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Les défis de la postmodernité

À l'occasion d'un ride dans les méandres islamistes, et des héritages, la conclusion de (1): le riche patrimoine ottoman et musulman de la période "classique" de l'islam gagne à être connu et pourrait nous permettre d'affronter les défis de la postmodernité. 

L'idée n'est pas mauvaise, et commence par la critique de l'ijtihad ou "la dérivation de décisions juridiques directement à partir des sources reconnues de la loi islamique sans quil y ait un précédent juridique", dont les portes fermées au 9ème siècle inaugurent la période "classique" de l'islam, qui entre en déclin intellectuel sans philosophie ni réforme possible de soi. C'est le mythe orientaliste de l'islam stérile, repris par les réformateurs, qu'ils soient ceux de la Nahda (Rifa al Tahtawi et Mehemet Ali) ou de la Salafiyya (Afghani, Abduh, Rida) qui donna le salafisme moderne et ... les Frères musulmans. 

Les concepts voisins de l'ijtihad  sont ceux de taqlid, imitation sans réflexions des conclusions de la pratique de l'ijtihad par plus savant que soi, soit les mujtahid (qualification rare dans l'islam sunnite) soit le mufti, rattaché à une école et qui peut produire des fatwas. 

Note: on rattache le seul réformateur intéressant et véritable (Ali AbdelRazziq) à Mohammed Abduh.  

En gros, la dépréciation de la stagnation musulmane fut la même chez les orientalistes occidentaux et chez les tenants de la Salafiyya, cela pour mieux réouvrir l'ijtihad, mais avec de nouveaux principes, notamment ceux qui permirent l'excommunication (takfir) et autre joyeusetés du nouveau djihadisme. Ainsi, ce sont les réformistes qui ont bloqué la modernisation de l'islam. 

On pourrait, selon cette thèse, se poser la question de la nécessaire modernisation, vu la richesse de la pensée musulmane de l'époque, mais cela n'est que persiflage. 

On fera remarquer, c'est l'idée, l'incroyable prétention "du propriétaire": au lieu de penser et de raisonner, voire de créer des idées, on se contente de revendiquer un droit de propriété identitaire: c'est moi qui doit recevoir l'argent de votre loyer, du fait de mon ancienneté. Loyer de quoi ? Du précurseur arabe. Cette revendication, qui fait de Poitiers et de la Narbonnaise une terre d'islam dans laquelle on doit reconnaitre le voile, porte d'abord sur les "idées", et on révère la "passion pour la logique" d'un obscur ouléma, exclusivement intéressé par la glose scolastique au pire sens du terme dans des écrits qu'on cite pour mieux se masturber de sa "science". Et que je te mets en avant Robert de Mesdeux, illustre marrane que seuls les ignorants ne connaissent pas. 

Au passage, deux cités intéressants: 

El Rouyaheb, qui expliqua que l'homosexualité au sens occidental n'existait pas dans le monde musulman au XIX ème siècle. Intéressante conception, parait-il marquée par Foucault, et qui montre bien le côté "intéressant" de la philosophie de l'épistémé: ce n'est pas seulement l'"homme" qui est relatif, mais l'homosexualité elle-même, ce qui est moins connu, et bien plus intéressant. Magnifique illustration de la déconstruction du déconstructeur, à faire ! En tout cas, l'idée de l'absence d'homosexualité (à notre sens) chez les grecs anciens doit évidemment se faire confirmer par celle, elle aussi construite, en vigueur dans les milieux de la porte, avant la fin du califat... 

 

(1)https://www.academia.edu/45587910/Rouvrir_les_portes_de_l_ijitih%C3%A2d_Retour_sur_un_mythe_fondateur_du_salafisme

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