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FrancoisCarmignola

  • Les suds globals

    À l'occasion d'un débat entre universitaires, la notion de "sud global", et celle de "valeurs" (sous-entendu: "universelles", "démocratiques") est examinée et analysée. On a ici Gilles Kepel et Jean-Michel Blanquer (dont le prénom explique sa connivence 5 ans avec Brigitte Macron, dont la tocade cessa après une malheureuse annonce en direct d'Ibiza). 

    On distinguera Kepel, puits de sciences, mais trop didactique et hélas toujours trop partisan (à mon avis) d'un récit historique qui confond chronique et vision du monde, au risque de masquer celle-ci: pour lui, le "sud global" veut d'abord aller au nord, et d'ailleurs y est déjà, l'immigration étant déjà démocratique et installée pour toujours partageant nos valeurs universelles... Ce sud-là est donc une imposture comme concept, et d'ailleurs la preuve la Russie et son arctique en ferait partie, ce qui est la preuve a contrario de la fausseté du concept. 

    Kepel reste pourtant défenseur des valeurs universitaires de ce qu'on peut appeler l'"orientalisme", ou la tentative curieuse (au sens de la curiosité proverbiale de l'homme blanc) de comprendre le monde, d'en comparer les différences et de le décrire donc de l'extérieur. Le contraire exact du wokisme, déclaré donc ennemi absolu car voulant abolir la connaissance objectale, le monde étant fragmenté en identités incommensurables, la seule vérité indiscutable étant la vilénie du blanc, précisément celui dont on parlait plus haut. On remarquera que cet orientalisme, qu'il revendique d'ailleurs est une particularité du "nord global". Alors que curieux et actifs les occidentaux depuis le Moyen Âge, fascinés par l'Orient, ses mystères et richesses, copient et importent tout ce qui pouvait avoir de l'utilité, celui-ci n'a manifesté aucun intérêt particulier pour l'ouest mécréant et barbare, et cela pratiquement jusqu'à la chute finale à la fin du XIXème siècle.

    On doit évidemment mentionner l'unique exception, Mehemet Ali en Egypte qui est avec son ministre Riffa El Tatawi  le grand modernisateur curieux, réalisa l'intérêt de la copie inspirée. On néglige ici à tort de mentionner la réforme civilisationnelle japonaise, qui elle put se faire en gardant sa souveraineté. Dans les deux cas s'appliqua en Orient une curiosité civilisationnelle exceptionnelle au sens de peu fréquente: l'Islam et la Chine, les deux plus brillantes civilisations historiques de la planète furent affreusement écrasées et martyrisées du fait de leur ignorance culturelle volontariste. Est colonisé ce qui est colonisable. 

    Revenons aux méchants hommes blancs jugés tous pareils dans leurs vilénies.

    Cette confusion entre eux est ainsi profondément discutable: il y a bien plusieurs hommes de cette couleur-là et il faut évidemment distinguer les savants orientalistes, les administrateurs coloniaux, les militaires de la conquête, les colons producteurs... Kepel dans la peau du savant arabophone un peu lunaire est objectal, certes, mais moins que le militaire dont la mitrailleuse a tout de même aussi "compris" objectalement les razzias à l'arme blanche qu'il a fait cesser... Sa violence symbolique dénoncée par le wokisme reste ainsi mesurée, et aussi soumise à l'examen rationnel, qui est la seule chose qui préserve de la folie, comme le prouve le wokisme, d'ailleurs... 

    La connaissance rationnelle qui se veut extérieure, tout en comprenant les motivations humaines forcément comparables qui s'expriment derrière les masques culturels et langagiers est évidemment incontournable et on ne peut que l'affirmer avec fierté, drapé dans sa peau de la couleur d'un sépulcre: la voilà la vraie universalité. 

    Mais ce n'est pas l'avis de Blanquer. Franc Maçon, avec son copain étudiant Barouin, il promut jeune homme une déclaration des droits et devoirs de l'humain dont la niaiserie internationaliste est toute l'affaire, et dont son ton ambigu ne fait que transmettre (à mon sens) l'effroyable dangerosité faiblarde, porteuse de l'impuissance, de la faiblesse et de la décadence macroniste. Le monsieur est porteur de la liberté comme valeur fondamentale et ce qui s'en suit, démocratie et  "valeurs de la République" oblige, c'est-à-dire, selon lui, l'"humanisme", tout simplement. 

    Cette position et l'attitude morale et politique qu'elle implique me sort par les yeux... Après cinq ans de ministère, le soit disant solitaire défenseur du concept d'"islamo gauchisme" dont toute la gauche et la gauche enseignante lui expliqua à l'époque qu'il n'existait pas, ce qu'il accepta puisqu'il se tut alors, qui était recteur et animateur dix ans de toute la montée en puissance de ce qui fait que l'école est maintenant totalement détruite, celui qui fut remplacé par plus compétent, en l'occurrence Pape Ndiaye, est un menteur impuissant, un fêtard tordu qui se tape une journaliste (Anna Cabana), un décadent promoteur de la discrimination positive, c'est lui qui poussa l'immigration à monter à Paris faire Science Po, et qui multiplia les matières du Bac, maintenant poubelle de toutes les régions culturelles et géographiques.  Comme on se retrouve, le crétin universaliste et promoteur de tous les savoirs, a ainsi promu le woke, il en est l'un des incontournables inventeurs, promoteurs et responsables, se contentant  donc maintenant de déplorer ce dont il est la cause... 

    Un reproche similaire pourrait d'ailleurs être adressé à Kepel, sa promotion des chefs d'entreprises issus de l'immigration ressemblant à la nécessaire promotion avant leur succès qui détruisit Science Po, et dont il ne démissionna pas alors que dirigé par un notoire inverti drogué, la belle institution partit à la dérive sous les applaudissements progressistes. 

    Revenons à la Liberté de Blanquer. Valeur universelle comme on a dit, mais aussi critère fondamental et seule boussole dans ce monde troublé ou rode le mal: le monsieur est ainsi un idéologue franc-maçon et ne réalise pas, comme le signale malicieusement Kepel, l'aporie fondamentale de la chose. Le LGBT issu de la liberté est précisément le critère fondamental de séparation entre les suds globaux et l'occident qui se revendique de cette belle idéologie pour imposer son universalité, s'opposant ainsi frontalement à ce qui reste de culture traditionnelle dans le monde, et qui définit donc maintenant le sud !  Incapable de différencier liberté et tolérance, l'universalité progressiste, par bêtise, veut donc imposer le cheveu vert et le mariage pour tous au nom de la liberté, liberté érigée en critère "universel" de distinction entre le bien et le mal! Mon "par bêtise" est une explication, une justification, une excuse. La réalité est qu'un totalitarisme d'un genre nouveau, assis sur la fameuse liberté homosexuelle se fait jour et impose sa loi: la "haine" est d'abord haine de cette liberté là et se trouve réprimée en tant que telle, au point d'exiger que les adversaires de l'homosexualité soient jetés du haut des immeubles, en miroir strict de l'exigence de Daech. 

    En tout cas, pour ce qui me concerne, occidental, partisan de la Liberté, je me désolidarise complètement de ce chauve superficiel imbécile et de son idéologie sociétale débile incapable d'une réflexion plus profonde que ce qui autorise une communication moyenne dans une loge de province.  

    Pour qui a ferraillé avec le moindre bigot catholique ou musulman, qui donc a compris l'hostilité foncière que ceux-ci éprouvent pour l'horreur franc-maçonne et qui donc la partage, cette attitude, masqué et tartuffiale pue le vieux compas au-delà de tout et ne donne envie que de passer un marché public frelaté avec le petit maitre.

    Quelques éléments rhétoriques de la vilénie mielleuse du monsieur: l'Arabie Saoudite serait un "point d'appui", le Kurdistan en guerre un modèle de démocratie. Quand l'idéologie de la liberté se mêle de géopolitique et nous y voilà. Eduqué, voire éducateur, le monsieur est ainsi pris comme l'imbécile prétentieux sous-informé et sous cultivé qu'il est. 

    Habitué aux voyages en avion "universellement" uniformes, le monsieur n'a pas de représentation du monde qui prend en compte les vraies différences entre hommes et peuples et qui colorent leurs positions et intérêts. Il ramène le monde à son progressisme débile pré woke. Merci Monsieur le Ministre ! 

    L'autre aspect de l'attitude et de la prétention, drame de l'impuissance publique dont il ne réfléchit bien sûr pas les aspects, sinon en se livrant à une action publique faite de laboratoires d'idées manifestées à Autun fin Aout, est l'ambiguité fondamentale de ses jugements. Ministre cinq ans, en débat au conseil, et partie prenante de l'effrayante invasion de nos écoles par le tiers monde, il parle, je cite: "Bien sûr, il faut des frontières mieux gardées et il y a des progrès à faire en ce domaine". Sans parler d'un jeu, le jeu européen qu'il faut jouer, notamment avec l'Ukraine (bien sûr) et aussi l'Arménie... 

    Et puis le dégoulinant "l'Europe construite sur la paix", tout en mentionnant l'Ukraine (mais pas la Russie), et aussi le séparatisme local encouragé par l'Europe (qu'il déplore). On dirait le discours de Macron sur l'Europe, plaidoyer en faveur d'Asselineau, mais en fait une "en même temps" exhortation à continuer l'absurde... 

    À tous les points de vue, le bon sens, le logique, le politique, le géopolitique est ignoré et sacrifié à une mièvre croyance d'adolescente boutonneuse au prince charmant. Voilà ce qui nous protège des extrêmes, en fait qui le suscite, l'inanité de cette mièvrerie ne faisant rêver que de guillotines...

    Revenons sur cette histoire de mariage pour tous, qui est décidément, et bien plus qu'on ne croit un marqueur clivant des opinions, et en fait bien plus que les opinions, celles-ci étant issues de fonds profonds d'adhésion à des principes ou croyances fondamentaux ancrés, eux-mêmes évoluant, c'est ce qui fait la tectonique des plaques, à des rythmes et profondeurs différents. D'abord il est marqueur dans les sociétés occidentales elle même, du complotisme de base, celui qui se base sur le fameux pédo-satanisme qui anime les élites, le grand complot sur l'exploitation sexuelle massive des enfants dans les milieux élitaires, obligés donc d'imposer un contrôle mental sur les médias et les populations pour continuer leurs méfaits, ce contrôle lui même étant basé sur le traumatisme satanique imposés aux enfants pour mieux les dominer adultes. 

    (1) Esprits Libres  le Figaro, Kepel Blanquer : https://youtu.be/RUN4gH6kXZ8

    (2) Le laboratoire de la république, https://www.lelaboratoiredelarepublique.fr/

    (3) La déclaration du jeune Blanquer https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.humains-associes.fr%2FJournalVirtuel2%2FAD89%2F#federation=archive.wikiwix.com&tab=url

  • Les palais

    Hôtel des Tournelles, du Palais médiéval à l'Hôtel intimiste.

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  • Les spiritualités

    Comme on était parti dans la conscience, de soi, des autres et du tout autre, continuons dans ce qu'on s'obstine soit à nier, soit à regretter, et qu'on doit bien appeler "spiritualité", au risque de passer pour un cul bénit,  un moine ou un sadduh, la plus haute expression de la spiritualité consistant pour beaucoup à vivre nu sur un tas d'ordure, et à se masturber en ricanant devant les passants dont on méprise la richesse, la sujétion à l'autorité et l'hygiène. 

    Le "spirituel" ou le "concernant l'esprit", le sien et les autres, le moindre de ceux qu'on peut trouver à l'extérieur de soi étant l'esprit divin, objet du truc mais pas seulement et c'est toute la question. 

    En (1) on s'intéressera à une spiritualité "islamique" pour accentuer l'étrangeté de la chose. On y trouvera, exprimée en termes assez concrets, le monde enchanté de l'introspection "spirituelle", la religion de l'obligation et du licite ne pouvant qu'encadrer avec rigueur l'examen de soi et de ses motivations qui caractérise tout voyage dans le genre, et qui met en oeuvre, bien sûr, la conscience de soi d'abord. 

    Il s'agit ici d'un maitre musulman, même pas soufi véritablement, car soufi "des premiers âges", mais condamné par l'islam et pour des raisons intéressantes. Il défendait l'Amour, essentiel à Dieu, et explique assez bien finalement (au moins pour moi) la mystérieuse proclamation "Dieu est Amour" que jamais personne n'était parvenu, (à part de niaises expressions sentimentales) à me faire conceptualiser. On est dans le néo platonicien, dans Plotin, et l'"Un" expression philosophique de la divinité hors de l'intelligible est ce qui permet à l'être d'exister. Seul l'"Amour" force de réunion essentielle (voir "les consciences", ici-même) peut rendre cela possible. Cela était mal vu de l'islam, et on interdisit cela, je dirais bien sûr. 

    Le maitre musulman en question évoqua aussi un autre concept, étranger à l'islam mais pas tout à fait: l'apocatastase, la merveilleuse conception, très discutée par les chrétiens, qui permettait au futur, après le jugement ou à sa place, à remettre les choses telles qu'à l'origine, effaçant morts péchés et drames, voir la chute elle-même. Elle permet d'affirmer l'universalité du salut, étendu à tous, absolument tous. 

    D'un point de vue islamique la chose permet de considérer le "feu" dont on menace tout le monde en permanence tout au long du Coran, d'acquérir un nouveau statut: loin d'être la malédiction éternelle du feu de l'Enfer, le feu devient une purification, une sorte de passage obligé, voire une sorte de baptême, l'apocatastase restaurant la paix après son passage. 

    Le concept vient d'Origène (qui eut le même maitre que Plotin) et fut violemment combattu, car abolissant la justice divine, et en particulier l'arbitraire de la damnation à priori, chère à toute une conception du monde... Mais c'est aussi une idée moderne, qui permet de sauver (malgré eux) les pauvres infidèles non baptisés et bien sûr nos frères (et remplaçants) les musulmans.  

    Et puis, il y a cette tout aussi splendide association entre amour et liberté, l'amour ne se commandant pas ne peut s'exprimer que dans la liberté. Cette association mal connue, pourtant évidente, érigée en grand principe par un sage musulman mort en 930 d'une manière aussi impérative est tout à fait enthousiasmante ! Le coeur ne peut être possédé, et donc l'amour EST liberté, la liberté suprême. 

    Cela serait en fait musulman, dans le sens où l'autoritarisme d'Allah ne s'étend pas à l'obligation de l'aimer, la pratique de l'Amour étant libre, l'homme est bien le "berger de son être" et c'est lui "qui voit" (qui décide librement), devenir un saint n'étant pas non plus obligatoire.

    Pour en rester à liberté, la question musulmane "ne suis-je pas votre Seigneur?" posée au début des temps s'adressait à l'intellect ET aussi au coeur, et laissa donc intacte la liberté. De quoi aggraver le cas du monsieur auprès des oulémas de la fermeture de l'ijtihad. 

    Ces réflexions théoriques mais motivant l'autonomie première de la personne et de sa conscience individuelle sont bien au centre de ce qu'on appelle "spiritualité" et valent l'expérience qu'on peut avoir de se les faire passer devant les yeux. 

    Pour cela un travail sur le "moi" est nécessaire, de manière à le rendre entièrement soumis au "coeur", pour permettre la réalisation du seul objectif, comme de juste: la vision béatifique de Dieu, bien sûr. 

    A ce propos, encore une saillie merveilleuse du sage: le nom d'Allah est conçu pour être terrifiant, c'est-à-dire comme seule source de la vraie crainte, rendant toutes les autres peurs dérisoires. Là encore, les malédictions coraniques prennent tous leurs sens et inversent leurs portées tout en renforçant le caractère "musulman" de l'appartenance spirituelle! C'est l'idée de la concentration en Allah de toutes les soumissions, de toutes les menaces, de toutes les obligations, de manière à libérer complètement l'humanité de celles-ci ! 

    Pour ce qui concerne la sainteté, les relations avec les autres humains ne sont que préfigurations de la relation suprême avec Dieu, qui ne peut idéalement que concerner le coeur désintéressé à l'exclusion du moi égoïste. Et là le sage classifie tous les actes selon leur pureté d'intention et leur degré d'attachement au moi et à la personne. De plus, ce rattachement au coeur de l'autre est toujours possible et le mal n'est qu'une mauvaise éducation du moi, et il convient de rendre  l'homme totalement libre de ses actes, soit libéré de son moi égoïste. On comprend alors la nécessité du travail sur soi du sage et du saint. Au point que le sage développa une véritable psychologie de l'agir et de la motivation...

    Hakim Al Tirmidhi fut l'auteur du livre des nuances, ou de l'impossibilité des synonymes... 

    (1) https://www.academia.edu/39147355/Ethique_et_spiritualit%C3%A9_en_islam_tirmidh%C3%AE_

  • Les consciences

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  • Les danses islamiques

    L'islam en général, plus qu'une religion est une chorégraphie voir plusieurs chorégraphies apparentées toutes consacrées à tourner autour du pot. 

    Le trou noir

    Le centre du pot, le trou noir super massif est bien évidement le néant super concentré de l'inanité totale du religieux islamique essentiel, la prédication du fondateur d'empire Mahomet, qui réussit à fasciner et à unifier l'impensable: le foutoir bédouin de la péninsule arabique à la fin de son antiquité tardive. 

    On ne s'attardera pas sur les qualités humaines du conquérant : sa prédication est d'abord la magnification de l'autorité absolue reportée sur un Dieu inexistant à force d'être unique, l'affirmation perpétuellement inquiète du un faisant apparaitre l'inévitable zéro, source d'énergie du trou noir. Religion hyper rationnelle, sa seule vraie superstition étant réduite à rien comme on vient de le dire, l'islam se réduit donc à un système orthopraxique pur, à une recherche et une affirmation du licite et de l'illicite dans toutes les dimensions, le mouvement circulaire du "croyant" étant ce mouvement infini de référence à ce qu'il faut faire, bouger un tout petit peu plus sur la droite, puis sur la gauche, et cela à l'infini. 

    Le moteur et son mécanisme perpétuel décrit, reste à comprendre que son infini est aussi celui de ses applications, intéressantes à observer, après avoir décrit l'efficacité du mouvement de sa première roue dentée. 

    La Sunnah

    Conçue et développée pendant la terrible guerre civile de 3 siècles qui suivit immédiatement la prédication et qui fonda et instaura le premier empire musulman, l'Arabe, le plus brillant de tous, la religion musulmane fixa dans l'encre des parchemins le mode de vie et de pensée des conquérants nomades de la moitié du monde: peine de mort pour les apostats (le minimum), esclavage ordinaire plus l'esclavage sexuel des captives de razzias, polygamie et domination des femmes et pour finir, pratique de la sexualité avec des mineures non pubères, expression suprême de la virilité indomptable d'adorateurs de la virginité. J'oublie évidemment la suite tout aussi nécessaire et incontournable: formes et nombre journalier des prières, pélerinage, interdits alimentaires, circoncision, morale commune, hygiène. Admis et organisé, toutes ces pratiques furent codifiées, acceptées et révérées (elles furent toutes menées ostensiblement par le prophète, le meilleur des hommes) puis scellées définitivement après clôture de la période où on pouvait "interpréter", et inauguration de la période où l'on devait obéir. 

    Cette histoire de la fermeture des portes de l'ijtihad est bien évidemment grossière et démentie; elle parsème pourtant tous les textes et la notion d'innovation (bida) reste bien une caractéristique négative de toute proposition, source de condamnation permanente pendant les mille ans qui nous séparent de la fermeture de la fameuse porte, par Al Qadir en 1029, ce qui, selon Mohammed Arkoun, scella la fin de toute philosophie en islam. 

    L'alternance entre acceptation soumise de cette fermeture et refus hautain et progressiste d'icelui est l'une des danses communes subtiles et difficilement contrôlables des musulmans et de leurs experts. Alors, cet ijtihad ? On peut donc réformer la Sunnah, réécrire et supprimer les hadiths invalides ? 

    Disons qu'en gros, il (l'ijtihad) est absolument interdit par les 4 écoles qui basent leur autorité résiduelle sur cette fermeture, tout en étant revendiqué par tous les intellectuels possibles, au non de toutes les arguties possibles leur permettant un peu de liberté. Dire qu'il est permis ET qu'il est autorisé sont deux affirmations sujettes à contradiction: état métastable d'une danse le pied est à la fois sur et hors sol, l'important est dans la grâce du geste... 

    Le premier épicycle

    Voilà donc la roue dentée qui s'est mise en mouvement. Celle du déni gêné de l'inacceptable et de l'impossible constamment rappelé élastiquement par ce qui est plus qu'un dogme, un système hiérarchisé d'obligations toutes rattachées à une parole de Dieu directe, révélée en son temps et qu'on ne peut non pas changer ni même contester. 

    Car l'absence de superstition réduite au néant de l'unicité divine s'est exprimé dans la religion musulmane, très au-delà de toute foi: Dieu parle par l'intermédiaire du religieux, et en permanence. La plus puissante des forces magiques est ainsi à l'oeuvre dans cette permanence, et la superstition réduite au minimum  se trouve en fait maximale, d'où l'éternelle danse, à la fois tentative de vivre en humain qui pense et révérence au divin absent dont la présence est en fait permanente, il a inspiré tout ce dont il y a à parler et qu'on ne peut donc que respecter et adorer. 

    Cette parole certaine qu'est-elle ? Un écrit qu'on peut "interpréter" ? Qui peut interpréter une parole divine donc univoque? On a là tout de suite un ressort essentiel du mouvement: pour comprendre avec respect une parole divine, il faut la considérer prudemment et ne pas en admettre des sens absurdes ou faux par défaut d'intelligence ou de culture. Il faut donc interpréter, en fait s'en remettre à l'interprétation de plus doué que soi, ce qui ne fait que transférer le mouvement à un épicycle supplémentaire. Cette interprétation est en plus communautaire, et soumise aux interprétations réciproques des autorités qui tirent leurs autorités de leurs citations réciproques, tout un milieu, des milieux en fait, il y en a plusieurs. 

    Ainsi, les interprétations sont en concurrence et discutées: un système de régulation se met alors à l'oeuvre, construit sur 1000 ans de traditions emboitées qui s'étudient successivement: les fameuses "sciences islamiques", outils de validation du licite tel qu'il se manifeste dans les textes successifs tous orientés vers et par la parole manifestée par l'être suprême. L'ensemble a donc deux ressorts: la prudence devant la parole divine, la prudence devant la communauté établie qui assoit son autorité sur le respect de la première prudence. 

    De quoi s'en remettre entièrement à cette communauté. La chose va jusqu'à rendre en fait obligatoire l'appartenance ou le suivi d'une école sunnite parmi les 4, les mélanges d'interprétations perturbants étant déconseillés: on ne doit pas s'écarter de la voie qu'on a choisie. En tout cas le principe de l'interprétation et du suivi de la foi musulmane passe par le respect des traditions, qui seules assurent qu'on ne s'est pas égaré. Par contre ce principe (l'obligation d'appartenance à une école) est discuté: établi par un fatwa d'un savant, il est réfuté par d'autres. Occasion supplémentaire de se trémousser, comme de juste. 

    De plus, les différentes écoles, se faisant concurrence, se séparent là dessus, sans parler des fidèles dont bien sûr beaucoup sont assurés, partisans de leur liberté, de pouvoir faire leur marché où ils veulent. Là encore et de plus, la danse s'accélère, chaque assurance s'affirmant en solitaire, les négociations entre puissances faisant qu'on ne polémique sur ces questions qu'en cas de besoin, voire jamais, chaque bassin d'influence étant maitre chez lui. Un caractère important de l'apparent unanimisme sunnite se trouve là, dans des différences tues ou exprimées chorégraphiquement à la fois niées pour tout extérieur ou tout consensus nécessaire, et soigneusement affirmé aux frontières, là où on ne peut plus mettre en balance les autorités. Une sorte de tango. 

    En tout cas, l'essentiel reste là et la Sunnah du prophète toujours présente, on attendra encore son Vatican 2 pour l'abolition de l'arabe dans le culte... 

    La métadanse

    Il y a bien sûr une métadanse: cette conception-là de l'islam (sunnite) est rejetée avec hauteur par ceux qui s'y soumettent, et cela de 3 manières.

    D'abord par les "coranistes". Musulmans qui rejettent les hadiths et qui prétendent lire le coran seuls, ils n'ont de cesse de se proclamer "sunnites intelligents", se contentant de faire leur marché parmi les traditions qui les intéressent ou pas, étant sûr en tout cas d'une chose : on ne peut les coincer la main dans la culotte d'Aicha, ils ne croient pas aux hadiths qui en parlent en mal. Paradoxalement, on a ici le lieu du n'importequoi possiblement extrémiste: le Coran n'est pas tellement légaliste en fait, et ses recommandations ou obligations un peu à l'emporte pièce. Le littéralisme coraniste peut faire des ravages, et le mysticisme à tout crins a ses emportements...

    Ensuite par "libéraux ignorants". Persuadés (c'est leur foi qui les guide) de l'innocence sunnite et la dynamicité de la science islamique qui a réglé tous les problèmes aux marges de la Sunnah, ignorant du caractère absolu des traditions, ils vivent dans un monde d'amour et de paix, protégé par une interprétation rose bonbon de l'islam absolument à l'écart de toute lecture détaillée de ce à quoi ils font semblant de croire et surtout par l'absolue certitude que la cruauté, le cynisme sauvage totalitaire et la barbarie pure ont été abrogés depuis longtemps et ne sont donc plus que le fait des monstres chrétiens. 

    Puis au final par les "légalistes". Issus plus ou moins directement du monde musulman, ils ont noté qu'aucun pays musulman aujourd'hui ne pratique esclavage, mort des apostats, ou pédophilie et qu'il y a bien une différence entre loi divine et loi des états, la chose leur paraissant établie par l'islam, les défaillances dans l'application de la Charia n'étant dues qu'à l'injustice du monde qu'ils souhaitent tout de même réduire, par exemple, en votant pour des partis islamistes qu'ils jugent progressistes. Au passage, on admet par contre sans barguigner ramadan, voile, hallal et circoncision, établis par la même autorité par les mêmes moyens et donc incontournables à jamais. Mais l'essentiel de l'argument est là: parce que les pays musulmans ne coupent pas la main des voleurs (sauf l'Arabie Saoudite et Daech mais ce sont des hérétiques), la Charia est possible. Le paradoxe est une figure. Et hop.

    On comptera pas ici le soufistes porteurs d'autres traditions, les littératures mystiques, qui en mille volumes enluminés retracent les expériences spirituelles de toutes les époques et qui ayant vocation à unifier le monde dans la vision béatifique du Dieu unique, se permettent de vouloir, l'islam est un progressisme, établir le seul un et unique Dieu perceptible, ça tombe bien c'est la prétention mahométane (sunnite, bien sûr), au passage, donc très présente. Car le soufi est souvent très réactionnaire, pour mieux se faire pardonner ce que l'islam sunnite orthodoxe ne supporte pas et qu'il a toujours en fait rejeté: l'accès direct à la divinité. La danse soufie est alors effective, et les derviches tournent, pour mieux s'abrutir et ainsi accéder au suprême. 

     

    Les débats contemporains

    À l'occasion de livres publiés récemment(1), quelques exemples des danses musulmanes variées. 

    Prenons les recensions. 

    a) "La charia, voie divine construite par les hommes", pp. 21-32, propose d’explorer la relation entre le Coran et les musulmans et démontre que ce sont les hommes qui construisent l’herméneutique coranique, une pratique vivante d’où découle l’interaction entre le texte et l’expérience de l’herméneute. 

    On se demande ce qui pourrait s'opposer au constat, à part la croyance en une injonction divine directement inscrite dans le Coran, par ailleurs article de la foi musulmane. La figure du déniaisage instruit comme "contribution" à la foi. 

    b)La contribution de D. Gril traite des interprétations mystiques (La Mystique au-delà de la lettre) et celle de M. Terrier (Les imams qui font parler le Livre) qui s’intéresse aux commentateurs chiites du Coran, témoignent de la pluralité des interprétations au sein de l’islam. Ces deux contributions font références à des interprétations ésotériques.

    Le passage obligé par le Chiisme illustre l'aspect "multiple" de l'islam ici élargi au chiisme donc. Connaissant l'ampleur de la différence, on se contentera d'approuver. Le mot "islam" une fois débarrassé du qualificatif de "sunniste" s'élargit bien.

    La figure ici est celle des jambes écartées. 

    c) L’article de M. Cuypers intitulé "Le Coran se contredit-il lui-même ?" montre que l’un des plus grands obstacles pour une nouvelle interprétation contemporaine est la théorie de l’abrogation.

    Seul moyen pour certains de traiter les fameuses contradictions, l'abrogation (qui hélas mène traditionnellement vers toujours plus de sévérité, de cruauté et de violence) est une figure  pratiquée depuis l'origine pour traiter, effectivement les contradictions manifestes présentes à l'intérieur des textes musulmans. C'est d'ailleurs l'une des caractéristiques du corpus islamique avec sa violence: son incohérence globale. Un pas en avant, un pas en arrière. 

    d) La contribution de R. Tottoli, Les dits du Prophètes et les fortunes du salafisme, s’attache à analyser le rôle particulier des paroles et actes prophétiques (hadiths) compilés dans des recueils ou dans l’imaginaire religieux musulman. Ils vont progressivement prévaloir sur le Coran et devenir très vite, non seulement des clés pour interpréter le monde, mais également pour façonner la vision du monde des musulmans.

    Ben oui, cela s'appelle l'islam sunnite. On repart donc de zéro, c'est ça? On a là la figure de la croix de fer dans le vide. 

    e) L’avant-dernier article de R. al-Sayyid, Ce n’est pas la foi qui impose le califat, traite pour sa part de la relation entre le politique et la philosophie politique dans l’histoire politique des sociétés arabo-musulmanes. Il montre que la théorie qui incite à obéir au calife est une idéologie nouvelle, qui date de l'Empire Ottoman... 

    800 ans d'histoire, ce n'est pas rien... Bref, la relativisation est nécessaire, pour avancer dans la vie. A plat ventre pour faire des pompes. 

    Dans tous les cas cité, une caractéristique quasiment essentielle de l'islam sunnite en général, fardeau historique, moral et politique lié à l'absurde et invivable totalitarisme qui accable une partie de l'humanité est considérée relative non indispensable, voire réformable pour faire de l'islam ce qu'il devrait être. A moins que non, finalement, on ne puisse s'en passer. Quelle serait alors la conséquence ? Mon Dieu ! Faudrait-il quitter l'islam ? L'interdire ? 

    Les chorégraphes

    Et puis, il y a les chorégraphes, ceux qui décident encouragent et initient toutes ces simagrées, qui sont partiellement organisées et recommandées, autant le dire. Que l'on soit tartuffe ou machiavel, on a souvent des agendas cachés. 

    La première des contraintes du grand art est la grande variété des publics à qui on s'adresse. Entre le mécréant naïf, de gauche ou pas, qu'on doit convaincre que l'islam est une religion à respecter car éthique et pacifique, voire parce que dans l'état dominé d'une population fragile, avec des égards que ne mérite pas un catholicisme impérial, déjà démontré, lui, nocif et réactionnaire, voire raciste; le catholique ignorant qu'on doit persuader qu'on n'apporte à sa foi que de variétés sympathiques et compatibles et qu'on se charge de protéger contre des fanatiques qui n'ont rien à voir avec l'islam; le musulman abruti du tiers monde, dans l'état zéro de la théologie et des traditions et qui se soumet à l'imam par peur de l'enfer, à qui on dit n'importe quoi et dont on règles les ablutions nécessaires à ses marques de soumission à qui reçoit son impôt; etc etc. Que de danses et discours différents ! 

    Car il y a des projets. Le projet principal, multiforme mais effectif et vital pour la poursuite historique de l'islam comme aventure historique est la question de sa puissance passée et de la restauration de celle-ci. Car l'islam ne fut dissout d'importance qu'avec la suppression du califat en 1924. La catastrophe est historique, et datée. Quelles qu'en soit les raisons, l'objectif et le projet est sa restauration, spirituelle et historique. Ce projet transnational et inspirant est le rêve fou de ceux qui ont la vraie foi en l'islam. Non pas un rêve apocalyptique, mais un rêve politique, un projet, c'est celui là, celui des frères musulmans, organisé en strates successives du point de vue effectif, mais pilotant (avec d'autres) un ensemble de mesures organisant la fameuse restauration et ce que cela implique. 

     

     

     

    (1) https://www.academia.edu/38406516/Rapport_des_musulmans_contemporains_au_Coran?email_work_card=view-paper

  • Les cérémonies (ratées)

    « Le Français Coubertin a relancé les JO, le Français Macron l'a enterré » : les internautes du monde entier commentent l'émission à la tête coupée et le coven aux transes à Paris

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  • Les Spinozas

    Benedictus de Spinoza, Iudeus et atheista. - NYPL Digital Collections

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  • Et si on arrêtait de jouer ?

    Après la petite tragédie de la dissolution et de sa résolution démocratique et législative, tout le monde flippe et personne ne sait trop ce qui va se passer. Impuissantes et toutes d'accord (entre elles) les force politiques se dressent les unes contre les autres et jouent toutes à la plus conne, en ricanant sur le dos d'un pays jugé responsable et libre de ses choix. 

    Ce jeu délétère, non voulu (le peuple est mécontent à 75% du résultat de l'expression de son choix, censé "clarifier"), inaugure une période trouble dont on ne voit pas bien le résultat ni la fin. Au risque de prendre parti dans des directions sujettes à débat, mais qui pourtant semblent évidentes à trop de gens réfléchis pour qu'on ne les réaffirme pas, je suggèrerai que l'on sursoie à des désolantes expressions d'on se demande quelles pulsions suicidaires et que l'on regarde enfin les problèmes réels qui se posent, quittent à affirmer les yeux dans les yeux avec force quelques évidences. 

    La France est en faillite et sa situation financière dangereuse et fragile la met maintenant en grand danger. Sans politique affirmée de restauration de ses équilibres, elle court à une catastrophe violente et donc à des dommages qui affecteront très négativement les niveaux de vie les plus faibles de la société, la proportion de la population susceptible de subir un brutale baisse de revenus étant nettement supérieure à 50%.

    Paradoxalement, et c'est le drame en cours, cette baisse générale des revenus est maintenant nécessaire à un certain degré pour prévenir bien pire. Cette terrible situation est typique et totalement incompréhensible à beaucoup, et notamment à ceux persuadés que leur pauvreté est le fait des rapines des riches et non pas de leur incapacité à eux de produire assez. Que l'on puisse encore discuter de cette évidence à notre niveau de civilisation parait incroyable, mais pourtant tel est bien le niveau actuel de la réflexion occidentale, toutes les informations historiques sur le passé étant pourtant disponibles. 

    Que sont les revenus de cette moitié (disons les 3/4) de la population ? Des salaires, d'une part, et des prestations d'autre part, qu'elles soient de maladie, d'assistance chômage, de retraite ou d'assistance tout court, personne ne mourant de faim ou de maladie dans les rues, y compris les déshérités du tiers monde en liberté venus chez nous afin d'éviter ce sort funeste sur les territoires assez malheureux pour ne pas bénéficier de "droits de l'homme" qui ne tiennent donc qu'à une présence à l'intérieur de frontières dont on se demande l'utilité si ce n'est celle-là. 

    L'excès de ces sommes que de toute façon nous ne disposons pas, nous oblige, non pas seulement à nous mettre dans une situation dangereuse de débiteurs du monde, mais d'accroitre jour après jour cette dépendance en émettant un flux constant de dette. Le flux vous dis-je, le flux. Il faudrait le réduire, d'abord, puis le faire cesser ensuite, enfin l'inverser, ce qui correspond à la situation tout aussi dynamique de l'enrichissement, voie royale, elle aussi un flux, mais entrant et qui amène, après un certain temps à la prospérité, situation qui reste dynamique mais confortable,  le temps qu'elle dure. 

    On pourrait gloser sur les impôts des riches, ils sont hélas maximaux et hors normes pour un pays de notre zone d'activité, maximaux au point que toutes les activités productives, déjà saignées à blanc en tant que telles, ne peuvent enrichir leurs entrepreneurs que de manière limitée, à la hauteur des rendements minimaux possibles à obtenir, et qui excluent donc en France l'activité industrielle en général au-delà de 10% de notre PIB (la Russie en tire 30% de son PIB). La balance est faite: la France n'a plus les moyens de ses prestations aux pauvres. Soit elle les diminue de manière importante maintenant, soit elle devra les diminuer de manière encore plus importante demain. Convulsion aujourd'hui ou convulsions pires demain. Le raisonnement valait il y a 20 ans et n'eut pas de conséquences. Le prix est plus cher maintenant et devient encore plus cher jour après jour dans une situation intenable qui s'aggrave.

    L'aggravation se double d'un phénomène qui en multiplie les effets: l'incapacité à produire se traduit par des destructions dans des ordres multiples, depuis le capital non rentable qui s'épuise dans des investissements de survie, les entreprises qui disparaissent sans successions, détruisant savoirs faire et traditions, les systèmes éducatifs réorientés vers l'accessoire et le commercial au détriment de toutes les productions. Se mettre à tailler les pauvres, devenus idiots et improductifs, sera dans un premier temps inutile et destructeur d'humanité, dont l'idiotie et l'improductivité ne justifiera pas les souffrances, qui ne profiteront qu'à leurs enfants, et encore, cela pourrait prendre du temps. 

    Dès aujourd'hui, et alors qu'absolument aucun effort coordonné véritable de réindustrialisation globale n'est encore mis en oeuvre, on sait que la remontée du système social à des hauteurs dignes de notre histoire pourrait prendre dix ou vingt ans, en tout cas pas moins d'une génération. Discipline, sobriété, efforts scolaires, valorisation des sciences et des techniques, valorisation des cultures difficiles, sélection, tout ce qui fut monté par force en un siècle ou deux et qui se trouve globalement dissipé aujourd'hui devra être reformé. Quelle époque, quelle période d'espérance, de consensus et d'autorité sera porteuse de ces actions coordonnées et opiniâtres, et qui devront être efficaces, à moins d'être inutiles ? 

    Périodes soumises à la démocratie, et qui sans doute restera infectée par l'"opinion" que ce sont les riches capitalistes qui se goinfrent sur le dos des pauvres gens. Comme s'il y avait quoique ce soit à gagner à gratter le dos de ces chèvres étiques qui broutent des ordures et qu'il faut faire mordre par des chiens pour éviter qu'elles ne s'égarent. 

    On a parlé des flux, là flux de la dette, qui saigne le pays, et qui est un flux entrant en fait ! Dans la réalité, il arrose des dépenses excessives voire des consommations pures et simples, que des engagements futurs de rembourser compensent aux frais d'impôts futurs et de remboursements de poids croissants, surtout ceux des nouvelles dettes contractées pour assurer le service des précédentes, dettes forcées donc, les plus dangereuses. 

    Il faut aussi parler des flux de populations. Le deuxième problème de la France est le traitement culturel et bien sûr économique de flux entrants de personnes qui s'installent en France à la demande ou pas de l'économie française et qui du fait de l'absence de contrôle de l'État et de la société française se trouvent à peu près totalement libres d'y faire souche sans vraies contraintes. Au-delà des conséquences effectives de cette absence de contrôle (criminalité, consommation d'assistance) et des modalités effectives de l'installation (criminalité et chômage en excès par rapport à la population native, revendications sociétales spécifiques, en particulier religieuses), se pose le problème "pur" de cette installation du fait du caractère "différent" du peuplement considéré. 

    Cette différence est d'abord multiplement exprimée du fait de la grande diversité ethnique et culturelle des populations considérées. Principalement venues d'Afrique, elles expriment d'abord la diversité africaine entre maghrébins, entre africains noirs et entre les deux types de populations anciennement séparées géographiquement, il faut bien le réaliser. Néanmoins, le caractère africain qui rassemble ces personnes en fait d'abord et avant tout des étrangers culturels et familiaux aux populations françaises natives, dont la diversité essentiellement européenne est sans recouvrement aucun avec celle des africains. La religion musulmane et ses traditions associées, (avec leurs diversités) caractérise de plus une grande partie de ces populations. Les processus d'installation les affectent bien sûr et cela dans tous les domaines, mais ceci sans remettre en cause la religion qui reste un facteur puissant et généralisé d'identité et surtout sans, et cela en aucune manière, réaliser de processus d'assimilation aux traditions françaises.

    Celles-ci dont l'état actuel se sont entièrement constituées dans l'époque contemporaine, mais avant l'arrivée massive de ces populations, qui s'est produite essentiellement, il faut le rappeler, dans les 70 dernières années, sont en voie d'évolution par ailleurs, et dans des directions variées, il faudrait en parler. Un fractionnement continu et général de la société se déroule sous nos yeux et le commun véritable devient peu à peu invisible ou pas encore caractérisé. 

    Un nouveau peuple, une nouvelle "région", s'est en tout cas installée dans l'ensemble français, sans conflit majeur et sans conquête française, l'arrivée en question ressemblant plus à une conquête africaine douce, d'ailleurs. Nantie de diasporas multiples, cette installation africaine en France, que complète des diasporas asiatiques, tchéchènes, turques, chinoises fait de l'immigration extra européenne en France une puissance qui menace directement la représentation que la France se fait d'elle-même ou doit essayer de faire d'elle-même, la chose n'étant pas si facile à notre époque, comme indiqué plus haut. Que cette chose, qui s'appelle l'unité de la Nation, soit sans doute indispensable à un redressement, que dis-je à une recréation du consensus productif dont la nécessité s'impose soit ainsi directement menacé à un mauvais moment de notre histoire laisse mal augurer d'un avenir menacé donc de tous les côtés. 

    Une chose est sûre, par contre: rien absolument rien ne prend sérieusement en compte ces phénomènes à un quelconque niveau social, administratif, éducatif ou politique. La fiction d'une république assimilatrice, généreuse et dispensatrice de "valeurs" (dont le contenu reste à déterminer d'ailleurs) reste entière, inentamée et insoupçonnable. Cette fiction dont tous les terrains et toutes les réalités proclament l'absolue vanité irréaliste, depuis le retrait de toute la bourgeoisie française de l'enseignement public pour ses enfants, et du total isolement sentimental et sexuel des femelles voilées d'ascendance musulmane à l'égard d'un monde européen largement sécularisé et aussi progressiste à divers degrés, n'en finit pas d'affronter l'évidence: la séparation entre deux peuples inassimilables au sein d'une nation constitutionnellement indivisible et qui se voit dans les faits irrémédiablement divisée tout en proclamant le contraire. 

    Les deux flux affrontent le réel sans se signaler, en tout cas sans qu'on les considère assez pour faire de la politique avec, sans qu'on mette en oeuvre les moyens explicites de traiter les choses, sans qu'on en parle lucidement, et sans qu'on ne fasse rien d'autre que déplorer soit le pessimisme quand ce n'est pas le fascisme de ceux qui s'en plaignent, ou déplorer en haussant les épaules ceux qui nient avec force toute réalité aux deux problèmes, dont la considération n'est que cauchemar éveillé de pauvres gens perdus: leur fin de vie sera la vraie fin du monde, les choses étant en train de s'accomplir. 

  • Les Zohars

    J'avais donc réinventé la Kabbale, dont le maitre livre, le Zohar décrit bien l'âme humaine comme tripartite formée précisément de Nechama, l'âme spirituelle propremement dite, et de Rouah, l'intellect, plus Nephech la vitalité. 

    La tripartition qui n'est bien sûr pas la trinité (que le judaïsme déteste), unit pourtant bien trois choses séparées dont les frontières sont presque exactement celles que j'avais exposé (sans initiation particulière): Rouah est bien lieu de la morale, de la conscience et de la raison ; Nechama celui de l'esprit qui voit Dieu, de l'amour inconditionnel, de la spiritualité. 

    Dans mon système, je met la conscience à proprement parler dans Nechama, mais bon, le Zohar est très mystique et aussi très judaïsant, il ne peut abaisser la raison pure, c'est la kabbale tout de même. 

    Les 3 esprits sont superposés et n'ont pas les mêmes cycles vitaux dans l'âme, mais quoiqu'il en soit, la figure de ces enveloppes successives de l'intérieur de l'esprit est commune à bien des spéculations. Nous voilà relié à la grande magie de grands magiciens ! 

    La très belle spéculation en (1) sur les 3 noms de Dieu qui se rattachent aux trois esprits est bien sur fascinante et illustrative... 

    En plus la tripartition est présente partout, et structure bien des descriptions, dont en Herméneutique (tiens tiens), les 3 modes de compréhension, projetés sur le même squelette: pré réflexif, donc inconscient et animal; réflexif donc rationnel et abstrait; intersubjectif, donc conscient de l'autre. 

    Le principe d'une tripartition est qu'elle permet toujours de jeter la lumière sur le tiers oublié, ici l'esprit, que toute la conscience moderne oublie, minimise et invisibilise pour laisser le sublime à l'émotif animalisé et la conscience à l'intellect raisonneur. C'est l'honneur de toute pensée riche que de disposer d'une anthropologie qui laisse à l'homme nu, hors toute religion, la possibilité de s'en créer une, car il a le pouvoir de vivre au-delà de la raison sans la violer ni la travestir. 

    Bon en fait, d'après (2), les choses sont plus compliquées que cela. Il y aurait 5 niveaux en fait, les deux niveaux supplémentaires non cités étant Haya et Yehida. 

    Si on peut mettre Yehida de côté, étant union à Dieu complète, Haya est déjà abolition complète de l'égo. D'autre part, Rouhah reste très sentimental en fait, le concept de Nechama (l'âme tout simplement étant en fait central dans toute cette noétique). Rebattons les cartes, et le nombre "trois"(3) n'est plus si important, la nechama étant plutôt l'âme intellectuelle, et Haya l'âme spirituelle. Comme le sujet est complexe pour que même le tortueux judaïsme s'y prenne les pieds ! 

     

    On évoquera bien sûr au passage la tripartition de Saint Augustin, issue de Saint Paul et de l'antiquité: esprit, âme, corps, la distinction binaire âme corps étant bien sûr incomplétion et ignorance... On y a ajoute la distinction spiritus, mens, sensus. 

    (1) Queau https://metaxu.org/2024/07/03/toi/

    (2) https://fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/1675994/jewish/Les-niveaux-de-conscience-de-lme.htm

  • Les musulmans pas comme les autres

    On a écouté et lu le très transgressif Driss Ghali, qui d'ailleurs vit au Brésil, et dont le jugement sur la situation française en relation avec l'immigration est assez transgressif, pour le moins. 

    En gros, il affirme le côté étrange de l'immigré, nouveau français de papier, mais explicitement relié à sa culture d'origine, et aussi du nouveau français déculturé et déraciné qui a rompu avec la sienne et qui abandonne son pays au déclassement et à la nouvelle immigration, les deux populations épousant par surcroît les sous-cultures anglo saxonnes sans discernement. Et il s'en offusque, comme civilisé multiculturel regrettant un monde moderne qu'il considère en réactionnaire cultivé, comme barbare. 

    Mais viennent ensuite les considérations générales et elles sont désagréables. 

    D'abord l'évidence. La question de l'assimilation, répondue par la négative par la France lors de la décolonisation qui avait vocation à couper les ponts pour non-rentabilité financière, et répondue aussi par la négative par l'immigration actuelle, cette fois sur le sol français, et qui en est à ne plus vouloir s'intégrer, mais juste s'inclure c'est-à-dire de se constituer en peuple indépendant avec qui il faudra faire la guerre. Ce nouveau peuple est "diasporique", et revendicateur: l'étape d'après est le remplacement. 

    La solution: normaliser les choses et donner un statut au peuple qui ne s'assimilera pas. Tout est dit, il nous faut "nous débrouiller avec eux". L'expression est typique, elle est celle des natifs restés chez eux: "débrouillez-vous avec eux". 

    Un autre aspect de la thèse est l'affirmation que la gauche est la vraie ennemie principale de la France: c'est donc la France qui s'est désarmée elle-même sans le concours de l'immigration. La remigration ne sera donc pas la solution au problème français: le mal est profond, et français. 

    Pour ce qui concerne la gestion de l'immigration, il ne peut y avoir d'assimilation à part quelques exceptions. L'affaire est faite et doit être gérée. Driss Ghali a une expression: la diversité c'est comme l'herpes, cela a des hauts et des bas. 

    Ses recommandations au sujet de l'islam sont de l'encadrer et de reconnaitre la fin de la laïcité: il faut gérer une religion puissante pratiquée avec intensité. Par contre, il ne mentionne pas vraiment les frères musulmans ni l'islamisation à proprement parler. Et là, le bas blesse. En effet, la question de l'islamisation artificielle de l'immigration par un mouvement sectaire dominateur ne peut être évitée: l'immigration est fragile, et on ne peut identifier "sa" religion avec ce qu'en ont fait les frères. On n'a pas la liberté religieuse de "ça" et l'immigration n'est pas porteuse des frères de par sa "culture". 

    Comme l'évoque Driss Ghali, on a plus de dissolution d'organisations d'extrême droite (le GUD la semaine dernière, après 40 ans de bons et loyaux services à la Nation) que d'islamistes, les frères musulmans continuant d'avoir leur pignon invisible sur rue. Alors que l'évidence est là: ils sont dangereux et influents et il faut les considérer comme ennemis à réduire par force, et pas par persuasion gentille... On doit donc attendre de la lutte à mener un combat pour l'expatriation forcée de l'organisation dont les implantations doivent être dénoncées partout. On peut remarquer que le thème semble mordre au moins en principe, et que le passage à l'échelle doit maintenant être envisagé. Plusieurs centaines de mosquées fréristes doivent être fermées et la lutte contre l'islam frériste turc doit être explicite. etc etc. La politique "islamique" d'un gouvernement à venir est donc faite de cette lutte, et cela va très au delà de la cohabitation pacifique avec une religion qui n'est pas un bloc ! Il faut au contraire forcer l'islam en France à se déislamistiser et à abandonner les vieilles lunes du séparatisme organisé. Le Hallal doit être maitrisé, le voile limité au maximum, le ramadan payé par ses utilisateurs, et la circoncision, désolé, il faudra y passer, interdite. 

    Cela prendra du temps, et de l'énergie. 

    Une remarque en passant au sujet des frères, et de leur réelle influence. Il est patent et prouvé que l'animation des protestations contre Israël depuis le 7 octobre est largement supportée par les officines fréristes (soutien organiques du Hamas, il faut le préciser) et que le "islamo" de l'islamo-gauchisme est bien frériste. Le fascisme antifa soutien de Jean Luc Mélanchon est bien formé de ces gens et le côté extrême de leur gauche va jusqu'à considérer inévitable des crimes contre l'humanité commis par des terroristes. On ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs selon eux, et la résistance à l'oppression justifie la violence. Qu'ils prennent garde à ce que l'argument ne se retourne pas contre eux, on y est presque. 

     

    L'immigration elle-même doit être contrôlée et les flux, désolé, arrêtés.  Il y a assez d'immigrés au chômage pour qu'on puisse les utiliser à des travaux utiles. Pour cela il faut serrer la vis, et cela concernera aussi les souchiens. 

    La question à poser est l'adaptation de l'économie à la nouvelle donne: combien de temps faudra-t-il pour qu'on n'ait plus besoin des informaticiens maghrébins ? Car Driss Ghali a raison, la société française qui a détruit son instruction nationale, ne produit pas les citoyens dignes de son rang: trop peu d'ingénieurs et de techniciens qualifiés et une masse de débiles aculturés incapables de faire marcher une économie de production elle aussi détruite. La remise de cet ensemble au boulot prendra au moins vingt ans... Quand cela commencera-t-il ? 

    Et puis il y a la remigration. Le peuple attaché à sa culture d'origine et indéracinable dans sa diaspora est religieux primaire dans un monde sécularisé, homophobe et macho dans un monde aux moeurs exagérément tolérants, antisémite dans un monde qui ne supporte pas de l'être, et surtout n'est pas démocrate, et rebelle à toute autorité qui ne soit pas "musulman", habilité à le gouverner de par Dieu... Ce peuple là ne peut pas rester tel quel en France et la guerre contre lui et ses alliés qui se profile devrait changer la donne. 

    Il faut donc d'abord le purger de ses pirates: les délinquants immigrés ne sont pas amendables, car expression en soi de l'inadaptation de leur peuple à un monde qui leur est étranger et qui les hait au-delà du possible. Ils doivent partir, quitte à ne pas purger leur peine: les étrangers d'abord, les binationaux ensuite, et cela devra être fait. La guerre civile commence effectivement à ce stade car cette délinquance là est populaire, expression d'une rupture sociétale qui n'est pas l'exception mais l'expression communautaire d'une subsistance: plus que des classes dangereuses, un peuple dangereux dont des clans entiers organisent des trafics familiaux variés. 

    La question des immigrés musulmans est donc posée: il faut briser la cohésion mortifère entre islam et islamisme, entre immigrés et délinquants et permettre et réaliser effectivement la vie honnête de musulmans laïcisés tout en chassant impitoyablement, et il faudra qu'ils s'y emploient aussi, frères musulmans et voleurs. Sinon, le pire des racismes sera alors mis en oeuvre et le dommage sera maximal. 

    À ce sujet, la terrible vexation qu'inflige Driss Ghali à la France qu'il aime sans aucun doute très sincèrement, porte sur sa transformation en ce qu'il n'aime pas, et qui n'est certainement pas due qu'à l'immigration, même si la surprenante acceptation de la présence immigrée, quoiqu'on en dise, soit due à l'achat de la population par une politique sociale de consommation sans équivalent au monde; ce que Jérome Fourquet appelle la politique "stato-consumériste" (1), et qui marque la politique de la France depuis 2002, quand à la suite de l'échec de Jean Marie Lepen au second tour de la présidentielle, on décida de prendre en compte quoiqu'il arrive les désirs du peuple, du moins en matière de gouvernance, quitte à détruire la prospérité française, mais cela n'était pas voulu à défaut d'être prévisible. 

     

    (1) Fourquet sur la situation économique: https://youtu.be/eZtQL4qMsaQ

    Il y a environ 2000 lieux de cultes musulmans en France dont 900 mosquées. Il y a 40 000 églises ouvertes en France, aussi. L'UOIF (frériste) revendique environ 280 mosquées. 

     

  • Le nouveau Todd

    Eberlué par la dinguerie de Macron le dissoluteur, Todd nous revient tout sémillant proclamant la dissolution de tout, celle de l'assemblée illustrant plus que tout celle de la société française, qui comme la société américaine de son dernier livre a dépassé le stade zombie pour accéder au stade suprême: l'état zéro. 

    On rigolera à la rigolade que fut pour Todd de regarder les journalistes qui avaient suivi Macron depuis le début, expliquant doctement comme raisonnables toutes les incroyables stupidités du poudré, à commencer par l'augmentation des tarifs du carburant qui allaient créer la révolte gilet jaune au nom du contrat avec les écologistes qui allait fermer Fessenheim et arrêter Astrid, puis continuer avec le reste, soit le confinement puis la vaccination obligatoire, et pour finir sur la guerre en Ukraine. Après avoir accompagné toutes les folies du patron et applaudi à toutes les guerres qu'il avait déclenchées, ils réalisaient avec la dissolution qu'on s'en prenait au final à son propre camp. Une inquiétude se fit jour parmi les baveux de Jupiter: allait-on instaurer la censure? Interdire la presse ? Malgré tous nos efforts ? La peur était palpable...

    La grande rigolade continua brièvement, aussi bien Berruyer que Todd étant d'accord depuis 2017 pour considérer Macron comme taré et fou... Belle complicité. 

    Todd se lança alors dans un grand numéro de lucidité: après avoir redit l'échec de l'Euro, il admis enfin longuement que les déficits furent faits sur le dos de celui-ci, caution allemande à l'endettement, la soi-disant oppression de la monnaie allemande qu'était l'Euro étant bien en fait un laxisme illimité. Au passage on rigola encore du restant d'idéologie zombie de Macron, le fameux européisme auquel non seulement personne ne croyait mais qui était maintenant officiellement battu en brèche: nous sommes poursuivis par l'Europe comme la Hongrie, mais pour déficit excessif ! 

    On passa alors au RN, interrogation du moment. Et là feu d'artifice ! Les cartes du vote FN des années 90 sont celles non pas de l'extrême droite catholique des années 30 mais de l'égalitarisme républicain. La xénophobie anti immigrés est donc radicalement différente de l'antisémitisme traditionnel. Celui-ci refusait l'intégration à la société du faux assimilé juif, déguisé et pseudo invisible et dont la corruption mystérieuse nous vérolait de l'intérieur. L'électeur républicain passé au RN déteste l'inverse: la volonté de rester visible et le refus d'être comme tout le monde. 

    Cette belle opposition consacre donc le RN/FN comme républicain et raisonnable et flingue dans les grandes largeurs le combat contre l'extrême droate, à qui on ne décidément reprocher qu'une xénophobie résiduelle, à peine condamnable... Une sorte de réintégration dans le sens commun, comparable à celle de Mélanchon qui lui embrasse les islamistes, dont ce n'est plus que l'antisémitisme qui est résiduel... 

    Votant Front Populaire évidemment, Todd nous régale, allant jusqu'à évoquer suavement la transgression ultime que pourrait considérer Macron: une alliance avec le Front National !!! 

    De ce point de vue, Todd qui éclate de rire à l'accusation d'immigrationnisme faite par Macron à l'égard du Front Populaire, évoque deux immigrations l'ancienne et la récente, celle qu'il veut limiter, l'ancienne faite de nouveaux français musulmans étant à garder précieusement. Une tentative de protéger son gendre? Il parle ainsi de "réconciliation" sur le cadavre de l'agneau Macron, son rêve étant de reconstruire la France en alliant tout le monde, la souveraineté créolisée étant son programme, qu'il appelle le "souverainisme inclusif". 

    Beau programme. 

    (1) Todd chez Elucid https://youtu.be/R9TS_Jv2-co

  • Les gouvernements

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  • Le double renversement de la vengeance

    On ne réalisera jamais à quel point le woke est profond (1). 

    On commencera par l'ébahissement devant et pourtant la claire conscience du vrai dans l'accusation: raciste essentiel, je suis blanc et donc à la fois construit et identifié par la terrible haine du noir qui, c'est sûr, voudra, et en fait a raison de se venger maintenant, non seulement d'un soi-disant passé, mais aussi des sentiments que je puis avoir de lui à la fois justifiés, préexistants et effectifs, maintenant. 

    Où est la vengeance là-dedans, ne serait ce pas plutôt de la haine pure, immotivée et donc essentielle, c'est-à-dire le contraire même de la vengeance et d'une quelconque raison, recherchée désespérément de part et d'autre ? 

    L'idée de la présente est que malgré tous les efforts des uns et des autres, la chose est en fait symétrique et structurellement entrelacée: il n'y a pas de détestation justifiée, il n'y a que ce qui est le contraire de l'amour: la pure hostilité réciproque permanente et donc violente, la résolution de l'affaire ne pouvant être que l'issue de l'action violente, seule en charge de déterminer l'avenir de l'un des protagonistes, l'autre étant voué à la mort ou à l'abaissement temporaire, le temps en question pouvant être puis ou moins long. Le vaincu d'un jour peut-il ressortir de l'histoire longtemps après, pour "se venger" ? Certes pas ! Il ne voudra que refaire le match quitte à le reperdre et à revouloir le gagner un jour. 

    On se réfugiera donc la bondieuserie girardienne, qui avait élucidé la chose et qui faisait du religieux ce qui résolvait le problème par l'exhibition d'un être sacré unique effectivement sacrifié. La religion étant le récit mythique expliquant l'histoire de cet être ainsi "sacré". On a donc bien dans toute l'histoire un religieux avec comme Dieu l'être noir archétypal, victime suprême post christique. 

    L'article cité évoque la fausseté de cette religion dépourvue de Dieu. Justement: la construction woke vexe le christianisme comme "blanc" d'une part, mais aussi comme "cargo culte"  en exhibant une victime qui ressemble au christ mais pas tout à fait, un fac-similé en bambou, en quelque sorte. 

    D'abord parce que Jésus comme vecteur du Divin exagérément mis en avant efface bien le visage de Dieu, la trinité trop difficile à comprendre ayant été évacuée. Cela est assez bien copié. Ensuite parce qu'il tombe dans le travers du faux culte, soit de celui qui veut cacher quelque chose, soit la nécessité du culte de la victime: l'esclave noir fut d'abord vendu par sa famille et on comprend la frénésie woke à en détruire le principe sous les deux aspects: race et genre ces deux choses sont fausses et s'appuient l'une sur l'autre, leur intersection étant principale. 

    Le caché de cette religion là est donc précisément ce que décrit Girard: la réconciliation cachée de la honte familiale des religions primitives, l'être noir (mais qu'on peut facilement au barbare blanc équivalent) devant se racheter de la nécessité de son existence comme non métissable opprimé inaccessible à la civilisation, l'histoire de cette oppression étant en négatif, à la fois invisible et clairement exprimé, ce qui fait exister le complexe social woke, LA société, quoi, à la fois nécessaire, injustifiable, et surtout, adorée. 

    Il faut noter au final la présence de la 4ème composante woke, la "position", celle des universitaires théorisant, auteurs des textes sacrés et grand prêtres du culte qui se célèbre en rituels variés. Tout y est vous dis-je. 

    Que peux faire le christianisme de tout cela ? On se prend à se vouloir conquistador, arrivant peu nombreux dans le temple, en se bouchant le nez devant les peaux des victimes sacrifiées qui servent de pagne aux prêtres du culte maudit.

    Et à grand coup d'épées, consommant les dernières munitions des arquebuses, on les tuerait tous, avec du sang jusqu'aux chevilles, et on repartirait pour un tour, l'histoire n'est qu'un recommencement de toujours. 

     

    (1) https://decolonialisme.fr/la-victime-et-le-sacre-au-fondement-du-wokisme/

  • Les Etats de droit

    C'est bien sûr Antigone, la tragédie qui nous explique que l'"État de droit" est un problème, comme structure, comme choix et comme décision. 

    Car la structure, on commence par là, est à considérer sous ses deux aspects. 

    Antigone qui veut (et pense devoir) enterrer Polynice son frère en application de lois qui pour n'être que naturelles, n'en sont pas moins positives au sens strict, la décision de laisser le cadavre pourrir violant à la fois le respect familial et la pure hygiène au nom d'une douteuse convention édictée par je ne sais qui, un comité théodule quelconque, ou l'exemplarité en voie d'affirmation d'un pervers agissant au nom d'une idéologie en établissement. Antigone représente ici l'État de droit qui se doit en toutes circonstances exiger de procéder au devoir au nom de l'éternité de conventions nécessaires protégeant contre l'arbitraire. L'Exécution est évidente: on doit enterrer les morts. 

    Créon n'est donc qu'un militant énervé d'une lutte à mort épisodique qui a négocié avec le diable une torture originale pour fonder un ordre sacrificiel nouveau d'autant plus affirmé qu'il viole le sens commun. 

    MAIS, il est aussi celui qui affirme une souveraineté propre aux circonstances : la lutte des deux frères avait pour objet la ruine de la cité, et le cadavre du comploteur vaincu s'était mis plus qu'hors la loi, hors du bon sens de la famille et de la patrie. Il ne ressort plus du commun et doit être plus que banni: bouffé par les charognards. Affirmer cette décision, c'est prononcer au nom de l'État pur, de l'autorité nécessaire à la sauvegarde quoiqu'il arrive de la Patrie, la nécessaire exclusion du pire crime qui soit: vouloir piller Thèbes défendue par Etéocle son propre frère, lui garant de la prospérité de la ville. Le bon souverain mort en héros mérite tous les honneurs, et son assassin puni toutes les hontes. Cela est nécessaire à la nouvelle autorité, qui s'établit finalement sur la nécessaire destruction de la famille maudite (toute la fratrie est issue de l'inceste d'Oedipe).  

    L'exception aux lois naturelles ou positives, qu'importe est imposée par le nouveau pouvoir à construire pour Thèbes. Créon s'impose. Le doit-il ? Pas de par la loi, mais de part le nécessaire historique, à défaut du nécessaire moral, qui est celui du futur de la Patrie. 

    Créon représente ici l'absolue nécessité de la violation de la loi et du refus de l'État de droit, qu'invoque une folle hystérique en fait surtout passionnée par ses viscères, ceux qu'elle a reçu et qu'elle ne réfléchit pas, préférant s'abimer dans un respect conventionnel d'on se demande quoi; née d'inceste, on ne voit pas ce qu'elle a à respecter. 

    Pourtant Antigone est traditionnellement présentée comme la résistance individuelle à la loi "positive" édictée par l'État qui ne prendrait ses décisions donc que via des lois à contester au nom d'une liberté et d'un respect d'une morale personnelle qui aurait donc le droit de s'y opposer. C'est donc Antigone la souveraineté "démocratique", attachée à la défense du "droit naturel" et traditionnel d'enterrer les morts. Droit "naturel" ? Droit quand même, supérieur à l'injustice du droit décidé nominal. Le débat se transforme donc, le droit traditionnel, ancestral à respecter étant celui de la nation ancienne qui refuse la domination du nouveau conventionnel qui se croit tout permis au nom de je ne sais quoi. La souveraineté est celle du primitif, de l'ancestral, et la vraie Patrie est celle du Paternel... 

    On notera que le mystère de l'ancêtre maudit incestueux fondamental ruine cette prétention et c'est l'indication de la justesse de MON interprétation: Antigone a TORT. La loi a tort en elle-même, et n'est qu'un instrument aux mains des politiques souveraines, fasse le ciel que de temps en temps le souverain soit juste et avisé pour rattraper les bêtises des autres dont celles causées par l'application imbécile des lois quand elles se toquent par malheur de vouloir diriger. 

    On en revient donc à l'opposition de philolosophie du droit, entre démocratie et justice. La Justice et le droit doivent ils garder la démocratie contre elle-même ou bien doit on laisser la démocratie, c'est-à-dire le peuple, faire la loi ou plus exactement faire agir l'exécutif selon son vouloir, au lieu de simplement appliquer la loi, celle-ci étant sensée contenir toute l'information nécessaire pour faire la politique ? 

    Kelsen contre Schmitt, et le débat est important, il conduit la vraie différence entre droite et gauche, l'exigence de justice de la fameuse question sociale se traduisant par le vérolage des lois, la conduite de l'Etat étant confiée à des rêveurs qui le ruinent par moralité, rinçant la terre entière au nom des "droits de l'homme". 

  • Les juifs sauvés

    L'histoire est ce qu'elle est (1).

    - La rafle du veld'hiv est un "fiasco": 40 000 demandés, 20 000 négociés, 12 000 arrêtés (30% d'échecs). 

    Les policiers, et les témoignages furent nombreux ont prévenu et aidé, au moins en partie. 

    - Septembre 42: Laval refuse à Oberg de faire arrêter les juifs français par la police française.

    - La police française sur ordre de Laval, refuse d'aider les allemands d'Alois Brunner à Nice. 

    - Au total: sur 330 000 juifs français et étrangers en France en 1940, 75000 furent déportés et 3000 revinrent. 

    90% des juifs français ne furent pas déportés, 50% des juifs étrangers ne furent pas déportés. 

    La France ne s'est pas déshonorée exagérément au sujet de "ses" juifs, bien au contraire. C'est son honneur que d'abriter un grand nombre de justes parmi les nations. 

    La question est de savoir à qui attribuer cette générosité et cette efficacité. Quel a été le rôle de Vichy et des incarnations de l'"État français" (Pétain, Laval, les nazis) ? 

    Est considéré "fasciste" et proscrit par beaucoup (dans le cadre de la lutte anti Zemmour) le fait d'attribuer à Vichy cette sauvegarde, même si effectivement des négociations eurent lieu entre Français et Allemands sur ces sujets avec les effets cités, et même si la division de la France en deux zones a effectivement permis à bien des juifs de s'organiser et de se cacher. Pétain était un traitre antisémite qui fut personnellement coupable du statut et de l'abandon des juifs aux Allemands faute de s'y être opposé militairement. Mais il ne fut pas un responsable de l'extermination et son rôle facilita la survie des ses compatriotes juifs. C'est un fait. 

    Pour bien des gens, en particulier les juifs, la lâcheté française qui accepta et instrumentalisa l'armistice protégea bien des vies, en particulier des soldats qui ne se sont pas battus, mais aussi des juifs français dont la quasi totalité échappa à l'histoire. 

    (1) L'interview de Berdière : https://youtu.be/dYKt9k1-_x0

     

  • Les deux roses

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  • Le premier siècle avant

    Tout commence en 102 à Aix: Marius liquide les Teutons et les Ambrons à Aix. Cent mille morts, toute la migration. 

    Marius, dont le lieutenant Sylla avait déjà terrassé Jugurtha (pris par Sylla) en 107-105, est d'origine modeste, alors que Sylla est un aristocrate. Son prestige d'imperator est considérable. Cependant il est vieux pour l'époque (né en 157). Sylla a vingt ans de moins (né en 138). Marius est d'origine modeste, alors que Sylla est un aristocrate déchu. 

    L'année d'après, Marius liquide les Cimbres à Verceil (près de Ferrare, nord est de l'Italie). De là, du fait du droit de cité qu'il accorde aux alliés italiens présents à cette bataille, il inaugure la "guerre sociale", qui va ravager le début du siècle. 

    En 91, Livius Drusius, tribun de la plèbe est assassiné : il voulait donner la citoyenneté aux alliés... Marius et Sylla participent à la sauvage guerre civile au nom de Rome, mais Marius trop indulgent avec les insurgés voit Sylla l'aristocrate romain devenir l'homme providentiel. 

    La révolte des Italiens alla jusqu'à fonder Italica, ou Corfinium, non loin de Rome. En 88 tout est maté, et le droit de cité accordé aux italiens, tous vaincus séparément par Rome, dont la population a doublé: 900 000 habitants en 70.

    La même année, Consul, Sylla se préparait à mener la guerre contre Mithridate VI roi du Pont, quand Marius allié à un tribun de la plèbe le chassa de Rome. Il revint avec l'armée, chassa Marius puis partit pour la guerre. Il récupère la Grèce, mais fait la paix avec Mithridate à Dardanos en 85, qui garde le pont (euxin).  

    Marius revint à Rome, s'allia à Cinna puis mourut en 86. Il laissait un fils, Marius le jeune qui reprit le flambeau des marianistes. Cinna régna par ses meurtres et mourut assassiné par ses partisans en 84. Sa fille épousa Jules César.

    Sylla revint en Italie en 83 et en 82 à la Porte Colline, écrase les marianistes, Marius le jeune meurt et Sylla est nommé dictateur avec pouvoir constituants, à vie. Pourtant il abdique la dictature, restaure le Sénat, réforme l'Etat et se retire en 79, avant de mourir en 78. 

    Son premier lieutenant fut Crassus à la Porte Colline. 

    Sertorius qui combattit à Aqua Sextia (Aix), s'allia à Marius puis s'installa en Hispanie. 

  • Les Europes

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  • Les théories wokes

    Le wokisme, comme l'islam sunnite est défini par 4 théories et deux pratiques. 

    Les 4 théories sont celles:

    - du genre

    - de la critique de la race

    - de l'intersectionnalité

    - de la connaissance sympathique

     

    Les 2 pratiques sont: 

    - le cancel

    - la répétition

     

    La théorie de la connaissance sympathique consiste à associer genre, race ou intersectionnalité (l'union des deux) à toute connaissance traditionnelle pour la rendre vaine, relative et à refonder, voire à cancel, tout simplement. 

    La pratique dite de la répétition consiste à publier articles, thèses ou articles illustrant l'une (ou plusieurs) des 4 théories fondamentales en fournissant exemples et analyses les confortant de toutes les manières possibles. Les départements de sciences humaines des universités occidentales sont à l'heure actuelle majoritairement occupés à cela. 

    La pratique du cancel consiste à ignorer, dénigrer et priver d'existence ou de crédit toute critique des théories ou pratiques wokes.  

     

    Le phénomène étant cadré et défini, il ne reste plus qu'à le caractériser par une originalité encore peu conçue et ou exprimée dans l'histoire des idées. Il s'agit du caractère clivant essentiel de l'attitude, rompant avec toute possibilité de débat ou interaction entre les tenants du woke et les autres, forcément "cancel". Le domaine du cancel n'est pas vide, car constitué au moins des a) tenant de la définition du sexe comme purement biologique b) de la race comme inexistante c) de la neutralité de la connaissance. Dès ce moment, tel le Congo, un fleuve infranchissable divise l'espèce humaine, les bonobos (pan paniscus) au sud, connus pour pratiquer une sexualité frénétique comme outil de résolution des conflits sociaux, se manifestant ainsi comme essentiellement différents des autres chimpanzés (pan troglodytes). 

    Car la notion de "position" introduite par Simone de Beauvoir, utilisée métaphoriquement à son introduction est maintenant le critère absolu de l'incommunicabilité entre espèces maintenant différenciées et d'ailleurs largement mutuellement infécondes: le langage pourtant fait pour pallier la chose en effet ici inutilisable, y compris pour juger l'inanité des thèses exposées.

    La conséquence du clivage est donc, en toute logique, à part l'introduction de la cancel culture chez les incirconcis, la violence destructrice contre les oeuvres et les personnes, la création d'une nouvelle université étant maintenant nécessaire, cela pouvant être fait par le vidage des locaux actuellement pollués par l'ennemi ou bien plus prosaïquement par leur abandon à la crasse des occupations sans plus de subventions, le "beruf-verboten" de tout fonctionnariat s'appliquant à toute personne ayant étudié ou enseigné dans les cloaques fétides que sont devenus Sorbonne, Science Po et ENS. Un nouveau système éducatif refondé à partir de rien doit donc être organisé, bien sûr expurgé de toute référence à l'oubliée idéologie, que l'on pourra toutefois mentionner comme "oubliée", ce qui devrait suffire... 

    Au sujet de la violence contre les personnes, on se contentera d'attendre celle qui devrait se produire en retour des actions recommandées, et dont la répression, vu l'ampleur du mécontentement qu'elles provoqueront, devrait suffire à motiver notre contentement à donner quelques gifles méritées. 

     

  • Les gaullismes

    On parle de de Gaulle de bien des manières, mais au fur et à mesure que le temps s'écoule il devient mythologique voire évanescent, son image se réfugiant dans un éthéré qui finalement lui fait du tort (1). 

    D'abord il est un militaire, et cela jusqu'au bout des ongles: toutes ses attitudes, ses réflexes et en fait toute son oeuvre ne fut qu'adaptation au feu nourri des circonstances et décision adaptée à la nature du terrain et des hommes, les siens et ceux de l'ennemi. C'est cela la "méthode" gaulliste: celle du capitaine d'infanterie chargeant en 14... 

    Inutile d'y rajouter le "pragmatisme" et la claire conscience des moyens à mettre en oeuvre, la connaissance des hommes, lâches, veules ou prêts à se sacrifier, la hauteur de vue qui fait voir l'objectif atteint et la victoire, ou même l'insensibilité à l'égard des sacrifices utilisés, tout est là. La stratégie est celle qui impose aux siens et aux autres et le style, celui des grands soldats de l'histoire de France, ceux dont il avait rêvé enfant. L'action au milieu des circonstances, la conduite à tenir dans chaque cas particulier. 

    On l'avait dit catholique. De fait, il ne l'est pas du tout, sa relation à Dieu, strictement privée, n'a absolument jamais débordé à part quelques communions discrètes en représentation et encore. Une seule vertu proprement chrétienne fut affirmée par lui, mais là, il le fallait bien: l'Espérance... 

    Militaire et catholique il fut évidemment un mouton noir du monde radical socialiste de son époque, un monstre et on le lui fit savoir. Il développa alors une conception du monde qui lui fit traiter le présent et plusieurs avenirs, dont l'un au-delà de sa vie propre. 

    Car il faut bien voir qu'il fut visionnaire de son propre destin et de ses multiples vies: en 40 de la victoire de 44, en 46 de la nouvelle république, en 58 de la France moderne. Pour finir, il a quasiment théorisé une alternative démocratique à la démocratie telle qu'elle est comprise partout dans le monde occidental, y compris aux USA... 

    On passera sur la vision, prévision qu'on cherche à réaliser. Elle suppose une conscience des réalités et une envie d'un réel futur, lui-même suffisamment possible pour être poursuivi par une volonté devenue essentielle. 

    L'articulation de son action se fait au carrefour de ce décrit avec bonheur Bourdin : la légitimité et la légalité, seule justification de la personnification de cette volonté et ce qui fait "de Gaulle", l'homme pourtant porteur de beaucoup plus que ce qu'un simple humain ordinaire peut supporter et assumer. Demi Dieu, en quelque sorte, l'homme n'a pourtant jamais revendiqué cet état, pourtant évident (il suffit de considérer l'étourdissante suite de ses réussites). C'est précisément l'objet du carrefour ou de l'articulation (on pense à un coude, ou à un genou) de la capacité légale et de la capacité effective, chacune n'étant rien sans l'autre... 

    Le légitime c'est ce qui doit être, au sens de valide, nécessaire et aussi souhaité, exprimé, et encore aussi exigé par l'honneur, par l'histoire. Il qualifie l'action nécessaire et discrédite la bassesse et la soumission aux circonstances. 

    Le légal c'est ce qui, cadré par un extérieur décidé hors des personnes, guide la forme de la prétention et de l'action. Il ne peut être que constitutionnalisé et transmissible. 

    Le coude est l'exception. De Gaulle fut un utilisateur de la théorie de l'exception, celle qui connue des Romains fit de lui, d'ailleurs selon ses propres mots , "un dictateur pendant 6 ans". Le pouvoir se prend exceptionnellement dans certaines circonstances , quand la situation le commande et que le salut de la Patrie, loi suprême, est en péril. De Gaulle ajouta pourtant qu'il ne croyait pas à une dictature en France... C'était exceptionnel: il démissionna en janvier 46.

    Éclairant la vraie nature du pouvoir, cette notion, pourtant théorique et exprimée (Carl Schmitt la décrivit, mais la Rome ancienne, consciente des vrais périls, la connaissait bien) semble inaccessible à un Paul Reynaud: il démissionne par lassitude, au courant des périls, mais inscrit ainsi sa lâcheté et l'abandon qu'il fait de sa tâche dans une conception du pouvoir qui fait semblant de croire à l'uniformité de la transmission du pouvoir: à ce moment, il donne la France à Pétain et il le sait... Opposé à l'élection au suffrage universel du président, il soutiendra Mitterand en 65, juste avant de mourir...

    On peut à se propos gloser sur l'"exception" gérée en fait par le maréchal Pétain: elle fut pourtant légale de bout en bout, consumant en fait l'abjection du légalisme qui décida collectivement de l'abandon à l'ennemi en prétendant lui donner forme légale revendiquée. La légitimité du refus de cet abandon n'en est que plus éclatante ! 

    L'Exception est mise dans la constitution: l'article 16, celui du dictateur, et aussi l'article 11 qui fait du peuple l'arbitre par référendum de toute question sur l'organisation des pouvoirs publics. La constitution est celle de René Capitan, lecteur de Rousseau et de Schmitt et articule la légalité de la légitimité de l'État et de son chef. 

    Là Bourdin en rajoute. Même s'il n'est pas dictateur, bien sûr, de Gaulle n'est pas non plus "roi" ou fondateur de royaume. C'est bien l'Etat qui est légitime à perdurer sans contrôle un certain temps, et son chef, en assumant sa direction prend en charge cette légitimité. Jamais l'orgueil de De Gaulle n'alla jusqu'à se mettre lui-même en position suprême: cela lui suffisait bien d'être fondateur de système et de se couronner lui-même, dans le cadre légal qu'il fixait. Son orgueil est celui de celui qui réforme la légitimité de l'Etat. Très grand certes, mais à la mesure de l'enjeu et respectueux de la Nation, au point de ne se plaindre qu'à peine (un soupir, pas plus) de l'ingratitude qu'on lui infligea. 

    En juin 40, la légalité républicaine fait voter les pleins pouvoirs à un vieux militaire (84 ans) dégouté par la République qui la détruisit alors deux fois: en abolissant ses libertés, en la soumettant à l'ennemi. Cet abandon à la défaite est considéré illégitime par le encore jeune (50 ans) général de Gaulle qui décide, et là il entre dans l'histoire, de récupérer la légitimité de l'État français. Contre l'"État français" qui n'est que "légal", en tout cas reconnu comme tel en apparence par la totalité de la France, il se fait, seul, dictateur en charge de la guerre qu'il a décidé de continuer. Il l'emporte et réinstaure le couplage essentiel entre légitimité et légalité en "restaurant la République" en rétablissant un gouvernement légal. Pendant toute la période, il ne fit d'ailleurs que cela, passant de la "France Libre" à la "France combattante" puis au "Comité français de libération nationale" puis au "Gouvernement provisoire de la République". Non pas seulement chef militaire de la résistance, mais chef de gouvernement, pour résoudre la terrible aporie du gouvernement de l'abandon qui déshonora la Nation. Mieux,  dit Bourdin, sa légitimité et celle de son choix d'individu révolté est issue de cette volonté de restaurer la légalité du pouvoir français ! Mieux encore, cette légitimité devient celle de tous les "Gaullistes", conjurés avec leur chef pour "réparer" la légalité française et qui se définissent donc par cela même. 

    Belle explication et concepts passionnants: comment relativiser l'extraordinaire aventure historique ainsi menée. On le réalise avec l'identification (peu humble, mais de fait réaliste) avec Jeanne D'Arc, faite d'ailleurs par de Gaulle lui-même. Quelque chose de cet ordre a bien eu lieu. 

    De Gaulle fut aussi un politique créatif comme on dit. La Vème république fut la solution à une errance historique qui concernait la République française depuis sa véritable création, soit 1871 ! Le parlementarisme dévoyé qui faillit faire céder la France en 1917 et qui se fracassa en 1940 après avoir objectivement organisé la défaite par incompétence et aveuglement échoua à nouveau, malgré tous les avertissements sur une nouvelle forme de catastrophe nationale. Et ce fut le "retour" du général que seul un drame national violent rendit possible... Définitivement incapable de se réformer hors de ce type de drame, cette méthode de gouvernement faute de se doter d'un vrai chef pour survivre aux circonstances, a donc prouvé et cela 3 fois qu'elle est à rejeter absolument. On inventa le régime présidentiel à la française, le 49-3 et l'élection du parlement au scrutin majoritaire. Livré à l'heure actuelle à bien des remous le régime actuel tient magnifiquement, une autre constitution nous aurait depuis longtemps plongé dans les troubles les plus graves: qui la remercie ? 

    Mais cela ne suffit pas, et de Gaulle fut là aussi visionnaire, sans que cela soit perçu bien que partiellement théorisé, et pas par nos théoriciens du politique, il faut le dire singulièrement muets (et aussi sourds et aveugles). 

    Disons qu'on voudrait se lancer ici dans une poursuite des conceptions de Carl Schmitt, clairement un influenceur moderne sur les nouvelles notions d'État (4). De Gaulle et le gaullisme c'est donc, et c'est mon point, une conception de l'État qui n'est plus celle en vigueur actuellement. Il s'agirait d'un État institué (pour éviter son affaiblissement total au sens de Schmitt (4)), maitre de l'exception et aussi titulaire du "monopole du politique" permettant le contrôle de la politisation de la société. 

    Ceci passe donc par revoir la notion d'État de droit, et de ruiner, sans cesser d'être démocratique, les prétentions à changer la société assumées par des intérêts particuliers. C'est bien la conception "spéciale" du politique exprimée par Schmitt qui est porteuse de cette nouvelle vision de l'Etat et de la société qui lui est soumise. 

    Cette conception immédiatement identifiée comme "fasciste" par tout observateur du monde et de l'histoire mérite d'être creusée. Mène-t-elle à une catastrophe nazie ou communiste ? On pourrait dire que oui, Schmitt ayant été nazi, bien que mis à l'écart pour antisémitisme insuffisant, il s'opposa et c'est tout l'affaire à la notion d'Etat de droit, tel que définit par Hans Kelsen et c'est toute l'affaire, dont il convient de discuter. 

    La conception volontariste d'un de Gaulle va dans ce sens: l'Etat de droit doit être aboli et c'est l'affaire de la modernité à venir, au delà des autoritarismes totalitaires communistes maintenant dépassés et aussi des fantomatiques et fantasmées extrêmes droites. Ceci alors que frappent à la porte les fascismes wokes et islamistes qui sont eux les vrais dangers. Contre ceux-ci il faudra décider et ce qui devra se manifester au delà de cette décision nécessaire qu'il faudra justifier ne pourra pas rester dans l'ambiguité qui quoiqu'on en dise, nous fut laissée par de Gaulle.

    Car la Vème république qu'il laissa est maintenant réformée: elle n'est qu'un Etat "de droit" dirigé par une fédération européenne en cours de finalisation, elle même soumise à un fédérateur extérieur qui ne lui veut pas du bien. Le temps de la réaction à tout cela va devoir venir. 

     

     

     

      

    (1) Conférence de Bernard Bourdin https://www.youtube.com/watch?v=-U5nOfTd9CE

    (2) La primauté du droit européen https://eur-lex.europa.eu/FR/legal-content/summary/precedence-of-european-law.html

    (3) l'interview de Gueno à Elucid https://youtu.be/iKxO3pzJrLQ

    (4) L'État total faible dénoncé par Carl Schmitt https://youtu.be/IPMBJiASgDg

  • Les laïcités

    A l'occasion d'un ride sur le site (1), un petit aperçu de ce qu'est la laïcité prétendue aujourd'hui et qu'"on" impose non sans mal aux pauvres musulmans éberlués et ya pas qu'eux...

    Valeurs et principes

    Tout d'abord, on doit statuer (ce n'est pas fait) sur la différence entre "valeurs" et "principes" républicains. Entre indiscutables élément moraux propres à nos chairs républicaines, et éléments légaux statuant sur l'organisation de la République. Entre principes fondamentaux (pour valeurs) et lois démocratiquement votées... 

    Le soupçon de "catéchisme" républicain édicté par des laïcards bornés est ainsi pleinement justifié ici. Incapables d'aborder la vraie neutralité du fait d'une sécularisation considérée si avancée qu'il convient de faire de la morale au sens le plus basique du terme pour de petits barbares privés de tout sens commun, nos censeurs vont très loin.

    Parlons des principes républicains. 

    Tout d'abord, l'indivisibilité: le pouvoir normatif s'applique pour tout le peuple sur tout le territoire. C'est le principe d'égalité entre les citoyens qui se traduit ainsi pour les normes et les principes de la république. 

    Ensuite la laïcité. Elle assure la liberté de conscience et de culte, pourvu que: 

    a)sa manifestation ne trouble pas l'ordre public

    b) que nul ne se prévale de ses croyances pour se soustraire aux règles communes

    Bien sûr, il y a la neutralité de l'État, et aussi son abstinence de reconnaitre, salarier ou subventionner aucun culte.

    La neutralité des cultes à l'égard du politique est aussi obligée: il est interdit de tenir des réunions publiques dans les locaux et dépendances réservés au culte ou d'y tenir des réunions électorales.  

    Puis, la souveraineté du peuple, qui exprime à la fois que la loi est l'expression de la volonté générale, et que celle-ci s'exprime par le vote du peuple au suffrage universel et donc est synonyme et revendication de la démocratie. 

    Enfin la fraternité, qui est le lien qui unit les membres de la Nation du point de vue de la reconnaissance des droits politiques et du devoir de solidarité.

    De ce point de vue, l'arrêt "fraternité" du Conseil constitutionnel (3) avec l'immortelle et déshonorante  connerie hors de propos: 

    "8. Il découle du principe de fraternité la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national."

    constitue une forfaiture et un délire immigrationniste graveleux vomi par des traitres à la nation qu'il conviendrait de destituer et de punir. 

    L'éducation

    On notera ainsi que l'essentiel de l'enseignement est "éducatif" et que tout absolument tout le discours projeté par l'école a vocation à "faire des citoyens" (2). On parle ici de la fin de l'école primaire et du collège... 

    En fait et plus précisément : 

    "L’article L. 111-1 du Code de l’éducation nous rappelle qu’« Outre la transmission des connaissances, la Nation fixe comme mission première à l’école de faire partager aux élèves les valeurs de la République. Le service public de l’éducation fait acquérir à tous les élèves le respect de l’égale dignité des êtres humains, de la liberté de conscience et de la laïcité".

    L'enseignement des sciences :

    "Les élèves sont amenés à construire progressivement un esprit d’analyse et d’observation qui servira de socle à leur esprit critique."

    et aussi: 

    "De la même façon, les nombreuses photos satellites disponibles en ligne, les vidéos prises depuis l’espace ou les modélisations animées du système solaire contribuent à installer cette vérité que la Terre est ronde."

    ... Outre la transmission des connaissances (...)? 

    Citoyen français, biberonné à l'école publique, et bon élève en plus, ai-je été formé par CA? La réponse est clairement non. La science n'a pas pour objet de "développer l'esprit critique" mais d'accroitre de manière organisée les connaissances dans les domaines théorisés correspondants. Si tant est qu'un esprit "critique" soit nécessaire dans l'exercice de la recherche scientifique,  l'acquisition et la maitrise préalable de ces connaissances nécessite effort intellectuel, discipline dans l'accomplissement de ces efforts et respect des enseignants, et cela d'abord et en premier lieu. 

    Pour ce qui concerne la rotondité de la terre, qui n'est pas une vérité mais une approximation, la terre étant en fait un "patatoïde", l'expression nous ayant fait rire à l'école et les considérations sur la gravité suffisant à faire accepter ce pont aux ânes scientiste qui veut s'affranchir de la connaissance de la vraie science qui n'est pas "vérité" mais théorie provisoirement acceptée et d'abord révisable. 

    On voit donc marquer noir sur blanc ici les "principes"de ce qu'est devenu l'éducation nationale, un bourrage de crâne woke animé par des sous éduqués imbéciles et désespérés d'avoir à pisser ce catéchisme inutile à des petits crétins qui mesurés mondialement sont la honte du monde occidental faute d'avoir été disciplinés, la partie immigrée d'entre eux se révoltant à raison au nom de l'islam des "vérités" dont on veut les infecter. Le mélange des genres, je veux dire, la confusion mâle/femelle fait partie de cette "éducation", il ne faut pas l'oublier, elle éduque aussi à la considération des stéréotypes de genre, le port de la bite étant compatible avec la femellité, on fait ce qu'on veut dans la vie, cela illustre la liberté. (Là je me suis bien défoulé).

     

    (1) https://www.education.gouv.fr/le-conseil-des-sages-de-la-laicite-et-des-valeurs-de-la-republique-41537#edugouv-summary-item-15

    (2) https://www.education.gouv.fr/media/194523/download

    (3) L'arrêt fraternité: https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2018/2018717_718QPC.htm

  • Les discours de la Sorbonne

    Macron a fait un deuxième "discours de la Sorbonne" (1). De manière à illustrer l'absolue dépendance aux mots du personnage, il commence d'ailleurs par: "Sept ans après LE discours de la Sorbonne". Vantardise, prétention historique et prétention tout court, ça commence bien et tout de suite, nous y voilà. 

    La souveraineté européenne

    On notera la volonté marquée de répéter et de marteler voire d'insister lourdement sur le poncif absurde en forme de doublon oxymorique qu'est la "souveraineté européenne". Invention brevetée du monsieur, cette monstrueuse connerie absurde, qui scelle l'incapacité totale de l'homme, de sa vision, de son rôle et surtout sa nocivité, justifie à elle seule le coup d'État violent qui seul pourra nous débarrasser du petit trou du cul prétentieux qui joue avec nos nerfs. 

    L'Europe n'est pas un État, seul objet qui puisse être souverain. Affirmer un attribut et donc faire semblant de croire à l'autoréalisation par le verbiage de ce qu'on fait semblant d'annoncer  sous forme de vision personnelle qu'on affirme en dépit de tout et tous est une prétention rhétorique insupportable et maniérée. C'est sa stratégie, son discours, sa vie. 

    Les réalisations

    On commence par se vanter des deux catastrophes décidées par une Europe qui s'est auto saisie avec auto satisfaction de deux thèmes pour lesquels elle n'avait pas autorité: la santé et la défense, plus la catastrophique décision de se ruiner en se privant de la source d'énergie à bas cout qui assurait sa prospérité, sans parler de la ruine spécifique de la France qui consacra une deuxième covid budgétaire à compenser une hausse des prix de l'électricité entièrement causée par l'agression caractérisée contre notre nucléaire du pays avec qui nous faisons la "souveraineté européenne". 

    "De la même manière, sur l'énergie, qui aurait cru que nous pourrions nous défaire de notre dépendance aux hydrocarbures russes, acheter en commun et réformer si vite notre marché de l'électricité ?"

    En effet, comment imaginer qu'une gouvernance française puisse sur ces deux thèmes trahir notre histoire et nos intérêts avec une folie aussi abjecte, dont seule la bêtise, l'incompétence et la corruption, tout cela ensemble, peut justifier l'abomination ? Et il pose la question, le con...

    "Nous avons aussi lancé avec l'Allemagne des grands projets, le char du futur, le système de combat aérien du futur."

    Sur les deux thèmes, l'Allemagne se montra intraitable et méprisante, s'attribuant toutes les directions, tous les brevets, cela au contraire de nos capacités et possibilités de développement, justifiant tous les soupirs et résistances forcenées de la part de nos industriels floués, méprisés et dépossédés. 

    "On a beaucoup entendu critiquer, en particulier le Green Deal qui a été pris. Pardon de cet anglicisme dans ce lieu."

    De la ferme à la fourchette... Consacrée à la destruction de l'agriculture européenne sensée compenser par les exportations de produits "industriels" les entrées depuis les pays visés de leur viandes et produits frelatés produits de toutes les manières possibles de toutes les manières que nous nous interdisons à nous-mêmes. Tout cela au nom d'une "transition" qui soulève partout des révoltes désespérées auxquelles on cède à coup de milliards empruntés... Transitions stupides pour qui pollue le moins au nom de ceux qui se goinfrent de charbon sur notre dos et qui nous "donnons l'exemple". 

    "Le cinquième pas décisif de cette dernière année, c'est que l'Europe a commencé à réaffirmer clairement l'existence de ses frontières." Se préparant à accueillir des pays corrompus faillis (Ukraine et Moldavie) qui plus est disputé par une puissance industrielle, notre ex premier fournisseur de gaz, à qui nous faisons la guerre sans la faire, vous voilà donc dans la clarté du désastre.

     

    La mort de l'Europe

    L'Europe comme les civilisations (Valéry le poncif des discours de patronage est encore cité, sans honte ni a propos), peut mourir... "Elle peut mourir. Elle peut mourir, et cela dépend uniquement de nos choix. Mais ces choix sont à faire maintenant." 

    Après le vibrant satisfecit qui précéda, la douche froide a terrorisé la macronie et au-delà et bien sûr ravi le reste, la dislocation du machin corrompu étant prévu et espéré par tous les lucides après la victoire russe que tout le monde anticipe. 

    En parlant d'anticipation, l'euphémisme est de rigueur :

    "Nous avons maintenant des puissances désinhibées régionales qui sont en train de montrer aussi leurs capacités. La Russie et l'Iran pour n'en citer que deux". Tordant et à l'image du trou du cul: rose et lustré par sa grand-mère... 

    On continue: 

    "Et donc oui, cette ère où l'Europe achetait son énergie et ses engrais à la Russie, faisait produire en Chine, déléguait sa sécurité aux États-Unis d'Amérique, est révolue." Cette révolution eu lieu depuis le premier discours à la Sorbonne et sous les applaudissements du satisfecit fait. Elle consomme l'inanité de l'échec contemporain des 20 dernières années de l'Union Européenne menée avec ces présupposés là et qui justifie maintenant sa ruine et on l'a dit sa dislocation nécessaire, le fournisseur d'énergie et d'engrais (l'agriculture européenne n'a qu'à bien se tenir) n'ayant pu être mis à la raison et sa victoire prochaine doit être un évènement à prévoir. 

    "On ne peut pas durablement avoir les normes environnementales et sociales les plus exigeantes, moins investir que nos compétiteurs, avoir une politique commerciale plus naïve qu'eux et penser qu'on continuera à créer des emplois. Ça ne tient plus." Tiens tiens... L'Europe est donc bien morte. C'est donc bien le message qui s'appesantit aussi sur la culture sans valeurs ni contenus à transmettre y compris même la démocratie. Tout à l'avenant et pour finir, et nous consoler:

    "Je pense que c'est par la puissance, la prospérité et l'humanisme qu'on donne un contenu en quelque sorte à cette souveraineté européenne". Il le pense. Le reste est un rêve mou sur l'"Europe puissance"... 

    La Guerre 

    C'est la guerre.

    "Le principal danger pour la sécurité européenne est évidemment aujourd'hui la guerre en Ukraine. La condition sine qua non que la Russie ne gagne pas la guerre d'agression qu'elle mène contre l'Ukraine."

    Le "qua non" sera joli à voir lorsque la victoire russe, prévisible et évidente aura lieu (avant ou après l'élection européenne?). Le visionnaire qui va nous l'empêcher estime alors avoir eu raison, compte tenu de ce jugement là, de prendre fait et cause pour le pays néo nazi failli et corrompu qui va disparaitre corps et bien après l'épouvantable boucherie humaine, sociale et économique qu'il subit grâce à nos encouragements. 

    On en vient à la stratégie, ou plutôt à son ambiguité, ce qui la caractérise: 

    "Simplement, j'assume totalement le choix en la matière, le 26 février dernier à Paris, d'avoir réintroduit une ambiguïté stratégique." Menaçant donc la Russie de lui livrer des soldats (peut-être pas tous volontaires) à tuer sans que nous ne puissions répondre autrement qu'en lui en donnant d'autres pour le même usage, le trou du cul au pet parfumé menace de froncer les sourcils: "Avons-nous des limites ? Non."

    Le sommet de ces considérations stratégiques éclairées et qui décrivent fidèlement l'échec complet de ce qu'il soutient est alors atteint fièrement : "Les événements les plus récents ont démontré l'importance des défenses anti-missiles, des capacités de frappe dans la profondeur, qui sont indispensables au signalement stratégique et à la gestion de l'escalade face à des adversaires désinhibés." Sommet sur lequel on plante le drapeau du message, c'était lui: 

    "C'est pourquoi ce qu'il nous faut faire émerger, et c'est cela le paradigme nouveau en matière de défense, c'est une défense crédible du continent européen."  Vous avez compris: un paradigme nouveau doit émerger. 

    On se gaussait autrefois des discours véhéments de ces chefs d'Etat du tiers monde qui singeaient les blancs avec un accent rigolo, citant l'antiquité grecque et se pavanant avec des expressions absurdes tirées du cargo culte dont il vivaient: nous l'avons chez nous, c'est nous. L'accent rigolo est le ton efféminé qui se veut charmant et cultivé: un nouveau paradigme doit émerger en matière de défense, nous sommes en guerre. 

    Conseillé par des experts le stratège visionnaire hésite pourtant : 

    "Est-ce en augmentant nos capacités de défense, et lesquelles ? Sans doute." Tordant, vous dis-je. 

    On a apprécié le "mieux nous protéger contre les attaques physiques, par exemple, contre nos câbles sous-marins et télécommunications ", à l'exclusion des gazoducs par contre, eux pris en charge par nos alliés et que nous ne dénonçons pas, souveraineté oblige. 

    La recherche? Un objectif européen de 3% à réaffirmer (nous  sommes à 2,2, comme la France). 

    La monnaie ? Il faut un objectif de décarbonation à la Banque Centrale. Sans limite, l'imagination écologique du faux cul qui s'endette à mort avec un déficit budgétaire abyssal: tout pour les petites fleurs. 

    L'investissement ? Il faut qu'il soit commun (soit on donne, soit on prend, allons y ) et surtout le cri du coeur à hurler de rire (et de rage): "Ce sont des subventions qu'il nous faut." 1000 milliards, il nous faut. De plus, l'épargne finance les américains. Donc on a un an pour drainer tout ça. 

     

     

    Nuke them all

    On aborde alors la question du nucléaire... Gardez vos pleurs. 

    "La dissuasion nucléaire est en effet au cœur de la stratégie de défense française. Elle est donc par essence un élément incontournable de la défense du continent européen. C'est grâce à cette défense crédible que nous pourrons bâtir les garanties de sécurité qu'attendent tous nos partenaires, partout en Europe, et qui aura vocation aussi à construire le cadre de sécurité commun, garantie de sécurité pour chacun. Et c'est ce cadre de sécurité qui nous permettra, le jour d'après aussi, de construire les relations de voisinage avec la Russie."

    Le nucléaire français: il est français (en son coeur) et DONC PAR ESSENCE européen.  Le "en même temps" n'est ici même plus de mise... Nous allons donc "bâtir" des garanties grâce à lui, et des garanties pour chacun ! 

    Évidemment, le commencement du début d'une telle folie devra se traduire de la par des militaires en charge de l'exécution des ordres de cet enculé, par la mise d'une balle dans la tête du visionnaire. Du moins je l'espère tant est patente l'absurde haute trahison qui consisterait à détruire la planète pour le viol légitime par un yakoute d'une nazie kraignos. A détruire ? Pire, à menacer sans le faire, pour consommer l'abaissement et la honte. 

    L'industrie

    La reconnaissance du sous investissement depuis "des décennies" (et depuis deux ans?) dans l'économie de guerre se consume dans la posture humiliée: "j'assume le fait qu'il nous faut une préférence européenne dans l'achat de matériel militaire." Le mot "F35" n'est pas prononcé, au contraire de l'avion de combat (franco)allemand projeté dans l'avenir comme un crachat. Par contre: "Regardez la Facilité européenne de PAIX que nous avons bâtie pour les débuts de la guerre, les trois- quart ont été utilisés pour acheter du matériel (de GUERRE) non-européen." On aime là encore l'emploi des mots, "non-européen" signifiant "américain" pour le matériel de guerre servant à la paix. 

    On parle du Rafale, qui de manière inespérée fut commandée (chichement avec prélèvement sur nos avions pour livrer en urgence) par la Grèce et la Croatie, alors que le F35 fut acheté par le reste de l'Europe unanime. Inutile de dire que la standardisation nécessaire devra s'aligner, on se demande avec qui...

    En tout cas, pour le vert, et grâce à lui, on ... réindustrialise. 

    "Et donc, la réindustrialisation verte, c'est l'Europe qui la permet et qui l'accompagne et c'est ce qui nous permettra de ré-avoir des capacités, d’être aussi le premier continent zéro pollution plastique, d'être un continent au cœur de la décarbonation et de l'électrification."

    Le délicieux passage sur la "simplification" permise par l'Europe: "Et c'est une action de bon sens et le marché unique est une action de simplification ; c'est de passer de 27 systèmes de règles à 1" sans mentionner aux agriculteurs et autres entrepreneurs désespérés la bureaucratie multipliée par 27, la complexité étant maintenant locale, merci l'Europe. 

    La volonté d'industrialiser est réelle: "Décidons maintenant de faire de l'Europe un leader mondial, d'ici 2030, dans 5 secteurs parmi les plus émergents et les plus stratégiques." Le futur, le futur, quand les entreprises qui dépendaient d'une énergie peu chère ferment (Duralex, l'Aluminium) ou partent aux USA (l'industrie allemande), grâce à notre sortie si nécessaire de la dépendance russe... 

    En parlant de la "dépendance", le très beau "On a un problème de compétitivité-prix sur l'énergie, parce qu'on a des dépendances" illustre une volonté d'"électrons décarbonés" avec le rappel toujours la reconnaissance humiliée de son échec total "Nous devons assumer de construire l'Europe de l'atome, en assumant que le projet Euratom, par ailleurs, fait partie des ambitions fondatrices des traités de 1957"... Vous avez gardé vos pleurs ? 

    On assume donc les 20 ans de politiques de dénuclérisation: "Au fond, il nous faut bâtir une Europe de la libre circulation des électrons décarbonés. Pardon de le dire comme ça, mais c'est exactement ce qu'il faut faire. Qu'importe qu'ils soient produits avec du renouvelable ou du nucléaire". C'est pourtant bien la volonté de mettre aux même prix les électrons des deux natures qui a permis à l'Allemagne de détruire le nucléaire français. 

    L'agriculture vous intéresse ? Le cri du coeur est poussé plus loin dans le discours. 

    "Et il est insensé - quand j'entends tellement de collègues - que l'agriculture soit à chaque fois la variable d'ajustement des contrats commerciaux." Il a beau ajouter véhément "Non, Non, Non", l'aveu est là. Alors comme ça ... L'évidence dénoncée depuis douez ans (la durée de sa présence au sommet de l'Etat, conseiller et décideur) repose sur une réalité ? Surtout qu'il n'y a pas que là, les produits étiquetés "europe" après un séjour dans un port européen et les règles débiles que nos concurrents n'ont jamais respectées... 

    Le CETA à part les viande importées qui peuvent être nourries aux farine animales et grossies aux antibiotiques (seules les hormones sont interdites) elles ne se sont pas manifestées lors de l'application provisoire du traité. Un bon traité, pour l'instant. 

     

    La géopolitique

    Les ambitions du futur chef de l'Europe nucléarisée sont planétaires, il parle de l'Europe comme d'un "continent-monde", il fallait y penser. On imagine le sourire crispé, et le fou rire en cachette de Poutine devant cette incroyable connerie... Sans parler du "Pacte pour les peuples et la planète" suivi de l'improbable et là de proprement délirant :

    "Et de montrer qu'il n'y a jamais chez nous de doubles standards et que nous avons bien, là aussi, notre autonomie."

     Puis on aborde l'immigration, le en même temps contradictoire humilié atteignant là un maximum théorique:

    "L'Europe puissance, c'est aussi une Europe qui maîtrise ses frontières. Je le disais, en parlant de l'adoption du Pacte asile et migrations, qui a été une avancée majeure." En gros on se réparti entre états membres les envahisseurs que nous ne pouvons pas empêcher de venir... Et on s'en vante. 

    Pour ceux qui auraient un doute sur l'efficacité du pacte (qui fut signé la semaine dernière):

    "Mais nous devons agir avec plus de fermeté en matière de retours et de réadmissions pour toutes les femmes et les hommes qui arrivent sur notre sol et qui n'ont pas vocation à rester, qui ne sont pas éligibles à l'asile. Ceci impose une vraie politique européenne et une vraie coordination." On n'est jamais content... 

    L'avenir est donc devant nous. Le sublime : "Nos frontières sont un bien commun. Nous devons bâtir une structure politique qui permet de décider entre tous les pays qui la partagent et de prendre — sur les sujets d'immigration, de lutte contre la criminalité organisée, de terrorisme, de lutte contre le trafic de drogue ou de la cybercriminalité — des décisions ensemble." illustre la perte totale de contrôle de notre Etat sur ce qui matérialise sa souveraineté, ce pourquoi il est fait et qui non seulement n'existe plus, mais n'existera que plus tard, avec la "souveraineté européenne". Tous ensemble.  Et l'allusion aux pays des grands ports (Belgique, Pays Bas devenus des narco-états) nous parle bien du futur.  

    Gardez vos pleurs. 

    L'Europe est morte

    En résumé, la reconnaissance et la déploration ridicule de l'échec total de l'Union Européenne dans ces trente dernières années doit nous conduire à ... On se demande quoi, mais il a l'air content, il a des projets, pour ... continuer. 

    En attendant, "À nouveau, notre Europe ne s'aime pas." Tu parles. Camus disait: "Notre Europe est une aventure commune que nous continuons à faire malgré vous". Malgré vous ? Le cri du coeur. Ses limites ? "De Lisbonne à Odessa." 

    De quoi stimuler la nouvelle défense européenne qui devra, protégée par l'arme nucléaire française, se faire écharper à Odessa juste avant la victoire totale des Russes... 

    Car nos "démocraties libérales" sont menacées par la ... réinformation: "Mais il y a un retour de la propagande, des fausses informations qui viennent bousculer nos démocraties libérales et prônent un autre modèle." Va-t-il se plaindre des rumeurs sur Jean Michel propagées par les média américains qu'il va demander à interdire ? 

    Un plaidoyer pour les listes transnationales aux élections européennes (une idée qu'elle est bonne, pour mieux permettre aux pays européens de disparaitre encore mieux). L'évidence de la nécessité du projet (malgré les refus de tous, bien sûr), le surprend lui-même. 

    Un plaidoyer pour un érasmus de l'appentissage: encore mieux! Ce qui différencie les organisations industrielles des pays, ce qui charpente leurs modèles de production devrait être partagé. Sans doute pour envoyer les ouvriers français en apprentissage en Allemagne, comme en 42... Cela au nom de l'humanisme, tout comme les bibliothèques européennes, pour faciliter l'apprentissage de l'estonien sans doute. Le Pass culture, qui permet d'acheter des mangas et d'écouter du Rap, n'est pas une invention française, nous dit-il. 

    La majorité numérique à 15 ans, à partir de cet âge, le porno sera autorisé, comme le reste. Par contre la haine, elle est due à l'anonymat, et donc à combattre. 

    Le droit à l'IVG dans la charte des droits fondamentaux européens ? C'est l'égalité des hommes et des femmes, ou son contraire plutôt: un droit de plus pour les femmes en fait ! 

    Le partage européen de la protection sociale ? La solidarité européenne pour protéger lors de la "transition sociale". Cette transition là parait plaisante... 

    L'humour du millionaire dont personne ne sait ce qu'il a fait de son argent se manifeste alors: il a parlé avec Lula (emprisonné et décu pour corruption) de la "taxation des hauts revenus". Une tentative pour faire entrer la France dans les Brics, sans doute... 

    La débilité du pédant taré ne pouvait éviter le "Mais c'est en effet cette Europe des cafés, de nos capitales, qui sont autant de palimpsestes qui ... ". On aimerait lui gifler un palimpsestes sur sa gueule de con, oui. 

    On se terminera par l'évocation indicible: "Ici même, à la Sorbonne, Ernest RENAN se demandait ce qu’était une nation. Et l'heure est venue pour l'Europe de se demander ce qu'elle compte devenir."

    J'espère de tout coeur que cette gignolerie discréditée va se disloquer enfin. C'est pour bientôt. 

    P.S. Ce monument de débilité démagogique, aberrant et imbécile, sera décompté du temps de parole de la pauvre greluche tarée qui va représenter ces rêves cuculs à l'assemblée européenne. 

     

    (1) https://www.elysee.fr/front/pdf/elysee-module-22625-fr.pdf

  • Les géopolitiques

    Le mot désigne ce qui n'est pas une discipline universitaire (1), bien qu'un institut français de géopolitique soit attaché à Paris VII. 

    On commencera par plaisanter sur l'acteur en rapport, le géopoliticien étant un avatar de géopolitichien et de polichinelle sans parler du chien et du très discrédité politicien. 

    Yves Lacoste, fondateur de la revue Hérodote, le vieux grec étant le premier géographe et le premier historien, (L'Egypte est un don du Nil, dit-il) lui donne comme sous titre: "revue de géographie et de géopolitique" et se prétend pour toujours "géographe" et rien d'autre. Il définit la chose comme la description des éléments de géographie qui permettent de faire la guerre ou la justification géographique de faire la guerre, pour finir par la description de ce qui motive géographiquement à faire la guerre. 

    C'est la "géographie des officiers", par opposition à la "géographie des professeurs". 

    Discrédité par son passé nazi, Hitler formé à la géopolitique (la Geopolitik de Carl Hausofer(4)), voulant pousser les slaves à l'est de sa future zone de conquête en plus d'exterminer ou de mettre en esclavage ce qui y vivait, le terme reparait en France dans les années 60... 

    Que valent les arguments historiques face aux arguments géographiques dans l'évaluation des conflits dont il faut bien (journalisme, moralisme et communication politique oblige) être partie prenante ? L'histoire met en causes les hommes et la géographie, même changée par l'homme, a une structure de cause mécanique qui passe par-dessus les volontés, en tout cas, agissant comme une contrainte voire une obligation. 

    De fait, c'est là la révélation du concept, et son côté sulfureux qui rebuta longtemps, la chose s'effaçant avec l'inculture ou plutôt la culture de ceux qui savaient, sans le dire. Les positions dans l'histoire ne dépendent pas du tout des volontés ou alors de volontés téléguidées. On avait décrit les espaces liquides (Laurent Hennenger) maitrisés de toute éternité  par les anglo saxons britanniques puis américains: la maitrise des détroits leur suffit et la contrainte voire obligation gravée dans le marbre est donc l'empêchement par tous les moyens de l'alliance entre Europe, qui plus est germanisée, et Russie. 

    Le sabotage du gazoduc nordstream était donc un devoir, et ils s'en ont acquitté "géopolitiquement". Voilà c'est tout. 

    Déclinons. 

    L'Ukraine

    L'Ukraine joue sans doute un rôle central dans le caractère "géo" de l'histoire actuelle. Centre du monde européen depuis toujours, elle constitue l'essence même du géopolitique et illustre le caractère essentiel de la position géographique dans la marche des affaires du monde. 

    La zone est d'abord au carrefour des empires polonais, autrichien et russe. Carrefour désiré et actif, exactement comme le coeur battant d'un monstre. L'obligation européenne de l'occuper et de l'exploiter, elle est l'objectif allemand par excellence, toute la question étant la part à accorder à la Russie. On en décida deux en 18 avant et après l'offensive ratée qui fit si mal à la France. Les ravages de la terre brulée par le retrait non vengé des troupes allemandes ne fut pas compensé pas plus que la retenue coupable qu'on s'infligea et qui causa la guerre d'après. 

    On réaffirmera donc que l'Ukraine ne fut jamais et ne sera jamais ni un Etat ni une Nation, et que le dire est une ignorance, une stupidité et une cause de souffrances, à porter au discrédit de ceux qui ne comprennent rien. 

    L'Europe corrompue

    Construit sur la volonté de fusionner des Nations toujours essentiellement séparées par l'histoire, le projet européen est, tout comme toutes les ambitions impossibles, un idéal utopique contradictoire qui ne peut tenir que par le mensonge dont l'évidence ne peut être contenue que par la corruption. Ce principe géopolitique essentiel s'est matérialisé par les subventions promises "à la française" à tous les nouveaux entrants, promesse de corruption globale caractérisée utilisée comme argument valorisant par tout le monde dont le généreux corrupteur, conquérant du bien. 

    Cet incroyable abaissement, qui avait pourtant répugné aux peuples pendant toute l'histoire est un fait récent, absolument inacceptable et sans doute lié à la "démocratie" mode d'organisation plouto et oligo cratique qui trop récemment introduit manifeste partout les graves inconvénients qu'il aura toujours: il n'a pas les moyens de gérer les crises violentes et s'effondre systématiquement dès que le vent se lève. 

    Le contre-exemple de 14-18, dont Clémenceau ne se vanta pas assez fut miraculeux et sans doute partiellement acheté, comme le reste, par l'arrivée imminente et retardée des USA, ce qui permit de sacrifier bien trop de braves types encore marqués par l'esprit guerrier de la France, les derniers y furent perdus là pour toujours. La période 44-45 (De Gaulle démissionna en janvier 46) ne fut que le crève coeur de la remise en selle immédiate de la vérole en question... On notera donc que 40, 58, 61, 68 furent des crises que la "démocratie" perdit au bénéfice d'une autorité, celle de 40 étant en plus déléguée... 

    La géopolitique ou manifestation violente et tragique de la cruelle réalité historique fit encore fi des idéaux, des principes débiles qui ne sont valables qu'en temps de paix, période consacrée à l'affaiblissement démagogique préparant la crise suivante... Vouloir affecter cette vaine organisation, dotée qui plus est de la notion d'"Etat de droit" permettant de soustraire à l'exécutif toute espèce de volonté politique distincte de l'établissement de protection supplémentaire contre les violences policières, le reste des décisions consistant à augmenter une bureaucratie tatillonne motivée par le respect de principes débiles négociés entre femelles désignées par parité. 

    Mais il faut parler de l'Europe elle même. Géopolitiquement constituée par une mosaïque de nations historiquement inscrites ou pas dans des projets variés caractérisés par l'alliance explicite ou pas entre aristocraties terriennes et peuples métayers, elles ont la puissance et la volonté de perdurer en rapport, plus la capacité à s'imiter les unes les autres pour mieux exister par elles mêmes. Sinon, on a bien des peuples distincts qui se haïssent et qui ne fusionneront jamais, sinon dans une ruine provisoire inspirée par des niais corrompus par des puissances extérieures à la manoeuvre. 

    L'Union Européenne, née de la corruption de Jean Monnet l'espion américain et contenue initialement par la folie de son projet de fédération est maintenant cette fédération là-même, officiellement sur les rails et décrite comme telle en sorbonne. En attendant la victoire russe, on tire des plans sur la comète en se partageant un argent qu'on aura bientôt plus du tout, ruine industrielle oblige, voir la guerre en Ukraine. 

     

    L'Amérique égoïste

    Alliés du monde libre depuis 1917, les USA bénéficient d'un avantage conséquent qui se traduisit en 1989 par la chute du mur de Berlin. Bingo. Entre deux révolutions, qui marquèrent et au combien l'histoire du monde, se déroula et s'effectua la totale domination planétaire des États-Unis d'Amérique. Cela dura 72 ans.

    D'abord, la guerre de 14. Contrairement à ce qu'on dit, elle eut le même vainqueur que celle de 40, avec les mêmes résultats globaux, il s'agissait de la même guerre en fait: la destruction de la volonté allemande et l'affirmation de celle des USA. Épuisée par la guerre et pratiquement en position de céder, la France était dirigée globalement par des incapables déjà largement corrompus, quoique maintenue hors de l'eau par un seul grand homme qui hélas ne put rien faire la paix revenue, tant sa victoire avait matériellement dépendu d'un argent transatlantique qui fit ensuite ce qu'il voulut. 

    Là encore, un élément géographique, la puissance industrielle d'un continent forgé de l'autre côté des eaux fit ce qu'elle devait et pouvait faire. L'Europe a bien disparue en 17, quand on accepta le sacrifice suprême comme dernier effort au nom de l'arrivée inéluctable de la victoire américaine qui était en fait une autre invasion... 

    À quel point Allemands et Américains opposés mais rivaux au sujet de la domination suprême ont-ils finalement collaborés? Le complotisme géopolitique peut alors se déchainer, la seule vraie alternative, le communisme internationalisé puis nationalisé ayant des choses à dire... Hélas, bien que marquant une partie notable de l'opinion, en gros ce qu'on appelle la gauche militante, communiste puis extrême, tout se ramenant pour tout à la question sociale, et qui put émettre des messages salutaires au sujet de certaines vérités qui  furent étouffées, en gros la volonté américaine effectivement égoïste, le mot "capitalisme" ne cachant qu'une volonté de puissance nationale et ses corrompus. Il ne fallut que la lucidité gaulliste pour maintenir certaines de ces vérités, que tout le reste de l'opinion, et des opinions manipulées, voulurent jusqu'à aujourd'hui maintenir atlantistes, le désastre actuel en en étant la conséquence...

    Irak et Moyen-Orient

    On inclut trop facilement Muhammar Khadafi et Saddam Hussein dans la liste des victimes d'une volonté US délirante de dominer le monde qui furent finalement des échecs. On se permettra pourtant de nuancer les choses. 

    D'abord, les deux affaires furent jouées et perdues par les USA seuls, et par un président particulier, le très "bronzé" Barak Obama (Berlusconi dixit), dont le rôle catastrophique dans l'histoire du monde ne sera jamais assez soulignée. 

    On inclura dans ces catastrophes, le soutien aux frères musulmans égyptiens, la poursuite éperdue de l'échec afghan, et bien sûr l'affaire Ukrainienne, toutes menées de main de maitre. Les conséquences désastreuses de toutes ces politiques étant actives et meurtrières aujourd'hui, la nomination toute aussi désastreuse du minable et gâteux corrompu qu'est Joe Biden n'étant que la pire de toutes... 

    L'Irak et la Libye menèrent toutes les années 70 un soutien caractérisé, avec l'aide de la Russie, au terrorisme international fictivement basé sur la lutte palestinienne. L'Europe férue d'indépendance, et coincée par l'embargo pétrolier, ne pouvait pas faire autrement que soutenir ces fournisseurs-là et la France ne s'en priva pas, donnant mirage, vedettes et soutiens variés aux deux dictateurs, le rôle personnel de Jacques Chirac dans ces politiques-là étant établi. On passe sur les années 80, un terrorisme iranien frappant alors la France au confluent de luttes politiques dont la composante géopolitique donna lieu à un débat présidentiel houleux sur fond d'otages... 

    Les ambitions des dictateurs "nationalistes" furent immenses et soutenues et concernèrent bien sûr le nucléaire qui fut longtemps leur horizon, du moins pour l'Irak, et après tout Sarkozy promit bien une centrale à Kadhafi du temps de leurs amours (tarifés). La France dans ces domaines promit et donna beaucoup, le comble du défi à l'Amérique étant la croisade anti-intervention en Irak menée à l'ONU, forçant Bush à la faute c'est à dire à l'intervention militaire hors du tampon de l'organisation internationale.

    La conversation publique entre Schroeder, Chirac, Poutine étant l'offense suprême qui sans doute précipita les choses: le monde allié devint ennemi et on l'espionna, puis le domina, puis le ruina, c'est fait. 

    Car l'Amérique avait été frappée, et les conséquences de l'offense n'en furent pas maitrisées, ni par les uns ni par les autres. Espionnage tous azimuts et aussi des "amis", réduits donc à être des suspects à contrôler par la bande, voire à manipuler et à corrompre en grand, les programmes idéologiques étant menés contre et avec leurs dirigeants, l'encouragement à faire l'Europe contre les peuples institué en devoir géopolitique, nous y voilà. 

    On se prend à penser aux dictateurs du monde arabe: ont-ils retardé la lèpre islamiste et pouvaient-ils la maitriser par leur violence, ce qui est la théorie répandue des "post catastrophistes" ? À moins que leur incapacité à construire une société dont la justice soit acceptée par tous n'ait précipité les choses: c'est sur le déni de leur autorité que la révolte s'est construite utilisant la religiosité comme seule alternative. L'apparente reprise en main algérienne se fit par la corruption et des acceptations de principe inacceptables, tout comme l'Irak, finalement, la Tunisie aussi, et la Libye est toujours en guerre civile. Un seul succès de la théorie, la Syrie, qui tient grâce à la Russie, seul État "occidental" (avec Israël) qui ait assumé le massacre nécessaire des civils comme méthode de gouvernement, les post-catastrophistes répugnant (Jacques Baud, Regis de Castelneau) à admettre la chose, car tout à leur géopolitique à demi assumée, incapable d'attribuer à Israël les mêmes droits qu'à la Syrie, la destruction de la lèpre frère musulmane ne pouvant avoir lieu qu'en écrasant quelques bébés, et alors?  Ils étaient en trop de toutes façons. 

    La présence géopolitique d'Israël est pourtant une réalité... Le Levant cible de Daech (la zone est mentionnée dans le sigle ISIS)  a toujours été une zone commerçante, point d'entrée des relations avec l'Occident. Peuplée de plus de non arabes mélangés et bien sur de juifs (il y en eut toujours) il inclut bien sur la Palestine qui ne fut pas plus que l'Ukraine jamais un Etat, du moins pas depuis l'Etat Hasmonéen juste avant la conquête de Pompée et c'était un Etat juif. 

    De la part des huiles féodales corrompues palestiniennes et de leurs soutiens (au nom de la très nécessaire Oummah) musulmans dans le monde, prétendre à l'indépendance sans ses juifs après avoir accepté le joug califal ottoman si longtemps n'est maitenant plus qu'un projet fasciste islamiste après avoir été un projet fasciste nationaliste. Cela d'autant plus que le "peuple" palestinien, depuis longtemps en exil partout pour d'évidentes raisons n'existe plus: des réfugiés quémandeurs misérables abandonnés de tous, y compris, de par leur petit nombre, par un monde arabe qui a autre chose à faire. Par exemple se développer et la présence d'un Etat occidental au milieu de la zone, par ailleurs dynamique innovateur et prospère ne peut que faciliter l'indispensable, car finalement, perpétuer des dictatures en montant la tête du peuple pour le sort d'un peuple de crèves la faim à la limite plus subventionné que ses propres pauvres n'a guère de sens à terme.  

    Cette réalité géopolitique là, plus en ligne avec des évolutions sociétales inéluctables (qui a dit que le monde arabe resterait toujours ce qu'il est?) a bien une réalité et les impensables accords économiques, voire militaires entre Israël et les monarchies du golfe qui pensent à employer utilement leur argent en témoignent. Un objectif de l'attaque récente du Hamas était d'ailleurs de les perturber... 

    Car bien sûr il y a l'inéluctable de la haine, et on peut en rêver "objectivement": le furoncle juif n'a rien à faire sur cette partie du monde dont on croyait l'avoir évincé il y a 2000 ans. A terme il devra disparaitre, et pourquoi ne pas le dire, il en donne le prétexte. La déconfiture de l'Occident sera celle d'Israël, et les chacals rôdent. Voilà donc une autre géopolitique, qui a des côtés convaincants, mais la Russie  y mettra bon ordre c'est maintenant son devoir (je déraille), elle a bien aidé la Syrie à se débarrasser de ses djihadistes... 

     

     

    (1) https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9opolitique

    (2) Un interview de Del Valle https://www.youtube.com/watch?v=F8kqqHlqeAI

    (3) Yves Lacoste La géographie ça sert d'abord à faire la guerre 

    (4) Haushofer https://www.cairn.info/revue-strategique-2013-1-page-65.htm

  • Les enfants des riches

    À propos des études sur les enfants (1) et sur l'éducation et de la sempiternelle affirmation théorique de l'importance de la différence entre riches et pauvres et de bien sûr de la "distinction" de Bourdieu qui commande à jamais les théories et bien sûr les pratiques adoptées selon. 

    La différence serait donc entre les environnements culturels liés aux classes sociales. À l'âge de l'internet et de l'école obligatoire qui mêle les enfants avec les riches et les pauvres et aussi les flux culturels globaux en concurrence avec une administration éducationnelle en rapport, on se penchera si cela est possible sur les milieux, au sens de ceux qui, positionnés au milieu de l'échelle sociale, à mi-chemin de l'ascension sociale de leur milieu familial lui-même différencié tout en échangeant réflexions, bonnes adresses et idéaux variés vivent une vie étrange au milieu d'une école administrée et organisée par les tenants des théories qu'on réprouve. On y remarquera que le concept de classe sociale est ici inopérant, d'autres mécanismes sans rapports étant à l'oeuvre, clairement. La différenciation se fait au milieu d'un bain public animé par des volontés organisées génèrent au mieux des effets pervers, au pire une destruction complète de tout ce qui spontanément aurait pu guider l'ensemble vers des objectifs raisonnables. 

    Mais avant d'accuser l'ineffectivité, voire la nocivité que l'on pourrait assimiler à son impéritie et à sa négligence ignorante, décrivons ce qui se passe. Le "milieu" est d'abord largement indépendant, d'abord et avant tout, du milieu familial, et donc de ce qui gouvernait étroitement les destins autrefois. 

    Soustrait à son milieu familial, l'enfant l'est par définition et par volonté explicite de ce qu'on appelle l'éducation nationale instaurée et théorisée dés avant la guerre de 14... À succès pour l'alphabétisation généralisée du monde français enfin acquise lors des grandes réformes de la fin du XIX siècle et encore, il y eut fusion du monde primaire et première extraction sociale de la partie basse du peuple, enfin intégrée dans la patrie globale au-delà de la masse misérable et méprisée dont on doutait de l'humanité, tant ses moeurs cannibales semblaient inexorables et non corrigeables. Base de la soi-disant "lutte des classes", le désespoir et le fatalisme devant la méchanceté de la misère, transformée en socialisme sentimentalement par Victor Hugo pour mieux séduire (il était de droite, en fait) les classes moyennes capables d'acheter des livres.

    Ce qui réalisa la transmutation fut le contraire du libéralisme, en ce que s'introduisit le salariat comme mode d'ascension sociale, l'enrôlement dans les armées industrielles devenant le moteur de la prospérité qui s'investit dans la formation étatisée des troupes nécessaires à l'avenir.  Que la misère "ouvrière" recouvrit de son obscurité la misère paysanne ne fut que l'illusion du siècle, il est temps de revoir tout cela, ceux ainsi opprimés ayant acquis du fait de la proximité urbaine avec les organisations bourgeoises et petites bourgeoises la capacité de protester en continu, la ruralité n'ayant et cela dure encore, que l'opportunité de quelques jacqueries séculaires écrasées avec brutalité.

    Au final des politiques ambitieuses qui intégrèrent une volonté explicite de renforcement voire de création ou de renforcement ex nihilo d'un sentiment national nécessaire furent généralisées avec efficacité. La grande expansion (entrecoupées toutefois de périodes de crise) fit le reste: on s'industrialisa à marches forcées et cela profita à tout le monde.

    Le consensus obtenu dura longtemps mais se fracassa en trente ans sur un dogme égalitariste qui considéra cet immense succès comme insuffisant ou plutôt à discréditer pour obtenir de l'air: la social démocratie gérée par des trotskystes s'acharna à tuer la vache en l'accusant de rage et y réussit. Les petits bourgeois rebelles furent précipités dans la médiocrité avec leurs copains immigrés et seules les transmissions pécuniaires peuvent maintenant mener aux sommets de la société entièrement centrés sur la reproduction à l'identique dans un milieu assez peuplé pour n'avoir plus besoin de nouveaux entrants, bien au contraire. 

    Les enfants de riches sont d'autre part soumis à l'incendie: la cohabitation avec la basse culture, encouragée pour distraire, sélectionner et éliminer les revendicateurs fait office de système de sélection. Est-il organisé pour construire dans l'ombre une vraie élite, ou pour la réduire à son essentiel, celle qui héritera vraiment de la rente construite sur l'exploitation moyen âgeuse de la pauvreté du tiers monde, destinée à remplacer TOUTES les classes salariées...

    Car l'idéal des classes moyennes salariées, en contact avec toute la société car répugnant à capitaliser exagérément et aussi à vivre trop chichement fut ce qui découragea les révolutions permanentes et embourgeoisa le peuple. Il fallait l'assassiner et on s'y employa au nom de l'égalité, vieux moteur qui ne cessa jamais d'être efficace, surtout en France... Les enfants des presque riches furent alors encouragés à se noyer dans la masse. 

    La culture "pop" s'imposa ou fut imposée délibérément. D'origine américaine, elle fut, pire que cela, en fait une récupération: fasciné par la puissance sexuelle du noir déhanché dont l'émancipation accompagnait celle des femmes et les confisquait, on blanchisa le rythme pour pouvoir pécho encore mais on abaissa les standards: au romantisme désespéré du poète maudit on substitua le cynisme macho du rappeur tempéré par la très musclée Aya Nakamura: toute une civilisation forma nos enfants, elle ne fut pas la nôtre qui ne fut que réaction puérile d'accompagnement de la première étape du refus, qui se croyant "branchée" perpétua bien pire: on passa du drogué (qui remplaçait le tuberculeux) au dealer (qui remplaçait le cavalier de la coloniale). Simplement la couleur de peau du héros avait changé, ça tombait bien le flux entrant correspond. 

    La perpétuation de l'espèce bourgeoise est donc directement menacée, au contraire exact des théories de la distinction qui avaient pour objet (et cela réussit) de les abattre. Elle s'abime dans l'abominable médiocre que rien ne contrebalance et que tout encourage, qu'elle encourage. On notera l'assentiment féminin dévoué et omniprésent, faisant passer la chose pour cool et mettant en avant partout le père de famille racisé , image de cette tolérance-là. Les enfants des riches savent ce dont ils sont envie... 

     

    (1) https://www.cairn.info/revue-des-politiques-sociales-et-familiales-2021-1-page-121.htm#re3no3

  • Les Patries et les Nations

    Élaborer sur la différence entre nation et patrie est très casse gueule mais on ne peut se retenir. 

    La patrie est innocente et pourtant très "coupable": elle désigne clairement et sans ambiguïté le côté familial de l'appartenance communautaire en l'assimilant à la terre de naissance, le pays du père, donc. À la fois territoriale et innocente de la race, et suffisamment liée à l'essentiel de ce qu'on est et aime naturellement, la patrie est d'autre part féminine, ce qui est habile, donc. Son amour est sacré et ne peut être remis en cause et de plus ne désigne pas une communauté mais ce que la communauté partage, la seule communauté ici ne pouvant être que celle des patriotes exclusivement, qui plus est... La patrie est ainsi objet d'amour, mais n'est pas ce qui aime, ni ce qui partage cet amour. 

    Le "patriotisme" est donc cet amour-là, sacré et honorable, et quasi involontaire: comme un devoir. Normal et dont on ne peut être responsable négativement tant il est une obligation pour toute dignité. Le patriotisme motive honorablement. 

    On en vient à la Nation. On se doit d'abord d'évoquer Fichte et son "discours à la Nation allemande" de 1807 fondateur d'une acception du mot qui l'a coloré pour toujours, ce qui n'existait pas à l'époque ou qui devait devenir apparaissant comme "allemand" à tous les sens du mot, dont ceux qui s'épanouirent au XXème siècle pour le malheur de beaucoup. 

    La Nation est d'abord, et cela clairement, "construite". Elle n'est pas "involontaire" et cela la caractérise. Invoquée à la Révolution et associée (le "vive la Nation" est crié à Valmy) à la levée en masse qui introduit dans l'histoire la puissance des États construits sur des Nations capables de faire d'un peuple une armée. La Nation se substitue au Royaume et fait du collectif une chose nouvelle, volontaire et mobilisable, la manifestation d'une volonté. 

    La Nation est donc, et cela est essentiel, une collectivité. Symbolique, et symbolisée, certes, mais un contenu une masse nombreuse, une Communauté. Communauté volontaire, non familiale, mais, et là on se distingue, raciale ou pas, c'est selon. L'ambiguïté est au coeur de l'utilisation du mot, de ses dérives et de ses mésusages. 

    Le mot aurait ainsi, et c'est la division France/Allemagne qui se manifeste, deux ensembles de co-notations: 

    1) électif, citoyen, civisme, Lumières, France

    2) ethnique, ancêtre, populisme, Romantisme, Allemagne

    Trop facile sans doute, et on voit bien que la Nation allemande part d'un patriotisme jugé insuffisant pour exister sur la base d'une puissance à construire. L'essentiel est donc la construction, et la Nation a aussi bien des aspects "charnels" dans toutes les acceptions du mot et c'est là où je veux en venir. 

    La Nation est ainsi le lieu du partage légal et de la "fraternité" au sens de l'assistance de droit, elle est la communauté à qui s'adresse l'aide due. Elle est le lieu de la frontière humaine, celle qui distingue celui à qui on doit non pas la charité due à tout homme, mais le manger et le couvert dus aux soldats de la même armée, aux miséreux qu'on préfère, à ceux qui sont de notre côté de la frontière. Ceux avec qui nous acceptons de partager notre impôt. 

    Le côté matériel de la Nation est essentiel: elle délimite la quantité de bien que nous acceptons de mettre en commun, elle délimite les hommes (et les femmes) avec qui nous partageons notre misère. Qu'importe ce qui motive l'appartenance, race ou choix ou histoire: dans la Nation, on partage et c'est le point. 

    À partir de ces évidences, on peut utiliser les mots et voir comment ils se situent dans l'histoire et dans les évènements.

    On parlera d'Israël, la première Nation, celle qui fit envie à tout le monde, car elle organise le peuple "élu", celui qui se fonde sur une alliance avec un Dieu et en tire une puissance invincible. La Nation sans Dieu reste ce qu'elle est. On notera que ce peuple partage entre ses membres nourriture miraculeuse et déportations, tout le bien et tout le mal du monde. La frontière de l'élection caractérise le concept et organise le partage, symbolisé par la chose mise en commun comme communauté. 

    On parlera alors de l'Europe telle que vue aujourd'hui par les "visionnaires" qui s'en sont emparés et dont l'objectif est la construction, encore  un rêve germanique, d'une nation nouvelle qui telle le vampire qui préside aux fantasmes du maudit continent et voudrait se nourrir de ce qui aurait causé ces fleuves de sang dans l'histoire: les nations, justement. 

    À peine construites, il y a peine cent ans pour la plupart, on veut donc les déconstruire, avec tout le reste de ce qui nous a mené jusque-là. 

    On glosera sur les deux inspirateurs du traité dit de Rome, (Monnet l'américain et Schuman l'allemand) comme si la pauvre Europe, qui n'ayant pu être celle de Charlemagne, Charles Quint, de Napoléon ou d'Hitler ne peut être qu'inspiré par les deux pires images de ce qu'elle a produit, carrément "chié" historiquement:  les deux génocidaires ensembles maudits par l'histoire que sont la thalassocratie anglo saxonne tueuse d'indiens et la germanique barbarie tueuse de juifs.

    Quelle Nation européenne peut surgir de ces horreurs, au pire accessoires, en tout cas non essentielles du fait de notre dégout ? Les Nations originaires devront donc rester. Point final.  

  • Les droits internationaux

    Que l'on prenne l'Ukraine ou Gaza, les droits internationaux s'invoquent et servent de justification variés. Qu'en dire et que penser ? 

    En gros, on suivra la position "réaliste" (ou école, ou vision) en matière de relations internationales et de pensée de ses intérêts et aussi du monde. C'est le cas de Chauprade (1) et cela donne lieu à certaines réflexions et aussi à certaines critiques. 

    Tout d'abord, le constat de la disparition de ce qu'on a longtemps appelé le "droit international": initié lors de l'affaire yougoslave, la destruction des pays, des empires et aussi les manipulations de frontières par les plus forts militairement a ouvert la boite. Le passage à encore plus grand, avec polémiques à la clé dans le camp du bien, lors de l'affaire irakienne, a scellé l'affaire: le monde est rompu et chaque camp prétend à l'universalité. 

    L'un deux, nouveau, et d'une certaine manière issu des violations passées (russes en Afghanistan, américaines en Irak), est l'islam-isme qui prétend, c'est récent, que ses lois s'étendent partout. La chose est d'importance et cet universalisme là doit être apprécié et compris comme élément d'une confrontation: l'heure n'est plus à la gentille indulgence que l'on se doit d'avoir envers des pratiques exotiques localisées à des territoires barbares, ou même à des zones de non droit limitées, mais bien au combat direct. Vous me traitez comme un ennemi, vous êtes donc le mien et je vous détruirai ! 

    Voilà donc une première conséquence de ces considérations, avec la découverte d'un nouvel état du monde, bien moins connu qu'on ne croit, voire soigneusement occulté, en gros toute la position officielle généralement acceptée par les institutions et aussi par les opinions cela de l'extrême gauche à l'extrême droite (l'islam est considéré "compatible" avec la République par Marine Le Pen). Or l'islam n'a pas vocation à être pratiqué de manière laïque.  À moins que l'on ne l'y force avec la "violence" nécessaire. Ce point, à imposer, est aujourd'hui pratiquement délictuel, dans l'état actuel de la pensée du monde admise, et pourtant, on a bien des soi-disant citoyens français qui disent ouvertement qu'une loi divine a vocation à être respectée en tant que telle dans l'espace public, voire à être instaurée dans le futur, malgré son contenu que tout être humain normalement constitué ne peut que mépriser avec dégout et bien sûr refuser avec hauteur qu'on puisse même discuter de cette instauration. 

    Mais il y a d'autres conséquences et elle concernent les deux évènements en cours du moment: l'Ukraine et Gaza. 

    Pour ce qui concerne l'Ukraine, on notera la séparation en 3 camps du monde: USA, Europe, Russie. Le 4ème camp, le Chinois, rigole. En guerre contre l'Europe, les USA ont allumé le feu, accompli leur but de guerre et se retirent, laissant à la bêtise et surtout à la corruption de l'Europe le soin de finir de nettoyer le désastre. La Russie, fière mais isolée, regrette tout cela et se prépare à survivre un certain temps dans une position difficile qu'elle va pourtant tenter d'assumer quitte à entamer un voyage dans le futur dangereux.

    Le droit international là-dedans ne jouera aucun rôle. Inconséquent et défendu par l'indéfendable, il se déconsidère davantage à chacune de ses invocations, que ce soit le mépris affiché par les signataires de traités internationaux envers leur signature, la convocation d'un chef d'État membre du conseil de sécurité devant un tribunal futile, ou les applaudissements décernés à un ex-nazi dans l'enceinte d'un Parlement occidental, sans parler de la revente sur les marchés européens de céréales dont on déclare qu'elles vont manquer au tiers monde du fait de la Russie. 

    Pour ce qui concerne Gaza, la question est un peu différente et pourtant se pose là de la même manière. Revenons en arrière et parlons de la communication internationale au sujet de la chose, l'indignation d'ici ou de là faisant appel à une notion "internationale" de la justice et donc du droit. Unanime en Occident au sujet de l'agression "unprovoked" de l'Ukraine par la Russie, le sentiment global joue avec la possibilité nécessaire d'une guerre nucléaire mondiale et considère, avec presque la même unanimité, que le pogrome du 7 octobre, acte de résistance, était justifié à postériori par la violence injustifiable de la réaction en regard à qui on attribue sans preuve un nombre de morts civils à peine supérieur à celui qu'on a infligé à la ville de Mossoul, bombardée sans trêve 9 mois sans l'ombre d'une protestation, la totalité de la responsabilité étant attribuée à l'agressé finalement vaincu. 

    Cette question de la communication clive le camp des géopoliticiens pro russes, tous anti-israéliens ou du moins fasciné par la "défaite" communicationnelle d'Israël, pourtant lui-même toujours tétanisé par les meurtres, les viols et la centaine d'otages innocents. Cette tétanie, en forme d'indifférence totale pour le peuple de barbares qui dansa le jour de l'attaque, illustre pourtant ce que reconnait Chauprade à son avantage: réalistement, un conflit "à mort" est en cours, et le droit international, déjà déconsidéré ne peut pas s'appliquer, les signataires de tout accord sur la question ne pouvant que se tirer mutuellement des balles dans la tête le jour convenu de la paix. Sauf à vouloir faire des compromis, mais exclusivement dans le camp des spectateurs engagés dans des débats enfiévrés à des milliers de kilomètres, comme si  seuls comptaient dans l'histoire leurs petits émois d'informés par les réseaux sociaux.

    Il nous faut donc associer cette histoire de "droit international" à ce qu'elle évoque en fait: l'élément communication de l'aspect "hybride" de toute guerre au sens plein, l'attribution de la "raison" (au sens de la "justification") aux tenants du conflit, qui se disputent d'abord la faveur du bien, étant nécessaire; on comprend mieux pourquoi seuls les rois sacrés tenant leur victoire future du Dieu de leur camp, peuvent diriger les armées qui vont s'affronter. 

    La guerre hybride, sortant l'argument tant qu'on y est, est portée par le "cyber", et aussi à travers l'intelligence artificielle que cela implique, par les drones, éléments nouveaux de la guerre moderne, maintenant manifestement omniprésents, nous avons changé d'ère. Étonnant aussi de remarquer cette ressortie d'un terme considéré ringard avant par les tenants de l'internet, de l'informatique et des ordinateurs. Le "cyber" c'est aussi le "management" tiré des feed backs organisationnels et des "process" connus exclusivement comme organisationnel, précisément, le sens purement informatique du mot étant occulté... 

    Que la guerre se situe aussi là est donc à la fois évident et troublant, comme si la pensée elle-même du conflit et donc sa perception en tant que conflit, était déjà le conflit lui-même, et cela avant même que la violence se déchaine. 

    On évoquera alors la fameuse légende du "politique par d'autres moyens" pour définir la guerre, alors qu'on assiste au contraire, soit une coalition occidentale contre une agression "injuste" d'une part et d'autre part contre la réaction violente à une agression "injuste mais". Comme si, du fait de cette satanée (le mot est juste) communication, la politique (morale, forcément morale) était juste suscitée et rendue incontournable par un "inacceptable" acte de violence, dans le deuxième cas d'ailleurs conçu pour avoir cela (la coalition indignée contre la réaction en retour) comme but. Dans cette affaire, c'est bien Poutine qui fut un classique, n'ayant tenté (et manqué de peu) qu'un accord de paix imposé par une brutalité minimale et qui depuis mène une classique guerre de spoliation territoriale à la demande des habitants concernés. 

    Par contre, on peut le dire, et là Clausewitz a raison, dans les deux cas, on eut bien la fameuse "montée aux extrêmes" enchainements de délirants appels à la violence avec en retour les morts par centaines de milliers. 

    Mais revenons à la guerre hybride: cette guerre a ses constantes, ses armes et ses méthodes. La première d'entre elles est la fameuse "stratégie du chaos" , qui induit chez l'adversaire (adversaire qui peut être chez soi, un partisan de l'ennemi) des sentiments contradictoires au sens plein. Le meilleur exemple est Poutine image de la gauche communiste toujours à la manoeuvre pour la victoire du prolétariat d'une part et aussi représentant de la victoire de l'extrême droite orthodoxe qui restaure l'empire byzantin d'autre part. Sans parler du cosmisme: Poutine est un transhumaniste caché, qui va lancer la Russie dans les étoiles au nom d'une spiritualité angélique. Tout cela en même temps, dans des publics différents, partisans et ennemis du narratif tous ligués pour s'opposer et délirer tous ensemble... 

     

     

    (1) Aymeric Chauprade à Omerta https://www.youtube.com/watch?v=GxOh7HZGyas

  • L'avocat du diable

    Je suis un musulman sunnite. 

    Et peut donc débattre avec Jack le fou et défendre victorieusement l'"isleum" face à un athée mécréant.

    Tout d'abord, je reconnais tout: le mariage des petites filles, l'esclavage, tout le reste. C'est la Sunnah, point, et l'accord explicite et littéral est acquis. 

    Et alors ? 

    D'abord, l'islam sunnite est au courant de la dissonance entre la loi religieuse proclamée et les lois à mettre en oeuvre dans un gouvernement réel. Il gère. De plusieurs manières, aussi hypocrites que possibles, mais effectives et là aussi explicites: dans la mesure où les populations en cause soutiennent ou non à divers degrés les règlements en question (par exemple la polygamie), les lois en vigueur sont calculées et instaurées, dans le cadre englobant des principes sunnites mais avec les limitations propres aux traités internationaux et aussi aux opinions en vigueur, tout de même influencées par la mécréance mondialisée. C'est la démocratie ou ce qui en tient lieu dans ces pays-là, qui proclament tous, démagogie auprès de populations islamisées oblige, être "musulmans" ou "l'islam est la religion de l'Etat" (première phrase du texte de la constitution algérienne). 

    Cette ambiguïté effective et établie doit faire justice des accusations d'une ingérence obligée de l'islam dans le gouvernement des hommes et des femmes. Qui plus est, cette relation entre islam et gouvernement est travaillée dans l'histoire depuis l'origine de la civilisation musulmane (et du règlement de la question mutazilite). La séparation église/état parfaitement établie même si elle fonctionne d'une manière "spéciale" (et au combien). 

    Par conséquent, il n'y a pas dégout (ou pas de dégout à avoir) à traiter la question par exemple du mariage des petites filles: coutume qu'Allah (qui n'en avait pas grand-chose à cirer) a respecté, ou plutôt a laissé son prophète respecter, et qui peut prendre un sens (on va le voir) spirituel au sens des relations entre hommes et Dieu, question que l'islam porte et à qui il donne une solution particulière complète.

    Cette solution n'est pas chrétienne, ou "déconstruite" ou moderne en quoique ce soit. Elle assume une conception de l'humanité intrinsèquement non divine ou non divinisable (il n'y a qu'un seul dieu, et le slogan a bien des applications) et donc non pas pécheresse mais imparfaite. Par conséquent, que les lois "positives" qu'elles soient déduites des dires du prophètes ou décidées par qui que ce soit, sont incomplètes par définition et la seule loi qui vaille est celle de la soumission en absolument tout à Dieu. Comme par hasard, c'est le sens ultime du mot "islam". 

    Nous avons donc et c'est la première des choses, la conception d'un humain non pas pêcheur, mais imparfait et qui ne peut que s'"en remettre", ou s'abandonner, ou se soumettre totalement à la "chose" Dieu, absolument unique par ailleurs. 

    Le projet, et la foi en rapport est le projet musulman, et il s'accommode de son expression dans l'histoire, qui pour des raisons de réalité de la signification même du mot "religion", ne peut s'exprimer concrètement que dans une affirmation publique qui inclut, oui, l'acceptation ou la tolérance de pratiques que certains considèrent barbares, avec une nuance à noter: aucune des pratiques insupportables qui choquent tant les occidentaux n'est obligatoire, à part peut être la circoncision (qui serait donc la seule chose à discuter). La consommation du porc, ou le jeûne et les quelques autres obligations sont elles-mêmes assez bégnines pour être laissées en dehors du débat sur la barbarie. Du moins dans un premier temps. 

    Ainsi donc, on peut être musulman sunnite et ne pas avoir d'esclaves, ne pas être pédophile etc. Cela suffit bien et le propre de ce genre d'humanité est donc de bien se comporter alors qu'il n'est pas obligé de le faire. Cela tombe bien car c'est la marque des consciences supérieures de l'humanité, précisément d'ailleurs ce que revendique l'humanisme athée critique des "lois" horribles de l'islam: que l'homme se dirige lui-même.  Que demander de plus ? La prescription obligatoire n'a de valeur que cultuelle comme explicitation non sacrificielle (la chose fut inventée par les juifs, en fait) du respect divin dans toutes ou presque des circonstances de la vie. Elle est le prix à payer de la liberté de bien se comporter par ailleurs, dans tous les aspects de la vie proprement humaine.

    Pour ce qui concerne les prescriptions positives (peine de mort pour les homosexuels et les apostats), il suffit d'appliquer les lois du pays de mécréants qu'on a le malheur d'habiter, ou au pire de former les juges à trouver dans tous les cas des circonstances atténuantes évitant la punition extrême. Dans tous les cas, on peut garder la prescription divine, encore une fois, preuve de la liberté de l'homme de bien. 

    Liberté ? Et oui, malgré l'orthopraxie, le musulman est en fait assez libre, au moins autant que l'en accusaient les occidentaux au Moyen Âge, qui décrivaient les sarrazins comme débauchés. L'islam est une mystique populaire positionnant la bonté véritable hors de la prescription et donc la faisant bien plus pure que la chrétienne: il est libre de faire le bien. Cela est inscrit dans le mode de la transmission de Dieu à l'homme : via un homme qui plus est non pas le "meilleur"  mais le plus puissant au sens humain. Chef de guerre victorieux, paillard et cruel, il représente l'homme dans sa totalité historique réussie, et donc est bien plus "humain" que ne peut l'être le trop parfait Jésus fils de Dieu qui s'est amputé du sexe et de la violence. 

    Il est sûr que le prophète n'est pas un "saint" au sens occidental ou même au sens woke ! S'il est le "meilleur" c'est bien par sa réussite humaine qui lui permet AUSSI de convaincre les foules par sa sagesse (ou sa perversion). Chef de secte prédateur matériel et sexuel ? Et alors ? S'il ne l'avait pas été, tout comme Alexandre, César, Gengis Khan ou Napoléon, il se serait fait crucifier quelque part et personne n'en aurait entendu parler et plus que ceux là, il peut se réclamer du vrai Dieu, le seul qui vaille, celui qui valide et rend possible ses succès, humiliant par là même l'humanité comme il se doit. 

    Ainsi, la question de l'applicabilité barbare des accommodements d'Allah avec la vie bédouine de la grande époque en tout temps et en tout lieu ressort de ce caractère non obligatoire et renforce l'universalité de cette loi là ! Valable aujourd'hui (on n'est pas obligé et on peut s'empêcher, pour n'importe quelle raison, de violer les gamines) et AUSSI à l'époque, cette loi est diablement bonne: elle s'applique au monde moderne, et aussi au tiers monde, sans le vexer ! Cette conscience matérialisée de l'humanité souffrante EST le principe fondamental de compréhension de l'humain et de son rapport à Dieu que promeut l'islam. 

    Car là est tout le problème de ces solutions aux problèmes humains fondamentaux que l'on appelle les civilisations: comment relier l'homme charnel au divin en pensée et en réalité. 

    L'islam le fait sans le péché, ou avec une conception du péché plus large et directement liée à l'obéissance envers une entité à la foi suffisamment transcendante pour être indiscutée et suffisamment humaine dans ce qu'elle révèle être pour être crue et comprise. C'est le sens des malédictions coraniques: elles expriment à travers une révélation divine un message transcendant traduit dans les mots de l'humain. Les mots et les maux, la vraie langue de la révélation est ainsi le français (et pas l'arabe) et c'est moi qui comprends le mieux. 

    On a ainsi tout un corpus textuel qui peut et doit être compris en un degré qui n'est pas le premier ! L'islam est occulte et c'est peut-être bien le chiisme qui l'a le mieux compris ! En tout état de cause, le texte du monde est AUSSI celui des lois réfléchies par les savants musulmans et leurs textes en valent d'autres. Tout peut être interprété, non pas en changeant le sens des mots mais en y pensant avec attention avec une seule visée, celle de la foi en un inexplicable perçu, la réalité vivante du troisième monde, celui qui me fait humain, ou en tout cas suffisamment pour être soumis à ces injonctions venues d'ailleurs et qui me sont destinées par définition de moi-même.

    La "révélation", en plus incréée, de la parole divine a ainsi pour fonction de matérialiser l'impossible à travers le minimum d'expression possible, le caractère minimal de l'injonction principale étant essentiel: unicité et c'est tout, tout le reste n'étant que verbiage codé dont l'explicite est d'autant plus obligatoire qu'il est inutile. De ce point de vue, l'orthopraxie est mysticisme en fait et son caractère provocateur (la petite fille est "épousée", mais mystiquement respectée) n'est que cultuelle et symbolique. Forcément, d'ailleurs, le caractère absurde de la prescription littérale étant d'ailleurs le plus sûr indice qui soit de la nécessité du sens second. 

    Nous voilà donc au-delà de l'interprétation, et de la re-visitation, comme si tout l'islam n'était qu'un dessin de Charlie Hebdo: monstrueux mais avec de bonnes intentions. Alors Jack ? Tu te convertis ? 

     

     

  • Le Psaume

    On pourrait parler du "Psaume". 

    Ici on a le psaume 110 "dixit Dominus Domino meo", le plus populaire de tous, mis en musique par tout le monde sauf Bach.

    Les trois derniers numéros chantés, Gloria Patri , Sicut erat  et Amen (9, 10, 11) ne sont pas hébreux, mais chantés systématiquement à la fin par les catholiques bien sûr qui chantent en latin, traduction des septantes. 

    Les psaumes sont communs aux liturgies juive et chrétienne, ici on a une proclamation de puissance du roi d'Israël protégé par l'Éternel. Ce roi est David, on parle des psaumes de David, en fait le Roi Messie à venir, le Christ pour les chrétiens. 

     

    Le verset mystérieux "De torrente in via bibet propterea exaltabit caput", le dernier du psaume, qui donne lieu dans toutes les mises en musique à des chef d'oeuvre baroques merveilleux n'a pas de sens bien précis. Le chemin, les afflictions du combat, et pour finir la victoire, tête levée, en buvant à la cascade, ou bien après avoir bu. 

    Une interprétation tardive l'associe au "torrent" moyen efficace partagé de se communiquer entre amateurs non seulement les musiques concernées mais aussi n'importe quelles autres. 

     

    Vivaldi

    Le "torrent" à mon avis le plus talentueux est celui du RV 807 le troisième "Dixit Dominus" de Vivaldi avec RV 594(2) et RV 595 (3). Il ne lui fut attribué que sur le tard, en 2005, après être resté longtemps à Baldassare Galuppi. 

     


     

    Voici un RV 807 entier; par ailleurs absolument merveilleux, c'est celui d'Alarcon, orchestre de Namur. 


    (2) RV 594 https://youtu.be/aKRadU-n104

    (3) RV 595 https://youtu.be/kBLQaUbpwqw

     

    Haendel

    On ne peut bien sûr pas se passer de celui de Haendel, composé à 22 ans en 1707, à Rome. 

    Une interprétation en petit comité, incroyablement énergique est :

    C'est l'honneur de ce qu'on appelle le monde occidental que d'avoir produit de pareilles beautés, expressions triomphantes de ce qui s'assume comme le sommet de l'art. Encore un temps attaché à la célébration de la gloire de Dieu il se sépara alors de l'humble prière chantée et transporta à travers le temps le génie de ses immortels auteurs. 

  • Les réponses à Jack Le Fou

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