Les industries
Une commission parlementaire (encore une) parle des "freins" à la réindustrialisation de la France.
La déposition de Patrick Pouyanné (PDG Total Energies)(1) est juste accablante.
On commence par le travail. Pouyanné est un industriel transnational, il a des raffineries en France et en Allemagne et peut donc comparer:
- il a, pour 8 employés en France, 6 en Allemagne
- les charges sociales et patronales : 50 % en France, 30% en Allemagne
En gros: les charges sociales et donc le modèle social est payé par les entreprises, et donc par la capacité de produire en France. Tout est dit.
Qu'est-ce que le CIR ? Non pas une "aide", mais une compensation pour les charges sociales payées sur les ingénieurs.
On continue par les procédures.
Une ferme solaire de 48MW nécessite des autorisations: les durées de traitement des dossiers entre France, Allemagne et USA sont de 48, 24 et 6 mois. La protection de l'environnement : surtranspositions systématiques.
La fiscalité. Les impôts de production ? 2,8% du PIB en France, 1% en Allemagne.
Les recours judiciaires: 10000 en France, 1000 en Allemagne. Des années de délai.
L'énergie.
- Electricité: 60 €Mwh en France, 80 en Allemagne et 45 aux USA, et l'ARENH s'arrête...
- Gaz: 10 €Mwh aux USA, 40 en Europe (25 avant la guerre en Ukraine).
Plus ce que rajoute l'Europe...
Le capital.
Considéré "irresponsable" car extrayant des énergies fossiles, Total fut dans les cinq ans sous-investi en France, et le capital correspondant (16%) fut repris par des ... fonds de pensions américains. La boucle est bouclée.
Pays parmi les plus décarbonés du Monde, la France a été obligée de décarboner proportionnellement autant que les pires européens (la Pologne marche au charbon). De plus, des objectifs de pourcentage d'énergie renouvelable ont été imposés, le tout plutôt que de contraindre les émissions à se décarboner. Ces deux absurdités ont "concerné" le nucléaire français.
Pour finir, aux questions parlant des aides et des remboursements, et bien le marché libre se trouve ici admirablement défendu. On n'a pas besoin de l'État, qui ne fait que complexifier les choses.
Au sujet des aides aux entreprises et de la pression fiscale.
En % du PIB, la France c'est 5% de plus que la moyenne en prélèvements obligatoires, et 12% de plus sur la valeur ajoutée.
Sur 28 G€ de subventions, 23 G€ seraient attribuées à des entreprises ou missions publiques.
(1) Pouyanné à l'Assemblée mai 2025 https://www.youtube.com/watch?v=tU5z9Rxq2Xw