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  • Les racismes génétiques

    On aura assez dit que le racisme génétique n'existe pas, pas plus que les races en ce sens.

    Le scientisme moderne antiraciste arc bouté sur les récents séquençages de génome le proclame: il n'y a qu'une humanité, la preuve. 

    On comparera avec à propos avec les chiens: ceux-ci sélectionnés et reproduits soigneusement chacun dans leur isolat racial avec taille, caractère, et couleur de poil sont différents génétiquement, cela se voit, mais avec des différences marquées mesurables et séquençables. Les humains, eux, sont remarquablement semblables sous le séquenceur.

    Ainsi, la taille, la couleur de peau et la tolérance à la lactose et à l'altitude, plus la capacité de faire de longues apnées sont représentées par un nombre réduit de gènes différenciateurs, les autres étant partagés équitablement, apparemment car présents chez tout le monde. Le génome humain est monolithique, les populations que nous observons sur toute la surface de la terre actuellement étant en fait tous descendantes d'un nombre réduit de membres de notre espèce tous issus d'Afrique il y a 70 000 ans. À 4000 générations de distance (100 000 ans environ) nous nous sommes assez peu différenciés en fait, et sommes peu ou prou porteurs des mêmes capacités générales, représentées par des génotypes individuels semblables à 5% près. On a 30% de différences entre les génotypes de deux chiens de races différentes par exemple.

    La race génétique n'existe donc pas, et c'est ce que nous serinent nos bons scientistes généticiens qui rajoutent que cela est dû aux migrations qui ont effectivement réparti sur toute la planète le même groupe réduits d'humains (on songe à la très poétique grotte du Cap au sud de l'Afrique qui aurait contenu toute l'espèce à un certain moment, difficile mais finalement surmonté). Notre avenir est donc tout tracé, les migrations vont continuer et (sic) nous sommes destinés à nous métisser et à revenir au temps béni des grottes de Lascaux: les peintres y étaient noir de peau avec les yeux bleus. Que l'Afrique se déverse en Europe est donc génétiquement non seulement normal, mais bénéfique: c'est la race (humaine) qui veut ça, comme toujours dans son histoire. 

    Et bien on se permettra de ne pas être d'accord, non pas avec les prémices, faits actuels incontestables, mais avec leurs conclusions et leurs évaluations, qui comme d'habitude se vautrent dans l'idéologique et le délirant, sans parler de l'illogique et de l'incommensurable. 

    J'appelle ici l'incommensurable la confusion entre les durées des périodes de temps et de leurs conséquences quant à l'apparition de "complexes" socio-culturalo-familiaux matérialisant des groupes humains dont les tendances socio culturelles et familiales les amènent en majorité à adopter des comportements collectifs cohérents et identifiables qui influent sur l'actualité. Que l'on appelle ces complexes races, ethnies ou groupes humains, qu'on les appelle nations ou peuples ou tribus étendues, ou qu'on les appelle comme ils s'appellent eux-mêmes (sans doute  la meilleure solution), cela ne change pas grand-chose. Les humains ne sont pas membres d'une seule population unique de race unique comme nous le décrit à 5% près nos bons scientistes: ils se regroupent et mieux tirent leur identité d'humains de chacun de ces regroupements. Les gitans ne se disent ils pas dans leur langue, "humains" (rien que ça, et ils ne sont pas les seuls dans ce cas, les nazis aussi). 

    Cette identité humaine (caractère général de toute l'humanité ) liée à un sous groupe de cette humanité est le paradoxe: on n'est humain que par ce qu'on l'est partiellement. L'explication de cette violation anthropologique de la belle idée de cosmopolitisme n'est pas unique ou indiscutable, mais je peux me lancer. Disons que le groupe humain, clanique, s'est structuré autour de l'adaptation géographique à un plus loin différent et donc en concurrence avec l'autre. Le clan n'est pas unique et c'est toute l'affaire. On n'appartient pas à l'"autre clan". Ce réflexe, qui nous ramène à la structure sociale des primates supérieurs aurait un fondement "naturel" difficile à nier.  On pourrait l'identifier pour mieux le "critiquer" à la violence naturelle qui oppose les primates entre eux et donc vouloir le dépasser par la civilisation ou la culture. 

    Nous voilà donc au coeur des grandes réflexions humaines: peut-on changer l'anthropologie par la culture  ? Peut-on changer de sexe à volonté ? Et bien je fais partie de ceux qui répondent à ces questions par la négative, et qui jugent que le vouloir, le décider ou l'organiser seraient des erreurs fondamentales. Ce n'est pas surmonter les contraintes naturelles par leur négation stricte qui est soutenable, c'est les assumer et les contrôler. Le progressisme qu'il soit assèchement des mers intérieures ou castration hormonale est une diablerie, une foutaise est une connerie. La civilisation et la culture ont pour objet de transformer par le symbolique et la pratique bien comprise de magnifier la nature, de l'assumer et de la protéger. La transformer ? Avec précaution et intelligence et dans notre intérêt global. 

    Revenons en arrière, car il y a deux aspects à la négation imbécile: la négation organisatrice par l'organisation de la suppression de la chose, et la négation langagière par l'affirmation de l'inexistence préalable de la chose que l'on veut détruire, la destruction violente de la différence, par choix d'un parti préféré et activation de sa suprématie physique conjuguant harmonieusement l'utilité de l'extermination et l'agréable de sa justification intellectuelle. 

    La fin du racisme ou fin de la différence assumée entre les groupes humains passe donc par le génocide et il n'y a pas moins raciste que le germain solidaire de sa race unique, on ne hurle bien dans sa clairière qu'entre soi et on ne peut que se souhaiter à soi-même que d'être du bon côté du manche. La négation morale de la réalité des différences familiales (utilisons ce terme faute de mieux) aboutit donc à l'immoralisme suprême, le meurtre de masse. Qui veut faire l'ange fait la bête. 

    Ceci alors que l'évidence conduit les brebis imbéciles à déconsidérer les nations "causes des guerres", alors que ces même guerres consacrent l'existence de ces même nations, l'espace pacifié par les exterminations totalitaires des différences étant leur idéal paradoxal. 

    Cette tendance "naturelle" à la division des groupes sociaux humains est homogène à cette permanence du social, caractéristique des primates et des humains, et de plus dans le cas des humains, essentielle à leur survie: bassins trop étroits, cerveaux trop gros, les humains doivent absolument mettre les bébés nés débiles à l'abri assez des temps. On notera aussi cette disposition des femelles au sexuel alors qu'elles ont encore des bouches à nourrir: l'espèce se reproduit rapidement, en plus ! De ce point de vue, cette disposition accroit la puissance du social et donc, et c'est toute l'affaire, de l'organisation clanique. 

    On tire tout cela des descriptions des scientistes, qui ressortent de plus cette histoire des migrations, selon eux essentielle. Pourtant, il y a les dominations progressives et les extinctions de certains génomes: des groupes ethniques génétiquement identifiés disparaissent, ou du moins leurs gènes disparaissent. Certaines dépendances masculines dominent avec un chromosome Y omniprésent, comme si certains chefs et leur descendance affirmée valait d'être favori pour la reproduction. Bref, des "dominations" variées sont présentes, avec sans doute, les violences en rapport: même si les migrations purent ne pas être forcément douloureuses, après tout certaines préférences peuvent s'exprimer, il y a de chances qu'elles aient pu l'être aussi : en bref, comme partout il y a des perdants et des gagnants. Justifier à priori l'inocuité que l'on aurait à perdre du fait de la nature a un côté plaisant, quoiqu'un peu masochiste: qu'un fonctionnaire payé par la Nation justifie son salaire en justifiant scientifiquement la disparition de son employeur me semble saumatre. 

    Et puis il y a les équilibres asymétriques, structures stables qu'on retrouve en pas mal d'endroits: une caste aristocratique guerrière en petit nombre domine une majorité aux moeurs plus pacifiques. Tutsis et Hutus, Germains et Gallo Romains, on a bien des exemples de la chose, plus les Touaregs et Peuls nomades mettant en esclavage les sédentaires ethnies du sud. Là encore des différences ethniques, bien sûr représentées génétiquement malgré les mélanges qui ont lieu aussi, perpétuent les différences de "race", associées à des pratiques culturelles, les isolats culturels perpétuant bien sûr les isolats familiaux et donc génétiques, toujours partiels en plus, et cela se mesure. 

    Un point important est que les groupements "génétiques" ou "raciaux" s'expriment au-delà des clans. Car les femmes s'échangent entre clans dans les systèmes ethniques assez larges, ou bien par capture quand ils sont exploités par d'autres. Les ensembles ethniques ont donc un niveau d'échelle différent, tout en perpétuant des points communs, l'acceptation du mariage et de la reproduction à égalité. 

    C'est à ce point qu'on doit distinguer la présence ou non de la perpétuation tribale ou clanique, l'appartenance mythifiée à la descendances d'ancêtres valeureux transmettant nom et pouvoir à priori marquant profondément les sociétés humaines. Les peuples sédentaires opprimés ont moins tendance à cela, et il est clair que le tribalisme est un facteur puissant de la persistance ethnique différenciée. 

    Dans les populations soumises à des empires puissants pendant de longues périodes ce tribalisme et l'ethnicisme qui va avec s'atténue, c'est ce qui est arrivé en Europe, ou ne s'est maintenu que le tribalisme nobiliaire, le peuple indifférencié et indifférent à ces considérations, faisant nation à grande échelle. On voit alors que le signifiant "blanc" au delà du racisme s'oppose en fait au signifiant "noir" comme associé au tribalisme et donc à l'ethnicisme différencié. Le noir est celui qui historiquement (mais aussi génétiquement) s'associe à une reproduction clanique et ethno différenciée. C'est lui, le raciste en fait, et pourtant il est  "raciste" que de le définir comme tel globalement. 

    Les populations migrantes noires restent regroupées dans des diasporas ethnicisées en Occident. Il y a les maliens, les camerounais et les congolais au moins et qui s'équilibre comme au pays. On notera que ce ne fut pas le cas pour l'esclavage atlantique qui bien que capable de transmettre le vodou, fit exploser les différences ethniques du fait de la violence des soumissions imposées aux esclaves. On ne parlera pas des oppositions claires entre maghrébins et noirs, la barrière saharienne ayant séparé au moins aussi bien que la méditerranée et le racisme n'existant absolument pas entre les faux "blancs" africains du nord et les pov noirs du sud. Du moins pas dans l'esprit de Christiane Taubira voulant absolument innocenter ceux ci de cela, quitte à mettre un mouchoir malpropre sur les millénaires d'esclavage qui les séparent aussi. 

    Bref, s'imaginer en tant que blanc européeen comme pouvant à un quelconque degré maitriser par l'effacement et l'indifférenciation ce qui sépare l'humanité constitutivement est un leurre, une foutaise et une ignorance. Organiser le monde sur des territoires partagées entre ethnies hostiles arcboutées sur leurs traditions et qui plus capable de se reconnaitre entre elles en assimilant des préjugés racialisants est une erreur profonde et partout où cela se produit, on n'observe que guerres perpétuelles. Les balkans en sont l'exemple au sein même de l'Europe, et ce n'est pas fini après trente ans de guerres abominables. Pour mettre fin à ces guerres, il faut impérativement que le niveau "national" soit occupé (au sens quantique), pour que l'indifférenciation puisse jouer son rôle dans des milieux homogènes respectueux d'eux mêmes et des autres, le respect ethnique ne pouvant s'assumer qu'à ce niveau. 

    Et bien la chose est claire et maintenant évidente: l'Europe s'organise pour devenir un monde multiculturel impérial de façon à reconstituer ce qu'on a détruit en 1918. Une empire austro hongrois moraliste pseudo démocratique, à la fois déchiré par des ethnies dont bien trop d'entre elles sortent de l'islam en pour ou en contre, et hanté par des grandeurs royales dont elles pleureront toujours les défaites passées. La guerre civile ethnique perpétuelle comme ciment des nations détruites partout. Merci à l'Europe. Tout ça pour ça.  

  • Les colonisations

    À l'occasion des saillies multiples de Bernard Lugan et de  l'interview d'un ambassadeur bien informé (1), il faut se poser la question de l'attitude publique de la France, pays souverain vis-à-vis du monde, concernant la colonisation menée par elle dans l'histoire. 

    Avant cela, on citera l'annonce de Driencourt concernant le fiasco diplomatique de Macron en Algérie, qui fera date et devra être enseigné dans toutes les écoles à l'avenir, et aussi la description qu'il fait de l'instrumentalisation de la diaspora algérienne par le pouvoir algérien. Ajoutons la prise d'otage avec Boualem Sensal, accusé d'avoir diné avec Driencourt la veille de son arrestation. 

    La question est d'importance, quand on voit Emmanuel Macron, l'auteur et responsable de la terrible série de fiascos diplomatiques qui ont déshonoré la France tout le temps de sa présidence, se livrer pas plus tard qu'hier à une repentance envers Haïti, responsable d'un ignoble massacre de français en 1804 puis envers Madagascar, enfermé depuis 50 ans dans les affreuses conséquences d'un choix socialiste imbécile. On évitera de parler des crimes contre l'humanité commis en Algérie, qui inaugurèrent sa faconde diplomatique, cela dès avant son élection, et bien sûr de son éviction d'Afrique pour cause d'arrogance (le "va réparer la clim" lancé au président burkinabe) aggrémenté de photos de lui ivre à Kinshasa et aussi de son premier ministre et de son ministre des affaires étrangères homosexuels... La présidente rwandaise non francophone de la francophonie fera rire le reste de l'assistance médusée devant cette longue série de ridicules dont la France ne se remettra peut-être pas, tout le crédit à l'étranger des 80 dernières années ayant dissipé devant le monde comme une impudique diahrée honteuse. Fermons le banc. 

    La question est celle de l'histoire d'un pays souverain debout devant le monde, histoire assez brillante pour être connue et respectée, portée par des personnages immenses qui suscitèrent l'unanimité. La personne de De Gaulle est évidemment centrale en ces affaires, bien qu'affreusement dévalorisée par ses successeurs, on vient de le voir, mais pas seulement. 

    Car c'est bien tout le château de sable français de la période qui est en train de s'effondrer. 

    Après l'horreur révolutionnaire qui s'acheva dans la déroute napoléonienne (les Russes à Paris), la France tenta effectivement de se retailler un Empire en colonisant le monde à une période où cela était possible. Le mot "empire" utilisé tardivement a bien montré le caractère essentiel de cette ambition dont l'Algérie et ses départements français fut le centre. Tout s'acheva en 1940, et la lamentable guerre d'Algérie qui succéda à la lamentable deuxième guerre mondiale n'eut qu'un seul intérêt: permettre dans les deux cas après bien des abaissements le retour au pouvoir de De Gaulle, sa gestion de l'histoire algérienne condamnée par l'histoire ne pouvant que mal finir malgré une indéniable victoire militaire obtenue de haute lutte. Tout le reste fut calamiteux y compris, hélas, et cela aussi gravement que pour l'autre victoire qu'il obtient, sur le point essentiel de la mémoire des choses laissée à l'histoire. 

    On ne parlera pas du mémoriel, qui ne qualifie que la gestion de la chose, mais de la mémoire, ce qui reste vraiment à ses propres yeux et à ceux du monde, et cela dans un environnement contesté, c'est-à-dire sujet à des polémiques éternelles. Dans ce cadre-là s'opposent des thèses contraires, lâcheté contre héroïsme, et ce fut le propre de De Gaulle que d'être capable de présenter et de représenter un héroïsme certain et prouvé mais hélas minoritaire, contre l'image véritable d'une lâcheté générale fondée sur des errements collectifs. La grandeur de l'homme et de ses vrais soutiens, plus la nécessité de leurs engagements pour l'honneur d'un pays qui avait quand même des références à présenter, put obliger ceux qui n'en pensaient pas moins de faire semblant. 

    Quelle est la réalité historique partagée par le monde ? Déchirée par ses atermoiements internes et par le désordre propre à sa destinée collective, la France aurait déjà dû s'effondrer en 1918 et put, grâce à un armistice inespéré, arrêter les frais avant l'inéluctable. Les morts de 18 qui supportèrent le dernier effort allemand ne sont plus là, pas plus que ceux de 14 qui supportèrent le premier. Le reste ne fut qu'un misérable désespoir collectif privé de sa sève qui s'effondra en 40. Le chef d'état-major de Joffre (Gamelin) fit les plans de la défaite et malgré l'armée que De Gaulle put engager en Allemagne, ce qu'on aurait pu et du écraser en 36 résista admirablement (hors ses exactions) à ce qui depuis nous méprisera pour toujours. Amérique et Russie ont compris et intériorisé la fin définitive de l'Europe de l'Ouest et donc de la France, et cela malgré Churchill et De Gaulle, d'ailleurs immédiatement renvoyés après la victoire par leurs peuples définitivement brisés. 

    L'affaire algérienne, scorie de l'histoire et qui avec l'Indochine  fut un martyre historique supplémentaire infligé aux minables "démocrates" qui complotèrent le renvoi de l'homme providentiel, c'est-à-dire infligée à l'élite perdue arc boutée sur une idée pourrie de la République, et qui illustra la gravité de cette affreuse décadence. On commença par la défense du territoire de cette "république", c'est-à-dire de ses départements, déshonorés par la présence sur ses sols d'un peuple de sous hommes abrutis de superstitions misérables et de toute façon privés de tout droit à s'exprimer librement. La  "République" de "l'Algérie c'est la France" était une honte morale pour qui se prétendait "démocrate" et  ne se rendait même pas compte de la disgrâce en question. 

    Toute discussion avec un pied noir direct ou indirect, toujours enfermé à la française dans la cage de son déni le prouve encore: l'arabe (en fait le berbère arabisé) majoritaire sur le sol algérien n'avait pas le droit de vote et imaginer qu'on puisse rester le dominer dans cet état ou dans l'autre était une évidente chimère que nul vrai homme ne peut supporter. Il fallait partir et rien ne pouvait remplacer cette évidence.

    Harki, OAS, antiracistes bêlant  : tout cela n'est pas digne d'un peuple debout dans l'histoire, d'humains libres s'associant pour peser sur le monde. Sous humanité rêveuse et imbécile, elle acheva en Algérie de s'évanouir dès l'armée française, au demeurant victorieuse, disparue. Qu'elle tire sur des manifestants rue d'Isly ou qu'elle  laisse violer des françaises à Oran, elle n'était pas là pour défendre une colonie qui n'avait plus lieu d'être. 

    Maintenant, on rembobine. La colonie fut créé au siècle avant dernier, alors que l'Empire Ottoman régnait sur la méditerranée, à peine vaincu en 1827 à Navarin. On récupéra nos dettes de la révolution, et fit main basse sur un trésor piraté qui ne compensa certes pas les 1000 ans de piraterie et de mise en esclavage des européens capturés perpétrés depuis la capitale pirate qui venait à peine (et du fait des canons américains) de cesser la guerre de course.  Infâme et criminelle, la "souveraineté" mafieuse turco berbère islamisée ne méritait que l'écrasement qu'elle a subi et qu'elle aurait dû subir bien avant. Les tribus qui résistèrent, dont les moeurs barbares dégoutèrent nos soldats par leur sauvagerie envers les prisonniers furent enfumées et affamées comme il se doit et l'on mit malgré cela des années à les soumettre; il n'y a que la violence prolongée qui marche avec les barbares, et l'empire romain l'avait lui-même suffisamment montré... 

    La dernière révolte data de la fin du siècle.

    On se permettra de remettre les pendules à zéro à cette date. La conquête coloniale de l'Afrique fut alors discutée, et décidée par la gauche républicaine contre des avis réfléchis et argumentés. Réaliser la chose est d'importance. C'est ce qui est à l'origine historique de la démocratie moderne en France qui fut l'instigateur de la départementalisation de l'Algérie et de la colonisation de l'Afrique et de l'Indochine et finalement pour les mêmes raisons. Mieux ! C'est le lobby algérien en France qui au nom de ses intérêts coloniaux racistes pesa sur cette démocratie au nom de la démocratie pour maintenir ses privilèges économiques spoliateurs (son économie était protégée ) en faisant chanter l'Empire, jusqu'à truquer les élections qui s'étaient (généreusement tu parles) entre-ouvertes aux natifs, tricherie qui déclencha (entre autres) la révolte armée qui conduisit à l'indépendance. Ce fut le deuxième round. 

    Le troisième round fut assis par la prise en compte de l'échec de toute l'aventure coloniale et de la grande décision française des années 60, la décolonisation. Nécessaire et inévitable, elle fut cependant organisée par nous, de par notre volonté. Là encore, la personne de Charles de Gaulle est centrale et concentre l'immense service qu'il rendit là, encore, à la Nation. Elle fut initiée en Algérie à notre honneur, après notre victoire militaire et les circonstances malheureuses qui l'accompagnèrent furent le fait des acteurs locaux et pas de l'Etat, qui fit ce qu'il fallut faire pour partir, lui.

    Là commence le 4ème round. Il est toujours en cours, les gagnants de l'indépendance algérienne étant encore au pouvoir, empêchant toute réconciliation historique et jouant, encore et toujours de la terrible haine des mafieux profiteurs de la rente pécuniaire et mémorielle qu'ils obtinrent de la capture pirate de leur fief terrorisé.

    Mais ils sont cependant les maitres légitimes du pays, et exercent le pouvoir des gouvernants d'un État souverain reconnu que nous avons reconnu et il faut faire avec. Là commence le discours raisonnable, basé sur le respect nécessaire de la souveraineté des États que nous reconnaissons, et le respect que l'on doit à soi-même commence par le respect de ce que nous avons publiquement admis. 

    Que devons nous dire ? 

    D'abord que tous les États ont une histoire et que le passé, sans pouvoir être nié, a vocation à demeurer le passé et que la mémoire des hommes, qui est aussi celle des hommes morts dans ce passé, doit rester celle de ces humains là, par delà ce qu'ils firent et qu'on peut toujours estimer à la hauteur de circonstances qu'on peut considérer aujourd'hui changées. Là est la clé de toute relation entre entités historiques: la contemplation lucide du passé, et la capacité de le dominer pour songer à un présent et à un avenir pacifié. Car il n'y a de projet commun possible à terme entre pays que celui de la paix et du commerce à nos deux  avantages et que tout doit être fait et dit pour y parvenir. 

    Contempler lucidement le passé et le dominer c'est accepter ses propres victoires quelles qu'en soient les circonstances mais aussi ses propres défaites. Cette acceptation doit être basée sur des faits historiques élaborés hors propagandes et surtout hors du ressentiment humain actif, l'humeur sinistre qui ne prédispose qu'à de nouvelles violences hors de propos.

    Les enfumades de Bugeaud furent des actes de guerre aussi horribles que les immondes tortures infligées aux prisonniers français civils et militaires par les populations, ce qui explique les répressions inévitables que des troupes régulières infligèrent à ces civils: il n'est de guerrilla vaincue que par la violence infligée aux civils et la guerrilla algérienne vaincue le fut grâce aux tortures de la bataille d'Alger et aux déportations massives de population liées au plan Challe. Cette victoire fut payée par le désir final d'indépendance et c'est tout le "paradoxe", elle fut ainsi, du fait des souffrances infligées, le vrai moteur de la séparation comme elles le furent autrefois de la soumission haineuse qui dura un siècle.

    Reconnaitre ces faits, et de cette manière, est essentiel, c'est l'objet d'un travail collectif de mémoire sur la réalité des faits, non pas seulement celui d'un bord, car la repentance unilatérale en plus d'être fausse, n'est qu'une source supplémentaire de haine, mais des deux bords, reconnus ainsi égaux et dont les combattants enterrés côte à côte peuvent enfin reposer en paix. 

    Cette équivalence n'est pas un relativisme, mais au contraire la virile reconnaissance des coups portés de part et d'autre, avec le regard lucide porté sur toutes les exactions passées et l'acceptation des torts de tous, ceux qu'on a encouragé parce qu'à notre avantage, et les siens propres qu'on doit cesser de nier. Et il n'y a pas d'accord sans que cela se manifeste publiquement, d'une manière ou d'une autre, et il y a bien des moyens d'incliner la tête sans se soumettre.

    Pour finir, il faut aussi admettre que même si cela débouche sur la paix, soit des relations futures apaisées et productives, cela ne signifie pas le "pardon". La séparation des Etats reste historiquement constituée et les souffrances subies ne peuvent s'oublier ou cesser d'être célébrées. Les collectivités nationales incluent leurs morts, on se doit de les célébrer toujours et aussi de respecter mutuellement ces célébrations là. 

    Surtout que ces morts ont diverses origines, dont les combattants des guerres au service de la France, qu'elles soient mondiales ou coloniales et la chose mérite d'être notée. Avant que de parler des harkis, il faut bien reconnaitre que des maghébins moururent en Indochine. L'ensemble de ces faits doit être reconnu et l'Algérie oui, vécut une guerre civile en même temps que la guerre d'indépendance. Une guerre se termine, qu'elle soit civile ou pas et la proclamation de la traitrise des harkis, hautement revendiquée encore en Algérie doit être tempérée.

    Cette étape globale guerrière passée qui est toute l'affaire, doit être affirmée et produite, comme centre de l'expression publique des nations entre elles. Elle est hélas cependant très difficile, voire impossible dans la plupart des cas et l'accord entre les nations ne peut se manifester malgré cette impossibilité que par le silence nécessaire aux choses qu'on ne peut ou doit dire. Néanmoins, la dignité des hommes et la grandeur des chefs d'Etats et de leurs politiques doit toujours quelque part faire "comme si", le respect silencieux des choses vaut tous les discours. 

    On se souviendra de De Gaulle, par exemple, parlant de Pétain en novembre 68 à Douaumont, et les déjà vieillards silencieux qui entouraient la cérémonie y manifestèrent en silence la gravité nécessaire. 

    Ainsi, il ne peut y avoir de parole publique, de mémoire publique exprimée au nom de la Nation sans ce respect là de soi même et des autres. Au delà du mémoriel, et de la repentance il y a la mémoire nationale et l'ignorer est un crime contre l'histoire et contre la civilisation. Malheur à ceux dirigeants ou complices de l'abaissement de la France qui l'oublient ou ne l'imaginent même pas, faut de culture ou de vraie morale.

    Pour ce qui concerne l'Algérie, il est clair qu'il n'y aura aucun changement à l'immonde et inacceptable comportement des pirates qui la spolient et dirigent, sans leur écrasement violent ou leur mort de mort naturelle, qui ne saurait tarder, mais qui n'est pas encore là. On notera que le peuple derrière, jeune et oublieux du passé et du présent n'est là comme ailleurs que totalement incapable de la moindre grandeur ou de la moindre lucidité. Ce sont les peuples qui font leur propre malheur eux-mêmes.

    Mais revenons au réel. On vient d'évoquer le nécessaire respect aux instutitions étatiques et le paragraphe précédent pourrait faire croire qu'on aurait des raisons de s'y soustraire. Ce n'est pas le cas. Le conditionnel et la citation ("certains disent que") permettent de dire le vrai sans s'engager dans l'insulte diplomatique. Les nuances du langage à la disposition des politiques sont là pour cela. 

    On peut par contre faire des allusions et puisqu'on parle de "certains" dire publiquement aux dirigeants algériens que l'on est en désaccord avec leurs jugements et affirmations destinées à leur public et qui sont, il faut le dire absolument insupportables: accusation de barbouzerie, détestation variées de la France et de ses représentants font partie à un degré inacceptable du discours public algérien, médiatique et politique, en Arabe ou en Français. Cela doit être signalé et déploré. 

    Ensuite que l'histoire ne se discute pas et qu'il ne peut y avoir de rapprochement "mémoriel" hors de l'acceptation de certaines réalités. La première d'entre elles est que l'Algérie à l'indépendance a récupéré du fait du départ des Français d'un patrimoine global important: routes, usines, batiments, mises en culture en nombre conséquent furent acquis sans indemnisation. Il était propriété de la France et de ses contribuables. D'autre part, les coopérations et contributions à la mise en valeur des ressources de l'Algérie par la France après l'indépendance furent notables et furent et font et peut être feront partie des bonnes relations entre France et Algérie. Les discours vexatoires insupportables qui semblent ignorer la simple politesse ne sont donc pas appropriés dans ce contexte.

    Il convient donc que l'Algérie célèbre et reconnaisse la générosité de la France après l'indépendance et adopte un ton plus mesuré dans ses jugements globaux, qui doivent absolument prendre en compte l'avenir. 

    Cet avenir quel est il? Là encore, certaines réalités doivent être considérées. D'abord que les échanges économiques entre la France et l'Algérie ne sont pas très importants, en tout cas très inférieurs en volume et en monnaie à ceux entretenus avec l'Europe, au point que leurs disparition complète n'affecterait pas l'économie française, et cela malgré l'importance de la diaspora algérienne ! La rupture complète des relations économiques, politiques et humaines entre France et Algérie, quelquesoit les désagréments que cela impliquerait pour les algériens et les franco-algériens est donc possible et l'Algérie doit l'envisager avant qu'on le lui dise, et on pourrait commencer à le lui dire.

    A partir de là, il convient donc que certaines canines soient montrées à l'occasion des grands sourires avec lesquels on doit poliment demander à ce que les OQTF légaux et conformes au droit international soient acceptées par l'Algérie. Cela pourrait se faire simplement, au nom de l'avenir et il faut absolument rompre avec une victimisation imbécile et injuste qui ne peut que vexer et pousser au pire.

    Car le pire est devant nous. L'Algérie est en très mauvaise position. Sans production autre qu'une rente pétrolière et gazière en voie d'extinction, son avenir est sombre. Elle doit se tourner positivement vers l'avenir, si elle veut le maitriser. Et ce n'est pas la menacer que de lui dire que son sort nous est maintenant indifférent: soyez gentils ou (à moins que ce ne soit "et") allez vous faire foutre !

    En conséquence, et les futurs changements à attendre de gouvernement  plus la simple logique et l'exaspération qui monte en France, on s'achemine à moins d'efforts sensibles de la part de l'Algérie vers une rupture complète des relations économiques entre les deux pays, et la diaspora trop longtemps pilotée et instrumentalisée pourrait brutalement se trouver privée des moyens d'être utile à un pays failli qui s'enfoncerait à nouveau dans le chaos. 

     

     

    (1) Interview de Xavier Driencourt https://www.youtube.com/watch?v=EGtmH0qkRSg