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  • Les Antisémitismes

    À l'occasion, comme toujours, de lectures désordonnées diverses, une explication de l'antisémitisme. 

    On se réfère à la théorie des origines de Gans, qui a un point sur la question (1). 

    Le sacré s'identifie au langage et à l'humanité, mais les rituels se sont ensuite succédés, jusqu'à ce qu'on évolue jusqu'à l'invention du monothéisme, issu de la transformation du dieu local des hébreux, un sous dieu de banlieue en Dieu unique, celui dont les Grecs rêvaient et que les Hindous concevaient plus ou moins, sans parler des Mongols pour qui il n'y avait qu'un seul grand ciel bleu, malgré tous leurs démons... Ce Dieu unique, manifestement juif, suscite la jalousie surtout que ceux-ci, par leur irrédentisme affirmé, proclament un peu trop sourdement leur priorité en la matière et l'élection qui s'en déduit... 

    C'est le paradoxe de l'universel, qui affecte aussi l'Occident en déshérence contre qui tous s'acharnent en ce moment: celui qui le proclame se rend détestable et s'attire des ennuis, on soupçonne toujours, d'ailleurs à raison, le messager d'être de parti pris. Voilà donc pourquoi votre fille est muette, et l'Occident delenda est aussi. Mort aux blancs. 

    Le thème est intéressant quand on a pris l'habitude de confondre, c'est le truc de Gans, humanité avec sacré et aussi langage. J'y ajouterais ma théorie de la conscience anthropologique, manifestée dans la partie de l'esprit distincte de l'imagination et de la raison, et qui se spécialise dans la perception de soi, des autres et de l'autre absolu, le sacré ou divin. Les concepts s'accrochent avec aisance, et que le langage en émerge parait assez naturel, le passage à l'autre qui n'est pas semblable à soi et donc aux autres en compétition, s'accordant assez bien avec la suspension de l'appropriation, conscience donc d'un autre absolu inexistant mais apparaissant brutalement à ... la conscience.

    Cette troisième partie de l'esprit aurait donc été crée ou activée lors de la scène originaire. Pourquoi pas ? Surtout que le sacré primitif s'identifie bien sûr à son signe, qui est la proie sacrifiée, elle hantée par le multiple: il faut répéter le sacrifice, trouver d'autres victimes et d'autres prétextes. L'autre que l'humain est ainsi multiple et divers et l'esprit s'étendit hors de l'homme, initiant la vaste exploration culturelle dans laquelle se lança alors l'humanité. 

    La purification conceptuelle qui se rendit nécessaire amena nécessairement à des abstractions supplémentaires et la "révélation" est d'abord celle, intellectuelle, de l'unicité de la chose en question d'abord travestie dans une personne énigmatique, parlante et autoritaire et aussi plus ou moins aimante, donc jalouse et ayant ses chouchous. Elle aurait eu lieu lors de l'expansion phénoménale de la croyance en ce Dieu juif là, suffisamment local et oriental pour garder sa personnalité et suffisamment purifié des attributs obscènes portés par les Dieux concurrents pour être le candidat à être le principe supérieur que tout le monde intuitait plus ou moins. Un principe supérieur doté de volonté ! Le Dieu "idéal" !

    Les élaborations chrétiennes, merveilleuses de complexité et subtilités firent le reste et séduisirent le monde (cette partie là du monde, je veux dire). Par habileté, et pour se défaire de la terrible et destructrice tentation gnostique, on se rattacha au Dieu de Jésus à toute force et l'unicité du Dieu des Juifs n'en fut que mieux renforcée, ceux-ci n'en étant que mieux les premiers propriétaires. 

    La définition de l'humanité y étant attachée, on comprend assez bien que la jalousie, elle, se multiplia, avec la violence qui est attachée à ce genre de proclamations. Les seuls élus, les seuls humains donc, se trouvèrent alors à la place privilégiée que décrit assez bien Girard, et qui permet la réconciliation de tous sur son dos sacrifié. 

    Doit-on parler de l'islam ? Il n'apparait que comme une superstition... Superstition de la parole de Dieu alors que truc est évidemment silencieux, la croyance qu'un pouilleux illettré, par ailleurs caractériel, violeur d'esclaves et de petites filles puisse recevoir lui, mieux que Moïse et plus longuement, l'attention de l'éternel, étant invraisemblable. Le fatras absurde qu'est le Coran, foutoir de malédictions arabisantes apocalyptiques reste totalement inintéressant et le plaisir que les gutturaux arabisants ont à le répéter en boucle en faisant semblant d'y comprendre quelque chose n'est que jouissance primitive rythmique dans l'odeur du métal des sabres et des crottes de chameaux. Jaloux des juifs, bien sûr, il crut les convertir lui aussi, et se prétend universel contre les juifs et monothéiste contre les chrétiens. 

    (1) Gans et l'antisémitisme: https://anthropoetics.ucla.edu/views/vw836/