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FrancoisCarmignola - Page 11

  • Les néo libéraux

    Universellement conspués par tout ce que la connerie et les préjugés peuvent avoir de plus gluant, de plus sous cultivé et de plus stupide, les néo libéraux gagnent à être connus: ils ont raison car démoniaquement constitués par la paranoïa gauchiste mais pas que, ils sont très nombreux et divers, et on doit en parler. (3). 

    Taguieff les défend, et cela vaut la peine de le noter: le lyncheur des lyncheurs, on ne se lasse pas de le féliciter et la dénonciation de la connerie, tout comme la connerie, existe, et cela est bel et bien.  Au passage il faut lire le très stimulant (5) à l'origine de ce raid. Qui plus est, le très intéressant thinkerview de la très belle fille de Bernard vaut le coup d'oeil (10). 

    Allons droit au but: les libéraux sont des philosophes, et dés la moitié du XIXème siècle, on passe à la politique et on y reste, c'est toute l'histoire. Sont néos ceux qui en déduisent comment faire face à la catastrophe qui vient, mais elle n'adviendra vraiment qu'au XXème siècle. On les soupçonne d'être des méchants et de vouloir abolir la démocratie sans doute pour mieux la défendre contre bien pire, pourtant je n'ai personnellement rien à reprocher à ceux qui veulent fusiller dans des stades les tenants du communisme, les principes prophylaxiques salvateurs et prudents du bon sens se devant d'être toujours vrais. Voilà ça c'est fait. 

    La vraie question est ailleurs et tient à l'histoire des idées et à l'histoire des différentes conceptions politiques et sociales du rôle de l'état dans la conduite de l'économie, le "néo" étant essentiellement celui qui conçoit l'Etat comme un acteur, à un degré ou à un autre. Cela fait du monde. 

    Social libéral

    On commencera donc par ce qui a tenu lieu de "gauche" dans le monde anglo saxons, Woodrow Wilson et Meynard Keynes étant bien sur des néo-libéraux, sous la forme "social libérale". Il ne s'agit bien sur pas d'une conversion du socialisme au libéralisme, mais bien de l'inverse, le libéralisme s'ouvrant à des formes d'interventionnisme, pour la bonne cause sociale bien sur. 

    Au passage, on a alors là une forme de technocratisme, la technique économique étant au service d'une philosophie du fait économique, et le Blairisme ou 3ème voie contemporaine en Grande Bretagne s'en inspire. 

    En fait on à l'origine de tout cela Mill, son utilitarisme et son parti "libéral" de 1839 (les Whigs). 

    Et puis il y a la "Fabian Society", le club de centre gauche (le premier des "think tank") à l'origine du Labour Britannique, le coeur et le noyau du travaillisme, c'est à dire du socialisme anglo saxon, disons anglais, les américains s'étant arrêtés en gros à ce qu'ils appellent "liberalism", c'est à dire précisément le "libéralisme social".  

    La "London School of Economics" fut une université fondée la Fabian Society... 

    Le Mont Pélerin

    La société du Mont Pélerin, fondée en 1947 par Hayek, son élève Friedman, Popper et Von Mises, et aussi Allais, en tout 8 prix Nobel,  dommage que le nom adopté ne se termina pas par "berg", est une assemblée complotiste crypto juive ayant vocation à détruire le monde. Elle est de fait, par son anti keynesianisme fondateur, le centre du "néo libéralisme" honni. 

    Y discutèrent des gens assez différents, depuis les théoriciens "autrichiens" (Mises, Hayek), leurs élèves monétaristes de Chicago (Friedman) et les ordo libéraux allemands (Röpke, qui quitta l'allemagne en 33). C'est toute l'histoire, mon libéralisme est "riche". 

    Les manchesteriens 

    On appelle école de Manchester, les libéraux "classiques", en gros Ricardo, les opposants aux Corn Laws, qui instaurèrent le libre échange en 1846. Disons que ce sont les partisans du "laissez faire". L'appellation est contestée et se trouve instaurée à postériori, dans les débats du XXème siècle.

    Lippmann

    Il faut mentionner le colloque Walter Lippmann de 1938 à Paris, qui discuta de l'opportunité de remplacer l'expression "libéralisme" par "néo-libéralisme". Fondateur en fait. Rueff, Hayek y participent.

    Walter Lippmann avec Dewey et Wallas est un réformateur du libéralisme, corrompu par sa version gauchiste. Issu pourtant de la Fabian Society, il est ainsi contre Rousseau et la volonté générale qu'il nie, absolument. 

    Mais il est d'abord contre les manchesteriens. 

    L'histoire du libéralisme

    Mais il faut revenir encore en arrière. D'abord le libéralisme, comme doctrine politique est issu d'une tradition qui voulait précisément séparer radicalement politique et économie: c'est bien cela le "laissez faire" ! 

    Simplement cette tradition est soumise au "dilemne de Burke" qui concerne le choix d'intervenir, justement, pour se défendre contre les despotismes, externes ou internes. Burke, comme critique de la révolution française considérait la question d'intervenir pour restaurer la monarchie, à moins que la mutation française ne soit déjà trop achevée... 

    C'est le paradoxe libéral, à la source de toutes les discussions et débat multiples dont pas mal d'assez pourris, sur la nature circonstanciée du libéralisme en général. En gros quelles sont les limites du "laisser faire" dans les deux domaines, économiques et politiques et/ou les deux. 

    Lippmann dans "The Good Society" ("la Cité libre"), élabore: il y a deux sortes de conception de la loi: comme liste de commandements, comme listes de relations entre les individus et les choses.  Cette conception toute libérale de la loi est de plus relationnelle: l'individu se trouve toujours lié, au point de n'être qu'en société et l'homme n'est donc pas, absolument pas Robinson...

    Et pourtant et là hiatus, cette loi il l'a critique quand elle est liste de choses justes à découvrir, le juge étant une sorte de scientifique du moral, à la recherche de ce qu'il "faut". Cela c'est précisément la loi "naturelle" des libéraux classiques que Lippmann rejette: il s'agit d'un ordre social a priori, alors que c'est à la raison de fixer la justesse des relations, et cela est sa position, c'est à la raison que d'améliorer les lois selon l'état de la société. 

    On a alors ici tout les entremêlements possibles des conceptions variées concernant cet épineux sujet. En particulier, la dénonciation de la loi "naturelle", qui se rattache à l'autorité royale pour Lord Coke, par opposition à la loi "artificielle" calculée par la raison. On voit bien la double opposition: la nature est tyrannique, si on la conçoit comme telle, ou doit être recherchée car naturellement bonne si on y croit... Ce débat et cette "structure" du débat en politique est une structure inépuisable, irrésolue et insolvable, un régal. 

    Et puis il y a le commandement, qui pourrait être imposé par la raison, nouveau souverain, ou la volonté générale tout simplement. Et bien Lippmann est contre tout cela. 

    Au passage, on dira que le débat du libéralisme, basé sur la conception de la loi et la nature de son autorité est aussi ou en plus, la question de l'étendue de son application, le débat sur l'excès ou l'insuffisance de lois étant une sorte de définition de ce qu'on appelle le libéralisme, c'est parait il ce que disait Foucault.  

    La sortie du laisser faire

    Cette question de l'abandon du "laisser faire" est centrale, car on considère après la guerre de 14 que le collectivisme (de gauche ou de droite) se trouve issu de son échec avec la massification de la société et l'introduction de la question sociale. Le doux libéralisme de Smith basé sur la sympathie  se trouve alors remplacé dans les descriptions par l'égoïsme des intérêts individuels tout puissants. C'est précisément cette question qui agite Lippmann, qui veut donc refonder le libéralisme et le modifier, d'où le néo. 

    Comme quoi, bien des paradoxes dont on se nourrit dans son histoire intellectuelle, et celui là en était un, et bien a  une histoire, et une objectivation. Pour celui là, c'est Lippmann qui en parle. 

    C'est d'ailleurs un article de Keynes de 1931 ("la fin du laisser faire")... 

    Lord Coke

    L'inventeur de la fameuse boisson, non je  rigole, fut le jurisconsulte qui fit torturer les conspirateurs des poudres et équarrir le pauvre Fawkes, dont la fine moustache décore nos masques "anonymous". Il s'opposa au roi Jacques 1er sur la puissance des lois: au dessus du roi, ou émanation de celui ci. Son opposition à Jacques et aussi à son âme damnée, Buckingham, lui valut retraite. Au passage il exprime une conception libérale de la loi qui conduisit l'Angleterre un peu plus tard à devenir la première démocratie moderne. Nous on avait Louis XIV... 

     Par contre, et c'est là toute la saveur de la chose, le culte du laisser faire contrevient aux principes de Lord Coke: une sorte de nature deviendrait elle souveraine ? Non ! (4)

    Les lois sont donc issues de l'expérience des faits et de la raison. On en vient alors aux institutions et au delà du dilemme de Burke, de s'organiser pour intervenir en tout (il n'y a plus la frontière entre loi et anarchie du monde du laisser faire)  mais ne pas trop intervenir.

    On en vient alors aux régimes parlementaires ou présidentiels, avec un parlement qui dirige et arrange la négociation entre les intérêts ou bien qui contrôle et évalue les politiques. Lippmann a conscience et peur des régimes pseudo démocratiques où le peuple se substitue aux souverains autoritaires et où la loi devient commandement. Il est bien sur plus "présidentiel" et en cela fut lu et estimé par De Gaulle lui même, lecteur de philosophie politique !  

    Ah le beau principe que celui de Jefferson qui ne voulait donner de privilèges à personne ! Lippmann s'oppose à une loi qui ne cesse de donner des privilèges à tout le monde... Et puis Wilson: je ne veux pas d'un gouvernement qui s'occupe de moi, je veux un gouvernement juste. 

    On retrouve alors l'idée libérale essentielle, qui base ses principes sur les relations entre les humains, au contraire des cultes autoritaires de droite et de gauche, fascinés par la technique du commandement. 

    Darwinisme

    Se pose au sujet de tout ça la question darwinisme, ou fausse conception nazie de la survie du plus apte, conçue comme nécessaire et donc à appliquer. Plus exactement, ce darwinisme là se transforme en quelque chose de différent, et qui serait l'injonction à s'adapter, sous peine de... sans doute. 

    Au fait, ce darwinisme de la race "la mieux adaptée" est évidemment une connerie sans nom, le vrai darwinisme se devant d'être neutre et de laisser prospérer les races supérieurement vicieuses, par exemple les juives... 

    Mais d'abord il y a Spencer, membre de l'anti corn law, et évolutionniste Benthamien. Sa conception de l'évolution qu'il généralise au social, d'où le "darwinisme social" , est d'abord particulière. 

    D'abord il est précurseur, 4 ans avant Darwin, il explique les changements de l'univers comme soumis à une loi universelle d'évolution qui concerne tout, y compris le biologique. Spencer n'est pas un scientifique, mais un philosophe, il préfère "survie du plus apte" à "sélection naturelle" qui suppose une finalité... C'est d'ailleurs bien bien ce qu'on lui reproche... "survival of the fittest" étant (évidemment) une injonction nazie.

    On expliquera d'abord, ce qui est à la source de toutes les interprétations  variées que "évolution" suppose une entité fixe, dont l'être est complet, et qui "évolue" c'est à dire qui se modifie progressivement. Par opposition, on la distingue alors de l'épi (epi=au dessus) génèse qui conçoit l'ajout de -nouveaux- états, organes sur ce qui est crée.

    Bien sur une "nature" soumise au principe d'évolution reste entière et directrice et peut  imposer ses lois, qui consistent précisément au "laissez faire" qui se voudrait contre les lois humaines au nom du libéralisme... L'éternelle opposition, donc. 

    Qui plus, est Darwin lui même était un scientifique, ennemi des controverses, et qui n'utilisait pas le mot "évolution". Spencer lui n'était pas scientifique et ne concevait que des grands principes qu'il jugeait valides au delà de la simple "théorie" darwinienne, pour lui provisoire. Une double erreur dans le jeu de mot "darwinisme social" attribué à Spencer, donc: Spencer n'est pas darwinien, et surtout pas scientiste. 

    Et puis ce "fittest" n'est pas non plus le plus blond, ou le plus cruel: il est plutôt le plus habile ou le plus susceptible de s'allier  par sympathie avec ses semblables pour mieux organiser diversité et cohérence: un fittest libéral, en quelque sorte.  Téléologique par contre, et orienté vers un progrès immanent. Il n'en reste pas moins ainsi qu'il fut critiqué, et par Bergson et par Dewey et par tout le monde. 

    En particulier, il fut descendu en flèche par les pragmatistes, les américains (Dewey bien sur) qui ne voient de significations qu'issues des actions rendues possibles par la pensée... Rien de surplombant ne peut exister, donc, et c'est la leçon de Darwin, il n'y a que des interactions et bien sur pas de communauté. 

    Il faut parler de Wallas, le maitre fabien de Lippmann, auteur de la "Grande Société" (1914). C'est lui qui met en avant la rupture entre l'évolution humaine et sociale et l'évolution biologique. L'humain se trouve inadapté ! 

    Plus exactement, on a un évolutionnisme qui rompt avec l'adaptation harmonieuse et graduelle de Spencer: on a rupture, émergence et surtout l'homme se doit de créer et de décider. En fait on débat et on a plusieurs possibilités: soit adapter l'homme au nouvel environnement, en l'éduquant et/ou en le sélectionnant, soit adapter la société aux facultés humaines (tentant, non?). 

    Mais là encore, on se retrouve dans les terribles réflexions, celles là dans le monde anglo saxon, qui ont précédé la deuxième guerre mondiale, sur fond, non pas de la "montée des fascismes", mais de la "crise de la démocratie". 

    Le biopolitique

    Il faut évidemment évoquer le thème branché, origine Foucault, qui désigne tout ce qui intéresse le politique dans le médical, le biologique, l'humain charnel. Au final, on aboutit à la volonté bourgeoise de contrôler le corps des humains et donc d'imposer une loi à la nature. Ce concept libertaire en vogue dans les années 60 s'oppose à la volonté de décrire le bourgeois néo capitaliste devenu chantre du laissez faire et de l'abandon des pauvres lépreux dans leur extinction désirée... Faudrait savoir et depuis le célèbre sado maso, tout s'est inversé, même l'inversion. On a ainsi le bourgeois gaulliste cul serré des années 60 qui est devenu partouzeur et inverti, adepte de l'achat d'enfant à rebours de la common decency.

    L'opinion publique 

    Revenons à Lippmann. Il publie le "public fantôme", qui explique que l'individu omniscient source de la volonté générale n'existe pas et qu'il est au contraire ignorant de son environnement mondialisé. On fit de Lippmann un technocrate, un défenseur des experts, il est en fait un libéral radical, mais c'est tout le débat.  

    Latour en parle très bien et ce que Lippmann veut dire est bien dérangeant pour tout le monde: 

    "Tout ce maquis de faux problèmes est nettoyé d’un seul coup si l’on voit que la société n’est pas le nom donné à une chose réelle mais le nom donné à tous les ajustements des hommes et de leurs affaires." 

    Tout comme l'amour, la société n'existe pas. 

    C'est bien cela dont on parle... 

    Disons que Lippmann veut un gouvernement fort, pour diriger des masses incultes; il est, avec ses maitres fabiens, une sorte de socialiste, donc... 

    Le débat Lippmann Dewey

    C'est le grand thème d'un livre ultra connu publié par Carey en 1989... Dewey répond au "public fantôme" par le "public et ses problèmes". C'est le débat Dewey Lippmann.

    Il est d'abord un débat entre deux visions de la démocratie, l'une (Lippmann) comme gouvernement des experts, l'autre (Dewey) comme expérimentation collective et participative. Le conflit entre néo libéralisme et pragmatisme.

    Le débat anima les années 1925. On en parle dans la préface de Latour à la réédition du livre de Lippmann (7) et dans une réponse à celle ci, bien argumentée (9). On y parle de Bernays, le neveu de Freud et manipulateur en chef, chargé lui aussi (avec Lippmann) de la propagande lors de l'entrée en guerre des US en 17. Stiegler en a assez parlé.

    Un élément important est la reconnaissance de la personne "morale" des corporations: cela fut fait en 1839. 

    Bon, Dewey est moins "pessimiste" que Lippmann et pense possible de revenir à une notion de la société jeffersonnienne en proposant une conception morale de la communication entre communautés formée de toute association défendant la liberté de ses membres (et pas seulement la communauté agricole du temps de Jefferson), cela jusqu'à former une grande communauté. "Tant que la Grande Société ne sera pas convertie en une Grande Communauté, le Public restera éclipsé". On a ainsi une pensée d'une sorte de volonté générale pragmatique, fondant au moins en principe l'idée de la solidarité des membres de la "société"... 

    Lippmann dans "Public Opinion" décrit l'opinion comme fondamentalement en déphasage avec les événements: il est une sorte de Platonicien décrivant la caverne: l'humain est d'abord en retard et ne produit que des fictions, c'est l'industrie du spectacle qui règne. Cela remet en cause la démocratie, de fait: les représentations du citoyen ne sont pas en adéquation avec le monde réel. Cela depuis la "Grande Société", qui a remis en cause le modèle traditionnel de la démocratie des petites communautés de Jefferson. 

    Et puis il y a la finance

    Il n'empêche qu'il y a toujours le théorique et celui ici identifie les camps en présence. Le néo libéralisme que l'on décrit ici à partir de Spencer dont l'évolutionnisme serait (cela reste à confirmer) voisin de ce qui donne naissance à l'organisation moderne, compagnon pervers de la financiarisation du capitalisme...  Bref, de quoi disserter. Au passage un autre couple maudit, et belle idée, est celui de l'état libéral qui renonce aux valeurs, confiées aux entreprises en charge de gérer les citoyens... 

    Inutile de dire ici que comme d'habitude, on ne peut qu'être effaré devant la totale vacuité des discours d'égalité communistanistes qui forment le fond du ressentiment sentimental des crétins abrutis influencés par cette saloperie qu'on appelle la gauche. Comment comprendre autrement l'extrême supériorité des cultures qui produisirent des intellectuels de ce calibre ? Heureusement que la sagesse française n'a jamais cessé malgré l'agitation médiatique finalement superficielle, efféminée et "de façade" (comme disent les anglais) de cette gauche là, de produire des réflexions ou des perceptions "à la hauteur" . Rueff et De Gaulle, vingt ans pour  faire tout le siècle... Et il y a encore de braises, au moins dans l'esprit de quelques désespérés. 

    On cloturera par des réflexions sur l'écologisme et le néo libéralisme. Barbara suggère que les néo libéraux (pour elle, Macron est la quintessence à l'état pur du néo-lib, c'est dire) vont essayer de récupérer les écolos mais échoueront à cause de la contradiction entre mondialisation productiviste et destruction de la planète. On pourrait dire que c'est le management (les stieglers n'ont pas capté le truc) qui enrôle le souci de la planète pour mieux enrégimenter les trieurs d'ordures et les pro-bio obsédés de leur santé pour une meilleur performance... Ou bien que c'est bien la preuve que Macron, en fait un socialiste décroissant, organise avec la ruine de son pays le zéro industrie, faible croissance et haut chômage propice aux travaux agricoles à faible productivité et bas salaires.

    Bien sur aucune mention des nations nécessaires, la gauche n'a vraiment rien compris et les ex tenants de l'internationale communiste se désespèreny de voir la mondialisation néo libérale... Que cela se passe autrefois au profit de la russie, aujourd'hui de la chine ne stimule pas leur riche pensée. 

    On se souviendra de l'admirable conceptualisation de la fille de son père et là il faut retenir l'expression "réthorique de la promesse" mise en oeuvre par les scientifiques à temps plein pour chercher des fonds et réduits donc par le libéralisme à annoncer n'importe quoi pour vivre. On retiendra aussi sa définition de la philosophie, manière particulière de penser inventée par les grecs. Bref, une femme intelligente, merci à elle pour le ride. 

     

    P.S. Un autre interview de Stiegler, tout aussi intéressant (11).

     

    (1) https://laviedesidees.fr/L-imperialisme-liberal.html

    (2) Le site des théories libérales: https://www.catallaxia.org/wiki/Accueil

    (3) le délire anti néo libéral : http://ac.matra.free.fr/FB/ultraantiliberalisme.htm

    (4) https://www.cairn.info/revue-cahiers-d-economie-politique-2005-1-page-79.htm

    (5) la femme de Stiegler ? https://lvsl.fr/le-neoliberalisme-est-imbibe-de-categories-darwiniennes-entretien-avec-barbara-stiegler

    (5.1) http://www.philosophicalenquiries.com/numero6Stiegler.pdf

    (6) Spencer philosophe préféré de Still, inventeur de l'osthéopathie https://approche-tissulaire.fr/origine.html

    (7) http://www.bruno-latour.fr/sites/default/files/111-LIPMANNpdf.pdf

    (8) http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/14544/HERMES_2001_31_63.pdf;jsessionid=23764BBB0A7811BD0678F86AF75AFE9E?sequence=1

    (9) https://corpus.ulaval.ca/jspui/bitstream/20.500.11794/24077/1/29631.pdf

    (10) https://www.thinkerview.com/barbara-stiegler-sadapter-a-une-societe-malade/

     

    (11) http://www.actu-philosophia.com/entretien-avec-barba-stiegler-autour-de-il-faut-sadapter-sur-un-nouvel-imperatif-politique/

  • Tout Schubert

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  • Les bourgeois

    A l'occasion des interprétations diverses émises au sujet des "gilets jaunes", on voit bien qu'on finit par s'en prendre aux "bourgeois", et que le vieux thème romantique qui marqua tant notre histoire dans tous les domaines semble revenir en cour...

    Qu'est ce que ce "bourgeois"? C'est d'après une définition un peu abrupte et un peu intellectuelle, un être qui a un patrimoine et un discours, le discours étant celui qui protège son patrimoine qui ne peut être acquis et conservé que si on se soumet au système de pensée qui produit le discours... Le noeud formé entre les deux nécessités qui se soutiennent l'une l'autre fait l'objet. Ferait l'objet... 

    Bien sur l'adéquation entre discours auto légitimant et situation de richesse dans les sociétés est tellement évidente et universelle qu'on ne voit pas bien comment toute position dans la société pourrait y échapper. Aurait-on là l'argument de l'universel appliqué, consistant à appliquer à la partie qu'on déteste du monde, un jugement universel, donc toujours vrai ? Un ciblage, la direction de la flèche n'étant qu'un choix particulier... Mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade.

    La définition ne tient donc pas et il faut bien donner une réalité supplémentaire à ce qu'on continue à qualifier de "bourgeois" et qui a, c'est une évidence, une réalité, le tout étant de savoir laquelle.

    D'abord, il faut bien décrire ce qu'on a vu "soi". Issu d'un milieu de petits commerçants, je suis marqué par deux choses, le mépris simultané des pauvres et des riches. Le propre des classes moyennes, et ce que je sais des vrais bourgeois, je veux dire des riches, et qu'il est marqué par l'exact même sentiment, le mépris de la haute étant universel, seul le sultan de Bruneil pouvant y échapper, et encore, sa haine de la reine d'Angleterre... Elle même, qui peut elle haïr au dessus d'elle ? Cette question n'est pas bien intéressante en fait, disons qu'on va la reporter à plus tard et établir que la position sociale est toujours -intermédiaire- et que c'est la gestion de cet intermédiaire qui fera les choses à regarder. 

    Naturellement cet intermédiaire se massifie, se regroupe et se généralise. La France, marquée par la destruction brutale d'un ordre ancien inventa une sorte de bourgeoisie particulière qui s'appropria ou intériorisa une conception d'être le peuple. Pour se protéger des accusations infamantes dans les moments dangereux, sans doute, mais aussi par reconnaissance identitaire de ses origines. Le bourgeois est dans son bourg, et a quitté le rural, mais il en vient, il s'en souvient et s'en sert, et il en vit: le marché noir de la guerre a joué un rôle là dedans, on fit son jardin, on trafiqua le jarret de cochon. 

    Emergé sociologiquement de la destruction de la ruralité dans la deuxième partie du siècle précédent, le bourgeois fut aussi celui qui s'y rattacha nostalgiquement, construisant un merveilleux consensus, qui conserva un art de vivre réel, et envié en bien des endroits. Le bourgeois français se construisit ainsi en liaison avec ses origines rurales et s'encra ainsi dans le peuple, ce qui fit la société cohésive française, ce qui fit ce qu'on appelle la "République", ce qui succéda avec succès à l'époque d'avant, et qui fit entrer la France dans le monde moderne avec les autres. 

    Simultanément se créa une classe, justifiant ainsi ce qu'on s'obstine à appeler la "question" sociale, d'ouvriers et d'employés au service de l'industrie. Flux qu'une théorie de la fin du monde voulut faire un nouveau peuple, nouveau monde, nouvel homme: le prolétariat victorieux qui continue d'habiter le fond veule, ignorant et barbare de quelques intellectuels perdus plus ou moins cultivés, plus ou moins psychopathes... 

    L'organisation de ce peuple là dura cinquante ans, et rêva très fort à une révolution mondiale, rêve qui fut nourri par des aspirations réelles à un progrès matériel qui paraissait d'autant moins inaccessible qu'il se manifestait effectivement. Mais le rêve s'effondra: le scientisme triomphant passa de l'autre coté, et on compris que la raison à l'oeuvre derrière le grand espoir était bidon, mensongère et ne fonctionnait pas. Le peuple jeta le jouet, exclusivement manipulé depuis par les psychopathes cités. 

    Par contre, le système dit "industriel" lui fonctionnait et avec succès, mesuré par l'accroissement des richesses produites. En perpétuel renouvellement, sans trop de garde fous, il arrivait toujours à trouver mieux et se développa au delà du possible, profitant d'une civilisation universaliséee qui recouvrit tout. Même les examens traditionnels chinois pratiqués depuis des lustres se déguisèrent en MBA... 

    Mais par peur des syndicats, peur d'une autre guerre, dans l'intervalle, on donna l'argent. Au point d'en donner trop. Au point de faire système et de compromettre l'enrichissement officiel de ceux qui savaient y faire et qui donc, comme de juste firent sécession et nous y serions: le riche, celui qui a les moyens de continuer à s'enrichir, se mettrait à vouloir quitter le peuple, et ainsi à se satelliser hors des nations pour imposer au monde un capitalisme hors sol impitoyable et individualisé. Notons que cette belle évolution abondamment décrite sous le nom de "capitalisme néo libéral" par les intellectuels français n'est hors sol qu'en Europe. Dans ses manifestations chinoises et américaines, il est strictement patriotique, bizarrement. Comme si on dénonçait des élites ciblées... Il est frappant de voir l'arrière ban d'une gauche intellectuelle qui vota Hollande par peur du fascisme se plaindre en gémissant à la mort de ce qu'incarne effectivement le dauphin du dernier espoir: corruption et fédéralisme hors sol. 

    Mais avant, il y eut l'expansion infinie de la caste des fonctionnaires. On peut lui assimiler tout ce qui vit d'assistance depuis les emplois aidés et tout ce que la régionalisation démagogique produisit de fonctionnaires mal payés mais travaillant peu et pour toujours. Les "je suis titulaire" des chevaliers du fiel le montre bien: un réflexe et un mode de vie, au moins aussi cynique que celui des pires des bourgeois. Bien sur, on trouve là dedans toutes les belles motivations qui s'excusent ainsi de leur prélèvement aujourd'hui exagéré et qu'il faudrait réduire à tout prix. Inutile de dire qu'ils n'en sont pas d'accord: ils lutteront jusqu'au bout. 

    Il ne faut pas oublier le reste, bien sur. C'est la sociologie des gilets jaunes (1). Aides soignants, routiers, employés temporaires, tous ceux qui rament pour survivre sans qu'on leur donne vraiment rien. Ils jouent le jeu de la vie, sans statut et sans protection particulière, comme des "parasites", c'est à dire dépendant de la prospérité générale, avec la différence, et c'est là tout le problème, qu'ils souffrent les premiers quand la société s'appauvrit, ce qui arrive en ce moment. Ces gens aspirent à la bourgeoisie et ne se passionnent ni pour la culture ni pour les modes de vie sophistiqués ou authentiques: ils font ce qu'ils peuvent. Des petits bourgeois, nationalistes en plus: ils sont besoin d'un pays fort pour les protéger. Des protos fascistes, d'où leur solitude. 

    On parlera rapidement de l'immigration, pour l'instant invisible sauf dans les fantasmes des futurs remplacés, un oeil ayant pu s'ouvrir chez les cons et les veaux avec le 20% de prénoms musulmans décernés en 2017. Elle n'a pas ou peu de bourgeoisie, et se constitue en "peuple" pour les bourgeois. Appelées "classes populaires", les populations arrivées récemment d'Afrique n'en finissent pas de se constituer en représentant d'un peuple nouveau qui ne s'assimile bien sur plus du tout, (même pas au sens antillais), ni bien sur ne s'intègre à rien, les usages, modes de vie, cultures et religions étant et restant radicalement différents et diversifiés, l'harmonie entre noirs et maghrébins étant bien sur totale. La petite bourgeoisie immigrée qu'on distingue mal des classes supérieures algériennes ou sub sahariennes qui abandonnent leurs pays trop misérables avec l'aide au développement qu'ils ont prélevé en prédateurs ordinaires, aide à l'éducation comprise bien sur, se manifeste encore peu. Elle ne s'intéresse encore pas du tout à la politique, ne vote ni ne se fait élire. Elle permet juste au hiérarques blancs des départements où elle est presque majoritaire de se déshonorer en leur construisant des mosquées salafistes. 

    On ne sait pas bien ou situer le bourgeois dans cette belle histoire, le sort de 1% qui ont tout l'argent n'étant pourtant pas le leur. Alors ? Y aurait il des valets de la noblesse qui nous trahiraient pour capter les quelques miettes qui restent ?

    Et bien ils sont divers eux aussi, et sont présents comme couches supérieures de tous les modes de vie décrits. Comme bavards et pensants ils produisent bien sur des discours et sans doute des discours de "légitimation" mais dans tous les domaines où ils sont présents, c'est à dire partout. Cela s'appelle l'espace public et la compétition est intense. 

    On pourrait parler des passionnés de l'écologie, terme générique que j'associerai à ce qui -explicitement- est décrit comme la dernière source de valeurs positives à consommer dans notre monde sans foi: la sauvegarde de la planète, disons du résultat objectif de l'expansion démographique chinoise et de sa tyrannie productiviste, bien sur hors contrôle, ce sont nos valeurs que de manifester contre sans les accuser directement. Cette stupidité totale doublée d'une absence complète de bon sens ou même de souci des chiffres, des sciences ou de tout ce que la technique moderne peut apporter à la conduite des politiques publiques, conduit à investir dans le ruineux ou l'inutile pour précipiter à une "transition" qui est en fait un suicide organisé délibéré sur fond de haine du progrès et de, vous ne rêvez pas, de la croissance économique elle même, car on déteste sa propre prospérité. 

    Mis sur le devant de la scène par un politicien de droite tout content de remercier la gauche d'avoir voté pour lui, le monstre infernal changea la constitution pour  une précaution principielle absurde et stérilisante puis  généralisa la corruption municipale à coup d'éoliennes histoire de défigurer les paysages pour mieux produire de l'énergie couteuse bien plus polluante que le nucléaire qu'on abandonna à son sort. Une bourgeoise écologiste sorti des écoles d'ingénieurs pour déclarer non conforme à la sécurité tout ce qui était nucléaire histoire d'en augmenter le cout et donc la défaveur, bien joué, émergea : le culte de la procédure bureaucratique tatillonne élevée au rang de technique modernisatrice. 

    Pendant ce temps, leurs mères se jetèrent sur le bio, certifié en Espagne par l'effrayante corruption qui ruine le pays de la prochaine interdiction de la corrida chaque fois que des socialistes y sont au pouvoir. Bio pour tout même pour les ... (je me reprends). Bref pour rien. De quoi et c'est en cours, ruiner l'agriculture du premier pays agricole d'Europe, dont les paysans se suicident étouffés par impôts, règlement imbéciles et mépris haineux des tenants de la nature sauvage. Que tout ce qui compte pour écologue soit maudit. On est loin des fils de bourgeois en communautés pour partouzer à l'ombre de leur chèvres... 

    On pourrait parler de ceux qui suivent les  médias, qui transmettent dans la suite de l'esprit Canal+, une vision harmonieuse de l'actualité branchée, celle qui fit fureur dans les anciennes heureuses années de la "libération" des télévisions. Cette course à l'esprit branché sympa qui séduisit tout le monde par sa légèreté heureuse bat toujours son plein, même si l'esprit en question n'a plus que celui de Cyril Hanouna, exploité pour cela sans vergogne par le politique actuel, c'est à dire détruit définitivement... Bien sur sous contrôle par les socialistes, le fameux esprit canal avait pu se démarquer des discours officiels (consacrés à la gauche triomphante) pour réaliser le discours officieux (celui de la gauche libérale). Il célèbre aujourd'hui l'esprit tout court. Si on peut appeler ça un esprit. 

    En tout cas, la légèreté en question reste celle du temps, très française en fait, et on ne s'en défait pas comme ça. On pourrait la qualifier de "bourgeoise" car elle qualifie bien un esprit "friqué" explicitement superficiel, en gros celui de la "connasse" personnage féminin égoïste et branché explicitement agressif et égocentrique mais pourtant drôle car assumant l'artificiel de ses positions et la prédation qui l'accompagne. Une sorte de bourgeois qui ne ferait pas semblant, justement. C'est cela qui rend drôle le personnage de De Funes dans la "folie des grandeurs" : l'honnêteté de l'affirmation de ses travers. 

    Mais ce cynisme est aussi celui du pouvoir pur. Il peut être sec, et c'est le "venez me chercher" de Macron au début de l'affaire Benalla... Là on ne fait pas semblant, mais on n'est pas drôle pour autant.

    On en vient alors aux deux bourgeoisies, celle qui règne et celle qui la soutient. La première est très riche et très financée et joue le contrôle sans vergogne d'un pays perdu qui ne comprends pas ce qui lui arrive. La seconde est la dupe de la première. Encore toute heureuse d'avoir repris le contrôle d'un libéralisme qu'on lui avait ravi à la faveur de l'élection  précédente, elle est d'abord bien pensante, et traumatisée par ce qu'elle ne comprend pas et à quoi elle s'attache à s'adapter à toute force: le monde moderne, sa bêtise, sa cruauté, son inculture. 

    Traumatisme: c'est le fond de l'affaire. Assimilé par un gauchisme séduit par le très vicieux mitterand à un pétainisme qu'elle avait abandonné par force, la droite française pourtant  modernisée s'est faite basculer de manière inattendue, quoiqu'on en dise. Ringardisée avec joie et extrême méchanceté (comment se relever de la haine affichée du "peuple" pour Danielle Gilbert?) elle se prit de centrisme et après force défaites sanglantes, assumée pourtant par le traitre qu'elle punit par en dessous, elle se résolut à la non réforme pour ne pas fâcher. Cela conduisit à l'inaction, à une dernière tentative pour faire un peu et la crise aidant (si l'on peut dire) à la défaite absolue, celle qui nomma Macron pour le malheur de tout le monde. Les deux forces se rejoignirent: la bourgeoisie fut réunifiée et donc constituée. 

    Pourtant, il y eut brièvement la manifestation d'une force qui bien qu'aujourd'hui disparue de l'affirmation publique, subsiste misérablement dans les trous à rats de la détestation furieuse et de la haine absolue: les 6 millions de gaullistes qui votèrent à une primaire de la droite pour un candidat qui parla de la France pour la dernière fois. Bourgeois de province convaincu par le discours de l'autonomie des entreprises libérés d'impôts qui ne seraient plus nécessaires du fait de la baisse drastique d'une dépense publique devenue folle, bourgeois modernistes conscient de l'infernale afaiblissement d'une société en déclin paralysée par la connerie gauchiste et écologiste, bourgeois racialistes conscient de la folie de la tolérance à l'invasion de l'Europe par une afrique misérable et islamisée. 

    Ces bourgeois là sont perdus et haineux. Contents de voir ravagé le Fouquets de ce corrompu de Sarkozy, content de voir Macron chier dans son froc devant les black blocks, content de voir l'armée enfin en scène, prête à intervenir, il suffira de la convaincre quand ça chiera vraiment. Bourgeoisie fasciste, car il n'y a plus que ça, en tout cas, elle n'interviendra pas pour sauver ce qu'elle méprise et déteste autant que les misérables qui s'essayent à défier Macron. Cette bourgeoisie là, elle pourrait bien s'allier aux pauvres, et provoquer vraiment, cela en est la condition nécessaire et suffisante, ce qui fit le titre d'un livre commis par le gamin taré et corrompu qui joue à diriger la France: REVOLUTION ! 

    A tous les centristes, socialistes , écologistes et macronistes que je hais pour avoir détruit et continuer de détruire mon pays: allez vous faire foutre ! 

     

     (1) https://www.institutmontaigne.org/blog/les-gilets-jaunes-la-partie-emergee-de-la-crise-sociale-francaise

  • Les fonctions (Quatre)

    Au hasard du web, on peut trouver de la vraie, de la bonne pédagogie. On a vu (1) et on en est très content. 

     

    D'abord pas de flatMap, un "bind" qui compose, non pas deux bêtes fonctions, mais, et c'est là toute  la question, deux embranchements de cette sorte: 

    train1.jpg

    On a ici en fait une fonction avec un "traitement d'erreur". Pour les composer, on va faire:

    train2.jpg

     

    J'adore cette représentation, qui illustre très bien comment le flatMap ou "bind monadique" rassemble tous les flots d'erreurs et permet de composer en fait simplement les blocs de lego... 

    Que cela fasse de la composition monadique une sorte de monoïdisation de la composition de programmes porteurs d'effets, et donc, que si ces effets sont de même type donc "endo", on aie des monoïdes dans la catégorie des endofoncteurs, et bien cela est tout à fait naturel et évidemment compréhensible. 

    Bravo à l'orateur  !

    Le monoïde

    Au passage, il fait très bien comprendre ce qu'est le fameux "monoïde", abstraction ultime ou première abstraction, c'est selon. On a fait exprès ici de ne pas commencer par ça. 

    En gros, c'est un truc qu'on peut additionner. A partir de là, on en abstrait la sommation indéfinie, qui permet alors au concept de transcender l'infini. Et oui.

    Anéfé, toute addition de PLUSIEURS instances d'un monoïde se confronte à la répétition, et donc à l'accumulation indéfinie d'une même chose (une addition). D'où la nécessité de la contrôler programmatiquement: 

    --------

    totalisateur = 0

    for(pour) chaque "i" dans l'intervalle  0..N ,  N exclu, faire la chose suivante:

        additionne totalisateur et l'élément i   et remplace totalisateur par le résultat

    ---------

    Ce contrôle répétitif, esclavagiste, est l'archétype de l'horreur impérative non abstraite. 

    On a ici la projection, ou plutôt l'incessante répétition rituelle de l'horreur du for, dont l'abstraction se nomme "fold":

    (fold 0 add) est la -fonction- qui somme TOUS les éléments monoïdaux d'une séquence indéfinie de ceux ci, en partant de zéro.

    Elle est la sommation monoïdale: un objet calculatoiresque, un animal vivant, un esprit à invoquer pour faire le boulot, une arme libératrice. 

    Dans les exposés pédagogiques courants, on se focalise sur la programmation en style fonctionnel de la chose. Cela est bien sur une erreur totale: la vraie compréhension de la chose est que l'implémentation véritable EST la boucle for impérative, parangon de ce que font les pauvres programmeurs impérativés toute la journée...

    La révélation doit être immédiate: FP for ever... 

    Et puis on peut avancer encore. 

    En effet, les fameuses "lois" du monoïdes que l'on s'empresse d'asséner stupidement n'ont évidemment aucun intérêt "en soi". Elles ne sont que des propriétés additionnelles qui peuvent être utilisées ou pas. 

    Par exemple, le cas donné par notre brillant pédagogue des logs de la journée dont on veut la synthèse hebdomadaire. Faut il vraiment tout additionner tous les jours pour synthétiser le week end un monstre multi gigabité ? 

    Alors qu'"évidemment", on peut synthétiser tous les jours et du fait d'une propriété intéressante, l'associativité de cette addition là, n'additionner une fois par semaine QUE les synthèses, de bien plus petites tailles.

    Au passage, on comprend avec ce cas là, EN PLUS, le véritable intérêt de cette histoire de monoïde, et mieux comment s'en servir utilement. On a ici deux types de monoïdes dont on peut sommer les éléments associativement. En projetant l'un sur l'autre, c'est ça l'idée, mettre en correspondance avec le bon monoïde; on optimise... 

    SOLID 

    On se doit d'évoquer les grands  principes de l'orienté objet, dont se gargarisent les pédants pour mieux nous enfumer... 

    Le mot est SOLID, formé des lettres des initiales de "bons" principes.

    - S(olid) ingle responsability: "only one reason to change" or "do only one thing well". 

    Evidemment une fonction peut faire ça

    - sol(I)d  nterface segregation: "one interface per function" or "one function per interface". 

    A  function is an interface, isnt'it ? 

    - s(O)lid : pen Closed principle: "only change a class to fix a bug". Open to extension Closed for change.

    Bien sur, cela suppose l'héritage. En fait non.

     - so(L)id : Liskov "substitution principle" : "dont change what your parent dont". "be a good son"

    En fait la contravariance appliquées à des fonctions ferait la chose... 

    - solid(D): Dependency Inversion.  The holywood principle: dont call us, we call you. 

     

     

    Les patterns fonctionnels 

    Le pédagogue présente aussi la célèbre mise en correspondance des fameux patterns orientés objets et des patterns fonctionnels équivalents: la partie droite n'est composée que des mots "fonction", tous les patterns OO n'étant que des resucées variées de la bonne idée qui consiste à considérer  un programme (une fonction) comme une donnée, parangon depuis toujours de l'idée qui est la bonne et qui fut occultée cinquante ans. 

    L'imam caché est là. Ca va être la fin du monde. 

     

    Les renversements de tendance

    Au sujet de la fin du monde, maintenant passée (...), il convient de faire remarquer, que comme on l'a vu, appliquer le pattern "interpreter" pour calculer à run-time un programme qu'on va exécuter à la fin revient à faire deux choses opposées: se mettre à la place du compilateur pour construire un programme à sa place, et aussi s'en affranchir pour manipuler les structures calculatoires qu'il se charge d'optimiser ordinairement... Comme les temps changent.  

    Et puis bien sur il y a l'inversion de pratique qui mène de l'idée d'objet (association entre la donnée et le comportement) et son inverse strict (la séparation absolue des données et des fonctions). Ces passages à 90 degrés qui ponctuent le passage du temps sont fascinants. 

     

    (1) la très pédagogique présentation: https://vimeo.com/113588389

     (2) Une sorte de somme http://gorodinski.com/blog/2013/09/18/oop-patterns-from-a-functional-perspective/

     

     

  • Les turcos mongols

    Les mongols turcidés et apparentés sont nombreux et se succèdent. La question est donc de savoir s'ils sont turcs, mongols ou autres. Et puis, il y a les Tokhariens.

     

    Les Tokhariens

    Des celtes, ou du moins des squelettes et momies (blondes) de type européens dans le Xinjang... Des indo européens qui ont disparu 1000 ans BC, balayés par les turcs qui s'installaient. Des sibériens, sans parenté avec les ouïgours, et donc génocidés... Ils étaient installés dans le bassin du Tarim, autrement dit le takla-makan.

     

    Les Khunnu ou XiongNu

    -300/+200

    Ils seraient les "huns" (le mot veut dire "homme" en mongol), mais cela reste discuté. 

    Ils forment le premier grand empire des steppes, contemporain de la dynastie Han.

    Au centre de la mongolie, à l'ouest d'Oulan Bator 

    Les cimetières scrutés montrent qu'il y a deux types humains, asiatique et occidental. Ils sont formés par ethnogénèse: le métissage progressif d'avec les peuples vaincus. Ils pratiquent la déformation artificielle des cranes dans la noblesse. 

    Ils justifièrent la construction de la grande muraille... 

    Les Gépides, peuple Goth vassal des Huns, leur allié aux champs cataloniques, battirent les fils d'Attila à la bataille de la Nedao puis furent exterminés par les Lombards alliés aux Avars vers 560.

    RuanRuan ou Avars

    De 300 à 550. Ils furent battus par les GökTürk et se réfugièrent à l'Ouest poussant devant eux d'autres hunniques.

    Ils introduisirent l'étrier en Europe.

    Le Khaghan Bayan s'allie avec les lombards et s'empare de Sirmium (Sremska Mitrovica) capitale de la Pannonie. Il est battu par les byzantins et meurt en 602.

    Les avars furent exterminés par Charlemagne vers 802. Le ring des Avars et son trésor, fruit de siècles de pillage, est pris en 795 et l'or envoyé à Aix, source d'inflation pour l'empire. 

    GökTürk 

    Vasseaux des RunanRuan, ils s'en émancipent en 552. 

    Ils sont vaincus par les chinois Tang et ils fuient vers l'ouest. 

    Ils formèrent des khaganats turcs, qui furent finalement battus par les Ouïghours qui leur prirent le titre de Khagan.

    En 2016, Arianespace mit en orbite le satellite Göktürk 1, payé  par la Turquie... 

    Ouïghours

    Le Khaganat Ouïghour pratiquait le manichéisme.

    En 751, la dynastie Tang s'effondre à la bataille de Talas. 

    Khirgizes

    En 840, victoire Khirgize les Ouïgours s'installent au Xinjiang. 

    Le mot "Khirgiz" signifie "les 40 filles" (qui furent  fécondées par un griffon). 

    Khitan 

    Un empire qui n'eut que la dynastie Liao entre 900 et 1125, fondé à la suite de la chute des Tang. 

    Ils furent détruits par les Jürchen. Pourtant, ils fondèrent par la suite une dynastie dite des Liao occidentaux, ou Kara-Khitan, plus tard conquis par Gengis Khan. 

    Jürchen 

    Ils firent un empire chinois à partir de 1100, et fondèrent la dynastie Jin, contemporaine de celle des Song au sud.

    Pour finir, il disparurent devenant les mandchous, ceux qui firent la dernière dynastie chinoise, les Qing, à partir de 1644. 

    Les Mongols

    On se doit bien sur de les mentionner, Gengis Khan ayant sa place là dedans, pour avoir fondé un empire des steppes assez étendu, de fait le plus grand empire jamais crée, juste avant celui de Staline en 1945... 

    Temüdjin était un Borjigid. Ce fut lui qui fédéra des tribus sous le nom de "mongol". 

    En fait il est issu du peuple XianBei qui battit les XiongNu en 156, leur chef Tanshihuai, fondant un état. Les XianBei eurent même une dynastie centenaire dans le nord de la chine vers 390. Il s'agissait bien d'un peuple turco-mongol. 

    Il recut le titre de "Tchingis Khagan"  le khan des khan quoi... Rien à voir avec dominique, le vilain petit canard de la famille. 

    La dynastie mongole fut celle des Yuan, fondée par Koubilai Khan celui que visita Marco Polo. 

     

  • Les communalistes

    Au détour des perceptions du monde produites par la lecture des journaux, en fait le monceau de papier plus ou moins imprimé que constitue aujourd'hui l'internet, on se prend à mettre en correspondance de multiples pensées, initiatives et combats. Les anarchistes, c'est d'abord une chanson de Léo Ferret et aussi une profession de foi à l'aube de mon adolescence de la part d'une endiablée jeune fille à peine plus vieille, mais déjà bien convaincue.

    Tout part de ce qui sépara toujours libertaires et communistes, la lutte des classes, que j'abhorrerai toujours. Ca tombe bien si on regarde les grands principes, on y est c'est bien ça.

    La guerre en Syrie

    Tout part aussi d'une contemplation de l'actualité récente, alors que les FDS, Forces Démocratiques Syriennes finissent de vaincre l'Etat Islamique. Formées principalement de kurdes, ces forces furent dans l'anonymat et la méconnaissance, voire la méfiance complète des opinions occidentales en pointe dans la lutte contre l'Etat Islamique depuis ses débuts.  

    Ces kurdes là, d'abord Syriens, viennent des forces dites PYD Parti Démocratique de l'Union (Partiya Yekîtiya Demokrat), le frère syrien du PKK (Parti Kommuniste du Kurdistan) Irakien. Il veulent un Kurdistan Syrien indépendant ou du moins autonome, on va le voir. Cette région s'appelle le Rojava (1).

    Il faut savoir que le PKK, fondé en 1978, considéré comme terroriste par les USA est l'ennemi absolu de la Turquie, qui s'acharne contre lui de manière séculaire et structurelle. Son grand leader Abdullah Ocalan est emprisonné (à vie) dans l'ile de  Besbikos (son nom grec), au milieu de la mer de Marmara et y théorise, on y reviendra. C'est de cette île que s'évada en 1975 le héros de Midnight Express. 

    L'amitié franco turque survivra-t-elle à cette longue évocation des méfaits de ce qu'il faut appeler l'"Ottoman", dont on ne dira jamais assez que François 1er n'aurait jamais du s'allier avec ? J'en doute. 

    Evacuée par la Syrie d'Assad dés le début de l'insurrection syrienne, la Rojava fut donc "prise" par ces kurdes là, spécialisés depuis le début dans la lutte contre tout ce que la région comptait d'islamistes, Al Quaida, Al Nosra et bien sur Etat Islamique compris.  Elle correspond à la région kurde que la France rattacha à "sa" Syrie en 1923, à l'issue du traité de Lausanne qui fit le deuil de l'indépendance Kurde décidée à Sèvres, et qui entérina en 1939, on ne le dira jamais assez, la cession à la Turquie du Sandjak d'Alexandrette, c'est à dire d'Antioche, zone toujours revendiquée implicitement par la Syrie. 

    La Rojava inclut Afrine, repris par la force par la Turquie début 2018. Elle inclut bien sur Kobane la ville héroïque qui se signala par sa résistance à l'Etat Islamique en 2015, sous le regard hostile de la Turquie l'arme au pied... 

     

    L'inspirateur de Ocalan

    Ocalan a un maitre, l'américain Murray Bookchin, un vieux bolchevico anarcho bronxo (du Bronx) juif américain, théoricien de l'écologie sociale. Maitre récent, car Ocalan abandonna le marxisme pur et dur pour lui. 

    Mort en 2006, Bookchin inspire donc le "confédéralisme démocratique", on pourrait ajouter "communal", doctrine des PYD, et donc véritable innovation politique, puisqu'il s'agirait du régime politique en vigueur au Rojava. 

    Cette doctrine est aussi appellée "apoïsme" en référence au surnom d'Öcalan ("apo").

    On ne rêve pas, on n'est pas dans Tintin et Milou et les journaux (presse pourrie, toute dévouée à Macron, incapable, veule et inutile) n'en parlent pas, ils ont mieux à faire, les gilets jaunes à déconsidérer sans doute. 

    La doctrine est communale au sens municipal, il inspire le "municipalisme libertaire", doctrine originale, qui ramène tout à la cité, l'état nation disparu n'étant plus qu'une confédération de cités libres, dont les représentants révocables vont simplement représenter leur ville à un échelon "supérieur", mais dépourvu de la seule légitimité, celle des vrais égaux, qui n'existent qu'à l'ombre de leur clocher. Le mot "commun" lui même désigne ainsi la première ressource qui justifie par la nécessité de son partage, le premier niveau d'organisation collective. 

    On peut citer le prix nobel accordé à Elinor Ostrom pour ses travaux sur les "biens communs", qui se distingue des "communs", dont le premier vrai exemple serait Wikipédia lui même !!!! 

    Fédérant magnifiquement communisme et commune, l'échelon électoral préféré des français devient donc la base de la seule (et dernière ) révolution politique en cours dans le monde, celle qui tente désespérément de s'affirmer aux confins de la Turquie, de la Syrie et de l'Irak, chez le peuple le plus arriéré du moyen orient, non arabe et non turc...

    Ce qu'il y a de remarquable chez Bookchin, c'est son caractère "écologique", en opposition à la fois à l'écologie dite "profonde" (celle qui veut supprimer l'espèce humaine, en gros les Vegan), et à l'écologie "mondaine", dite environnementaliste, celle qui veut organiser la société autour de la protection culpabilisée de la planète. Bookchin est écologique certes, mais pour protéger la liberté et l'autonomie des humains qui veulent librement s'organiser dans une communauté anarchiste à l'échelon municipal, respectueuse de chacun et aussi de l'environnement. 

    Il a finit par se désolidariser de l'anarchisme proprement dit, se disant simplement "communaliste", le mot mérite d'être retenu. Il désigne l'équilibre ville campagne gérée par la "commune", magnifique lieu de la vraie démocratie, locale en l'occurrence. 

    J'avoue apprendre tout cela brutalement et avec stupeur, mais pas vraiment étonné, je n'étais pas sans savoir l'absolue dégénérescence de la gauche française dans son ensemble, engluée dans la pourriture verdâtre de la chiasse marxiste jusqu'au bout, son cadavre puant mélangé à tous ces excréments là, une seule substance, un seul jus. Il y avait donc à la lisière des lectures de mes copains anars, une idéologie somme toute assez vivante et documentée, et qui prospérait ailleurs que dans le décadent, et inculte, pays des cons et des veaux.

    Il est possible d'ailleurs que Bookchin ait pu inspirer au moins à la marge les écologistes libertaires de la ZAD de notre dame des landes (les fameux lanceurs de boules de pétanque à lames de rasoir). Y a t-il du communalisme chez les gilets jaunes et leurs bras armés (les fameux lanceurs de kakatov, bouteille d'évian remplie de merde de chien)? Il inspire en tout  cas un combat contre le diable incarné, et il y a quelques idéalistes ancien de l'armée française qui vont aider les PYD  et leur bras armés, les fameuses nanas combattantes rendues célèbre à Kobane. 

    La Nature

    On repartira sur l'idée de nature, décrite en (3) et commentée là bas. Il y a bien un thème majeur de la réflexion sur cette question et nous y sommes, l'histoire du monde se continuant sous nos yeux. 

    La géopolitique

    Le PYD est considéré comme la branche syrienne du PKK et sa référence au grand leader Öcalan est constante. De ce point de vue, il ne peut être que l'ennemi de la Turquie, qui le montre tous les jours. 

    D'autre part, la personnalité et l'idéologie d'Öcalan reste originale et plutôt "spéciale" (4). La doctrine de l'homme nouveau semble y tenir un rôle particulier. 

     

     

    (1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Rojava

    (2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Murray_Bookchin

    (3) l'annotée via hypothes.is rescension du livre de Virginie Maris: https://via.hypothes.is/https://laviedesidees.fr/Qui-veut-la-mort-de-la-nature.html#annotations:0mqUxD0FEemfWdMPooCJCg

    (4) https://journals.openedition.org/ejts/2753

  • Les Fonctions (Trois)

    Une nouvelle notation

    On va ici définir une nouvelle notation de la mort qui tue pour les fonctions. Un langage plus simple qu'Haskell... 

    D'abord types et valeurs c'est pareil, et constructeurs de type et fonctions c'est pareil. 

    Une fonction c'est d'abord un "matcheur" qui déstructure suivant ses besoins une donnée d'entrée. 

    f: Int -> Int = inc = (x) (x+1) 

    Mieux, x étant argument "par défaut".

    f:Int->Int = x + 1 

    Inutile de noter "lambda" quelquechose qui est DEJA typé ici.

     

    Un constructeur de type, c'est pareil: 

    Option: *->* = (T) (None, T ) // ici, "virgule" veut dire "ou"

    Option: *->* = None, T

    On a donc unifié valeur, fonction, type... 

    Pour appliquer une fonction, on adjoint symbole fonctionnel et valeur: (inc 3) == 4

    Pour  appliquer un constructeur de type, pareil.

       a: (Option Int)   fait de la valeur a une option, c'est à dire une valeur taggée par le fait d'être une option.

     

    Prenons alors les 4 monades principales (la grande tétrade) et analysons les en détails, pour qu'elles forment le socle de l'évidence fonctionnelle, ce qui  manque pour VRAIMENT l'épouser et la comprendre. 

    On rapellera que les 3 interdits du fonctionnel, (interdiction de la valeur nulle, interdiction de la lecture, interdiction de l'écriture) seront couverts ici par les 3 patterns fondamentaux qui les prennent en compte: comment typer la valeur nulle, la lecture et l'écriture et mieux comment typer la lecture ET l'écriture simultanée.

    La monade Option

    On va ici s'affranchir des valeurs nulles, explicitement typées par la valeur "None" 

    Option: T->T = None, T // ici, "virgule" veut dire "ou"

    A partir de là: 

    Option.map : (Option T ) (  T->T')    ->    Option T' =

    (x  y) (             if (x == None) None else (      x== (Option a)     (       (y then Option) a     )                       )

    "x" est le premier argument, directement la valeur encapsulée par le premier argument de type Option T et y le deuxième, ce qui fait que le couple de déclaration de paramètre, "(x,y)" en début de notation, est en fait inutile...

    La notation peut aussi utiliser ici un opérateur  de "parallélisme logique" autour de la virgule/"ou". 

    Option.map = (None  ,   (Option a) )  (None,   ((y then Option) a)   )

    "Option" sera ici, aussi, une fonction, disons ce que fait Some en Scala... (le "run", ou "point" des monades).

    La notation rend la structuration/destructuration implicite, le type servant de gabarit, de traitement terminal. 

    En Scala, on ferait :  

    def map(x:Option[T], f: T =>T'):Option[T'] =

    x match { case None => None; case Some(x) => Some(f(x))}

    = Some(f(x.getOrElse (return None)))  // vla du scala hard mais qui marche.

    L'expression de flatMap est exactement la même... 

    Option.flatMap : Option T, T->Option[T'] =

    if (x==None) None else  (x then y )

    ==  (None,x) (None,x then y)

    Ou bien (x y) ( (None, Option(a)) y) (None, (y a) )

    En Scala:

    def flatMap(x:Option[T], f: T =>Option[T']):Option[T'] =

    x match { case None => None; case Some(x)=> f(x)}

     

    La monade Reader 

    Il s'agit de modéliser la lecture pure.

    Reader C : *->* = C -> T  // la valeur est une fonction de C, la configuration , vers le  type encapsulé T.

    Reader.map : Reader C T, T -> T' = x then y  // comment faire plus simple ? implicitement... 

    Ici, parce que typée à destination de Reader C T , y  (une fonction de T  vers T') est automatiquement composée avec une transformation vers Reader C T'... L'exécuteur de mon langage est vraiment astucieux et on pourrait être plus explicite. (Reader C T) pourrait être ainsi considéré explicitement comme un constructeur de valeur typée, avec comme argument la fonction qui le définit. 

    Reader.map : (Reader C T)  ( T->T' )  =   (Reader C T') ( x then y)    

    cela car (x then y ) est bien une fonction de C vers T'.

     

    Reader.flatMap :  Reader C T, T -> Reader C T' =

    (c) (( (x then y) c) c) 

    def flatMap (

       x:Reader[C,T],

       y: T =>Reader[C,T']):Reader[C,T']=

    Reader[C,T'] (c=> y(x.value(c)).value(c))

     

    Reader est donc une construction utilisable pour programmer. L'idée est de retarder à l'extrême l'emploi de la configuration (de type C). Un "Reader" c'est une accumulation de calculs en fonction d'une valeur inconnue, en fait une fonction en attente de son premier argument. La composition lambda serait: 

    f = for ( 

    a<- (Reader Int Int) (+3)

    b <- (Reader Int Int) (-2) 

    ) (a + b) 

    f est de type (Reader Int Int) et doit être appelé (avec pour argument une "configuration" ) pour donner quelque chose. Ici "1000" est la configuration. 

    f 1000 

    donne (1000 + 3) + (1000 - 2) = 2001

    Ainsi, la fonction d'un Reader fait office de calcul relatif par rapport à une valeur convoyé -à l'identique- par les flatMap lors d'une composition. 

    On a ici la plus parfaite illustration de la fonction, du rôle et du service rendu par une monade: le transport transparent dans une composition (nécessairement faite par flatMap, y a que ça pour ça) d'une information particulière, ici la configuration. L'abstraction de cette valeur qu'on peut , dans le cas du Reader, donner après coup est le cas d'usage particulier de la monade. Ici, on a une sorte d'interprétation "retardée": les calculs de la configuration ne seront fait qu'APRES le choix et l'application de la configuration.

    La monade Writer

    La monade Writer est un peu l'"inverse" du Reader. Elle va être utilisée pour convoyer par flatMap le texte d'un log, modifié par ajout à chaque étape. 

    Writer S : *->* = (S,T) 

    Writer.map : ( Writer S T)  (T -> T') = 

    x then ((z, w) ( z, y w))   // simple application of the function

    Writer.flatMap : ( Writer S T) , (T -> Writer S T') =

    x then ((z, w) (   (y w)  then  (p q) ( (p + z, q )  // add the logs... 

     

    Et donc, 

    f = for (

    a<- Writer ("first line,", 33)

    b<- Writer("second line", a * 2) 

    )  (a + b) 

    sera un Writer contenant la valeur 66 et le log "first line,second line". 

    Ici, la valeur convoyée est stockée au fure et à mesure dans l'objet par le flatMap. Pas d'abstraction finale, mais l'effet est réel. Notons que ici c'est le premier Writer de la chaine de flatMap qui initie le stockage. On évite, stylistiquement, de convoyer une instance particulière dans la suite de calculs, la simple référence au "type" permettant de connecter les différents Writer entre eux  dans la chaine de flatMap exécutés et la transmission progressive de la chaine stockée, augmentée à chaque étape. 

    Cela donne une capacité d'abstraction, les appels à Writer fait ici pouvant être remplacés par des appels à des fonctions quelconques retournant le Writer adapté. On évite ainsi une réification avec une instance et donc une affectation (berk berk). 

    La monade State

    La monade State fait tout, lecture ET écriture. 

    State : *->* = S -> (S,T)

    Ici on adoptera la notation "avec constructeur" du type de l'objet monadique. 

    State.map : (State S T)  (T ->T' )  =

    (State S T') (   x    then     ( (z w) (z, w then y) )      ) 

    State.flatMap : (State S T)  ( T -> (State S T') ) =

    (State S T') (  x then  (  (z w) (    (y w)(z)     )   ))

    La fonction encapsulée par la monade peut changer l'état, et c'est toute l'histoire.

    t = for (

    a<- State (  (x + 1, x+2)  ) //  

    b <- State(  (x+3, x+2)  ) // 

    ) (a + b) 

    t est une monade Reader prête à être évaluée, comme Reader, elle est un stockeur d'expressions.

    (t 1) = ( (1 + 1) + 3)  ,   2+2)

    Son "état" final sera 5 et la valeur finale calculée 4, obtenue en fonction de l'état précédent (2).

     

    On remarquera qu'une monade est en fait ici une fonction, disons que la valeur qu'elle encapsule est ici une fonction, c'est une monade "fonctionnelle" et que DONC, on peut et doit l'évaluer. 

    Reader et State, comme monades "lisibles" ont besoin qu'on leur passe une valeur extérieure pour fonctionner. C'est ce qui les rend compliquées, alors qu'en fait on s'y fait très bien. 

    Apprendre tout ça par coeur est un MUST  absolu. Merci qui? 

     

  • Les Fonctions (Deux)

    On avait parlé des fonctions, mais mal. 

    On recommence avec un autre point de vue, orienté vers autre chose et qui reste néanmoins dans l'axe de ce qu'on disait, et qui est qu'on doit aller vers une abstraction supplémentaire. Haskell, ou sa version perso est utilisé.

    Valeur

    On commence par le bas. On a des valeurs, ou objets abstraits de base. 

    Pour commencer la montée gentiment, on doit admettre qu'il y a différentes sortes de valeurs. Cela nous introduit aux "types". On a au moins les nombres, et il y a différent types de nombres, les chaines de caractères et les booléens ou bits qui prennent deux valeurs. Ca fait 3 types de valeurs simples au minimum.

    Type

    La première abstraction est donc le "type", rassemblement de valeurs possibles avec une identité. Il y a plusieurs sortes de types, et au combien. Pour définir des types, on va les combiner et la première forme du langage qu'on est en train de définir va consister à noter des "compositions" de types. 

    A = Int String 

    va être le type des tuples formés d'entiers et de chaines de caractères (String). On concatène un entier et une String. La conjonction, le "et". 

    A = Int, String

    va être le type des valeurs qui sont soit un entier soit une String. L'un ou l'autre, la disjonction, le "ou". 

    Fonction

    On passera sur l'"opération", équivalent de la valeur par sa simplicité nécessaire et qui permet de faire correspondre des valeurs à une autre. On abstrait tout ça en une fonction, définie plus précisément sur des types et à destination d'un type. 

    On va alors ainsi passer aux fonctions, êtres complexes, autres sortes de valeurs, et définies en deux étapes: par leur types, et par leur comportement sur les différents composants de leurs types d'entrée. 

    Type paramétré 

    Pour définir des types, on va utiliser un autre moyen, le paramétrage. Cela permettra de définir des sortes de fonctions sur des types en tant que tels et pas simplement en tant qu'ensembles de valeurs... héhé. Cela permettra ainsi et aussi de "transformer" des types. On va voir. 

    L'archétype du type transformé est l'"option". En gros on ajoute un élément à n'importe quel type existant. Cet élément additionnel, on va l'appeler "None", alors qu'on aurait pu l'appeler "something else" ou n'importe quoi d'autre, il est "en plus". 

    Option A = none, Some A 

    On aurait pu dire "Option A = none, A ", pour indiquer une fonction de A vers A "plus" l'ensemble formé de l'élément "none".  En fait c'est une question de syntaxe de langage. Un élément de "Option A", quand il n'est pas "none", sera noté "Some a", avec a élément de A. 

    En gros, "a" élément de A ne peut pas être noté pareil que "a", élément de "Option A"... Même si on pourrait, en fait. Il suffirait de faire le malin avec une expression contextuelle alambiquée, avec des lettres hébraïques en exposant... 

    Le paramétrage de type est en tout cas bien une abstraction différente de celle de la fonction, même si cela lui ressemble bigrement. "Option A" est bien un nouveau type, même si il n'est "que" l'ensemble de toutes les valeurs de toutes les applications sur A de toutes les fonctions possibles de A vers l'union de A et de none...

    De ce point de vue, un type paramétré définit ainsi un ensemble de fonctions. Et dans la mesure ou une fonction représente une opération, un ensemble d'opérations, donc,  un type paramétré est un "type de calcul". Chaque calcul de l'ensemble ayant un résultat dans l'ensemble ainsi défini. On a abstrait ici l'opération, le calcul lui même...

    On généralise immédiatement à la véritable abstraction et qui est l'ensemble pour tout type B, des fonctions de B vers Option A , et qui matérialise véritablement un calcul général, associant non pas A à B, comme le ferait une simple fonction bébête, mais Option A à B. Bien sur Option A est en fait un type, qu'on pourrait qualifier d'ordinaire, simplement ce qu'on veut dire avec mauvaise foi ici, c'est que le choix de ce type paramétré là caractérise le calcul exprimé par les fonctions en question sur le type paramètre: on a ici un calcul produisant un A qui s'exprime avec une caractéristique nouvelle, représenté par le type paramétré par A: il peut, c'est pour ça qu'on fait tout ça, "échouer". 

    Les fonctions du genre "B -> Option A" peuvent ainsi retourner none, et donc convoyer une sémantique d'"échec", ou d'"absence". On a réinventé le "pointeur Null". 

    On a ainsi une sémantique (une signification) pour un typage de fonction qui serait "intelligent". On abstrait, on représente une signification supplémentaire associée à un sous ensemble de l'espace global des fonctions. C'est pour cela que la définition des ensembles supports d'une fonction ne suffisent pas pour "genrer" précisément une fonction. Une fonction peut aussi appartenir au type de fonction défini par un domaine de destination "du type" "Option X". Bref, les types de fonction c'est pas simple... 

    Il y a bien sur d'autres types paramétrés... Autant qu'il y a de "types" de calcul. Cette adjonction là qui caractérise des ensembles variés de calculs qui se ressemblent s'appelle l'"effet". Un "effet" c'est ce qui type partiellement un calcul, et qui s'exprime par une transformation particulière apportée à un type. Pour enfoncer le clou, on veut dire que "Option A" c'est une modification de A, et pas simplement un type quelconque issu de A. 

    La composition 

    On connaissait la composition classique des fonctions. Les fonctions, ça se compose, merci. 

    L'opération de composition dit "rond" : f o g = h , h(x) = f(g(x)) , comme "combinateur" de fonctions est le parangon des combinateurs, des fonctions sur fonctions. Au fait, on parle bien de programmation "fonctionnelle": les valeurs auxquelles on s'intéresse le plus, ce sont les fonctions. Et donc on cherche le "méta", le "combinateur".

    Quand est il des fonctions vers des types à effet ? Et bien on peut pas. C'est tout le problème. Car une fonction est totale, elle prend et ne prend que ça, que les éléments de son type d'entrée. 

    A -> Option B

    B -> Option C 

    parangons d'opérations "typées" par leur destination, ne sont pas composables simplement, point final. 

    On aimerait donc une sorte d'opération, de "méta opération" sur fonctions, un combinateur... Cette sorte de combinateur, associé à l'effet permettrait de faire plusieurs choses: d'abord composer bien sur: 

    X : (A -> Option B , B -> Option C ) -> A -> Option C

    ensuite, si possible, encapsuler automatiquement l'effet et savoir quoi faire quand ses particuliarités se manifestent. Cela ferait une abstraction composable et aussi "additionnable". On profite pour faire la même chose aux choses qui se ressemblent. Ainsi, quand la fonction sur Option B  retourne un "None", et bien cet effet là  pourrait opportunément se propager tout seul comme un  grand et donner directement la valeur None à la composition. 

    Evidemment, on pourrait imaginer des compositions qui ne supposerait pas comme suggéré de donner None comme résultat à toute application d'une fonction à destination de "Option X". Mais cela serait arbitraire, et tordu. Après tout, None est fait pour ça: modéliser l'échec, le trou noir, le nul. Et quand on a échoué, on a échoué. Exit.

    Les classes de type

    On va alors introduire l'abstraction inventée pour le langage Haskell pour regrouper les types et les améliorer sans y toucher: les "classes" de types. Alors qu'il s'agit programmatiquement d'une alternative complète à ce qu'on appelle l'"orienté objet"et même d'une technique supérieure de modularisation et de modélisation, les mêmes mots sont employés (classe, instance) et avec des significations comparables, mais radicalement autres. 

    Une classe de type, c'est (déclarativement) tous les types pour qui existe un certaine ensemble de fonctions qui la définisse. Par exemple, on y va tout de suite, les types paramétrés M pour qui sont définis les fonctions "return" et "flatMap" dont les signatures respectives sont:

    return : A ->  M A

    flatMap: (A , A -> M B) -> M B

    définiront des types à effets composables (ceux dont on parlait plus haut). On les appellera les "monades". 

    Et hop, d'un coup, on a défini les classes de types, les compositions d'effets et les monades. L'essence du FP. 

    De fait on a été un peu rapide. La première des classes de types, c'est Eq, qui fournit l'égalité aux objets. Pas mal, non?  Avec en plus la capacité de contrôler les types des éléments qu'on compare (ils doivent être les mêmes) et de la définir récursivement en fonction des types composites à comparer. Le reste à l'avenant, les classes de type s'étendent et un type peut ainsi être défini avec toutes les classes de types qu'il implémente. On modularise la notion de type, qui se trouve donc être composable, et capable d'agréger tout espèce de comportement.

    Une alternative complète et puissante, en fait bien plus puissante que, à l'orienté objet traditionnel. La grande différence est que l'ajout, le comportement associé à la classe de type est d'emblée un module de comportement applicable à tout type, une sorte d'interface, comparable au trait Scala. Par contre, sémantiquement la classe de type est absolument intrusive, les types qu'elle commande sont soumis au contrat qu'elle transporte et impose, elle les définit, elle ne les fournit pas ! 

    Les fonctions

    Revenons aux fonctions. Elles ont bien des propriétés qui en font à la fois des éléments de choix pour programmer, mais aussi qui les rendent profondément (et paradoxalement) inaptes à cela. Précisons les grandes propriétés de ce qu'est la définition d'une fonction, en l'occurrence une "expression" forme syntaxique d'une reformulation avec des opérations d'une valeur issue de l'ensemble de départ, le domaine de la fonction. 

    Ce n'est que cela, et à condition de n'utiliser comme opération que des fonctions au même sens, dans certains cas primitives de manière ultime, on a ce qu'on appelle la "transparence référentielle" qui fait que tout appel de fonction peut être remplacée par l'application de sa définition à ses paramètres sans changer le sens global du programme. La fonction ne fait qu'abstraire. 

    La transparence référentielle s'applique ainsi aux programmes construit avec des fonctions "pures", c'est à dire RT pour leurs arguments RT. Cette "pureté" typique du fonctionnel, s'applique et s'exprime avec plus de détails selon les 3 modalités suivantes:

    - pas de valeur nulle : une fonction est totale, soit exclusivement consommatrice et productrice de valeurs typées. 

    - pas de lectures extérieures: à toute entrée une seule sortie, pas de demande cachée de lecture d'autres entrées.

    - pas d'écritures extérieures: la seule sortie est la valeur de retour, pas d'effets de bords invisibles.

    Cette pureté fait du fonctionnel une technique inutilisable dans son principe pour communiquer avec l'extérieur. Sauf si, et c'est la suite de l'histoire.  

    Les effets 

    On se permettra alors de sauter par dessus toute l'histoire récente des monades. La notion d'"effet" fut d'abord utilisée pour régler le premier problème. Il est parfaitement possible de se passer complètement de la valeur nulle, et la monade "option" est faite pour cela, utilisable et utilisée (par les happy few). 

    Pour les IOs, on (je parle d'Haskell) inventa un type spécial paramétré nommé "IO", qu'il suffisait aux fonctions de retourner. A partir de là, une fonction spéciale dite "main" à qui on passait une telle fonction se chargeait de procéder aux entrés sorties effectives en combinant les effets, devenus "effets de bords" mais contrôlés et exclusivement contenus dans l'exécution de fonction "main" à travers la monade IO.  

    Y a pas que les monades

    Les monades, du moins leur utilisation, ne sont pas "issues de la théorie des catégories". Elles sont générées par des besoins concrets exprimés par les programmeurs et se rattachent aux maths par la bande en fait... Et puis il y a les "arrows" (1) qui se manifestent, et sont utilisées pour  améliorer certaines implémentations. Tout continue bien de partir de préoccupations locales. 

    Les étapes de calcul

    Pour finir il y a bien une sorte de valeur qui nous échappe encore: le "statement", l'étape élémentaire de calcul, l'étape de calcul. Le corps de la définition d'une fonction est typiquement faite d'un enchainement de ces étapes, séquencées, testées, répétées. Au point que programmer consiste  à combiner ces étapes, voire à les définir, puis à les combiner. 

    On en vient alors à vouloir définir ce qu'il y a à faire comme des combinaisons, non pas d'appels de fonctions et d'expressions variées sur des données, mais de fonctions elles mêmes, les ensembles de données variées à considérer étant rendus invisibles. 

    Par exemple, l'addition de n sempiternellement exprimée comme une fonction à deux paramètres, dont évidemment le point d'entrée: addn = x, n: x + n , pourrait se décrire aussi comme addn = f , n : f (andThen inc) * n  . 

    Bref, une "algèbre" d'opérateurs, qui combinerait directement les opérations considérées comme des valeurs. 

    Un tel style de programmation est à portée et se trouve peu ou prou ce qu'offre Haskell, même si conceptuellement le pas ne semble pas franchi. On peut pourtant abstraire l'étape de calcul et directement passer à  l'après calcul, le calcul du calcul, donc.   

    Le principe est de se ramener à IO, qui va devenir le type de la valeur qui représente le "statement". Ce type, pratiquement d'usage universel, sera le codomaine (le type de destination) de toute fonction fabriquant une opération de calcul élémentaire. 

    Les "algèbres"

    Une algèbre, c'est un ensemble sur lequel existe des opérateurs, un opérateur combinant des élements de l'ensemble pour en obtenir d'autres... Ca va mieux en le disant. 

    Les modifications à l'identique des programmes ou "refactoring"  ou "recomposition"

    Modifier un programme après coup, pour qu'il soit plus court, plus lisible, ou plus apte à subir encore d'autres modifications, c'est le pain blanc du programmeur. Une telle activité est extraordinairement simplifiée si les fonctions qu'il a utilisé pour faire le programme à modifier sont totales et sans effets de bords en lecture ou écriture. 

    Prenons quelques exemples: 

    1) ré-ordonner

    val a = f(x); val b = g(x) 

    Si f et g font des effets de bord en écriture, c'est impossible.

    Si f et g font des effets de bord en lecture sur des données pour lesquelles elles sont de effets en écriture, non plus.

    Les statements d'un programme sans effets de bord ne sont PAS séquencés implicitement. On peut les mélanger, ou les exécuter en parallèle, bref en faire ce qu'on veut. 

    2) Dé-dupliquer

    { val a = f(x); val b = f(x) ; g(a, b) }  est il équivalent à { val a = f(x) ; g (a,a) }  ? 

    Si la fonction f fait un effet de bord, évidemment non. Alors qu'un appel (conjonction d'une fonction et d'une valeur) est UNIQUE, et peut être caché pendant toute la durée du programme. 

    3) Effacer 

    { f(x) ; def g (x) = ... ; val a = g(x) ; g(x) ; a  } est il équivalent à { def g (x) = ... ; g(x) }  ? 

    Si la fonction f fait un effet de bord, non. Un appel de fonction n'a pas d'existence si on ne le mémorise pas.  

    On notera la différence entre "def g = " et " val a = ". Alors qu'une affectation est gratuite et ne consomme pas de ressources de calcul, un appel de fonction est "cher" et se doit d'être "caché". "def" n'est PAS une abstraction de l'effet de bord et ne peut pas l'être (une fusée ne peut être lancée deux fois). 

    4) Abstraire

    {val a = g(x) ; val b = h(x) ;  f (a); f( b) } est il équivalent à  {  f(g(x)) ; f( h(x))  }  ? 

    Et bien NON en général, si "f" est capable d'attendre la terminaison d'une activité lancée par l'appel de g ou h... 

    En effet,  il y aura séquencement dans le deuxième cas, et pas dans le premier, où les deux activités seront lancées en parallèle. 

    On notera le caractère non évident de l'impossibilité de la recomposition du dernier exemple: il faut raisonner sur tout, et savoir les natures des effets de bords de tout avant de décider toute modification. Avec l'assurance de l'absence d'effets de bords ET de lancement d'activités "par derrière", le code très plastique, peut être changé à loisir. Viva la liberta. 

     

     

     

    (1) On peut lire au moins le début de : http://www.cse.chalmers.se/~rjmh/Papers/arrows.pdf 

  • Les bayésiens

    La question de la probabilité a deux grandes interprétations, dont la première, celle basée sur l'émergence d'une ratio hors d'un grand nombre de cas dont les fréquences relatives finissent sous l'effet du nombre par devenir absolues et suivent des règles intangibles promues au rang de lois, domine et fait l'examen des expériences scientifiques.

    La seconde, est elle basée sur l'incertitude chiffrée d'un examinateur subjectif regardant quelques cas qui confirment sans preuves véritables l'incertain... Les bayésiens sont des lascars obstinés et continuent de fasciner, voire d'opérer et cela partout. 

    On en vient au probabilités qui font l'objet de formalisations mathématiques variées, mais on ne peut se départir de chercher des formes intuitives à ce qui continue de fasciner pour des raisons évidentes: la prédiction de l'avenir reste l'incontournable forme du coté attirant du savoir: comment ? Vous sauriez le futur ? Et oui, car je connais le passé et ses lois...

    Pour commencer et pour mettre les choses au clair, la polémique entre bayésiens et fréquentistes a ainsi DEUX aspects qui n'ont rien à voir en apparence, alors que. 

    Le premier est la divergence sur l'interprétation de la notion même de probabilité: mesure de la confiance ou limite d'une fréquence de mesure répétée ?

    Le second est la la divergence sur la manière dont on calcule, les bayésiens partant d'une situation "a priori" que les fréquentistes contestent, cette situation à priori étant justifiée par l'interprétation bayésienne de la probabilité...

    Le Sida

    Connaissant le caractère mental du sida, on explorera le cas de base, celui du test d'hypothèse, en partant d'une prévalence du Sida de 1% dans population et d'un test rapide efficace à 99% dans ses deux caractères de "sensibilité" (pourcentage des sujets infectés dont le test est positif) et de "spécificité" (pourcentage de sujets non infectées dont le test est négatif). 

    On remarquera l'utilisation du mot "sujet", alors qu'il s'agit bien sur d'objets, personnes innocentes à laisser tranquille ou à plaindre d'une mort atroce.

    A partir de là on affirmera que si la prévalence du mal est (dix moins "q"= 10^-q)  et la précision du test (1 - dix moins "s" = 1 - 10^-s) , et bien la probabilité d'être atteint quand le test est positif sera :

    1  / 1 + 10^(q - s)  

    ce qui fait  exactement 1/2 dans le cas explicité ici où q = s = 2. 

     

    La démonstration

    On utilisera un arbre de manière à établir le plus vite possible les 4 probabilités des 4 cas. 2 modalités (oui/non on a le sida ou non, et ok/nok, le test est positif ou non). Cela doit être calculé en fonction des données données, et interprété suivant le sens des mots.

    Par exemple ici oui = 10^-q,  quand q=2, 1%. 

    Le point important, en fait fondamental, dans les probabilités croisées, est d'établir les grandes régions aggrégantes par exemple la région "oui", divisée par les régions "ok" et "nok", la question posée étant celle de la probabilité dite conditionnelle suivante: "oui sachant ok", c'est à dire la division par la probabilité de ok de la probabilité d'être à la fois oui et ok. Les grandes régions sont ainsi bien sur oui, ok , non et nok elles-mêmes interpénétrées mutuellement. 

    On en vient à la première définition "bayésienne": la probabilité de "A sachant B" est : P(A/B) = P (A^B) : P(B) 

    qui définit la probabilité dite conditionnelle, le symbole de la division étant : et le "^" exprimant bien sur l'intersection, ou le "à la fois", qui bien sur n'est en aucun cas une multiplication des probabilités correspondantes. 

    On en déduit d'ailleurs immédiatement le fameux théorème qui n'en est pas un, d'ailleurs, étant immédiatement issu de la définition de la probabilité conditionnelle. La probabilité de A^B ("A inter B") étant évidemment égale à

    P(A/B)*P(B) et à P(B/A)*P(A) par conséquent égaux eux-mêmes et donc: 

    1200px-Bayes'_Theorem_MMB_01.jpg

    On passera donc immédiatement sur cette histoire de "théorème" parfaitement fétichisée et sans aucun intérêt d'ailleurs, sinon le fait qu'il affirme simultanément deux fois un bête définition pour une expression linguistique elle dotée de sens, le fameux "a sachant b" qui apparait fréquemment dans les questions et les réponses des vrais problèmes. On a donc un contresens (un théorème qui n'en est pas un) pour une signification profonde (on exprime des vérités dotées de sens à travers des formes calculatoires non totalement triviales). 

    On ajoutera aussi aux "trucs" de Bayes la "décomposition" ultra utile et également directement issue de la définition de la conditionnalité:  p(X) = P(X/A) . P(A) + P(X/B) . P(B)  

    Ainsi, pour répondre à la question fondamentale et terrible "ai-je le sida quand je suis positif ? ", on doit calculer une probabilité conditionnelle en en connaissant deux. 

    La première, la question angoissée est "oui sachant ok".

    Les deux données sont ce qui caractérise le test : la sensibilité,  soit "ok sachant oui" , et la spécificité "nok sachant non". On les supposera égales. Soit S= 10^-s égal à 1 - Q = 10^-q

    ok/oui = nok/non = 1 - S = 1 - ok/non , ok/non  = S

    On en vient alors à la question posée. 

    oui/ok = ok/oui . oui : ok 

    Or,  ok = ok/oui.oui + ok/non.non , comme on l'a vu, c'est ce que j'ai appelé la "décomposition de Bayes". 

    Donc: 

    1 : oui/ok = 1 + non . ok/non : oui . ok/oui

    =  1 +   S (1- Q) / (1 - S) Q  

    = 1 + 10^q-s   (1 - 10^-q)/ 1 - 10^-s)  

    Ce qu'il fallait démontrer, le facteur correctif valant 1 en gros dans la plupart des cas. 

    Si s = 2 et q 4  (prévalance de 1 pour 10 000, soit 0,01%) 

    resultat = 1 : (1 + 10^4-2 (.9999/.99))  = 1 : 101 * (1.01) = 0,01% 

    Plus la prévalence est faible, disons inférieure à la sensibilité du test, moins le résultat est inquiétant... En fait et c'est la grande leçon, il faut pour que le test prévoie plus qu'une possibilité non nulle, que sa sensibilité soit supérieure à la prévalence...

    Ainsi un test sensible positif peut ne PAS entrainer d'inférence statistique en faveur de l'hypothèse qu'il teste. Cette erreur est l'"erreur du taux de base négligé". 

    L'interprétation bayesienne 

    On peut présenter la chose autrement. 

    oui/ok = oui * X 

    C'est à dire que si on part de "oui" la probabilité d'avoir le SIDA "en général", (on dit la probabilité "antérieure") on va chercher, sachant X, un facteur multiplicateur de risque (ou ratio de vraisemblance) à obtenir la probabilité "améliorée" par l'expérience d'avoir le SIDA, soit la probabilité "postérieure".

    Le facteur multiplicateur est bien sur: X = ok/oui : ok   qui, et c'est ça l'essentiel, NE DEPEND PAS de la prévalence...

    ok se calcule par décomposition:

    ok = oui * ( ok/oui)  + (1 - oui) * (1 - nok/non)

    1-oui == 1 (oui est très faible) 

    ok == 1 - nok/non   

    Donc, on a X = sensibilité/ (1 - spéficité) soit environ 10 ... 

    Ce ration est extrêmement important, et montre que pour les prévalence de moins de 10%, l'augmentation du risque mesurée par le test, tout important qu'il soit ne donne pas de probabilité sensible d'avoir le SIDA.

    Par contret, et là Bayes montre qu'on peut améliorer une connaissance, SI la personne est (du fait de ses mauvaises fréquentations) dans une population dont le risque est de 10%, et bien le test est intéressant à faire et peut se trouver décisif.  

    L'autre démonstration 

    On peut faire de tout ça d'autres démonstrations. 

    Prenons le diagramme de Venn et ses 4 régions: périphérique (n), et (p), (pc), (c)

    p pour "positif non contaminé", c pour "contaminé non positif" , n pour "non positif, non contaminé", pc pour "positif ET contaminé.

    On a donc: 

    (1)  1 = p + c + pc + n 

    (2)  fop = p  / (n + p)   les faux positifs sont la proportion de positifs non contaminés parmi les non contaminés disont 1%

    (3) vrp = pc / ( c + pc ) les vrais positifs sont la proportion de positifs contaminés parmi les contaminés disont 90% 

    (4) c + pc = 10-5    les contaminés sont peu nombreux dans la population globale. 

    A partir de là , on cherche la proportion de contaminés parmi les positifs:  x = pc  / (pc + p)  

    (1 & 4)  p + n = 1 , une approximation évidente

    (1 & 5) fop = p 

    (3 & 4) pc = vrp . 10-5 =   9 . 10-6

    x = 9.10-6 / (  9.10-6 + 10-2) = 9.10-4 = 10-3 

    Plus exactement, si v  est la prévalence, soit c + pc, la proportion de contaminés. 

    vrp = pc / v   et donc pc = v.vrp  

    x = v.vrp ( v.vrp + fop) 

    Or vrp vaut 1 en gros (la plupart des contaminés sont positifs) donc x  = v / (v + fop) = 1 / (1 + fop/v)

    On doit donc comparer les faux positifs à la prévalence et c'est toute la question. x = v/ fop 

     

     

    Q de Yule

    Au fait si on examine les 4 cas possibles, sujet atteint (V ou F) et test positif ou non (P ou N), A, B, C, D avec 

    A=PV, B=PF, C=NV, D=NF, le coefficient Q de Yule va désigner l'efficacité du test  Q = AD-BC/AD+BC

    Le bayésianisme

    C'est alors qu'on en vient à l'interprétation. Que signifie ces chiffres, se disant être des "probabilités" ? Des probabilités de "quoi" ? On a deux théories. 

    La première est qu'il s'agit de la probabilité d'un événement considéré comme une mesure de sa fréquence d'apparition, la seconde est qu'il s'agit d'une mesure de la croyance en sa réalisation.

    La chose n'existe pas, elle n'est qu'une possible apparition, mesurée par son existence parmi une multiplicité d'autres, ou bien par un degré de croyance, subjectif mais quantifié, en son apparition.      

    L'attitude

    Mais avant de gloser davantage, il convient de revenir aux fondamentaux. On se positionnera ici comme un statisticien expérimentateur dont on doit de décrire la posture et l'attitude  "typique".

    D'abord il y a une réalité qu'il mesure, et qui se comporte conformément à un modèle statistique. On fait un test, et la question est: est qu'il s'est passé quelque chose qui dévie du modèle statistique ? 

    L'hypothèse de base  est que non, il ne va rien se passer: l'hypothèse dite "nulle" sera  vérifiée: le monde est bien conforme au modèle évoqué et le test lui appartient. A moins que, et là on discute. Dans certaines circonstances, il va falloir décider de rejeter l'hypothèse nulle et d'adopter l'hypothèse alternative. Dans lesquelles ? 

    Le test se traduit par une distribution de probabilité, disons par un pic, qu'on va positionner par rapport au modèle connu. Pour cela, on va calculer une valeur dite "p-value" ou "valeur p" qui va être la probabilité pour que dans le modèle connu, on soit encore éloigné encore plus de la moyenne connue que la mesure. Si l'hypothèse zéro est représentée par une densité de probabilité, on va l'intégrer au delà de la valeur moyenne de la mesure test.

    Cette probabilité va alors être comparée à un seuil, par exemple 5% (ou 1%) et si elle est plus petite, alors là on va commencer à douter de l'hypothèse zéro, voire la rejeter. Une mesure répétée se doit d'être DANS la courbe du monde tel qu'il décrit, ou bien elle n'est pas bonne. Pas bonne ? Au contraire, comme elle est une expérience, c'est elle qui EST bonne, et c'est la description a priori du monde qui doit être rejetée. 

    A noter que l'anormalité de la mesure par rapport à une description qui se trouve fausse se trouve mesurée dans le cadre de la fausseté, qui se trouve alors prouvée comme incohérente avec le réel et donc fausse... 

    On notera qu'il y a dans le monde fréquentiste deux attitudes, celle du vénérable Fisher qui veut prouver rationnellement et celle du moderne Pearson qui veut lui décider. Les deux attitudes sont mixées dans les pratiques scientifiques courantes. Notons que Fisher adopte une attitude Popérienne: l'hypothèse nulle est la référence et reste une hypothèse réfutable. Quand quelque chose de bizarre se  produit, soit il s'agit d'un évènement rare possible et compatible avec la nullité de l'hypothèse, soit celle ci doit être remise en cause. C'est la fameuse "disjonction de Fisher" qui caractérise l'asymétrie Poperienne, critiquée par ailleurs.

    Cette  histoire de p-value doit être comparée avec une autre histoire, qui est celle de l'intervalle de confiance, autre manière théoriquement équivalente de présenter les choses. L'intervalle est centré sur la moyenne du modèle, et a pour largeur 4 ou 6 fois l'écart type. Il faut que le test soit dedans pour que l'on puisse garder l'hypothèse nulle. 

    La Gaussienne

    Dans tous les cas, on se retrouve bien sur avec la répartition des observations possibles sur les abcisses d'une gaussienne... 

    C'est la fameuse courbe en cloche, archétype de la courbe de densité de probabilité, limite continue des diagrammes en bâtons donnant chacun la probabilité d'un bloc de valeurs.  

    Central Limite

    De fait, le "théorème central limite" affirme que la somme de n lois gaussiennes d'écart type sigma donnera une loi gaussienne d'écart type sigma/racine(n). Plus n est grand, plus l'écart type final sera petit.

    Le fameux théorème, merveille de la nature s'applique même si les lois des échantillons ne sont pas gaussiennes: dans ce cas, le résultat sera en cloche, mais avec un écart type non calculé ou à calculer... 

    C'est ce qui justifie les sondages: si on prend un échantillon "assez" grand de taille N (la limite est 30), son écart type sera l'écart type de la "vraie" situation multiplié par racine(N). En fait c'est l'inverse c'est à dire que c'est l'écart type de l'échantillon qui divisé par racine(N) donne le "vrai" écart type... Celui ci est forcément petit: il "affine" les échantillons.

    Mais bon, l'écart type sigma d'un échantillon permet ainsi de calculer de manière "sure" le vrai écart type... A partir de là l'intervalle de confiance de la moyenne de l'échantillon, qui elle est imprécise, sera de plusoumoins 2*sigma/racine(N) à 4 sigma et on peut y aller (programme de seconde).

    On remarque que g(2*sigma, sigma) vaut 0,05 pour sigma valant 1, il suffit de regarder le dessin d'ailleurs. Mais en fait, le coup des 95% est en fait l'intégrale de la gaussienne entre -2*sigma et +2*sigma, qui vaut 0,95... On dira que la moyenne effective est donnée par la moyenne de l'échantillon "avec une confiance de 95%". 

    Revenons au théorème central limite; sa formulation exacte est que la limite de la somme de tout ensemble de lois d'écarts types sigma dans un intervalle donné, divisé par sigma*racine(n) et centrées sur leurs moyennes sera l'intégrale de la gaussienne centrée réduite sur cet intervalle. La division par sigma permet de se ramener à la courbe archétype.

    Plus exactement, la suite Zn avec Zn = RAC(n) *  (Xn - mu)/sigma  converge vers Z, gaussienne centrée réduite.

     

    La Gaussienne centrée réduite

    Rappelons que la fameuse courbe centrée sur zéro si elle a un paramètre sigma de 1, représente une distribution de probabilités dont l'écart type est sigma, a pour valeur maximale 0.4, est quasiment nulle en 3, et a pour valeur en 1 0.25. L'intégrale de la courbe est bien sur UN. 

    gaussienne.png

      

    On notera l'utilisation de sigma, ici UN, le "3 sigma", opportunément transformé en "6 sigma" pour prendre toute la largeur de la courbe, et qui caractérise toutes les possibilités pour un objet d'être DANS l'hypothèse nulle. De fait, être hors du 6 sigma, c'est vraiment mal, ça ne devrait jamais se produire, et l'hypothèse nulle doit être rejetée... 

    Linguistiquement, le 6 sigma est un critère de qualité, il permet, quand on VEUT imposer l'hypothèse nulle, de rejeter la mesure, comme non conforme au critère, quand on veut imposer soit la vérité absolue de l'hypothèse, soit une "politique" de qualité. L'objet fabriqué selon la mesure foireuse peut alors être poubellisé. 

    On va alors considérer le 4 sigma. Et bien il se trouve, et cela reste à démontrer que l'on a là précisément le fameux intervalle de confiance à 95 % dont tout le monde parle !! En gros, l'intervalle de confiance c'est  plusmoins 2 sigma.

    Pour le démontrer, fastoche. La loi gaussienne réduite ci dessus a pour équation

    g(x,sigma) = exp(-x^2/2*sigma^2) / sigma*racine(2*PI)  avec sigma == 1

    Courbe de densité de probabilité, dont l'intégrale dit "gaussienne" vaut 1 entre moins et plus l'infini. 

    ll se trouve que cette intégrale n'a pas de formule simple, et n'est donnée que par des tables ! Par exemple le fameux 0,95 est incalculable à la main et ne vaut en fait non pas pour 2, mais pour 1,96.... La fonction PHI, répartition de la gaussienne de moins l'infini à x n'a pas d'expression analytique ! 

    Un autre point est qu'on peut aussi jouer avec la forme initiale du théorème, qui partait d'une somme de "lois" (ou de "distributions") binomiales (les tirages à pile ou face avec une pièce truquée). Ces sommes de lois sont appellées aussi "de Bernouilli", le tirage principal ayant la probabilité "p", et on fait "N" tirages. La "loi" c'est la probabilité d'obtenir k fois la bonne face, avec k entre 0 et n. La loi c'est:

    C(n, k) p^k (1-p)^(n-k))

    Quand N tend vers l'infini, cette loi, dont l'écard type est racine(p*(1-p)*N), centrée sur sa moyenne N*p, et divisée par son écard type, et tend vers la gaussienne centrée réduite.

    Un peu d'histoire

    Laplace brilla avec cette histoire, en appliquant son raisonnement, tout issu des lumières, à la proportion de naissance de garçons dans la population qui se trouve supérieur à celui des filles, et cela partout en Europe, dans un rapport de 22 à 21. Or, en cinq ans, sur 2009 naissances à Carcelles le Grignon on observa la naissance de 1026 filles. Et bien cela est à l'intérieur de l'intervalle de confiance à 2 sigma ! Laplace exprime la chose en se ramenant au jeu de "croix" et "pile": la probabilité pour que cela arrive est inférieure à celle de tirer 4 fois "croix" de suite et donc non significative.

    Les lois dérivées de la loi normale.

    On a deux lois dérivées de la gaussienne, et qui servent dans les tests d'hypothèses. 

    Student

    D'abord quand le nombre d'éléments d'un échantillon test est inférieur à 30, on n'a pas la loi normale comme aggrégation des échantillons, mais la loi de Student à N degrés de libertés, N étant la taille de l'échantillon - 1, sachant que les probabilités ont pour somme 1. On fait comme avec la loi normale, à part qu'on regarde dans la table de Student pour contrôler la p value. 

    kiki hideux

    Et puis on a le Khi 2, X^2. Là c'est tout une poème car cela ne ressort pas du test d'hypothèses à proprement parler, mais d'un autre types de test, quoique la même méthodologie soit mise en oeuvre. 

    Le test archétype est celui de l'indépendance de deux caractères. On part d'une distribution en n caractères (n plus petit que 10, ce sont les degrés de liberté) et on compare avec une distribution test.

    L'idée est que sous l'hypothèse nulle, et qui est toujours que tout va bien, on va calculer "une statistique du khi 2", un nombre dont on va mesurer dans une table s'il a pour probabilité une valeur inférieure à un seuil d'acceptablité. Si oui, et bien on peut rejeter l'hypothèse nulle... 

    Il faut bien comprendre que le khi deux n'est qu'une variante de la gaussienne, permettant de jauger les probabilités d'apparition -sous l'hypothèse nulle- d'une répartition particulière de valeurs dans des tableaux croisés. 

    On se ramène donc à calculer un tableau croisé de référence, conforme à la distribution de l'hypothèse nulle, et on calcule alors une "statistique", le nombre:

         Sigma (1,n)   (xi_observé - xi_référence)^2 / nb xi 

    Puis, on détermine le nombre de degrés de liberté, typiquement "n - 1". 

    On consulte alors la table du khi deux.... 

    On remarque ainsi que à 5%, la table donne pour les degrés de liberté 1,2,3 les valeurs 4,6,8

     

    Le Sida encore

    Reprenons en considérant la valeur-p pour le test du Sida. L'hypothèse nulle est de ne pas avoir le Sida, bien sur... Le test est positif, ce qui n'arrive que dans 1% des cas. C'est super faible n'est ce pas ? Et bien non ! Cela n'est pas du à la gaussienne, mais à la prévalence et au fait que la valeur-p ici de 1% (probabilité conditionnelle testpositif/passida) est abusivement décisionnelle si comparée à 5%.

    La stratégie de la p valeur est donc prise en défaut, si on ne se méfie pas. Ce qui fait que certains recommandent toujours le seuil de 1% (4). Cela fut remarqué dans les années 2000 à la suite d'un grand nombre de p values trop minuscules (ou estimées telles) responsables de l'apparition trop non reproductible de phénomènes extraordinaires. 

    On tremble en pensant au glyphosate... 

    Le facteur bayésien est considéré supérieur, il s'agit de calculer H0/x : H1/x  , le rapport des vraisemblances. 

    Pour ce qui concerne notre cas, on obtient oui/ok : (1 - oui/ok) = 10^(s-q).

    Plus q est  grand, c'est à dire que la prévalence est faible, et bien on mesure l'insignifiance du test, c'est à dire son incapacité à contrer l'hypothèse nulle.

    Avec q=4, et s=2, le facteur de Bayes est de 1% 

    Au contraire, si la sensibilité suffisante, le facteur sera supérieur à UN, et donc le test "fort": on pourra alors avoir le sida, par exemple, si q=s, le facteur de Bayes sera de UN.

    Le facteur de Bayes est un bien meilleur estimateur que la p-value ! 

      

    (1) http://www.laeuferpaar.de/Papers/Sprenger_Bayes+Freq.pdf

    (2) http://www.aly-abbara.com/utilitaires/statistiques/sensibilite_specificite_vpp_vpn.html#Q

    (3) Pearson, Fisher et Bayes: http://udsmed.u-strasbg.fr/labiostat/IMG/pdf/testfreq.pdf

    (4) https://royalsocietypublishing.org/doi/full/10.1098/rsos.140216

    (5) le khi deux https://alea.fr.eu.org/git/doc_khi2.git/blob_plain/HEAD:/khi2.pdf

    (6) la table du khi deux: http://www.math.univ-metz.fr/~bonneau/STAT0607/table_khi2_complete.pdf

  • Les islams

    En ces temps troublés où il n'y a pas de musulman non pris les armes à la main qui ne parle de réforme, tout comme d'ailleurs aussi leurs adversaires inexpiables qui sont aussi les nôtres, c'est dire si le sujet est important; il convient de décrire l'un des points fixes de cette fameuse réforme, tout en re-précisant son ancienneté, c'est dire si le sujet est futile. 

    On se rapportera à (1) et (2) pour plus de détails, le sujet fut déjà fouillé. 

    Je veux parler du Mutazilisme, l'apostrophe après le "mu" étant omis, notre maniérisme étant limité par notre fainéantisme. On en avait parlé en (1). On recommence. 

    Le Mutazilisme c'est d'abord celui qui s'abstient lors de la grande Fitna. Rattaché à Ali (Wikipédia s'obstine toujours à parler de lui sous la forme "Ali Ibn Abi Taleb" est bien sur le gendre du prophète, l'initiateur de la fitna, l'inspirateur du chiisme. 

    Pour résumer l'histoire de la Fitna (discorde), il faut savoir qu'Ali le cousin et gendre (Mahomet n'eut que des filles, dont Fatima), aurait du être le successeur. Las ! Ce fut Abu Bakr, auquel succéda Omar tué par un perse, puis Othman, qui épousa deux filles de Mahomet (Rukkaya et Oum Kultum) lui même assassiné. Et ce fut le tour d'Ali, lui même accusé d'avoir fait tuer Othman. 

    Il est désigné dépositaire par Mahomet à Ghadir Khumm, à mi chemin entre la mecque et médine, de la "mawla" interprétée différemment par les sunnites, chiites et soufis, respectivement comme l'autorité familiale, religieuse et spirituelle. 

    Mahomet donna son sabre (Zulfikar) à Ali, qui s'en servit magnifiquement (le classique et très moyen âgeux découpage depuis le sommet du crane jusqu'à la moitié de la poitrine d'un méchant (sans doute)). D'où le très "religion de paix": "il n'y a pas de sabre comme Zulfikar, il n'y a pas de héros comme Ali". 

    Ce fut la "bataille du chameau", avec Aicha la femme de Mahomet (mariée à 6 ans, elle ne fut consommée qu'à 10, mais bien sur il a d'autres âges respectifs mentionnés), sur un chameau elle dirige l'armée et perd la bataille quand ses troupes se débandent, après qu'on ait coupé les jarrets du chameau... 

    La bataille en question fut décisive et se trouve être la manière dont on philosophe en islam au sujet du un et du multiple. C'est le fameux "il y a 73 sectes en islam, toutes iront en Enfer sauf un(e)"... 

    Mais revenons en arrière, à l'issue de la bataille de Siffrin, Ali traite avec Muhawiya, ce qui est refusé par les kharidjites qui le tuent. Muhawiya fonde le califat Omeyyade, capitale Damas. 

    Les kharidjites, dissidents de l'islam par excellence, se divisent en blancs (ibadites) jaunes (sufrites) et bleus (azraquites). Les ibadites sont encore à Oman, à Djerba en Tunisie et au Mzab en Algérie.  

    Puis vinrent ceux qui trucidèrent les Ommeyyades,les Abassides, capitale Bagdad. 

    C'est d'ailleurs le rejet du pluralisme par le très autoritaire calife abbasside mutaziliste Al Mamun qui causa le rejet de la belle doctrine, et d'ailleurs de toute l'autorité religieuse du calife. A vouloir imposer par la force un coran crée, on créa par réaction la belle religion de paix sous sa forme actuelle et cela au nom de la très civilisée séparation des pouvoirs...

    Après Al Achari, l'ex mutazilite qui fonda l'acharisme, le mutazilisme disparut complètement n'exista plus que comme le repoussoir philosophique et religieux. Bien sur il s'allia au maghreb avec les kharidjites ibadites mais c'est pour la forme: un repoussoir vous dis-je.  

    Mutazilisme 

    Le Mutazilisme fut en quelque sorte le contraire du Khardjitisme: il fut l'école théologique qui ne prenait pas parti et qui se donnait des critères rationnels, il se trouve être l'objectif des réformateurs avec évidemment le tort de contredire les doxas installées: coran créé et actes crées par l'homme. Ca fait beaucoup. 

    Fondé par Wasil ibn Ata à Basra, il marque la ville, impliquée dans le drame de la mort d'Othman. 

    Quand on pense que El Gazhali, le maitre des soufis dit le contraire exact et s'oppose à tout rationalisme, on mesure l'abime qui sépare les réformateurs des autres. Cela fut décrit en (3).  

    On associe le Mutazilisme rationalisateur avec l'école juridique dite Hanafite (la turque, celle qui avait cour dans l'empire Ottoman) la plus libérale, celle qui ose le recours à l'analogie pour interpréter. C'est aussi la seule qui ne récuse pas le talion entre un Dimmi et un musulman dans le sens de gauche à droite... Par contre le frère Qaradawi serait hanafite, comme  quoi. 

    Sur la question des "actes" des hommes, le mutazilisme nie donc que Dieu soit le créateur des désobéissances, et de la mécréance. L'homme est ainsi libre et se trouve récompensé et puni. Dieu ne crée pas et ne veut pas le mal. Cette asymétrie entre bien et mal, le mal  n'est qu'une non existence, permet ainsi de rendre l'homme seul capable du mal, de part sa liberté. C'est le fameux 4.79 "tout le bien vient de Dieu, tout le mal de l'homme". Pourtant il y a aussi: 37.96 "il vous a crée et tout ce que vous faites"... 

    Initiée par la première des grandes voies islamiques la Quadariyya, cette manière de voir conduit à un juridique examinable par la raison, le bien et le mal étant accessible à l'homme. Permettant un statut du pécheur entre apostasie et soumission totale, la "demeure entre les demeures" est typique de l'approche Mutaziliste.

    Par ailleurs l'affirmation d'un coran crée introduit l'accusation qui leur est faite d'"associer" Dieu à quelque chose d'autre. Hérésie et malédiction. 

    Pour compléter les choses, les Mutazilites associent intelligence et volonté alors que la réaction acharite donne tout pouvoir à la volonté (de Dieu). 

    Al Gazhali dans "le juste milieu dans la croyance" fait discuter le mutaziliste Al Gubai et Al Achari lui même sur la question des 3 frères, le pieux, le mécréant et le mort en bas âge. Qu'arrive-t-il au mort né ? Alors que le  mutaziliste dit que Dieu ne le punit ni ne le récompense car il voulait le faire mécréant s'il l'avait laissé vivre, Al Achari rétorque que le mécréant aurait du donc mourir en bas âge...  

    Achari apporte toutefois une très légère dose de liberté dans l'attribution à Dieu de toute la volonté. Assez pour disculper d'un total déterminisme, assez peu pour ne pas devoir s'y soumettre (5). Disons que l'homme "acquiert" un acte crée par Dieu, le "kasb" étant l'acte volontaire complexe, à discuter et de multiples interprétations furent proposées... 

    Il faut ajouter un camp dans cette belle discussion: celui des falsifa, euh des "philosophes", qui se différenciaient nettement des mutazilites mais qui furent tout autant rejetés et anathémisés. Farabi, Avicenne, Rushd voient le monde comme nécessaire. Encore pire: Dieu est un moteur raisonnable, infiniment puissant et à qui il faut s'unir. Tout ceci, qui se voulait décrire rationnellement l'infiniment arbitraire, fut rejeté avec violence. 

    Dans la réalité, le refus il y a mille ans, non seulement de la philosophie, mais de la seule alternative théologique à l'écrasement absolu de l'humain devant une divinité autoritaire dont l'unicité ne cédait rien à la cruauté et au total manque d'intérêt pour le développement humain, consacre l'impossibilité complète de faire quoi que ce soit avec la religion en question. Elle doit disparaitre, la voilà la réforme qu'on cherche. 

     

    (1) http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2016/09/17/les-theologies-musulmanes-5848990.html 

    (2) http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2015/11/11/les-ecoles-musulmanes-5714316.html

    (3) http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2016/09/11/le-dernier-philosophe-5846460.html

    (4) Doctrine Mutazilite: https://www.persee.fr/doc/remmm_0035-1474_1973_num_13_1_1218

    (5) la doctrine acharite:  http://openaccess.uoc.edu/webapps/o2/bitstream/10609/54442/5/La%20pens%C3%A9e%20classique%20arabe_Module4_Le%20kal%C3%A2m%20d%27Al-Ash%27Ari.pdf

  • Les économies

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  • Les ombres errantes

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  • les lettres des présidents

    La lettre enfantine envoyée par le jeune français élu par erreur en 2017 et conspué dans la rue depuis 2 mois tous les samedis ne ressemble en rien aux  proclamations électorales de Sarkozy et Mitterand en leur temps.

    On parlera d'abord de Mitterand. Tout à sa lutte contre Chirac, l'opposant à De Gaulle qui dénonça vingt ans la dictature, s'offusque de la remise en cause de son pouvoir et enfonce son adversaire en parlant de crise grave pour 1986, alors qu'il s'avance vers le désaveu de 93... Il promet le quinquennat et le référendum populaire, qu'il ne fera pas (ce fut hélas Chirac puis Sarkozy qui accomplirent ces promesses démagogiques non tenues...). Le quinquennat accentua le travers de la Vème république (la soumission du parlement) et le référendum, impraticable ne peut plus être utilisé, car déconsidéré par les démagogies et l'incapacité des dirigeants à gérer le désaccord. 

    Revenant au présent: la lettre est un incroyable aveu et preuve d'impuissance et d'incompétence et bien sur de cynisme.  

    Le terme méprisant d'"enfantine" se réfère bien sur aux circonstances: des manifestations incessantes et violentes sans aucune discussion constructive sinon un mépris évident de part et d'autre qui survit à toutes les mesurettes lâchées dans l'urgence obligent un gouvernement incapable de gérer la crise à des réponses qu'on voudrait politiques. La "lettre", sorte de discours d'appel au calme, est une pleurnicherie: pour éviter d'avoir à faire quoique ce soit, on discute, on tergiverse. Un enfant hésitant est aux commandes, et tente de câliner.

    L'incompétence se réfère aux questions. "Que devons nous faire?" Une telle attitude est rhétoriquement incroyable: élu il y a un an et demi après avoir finalement daigné se fendre d'un programme (4) et publié un livre intitulé "Révolution" montrant une assurance certaine quand à la façon de conduire le pays, il en est donc à questionner sur le quoi faire concernant: la fiscalité, les services publics, la transition écologique, la citoyenneté. Rien que ça.

    Ces sujets, fondamentaux d'un programme présidentiel et de gouvernement, font l'essence des propositions qu'un élu de ce niveau soumet au peuple lors de l'élection. Les mettre en question c'est reconnaitre qu'ils ne furent pas débattus ou qu'ils sont contestés et donc qu'un autre choix est possible et cela ne peut être que par l'élection, ce dont bien sur il n'est pas question, l'objet de la lettre étant de l'éviter.

    Le cynisme est donc consubstantiel au contenu de la lettre. Non seulement je suis incompétent mais je vais juger de la valeur des réponses aux questions que je ne sais pas résoudre, et cela sans recourir au vote... Plus que jamais, le dégout que m'inspire ce type est oppressant. Comment se débarrasser des deux ?

    La manière de faire

    Il faut bien voir que le cynisme qui apparait est d'abord du à la duplicité mise ici en lumière, et qu'elle caractérise le personnage et sa manière d'exercer le pouvoir, typique de celle du démagogue au double visage, l'essence de ce type de pouvoir étant précisément son caractère contradictoire, c'est à dire double, qui affirmé avec une franchise mensongère, déconcerte et sidère. Un vieux truc, pratiqué en maître par Mitterand et par tous les personnages du genre, et que le peuple de cons et de veaux (sauf les gilets jaunes, on va peut être le voir) gobe par tous les trous. 

    Ramener la démocratie à la pratique de ce genre de manipulations est à la fois lamentable et inévitable, car c'est toujours au peuple de détecter le procédé et d'en tirer les conclusions, ou pas, pour son malheur ou pas. 

    Un intéressant mémoire (5) explicite ce que je veux dire, bravo à l'étudiante, le pattern est connu et identifié, il n'en est que plus ringard, toxique et méprisable. Je conchie pour l'éternité tous ces salopards. 

    La fiscalité et les services publics

    La lettre de Sarkozy (dernière tentative pour remonter dans des sondages défavorables en Avril 2012 évoque la défiscalisation des heures supplémentaires dont la suppression serait  une grave erreur selon lui: elle fut défaite immédiatement par le Hollande victorieux, dont le conseiller économique de l'époque (Emmanuel Macron) y fut pour quelque chose sans doute: il mentionna son rétablissement en dernière minute de manière brève dans son programme de 2017, pour finir par l'accorder définitivement, les mains tremblantes, au lendemain d'une manifestation qui l'impressionna. 

    L'impôt c'est bien sur les flics, les infirmières, les profs. Dépense incompressible qui fait un tiers de la dépense publique la plus élevée du monde. Quels services publics faut il donc supprimer pour baisser les impôts ? On rappelle que les fonctionnaires sont 5 millions et que 3 millions d'entre eux, ne sont, justement, ni militaires, ni policiers, ni chargés de soins, ni enseignants.

    Cette question absolument affreuse, je dirais monstrueuse, conjugue les 3 points: impuissance enfantine (maman n'a que deux seins, lequel dois-je couper?), d'incompétence (impossible de mieux les gérer, je suis bien placé pour le savoir, je suis leur chef) et de cynisme (je vous l'avais dit, je ne ferais rien). 

    Pendant la campagne électorale fut proposée la suppression des 35 heures, y compris pour les fonctionnaires, la suppression de 500 000 postes en cinq ans (facteur majeur de la dépense publique), et la réorganisation complète de l'administration publique, sur le modèle de ce qui fut fait en Suède et au Canada il y a vingt ans, seule solution possible aux problèmes de la France. Rien de cela ne fut seulement considéré et toute la gestion publique depuis un an et demi consiste essentiellement à ne RIEN faire sur ces sujets... Voilà où nous en sommes: un degré extrême de saloperie merdeuse impuissante et cynique. 

    Le noeud du drame français noué sous nos yeux. A pleurer de rage. 

    La transition écologique 

    Bercé par les chocs pétroliers ma formation de citoyen a toujours assimilé écologie à économies d'énergie, astuces diverses pour vivre sans la dépendance pétrolière. La transition écologique qu'on nous impose est couteuse et il faut la financer... Le choix est donc : par l'impôt ou par les taxes ? A vomir. 

    La chose, non débattable (on est prévenu) est bien sur la nécessité de cette couteuse transformation. Aux citoyens de la mettre en musique: comment?. L'inverse du logique et du bon sens: la ridicule transition, succédané idéologique à la lutte contre les inégalités qui avait fait son temps dans les démagogies de la gauche en décomposition est bien sur une éponge à impôts.

    Le programme de Macron (4) en contient d'ailleurs l'essence:

    "Parallèlement, la montée de la fiscalité écologique rapportera plus de 12 milliards d’euros, qui seront intégralement restitués en baisses d’impôts." L'assurance de la tromperie manifeste, l'autocontradictoire affirmation de pouvoir, et qui m'avait révolté à l'époque. 

    Le plus sublime est la question posée au sujet de la solution à trouver pour faire partager dans le monde nos choix écologiques pour ne pas être pénalisé ? Par la guerre ? Car on ne pourra évidemment aborder l'éventualité de l'abandon complet de cette couteuse connerie, comme on l'a dit: à part un impôt nouveau, je ne vois rien, vous m'avez convaincu. 

    La citoyenneté

    Finalement on parle du référendum: comment doit il être pratiqué ? Que deux mois de hurlements aient mentionné un RIC sur lequel manifestement on ne s'est même pas renseigné et sur quoi on n'a pas d'avis montre le niveau de réflexion... Tout montre que le procédé est exclu, un pro européen ne peut provoquer le frexit volontairement, on n'est pas en Angleterre ici... 

    Un aspect intéressant porte sur l'immigration. Non pas bien sur ce qui concerne le pacte de Marrakech, déjà signé et qu'on ne peut remettre en cause, car il est non contraignant... Mais sur une possible fixation par le parlement d'objectifs annuels une fois l'asile obligatoire rempli (que je fixerais, celui ci étant loin d'être saturé, comme on le sait). La mesure fut proposée par la droite à l'élection et la jeter en pâture est une bonne idée, une manière de se faire répondre "non" par tous les camps, une petite habileté. 

     

    En conclusion

    En conclusion cette mascarade ridicule  n'est "ni une élection ni un référendum", juste un moyen de réduire la colère et de continuer à vous enfumer. Bien sur aucun moyen politique particulier ne sera mis en oeuvre pour tenir compte de ce qui sera exprimé. C'est juste pour vous faire parler et vous détendre, après je continuerais à faire ce que je veux. La démocratie participative, quoi. 

    Il est sur que renoncer à exprimer ses avis n'est pas un option, simplement le "grand débat" est un cadre qui ne sert à rien, et n'a évidemment pas lieu d'être. L'expression peut avoir lieu sur TOUS les sujets, par exemple celui de la démission du président ou de la convocation d'élections et certainement pas sur cette liste croupion de questions lamentables. C'est au peuple, et aux manifestations gilets jaunes que de continuer à hurler. Ou pas. La tristesse est immense et s'accentue. 

     

    (1) Celle de Sarkozy https://www.slideshare.net/lesechos2/la-lettre-aux-franais-de-nicolas-sarkozy

    (2) Une lecture croisée des deux lettres http://lelab.europe1.fr/fmns-1628

    (3) La lettre de Mitterand: http://miroirs.ironie.org/socialisme/www.psinfo.net/entretiens/mitterrand/1988lettre.html

    (4) Le programme fiscal de Macron: https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/fiscalite-et-prelevements-obligatoires

    (5) https://etudiant.lefigaro.fr/article/une-etudiante-obtient-18-a-son-memoire-sur-la-meta-complexite-chez-emmanuel-macron-_d3073d22-18a4-11e9-9544-465d3907b060/

  • Les ontologies quantiques

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    Max Born

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  • Kant et Girard

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  • Les jours graves

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  • Les platoniciens

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  • Les managés

    On a lu le magnifiquement heideggerien, mais amateur (1). 

    Amateur car parfaitement clair et compréhensible: l'ère de l'actuel est passé par là et les petits jeunes à défaut d'avoir appris à lire, on appris à parler: clairement. En plus celui là a lu au delà du possible et nous (me) donne un éclairage complet sur l'une de mes détestations, peut être la seule que je puis avoir: Macron est un manager et le détestable management est ce monde perverti que je conspue.

    Bien sur convoquer H. là est de plus immensément délicieux. Mieux, on pose la question:"et si le management était à Heidegger ce que les sophistes furent à Platon?". Un régal.

    Parlons du "Dasein": l'état de présence au monde de l'individu, d'ouverture au monde. Et bien c'est cette ouverture au monde que veut détruire le coaching en repliant l'homme sur lui même pour le mieux reprogrammer... 

    Ce n'est pas  l'humble technique que H. dénonçait, mais  l'"organisation", c'est à dire le management, qui  scientifique lui même, s'applique d'après Taylor lui même, à toutes les activités humaines...

    Taylor est un quacker héritier de William Penn, le fondateur de la Pennsylvanie, le quacker est un hérétique tremblant, persuadé que l'étincelle du saint esprit se propage de fidèle à fidèle et donc se trouve une société des amis. Pourquoi donc s'appelle donc nous tous par nos prénoms? Et bien parce que le management est sécularisation de ce mode de vie là. 

    Et puis H. et la cybernétique! Au Spiegel en 1966: "-Qu'est ce qui remplace la philosophie? - La cybernétique". On a donc H. et ses obsessions autour du management, élément principiel de l'achèvement de la philosophie, à la fois son accomplissement et bien sur, sa fin. On a ainsi la cybernétique, comme méta-science, celle qui les "contrôle" toutes.

    Un point intéressant est que le mot "informatique" n'apparait pas: l'ordinateur (le mot d'après une délicieuse polémique viendrait d'une réunion de normaliens voir (7)) est absent et se comporte comme un spectre derrière tout cela. On se contentera, la chose est trop drôle, de penser à H. dénonçant l'usage de la machine à écrire au groupe de filles et de semi tafioles (comme Ernst Nolte) qui assistaient à son fameux cours (j'en ai la larme à l'oeil, ach Stalingrad) de l'hiver 42-43. Une génération d'allemandes qui allait, mais c'est sans doute à cause des viols systématiques commis par les russes lors du printemps 45, dénoncer le machisme dactylographique et donc la technique pendant le reste de l'histoire. 

     

    Le Golem 

    D'abord l'inventeur du Golem, le "Maharal" de Prague, contemporain de Salomon Louria (ou Luria), le "maharshal". 

    Louria, postérieur au renvoi des juifs d'Espagne voit le monde comme séparé de Dieu qui ne lui laisse que peu de place, et composé par les vases brisés par la lumière: il faut rassembler (c'est le "Tikun") les morceaux épars de ces vases.  Les deux mythologies n'ont l'air de n'avoir rien à voir avec le sujet: on a pourtant les robots, et l'organisation manuelle de la réconciliation du monde... Les robots c'est l'informatique, et le Tikun l'organisation... 

    La Cybernétique

    Deux aspects de la cybernétique. D'abord le principe de rétroaction, archi connu, mais pas tant que  ça. Il a 4  phases, deux d'information, deux d'action: le but et le retour, l'action et sa correction. Il fallait le dire et cela fait tout le système.

    Ensuite que le principe s'applique en principe partout: de la cellule au gouvernement mondial. Cette totalisation totalitaire est sans doute un point faible. Et puis la cellule c'est pas ce qu'on croit: je la verrais moi plutôt comme bien plus compliquée, formée de l'enchevêtrement de systèmes indépendants en équilibre, héhé, je suis nationaliste et adepte de la guerre de tous contre tous, plutôt. 

    On retiendra le "la victoire de la méthode sur la science", de la part de celui qui disait que la science ne pensait pas, tu parles, elle ne fait que s'organiser et la pensée sociale (Latour est tu  là?) la décrit même comme ne faisant que cela. Tout comme si la déploration de H. était prise pour argent comptant et prise en compte comme ontologie (héhé, elle est pas mal celle là); tout comme le vaincu (la cybernétique a décodé les codes SS, calculé la bombe atomique et organisé le débarquement) qui se plaint du manque de sportivité de son vainqueur, bien mieux outillé. 

    Un point intéressant est la considération des machines automatiques égales aux êtres vivants. H. n'a pas le robot pensant en tête, comme quoi cette fiction peu philosophique, n'a vraiment pas de sens: la vraie réflexion se concentre bien sur sur le vivant et le gouvernable. D'ailleurs et c'est aussi une merveilleuse découverte dans ce texte: "organisation" c'est bien sur l'organisation du vivant lui même et la vraie métaphore est bien celle du corps qui s'identifie à la société, et pas celle du "cerveau artificiel". 

    Le management

    Mais le monsieur a bien d'autres idées...

    D'abord, il renverse trois lieux communs archi connus et que je ne partagerai plus: d'abord la  nature "originale" de la révolution de l'information qui n'est en fait que la continuation de la seule grande révolution, l'industrielle, ensuite que le management n'est pas meilleur (plus cool) depuis Taylor qui l'a inventé. Le coaching n'est qu'une manière de fouetter charlot et ses clés à molette... Pour finir que le capitalisme c'est la recherche du gain, alors que le management c'est la recherche de l'efficacité, pas de complot ultra libéral capitaliste là dedans; mieux, H. est formel, la technique et donc le management a absorbé et dépassé le capitalisme ! 

    Ensuite, il crache le morceau et cela est essentiel: les techniciens de l'humain à l'ère moderne, 20% des édudiants se forment au management, et on ne compte pas les psychologues, les "RH" (le mot et la fonction, fut inventée dans les années 80 pour pallier l'incapacité des chefs du personnel à virer des électeurs déçus de Mitterand) ou les assistantes sociales, bref bien plus de la moitié des travailleurs ne produisent pas mais regardent produire  dans le cadre d'un déploiement omniprésent du ... management.  Mieux, on les entraine à "orienter les désirs", à  stimuler les travailleurs et à les manipuler pour  les impliquer. 

    ll est prof de management en plus d'être philosophe, et tout cela (le management bien sur) se fait au nom de principes et de théories qui ne sont pas explicitées, d'où la philosophie, ah qu'elle est belle. 

    J'avoue être un peu surpris par l'ampleur de la charge, l'identification technique/management étant bien tentante, mais hélas un peu trop unificatrice, car il y a la science là dedans. Même si le social (la technique futile et le management) peut paraitre entièrement subverti, on ne peut nier que le technique mécanique pur fut, comme marche pied, le support des développement expérimentaux qui validèrent la physique moderne. Tout imprégnés de la métaphysique d'un langage qui devait être adjoint à TOUT le réel, ce qui n'est pas le cas, les philosophes originaux, tout en gardant leur capacité à saisir l'essentiel, doivent admettre que le savoir est dépendant de la technique, tout comme la victoire à la guerre et la prospérité collective. C'est le noeud du problème et la défaite du vieux nazi boche (tous les nazis ne sont pas boches) sur le terrain et dans les cerveaux, n'en déplaise aux contempteurs de la cybernétique, fut patente.

    Il y a pourtant chez Rappin une critique radicale extraordinairement convaincante et puissante car tapant sur l'efficacité de la méthode du feedback. Dans la boucle de rétroaction, on prélève l'information du réel et on s'ajuste dessus. Au deuxième tour de roue, le réel a disparu, et se trouve remplacé par la modélisation qui solitaire, continuera de tourner. Parlez de vos problèmes d'hémorroïdes en entretien le premier jour et vous voilà pour la durée de votre contrat astreint d'en démontrer la réduction à chaque période. La modélisation est fonctionnelle et se trouve ainsi engagée dans la conduite. Comment  recaler ? Rappin veut-il proposer sa propre méthodologie. Si le management est un sophisme, c'est bien qu'il y a autre chose. 

    La technique

    Il n'empêche, et ceci doit être considéré, que certains considèrent le quantique comme phénoménotechnicisé. La technique après la logie: on ne comprendrais rien sans la technique, l'oscilloscope a remplacé le cerveau pour appréhender le monde. L'argument est d'ailleurs donné à de multiples reprises contre Kant, soit disant maintenant dépassé par la relativité: ses formes a priori de l'espace et du temps seraient maintenant démodées et obsolètes.

    Je considère cette considération comme un ânerie et une fausseté et cela pour en affirmer le contraire exact, car ce sont bien les appréhensions originelle de Kant qui sont utilisées pour modéliser, théoriser, décrire et prévoir ce qui est précisément, et c'est le fondement du monde, paradoxal, subtil et étrange et ainsi à notre portée nous les hommes avec très exactement les intuitions basiques des singes originaux que nous sommes, toutes développées dans les arbres au service de notre gloire et de notre puissance ! Même chose pour la techno science, ah le mot étrange à la fois vrai et faux, vrai car c'est bien la technique qui confirme nos intuitions (oui, bande de singes, nos intuitions!) mais ce n'est pas, et non, la technique qui nous domine voire qui se "déploierait toute seule".

    Encore une fois, le contraire de l'intuition heidegerro-bernanosienne doit se manifester: le technique est empirique et issue de la pensée car à la fois symboliquement organisée et donc soumise aux interdits de la logique, mais aussi fondamentalement faible car conçue agissante à l'extérieur de l'homme. C'est sa faiblesse dont il faut se plaindre, pas de sa puissance ! 

    Ainsi, et là j'avoue en être content, identifier technique non pas à la science mais à son écho organisationnel et mondain, parfaitement non scientifique en fait, et cela malgré tous les scientismes. PNL, AT et autres hypnoses énnéagrammatiques n'étant que des distractions pour employées incompétentes adeptes de sectarisme.  Surtout que c'est tout le "management de la recherche" qui étouffe les scientifiques avec des formulaires. Quand donc se révolteront-ils? 

    On peut alors se déclarer heideggerien, son antisémitisme pouvant rester mondain (et donc anodin)  et ne manifester qu'un légitime refus de pratiques obligatoires agaçantes (les standup meetings, les réunions  en anglais). 

    Car la lutte contre les sophistes est de tout temps, et ce n'est pas parce qu'ils ont beaucoup d'influence à une certaine époque qu'ils doivent gagner toujours. Il y a un vrai savoir dans les recherches sur la grande unification, et sur les théorèmes concernant le calcul distribué et la preuve de théorème: rien à voir avec les cures dents connectés des startups débiles qui ne créent que des "boulots de merde". 

    Bien des indices montrent en fait les limites du "management": croissance faible, incroyables échecs techniques dans les domaines clé: constructions d'EPR, projets informatiques de paye des fonctionnaires, total déséquilibre des comptes des hôpitaux: partout de très étranges failles montrent que  les méthodes enseignées (à moins que lui et ses pairs n'aient déjà saboté la chose) ne fonctionnent pas aussi bien qu'elles le devraient. Nous en sommes peut être déjà à une recherche d'efficacité comparable à celle qui agitait le XIX siècle rural ou même la Russie communiste juste avant la chute du mur... Le technique est profondément faible, encore une fois. 

    On en vient alors au politique (esprit de Macron montre toi!) : le management est multiculturel, antinational, pacifiste et cela intégralement et absolument. De quoi faire et nous y sommes: on en peut plus et tout cela finira mal, le contrôle de tout cela nous ayant échappé. Car les résultats sont pitoyables, et cette notion du management explique  sans doute l'incroyable incapacité à se réformer des grandes organisations qui s'y sont abandonnées: partout des grands groupes industriels en déclin, réduit à consacrer leur capital en décroissance à acheter des petites entreprises, à qui on promet, pour ne pas faire fuir leur seule valeur, les hommes qui y travaillent, de ne surtout pas leur appliquer les "process" débiles qui ont vérolé tout le reste de la superstructure. 

    Les lamentables simagrées RH des grandes entreprises, leur multiculturalisme délétère et énervant suscite bien des résistances, implicites à défaut d'être explicites. La motivation chute et la critique du management faite ici montre bien que le macronisme entreprenerial, startupperiste et openspaciste, bref, ce qui a bercé les annéees 2000 est déjà ringardisé, en tout cas, il est et doit être combattu. Le dégout se pointe. Cela remet-il en cause les vrais savoirs, les vraies coopérations, les vrais sentiments fraternels basés sur les vraies communautés ?  Bien au contraire, et une belle critique comme celle là nous met du baume au coeur, on avait eu raison de ne pas céder au superficiel. Vive Platon: car le simulacre bien qu'envahissant n'est jamais qu'une preuve  de l'existence du réel ! 

     

    Les nouveaux hippies

    On peut par contre, tenter de faire des remarques générales sur l'attitude induite par ce point de vue, puissant et organisé (héhé). Hors de la précieuse et documentée description d'un monde qui cesse donc d'être mystérieux et on peut en être vraiment reconnaissant, il y a bien sur au premier degré la haine totale de notre monde dont je suis partie prenante au moins en partie. Cette haine se déploie sur la partie droite de l'échiquier, voire même plus  loin, avec certaines dérives mues par certains ressentiments. 

    Bien qu'il ne s'agisse pas, bien au contraire, de démotiver le populo, Billancourt et ses rameurs se devant d'être managés convenablement jusqu'à la victoire finale, et je veux toujours les couilles de Macron sur la table, on pourrait faire la remarque que l'eau du bain contient un bébé et que Heidegger n'est pas occidental. Son indo européanisme est en fait un peu trop ancien, pour tout dire manifestement antérieur à son arrivée en Europe depuis des confins asiates dont l'effroyable barbarie sylvestre nous dégoute depuis sainte Geneviève.

    Qu'il y retourne lui et son être gothique, je ne pardonnerai jamais la trahison des germains à Alésia. 

    Mais là n'est pas la question, le monde a basculé et les courants réactionnaires phosphorent et prennent le lead culturel dans l'ombre, ce qui va changer le monde. De jeunes chevelus boivent des coups en déplorant dans les arrières salles la vilainie de l'univers, qui se trouve ainsi réformable au moins dans l'avenir. Enfin, chevelus: en matière capillaire Rappin suit le courant de Foucault (elle est pas bonne celle là?).

    En tout cas, il faut tenter quelque chose: "saboter le trafic" disait Benjamin (un dissident). Vient alors face à cette puissance infinie et omniprésente (là il me semble qu'on surestime Macron), la nécessité de l'anonymat, seule solution pour échapper aux trop puissantes boucles de rétroaction prête à tout ramasser. Le "discours de haine", donc, serait bien la seule solution... 

    En tout état de cause, on a une espèce de trotskysme: tous opposés évidemment à l'engeance majoritaire on est toute une communauté à la conspuer jour et nuit sans que cela ait un quelconque effet sur la réalité. Exactement comme la lutte contre le capitalisme, exclusive occupation d'une classe sociale entière dont d'ailleurs l'inefficacité et le hors de propos total ne l'empêche pas d'exister, avec sa presse et son économie, et de traverser toutes les chutes des murs, et toutes les crises financières maitrisées. Faut il basculer chez les cons rassemblés et se frotter de culture en n'ayant à l'esprit que l'avenir (ou le passé) d'un être obscur qu'on est de toutes façons incapables de penser ? Et bien, non ! Ma totale solitude ne se résoudra pas par l'intronisation dans des organisations qui d'ailleurs m'ignorent. 

     

    (1) http://www.juanasensio.com/media/02/01/2510517559.pdf

    (2) http://www.juanasensio.com/archive/2016/04/06/heidegger-et-la-question-du-management-baptiste-rappin-francis-moury.html

    (3) http://cerclearistote.com/au-fondement-du-management-theologie-de-lorganisation-entretien-avec-baptiste-rappin/

    (4) http://www.fondation-prometheus.org/wsite/publications/newsletter/octobre-2016/entretien-avec-baptiste-rappin-lhegemonie-du-management/ 

    (5) le wordpress de l'auteur: https://baptisterappin.wordpress.com/

    (6) la vraie histoire du mot "ordinateur" https://www.laviemoderne.net/detox/39-deus-ordinator

    (7) tout sur le management:  https://journals.openedition.org/leportique/2809 

    P.S.

    Puisqu'on parle d'Asensio: https://www.youtube.com/watch?v=hdA6cla0sKc

    est bien plaisant. 

    (8) Un interview complet radiophonique de Rappin  sur méridien zéro https://www.youtube.com/watch?v=r33OPqeEruo

     

  • Zemmour Weil

    Triste soirée que ce débat Patrick Weil contre Eric Zemmour où pour malhonnêtement réduire la gravité d'un problème, on a choisi d'en traiter deux. 

    Le glaive et le bouclier

    D'abord Pétain De Gaulle, glaive et bouclier ou plutôt équilibre pétainiste entre le camp du yes et le camp du ja. (on se rappellera la chanson de Brassens, "les deux oncles, l'ami des tommies et l'ami des teutons"). Assumée par Zemmour pour nous emmener ailleurs cette monstrueuse contre vérité qui entérine la destruction de la France, fait contrepoint et complète celle en cours aujourd'hui.  Car on en vient alors à l'essentiel, avec le fameux "grand remplacement" qui se termine par la proposition du socialiste de libéraliser le cannabis...

    Les larmes de l'histoire continuent de couler, et les miennes aussi.   

    Deux débats valent mieux qu'un

    Car on a ainsi vu s'exposer en public deux demi heures, dont la deuxième, la nécessaire prise en compte de la nocivité des phénomènes d'immigration en France, fut masquée, cela fut fait exprès par une décrédibilisation habile via une thèse absurde mais assumée par notre essayiste. Pourquoi? Voilà la question. 

    De la part de la production (BFMTV, officiellement macroniste), la motivation est claire, et cela fut un sine  qua non de sa part sans doute: en forçant un pétainiste à rendre publique sa passion, on détruit l'importance et la durée consacrée à ce qui maintenant est sur la table de l'opinion publique, à défaut d'être sur celle des dirigeants: la présence excessive d'une afrique islamisée en France et aussi en Europe. 

    Car bien sur, on ne le dira jamais assez, le mal et son occultation par le politique officiel est européen. 15 à 25% des opinions publiques, partout en Europe, se sont séparées du consensus de la confiance globale envers les pouvoirs et sont persuadées  qu'on ne prend pas en compte le problème. Ils sont prêts pour cela à élire n'importe qui, à déstabiliser n'importe quel pouvoir et on va le voir bientôt. 

    Les "zélites" pensent pouvoir gérer les choses en les combattant, tout comme furent combattus les populismes communistes à la grande  époque. Ignorant les luttes sociales qui motivaient à l'époque et qu'on arrosa à grand coups des milliards qu'on ne finit pas de refuser d'économiser aujourd'hui, ces pauvres zélites s'imaginent pouvoir gérer le monstre en continuant à payer d'une part (c'est la vraie raison de la paralysie totale du pouvoir français) et en arrosant les médias de moraline d'autre part. D'où la manip télévisuelle de hier soir.

    Premier débat

    On commencera par De Gaulle et Pétain, puis on regardera les raisons de la présence de la thèse dans le discours du "petit Zemmour". On l'avait souligné il y a longtemps (1), mais là les choses s'aggravent. 

    Bien sur, l'alliance avec l'Angleterre que De Gaulle était chargé de porter à Londres, était la dernière occasion de forcer la main au maintien de la France dans la guerre et pas comme Zemmour l'évoque une soumission à l'anglo saxon, pendant de la soumission à Hitler, elle nécessaire car nous gardant de l'abject capitalisme sans doute? C'était le seul débat, et Zemmour, avec une mauvaise foi cynique ne l'évoque même pas: pour lui, comme pour Pétain et tous les autres, la défaite était achevée et la lutte impossible. De Gaulle voulait se battre, cela aurait tué beaucoup de monde et alors ? 

    Et bien ce "débat" là (tu parles, une vieille certitude, oui) reste ancré dans la conscience française: Pétain nous a sauvé de bien des morts inutiles, et  les 75000 juifs assassinés valent bien les millions de soldats qu'il nous a épargné. Fermez le ban. De Gaulle ? Un glaive buveur de sang, qu'il faut à tout prix modérer par un bouclier qui sauva presque tous les juifs. 

    Explicitement, Zemmour ne dit pas ça, il se contente d'identifier Pétain et De Gaulle, en allant jusqu'à dire qu'ils ont tous les deux perdu... L'un ne fut pas à Wansee, l'autre pas à Yalta. Sinon, la thèse que tout est de la faute de Laval, l'homme de gauche pacifiste, fils de Briand, et que Pétain ne fit qu'une seule erreur, ne pas aller à Alger en 1942, est vraiment plaisante: tout est peut être là, Pétain, lui aurait gardé l'Algérie française... 

    La thèse est plaisante est justifiée par ce que rapporta le colonel de Rémy d'une confidence de De Gaulle: la France avait "deux cordes à son arc". Ce que Zemmour identifie au glaive et au bouclier et qui n'a bien sur rien à voir.

    La France avait les deux cordes, a joué lâchement la première pour protéger ses pauvres miches et profité de la deuxième à la victoire qu'elle n'a pas eu le courage de prévoir. C'est bien sur ce que pense De Gaulle, qui de toutes   façons réfuta l'avoir dit, ce qui entraina la démission de Rémy du RPF. 

    Tout est bon pour instiller l'horrible et atroce confusion. Comme si la France n'avait pas horriblement souffert de ne pas avoir fait tuer les parents des petits bourgeois merdeux de 68 et d'avoir laisser vivre tous les mythes possibles depuis le communisme jusqu'à "ça", qui va maintenant finir d'abaisser définitivement ce pays d'abandon. 

    Zemmour nous dit ça sous la forme d'une dévalorisation ironique, très "extrême droite vicieuse", du général qui demande s'il est au gouvernement Pétain avant de décider de partir (c'est bien connu, sinon De Gaulle serait resté et aurait participé à la collaboration, à moins que thèse plus vicieuse encore, il ne soit qu'un arriviste, ce que l'avenir à démontré...). Bref Zemmour nous la fait Henriot et cela soulève le coeur. A la manoeuvre pour défendre De Gaulle, le socialiste pro immigration est évidemment pitoyable, mais défend au moins un "héros"... 

    Mais il y a plus, l'insistance avec laquelle Zemmour parle de la défaite, la "pire de son histoire" (70 ne compte pour rien, sinon pour tenter de faire de Pétain pour Hitler le  Thiers de Bismark) traduit une arrière pensée qui explique (du moins c'est ce que je tente de démontrer) l'étrange association d'avec aujourd'hui.

    D'abord il faut comprendre que l'extrême droite, comme tout extrême vit et prospère de l'ordure, par définition de l'extrême. Il lui faut absolument le pire présent et effectif pour  exister, pour respirer: c'est sa nourriture, son oxygène. La bactérie dans la source sulfureuse, l'odeur du pet comme hymne national. La catastrophe actuelle, dont la dénonciation fait salaire est donc une époque bénie. Ah les bordels de pendant l'occupation: toujours ça que les boches n'ont pas eu !  

    Tout ça pour ça

    Le culte de la nécessité de l'abject, de son coté positif fait donc partie de l'action, en est le pendant nécessaire. Dans le passé qu'on regrette, il y a donc aussi cela, et on en vient en dénonçant De  Gaulle et sa modernisation des années 60, à valoriser l'autre grande modernisation qu'on lui identifie (partiellement à raison d'ailleurs, c'est factuel) et qui est celle du projet de la révolution nationale... On replie donc le mouchoir: allemagne = afrique pour l'invasion, nécessité fait loi, il nous faut l'autorité pour maintenir l'ordre, la guerre civile à venir nous l'impose, ceux qui voudraient se libérer des envahisseurs sont dangereux. 

    On en revient donc à l'Algérie française, et je crois qu'on peut trouver là une cohérence, la faille Pétain De Gaulle étant trop béante pour qu'il n'y ait pas une anguille dedans. Il nous faut dominer, c'est ce que le petit juif kabyle a retenu de l'histoire, de son histoire: il fallait le faire du temps de l'Algérie, il parle de l'ambition de la France à 100 millions d'habitants avec l'Afrique que l'on domine. Cette belle théorie, celle de la fusion de la France et de l'Afrique, il en est donc un peu porteur. Bien sur si c'est l'islam qui gagne "comme la dernière fois" (il parle bien sur du 9ème siècle quand ses ancêtres furent colonisés par les  arabes), cela sera dur, mais nous les  juifs on pourra s'y faire... Car il y a, mon allusion n'est pas assez précise, de l'indigène troublé dans le petit Zemmour: son amour de la France pourrait faiblir sous un autre régime encore plus dominateur. Est ce que je m'égare dans une haine du hors sol très autre siècle ? Il m'en donne l'envie... 

    Autrement, et sans extermination (comme l'on fait les donneurs de leçon anglo saxons) (et puis on parle bien sur des arabes) on  ne pouvait pas s'en sortir... Il va donc jusqu'à être pessimiste pour l'Algérie de papa, et curieusement lucide, en fait. En plus à l'époque, lls n'étaient que deux millions. Etrangement sans mentionner l'impasse économique de la conduite des politiques sociales en Algérie, il ne parle que de démographie, ce qui est la raison d'Alfred Sauvy, et à raison, mais la vraie raison resta économique et d'ailleurs chiffre toute la période: la colonisation n'a rien rapporté du tout, voilà la vraie leçon que notre historien n'a pas prise. 

    On passe à la suite

    Zemmour  propose-t-il ? Non, il constate et déplore et affirme l'inéluctable et le "déjà là". Bien plus  agressif qu'il y a quelques années, il affirme (c'est l'objet de son récent livre) la présence effective du "grand remplacement" en décrivant les zones déjà cédées. Il y en a, et Patrick Weil, l'odieux naïf le reconnait d'ailleurs, gêné, mais inventif: le coup du cannabis dans le débat fit hurler de rire (en tout cas, moi).

    Il y en a donc des zones cédées, mais depuis pas mal de temps: la zone de Nanterre en 69 était for étendue, et les cités 100% maghreb sont des zones dévolues et heureusement (il ne faudrait pas qu'on se mêle d'imposer la mixité sociale, quand cela viendra, et les 30% de femmes voilées que Hidalgo veut imposer à Paris le montreront, il y aura des problèmes). Le problème et Zemmour n'a pas tort est un islam conquérant et surtout, surtout un flux qui vient de l'étranger, et qui n'est pas du tout maitrisé: les étudiants diplômés et les demandeurs d'asile déboutés, tout comme les cousins touristes et les condamnés libérés, restent en France. 

    En parlant de tourisme, Weil rappela l'importance du secteur du point de vue économique: arrêter l'invasion des petits neveux et des taties par alliance, (Giscard lui même dans un interview récent reconnait avoir sous estimé l'étendue des familles), arrêter le déferlement donc, ce serait pénaliser l'hôtel du nord... L'inconscience et la stupidité de ces cuistres n'a pas de limites on en pleure de ne pas pouvoir lui foutre son pied au cul. 

    Contre le seul ennemi nécessaire, il faut  donc l'union sacrée et il n'y a pas de place pour deux réacs conspués bientôt canonisés défenseurs de la patrie: il faut se réconcilier. Cette volonté d'unifier les contraires est typique du fascisme et se fait toujours par un meurtre caché, c'est l'essence du paradoxal discours. Ici on tue la droite républicaine, le burberry sentencieux, l'héritier bourgeois libéral de l'ex grande prospérité française, celle qui a failli. Que la gauche républicaine, vendue à Pétain puis aux communistes, organisatrice du grand flux qu'elle n'avait pu inventer, mais qu'elle multiplia par cent ait failli aussi, cela est tellement d'évidence qu'on ne le mentionne pas, et puis elle NOUS  a aussi tellement rendu service ! La symbiose zemmour weil est là, palpable: une danse de mort, une danse macabre, affreuse à voir.

    Bref, le grand retour de la droite, la vraie, avec  la mort cette fois définitive de tout ce qui pouvait rappeler les miraculeux sursauts de 40 et de 58 qu'on veut oublier, est organisé avec talent. D'où mes larmes, car l'abaissement sera bientôt complet, comme il se doit, l'optimisation hors de propos se traduisant toujours par le sub-optimal complet, et les réconciliations, Soral lui la veut contre les juifs, on a plein à faire, de toutes les sortes. Ne veut on pas s'excuser de colonisation, des meurtres des cathares, que dis je, de ceux des moutons dans les abattoirs ! Tout cela revient au même, il faut rétablir la vérité, et celle ci, donc, s'éloigne et va disparaitre.

    La Seine Saint Denis

    Puisqu'on en est au grand  remplacement, il faut ainsi parler de la Seine Saint Denis, le département, dont un livre de Davet et Lhomme décrit la moitié musulmane de sa population en des termes suggérés par François Hollande, c'est lui-même qui avait craché le morceau: il y a un problème... Zemmour ravi proclame qu'on lui donne raison, et les deux duettistes, "attachés aux faits et pas à l'idéologie", crachent le morceau que toute la gauche en morceaux (même le secrétaire socialiste vient de l'admettre) expectore aussi. Il y a bien un problème. Pétain avait donc raison. La vérité que tout les fachos  hurlent à la mort depuis des années déjà, est bien sur cachée: nos ennemis sont là, chez eux, et on n'est plus chez nous. Un tapis roulant pour que l'abjection triomphe... 

    Evidemment, il ne s'agit pas encore de l'immigration (le simple racisme reste tabou), mais de l'"islamisation", c'est le terme choisi par les deux salopards. Le déchainement des idées va se manifester: tremble cannabis tu vas te faire libéraliser, tremble taxe hallal, une hausse d'impôts ? miam miam. Bref, le pire et le problème empoigné par tous les populismes va donc nous conduire à l'abime, à moins que Macron ne nous sauve bien sur. Ce n'est pas sur au demeurant, son fidèle compagnon lyonnais l'ayant abandonné en parlant en partant de deux peuples "face à face". Au courant parait-il de bien plus de faits divers navrants que BFMTV n'en rapporte, l'exécutif  s'inquièterait in petto mais sans rien faire ni dire. 

    On peut toujours rêver

    L'oubli de soi, de la grandeur et de la logique est à l'ordre du jour, l'abaissement sur tous les sujets, plans, domaines et espaces en cours, inexorablement et sans relâche, sans humour et sans trêve. Comment souhaiter cela ? D'une quelconque manière ? Il nous faut donc provoquer le sursaut. 

    D'abord il faut savoir qu'il y eut un plan, présenté à la présidentielle, et qu'il concernait tous les aspects, y compris la nécessaire lutte explicite contre ce qui commence à apparaitre: la velléité de la moitié de l'islam français d'installer plus qu'une religion du tiers monde, des coutumes du tiers monde, et cela sous son autorité.

    Cela doit être brisé par la force: les prêches antisémites déclarés en français en préfecture, les imams étrangers connus pour leur égarements théologiques inspirés par  les "terroristes" (ce sont les wahhabites qui le disent) ou par les "takfiristes" (ce sont leurs frères musulmans qui les dénoncent) impitoyablement expulsés et leurs convertis et soutiens locaux privés d'expressions publiques. Voile interdit dans les locaux universitaires, cela trouble les professeurs, constructions des mosquées retirées aux municipalités en mal d'électeurs. 

    Il y a bien sur l'affaire des migrations, celles ci devant être closes pour manque de ressources, celles ci (les ressources) devant être consacrées à l'intégration de ce qu'on se refuse pour l'instant à déchoir de sa nationalité et à renvoyer en Afrique, intégration d'abord matérialisée par son premier cout: la construction de prisons. Il faut les doubler et vite, la guerre civile, si elle n'a pas lieu, devrait les remplir, c'est mieux que les cimetières.  

    Il faut aussi réaffirmer au niveau européen la fin de la charité, du droit des peuples à la (la charité) solliciter sans limites et la fermeture des frontières. Le renvoi de force vers les terres de départ (Turquie et Libye) est à considérer, bien sur après l'arrêt complet de toute espèce de sauvetage de ceux qui s'enfuirait dans notre direction. Ah oui, la punition pour complicité avec les esclavagistes des ignobles pourritures sous humaines dégénérées qui se nomment humanitaires est indispensable. 

    Aucune de ces politiques n'est ni pratiquée, bien sur, ni même envisagée encore. Elles sont aujourd'hui déjà nécessaires, et leurs effets, tous comme les réformes de Macron, ne se manifesteront que bien plus tard, c'est dire. Autant dire donc que le sursaut, lorsqu'il se produira, ne pourra avoir aucun des aspects raisonnables, mesurés et semi pacifiques que le bon sens aurait souhaité: il sera violent, impitoyable, injuste et meurtrier, et cela aura été annoncé. Qu'est ce qui peut le provoquer ? Je pense aujourd'hui que c'est la peur de la montée des populismes, et cela pourrait fonctionner: même la vieille gauche ouvre un oeil (Oliver Faure parle de "colonisation à l'envers)"... Tout comme nous, elle réalise qu'il n'y a plus d'alternative au pire, et que Macron, loin d'être un pis aller sera en fait un bouc émissaire ! Reste à proposer quelque chose et cela n'a pas d'existence aujourd'hui. Seule stratégie donc: la médiocrité affichée au pire de sa hideur, pour stimuler une alternative (beau programme, mes larmes redoublent).

    Pris en étau dans mes atermoiement moraux je me vois donc contraint de réaffirmer mon soutien à la courageuse grosse blonde injustement trainée en psychiatrie: seule capable de faire mieux, j'en suis sur, elle ne mérite que le soutien des vrai gaullistes maintenant que Philippot l'a lâchée (à quel beau ver, je me damnerais pour lui, hop c'est fait). 

    Pour continuer de traiter le sujet, élections au Brésil ce week end: un "ignoble fasciste" va prendre le pouvoir et on voit bien le balancier sinistre qui règle la vie des sociétés: dénonciation de la pauvreté et idolâtrie des faibles mène à la grande corruption, à la grande criminalité et à la forfanterie du pire: on dresse devant soi un repoussoir, et celui ci plein de la haine qu'on lui a suscité, emporte tout. Les scénarios équivalents français et européens sont maintenant inéluctables.  

    Et pour en rajouter une couche, le pessimiste du jérémie français est total: "j'envie ceux qui espèrent ! ". 

     

    (1)  http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2014/10/23/le-petit-zemmour-5474317.html

    (2) Zemmour chez Finkielkraut  https://www.youtube.com/watch?v=izwApHQ19oA

    (3) la belle polémique http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2016/01/12/de-gaulle-vichy-le-liberalisme-et-la-liberte-5743880.html

     

    Encore encore

    P.S. On a vu (2) et le débat De Gaulle Pétain chez Finkielkraut.

    Toute la polémique enfiévrée qui m'avait opposé à un zemourrisé lors de (3)... J'en suis encore tout navré. Zemmour y continue son exposé dont les arrières pensées complexes sont bien celles que je soupçonne.

    D'abord, dézinguage de la personne de De Gaulle: on réfute l'argument de Pétain vieillard orgueilleux qui profite de la défaite au nom d'un De Gaulle orgueilleux qui profite de la victoire... Mieux, tous ces gens (dont Louis XVIII, Gambetta) utilisent la défaite comme marche pied. L'inanité de l'argument, (De Gaulle par l'appel du 18 Juin, aurait donc utilisé la défaite comme "marche pied"? ) a un coté vicieux absolument révoltant, et cela d'autant plus qu'il est construit et volontaire et doté d'intentions: conspuer De Gaulle le moderniste libéral, et vanter le retour d'une révolution nationale (encore encore) qui nous regénénera, Hitler si tu nous entends... 

    Il s'agit d'abord de pulvériser le 'gaullisme post' de la gauche elle même: mieux, d'utiliser l'infamie de sa traitrise de l'époque pour mieux justifier l'armistice, pour mieux justifier l'armistice. Pas mal non?  Un appel aux retours aux fondamentaux, la nation ne pouvant exister, d'après Zemmour, que si il y a un état (l'état "français", bien sur) et un territoire (la moitié de celui ci valant pour le reste, la  perte de Paris (avant Vichy, il n'y avait eu que Bourges) n'étant qu'accessoire). 

    Pourtant Zemmour le répète, De Gaulle ne croit qu'à la nation. Y aurait il deux conceptions de celle ci? De manière étrange, il semblerait qu'en s'abstenant de faire de Pétain un nationaliste, mais plutôt un défenseur du pays, et bien sur en tapant sur le De Gaulle buveur de sang qui voulait faire tuer des gens que le bon Pétain voulait épargner, Zemmour ne soit en fait qu'un macroniste pacifiste, les nations c'est la guerre... La  chose existe, et le pacifisme chevillé au corps de la vieille droite française maintenant compromise pour toujours se manifeste partout, comme l'horrible vérole qui ronge notre pays déshonoré. 

    Et puis il y a les juifs !!! Enervé, Finkielkraut nous les ressorts, inévitable. D'abord le petit aller retour vicelard, ça ne mange pas de pain: les alliés se foutaient des juifs, et De Gaulle aussi, DONC reprocher à Pétain la même chose c'est de la moraline... Le grand mérite de cet argument infâme est bien sur qu'il calme les anti gaullistes, fallait il se battre pour des juifs étrangers ? Et puis il calme les juifs eux mêmes: leur destin reste unique et on ne pouvait rien faire, la preuve. L'idée qu'on aurait pu "se battre" (ce qu'on fait les alliés) est ainsi occultée, et c'était le but de l'argument, encore une fois absolument infâme.

    De la part d'un juif, évidemment opposé au génocide, il a une coloration particulière et montre la puissance d'une volonté de "pragmatisme" qui consiste à vouloir dans le passé et dans le présent, identifier justification et explication, et cela pour des fins parfaitement actuelles. C'est parce que les juifs "étrangers" étaient trop nombreux en 42 qu'il fallait s'en débarrasser (ou du moins tolérer qu'on s'en débarrassasse (...)), comme maintenant. C'est parce que l'Angleterre nous a affaibli entre les deux guerres que l'on devait se livrer à l'Allemagne, stratégie bien plus maligne que celle qui consistait à se livrer au libéralisme anglo saxon, comme maintenant. D'ailleurs Zemmour le dit bien, le plan Marshall, c'était la sujétion... Le plan "Speer" (spoliation de toutes les ressources françaises pendant 4 ans, c'était de la stratégie). A pleurer. 

    Paxton

    Et puis il y a Paxton. Ennemi déclaré (tout ce qui le contredit n'est que du post paxton) de la France, le ricain a le culot d'avoir découvert trente ans après Aron que Pétain oui, en rajouta dans la collaboration, et en fut un artisan dévoué et cela de plus en plus: il répondait en courageux martyr de la nation, par des coups de langue supplémentaires au mépris  des nazis , ce qui ruine et oui, le glaive et le bouclier. Tout le monde s'accorde là dessus, sauf bien sur Zemmour, au point de s'énerver, on aimerait lui jeter un glaive dans sa sale gueule de traitre pour le calmer. 

    Pour tout dire l'affaire est  d'importance, et porte sur la mémoire française de la deuxième guerre mondiale. Rien que ça.

    On lira (1) à charge contre Paxton ! D'abord, il y a effectivement 40K troupes d'occupation. Les  400K militaires allemands présents en France font la guerre. Contre le reste du monde... Paxton a raison. Ensuite qu'avec ses prisonniers (seul Mitterand a pu se faire libérer en simulant une évasion) et son STO, la France a 2.4 Millions de déportés et oui, bien plus que la Belgique. Pétain a-t-il fait libérer les prisonniers ? Sa propagande honteuse prétendit que oui. Paxton a raison.  Ensuite qu'apparemment, Aron ne mentionne qu'à peine la thèse du glaive et du bouclier, elle est donc complètement inventée par Zemmour, dont acte...

    "Tous deux étaient également nécessaires à la France. Selon le mot que l'on prêtera successivement à Pétain et à de Gaulle Le Maréchal était le bouclier, le Général l'épée. Pour l'immédiat, le Maréchal parut avoir raison; pour l'avenir, le général a vu plus juste…"

    Bien sur le "on a prêté à De Gaulle" n'est qu'une saloperie sans nom, mais on ne se résigne pas bien sur et c'est tout le problème à plaider contre sa chapelle. L'"amertume infinie" dont parle Aron est multiple et se trouve l'incapacité de la France à accepter de se regarder dans la glace. Comment lui en vouloir? 80 ans après, la honte et le déni sont toujours là. 

    Les juifs ? 2/3 d'entre eux en 40 étaient étrangers. La même proportion furent déportée, 25% du total. Merci Pétain. Et puis l'histoire du combattant de 14 mis dans le train avec violence et ses décorations est parfaitement réelle, et niée par Zemmour.  

    Pour finir, au sujet des soixante huitards qu'on a fait vivre à tort: "Comment résister à l'envie de meurtre d'un père aussi caricatural que le Pétain de la Révolution nationale ? ". Et bien Pétain n'est pas mon père et le dégout des fils pour les pères qui non seulement ne sont pas morts, mais ont trahi reste grand et incompréhensible pour eux. Vous avez déjà vu un traitre avouer sa traitrise ?  

    Soyons indulgent

    Un argument trouvé sur un forum et que bien sur, Pétain n'a pas eu la perfidie de trahir vraiment, mais qu'il voulut en sauvant des vies, procéder à un redressement national "qui induisait à terme de repousser l'occupant". On s'en prend donc aux volontés réelles du vieux maréchal, qui ne voulait que le bien de la France, bien sur. Que voulait il ? Pour cela il aurait fallu qu'il eut une volonté et que l'on sache vraiment laquelle. Ce qu'on vit, c'est la volonté des nazis, l'absence de résistance du stratège (pour le moins) et la volonté des français libres de sauver l'honneur. 

    Il y a ces notes manuscrites découvertes récemment, sur le statut des juifs et aggravant les exclusions légales ce qui confirme sa volonté (stratégique, bien sur, il connaissait son hitler) délibérée d'exclure les juifs avant que les allemands ne le demandent. Il ne s'agit pas là des juifs étrangers dont une puissance occupée vaincue ne pouvait que se désintéresser. Les faire parquer par sa police sans toilette ni nourriture dans un vélodrome pour mieux les faire assassiner était inévitable: mieux, il faut l'accepter et l'assumer dit Zemmour ! 

    Le double jeu dont parle Aron est basé sur des soit disant relations avec les Anglais dont on sait aujourd'hui qu'elles furent nulles. Il n'eut bien sur pas lieu: les anglo-saxons étaient ses ennemis et il le maintint jusqu'au bout ! Tout pour ne pas faire la guerre, voilà son idéal de soldat, de lâche et de traitre ! 

    La stratégie de Iéna n'eut pas le temps d'aller jusqu'à Leipzig, par peur d'une polonisation sans doute, et là on tombe sur la contradiction manifeste: Pétain voyait il Hitler comme le digne souverain d'une Allemagne aussi respectable que celle de Guillaume II ou bien comme un assassin sans scrupules qui aurait martyrisé la France avec ses gauleiters si on ne lui avait pas assez bien léché le cul ? 

    La vision

    Quelle vision du pays y a-t-il donc dans le crâne avière du petit déplumé ? Son souci de la grandeur française est maurassienne partiellement (il ne parle pas du tout de ce grand charles là, par ailleurs) c'est à dire brillante, royaliste et cherchant l'abjection, mais pas que. Il y a de la tactique là dedans car les choses sont imbriquées: on veut créer quelque chose, et cela, construit sur la confusion des arguments est une "réconciliation". Présent chez mon adversaire de 2016, le mélange de pacifisme, d'anti capitalisme, et de pragmatisme unificateur de la religion (conçue à la maurras comme "nationale") et de la tradition fut détruit par le gaullisme et aussi par l'histoire, mais on veut revenir dessus faute de ...

    De quoi ? De la seule lucidité dramatique, cornélienne et qui est la mienne et qui est l'essence du gaullisme. Cette essence est inaccessible à notre monde, et aussi, là je suis bien plus réac que Zemmour, aux faux traditionalistes qui croient pouvoir (comme d'habitude) rétablir leur vérité sur les décombres de la connerie.

    Elle est basée sur la mort. Parfaitement. La mort joyeuse des vrais aristocrates et de leur piétaille dévouée (j'en suis) attachée par l'habitude. La mort, non pas celle des nazis, ou des juifs, toutes imprégnées des sacrifices ignobles et des significations données à l'accessoire, mais la mort des duellistes légers, des fidèles amateurs des authentiques andouilles, de ceux qui mettent l'honneur au delà de tout, de ceux qui exécutent le coeur léger l'ordre espéré d'aller se faire tuer pour quelque chose. La France, et Zemmour y fait allusion, la chose est connue, est la civilisation de l'honneur et la pire chose qui puisse lui arriver est d'y déchoir. Elle l'a fait.

    Que ce misérable petit raton d'extrême droite soit incapable de concevoir cela en fait pour moi un paria, un non français, qu'il n'est pas d'ailleurs, je lui retire ce droit, et qu'il sache que pour les vrais nationaux, comme il le suspecte d'ailleurs, la mort des juifs ne compte pour rien: ce que Pétain a fait est bien pire, il nous a déshonoré, on ne donne pas ses juifs, on les tue soi même, si il le faut vraiment. Pareil pour la bataille, le millions d'inutiles et de lâches qu'il nous a sauvé ne nous a servi à rien: ils ont voté comme des porcs jusqu'au second abime dont De Gaulle nous a sauvé. Leurs fils tarés qui n'auraient jamais du naitre se sont convertis au marxisme jusqu'à élire Mitterand, un comble.

    Au sujet de Zemmour In Persona

    Zemmour est comme tous ces colonisés fascinés par la puissance et la prestance de leur envahisseurs: ils s'y soumettent et leur rendent service avec l'humilité des nègres enthousiastes mais s'en dégoutent à la première avanie, c'est leur sens de l'honneur à eux: ils se souviennent dés qu'ils en ont l'occasion du mépris qu'ils inspirent. 

    Mon honneur de paysan semi celte dominé par des pirates germaniques est il de même nature? Sans doute, et je m'en suis souvenu à la révolution, mais putain j'en ai profité pour proclamer les droits de l'homme et pour envahir l'Europe en me faisant tuer avec élégance ! En cela, les tueries (volontaires et encore une fois, élégantes), de l'Empire ont rattrapées et excusées mon ressentiment.

    Rien à voir avec les viols en Italie des goumiers suivies dix ans après par les éventrations des femmes de leurs officiers. Rien à voir avec la soumission "stratégique" aux allemands que le visionnaire de la guerre civile nous recommande à postériori. Ce partisan machiavélique de la compréhension d'une époque est précisément doublement méprisable: d'abord en prenant le parti de l'erreur: le stratège Pétain attentiste en diable fut défait de toutes les manières possibles, méprisé et piétiné par absolument tout le monde, pour défaut de vision. Contrairement à son diagnostic imbécile, l'Allemagne fut vaincue et détruite et cela était prévisible, il suffisait d'avoir envie de se battre. Ensuite et surtout en cherchant à nous convaincre du contraire 80 ans après ! Zemmour  n'explique rien, ne justifie rien, il excuse et cela est absolument dégoutant. 

    Plus que  jamais la droite est divisée, et on va bientôt voir les ravages que peut faire une extrême droite, qui plus est anti capitaliste, telle que la rêve Zemmour: le tiers monde ! ll en est l'envoyé et j'espère qu'il se fera foutre dehors avec les autres ! 

     

    (1) http://siteedc.edechambost.net/Paxton/Aron_intro.htm

    (2) les juifs en 40 en France https://journals.openedition.org/cdlm/4637 

  • M.P.

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  • Les décibels

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  • Les rasoirs

     

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  • Les confréries

    On veut dire les confréries Soufis bien sur. Ce sont des merveilleux papillons à épingler. Il y en a au moins 40... 

     

    Soufi: les gens du "banc". Les adeptes du "dhikr", de l'évocation rythmée. Il y a aussi l'histoire du manteau de laine...

    Le soufisme c'est 20% de l'islam sunnite. 

    D'abord, tout cela vient d'Ali. Non pas que cela soit chiite, bien sur, mais tout de même, il y a le tropisme "parentée", comme si cela était important. Sans rire, Ali, le gendre, est le premier des "saints", détenteur de vérités profondes.

    "je suis la cité de la science et Ali en est la porte" (Muhammad).

     Et puis, il y a Rabi’a al-Adawiya, la sainte esclave affranchie qui voulait contempler la face de Dieu. 

    Et puis, il y a al-Hallaj (+922), "je suis la vérité". Crucifié à Bagdad.

    Et puis il y a Junayd (+911), "Ne suis-je point votre seigneur?".

    Al Gazhali (+1111) le grand initiateur mystique de l'islam obscur, l'homme du Tahafut, l'anti philosophe. 

    Et Ibn Arabi (+1260) né en Andalousie. Il ne fonda aucune voie... L'un des plus connus, pourtant voir par exemple (1). Dieu est amour et n'aime que lui même, la clé de la chose sans doute. 

     

    On parle de "Tariqa" ou "voie", chaque voie ayant son "saint" fondateur, ou premier de cordée, le "cheikh" (prononcer "cher"). Là encore, on est un peu limite, on substitue un saint au gendre lui même, mais c'est le même esprit: une sorte de prophète, de guide est devant. Ce guide se rattache à la tradition prophétique par une chaine d'enseignements successifs, un peu comme le principe de validité des lois musulmanes. Ces chaines remontent presque toujours à Ali.

    Il faut bien distinguer les saints soufis fondateurs et les confréries, organisations qui jouent le rôle d'ordres religieux en islam et dont les influences séculaires perdurent aujourd'hui. Elles furent en particulier très  importantes dans l'empire Ottoman. Ataturk les interdisit toutes.

    Un point important est que beaucoup des confréries datent du XVIIIème siècle, le siècle d'Abd el Wahhab, celui d'un renouveau tout azimuths de l'islam. L'opposition entre l'islam des saints et celui de la loi centralisée est essentielle, constitutive d'une opposition séculaire avec le sunnisme strict. On  pourrait dire que le soufisme est le 3ème islam.

     

     Adham-iyya: la toute première, fondée en 777 par Ibn Adham.

     

    Qalandar-iyya les hippies nus et débauchés, en tout cas ultra pauvres. Les meilleurs.

     

    Tijan-iyya en Afrique noire, en fait au Sénégal. Fondée en 1782 en Algérie.

    Mouroud-iyya en Afrique Noire, fondée par Amadou Bamba

     

    Quadir-iyya  Al Qadir Al Jilani (+1166)  Bagdad mais surtout la confrérie de l'émir Abdelkader.

    Sanouss-iyya: fondée au XIXème siècle, l'ordre wahhabiste du roi Idris renversé par Kadhafi... 

    Khalwat-iyya : fondée à Hérat en Afghanistan. La khalwa c'est la "retraite". Religion de Bajazet 2, le fils du conquérant d'Istambul, elle fut pratiquée dans tout l'empire Ottoman et refondée par Yayha Chirvani. Encore active en Albanie, par exemple.

    Chadhil-iyya fondée au maghreb au XIVème siècle. Opposés au Wahhabisme (bien sur), ils sont des mystiques. En débat avec Ibn Taymiyya...

    René Guénon en fut adepte.  

    l'Imam Chadhil aurait inventé le café. Ca ne s'invente pas.

    Elle est origine de nombreuses ramifications dont la Darkaw-iyya et l'Alaw-iyya, elle même très influente actuellement.

     

    Naqshband-iyya  en Asie centrale et dans le continent Indien: les soufis silencieux et la voie du coeur. La chaine iniatique remonte à Abu Bakr (Al Siddiq, le véridique). Mort en 1388, Naqshband, tadjik, a son mausolé à Boukhara. 

     

    Rifa-iyya en Irak, l'ordre Qadiri: au XIXème siècle en Irak.

     

    Chisht-iyya en Inde. S'occupe des pauvres, visitée par tous, y compris les hindous.
     
    Rahman-iyya fondée aux XVIIIème siècle en Algérie. 

    Suhraward-iyya : le héros d'Henri Corbin, Suhrawardi. Persan au delà du possible.

     

    Rumi : les derviche tourneurs Mevlevi et la grande oeuvre le Masnavi: une volumineuse poésie traduite en Français aux XXème siècle par Eva de Vitray-Meyerovitch, une grande dame de l'islam européen.

    Nematollahi: un ordre iranien, depuis la révolution dans le monde entier.

     

    Le Bektachisme, fondé par le fondateur des Alévis. La  religion des janissaires. Le tombeau de Gül Baba est à Budapest.

     

    (1) http://www.ibnarabisociety.org/articles/ddelamour.html

    (2) http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Soufisme/fr-fr/

  • Les grades

    Les grades c'est pas si simple. 

     

    D'abord il y a les 3 armes et la marine c'est pas pareil que le reste. 

     

                                             Les officiers généraux.

    Un Amiral c'est un Général d'Armée, le plus haut grade qui soit (5 étoiles)

        Une armée, c'est 100 K hommes, le nombre de soldats allemands de la 6ème armée en captivité à la fin de la bataille de Stalingrad.

     

    Un Vice Amiral d'Escadre, c'est un Général de Corps d'Armée. (4 étoiles) 

       Un corps d'Armée, 50K hommes c'est au moins 2 divisions.

     

    Un Vice Amiral , c'est une Général de Division (3 étoiles) 

       Une division c'est 20 K hommes

     

    Un Contre Amiral, c'est un général de Brigade (2 étoiles)

       Une brigade c'est 10 K hommes 

     

                                                        Les officiers supérieurs

    Un Capitaine de Vaisseau c'est un Colonel  (5 gallons) 

    Un régiment c'est 5K hommes, soit 2 bataillons. 

    La demi brigade, unité de la révolution (pour éviter la dénomination trop royaliste de "régiment") était formée de 3 bataillons.

     

    Un Capitaine de Frégate, c'est un Lieutenant Colonel (5 gallons, 2 blancs)

    Un bataillon c'est 1000 hommes

     

    Un Capitaine de Corvette, c'est un Commandant (4 gallons) 

    Un Commandant, c'est un chef d'escadron ou de bataillon. 

     

                                                          Les officiers subalternes

    Un Lieutenant de Vaisseau, c'est un Capitaine (3 gallons) 

    Une compagnie c'est 200 hommes.

     

    Un Enseigne de Vaisseau de 1ère classe, c'est un Lieutenant (2 gallons)

    Un Enseigne de Vaisseau de 2ème classe, c'est un Sous-Lieutenant (1 gallon)

    Un Aspirant a un gallon haché. 

    Un peloton c'est 50 hommes

     

                                                           Les sous officiers

    Un Major c'est un super sous officier supérieur, dans toutes les armes.

     

    Un Maitre Principal, c'est un Adjudant Chef (1 gallon 2 fils, un gallon doré)

    Un Premier Maitre c'est un Adjudant (1 gallon 1 fil, un gallon blanc)

    Un Maitre c'est un Sergent Chef (3 chevrons) 

    Un Second Maitre c'est un Sergent (2 chevrons) 

     

    Un Quartier Maitre de Première classe, c'est un Caporal Chef (3 chevrons rouges)

    Un Quartier Maitre de Seconde classe ou "crabe", c'est un Caporal (2 chevrons rouges)

    Un Matelot c'est un soldat de 1ère classe (1 chevron rouge)

     

    Dans les armes montées, le Sergent est un Maréchal des Logis et un Caporal est un Brigadier.

     

     

  • Les atterrés (à la mer ! )

    Tout comme il faut rejeter les migrants à la mer, il faut rejeter aussi les atterrés.

    Prenons leur manifeste (1) 

    Introduction) Les US et la Chine sont donc d'enviables économies (communistes) acharnées à la redistribution à tous selon leurs besoins. L'Europe, elle s'enferre dans un égoïste libéralisme à tout crin et veut, quelle honte, réduire les déficits publics, gages chacun le sait, de bonne gestion et nous sommes atterrés.

    Ca commence bien. Le décor est planté. Le contraire exact du réel est prononcé, affirmé sur le ton de l'évidence. Alors qu'épuisée par une redistribution insensée, source de toutes les corruptions, de toutes les inactions et d'une tiersmondisation générale, du moins au sud de l'Europe, et par une vérole sans cesse renaissante au nord, l'Europe tente au moins dans certains jugements, de vouloir se voir réformer les boulets qu'elle doit assumer, US et Chine se livrent à la plus sanglante, la plus monstrueuse exploitation sociale qui soit. Assis l'un et l'autre sur des masses de population d'un tiers monde qu'ils encouragent et font travailler jusqu'à la folie (aux US dans la restauration et l'agriculture uniquement, le reste étant abandonné au futur, en Chine partout ailleurs).

    Un point au sujet de nos économistes. Aveuglés par les études qu'ils ont terminé au début des années 2000, ils croient toujours que la France et l'Italie font partie de l'Europe. Ce n'est plus le cas: il y a rupture et divergence et les faux fuyants et la suffisance de Moscovici n'y font rien. Parler par exemple de baisse de revenus des fonctionnaires comme marque de l'austérité française, à l'unisson donc du reste de l'Europe est tout simplement insensé, voire stupide, voire criminel ! La France a deux fois plus de fonctionnaires que l'Allemagne, et cette fonction publique hypertrophiée est la marque de l'échec français: son peuple a renoncé au développement et protège ses familles par la course éperdue au seul emploi sur qui vaille.

    Tout le reste est à l'avenant. Les chiffres "moyennés" fourni par l'Europe n'ont tout simplement aucun sens. On a une Europe du nord rigoureuse, aux ratios acceptables, avec ses problèmes certes, mais qui sont ceux du jour et puis le monde du déclin inéluctable, aux ratios inacceptables, et qui ne méritent pas d'être cités tant on en a honte. La France est la nationalité des atterrés. C'est moi qui suis atterré. 

    Les fameux atterrés sont donc des ignorants, qui ont oublié ce que moyenne veut dire: formés de prétentieux universitaires formés en Afrique qui viennent nous parler rigueur avec des larmes dans la voix depuis un pays qui a DEJA abandonné tout espèce de référence, y compris intellectuelle à ce mot, synonyme de bonne gestion et d'évidente recherche de prospérité. Il fut partie de la langue de bois mitterandienne lors de la quasi faillite de 1982, et a donc mauvaise presse, voilà le problème... 

    1) Fausses évidences 1, 2, 3:  l'efficience des marchés. 

    La chose devrait être dans leur corde. La discussion est passionnante, et on voudrait parler théorie. 

    Mais la question n'est pas là: l'histoire montre que l'efficience n'est pas le bien, et la rupture des bulles financières n'a jamais été la preuve, ni d'ailleurs la contre preuve de cette efficience. Le mal au cul de certains atterrés prouverait il que la main invisible qu'ils n'ont pas dans le slip n'existe pas?

    2) F.E. no 4,5,6,7: les dettes publiques sont dues à un excès de dépense. 

    Et oui. Qu'elles soient sociales, ce qui a généré les assurances naturelles contre l'absurde responsables de la grande fuite spéculative, ou de sauvegarde des banques à genoux, ce dont nous pouvons être fier, cela a évité la catastrophe, ces dépenses énormes ont EFFECTIVEMENT contribuées aux dettes publiques. 

    La France paye ses fonctionnaires en empruntant. Vous le saviez ? 

    Ne pas réduire ses dépenses publiques contribue à la dette, et vice versa. Je ne suis pas économiste de profession, mais suis sur que ce n'est pas moi qui énonce une monstrueuse connerie sur le ton du paradoxe intellectuel. 

    Le pire est en 6: nos enfants ne rembourseront pas la dette. Ben si, le capital... Qui n'est pas nul. Ah oui, bien sur vu le montant exorbitant des intérêts versés, ce sont en fait les riches qui profient, ceux qui ont accepté, en utilisant le mécanisme des taux d'intérêts sur un marché de vente et d'achat de titres (notion apparemment inconnue du crétin qui argumente) de prêter de l'argent aux fonctionnaires trop nombreux qu'on veut ici innocenter... 

    Solution pour la dette: augmenter les impôts. Je me disais aussi. 

    Au fait, il ne faut pas rassurer les marchés financiers pour gérer la dette. Il faut bien sur les menacer et les inquiéter, des fois que ce ne soit pas suffisant pour provoquer notre chute... L'atterré est vraiment con. 

    3) 8,9,10 L'Europe ne nous protège pas, la preuve la Grèce. 

    Là on est dans le sublime: aux crochets de l'Europe pour sa ruine et son gaspillage, l'atterré mord la main qui le nourrit et cite en exemple l'immense succès grec. A se chier dessus. 

    Bon en conclusion, un monument de stupidité inconséquente, de mensonges éhontés, de contre vérités évidentes et de cynisme pur. Il n'y a pas de mots pour exprimer le mépris que suscite ce monceau de merde. La fracture sociale est devenue intellectuelle, honte à vous misérables abrutis, la civilisation et la vérité conchie votre nullité !

     

     

    (1) http://www.atterres.org/page/manifeste-d%C3%A9conomistes-atterr%C3%A9s

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