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  • Les Sacrés

    Tournant autour des définitions du sacré et du montré, j'aimerais associer l'un et l'autre dans les termes de la précaution et de la crainte du sacré, ce qui en limite et fait respecter la manipulation et la "monstration". 

    Car voyons ce qui nous arrive, à nous les affranchis de tout, dont les discours débridés sans limites, castrations, et autres restrictions ou contraintes, nous amènent à dire n'importe quoi au point que tous, absolument tous sont affectés du mal suprême: l'impudeur. Impudeur verbale et non imaginale, ne croyez pas que je veuille voiler, au contraire, il s'agit de faire fermer les gueules.

    On appelle "libération" ou "émancipation" , ou plutôt une conjonction perverse des deux, tout ce qui retire un interdit et permet de manifester, de montrer au grand jour ce qui était autrefois soit caché, soit tout simplement naturellement invisible et non manifesté. Quand je dis "montré", je dis évoqué, discouru, affirmé et théorisé, bref, passé par la parole officielle, d'abord introduit dans le vocabulaire, puis finalement au bout du bout, intronisé valeur essentielle avec son jour férié. Le parcours monstratif exemplaire est celui de ... Prenons l'homosexualité: tout le cycle évoqué fut parcouru et nous en sommes dans une phase quasi terminale: le jour férié est acquis et on s'achemine vers l'exemplarité fondamentale de la dernière famille, la famille homosexuelle, en charge de la reproduction et qui consommera ce qui restera de l'aide sociale économisée, car on ne pourra toucher à "ça". 

    Revenons au principe actif de la monstration. Il consiste d'abord à mettre en évidence au nom d'un "dommage d'invisibilité". Il faut, au nom de l'information, faire savoir que, en fait. Ce déficit d'information anodin, remarquable, devient vite une obligation un devoir, voire le moyen d'échapper au soupçon d'avoir voulu cacher pour de mauvaises raisons. La chose devient alors plus que valorisé, exemplaire et donc objet non seulement de désir, cela commence par là, mais de projet, soit d'obligation à consommer ce désir dans le temps, et donc à y consacrer sa vie. 

    On a ainsi, d'une manière hégélienne, construction de la valeur pseudo sacrée, comme développement spirituel de la valorisation, la valeur de l'information devenant valeur tout court, et donc expression d'un bien moral, qui finit par se consumer au-delà de la monstration elle-même, dans une contemplation éberluée, dans une adoration. 

    Les démons concernés par ces monstruosités sont, allons y carrément, les concepts ou complexes que sont: l'Occident, le féminisme, l'Homme, la Nation, le Sexe, la Race. 

    Au confluent de ces concepts s'élaborent des hybrides intersectionnalisés qui en rajoute, tout se ramifiant, mais suivant la même loi de croissance exposée. 

    On doit alors parler de l'effet de cette vérolisation là, qui est essentiellement, du fait du paradoxe de la monstration, destruction. Alors qu'on a parlé du signe primordial, créant le langage et l'amour explicite, (les théories de Gans), on a évoqué aussi que cette monstration est aussi sacrifice, c'est la théorie de Girard, et donc mise à mort et pour finir destruction, l'impossibilité du langage exprimée par la "différance" différant toujours signe et signifié, c'est-à-dire ruinant toujours tout espoir de présence ou de vraie efficacité du geste désespéré en question. Cette ruine de soi-même montré par soi-même s'identifie ainsi au langage, pratique de l'échec de son propre projet. 

    On peut voir cet échec à l'oeuvre dans toutes les monstrations. 

    Le féminisme est un assez bon exemple: voulant en conquérant autonomie et respect, forcer la nature établie et symboliser la victoire de ... (leur luttes ou des techniques (de lavage de linge) qui les soustraient à leurs obligations traditionnelles ? ), le résultat fut qu'on a soustrait la "femme" symbolisée au concupiscent regard masculin forcément violent et que donc, à défaut de "déconstruire" les hommes qui restent, on se consacra à ce qui fut en réalité l'origine de l'idéologie en question et de son dévoiement: le désir lesbien d'intellectuelles brillantes et la revendication des divorcées jugeant leur pension insuffisante. Dans les deux cas, l'essence de la femme est détruite ou réduite à l'inaccessible voire à l'hostile, les deux revendications masquant dans les comportements toute possible vraie familiarité.

    Il y a bien destruction, par substitution à l'autolimitation construite sur la base de symboliques par essence à dépasser (la contrainte biologique filtrée par la culture et progressivement apprivoisée) d'une contrainte dite "sociétale" imposant de par le politique des comportements nouveaux soit disant réfléchis, mais en fait soumis aux terribles dérives des inconscients langagiers, ceux qu'on dénonce ici. La politisation du sociétal est une destruction. 

    Prenons l'Occident. Son culte a plusieurs phases, et l'une d'entre elles est d'abord la terrible obsession de sa supériorité historique qui a saisi tous les penseurs (presque tous) depuis deux siècles. Éberlués par leur victoire sur tous les bougnoules, victoire obtenue sans beaucoup y toucher, du moins en apparence, on se mit à gloser sur sa valeur propre, quasi essentielle en expliquant de toutes les manières possibles les raisons, explications et justifications de la défaite des inférieurs.

    Quelle que soit la force de certains arguments, la curiosité occidentale pour les autres parties du monde, par exemple, absolument pas partagée et cela à un point sidérant, les musulmans ou les chinois, en fait tous les autres, ignorant ainsi complètement et volontairement tout ce qui n'était pas leur supériorité à eux, on se prend à trouver gênant toutes ces sempiternelles évocations des évènements miraculeux, quasi mythologiques, qui ont conduit la fameuse "modernité" à se manifester. Ce culte incessant, auto entretenu, congruent avec les projets chrétiens puis communistes, tous les deux en échec, peut s'expliquer par la nature de l'Occident, ou par ma théorie plus tardive, en tout cas il laisse progressivement la place à l'inverse, l'universalité de l'abaissement systématique de cette modernité devenant tout aussi gênant. 

    Inauguré par la dénonciation de la soi-disant excessive rationalité occidentale, qui fit rire tant que la technique triomphante se répandait sur le monde, cette volonté de destruction est à la hauteur du chant de louange et en reprend tous les couplets un par un. De la supériorité du christianisme à la mathématique, il n'est pas jusqu'à la théorie quantique elle-même qui est utilisée pour matérialiser qui la nécessaire observation du monde par Allah, qui l'intrication propre à la fausseté de la nature binaire du monde, un coup tu me vois, un coup tu me vois pas. De Heidegger au wokisme, tous, et je dis bien tous, les fondamentaux de l'Occident révérés ont été passé à la moulinette de la castration systématique de tout ce qui dépasse. Sorti du bois avec la liberté de pensée généralisée, le blanc se fait défoncer par ses enfants, tant qu'il en a, il n'en aura bientôt plus, c'est comme cela que ça s'arrêtera. 

    On passera à l'Homme, parti de l'emperruqué et coloré mâle dominant des cours qui initièrent la découverte du monde, la monstration de sa virilité triomphante, depuis l'entrejambe proéminent de la Renaissance jusqu'au mollets du grand siècle fut un sport et un accomplissement en soi  pendant quelques siècles. Elle ne fut vaincue que progressivement par l'arrivée des habits noirs et encore, on eut les uniformes chamarrés du XIXème siècle chez les vrais hommes pendant assez longtemps. Ce n'est finalement qu'après la seconde guerre mondiale que la culotte de cheval, désormais associée à l'obésité, disparut complètement de la mode. 

    L'affirmation symbolique de la virilité passa par bien des stades depuis la provocation en duel systématique à tout propos, qui fit des ravages, mais concrétisait la chose, jusqu'aux discours virilistes permanents et obsessionnels qui finirent par lasser. Ils consistaient à exhiber paire de couilles, courage guerrier, et culte de l'homme à tout propos. Notons qu'une partie d'entre eux s'associèrent à la victoire de l'Occident voir plus haut. D'abord les femmes, mais aussi les hommes qui en vinrent à restaurer les moeurs efféminés du siècle d'avant la révolution, elle époque viriliste s'il en est, d'ailleurs: faire semblant d'être homosexuel est maintenant une technique de drague et toute attitude viriliste devient qu'elle soit réactive ou assumée, une expression de l'extrême droite, sauf si elle est racisée ou elle devient à cheval entre le mépris raciste pour le tiers monde et le soutien à la Palestine un marqueur exotique dont on se protège par le déni. 

    La destruction de la permanence d'un rapport entre hommes et femmes acceptable et pratiqué communément est le résultat de la double monstration, l'une ayant précédé et causé l'autre (sans doute), l'entretien réciproque des deux folies étant maintenant un moteur effectif de dénatalité, c'est ma théorie. En tout cas, tout se passe comme si notre époque entretenait un culte malsain de la féminité, aussi malsain que celui consacré à la virilité il n'y a pas si longtemps. Au point que les masculinistes encravatés qui donnent des conseils de séduction apparaissent ridicules pour les femmes mais aussi pour les hommes ordinaires, et j'en fait partie, ça c'est pour commencer, mais aussi que la présence systématique dans tous les média de la femme "puissante" dans tous les rôles masculins depuis chef d'entreprise jusqu'à pilote de chasse, ressemble furieusement à une inversion des valeurs virilistes, avec tous les ridicules d'antan. Osez critiquer ces poncifs et vous vous retrouverez saigné à blanc par les débris des plafonds de verre. En attendant, au mépris de la parité, la justice est maintenant féminine à 70%, ce qui est d'ailleurs la cause de ce que beaucoup déplorent, et vous pouvez toujours courir pour qu'on y remédie. 

    Combien d'hommes en apparence déconstruits lèvent entre eux les yeux au ciel devant toutes ces affirmations de puissance, datées et lamentables ? Les bonne femmes... 

    On finira par la Nation, l'oeuvre de Jean Marie Lepen en 60 ans de carrière ayant eu pour finalité de bannir ce beau mot de la gauche de toutes les bouches: le "vive la nation" étant devenu un slogan raciste rejeté unanimement. Remplacé par le "vivre ensemble" désignant selon Renan la subvention aux mosquées afin de lutter contre le terrorisme, le culte national maintenant aboli est lui même remplacé par des innovateurs par le culte "identitaire" permettant le compromis entre les tenants de la France et ceux de l'Europe, le tropisme réactionnaire européen de Spengler à Ortega y Gasset voulant une Europe paienne, le baptème de Clovis étant réservé aux cathos. L'identité est donc "blanche", "indo européenne" (pourquoi "indo" ?) ou "latine", bref assimilable à une catégorie de porno, cela étant d'ailleurs partagé par l'islamo-gauchisme, qui lui parle de "créolisation", on croierait choisir sur  un nuancier la couleur de sa cuisine. 

    Le fait de montrer avec un doigt plus ou moins tordu transforme donc tout fondamental en quelque chose d'autre, tout en détruisant de manière irrémédiable l'original, et c'est ce qu'on voulait démontrer. La Nation en fait partie, et la Patrie voudrait la remplacer, à rebours des significations classiques pourtant répertoriées. Sentimentale et familiale, et tournée vers le passé, la Patrie est ce qui motive le devoir d'agir du National, qui soutient de son Etat pèse dans le futur. La Nation est un projet, et désigne les frontières de la fraternité, ce qui justifie l'Etat social à son service. 

    La disparition de la Nation au nom de l'antiracisme signifie essentiellement l'ouverture des prestations à tous ceux qui le demandent, ils n'ont qu'à se  manifester à un guichet ouvert sur le territoire ... national qu'il suffit donc de pénétrer. 

    Conséquence de la destruction, l'aberration ne met jamais longtemps à se manifester. On notera bien la relation de la monstration "négative" (destinée à signifier un manque) et la pathologie, dans un sens ou dans l'autre. Paradoxal en effet d'avoir vu la dernière affirmation nationale de la Nation être faite par un quarteron de waffen SS et d'OAS, un comble, les misérables avaient voulu  1) donner la France à l'Allemagne 2) faire de millions d'Algériens des Français... Quant à ceux qui abandonnèrent le concept pour réaliser exactement le programme de ceux qu'ils rejettaient en 1) donnant la France à l'Europe allemande 2) donnant la France aux maghrébins qu'ils accueillent, et bien on ne peut que déplorer la bêtise et le hors de propos.