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Les visages

Le propre de l'usage actuel des médias est de rendre visible les visages des dirigeants en train de prononcer le résultat de leurs décisions. Non pas simplement lors d'un discours solennel  marqués par la timidité naturelle de tout homme prononçant en responsabilité une annonce importante murement pesée et sur laquelle il joue son pouvoir et sa crédibilité.  

Non, il s'agit d'interviews, de discussions à bâtons rompus avec des journalistes, en confiance et en évidence. 

Elu par le miracle d'un scandale public et bénéficiant par la suite d'une étrange élection législative, lors de laquelle, on ne peut nier qu'un abandon pour moi funeste lui donna tous les pouvoirs, le président actuel fait ce qu'il veut depuis bientôt 5 ans. Enfin ce qu'il veut: poussé au gaspillage par l'émeute, puis par les syndicats unanimes, puis par une épidémie, 3 occasions de démontrer son incapacité, son immaturité et son indécision, il ne fit surtout rien sinon se ridiculiser. 

Lorsque son visage apparait et qu'il se justifie, quand ses ministres apparaissent et qu'ils annoncent ses non-décisions, qui toutes versent dans l'autiste autoritarisme vantard et affirmé, il me prend une réaction psycho-physique étrange. 

Une bouffée de haine quasi incontrôlable ainsi me prend, et par force, du fait de la maitrise de moi-même que j'arrive à m'imposer, je m'éloigne de l'écran avec un peu de bave aux lèvres. Tout mon esprit était capté par une haine incoercible, une obsession de dévastation, d'éventrement, de meurtre sauvage. Le sang voudrait couler et un spectacle d'abattoir interdit voudrait se dérouler avec les cris et les pattes qui s'agitent... Pour qui dois-je voter à la prochaine élection pour que de telles images cessent de m'obséder ? Dites-moi... 

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