée de toute association défendant la liberté de ses membres (et pas seulement la communauté agricole du temps de Jefferson), cela jusqu'à former une grande communauté. "Tant que la Grande Société ne sera pas convertie en une Grande Communauté, le Public restera éclipsé". On a ainsi une pensée d'une sorte de volonté générale pragmatique, fondant au moins en principe l'idée de la solidarité des membres de la "société"...
Lippmann dans "Public Opinion" décrit l'opinion comme fondamentalement en déphasage avec les événements: il est une sorte de Platonicien décrivant la caverne: l'humain est d'abord en retard et ne produit que des fictions, c'est l'industrie du spectacle qui règne. Cela remet en cause la démocratie, de fait: les représentations du citoyen ne sont pas en adéquation avec le monde réel. Cela depuis la "Grande Société", qui a remis en cause le modèle traditionnel de la démocratie des petites communautés de Jefferson.
Et puis il y a la finance
Il n'empêche qu'il y a toujours le théorique et celui ici identifie les camps en présence. Le néo libéralisme que l'on décrit ici à partir de Spencer dont l'évolutionnisme serait (cela reste à confirmer) voisin de ce qui donne naissance à l'organisation moderne, compagnon pervers de la financiarisation du capitalisme... Bref, de quoi disserter. Au passage un autre couple maudit, et belle idée, est celui de l'état libéral qui renonce aux valeurs, confiées aux entreprises en charge de gérer les citoyens...
Inutile de dire ici que comme d'habitude, on ne peut qu'être effaré devant la totale vacuité des discours d'égalité communistanistes qui forment le fond du ressentiment sentimental des crétins abrutis influencés par cette saloperie qu'on appelle la gauche. Comment comprendre autrement l'extrême supériorité des cultures qui produisirent des intellectuels de ce calibre ? Heureusement que la sagesse française n'a jamais cessé malgré l'agitation médiatique finalement superficielle, efféminée et "de façade" (comme disent les anglais) de cette gauche là, de produire des réflexions ou des perceptions "à la hauteur" . Rueff et De Gaulle, vingt ans pour faire tout le siècle... Et il y a encore de braises, au moins dans l'esprit de quelques désespérés.
On cloturera par des réflexions sur l'écologisme et le néo libéralisme. Barbara suggère que les néo libéraux (pour elle, Macron est la quintessence à l'état pur du néo-lib, c'est dire) vont essayer de récupérer les écolos mais échoueront à cause de la contradiction entre mondialisation productiviste et destruction de la planète. On pourrait dire que c'est le management (les stieglers n'ont pas capté le truc) qui enrôle le souci de la planète pour mieux enrégimenter les trieurs d'ordures et les pro-bio obsédés de leur santé pour une meilleur performance... Ou bien que c'est bien la preuve que Macron, en fait un socialiste décroissant, organise avec la ruine de son pays le zéro industrie, faible croissance et haut chômage propice aux travaux agricoles à faible productivité et bas salaires.
Bien sur aucune mention des nations nécessaires, la gauche n'a vraiment rien compris et les ex tenants de l'internationale communiste se désespèreny de voir la mondialisation néo libérale... Que cela se passe autrefois au profit de la russie, aujourd'hui de la chine ne stimule pas leur riche pensée.
On se souviendra de l'admirable conceptualisation de la fille de son père et là il faut retenir l'expression "réthorique de la promesse" mise en oeuvre par les scientifiques à temps plein pour chercher des fonds et réduits donc par le libéralisme à annoncer n'importe quoi pour vivre. On retiendra aussi sa définition de la philosophie, manière particulière de penser inventée par les grecs. Bref, une femme intelligente, merci à elle pour le ride.
P.S. Un autre interview de Stiegler, tout aussi intéressant (11).
(1) https://laviedesidees.fr/L-imperialisme-liberal.html
(2) Le site des théories libérales: https://www.catallaxia.org/wiki/Accueil
(3) le délire anti néo libéral : http://ac.matra.free.fr/FB/ultraantiliberalisme.htm
(4) https://www.cairn.info/revue-cahiers-d-economie-politique-2005-1-page-79.htm
(5) la femme de Stiegler ? https://lvsl.fr/le-neoliberalisme-est-imbibe-de-categories-darwiniennes-entretien-avec-barbara-stiegler
(5.1) http://www.philosophicalenquiries.com/numero6Stiegler.pdf
(6) Spencer philosophe préféré de Still, inventeur de l'osthéopathie https://approche-tissulaire.fr/origine.html
(7) http://www.bruno-latour.fr/sites/default/files/111-LIPMANNpdf.pdf
(8) http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/14544/HERMES_2001_31_63.pdf;jsessionid=23764BBB0A7811BD0678F86AF75AFE9E?sequence=1
(9) https://corpus.ulaval.ca/jspui/bitstream/20.500.11794/24077/1/29631.pdf
(10) https://www.thinkerview.com/barbara-stiegler-sadapter-a-une-societe-malade/
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Tout Schubert
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Les bourgeois
A l'occasion des interprétations diverses émises au sujet des "gilets jaunes", on voit bien qu'on finit par s'en prendre aux "bourgeois", et que le vieux thème romantique qui marqua tant notre histoire dans tous les domaines semble revenir en cour...
Qu'est ce que ce "bourgeois"? C'est d'après une définition un peu abrupte et un peu intellectuelle, un être qui a un patrimoine et un discours, le discours étant celui qui protège son patrimoine qui ne peut être acquis et conservé que si on se soumet au système de pensée qui produit le discours... Le noeud formé entre les deux nécessités qui se soutiennent l'une l'autre fait l'objet. Ferait l'objet...
Bien sur l'adéquation entre discours auto légitimant et situation de richesse dans les sociétés est tellement évidente et universelle qu'on ne voit pas bien comment toute position dans la société pourrait y échapper. Aurait-on là l'argument de l'universel appliqué, consistant à appliquer à la partie qu'on déteste du monde, un jugement universel, donc toujours vrai ? Un ciblage, la direction de la flèche n'étant qu'un choix particulier... Mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade.
La définition ne tient donc pas et il faut bien donner une réalité supplémentaire à ce qu'on continue à qualifier de "bourgeois" et qui a, c'est une évidence, une réalité, le tout étant de savoir laquelle.
D'abord, il faut bien décrire ce qu'on a vu "soi". Issu d'un milieu de petits commerçants, je suis marqué par deux choses, le mépris simultané des pauvres et des riches. Le propre des classes moyennes, et ce que je sais des vrais bourgeois, je veux dire des riches, et qu'il est marqué par l'exact même sentiment, le mépris de la haute étant universel, seul le sultan de Bruneil pouvant y échapper, et encore, sa haine de la reine d'Angleterre... Elle même, qui peut elle haïr au dessus d'elle ? Cette question n'est pas bien intéressante en fait, disons qu'on va la reporter à plus tard et établir que la position sociale est toujours -intermédiaire- et que c'est la gestion de cet intermédiaire qui fera les choses à regarder.
Naturellement cet intermédiaire se massifie, se regroupe et se généralise. La France, marquée par la destruction brutale d'un ordre ancien inventa une sorte de bourgeoisie particulière qui s'appropria ou intériorisa une conception d'être le peuple. Pour se protéger des accusations infamantes dans les moments dangereux, sans doute, mais aussi par reconnaissance identitaire de ses origines. Le bourgeois est dans son bourg, et a quitté le rural, mais il en vient, il s'en souvient et s'en sert, et il en vit: le marché noir de la guerre a joué un rôle là dedans, on fit son jardin, on trafiqua le jarret de cochon.
Emergé sociologiquement de la destruction de la ruralité dans la deuxième partie du siècle précédent, le bourgeois fut aussi celui qui s'y rattacha nostalgiquement, construisant un merveilleux consensus, qui conserva un art de vivre réel, et envié en bien des endroits. Le bourgeois français se construisit ainsi en liaison avec ses origines rurales et s'encra ainsi dans le peuple, ce qui fit la société cohésive française, ce qui fit ce qu'on appelle la "République", ce qui succéda avec succès à l'époque d'avant, et qui fit entrer la France dans le monde moderne avec les autres.
Simultanément se créa une classe, justifiant ainsi ce qu'on s'obstine à appeler la "question" sociale, d'ouvriers et d'employés au service de l'industrie. Flux qu'une théorie de la fin du monde voulut faire un nouveau peuple, nouveau monde, nouvel homme: le prolétariat victorieux qui continue d'habiter le fond veule, ignorant et barbare de quelques intellectuels perdus plus ou moins cultivés, plus ou moins psychopathes...
L'organisation de ce peuple là dura cinquante ans, et rêva très fort à une révolution mondiale, rêve qui fut nourri par des aspirations réelles à un progrès matériel qui paraissait d'autant moins inaccessible qu'il se manifestait effectivement. Mais le rêve s'effondra: le scientisme triomphant passa de l'autre coté, et on compris que la raison à l'oeuvre derrière le grand espoir était bidon, mensongère et ne fonctionnait pas. Le peuple jeta le jouet, exclusivement manipulé depuis par les psychopathes cités.
Par contre, le système dit "industriel" lui fonctionnait et avec succès, mesuré par l'accroissement des richesses produites. En perpétuel renouvellement, sans trop de garde fous, il arrivait toujours à trouver mieux et se développa au delà du possible, profitant d'une civilisation universaliséee qui recouvrit tout. Même les examens traditionnels chinois pratiqués depuis des lustres se déguisèrent en MBA...
Mais par peur des syndicats, peur d'une autre guerre, dans l'intervalle, on donna l'argent. Au point d'en donner trop. Au point de faire système et de compromettre l'enrichissement officiel de ceux qui savaient y faire et qui donc, comme de juste firent sécession et nous y serions: le riche, celui qui a les moyens de continuer à s'enrichir, se mettrait à vouloir quitter le peuple, et ainsi à se satelliser hors des nations pour imposer au monde un capitalisme hors sol impitoyable et individualisé. Notons que cette belle évolution abondamment décrite sous le nom de "capitalisme néo libéral" par les intellectuels français n'est hors sol qu'en Europe. Dans ses manifestations chinoises et américaines, il est strictement patriotique, bizarrement. Comme si on dénonçait des élites ciblées... Il est frappant de voir l'arrière ban d'une gauche intellectuelle qui vota Hollande par peur du fascisme se plaindre en gémissant à la mort de ce qu'incarne effectivement le dauphin du dernier espoir: corruption et fédéralisme hors sol.
Mais avant, il y eut l'expansion infinie de la caste des fonctionnaires. On peut lui assimiler tout ce qui vit d'assistance depuis les emplois aidés et tout ce que la régionalisation démagogique produisit de fonctionnaires mal payés mais travaillant peu et pour toujours. Les "je suis titulaire" des chevaliers du fiel le montre bien: un réflexe et un mode de vie, au moins aussi cynique que celui des pires des bourgeois. Bien sur, on trouve là dedans toutes les belles motivations qui s'excusent ainsi de leur prélèvement aujourd'hui exagéré et qu'il faudrait réduire à tout prix. Inutile de dire qu'ils n'en sont pas d'accord: ils lutteront jusqu'au bout.
Il ne faut pas oublier le reste, bien sur. C'est la sociologie des gilets jaunes (1). Aides soignants, routiers, employés temporaires, tous ceux qui rament pour survivre sans qu'on leur donne vraiment rien. Ils jouent le jeu de la vie, sans statut et sans protection particulière, comme des "parasites", c'est à dire dépendant de la prospérité générale, avec la différence, et c'est là tout le problème, qu'ils souffrent les premiers quand la société s'appauvrit, ce qui arrive en ce moment. Ces gens aspirent à la bourgeoisie et ne se passionnent ni pour la culture ni pour les modes de vie sophistiqués ou authentiques: ils font ce qu'ils peuvent. Des petits bourgeois, nationalistes en plus: ils sont besoin d'un pays fort pour les protéger. Des protos fascistes, d'où leur solitude.
On parlera rapidement de l'immigration, pour l'instant invisible sauf dans les fantasmes des futurs remplacés, un oeil ayant pu s'ouvrir chez les cons et les veaux avec le 20% de prénoms musulmans décernés en 2017. Elle n'a pas ou peu de bourgeoisie, et se constitue en "peuple" pour les bourgeois. Appelées "classes populaires", les populations arrivées récemment d'Afrique n'en finissent pas de se constituer en représentant d'un peuple nouveau qui ne s'assimile bien sur plus du tout, (même pas au sens antillais), ni bien sur ne s'intègre à rien, les usages, modes de vie, cultures et religions étant et restant radicalement différents et diversifiés, l'harmonie entre noirs et maghrébins étant bien sur totale. La petite bourgeoisie immigrée qu'on distingue mal des classes supérieures algériennes ou sub sahariennes qui abandonnent leurs pays trop misérables avec l'aide au développement qu'ils ont prélevé en prédateurs ordinaires, aide à l'éducation comprise bien sur, se manifeste encore peu. Elle ne s'intéresse encore pas du tout à la politique, ne vote ni ne se fait élire. Elle permet juste au hiérarques blancs des départements où elle est presque majoritaire de se déshonorer en leur construisant des mosquées salafistes.
On ne sait pas bien ou situer le bourgeois dans cette belle histoire, le sort de 1% qui ont tout l'argent n'étant pourtant pas le leur. Alors ? Y aurait il des valets de la noblesse qui nous trahiraient pour capter les quelques miettes qui restent ?
Et bien ils sont divers eux aussi, et sont présents comme couches supérieures de tous les modes de vie décrits. Comme bavards et pensants ils produisent bien sur des discours et sans doute des discours de "légitimation" mais dans tous les domaines où ils sont présents, c'est à dire partout. Cela s'appelle l'espace public et la compétition est intense.
On pourrait parler des passionnés de l'écologie, terme générique que j'associerai à ce qui -explicitement- est décrit comme la dernière source de valeurs positives à consommer dans notre monde sans foi: la sauvegarde de la planète, disons du résultat objectif de l'expansion démographique chinoise et de sa tyrannie productiviste, bien sur hors contrôle, ce sont nos valeurs que de manifester contre sans les accuser directement. Cette stupidité totale doublée d'une absence complète de bon sens ou même de souci des chiffres, des sciences ou de tout ce que la technique moderne peut apporter à la conduite des politiques publiques, conduit à investir dans le ruineux ou l'inutile pour précipiter à une "transition" qui est en fait un suicide organisé délibéré sur fond de haine du progrès et de, vous ne rêvez pas, de la croissance économique elle même, car on déteste sa propre prospérité.
Mis sur le devant de la scène par un politicien de droite tout content de remercier la gauche d'avoir voté pour lui, le monstre infernal changea la constitution pour une précaution principielle absurde et stérilisante puis généralisa la corruption municipale à coup d'éoliennes histoire de défigurer les paysages pour mieux produire de l'énergie couteuse bien plus polluante que le nucléaire qu'on abandonna à son sort. Une bourgeoise écologiste sorti des écoles d'ingénieurs pour déclarer non conforme à la sécurité tout ce qui était nucléaire histoire d'en augmenter le cout et donc la défaveur, bien joué, émergea : le culte de la procédure bureaucratique tatillonne élevée au rang de technique modernisatrice.
Pendant ce temps, leurs mères se jetèrent sur le bio, certifié en Espagne par l'effrayante corruption qui ruine le pays de la prochaine interdiction de la corrida chaque fois que des socialistes y sont au pouvoir. Bio pour tout même pour les ... (je me reprends). Bref pour rien. De quoi et c'est en cours, ruiner l'agriculture du premier pays agricole d'Europe, dont les paysans se suicident étouffés par impôts, règlement imbéciles et mépris haineux des tenants de la nature sauvage. Que tout ce qui compte pour écologue soit maudit. On est loin des fils de bourgeois en communautés pour partouzer à l'ombre de leur chèvres...
On pourrait parler de ceux qui suivent les médias, qui transmettent dans la suite de l'esprit Canal+, une vision harmonieuse de l'actualité branchée, celle qui fit fureur dans les anciennes heureuses années de la "libération" des télévisions. Cette course à l'esprit branché sympa qui séduisit tout le monde par sa légèreté heureuse bat toujours son plein, même si l'esprit en question n'a plus que celui de Cyril Hanouna, exploité pour cela sans vergogne par le politique actuel, c'est à dire détruit définitivement... Bien sur sous contrôle par les socialistes, le fameux esprit canal avait pu se démarquer des discours officiels (consacrés à la gauche triomphante) pour réaliser le discours officieux (celui de la gauche libérale). Il célèbre aujourd'hui l'esprit tout court. Si on peut appeler ça un esprit.
En tout cas, la légèreté en question reste celle du temps, très française en fait, et on ne s'en défait pas comme ça. On pourrait la qualifier de "bourgeoise" car elle qualifie bien un esprit "friqué" explicitement superficiel, en gros celui de la "connasse" personnage féminin égoïste et branché explicitement agressif et égocentrique mais pourtant drôle car assumant l'artificiel de ses positions et la prédation qui l'accompagne. Une sorte de bourgeois qui ne ferait pas semblant, justement. C'est cela qui rend drôle le personnage de De Funes dans la "folie des grandeurs" : l'honnêteté de l'affirmation de ses travers.
Mais ce cynisme est aussi celui du pouvoir pur. Il peut être sec, et c'est le "venez me chercher" de Macron au début de l'affaire Benalla... Là on ne fait pas semblant, mais on n'est pas drôle pour autant.
On en vient alors aux deux bourgeoisies, celle qui règne et celle qui la soutient. La première est très riche et très financée et joue le contrôle sans vergogne d'un pays perdu qui ne comprends pas ce qui lui arrive. La seconde est la dupe de la première. Encore toute heureuse d'avoir repris le contrôle d'un libéralisme qu'on lui avait ravi à la faveur de l'élection précédente, elle est d'abord bien pensante, et traumatisée par ce qu'elle ne comprend pas et à quoi elle s'attache à s'adapter à toute force: le monde moderne, sa bêtise, sa cruauté, son inculture.
Traumatisme: c'est le fond de l'affaire. Assimilé par un gauchisme séduit par le très vicieux mitterand à un pétainisme qu'elle avait abandonné par force, la droite française pourtant modernisée s'est faite basculer de manière inattendue, quoiqu'on en dise. Ringardisée avec joie et extrême méchanceté (comment se relever de la haine affichée du "peuple" pour Danielle Gilbert?) elle se prit de centrisme et après force défaites sanglantes, assumée pourtant par le traitre qu'elle punit par en dessous, elle se résolut à la non réforme pour ne pas fâcher. Cela conduisit à l'inaction, à une dernière tentative pour faire un peu et la crise aidant (si l'on peut dire) à la défaite absolue, celle qui nomma Macron pour le malheur de tout le monde. Les deux forces se rejoignirent: la bourgeoisie fut réunifiée et donc constituée.
Pourtant, il y eut brièvement la manifestation d'une force qui bien qu'aujourd'hui disparue de l'affirmation publique, subsiste misérablement dans les trous à rats de la détestation furieuse et de la haine absolue: les 6 millions de gaullistes qui votèrent à une primaire de la droite pour un candidat qui parla de la France pour la dernière fois. Bourgeois de province convaincu par le discours de l'autonomie des entreprises libérés d'impôts qui ne seraient plus nécessaires du fait de la baisse drastique d'une dépense publique devenue folle, bourgeois modernistes conscient de l'infernale afaiblissement d'une société en déclin paralysée par la connerie gauchiste et écologiste, bourgeois racialistes conscient de la folie de la tolérance à l'invasion de l'Europe par une afrique misérable et islamisée.
Ces bourgeois là sont perdus et haineux. Contents de voir ravagé le Fouquets de ce corrompu de Sarkozy, content de voir Macron chier dans son froc devant les black blocks, content de voir l'armée enfin en scène, prête à intervenir, il suffira de la convaincre quand ça chiera vraiment. Bourgeoisie fasciste, car il n'y a plus que ça, en tout cas, elle n'interviendra pas pour sauver ce qu'elle méprise et déteste autant que les misérables qui s'essayent à défier Macron. Cette bourgeoisie là, elle pourrait bien s'allier aux pauvres, et provoquer vraiment, cela en est la condition nécessaire et suffisante, ce qui fit le titre d'un livre commis par le gamin taré et corrompu qui joue à diriger la France: REVOLUTION !
A tous les centristes, socialistes , écologistes et macronistes que je hais pour avoir détruit et continuer de détruire mon pays: allez vous faire foutre !
(1) https://www.institutmontaigne.org/blog/les-gilets-jaunes-la-partie-emergee-de-la-crise-sociale-francaise
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Les fonctions (Quatre)
Au hasard du web, on peut trouver de la vraie, de la bonne pédagogie. On a vu (1) et on en est très content.
D'abord pas de flatMap, un "bind" qui compose, non pas deux bêtes fonctions, mais, et c'est là toute la question, deux embranchements de cette sorte:
On a ici en fait une fonction avec un "traitement d'erreur". Pour les composer, on va faire:
J'adore cette représentation, qui illustre très bien comment le flatMap ou "bind monadique" rassemble tous les flots d'erreurs et permet de composer en fait simplement les blocs de lego...
Que cela fasse de la composition monadique une sorte de monoïdisation de la composition de programmes porteurs d'effets, et donc, que si ces effets sont de même type donc "endo", on aie des monoïdes dans la catégorie des endofoncteurs, et bien cela est tout à fait naturel et évidemment compréhensible.
Bravo à l'orateur !
Le monoïde
Au passage, il fait très bien comprendre ce qu'est le fameux "monoïde", abstraction ultime ou première abstraction, c'est selon. On a fait exprès ici de ne pas commencer par ça.
En gros, c'est un truc qu'on peut additionner. A partir de là, on en abstrait la sommation indéfinie, qui permet alors au concept de transcender l'infini. Et oui.
Anéfé, toute addition de PLUSIEURS instances d'un monoïde se confronte à la répétition, et donc à l'accumulation indéfinie d'une même chose (une addition). D'où la nécessité de la contrôler programmatiquement:
--------
totalisateur = 0
for(pour) chaque "i" dans l'intervalle 0..N , N exclu, faire la chose suivante:
additionne totalisateur et l'élément i et remplace totalisateur par le résultat
---------
Ce contrôle répétitif, esclavagiste, est l'archétype de l'horreur impérative non abstraite.
On a ici la projection, ou plutôt l'incessante répétition rituelle de l'horreur du for, dont l'abstraction se nomme "fold":
(fold 0 add) est la -fonction- qui somme TOUS les éléments monoïdaux d'une séquence indéfinie de ceux ci, en partant de zéro.
Elle est la sommation monoïdale: un objet calculatoiresque, un animal vivant, un esprit à invoquer pour faire le boulot, une arme libératrice.
Dans les exposés pédagogiques courants, on se focalise sur la programmation en style fonctionnel de la chose. Cela est bien sur une erreur totale: la vraie compréhension de la chose est que l'implémentation véritable EST la boucle for impérative, parangon de ce que font les pauvres programmeurs impérativés toute la journée...
La révélation doit être immédiate: FP for ever...
Et puis on peut avancer encore.
En effet, les fameuses "lois" du monoïdes que l'on s'empresse d'asséner stupidement n'ont évidemment aucun intérêt "en soi". Elles ne sont que des propriétés additionnelles qui peuvent être utilisées ou pas.
Par exemple, le cas donné par notre brillant pédagogue des logs de la journée dont on veut la synthèse hebdomadaire. Faut il vraiment tout additionner tous les jours pour synthétiser le week end un monstre multi gigabité ?
Alors qu'"évidemment", on peut synthétiser tous les jours et du fait d'une propriété intéressante, l'associativité de cette addition là, n'additionner une fois par semaine QUE les synthèses, de bien plus petites tailles.
Au passage, on comprend avec ce cas là, EN PLUS, le véritable intérêt de cette histoire de monoïde, et mieux comment s'en servir utilement. On a ici deux types de monoïdes dont on peut sommer les éléments associativement. En projetant l'un sur l'autre, c'est ça l'idée, mettre en correspondance avec le bon monoïde; on optimise...
SOLID
On se doit d'évoquer les grands principes de l'orienté objet, dont se gargarisent les pédants pour mieux nous enfumer...
Le mot est SOLID, formé des lettres des initiales de "bons" principes.
- S(olid) ingle responsability: "only one reason to change" or "do only one thing well".
Evidemment une fonction peut faire ça
- sol(I)d nterface segregation: "one interface per function" or "one function per interface".
A function is an interface, isnt'it ?
- s(O)lid : pen Closed principle: "only change a class to fix a bug". Open to extension Closed for change.
Bien sur, cela suppose l'héritage. En fait non.
- so(L)id : Liskov "substitution principle" : "dont change what your parent dont". "be a good son"
En fait la contravariance appliquées à des fonctions ferait la chose...
- solid(D): Dependency Inversion. The holywood principle: dont call us, we call you.
Les patterns fonctionnels
Le pédagogue présente aussi la célèbre mise en correspondance des fameux patterns orientés objets et des patterns fonctionnels équivalents: la partie droite n'est composée que des mots "fonction", tous les patterns OO n'étant que des resucées variées de la bonne idée qui consiste à considérer un programme (une fonction) comme une donnée, parangon depuis toujours de l'idée qui est la bonne et qui fut occultée cinquante ans.
L'imam caché est là. Ca va être la fin du monde.
Les renversements de tendance
Au sujet de la fin du monde, maintenant passée (...), il convient de faire remarquer, que comme on l'a vu, appliquer le pattern "interpreter" pour calculer à run-time un programme qu'on va exécuter à la fin revient à faire deux choses opposées: se mettre à la place du compilateur pour construire un programme à sa place, et aussi s'en affranchir pour manipuler les structures calculatoires qu'il se charge d'optimiser ordinairement... Comme les temps changent.
Et puis bien sur il y a l'inversion de pratique qui mène de l'idée d'objet (association entre la donnée et le comportement) et son inverse strict (la séparation absolue des données et des fonctions). Ces passages à 90 degrés qui ponctuent le passage du temps sont fascinants.
(1) la très pédagogique présentation: https://vimeo.com/113588389
(2) Une sorte de somme http://gorodinski.com/blog/2013/09/18/oop-patterns-from-a-functional-perspective/
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Les turcos mongols
Les mongols turcidés et apparentés sont nombreux et se succèdent. La question est donc de savoir s'ils sont turcs, mongols ou autres. Et puis, il y a les Tokhariens.
Les Tokhariens
Des celtes, ou du moins des squelettes et momies (blondes) de type européens dans le Xinjang... Des indo européens qui ont disparu 1000 ans BC, balayés par les turcs qui s'installaient. Des sibériens, sans parenté avec les ouïgours, et donc génocidés... Ils étaient installés dans le bassin du Tarim, autrement dit le takla-makan.
Les Khunnu ou XiongNu
-300/+200
Ils seraient les "huns" (le mot veut dire "homme" en mongol), mais cela reste discuté.
Ils forment le premier grand empire des steppes, contemporain de la dynastie Han.
Au centre de la mongolie, à l'ouest d'Oulan Bator
Les cimetières scrutés montrent qu'il y a deux types humains, asiatique et occidental. Ils sont formés par ethnogénèse: le métissage progressif d'avec les peuples vaincus. Ils pratiquent la déformation artificielle des cranes dans la noblesse.
Ils justifièrent la construction de la grande muraille...
Les Gépides, peuple Goth vassal des Huns, leur allié aux champs cataloniques, battirent les fils d'Attila à la bataille de la Nedao puis furent exterminés par les Lombards alliés aux Avars vers 560.
RuanRuan ou Avars
De 300 à 550. Ils furent battus par les GökTürk et se réfugièrent à l'Ouest poussant devant eux d'autres hunniques.
Ils introduisirent l'étrier en Europe.
Le Khaghan Bayan s'allie avec les lombards et s'empare de Sirmium (Sremska Mitrovica) capitale de la Pannonie. Il est battu par les byzantins et meurt en 602.
Les avars furent exterminés par Charlemagne vers 802. Le ring des Avars et son trésor, fruit de siècles de pillage, est pris en 795 et l'or envoyé à Aix, source d'inflation pour l'empire.
GökTürk
Vasseaux des RunanRuan, ils s'en émancipent en 552.
Ils sont vaincus par les chinois Tang et ils fuient vers l'ouest.
Ils formèrent des khaganats turcs, qui furent finalement battus par les Ouïghours qui leur prirent le titre de Khagan.
En 2016, Arianespace mit en orbite le satellite Göktürk 1, payé par la Turquie...
Ouïghours
Le Khaganat Ouïghour pratiquait le manichéisme.
En 751, la dynastie Tang s'effondre à la bataille de Talas.
Khirgizes
En 840, victoire Khirgize les Ouïgours s'installent au Xinjiang.
Le mot "Khirgiz" signifie "les 40 filles" (qui furent fécondées par un griffon).
Khitan
Un empire qui n'eut que la dynastie Liao entre 900 et 1125, fondé à la suite de la chute des Tang.
Ils furent détruits par les Jürchen. Pourtant, ils fondèrent par la suite une dynastie dite des Liao occidentaux, ou Kara-Khitan, plus tard conquis par Gengis Khan.
Jürchen
Ils firent un empire chinois à partir de 1100, et fondèrent la dynastie Jin, contemporaine de celle des Song au sud.
Pour finir, il disparurent devenant les mandchous, ceux qui firent la dernière dynastie chinoise, les Qing, à partir de 1644.
Les Mongols
On se doit bien sur de les mentionner, Gengis Khan ayant sa place là dedans, pour avoir fondé un empire des steppes assez étendu, de fait le plus grand empire jamais crée, juste avant celui de Staline en 1945...
Temüdjin était un Borjigid. Ce fut lui qui fédéra des tribus sous le nom de "mongol".
En fait il est issu du peuple XianBei qui battit les XiongNu en 156, leur chef Tanshihuai, fondant un état. Les XianBei eurent même une dynastie centenaire dans le nord de la chine vers 390. Il s'agissait bien d'un peuple turco-mongol.
Il recut le titre de "Tchingis Khagan" le khan des khan quoi... Rien à voir avec dominique, le vilain petit canard de la famille.
La dynastie mongole fut celle des Yuan, fondée par Koubilai Khan celui que visita Marco Polo.
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Les Tjurungas et les Churingas
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Les communalistes
Au détour des perceptions du monde produites par la lecture des journaux, en fait le monceau de papier plus ou moins imprimé que constitue aujourd'hui l'internet, on se prend à mettre en correspondance de multiples pensées, initiatives et combats. Les anarchistes, c'est d'abord une chanson de Léo Ferret et aussi une profession de foi à l'aube de mon adolescence de la part d'une endiablée jeune fille à peine plus vieille, mais déjà bien convaincue.
Tout part de ce qui sépara toujours libertaires et communistes, la lutte des classes, que j'abhorrerai toujours. Ca tombe bien si on regarde les grands principes, on y est c'est bien ça.
La guerre en Syrie
Tout part aussi d'une contemplation de l'actualité récente, alors que les FDS, Forces Démocratiques Syriennes finissent de vaincre l'Etat Islamique. Formées principalement de kurdes, ces forces furent dans l'anonymat et la méconnaissance, voire la méfiance complète des opinions occidentales en pointe dans la lutte contre l'Etat Islamique depuis ses débuts.
Ces kurdes là, d'abord Syriens, viennent des forces dites PYD Parti Démocratique de l'Union (Partiya Yekîtiya Demokrat), le frère syrien du PKK (Parti Kommuniste du Kurdistan) Irakien. Il veulent un Kurdistan Syrien indépendant ou du moins autonome, on va le voir. Cette région s'appelle le Rojava (1).
Il faut savoir que le PKK, fondé en 1978, considéré comme terroriste par les USA est l'ennemi absolu de la Turquie, qui s'acharne contre lui de manière séculaire et structurelle. Son grand leader Abdullah Ocalan est emprisonné (à vie) dans l'ile de Besbikos (son nom grec), au milieu de la mer de Marmara et y théorise, on y reviendra. C'est de cette île que s'évada en 1975 le héros de Midnight Express.
L'amitié franco turque survivra-t-elle à cette longue évocation des méfaits de ce qu'il faut appeler l'"Ottoman", dont on ne dira jamais assez que François 1er n'aurait jamais du s'allier avec ? J'en doute.
Evacuée par la Syrie d'Assad dés le début de l'insurrection syrienne, la Rojava fut donc "prise" par ces kurdes là, spécialisés depuis le début dans la lutte contre tout ce que la région comptait d'islamistes, Al Quaida, Al Nosra et bien sur Etat Islamique compris. Elle correspond à la région kurde que la France rattacha à "sa" Syrie en 1923, à l'issue du traité de Lausanne qui fit le deuil de l'indépendance Kurde décidée à Sèvres, et qui entérina en 1939, on ne le dira jamais assez, la cession à la Turquie du Sandjak d'Alexandrette, c'est à dire d'Antioche, zone toujours revendiquée implicitement par la Syrie.
La Rojava inclut Afrine, repris par la force par la Turquie début 2018. Elle inclut bien sur Kobane la ville héroïque qui se signala par sa résistance à l'Etat Islamique en 2015, sous le regard hostile de la Turquie l'arme au pied...
L'inspirateur de Ocalan
Ocalan a un maitre, l'américain Murray Bookchin, un vieux bolchevico anarcho bronxo (du Bronx) juif américain, théoricien de l'écologie sociale. Maitre récent, car Ocalan abandonna le marxisme pur et dur pour lui.
Mort en 2006, Bookchin inspire donc le "confédéralisme démocratique", on pourrait ajouter "communal", doctrine des PYD, et donc véritable innovation politique, puisqu'il s'agirait du régime politique en vigueur au Rojava.
Cette doctrine est aussi appellée "apoïsme" en référence au surnom d'Öcalan ("apo").
On ne rêve pas, on n'est pas dans Tintin et Milou et les journaux (presse pourrie, toute dévouée à Macron, incapable, veule et inutile) n'en parlent pas, ils ont mieux à faire, les gilets jaunes à déconsidérer sans doute.
La doctrine est communale au sens municipal, il inspire le "municipalisme libertaire", doctrine originale, qui ramène tout à la cité, l'état nation disparu n'étant plus qu'une confédération de cités libres, dont les représentants révocables vont simplement représenter leur ville à un échelon "supérieur", mais dépourvu de la seule légitimité, celle des vrais égaux, qui n'existent qu'à l'ombre de leur clocher. Le mot "commun" lui même désigne ainsi la première ressource qui justifie par la nécessité de son partage, le premier niveau d'organisation collective.
On peut citer le prix nobel accordé à Elinor Ostrom pour ses travaux sur les "biens communs", qui se distingue des "communs", dont le premier vrai exemple serait Wikipédia lui même !!!!
Fédérant magnifiquement communisme et commune, l'échelon électoral préféré des français devient donc la base de la seule (et dernière ) révolution politique en cours dans le monde, celle qui tente désespérément de s'affirmer aux confins de la Turquie, de la Syrie et de l'Irak, chez le peuple le plus arriéré du moyen orient, non arabe et non turc...
Ce qu'il y a de remarquable chez Bookchin, c'est son caractère "écologique", en opposition à la fois à l'écologie dite "profonde" (celle qui veut supprimer l'espèce humaine, en gros les Vegan), et à l'écologie "mondaine", dite environnementaliste, celle qui veut organiser la société autour de la protection culpabilisée de la planète. Bookchin est écologique certes, mais pour protéger la liberté et l'autonomie des humains qui veulent librement s'organiser dans une communauté anarchiste à l'échelon municipal, respectueuse de chacun et aussi de l'environnement.
Il a finit par se désolidariser de l'anarchisme proprement dit, se disant simplement "communaliste", le mot mérite d'être retenu. Il désigne l'équilibre ville campagne gérée par la "commune", magnifique lieu de la vraie démocratie, locale en l'occurrence.
J'avoue apprendre tout cela brutalement et avec stupeur, mais pas vraiment étonné, je n'étais pas sans savoir l'absolue dégénérescence de la gauche française dans son ensemble, engluée dans la pourriture verdâtre de la chiasse marxiste jusqu'au bout, son cadavre puant mélangé à tous ces excréments là, une seule substance, un seul jus. Il y avait donc à la lisière des lectures de mes copains anars, une idéologie somme toute assez vivante et documentée, et qui prospérait ailleurs que dans le décadent, et inculte, pays des cons et des veaux.
Il est possible d'ailleurs que Bookchin ait pu inspirer au moins à la marge les écologistes libertaires de la ZAD de notre dame des landes (les fameux lanceurs de boules de pétanque à lames de rasoir). Y a t-il du communalisme chez les gilets jaunes et leurs bras armés (les fameux lanceurs de kakatov, bouteille d'évian remplie de merde de chien)? Il inspire en tout cas un combat contre le diable incarné, et il y a quelques idéalistes ancien de l'armée française qui vont aider les PYD et leur bras armés, les fameuses nanas combattantes rendues célèbre à Kobane.
La Nature
On repartira sur l'idée de nature, décrite en (3) et commentée là bas. Il y a bien un thème majeur de la réflexion sur cette question et nous y sommes, l'histoire du monde se continuant sous nos yeux.
La géopolitique
Le PYD est considéré comme la branche syrienne du PKK et sa référence au grand leader Öcalan est constante. De ce point de vue, il ne peut être que l'ennemi de la Turquie, qui le montre tous les jours.
D'autre part, la personnalité et l'idéologie d'Öcalan reste originale et plutôt "spéciale" (4). La doctrine de l'homme nouveau semble y tenir un rôle particulier.
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Rojava
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Murray_Bookchin
(3) l'annotée via hypothes.is rescension du livre de Virginie Maris: https://via.hypothes.is/https://laviedesidees.fr/Qui-veut-la-mort-de-la-nature.html#annotations:0mqUxD0FEemfWdMPooCJCg
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Les Fonctions (Trois)
Une nouvelle notation
On va ici définir une nouvelle notation de la mort qui tue pour les fonctions. Un langage plus simple qu'Haskell...
D'abord types et valeurs c'est pareil, et constructeurs de type et fonctions c'est pareil.
Une fonction c'est d'abord un "matcheur" qui déstructure suivant ses besoins une donnée d'entrée.
f: Int -> Int = inc = (x) (x+1)
Mieux, x étant argument "par défaut".
f:Int->Int = x + 1
Inutile de noter "lambda" quelquechose qui est DEJA typé ici.
Un constructeur de type, c'est pareil:
Option: *->* = (T) (None, T ) // ici, "virgule" veut dire "ou"
Option: *->* = None, T
On a donc unifié valeur, fonction, type...
Pour appliquer une fonction, on adjoint symbole fonctionnel et valeur: (inc 3) == 4
Pour appliquer un constructeur de type, pareil.
a: (Option Int) fait de la valeur a une option, c'est à dire une valeur taggée par le fait d'être une option.
Prenons alors les 4 monades principales (la grande tétrade) et analysons les en détails, pour qu'elles forment le socle de l'évidence fonctionnelle, ce qui manque pour VRAIMENT l'épouser et la comprendre.
On rapellera que les 3 interdits du fonctionnel, (interdiction de la valeur nulle, interdiction de la lecture, interdiction de l'écriture) seront couverts ici par les 3 patterns fondamentaux qui les prennent en compte: comment typer la valeur nulle, la lecture et l'écriture et mieux comment typer la lecture ET l'écriture simultanée.
La monade Option
On va ici s'affranchir des valeurs nulles, explicitement typées par la valeur "None"
Option: T->T = None, T // ici, "virgule" veut dire "ou"
A partir de là:
Option.map : (Option T ) ( T->T') -> Option T' =
(x y) ( if (x == None) None else ( x== (Option a) ( (y then Option) a ) )
"x" est le premier argument, directement la valeur encapsulée par le premier argument de type Option T et y le deuxième, ce qui fait que le couple de déclaration de paramètre, "(x,y)" en début de notation, est en fait inutile...
La notation peut aussi utiliser ici un opérateur de "parallélisme logique" autour de la virgule/"ou".
Option.map = (None , (Option a) ) (None, ((y then Option) a) )
"Option" sera ici, aussi, une fonction, disons ce que fait Some en Scala... (le "run", ou "point" des monades).
La notation rend la structuration/destructuration implicite, le type servant de gabarit, de traitement terminal.
En Scala, on ferait :
def map(x:Option[T], f: T =>T'):Option[T'] =
x match { case None => None; case Some(x) => Some(f(x))}
= Some(f(x.getOrElse (return None))) // vla du scala hard mais qui marche.
L'expression de flatMap est exactement la même...
Option.flatMap : Option T, T->Option[T'] =
if (x==None) None else (x then y )
== (None,x) (None,x then y)
Ou bien (x y) ( (None, Option(a)) y) (None, (y a) )
En Scala:
def flatMap(x:Option[T], f: T =>Option[T']):Option[T'] =
x match { case None => None; case Some(x)=> f(x)}
La monade Reader
Il s'agit de modéliser la lecture pure.
Reader C : *->* = C -> T // la valeur est une fonction de C, la configuration , vers le type encapsulé T.
Reader.map : Reader C T, T -> T' = x then y // comment faire plus simple ? implicitement...
Ici, parce que typée à destination de Reader C T , y (une fonction de T vers T') est automatiquement composée avec une transformation vers Reader C T'... L'exécuteur de mon langage est vraiment astucieux et on pourrait être plus explicite. (Reader C T) pourrait être ainsi considéré explicitement comme un constructeur de valeur typée, avec comme argument la fonction qui le définit.
Reader.map : (Reader C T) ( T->T' ) = (Reader C T') ( x then y)
cela car (x then y ) est bien une fonction de C vers T'.
Reader.flatMap : Reader C T, T -> Reader C T' =
(c) (( (x then y) c) c)
def flatMap (
x:Reader[C,T],
y: T =>Reader[C,T']):Reader[C,T']=
Reader[C,T'] (c=> y(x.value(c)).value(c))
Reader est donc une construction utilisable pour programmer. L'idée est de retarder à l'extrême l'emploi de la configuration (de type C). Un "Reader" c'est une accumulation de calculs en fonction d'une valeur inconnue, en fait une fonction en attente de son premier argument. La composition lambda serait:
f = for (
a<- (Reader Int Int) (+3)
b <- (Reader Int Int) (-2)
) (a + b)
f est de type (Reader Int Int) et doit être appelé (avec pour argument une "configuration" ) pour donner quelque chose. Ici "1000" est la configuration.
f 1000
donne (1000 + 3) + (1000 - 2) = 2001
Ainsi, la fonction d'un Reader fait office de calcul relatif par rapport à une valeur convoyé -à l'identique- par les flatMap lors d'une composition.
On a ici la plus parfaite illustration de la fonction, du rôle et du service rendu par une monade: le transport transparent dans une composition (nécessairement faite par flatMap, y a que ça pour ça) d'une information particulière, ici la configuration. L'abstraction de cette valeur qu'on peut , dans le cas du Reader, donner après coup est le cas d'usage particulier de la monade. Ici, on a une sorte d'interprétation "retardée": les calculs de la configuration ne seront fait qu'APRES le choix et l'application de la configuration.
La monade Writer
La monade Writer est un peu l'"inverse" du Reader. Elle va être utilisée pour convoyer par flatMap le texte d'un log, modifié par ajout à chaque étape.
Writer S : *->* = (S,T)
Writer.map : ( Writer S T) (T -> T') =
x then ((z, w) ( z, y w)) // simple application of the function
Writer.flatMap : ( Writer S T) , (T -> Writer S T') =
x then ((z, w) ( (y w) then (p q) ( (p + z, q ) // add the logs...
Et donc,
f = for (
a<- Writer ("first line,", 33)
b<- Writer("second line", a * 2)
) (a + b)
sera un Writer contenant la valeur 66 et le log "first line,second line".
Ici, la valeur convoyée est stockée au fure et à mesure dans l'objet par le flatMap. Pas d'abstraction finale, mais l'effet est réel. Notons que ici c'est le premier Writer de la chaine de flatMap qui initie le stockage. On évite, stylistiquement, de convoyer une instance particulière dans la suite de calculs, la simple référence au "type" permettant de connecter les différents Writer entre eux dans la chaine de flatMap exécutés et la transmission progressive de la chaine stockée, augmentée à chaque étape.
Cela donne une capacité d'abstraction, les appels à Writer fait ici pouvant être remplacés par des appels à des fonctions quelconques retournant le Writer adapté. On évite ainsi une réification avec une instance et donc une affectation (berk berk).
La monade State
La monade State fait tout, lecture ET écriture.
State : *->* = S -> (S,T)
Ici on adoptera la notation "avec constructeur" du type de l'objet monadique.
State.map : (State S T) (T ->T' ) =
(State S T') ( x then ( (z w) (z, w then y) ) )
State.flatMap : (State S T) ( T -> (State S T') ) =
(State S T') ( x then ( (z w) ( (y w)(z) ) ))
La fonction encapsulée par la monade peut changer l'état, et c'est toute l'histoire.
t = for (
a<- State ( (x + 1, x+2) ) //
b <- State( (x+3, x+2) ) //
) (a + b)
t est une monade Reader prête à être évaluée, comme Reader, elle est un stockeur d'expressions.
(t 1) = ( (1 + 1) + 3) , 2+2)
Son "état" final sera 5 et la valeur finale calculée 4, obtenue en fonction de l'état précédent (2).
On remarquera qu'une monade est en fait ici une fonction, disons que la valeur qu'elle encapsule est ici une fonction, c'est une monade "fonctionnelle" et que DONC, on peut et doit l'évaluer.
Reader et State, comme monades "lisibles" ont besoin qu'on leur passe une valeur extérieure pour fonctionner. C'est ce qui les rend compliquées, alors qu'en fait on s'y fait très bien.
Apprendre tout ça par coeur est un MUST absolu. Merci qui?
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Les Fonctions (Deux)
On avait parlé des fonctions, mais mal.
On recommence avec un autre point de vue, orienté vers autre chose et qui reste néanmoins dans l'axe de ce qu'on disait, et qui est qu'on doit aller vers une abstraction supplémentaire. Haskell, ou sa version perso est utilisé.
Valeur
On commence par le bas. On a des valeurs, ou objets abstraits de base.
Pour commencer la montée gentiment, on doit admettre qu'il y a différentes sortes de valeurs. Cela nous introduit aux "types". On a au moins les nombres, et il y a différent types de nombres, les chaines de caractères et les booléens ou bits qui prennent deux valeurs. Ca fait 3 types de valeurs simples au minimum.
Type
La première abstraction est donc le "type", rassemblement de valeurs possibles avec une identité. Il y a plusieurs sortes de types, et au combien. Pour définir des types, on va les combiner et la première forme du langage qu'on est en train de définir va consister à noter des "compositions" de types.
A = Int String
va être le type des tuples formés d'entiers et de chaines de caractères (String). On concatène un entier et une String. La conjonction, le "et".
A = Int, String
va être le type des valeurs qui sont soit un entier soit une String. L'un ou l'autre, la disjonction, le "ou".
Fonction
On passera sur l'"opération", équivalent de la valeur par sa simplicité nécessaire et qui permet de faire correspondre des valeurs à une autre. On abstrait tout ça en une fonction, définie plus précisément sur des types et à destination d'un type.
On va alors ainsi passer aux fonctions, êtres complexes, autres sortes de valeurs, et définies en deux étapes: par leur types, et par leur comportement sur les différents composants de leurs types d'entrée.
Type paramétré
Pour définir des types, on va utiliser un autre moyen, le paramétrage. Cela permettra de définir des sortes de fonctions sur des types en tant que tels et pas simplement en tant qu'ensembles de valeurs... héhé. Cela permettra ainsi et aussi de "transformer" des types. On va voir.
L'archétype du type transformé est l'"option". En gros on ajoute un élément à n'importe quel type existant. Cet élément additionnel, on va l'appeler "None", alors qu'on aurait pu l'appeler "something else" ou n'importe quoi d'autre, il est "en plus".
Option A = none, Some A
On aurait pu dire "Option A = none, A ", pour indiquer une fonction de A vers A "plus" l'ensemble formé de l'élément "none". En fait c'est une question de syntaxe de langage. Un élément de "Option A", quand il n'est pas "none", sera noté "Some a", avec a élément de A.
En gros, "a" élément de A ne peut pas être noté pareil que "a", élément de "Option A"... Même si on pourrait, en fait. Il suffirait de faire le malin avec une expression contextuelle alambiquée, avec des lettres hébraïques en exposant...
Le paramétrage de type est en tout cas bien une abstraction différente de celle de la fonction, même si cela lui ressemble bigrement. "Option A" est bien un nouveau type, même si il n'est "que" l'ensemble de toutes les valeurs de toutes les applications sur A de toutes les fonctions possibles de A vers l'union de A et de none...
De ce point de vue, un type paramétré définit ainsi un ensemble de fonctions. Et dans la mesure ou une fonction représente une opération, un ensemble d'opérations, donc, un type paramétré est un "type de calcul". Chaque calcul de l'ensemble ayant un résultat dans l'ensemble ainsi défini. On a abstrait ici l'opération, le calcul lui même...
On généralise immédiatement à la véritable abstraction et qui est l'ensemble pour tout type B, des fonctions de B vers Option A , et qui matérialise véritablement un calcul général, associant non pas A à B, comme le ferait une simple fonction bébête, mais Option A à B. Bien sur Option A est en fait un type, qu'on pourrait qualifier d'ordinaire, simplement ce qu'on veut dire avec mauvaise foi ici, c'est que le choix de ce type paramétré là caractérise le calcul exprimé par les fonctions en question sur le type paramètre: on a ici un calcul produisant un A qui s'exprime avec une caractéristique nouvelle, représenté par le type paramétré par A: il peut, c'est pour ça qu'on fait tout ça, "échouer".
Les fonctions du genre "B -> Option A" peuvent ainsi retourner none, et donc convoyer une sémantique d'"échec", ou d'"absence". On a réinventé le "pointeur Null".
On a ainsi une sémantique (une signification) pour un typage de fonction qui serait "intelligent". On abstrait, on représente une signification supplémentaire associée à un sous ensemble de l'espace global des fonctions. C'est pour cela que la définition des ensembles supports d'une fonction ne suffisent pas pour "genrer" précisément une fonction. Une fonction peut aussi appartenir au type de fonction défini par un domaine de destination "du type" "Option X". Bref, les types de fonction c'est pas simple...
Il y a bien sur d'autres types paramétrés... Autant qu'il y a de "types" de calcul. Cette adjonction là qui caractérise des ensembles variés de calculs qui se ressemblent s'appelle l'"effet". Un "effet" c'est ce qui type partiellement un calcul, et qui s'exprime par une transformation particulière apportée à un type. Pour enfoncer le clou, on veut dire que "Option A" c'est une modification de A, et pas simplement un type quelconque issu de A.
La composition
On connaissait la composition classique des fonctions. Les fonctions, ça se compose, merci.
L'opération de composition dit "rond" : f o g = h , h(x) = f(g(x)) , comme "combinateur" de fonctions est le parangon des combinateurs, des fonctions sur fonctions. Au fait, on parle bien de programmation "fonctionnelle": les valeurs auxquelles on s'intéresse le plus, ce sont les fonctions. Et donc on cherche le "méta", le "combinateur".
Quand est il des fonctions vers des types à effet ? Et bien on peut pas. C'est tout le problème. Car une fonction est totale, elle prend et ne prend que ça, que les éléments de son type d'entrée.
A -> Option B
B -> Option C
parangons d'opérations "typées" par leur destination, ne sont pas composables simplement, point final.
On aimerait donc une sorte d'opération, de "méta opération" sur fonctions, un combinateur... Cette sorte de combinateur, associé à l'effet permettrait de faire plusieurs choses: d'abord composer bien sur:
X : (A -> Option B , B -> Option C ) -> A -> Option C
ensuite, si possible, encapsuler automatiquement l'effet et savoir quoi faire quand ses particuliarités se manifestent. Cela ferait une abstraction composable et aussi "additionnable". On profite pour faire la même chose aux choses qui se ressemblent. Ainsi, quand la fonction sur Option B retourne un "None", et bien cet effet là pourrait opportunément se propager tout seul comme un grand et donner directement la valeur None à la composition.
Evidemment, on pourrait imaginer des compositions qui ne supposerait pas comme suggéré de donner None comme résultat à toute application d'une fonction à destination de "Option X". Mais cela serait arbitraire, et tordu. Après tout, None est fait pour ça: modéliser l'échec, le trou noir, le nul. Et quand on a échoué, on a échoué. Exit.
Les classes de type
On va alors introduire l'abstraction inventée pour le langage Haskell pour regrouper les types et les améliorer sans y toucher: les "classes" de types. Alors qu'il s'agit programmatiquement d'une alternative complète à ce qu'on appelle l'"orienté objet"et même d'une technique supérieure de modularisation et de modélisation, les mêmes mots sont employés (classe, instance) et avec des significations comparables, mais radicalement autres.
Une classe de type, c'est (déclarativement) tous les types pour qui existe un certaine ensemble de fonctions qui la définisse. Par exemple, on y va tout de suite, les types paramétrés M pour qui sont définis les fonctions "return" et "flatMap" dont les signatures respectives sont:
return : A -> M A
flatMap: (A , A -> M B) -> M B
définiront des types à effets composables (ceux dont on parlait plus haut). On les appellera les "monades".
Et hop, d'un coup, on a défini les classes de types, les compositions d'effets et les monades. L'essence du FP.
De fait on a été un peu rapide. La première des classes de types, c'est Eq, qui fournit l'égalité aux objets. Pas mal, non? Avec en plus la capacité de contrôler les types des éléments qu'on compare (ils doivent être les mêmes) et de la définir récursivement en fonction des types composites à comparer. Le reste à l'avenant, les classes de type s'étendent et un type peut ainsi être défini avec toutes les classes de types qu'il implémente. On modularise la notion de type, qui se trouve donc être composable, et capable d'agréger tout espèce de comportement.
Une alternative complète et puissante, en fait bien plus puissante que, à l'orienté objet traditionnel. La grande différence est que l'ajout, le comportement associé à la classe de type est d'emblée un module de comportement applicable à tout type, une sorte d'interface, comparable au trait Scala. Par contre, sémantiquement la classe de type est absolument intrusive, les types qu'elle commande sont soumis au contrat qu'elle transporte et impose, elle les définit, elle ne les fournit pas !
Les fonctions
Revenons aux fonctions. Elles ont bien des propriétés qui en font à la fois des éléments de choix pour programmer, mais aussi qui les rendent profondément (et paradoxalement) inaptes à cela. Précisons les grandes propriétés de ce qu'est la définition d'une fonction, en l'occurrence une "expression" forme syntaxique d'une reformulation avec des opérations d'une valeur issue de l'ensemble de départ, le domaine de la fonction.
Ce n'est que cela, et à condition de n'utiliser comme opération que des fonctions au même sens, dans certains cas primitives de manière ultime, on a ce qu'on appelle la "transparence référentielle" qui fait que tout appel de fonction peut être remplacée par l'application de sa définition à ses paramètres sans changer le sens global du programme. La fonction ne fait qu'abstraire.
La transparence référentielle s'applique ainsi aux programmes construit avec des fonctions "pures", c'est à dire RT pour leurs arguments RT. Cette "pureté" typique du fonctionnel, s'applique et s'exprime avec plus de détails selon les 3 modalités suivantes:
- pas de valeur nulle : une fonction est totale, soit exclusivement consommatrice et productrice de valeurs typées.
- pas de lectures extérieures: à toute entrée une seule sortie, pas de demande cachée de lecture d'autres entrées.
- pas d'écritures extérieures: la seule sortie est la valeur de retour, pas d'effets de bords invisibles.
Cette pureté fait du fonctionnel une technique inutilisable dans son principe pour communiquer avec l'extérieur. Sauf si, et c'est la suite de l'histoire.
Les effets
On se permettra alors de sauter par dessus toute l'histoire récente des monades. La notion d'"effet" fut d'abord utilisée pour régler le premier problème. Il est parfaitement possible de se passer complètement de la valeur nulle, et la monade "option" est faite pour cela, utilisable et utilisée (par les happy few).
Pour les IOs, on (je parle d'Haskell) inventa un type spécial paramétré nommé "IO", qu'il suffisait aux fonctions de retourner. A partir de là, une fonction spéciale dite "main" à qui on passait une telle fonction se chargeait de procéder aux entrés sorties effectives en combinant les effets, devenus "effets de bords" mais contrôlés et exclusivement contenus dans l'exécution de fonction "main" à travers la monade IO.
Y a pas que les monades
Les monades, du moins leur utilisation, ne sont pas "issues de la théorie des catégories". Elles sont générées par des besoins concrets exprimés par les programmeurs et se rattachent aux maths par la bande en fait... Et puis il y a les "arrows" (1) qui se manifestent, et sont utilisées pour améliorer certaines implémentations. Tout continue bien de partir de préoccupations locales.
Les étapes de calcul
Pour finir il y a bien une sorte de valeur qui nous échappe encore: le "statement", l'étape élémentaire de calcul, l'étape de calcul. Le corps de la définition d'une fonction est typiquement faite d'un enchainement de ces étapes, séquencées, testées, répétées. Au point que programmer consiste à combiner ces étapes, voire à les définir, puis à les combiner.
On en vient alors à vouloir définir ce qu'il y a à faire comme des combinaisons, non pas d'appels de fonctions et d'expressions variées sur des données, mais de fonctions elles mêmes, les ensembles de données variées à considérer étant rendus invisibles.
Par exemple, l'addition de n sempiternellement exprimée comme une fonction à deux paramètres, dont évidemment le point d'entrée: addn = x, n: x + n , pourrait se décrire aussi comme addn = f , n : f (andThen inc) * n .
Bref, une "algèbre" d'opérateurs, qui combinerait directement les opérations considérées comme des valeurs.
Un tel style de programmation est à portée et se trouve peu ou prou ce qu'offre Haskell, même si conceptuellement le pas ne semble pas franchi. On peut pourtant abstraire l'étape de calcul et directement passer à l'après calcul, le calcul du calcul, donc.
Le principe est de se ramener à IO, qui va devenir le type de la valeur qui représente le "statement". Ce type, pratiquement d'usage universel, sera le codomaine (le type de destination) de toute fonction fabriquant une opération de calcul élémentaire.
Les "algèbres"
Une algèbre, c'est un ensemble sur lequel existe des opérateurs, un opérateur combinant des élements de l'ensemble pour en obtenir d'autres... Ca va mieux en le disant.
Les modifications à l'identique des programmes ou "refactoring" ou "recomposition"
Modifier un programme après coup, pour qu'il soit plus court, plus lisible, ou plus apte à subir encore d'autres modifications, c'est le pain blanc du programmeur. Une telle activité est extraordinairement simplifiée si les fonctions qu'il a utilisé pour faire le programme à modifier sont totales et sans effets de bords en lecture ou écriture.
Prenons quelques exemples:
1) ré-ordonner
val a = f(x); val b = g(x)
Si f et g font des effets de bord en écriture, c'est impossible.
Si f et g font des effets de bord en lecture sur des données pour lesquelles elles sont de effets en écriture, non plus.
Les statements d'un programme sans effets de bord ne sont PAS séquencés implicitement. On peut les mélanger, ou les exécuter en parallèle, bref en faire ce qu'on veut.
2) Dé-dupliquer
{ val a = f(x); val b = f(x) ; g(a, b) } est il équivalent à { val a = f(x) ; g (a,a) } ?
Si la fonction f fait un effet de bord, évidemment non. Alors qu'un appel (conjonction d'une fonction et d'une valeur) est UNIQUE, et peut être caché pendant toute la durée du programme.
3) Effacer
{ f(x) ; def g (x) = ... ; val a = g(x) ; g(x) ; a } est il équivalent à { def g (x) = ... ; g(x) } ?
Si la fonction f fait un effet de bord, non. Un appel de fonction n'a pas d'existence si on ne le mémorise pas.
On notera la différence entre "def g = " et " val a = ". Alors qu'une affectation est gratuite et ne consomme pas de ressources de calcul, un appel de fonction est "cher" et se doit d'être "caché". "def" n'est PAS une abstraction de l'effet de bord et ne peut pas l'être (une fusée ne peut être lancée deux fois).
4) Abstraire
{val a = g(x) ; val b = h(x) ; f (a); f( b) } est il équivalent à { f(g(x)) ; f( h(x)) } ?
Et bien NON en général, si "f" est capable d'attendre la terminaison d'une activité lancée par l'appel de g ou h...
En effet, il y aura séquencement dans le deuxième cas, et pas dans le premier, où les deux activités seront lancées en parallèle.
On notera le caractère non évident de l'impossibilité de la recomposition du dernier exemple: il faut raisonner sur tout, et savoir les natures des effets de bords de tout avant de décider toute modification. Avec l'assurance de l'absence d'effets de bords ET de lancement d'activités "par derrière", le code très plastique, peut être changé à loisir. Viva la liberta.
(1) On peut lire au moins le début de : http://www.cse.chalmers.se/~rjmh/Papers/arrows.pdf