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  • Les Indignités musulmanes

    À l'occasion d'une séance de Jack le Fou particulièrement saignante  (1), celui-ci se donne l'occasion à quatre reprises, en tirant les vers du nez d'une brave musulman sunnite, de déconsidérer gravement  le comportement humain des musulmans trop soumis à un texte pour ne pas avoir le courage de le contredire explicitement après s'être (honnêtement qui plus est dans ce cas) déclaré en désaccord avec sa signification. 

    On commencera par le filtrage initial effectué avec précaution par Jack le Fou: la personne cuisinée doit se déclarer "musulman sunnite" soit suivant l'acception commune en accord avec le Coran, la Sirah, les Hadiths, le consensus des 4 écoles tels que littéralement proclamés par 90% de l'islam et des musulmans de par le monde. On ne peut en principe, après accord avec ces principes, contredire la lettre de ces textes.

    La stratégie consiste à mettre dans le cadre d'un dialogue raisonné entre adultes, le proclamé fidèle en situation de contredire explicitement ces textes en se déclarant en désaccord avec la parole sacrée d'Allah telle que transmise par son prophète, ou en désaccord avec le comportement ou la parole du prophète telle que rapportée par les traditions.

    Il faut dire que ces occasions de "critiquer" ou "de ne pas être d'accord" sont nombreuses: pédophilie, tortures judiciaires, exécution des apostats, oppression des mécréants, esclavagisme: les "révélations" islamiques, sur fond de malédictions répétées ne sont de fait qu'éloge de l'inhumanité et du crime, sous la forme d'un dégoutant mélange d'insanités. 

    Ce qui se passe alors, et c'est tout l'intérêt de la démonstration faite "en direct", est que le fidèle se refuse alors à prononcer les paroles le mettant en désaccord avec des traditions menaçantes. Le fidèle fait ainsi une sorte de profession de foi en direct, mettant en évidence sa soumission à une autorité qui le menace de punitions surnaturelles (les feux de l'enfer variés dont les malédictions Coraniques sont remplies). 

    Cette soumission est alors déconsidérée en termes qu'on pourrait dire insultants par Jack le Fou, qui conspue l'état dans lequel l'islam met ses adeptes, déshonorés par leur lâche soumission à une superstition, puissante au point de les empêcher de dire ce qu'ils pensent en fait, et cela par peur d'un surnaturel menaçant. Terrible peur superstitieuse, primitive et abjecte qui déshumanise ("tu n'es pas un homme, mon pote") des personnes pourtant porteuses d'un évident bon sens.

    On pourrait dire que Jack le Fou s'en prend aux "musulmans" en tant que personnes, ce qu'il nie régulièrement de faire, prétendant ne critiquer que l'islam. Le fait est qu'il s'en prend aussi à la croyance en l'islam, qui change le jugement de personnes, les rendant manifestement en opposition avec elles-mêmes alors qu'elles portent évidemment une respectabilité intrinsèque indiscutable. De ce point de vue, on pourrait donc dire aussi qu'il respecte ces personnes, se contentant de dénoncer violemment l'emprise qu'a sur elles la superstition qu'il critique et qu'il différencie de leurs êtres.

    Sur les questions de 1) la peine de mort pour les apostats 2) les relations sexuelles avec mineures 3) la déficience des femmes, au nom des lois en vigueur et de sa pratique le musulman sunnite se déclare en désaccord avec les trois affirmations, pourtant explicitement contenues dans les textes de la tradition. 

    Systématiquement, bien que disant qu'il ne pratique pas ces "coutumes", il se refuse pourtant à condamner Allah ou le prophète de dire ou pratiquer ce que lui ne pratique pas. Il se refuse ainsi à "juger Dieu". 

    À la question est-il "haram" d'avoir des relations sexuelles avec une petite fille, il répond "cela dépend de la coutume". En principe, cela invalide le principe de la validité "en tout temps et en tout lieu" de la parole divine, réaffirmée par toutes les traditions qui n'ont jamais relativisé ces pratiques ou principes à la situation géographique ou temporelle. Mais le fait  principal demeure: il y a impossibilité "physique" de prononcer une parole de dénigrement potentiellement dangereuse, c'est tout l'art de Jack le Fou de démontrer ainsi en direct une évidente superstition terrorisée.  

    Jack le Fou va jusqu'au sacrifice suprême: si tu réponds à ma question ("condamnes-tu la parole d'Allah ?") je me retire de l'internet.  Ce que ne fait pas le fidèle, réduit au silence. Sur la question de la déficience des femmes, Jack va jusqu'à hurler qu'un "connard" insulte sa mère et n'y a aucun droit ! Coincé et en dissonance cognitive (qui ici ne provoque pas de court-circuit menaçant de mort, mais un simple silence stupéfait) le fidèle reste muet. 

    Pourtant, le pauvre musulman aurait pu essayer de donner corps à cette histoire de coutume. Pourrait-on dire qu'Allah devait se faire comprendre à des bédouins incultes et donc composer avec leurs coutumes, se contentant de réglementer des habitudes inévitables, la validité éternelle portant non pas sur le fond de ces coutumes, mais sur leur adaptation nécessaire à chaque époque, et en cela il montrait l'exemple, charge étant donné aux jurisprudences de s'adapter, ce qu'elles pourraient faire, la critique de la non-adaptation étant laissée à l'histoire, et à une interprétation ou une activité évolutive dans l'islam sunnite que tout le monde sait devoir prendre en compte le monde tel qu'il est... Cela pourrait atténuer la peine qu'on aurait à déclarer valide une parole de Dieu un peu ollé ollé, mais dans le principe interprétable positivement, au prix d'une certaine torture des significations données. La sexualité avec la petite fille pourrait ainsi être assumée "à la Matzneff", le prophète ayant seul la sainte capacité de faire proprement la chose etc etc. Bref, un certain jésuitisme pourrait être assumé. 

    Le fait est qu'il ne semble pas que ce type d'intelligence de la foi musulmane se soit encore assumée face à Jack le Fou, toujours maitre d'un terrain pourtant fréquenté. L'islam serait-il foncièrement stupide ou c'est là le fond de l'affaire, incapable par terreur sacrée superstitieuse de reconnaitre ce qu'il est: un fatras littéral inutile et déshonorant qui offense l'humain et ridiculise une civilisation entière. Faut-il qu'on aime le couscous pour supporter ça ! 

    P.S. Pour enfoncer le clou, citons un grand savant de l'islam saoudien Saleh Al-Fawzan, membre du conseil des oulémas. Certes hanbalite et salafisté de chez Salaf, il proclame  bien que le mariage et la sexualité avec des petites filles impubères est licite (il le démontre avec toute sa culture) et ajoute en plus, après l'avoir démontré, que le soleil tourne autour de la terre, ce qui est contredit par Karadawi lui même. Ces désaccords sont ils des preuves que l'islam est compatible avec la modernité ou bien qu'il s'agit d'un savoir futile basé sur l'interprétation plus ou moins littérale de textes abscons dénués de valeur ? 

    P.S. 

    Le mot "Sunnah" signifie "voie", "chemin" et désigne les actes et paroles du prophète rapportés par les traditions et sciences islamiques. 

    Le  mot "Dawah" signifie "appel vers" ou "invitation" et désigne le prosélytisme islamique en général. 

    (1) Jack le Fou contre un musulman obstiné mais calme: https://youtu.be/T5XSpOna9u8

  • Les Antisémitismes

    À l'occasion, comme toujours, de lectures désordonnées diverses, une explication de l'antisémitisme. 

    On se réfère à la théorie des origines de Gans, qui a un point sur la question (1). 

    Le sacré s'identifie au langage et à l'humanité, mais les rituels se sont ensuite succédés, jusqu'à ce qu'on évolue jusqu'à l'invention du monothéisme, issu de la transformation du dieu local des hébreux, un sous dieu de banlieue en Dieu unique, celui dont les Grecs rêvaient et que les Hindous concevaient plus ou moins, sans parler des Mongols pour qui il n'y avait qu'un seul grand ciel bleu, malgré tous leurs démons... Ce Dieu unique, manifestement juif, suscite la jalousie surtout que ceux-ci, par leur irrédentisme affirmé, proclament un peu trop sourdement leur priorité en la matière et l'élection qui s'en déduit... 

    C'est le paradoxe de l'universel, qui affecte aussi l'Occident en déshérence contre qui tous s'acharnent en ce moment: celui qui le proclame se rend détestable et s'attire des ennuis, on soupçonne toujours, d'ailleurs à raison, le messager d'être de parti pris. Voilà donc pourquoi votre fille est muette, et l'Occident delenda est aussi. Mort aux blancs. 

    Le thème est intéressant quand on a pris l'habitude de confondre, c'est le truc de Gans, humanité avec sacré et aussi langage. J'y ajouterais ma théorie de la conscience anthropologique, manifestée dans la partie de l'esprit distincte de l'imagination et de la raison, et qui se spécialise dans la perception de soi, des autres et de l'autre absolu, le sacré ou divin. Les concepts s'accrochent avec aisance, et que le langage en émerge parait assez naturel, le passage à l'autre qui n'est pas semblable à soi et donc aux autres en compétition, s'accordant assez bien avec la suspension de l'appropriation, conscience donc d'un autre absolu inexistant mais apparaissant brutalement à ... la conscience.

    Cette troisième partie de l'esprit aurait donc été crée ou activée lors de la scène originaire. Pourquoi pas ? Surtout que le sacré primitif s'identifie bien sûr à son signe, qui est la proie sacrifiée, elle hantée par le multiple: il faut répéter le sacrifice, trouver d'autres victimes et d'autres prétextes. L'autre que l'humain est ainsi multiple et divers et l'esprit s'étendit hors de l'homme, initiant la vaste exploration culturelle dans laquelle se lança alors l'humanité. 

    La purification conceptuelle qui se rendit nécessaire amena nécessairement à des abstractions supplémentaires et la "révélation" est d'abord celle, intellectuelle, de l'unicité de la chose en question d'abord travestie dans une personne énigmatique, parlante et autoritaire et aussi plus ou moins aimante, donc jalouse et ayant ses chouchous. Elle aurait eu lieu lors de l'expansion phénoménale de la croyance en ce Dieu juif là, suffisamment local et oriental pour garder sa personnalité et suffisamment purifié des attributs obscènes portés par les Dieux concurrents pour être le candidat à être le principe supérieur que tout le monde intuitait plus ou moins. Un principe supérieur doté de volonté ! Le Dieu "idéal" !

    Les élaborations chrétiennes, merveilleuses de complexité et subtilités firent le reste et séduisirent le monde (cette partie là du monde, je veux dire). Par habileté, et pour se défaire de la terrible et destructrice tentation gnostique, on se rattacha au Dieu de Jésus à toute force et l'unicité du Dieu des Juifs n'en fut que mieux renforcée, ceux-ci n'en étant que mieux les premiers propriétaires. 

    La définition de l'humanité y étant attachée, on comprend assez bien que la jalousie, elle, se multiplia, avec la violence qui est attachée à ce genre de proclamations. Les seuls élus, les seuls humains donc, se trouvèrent alors à la place privilégiée que décrit assez bien Girard, et qui permet la réconciliation de tous sur son dos sacrifié. 

    Doit-on parler de l'islam ? Il n'apparait que comme une superstition... Superstition de la parole de Dieu alors que truc est évidemment silencieux, la croyance qu'un pouilleux illettré, par ailleurs caractériel, violeur d'esclaves et de petites filles puisse recevoir lui, mieux que Moïse et plus longuement, l'attention de l'éternel, étant invraisemblable. Le fatras absurde qu'est le Coran, foutoir de malédictions arabisantes apocalyptiques reste totalement inintéressant et le plaisir que les gutturaux arabisants ont à le répéter en boucle en faisant semblant d'y comprendre quelque chose n'est que jouissance primitive rythmique dans l'odeur du métal des sabres et des crottes de chameaux. Jaloux des juifs, bien sûr, il crut les convertir lui aussi, et se prétend universel contre les juifs et monothéiste contre les chrétiens. 

    (1) Gans et l'antisémitisme: https://anthropoetics.ucla.edu/views/vw836/

  • Les Indigènes

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  • Les origines du langage

    À l'occasion de mon exhumation du blog "Anthropoetics" de Eric Gans (1) que j'avais fréquenté il y a trente ans, à l'aube de l'internet grand public, résumons les répétitions innombrables de ce qui se pense comme une théorie unique, à la marge de ce qui commence à être une référence universelle, c'est-à-dire la grande théorie de Girard. 

    L'origine de l'humanité serait un évènement, c'est ce qu'il y a de commun aux deux théories. Ce qui fait l'objet des critiques de Girard à l'égard de Gans, c'est que le mécanisme en jeu n'est pas le sacrifice, l'opération réconciliatrice, mais le langage, créé en même temps que le sacré lors de "la scène originelle". La différence est d'importance: pour Girard c'est la violence suprême du sacrifice humain, lynchage collectif d'une victime innocente qui fonde l'humain en remplaçant la violence collective produite par le désir mimétique illimitée; pour Gans c'est le langage, doigt pointé vers l'objet commun du désir qui instaure la suspension du désir collectif violent. Violence symbolique d'un côté, non violence symbolique de l'autre... 

    L'intéressant est qu'on a ici explicitement, ce qui n'est pas la focalisation de René Girard, une théorie sur les origines effectives du langage, de la religion (disons plutôt du sacré), et en fin de compte, de l'humanité. Le fait est que nul ne s'intéresse à cette émergence de ce qu'on appelle l'homme à partir du primate. Les bavards universitaires sont ici muets: il n'y a que l'évolution qui vaille. On se contente ainsi d'évoquer le fait que ce primate antérieur n'était pas un singe au sens actuel et aussi qu'une évolution graduelle à partir de sociétés de primates supérieurs suffit à tout expliquer. La thèse de l'évènement fondateur est ainsi originale et isolée, voire totalement inconnue, voire rejetée à priori par tous. Nous sommes aux confins du savoir. 

    Pourtant, on sait que les zones cérébrales activées par les humains qui parlent sont radicalement différentes de celles mises en jeu par tous les animaux (primates et dauphins inclus) qui échangent signaux et informations... 

    Résumons la théorie. Elle reprend la figure du père assassiné de Totem et Tabou de Freud et en fait développe l'idée dans un cadre différent, exactement comme l'avait fait Girard lui-même avec le bouc émissaire sacrifié.

    Métaphoriquement (l'évènement fut-il unique, ou répété dans des communautés distinctes, voire dans la même ? ) un groupe de primates se rassemble autour d'une proie et plutôt que de laisser la hiérarchie des mâles alpha décider des appropriations successives réglées de l'objet du désir commun, on passe à autre chose. 

    L'un des participants se met alors à émettre un signal vocal de désignation de la proie partagée et inaugure ainsi un phénomène complexe collectif mettant en jeu l'objet désigné, la collectivité qui le partage, et l'individu qui désigne. Celui-ci montre simultanément qu'il y a un objet, qu'il y a désir personnel et commun pour lui, et que l'appropriation individuelle de cet objet est suspendue, reportée, afin de procéder au partage.

    L'ostensif de cette désignation crée alors la première phase du langage, l'ensemble du processus ainsi désigné aussi étant précisément le "nom de Dieu" inaugural du sacré. C'est dans un deuxième temps que la remémoration de cet instant, ou rituel, introduit alors précisément la différentiation des langages et son utilisation informative construite. Ce qu'on appelle l'humanité vient d'apparaitre. 

    À partir de là, des hectolitres de considérations (sur trente ans d'explications et de propagandes) et de commentaires. Diablement intéressant et convaincant, abordant les définitions possibles de l'Homme, de Dieu, du Sacré, du Langage, les choses étant contemporaines, et en rapport étroit. On ne se lassera des phrases intelligentes et signifiantes qu'on peut tirer de tout cela, au point que la théorie devient elle-même une sorte de religion, indéfiniment animable par des rappels permanents de sa ou ses significations profondes, voire sans fonds. 

    On notera la parenté de cette considération de la suspension de la signification avec le néant de Sartre ( le "pour-soi" est séparé du monde par le "néant" qui assure sa liberté) et la "différance" de Derrida, éternel gouffre qui sépare le signe du signifié, séparation temporelle et physique, fondement de la signification. Ce n'est pas un hasard, ni une coïncidence, bien sûr, on parle de la même chose.  

    Gans parle alors du monde selon ce qu'il fut à l'origine et s'oppose à Girard en y voyant l'amour (c'est le sens de la scène originaire fondatrice, ostentation, présence et renoncement) tandis que Girard y voit le ressentiment ( c'est le sens de la violence mimétique qui ne s'achève que par la violence suprême, le sacrifice de l'aimé ou du Dieu). 

    Amour et ressentiment sont les deux formes du Désir de: 

    - la perte de l'ennemi adoré  

    - la conservation de l'aimé adoré 

    Le maintien des deux désirs est paradoxal, car on dépend de la force de l'ennemi et de la faiblesse de l'aimé. 

    Le Ressentiment est un amour frustré, l'Amour c'est autre chose... 

    Ainsi, et c'est comme cela commence il y a trente ans le blog de Gans, on compare et oppose les sentiments à l'origine de l'humanité: 

    - la culpabilité de Freud

    - l'épuisement de la violence par le sacrifice de Girard

    - l'Amour et le monde commun des hommes de Gans

    L'expression "je t'aime" est ainsi un modèle de l'usage initial du langage: un acte qui est signe de ce qu'il promet (etc).

    Un point intéressant: Gans explique la marginalité de sa pourtant séduisante théorie (elle n'est connue et citée par à peu prés personne, et fut dénigrée par Girard et ignorée par Derrida) par un fait assez simple: étant explication anthropologique du langage elle viole un présupposé sacré: que le langage est donné, et donc en quelque sorte "sacré". Nul ne peut en parler de la sorte. 

    Un autre aspect est qu'alors le langage humain, diablement sophistiqué, est utilisé pour les mêmes choses que les langages animaux pour les coordinations basiques, les éthologues ne voient pas de différence "de nature" entre les deux. Autre forme de la dénégation de ce sacré là. 

    On rappelle la fameuse règle établie en 1866 par la Société Linguistique de Paris selon laquelle : "la Société n'admet aucune communication concernant, soit l'origine du langage — soit la création d'une langue universelle".

    Et puis il a le prologue de Jean: "En arché en ho logos".

    Tout cela a une certaine grandeur: ainsi va le monde. 

    (1) Le site de la Generative Anthropology : https://anthropoetics.ucla.edu/views/

  • Les auditions d'un Général d'armée

    L'audition du CEMA reste un évènement(1). Plus haut responsable militaire français, le personnage est important: il préside à l'organisation des armées. Ce qu'il dit exprime un avis "autorisé" du système décisionnaire français, et illustre la manière dont nous sommes conduits. 

    Et bien cela est catastrophique. Et honteux.

    Son propos liminaire à part être ridicule (il parle de la compétition à tous les étages, y compris sportive) évoque la léthalité affirmée des guerres, en citant successivement la Russie, le Congo et le Pakistan. 

    L'agression russe fut au départ peu couteuse en hommes et ne se transforma sur le front en boucherie que pour les ukrainiens dont la "léthalité", jamais citée par Burkhard, est, elle,  extrême, en tout cas 5 à 10 fois celle des Russes, en particulier lors des désastreuses attaques suicidaires au sud et au  nord de ces dernières années. 

    La guerre au Congo est menée depuis 30 ans par le Rwanda sur des frontières contestées et a causé des souffrances inimaginables, et des millions de morts. 

    L'attaque aérienne menée par le Pakistan a été globalement exclusivement dirigée contre des bases terroristes, et illustre la coordination quasi parfaite d'un ensemble aérien moderne de dizaines d'avions d'attaques. Elle causa peu de morts, et s'acheva rapidement sur une position d'équilibre. La désinformation au sujet du Rafale fut limitée et suffisamment publique pour pouvoir être démentie. Le résultat est plutôt à l'avantage des armes occidentales, et les annonces triomphantes du Pakistan ne furent pas confirmées. 

    Bref, rien à voir entre les 3 cas cités. 

    Au sujet de la guerre de l'information, une confusion est manifestement entretenue, ou bizarrement assimilée, entre virus informatique introduit dans les systèmes, phishing auprès des opérateurs étatiques et désinformation auprès du public dans le cadre d'une démoralisation de l'opinion. Il semblerait que j'en sois victime, si je crois le monsieur... En tout cas, il est sûr que le champ de perception occidental soit globalement attaqué... 

    Le virus russe "atépé 28" évoqué par le CEMA fait il référence au groupe de hackers russes APT28 connu depuis longtemps et auteur de divers malwares et production de faux documents ? La censure de RT était-elle destinée à vacciner les innocents Français de la montée au cerveau de certaines chaines de bits ? 

    On enchaine alors avec le réchauffement climatique, préoccupation majeure des acteurs sur le terrain, plus que les armées, mises en oeuvre pourtant pour aider Mayotte à supporter son cyclone, vrai danger, contrairement aux masses de comoriens qui viennent accoucher à l'oeil et à Mayotte en attendant d'être envoyés à l'oeil en métropole pour y continuer leurs vies de parasites faméliques invasifs. Aucune allusion pour ce qui concerne la nouvelle Calédonie aux terribles émeutes qui faute d'avoir engagé l'armée ont couté beaucoup et ruiné bien des gens: le réchauffement climatique avait du tourner le cerveau des canaques. 

    On en vient à la MENACE russe, essentielle et principale. Pourtant causée par les politiques nationalistes néo nazies d'un pays corrompu et failli manipulé par les services des USA depuis des décennies afin de s'assurer d'une avancée agressive de l'OTAN à l'est, l'"agression" russe est donc une menace. Foutage de gueule contre l'évidence et la totalité des informations que l'on peut disposer, historiques, stratégiques et factuelles, les affirmations du CEMA sont insupportables: un chef militaire incapable, transformé en perroquet de Macron, aligne les foutaises débiles au nom de nos armées. 

    On lui rappellera que la menace russe fut qualifiée au récent sommet de l'OTAN, qui par ailleurs inaugure le désengagement américain, comme étant "de long terme"... Une grande victoire pour les européens, Trump ne voulait pas qu'on mentionne la Russie... 

    La démission de cette ganache emperruquée est exigée ! Car il en rajoute. 

    La Russie vivrait donc une défaite stratégique. Son économie en surchauffe, financée par un pétrole vendu en GNL à l'Europe entre autres, a défié toutes les sanctions économiques, tous les armements de l'OTAN et assure aux BRICS la parité économique et stratégique avec l'Occident, changeant radicalement et à notre détriment l'équilibre économique et stratégique du monde. Mieux eut valut que cette menace ne soit pas crée de toutes pièces par la bêtise, la soumission à l'étranger américain du temps d'Obama et de Biden et l'incompétence économique et sociale de nos dirigeants, les crétins aveugles et tordus dont il fait partie pour  notre honte. 

    L'argument de Burkhard est que la Baltique a été transformée en lac OTAN par la fin des neutralités suédoises et finlandaise. On pourrait ne pas s'en réjouir. Car considérer heureux que 40% du trafic russe doive cesser de ce fait c'est mettre en grave danger la Finlande (pays de 6 millions d'habitants) au cas où elle voudrait vraiment s'opposer à la Russie... Considérer que l'OTAN est chez lui en Finlande est un peu osé. Mais le monsieur n'est sans doute pas un vrai militaire, ses décorations acquises en ne fessant que quelques noirs l'ayant empêché d'apprendre la géographie, sans doute... Conseille-t-il de défendre le lac OTAN en mettant en péril le territoire français ? 

    La Russie vassalisée par la Chine? Ah bon. Ayant au contraire consolidé ses accords avec elle, et se préparant à accueillir les démographies indiennes et vietnamiennes, la Russie est maintenant dans le camp de la Chine, vrai adversaire de l'Occident, et à qui elle va offrir son pétrole et son gaz, faute qu'il soit considéré casher par un ouest eurasien gourmé. Bien vu, général. 

    Surtout que la ganache ment: les salaires respectifs des soldats au front et des médecins sont en fait équivalents, (150/300K contre 100/300K roubles) et non pas nettement différents. Par contre, si l'après-guerre sera sanglant et difficile, cela sera pour l'Europe, quand vont s'y déverser les mafias ukrainiennes surarmées par nos soins. On imagine que Burkhard laissera le soin de traiter tout cela à la police/gendarmerie... 

    La Russie, qui pourrait tenir, malgré sa défaite stratégique, "un quart d'heure de plus", et donc obtenir ce que sa désinformation appellera une "victoire", n'est-elle pas plutôt en train d'accroitre le territoire de la fédération avec la partie la plus riche de l'Ukraine, et a maintenant pour objectif le "grand chlem" soit la totalité du rivage ukrainien de la Mer Noire? Frappant de voir la verbosité de la parole de la gonzesse emplir la bouche d'un 4 étoiles devenu complètement con.  

    Et puis il y a le reste... 

    Au fait, les généraux de Villiers (CEMA démissionnaire en 2017) et Pinatel (ex Para, chef d'Entreprise à succès) sont très critiques (pour le moins) des politiques militaires actuelles en faveur de l'Ukraine. Pour Pinatel, Macron "n'est pas respectable".  

    (1) audition du Général Burkhard, CEMA https://videos.assemblee-nationale.fr/video.17176882_685b9c60c8656.commission-de-la-defense--bilan-et-perspectives-d-adaptation-des-enjeux-capacitaires-au-regard-de-l-25-juin-2025