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FrancoisCarmignola - Page 2

  • Les préfaces de Kant

    À l'occasion de l'édition commentée par Paul Clavier de la deuxième préface de kritik, quelques points nouveaux à remarquer...

    Nouveau? Pour moi... 

    D'abord le paysage dogmatique que Kant renversa. Descartes en est bien sûr l'initiateur et Leibnitz continua. En gros, Dieu est indispensable au système philosophique, comme garant de la vérité (Descartes) ou de l'harmonie préétablie (Leibnitz), ensuite tout se déduit de la raison, maths ET physique. 

    Pour Descartes, tout se déduit des maths, en fait on déduit le monde du général au particulier et il n'y a de vérité que claire et distincte, garantie par Dieu. Les idées et principes sont ainsi aussi dans les choses, données complètement et clairement. C'est pour cela qu'on est maitre de la nature et la réalité du monde ne vient pas de la perception, on a un rationalisme et un idéalisme. 

    Kant est donc celui qui pose la question de la connaissance possible et cela sans Dieu pour la rendre vraie. Mais son point de départ est surtout de l'opposition vaine entre Wolff et Hume. 

    L'un sans perception, l'autre avec uniquement la perception. 

    Wolff fait ainsi de la philosophe la science des possibilités, exclusivement basée sur le principe de non-contradiction, il en déduit même le principe de raison suffisante, (et donc Dieu, tant qu'il y est). Voilà la grande idée dite rationaliste: la physique et le monde sont comme ça et pas autrement et on peut les déduire de l'ontologie. Magique ! Pour qui appréhende la grandeur de l'ambition, se lève une grande envie, celle de la grande idée ! On a là une illumination qu'on pourrait dire cartésienne car elle est l'immense exaltation de l'esprit philosophique moderne qui réalise sa puissance d'auto-affirmation. Faut comprendre. 

    Pour les empiristes, passionnés exclusivement d'expérience, c'est le contraire : seule l'expérience peut déterminer le raisonnable. Hélas facilement soumis au scepticisme, la conception reste fragile et paradoxale et la guerre entre les conceptions de la philosophie totale. Un champ de bataille pour la métaphysique... 

    On pourrait dire entre Leibnitz qui intellectualise les phénomènes et Locke qui sensibilise les concepts... 

    Mais Hume en détruisant la métaphysique dogmatique avec son tout expérimental réveille Kant "de son sommeil dogmatique". 

    Contre Hume, Kant refuse le tout expérimental qui empêche toute généralisation et donc toute vraie connaissance. Mais son modèle pour l'expérimental est Newton, qui induit les lois de la nature depuis les phénomènes. Le rationalisme est donc inductif (et non déductif) et c'est toute l'affaire. C'est l'immense succès des sciences qui est donc le guide de la méthode kantienne.

    On commence donc par une "méthode" qui vise à obtenir une connaissance d'un type particulier, car "transcendantale", c'est-à-dire connaissance de la manière de connaitre. La "critique" est l'exercice et l'obtention de cette connaissance, par essence non expérimentale et donc "a priori". Cette critique n'est pas faite par les dogmatiques possédés par le pouvoir de la raison assimilée à la logique. 

    On considère alors la différence et distinction fondamentale entre sensible et intelligible, et donc in fine entre phénomène et noumène, les choses réelles, inaccessibles, étant différentes de ce par quoi elles nous apparaissent tout en restant pensables. L'apparition et la représentation des choses va donc dépendre de nous, le mystère de l'adéquation de ces représentations avec le réel restant entier, et le demeurant de nos jours. Le successeur de Newton qui fonda toutes les physiques modernes (elles sont 3, dont deux relativités et le quantique) Einstein l'a assez dit: l'incompréhensible et que les choses soient compréhensibles.

    La représentation ne contient donc que ce qui affecte le sujet, et le phénomène est une façon d'apparaitre. 

    A ce point on rentrera dans la critique et considèrera la vraie métaphysique, celle de la pensée pure, et de ses concepts a priori (causalité, quantité, temps) dont on doit autoriser l'application aux objets sensibles présents dans l'intellect par la représentation. 

    L'objet de la critique est alors d'examiner ce qui rend possible l'application du "non expérimental" (concepts purs) aux choses perçues du réel, autrement dit, la possibilité d'un savoir a priori (non expérimental) et synthétique (construit).

    On se retrouve donc avec un savoir qui fait obéir le sensible à l'intérieur de moi à mes principes intérieurs, le sensible se subordonne aux formes de ma sensibilité. C'est la forme suprême de l'adéquation du réel aux principes de mon entendement et aussi de ma soumission via l'obéissance à ces principes à la possibilité du réel. 

    La distinction analytique(explicatif)/synthétique(contenu) est ce qui permet à la métaphysique d'exister, c'est-à-dire d'être un vrai savoir (créateur de contenu, donc synthétique) tout en étant hors de l'expérience (a priori). On remarquera bien sûr que TOUS les jugements analytiques sont a priori. 

    L'accord des choses avec notre capacité à connaitre est présupposé a priori même s'il est reconnu comme contingent, mais par contre, assuré par le succès des sciences... 

     

  • Les Daechs

    À l'occasion de la crise actuelle, un franco italien spécialiste des frères musulmans nous explique le monde (1). 

    Allons y vite: le "globalisme" (dixit Del Valle) est une idéologie qui se situe en Occident comme les Djihadistes universalistes (Daech, Al Qaida)  en Islam. Elle promeut le LGBT, certes, mais pas que. Elle veut la mort des nations et instaurer dans un empire uniformisé la loi de l'individu calculateur, ce que le pauvre Michéa appelle le "libéralisme", la pauvre Stiegler le "néo libéralisme" et De Villiers le "Puit du Fou" (je rigole). 

    Car le vrai clivage n'est bien sûr plus la ridicule, discréditée et inexistante question sociale, mais plutôt l'identitarisme, le rattaché au local national et religieux, évidente arme des partisans du monde multipolaire qui s'installe aujourd'hui contre des USA déclinants, d'autant plus acharnés à rassembler son camp (en prenant définitivement la main sur l'Europe) qu'ils commencent à avoir peur. 

    Le petit aller retour sur Ursula Van der Lyen, en conflit avec la constitution européenne (elle la piétine en faisant ce qu'elle veut, euh ce que les US lui ordonnent) et qui doté d'un mari entreprenant poursuivi en Italie pour fraude aux subventions européennes (2) (3). Agent de la CIA, Jean Monnet ne peut plus se cacher dans son cercueil: l'union européenne dont on nous parle avec des sanglots dans la voix était bien le moyen globaliste pour asservir une Europe discréditée à jamais par le nazisme et donc à priver de toute souveraineté. Les barbares germains doivent être asservis, et d'ailleurs, c'est fait... 

    La renaissance de l'OTAN, voire sa résurrection, est en le signe définitif et la guerre en Ukraine le marqueur définitif de la soumission infernale d'une génération entière à l'impensable. 

    Mersheimer, Brezsinski, Kennan, Friedmann sont les géopoliticiens américains qui ont décrit la situation à l'époque soviétique: qu'en est-il en Europe ? Rien que l'effroyable servilité d'élites élevées " Rome" (les young leaders) .

    Que ce soit un Italien qui nous parle des moeurs mafieuses, ou des gallo-romains maniérés plus romains que les romains et d'autant plus ridicules aux yeux des romains eux-mêmes représente l'intérêt des localismes nationaux; il nous explique aussi que contrairement à ce qu'on croit en France, Melloni est en fait de "centre droit" et bien sûr parfaitement européanisée, elle est amie d'Ursula. Viva Italia ! 

    L'une des morales des lucidités qui s'expriment via Youtube (merci Google de m'espionner) est donc l'absolu cynisme du monde et le fait qu'on ne doit concevoir les choses qu'à partir des intérêts et volontés des acteurs. 

    Par exemple, qu'est-ce que le terrorisme sinon par l'organisation à distance de meurtres ignobles une communication envers les médias et les nations bien plus efficaces que tous les moralismes et toutes les publicités ? 

    Del Valle conclut: j'étais européiste mais pas fédéraliste, j'ai changé: mort à l'Europe. Mieux ! La soumission à l'Europe signifie la mort de la souveraineté, et cette odeur de pourri attire les vautours: "l'Europe est en voie de putréfaction" dit Erdogan. 

    Ainsi donc, il faut rejeter, moquer, détruire et punir les slogans infâmes: "l'Europe c'est la paix", "Les nations c'est la guerre", "Souveraineté européenne". Signes ignobles de l'asservissement et de la ruine. 

    Mais avant cela, le principe fondamental de tous ces intellectuels passionnés de cette discipline qui fait pièce à  l'histoire, la géographie et la démographie, la "géopolitique" dont on fait les "géopoliticiens" (terme ridicule au demeurant), caractérise d'abord le monde sous l'angle de la Nation, ce concept fondamental de la réalité que toute la culture européenne a abandonnée pour notre malheur. 

    On a lu Walzer. 

     

     

     

    (1) Del Valle pète les plombs. https://www.youtube.com/watch?v=-4Bp1rY_Jls

    (2) https://lecourrier-du-soir.com/gros-scandale-la-commission-europeenne-blanchit-le-mari-de-von-der-leyen-qui-a-touche-320-millions-de-lue/

    (3) https://lecourrier-du-soir.com/coup-de-theatre-la-societe-du-mari-de-von-der-leyen-qui-a-recu-320-millions-de-lue-etait-inactive/

  • Les terroristes

    À l'occasion d'une tentative de débat sur le fond (1), un échange sur les évènements récents en Israël.

    Michel Collon, défenseur connu des russophones ukrainiens et en pointe dans la dénonciation des propagandes russophobes se positionne ici en dénonciateur sans nuances d'Israël, voire même dénonciateur de mauvaise foi avérée sur deux points qu'il refuse de considérer, se contentant après un renversement du débat de poser des questions dont il se plaint qu'on n'y réponde pas. 

    Le Hamas est il terroriste ? 

    Dans sa direction, les deux questions concernant l'action "terroriste" ou pas du Hamas et le nombre de juifs qui occupent Gaza. Sa réponse, à côté, se trouve être:

    1) ce qui s'est passé le 7 octobre n'est qu'une "conséquence"

    2) il est "normal" que des gens comme ça, agressés en permanence, réagissent et se défendent.

    3) Il y a dans la charte de l'ONU, qu'on a le droit de choisir les moyens par lesquels on répond à une occupation. 

    On imagine donc que les réponses aux questions posées sont a)"non" b) "zéro". Il ne le dit pas, au demeurant. 

    On répondra (on en tremble de rage) que:

    1) tout évènement n'est que conséquence d'un autre, y compris la sortie d'Egypte, qui se trouve mythologique. Cela ne masque pas la réalité du fait. 

    2) la défense doit être proportionnée à l'attaque. Ce principe irréfragable de toute justice a une limite qui est le crime contre l'humanité. Le meurtre de civils endormis accompagné de voie de faits variées dont les détails exacts sont finalement secondaires en est un. Tout y est: l'intention sadique revendiquée, la phraséologie terrorisante, la haine manifestée, exprimée, démontrée, pratiquée sur des personnes inconnues supposées ennemies car "vraisemblablement" juives (elle habitent les kibbouz investis et donc...). 

    3) On ne trouve dans la charte de l'ONU, que des références à des moyens "pacifiques". Collon a mal lu l'article 33: 

    Les parties à tout différend dont la prolongation est susceptible de menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales doivent en rechercher la solution, avant tout, par voie de négociation, d'enquête, de médiation, de conciliation, d'arbitrage, de règlement judiciaire, de recours aux organismes ou accords régionaux, ou par d'autres moyens pacifiques de leur choix.

    Cela n'enlève rien toutefois à la résolution 45/130 (1990) (2) qui mentionne: 

    Reaffirms the legitimacy of the struggle of people for independance, territorial integrity, national unity and liberation from colonial domination apartheid and foreign occupation by all available means including armed struggle.

    C'est pour cela que je pense que la simple accusation de "terroriste" pour qualifier (en plus de force) les "crimes du Hamas" de "terroriste" est contre-productive. Pourquoi ne pas dire tout simplement : "approuvez-vous les meurtres de civils intentionnels revendiqués commis par le Hamas ?" La question n'est pas d'attribuer un mot infamant, la question est d'attribuer ou non à une organisation l'organisation de meurtres de civils, ce qui, en général, conduit à déconsidérer gravement cette organisation-là, quelles que soient les raisons qui l'ont pu conduire à ces meurtres-là. 

    Qui plus est, on remarquera que le 7 octobre un autre type d'acte fut mené: des attaques de bases militaires et des combats avec armes de guerre contre des militaires. Pourquoi ne pas s'être limité à ce type d'actions, qu'on peut sans peine assimiler à des actes de résistances ou en tout cas à des actes de guerre ? 

    Qualifier indistinctement de "résistance" des actes différents est donc critiquable. Tout en s'en tenant aux faits, il convient de reconnaitre inacceptable et surtout coupable les meurtres sadiques revendiqués de civils. 

    La méthode

    D'autre part, le caractère "intentionnel revendiqué" des meurtres en question les distinguent fondamentalement de toute autre accusation qu'on voudrait symétrique. En général, on attribue ainsi un caractère terroriste à de tels actes, qui ont lieu non pas sous forme de débordement barbares de troupes avinées, mais bien d'actes de communication politique, l'horreur de ces actes ayant pour but d'inspirer la peur, de décourager, voire de, et là on passe à une étape supplémentaire dont on pourrait accuser Michel Collon: par le dépassement des conventions morales associées à une action qu'on considère comme conséquence, on induit que la cause première est un acte de la victime, prouvé ainsi d'une gravité équivalente ou supérieure. 

    Cette méthode est ainsi une méthode de communication, comme indiquée, mais en plus accusatoire: l'acte sadique est preuve que la victime est encore plus coupable que son bourreau, sa culpabilité étant telle qu'elle justifie ce qu'on lui inflige, voire qu'elle est responsable et coupable entièrement de toutes ces violations de la morale: celle des actes qu'elle subit étant de fait, les mêmes que ceux dont on l'accuse par la présente, d'avoir commis. 

    Mais cette méthode est aussi acte de guerre et elle a pour objet, ce qui est suffisamment souligné par ailleurs, de provoquer une réaction exagérée dont la violence provoquera des dommages parmi la population civile palestinienne des dommages destinés à émouvoir le monde arabe, voire le monde entier. Le crime sauvage contre des civils a donc pour objet même de causer d'autres crimes ou du moins des actes qu'il sera possible de qualifier comme crimes. L'intention barbare qui fait que ces gens peuvent effectivement (à mon avis) être considérés comme des animaux et traqués et liquidés sans merci, est double: on tue des innocents ennemis de manière à provoquer sciemment la mort d'autres innocents ceux là de notre bord, pour mieux inspirer la pitié à NOTRE égard. 

    Il est frappant de voir de doctes personnes (par exemple Dominique de Villepin) utiliser cet argument là précisément pour condamner Israël de tomber dans un "piège" tendu par le Hamas. Comme s'il était devenu licite de faire la guerre avec les pires principes et interdit de s'y opposer sous peine d'en violer d'autres. La méthode en question devient donc acceptable voire recommandée vu l'efficacité de l'injonction à s'y soumettre, devenue morale. 

    Et cette méthode là, parfaitement infâme, permet à certains (dont Michel Collon) de surmonter la dissonance cognitive induite par l'atrocité de ces actes en se lançant des élaborations soit disant équilibrées. Elle est pourtant, à mon sens, absolument  déshonorante et cela quadruplement: en excusant les meurtres des premières victimes, en excusant celle indirect des deuxièmes, en assumant un déséquilibre flagrant du jugement au nom même d'une prétention à l'équilibre, en prétendant au nom de ce naufrage moral, à la moralité. BERK. 

    L'accusation 

    Venons-en à l'accusation. 

    Tirés des circonstances historiques de l'émergence du conflit au début du XXème siècle, les arguments sont:

    1) il y a spoliation violente de terres palestiniennes. 

    a) La Palestine n'a jamais existé comme état arabe distinct d'une région des empires ottomans puis anglais. 

    b) les juifs qui se sont installé au début du XXème siècles en Palestine achetèrent des terres aux féodaux palestiniens et allèrent jusqu'à mettre en valeur des terrains non occupés. 

    c) les organisations militaires juives furent crées dans les années 20 en réponse à des manifestations violentes commises contre des populations juives qui n'étaient pas armées à l'origine. Le "conflit" a son origine à cette époque. 

    d) ces organisations, embryons de l'Etat juif ultérieur, furent terroristes dans les années trente et quarante. Shamir et Begin en furent des chefs impitoyables et absolument partisans et praticiens de la violence armée pour parvenir à leurs fins, en l'occurrence la création de l'Etat israélien. Ils furent délibérément terroristes, cela n'est pas niable (bombes placées en public dans les années 30, tuant des civils arabes).

    e) La création de l'Etat juif fut une décision de l'ONU en 1947, immédiatement combattue par les organisations palestiniennes et surtout par tous les états arabes voisins qui se précipitèrent sur la Palestine en menaçant d'exterminer les juifs qui y vivaient. La nature des menaces se renversa en terreur panique pour les populations concernées quand le sort des armes devint en faveur des Israéliens: c'est cette panique qui fit la Nakhba, l'émigration au Liban et en Jordanie de 750 000 arabes palestiniens, dont les terres furent confisquées par les Israéliens. 

    f) Dans les quinze ans qui suivirent plus de 800 000 juifs quittèrent les pays musulmans où ils vivaient, soi-disant bien accueillis, depuis plus de 2000 ans... Sans indemnités, ni espoir de retour. De manière objective ce simple fait établit définitivement que le conflit israélo arabe n'a pas lieu d'être: il a déjà été soldé par des déplacements de populations similaires à ceux qui furent organisés au XXème siècle, en Europe, en Turquie et en Russie. 

    g) La revendication palestinienne comme revendication nationaliste n'a pas lieu d'être (pas de nation), comme revendication arabe non plus (l'échange des présences a eu lieu, le monde arabe devrait accueillir les Palestiniens, ce qu'il refuse), comme revendication populaire non plus (les Palestiniens peuvent vivre dans la nation israélienne comme des citoyens reconnus, 2 millions d'Arabes le font bien). 

    La revendication est donc autre. 

    2) De fait, et le second point de désaccord, le conflit est non pas politique mais religieux ou du moins existentiel pour le monde musulman. Voilà une carte de celui-ci et le petit machin rouge qui compte tellement à ses yeux est l'État "juif".

     

     

    Le petit machin rouge au milieu c'est ce dont on veut se débarrasser et qui insulte l'islam.

    Qu'est-ce que le monde musulman "politique" peut trouver à ce confetti d'empire pour se passionner de justice à son égard, alors qu'il ignore complètement les abominables massacres au Yemen, en Syrie, en Turquie ? 

    Comment une ordure patentée comme le sultan turc Erdogan peut-il oser se plaindre des massacres israéliens après ce qu'il fait aux kurdes, tout en refusant de reconnaitre le génocide arménien ? Comment les tortionnaires iraniens ou syriens peuvent ils oser faire de même ? 

    Le petit machin rouge au centre de la carte touche à la conception que le monde musulman fantasmatiquement attaché à une mythique "Umma", a de lui-même: une civilisation empire à vocation universelle qui ne peut tolérer une altérité au centre de son dispositif géographique. l'Etat "juif" est une insulte existentielle essentielle et doit être détruit. Cela touche au monde arabe, et par ricochet spirituel à la totalité de l'Islam (avec un grand I), civilisation meurtrie en conflit éternel avec l'autre, qu'il soit juif, croisé, et de fait occidental. 

    C'est comme si la Mecque était une enclave au centre de Rome, à la place du Vatican, mais avec une armée. Faut comprendre.

    Michel Collon ne va pas jusque-là dans son appréciation; il se contente d'agiter en idéologue pédagogue un narratif puéril, basé sur la métaphore de "la cabane au fond du jardin" dont le calme paradisiaque est perturbé par une arrivée soudaine, venue de nulle part, d'étrangers racistes qui la lui confisque. Que pensez-vous de cela ? Demande-t-il agressivement à ce qu'il considère comme une mauvaise foi enjuivée ricanante qu'il veut convaincre... À l'appui de ses dires, les écrits francs et sincères des dirigeants israéliens originels (Ben Gourion) qui ont annoncé leur politique de conquête de terres qui:

    1) n'appartenaient à personne 2) qu'il était impossible de partager du fait des prétentions unanimistes arabes

    C'est l'aveu d'un chef de l'OLP: "le peuple palestinien n'existe pas , la lutte palestinienne a pour objet de restaurer l'unité arabe". 

    Il s'agit là d'un débat, et l'affirmation que la chose n'est pas négociable est une prise de parti. On notera que la "solution à deux états" espoir du monde progressiste, et bien sur aujourd'hui abandonnée par tout le monde  et surtout par Israël lui-même, n'est même pas mentionnée par Collon.  

    Collon antisémite?

    Michel Collon est il "antisémite" ? C'est toute la question. Il parle de "lobby sioniste" et se consacre à la lutte contre le "colonialisme israélien", qui fait qu'Israël est "un état d'apartheid". En fait il est un porteur des opinions décrites par la croyance à la réalité des caractérisations ainsi exprimées qui convergent vers une position connue mais peu affirmer explicitement: l'Etat d'Israël est illégitime et doit disparaitre. C'est la revendication du Hamas, indépendamment des moyens mis en oeuvre pour y arriver. A revendication légitime, moyens légitimes, quels qu'ils soient... Est ce antisémite ? 

    Tout comme le qualificatif de "terrorisme" , le mot "antisémite" est un qualificatif essentialiste, qu'il est inutile d'employer, hors l'affirmation explicite de la nocivité d'une race juive. Y a t-il des antisémites cachés ? Ce débat là a un coté complotiste hors du débat sur le conflit israélo palestinien. Mais il mérite d'être tenu au demeurant. Et le comportement de Michel Collon, manifestement suspect, mérite d'être analysé: de manière manifeste, il refuse de répondre à des questions précises, et pose en retour des questions du même type avec une certaine habileté, d'ailleurs. Par contre, sa conclusion qui se situe dans le cadre du monde multipolaire à venir, Israël étant un "porte avions" américain comme l'Ukraine a un caractère haut niveau vraisemblable. 

    L'antisémitisme comme "antisionisme" c'est à dire comme simple volonté de détruire l'Etat juif et de rendre les populations juives à leurs errances millénaires est ainsi sans doute la pensée profonde de Collon. Cela n'est pas antisémite au sens strict, mais va assez loin dans l'imaginaire géo politique. En tout cas cette position suscite une forte opposition en Israël, d'ailleurs Etat souverain doté de la bombe atomique. Même comme "porte avions" des USA, il a une personnalité établie et forte. On peut imaginer effectivement que sa destruction comme pays souverain se produise, et on peut en être inquiet. Le fantasmer à toute force avec l'indignation des convaincus est toutefois problématique, et à mon avis pathologique. 

    Pour conclure, la "solution" inverse, qui est l'exil des palestiniens de Gaza en Egypte a de meilleures chances de se produire, tout comme celui des cisjordaniens arabes en Jordanie. Car c'est bien l'Etat palestinien qui n'existe pas, et qui n'existera jamais. Désolé. 

    Lutter contre le terrorisme

    La théorie du terrorisme par Jacques Baud (3) confirme les nuances qu'on doit apporter à l'utilisation du mot "terrorisme".

    Celui ci a ainsi plusieurs sens, selon qu'il se situe dans une agressivité d'atmosphère qui peut (c'est la théorie de Baud) être spontanée (Mohammed Merah aurait mal réagi à une communication pro israélienne trop affirmée) ou bien en fait posée par l'entité terroriste comme un filet permanent destiné à capturer des demi fous (ce qui est arrivé aux tchéchènes auteurs de l'assassinat de nos profs), ou bien encore issue d'envoyés manipulés par des agents terroristes étrangers. 

    L'essentiel est l'assassinat d'innocents, l'acte qu'il soit punitif ou purement profanateur ayant vocation à perturber et à faire changer d'avis. Sans parler de la provocation à la réaction violente exagérée, comme indiquée plus haut. 

    La lutte contre un tel phénomène peut bien conduire à des politiques de communication prudente, cela d'autant plus qu'on renonce à limiter le nombre de sympathisants de causes arabes variées, ou bien carrément à des politiques étrangères au moins aussi prudentes et pour les mêmes raisons. Cela suffit-il, et la soumission, pourquoi pas la conversion, pourrait aussi convenir... 

    On peut aussi penser à forcer certaines propagandes à être discrètes, les prêches enflammés devant être strictement limités et les associations musulmanes proche des salafisme agressifs, y compris les apparemment très civils frères musulmans, strictement réprimées. Car il faut lutter maintenant lutter contre le "djihadisme d'atmosphère" de Keple, vrai problème et qui est l'administration d'une propagande permanente, vicieuse et allusive, clairement directe face aux publics acquis, et qui a vocation à exciter des demi fous qui passent à l'acte. 

    On pourrait aussi penser faire la chasse à tous les mouvements susceptibles d'engager des stratégies de ce type et d'en exterminer tous les dirigeants: cela marche-t-il ou bien cela encourage-t-il au contraire à pratiquer la martingale qui consiste à se séparer des populations victimes de ces propagandes et à vider l'eau du bain en ne gardant que des bébés triés sur le volet, propres sur eux, rasés et sans voiles. 

    Dans le cas spécifique du séculaire terrorisme palestinien, la stratégie à long terme d'Israël peut paraitre discutable mais semble avoir marché au moins 80 ans... Total mépris pour le terrorisme, séparation des populations, et assassinat systématique des auteurs d'actes considérés comme soustraits aux lois de la guerre, quitte à accepter des dommages collatéraux considérables, le pari étant que l'injuste souffrance de ces victimes là soit finalement attribuée à ce qui la justifie: l'acte immoral à son origine et non pas les effets secondaires acceptés par la réaction justifiée à celui ci, comme ce qui semble toujours être le cas... 

     

    (1) le débat MIchel Collon Bruno Attal https://youtu.be/rRTgcXiMUP4

    (2) resolution 45/130 https://documents-dds-ny.un.org/doc/RESOLUTION/GEN/NR0/565/19/IMG/NR056519.pdf?OpenElement

    (3) théorie du terrorisme par Jacques Baud https://www.youtube.com/watch?v=ZCmjtF0YVBI

  • Les taux

     

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  • Les Juges

    On a eu l'occasion de parler du problème posé par la justice en France. On a ici avec la prestation de Georges Fenech (1) une suite d'assertions dans ce sens. Et au combien. 

    Tout part d'abord de la "Défense Sociale Nouvelle", la grande théorie de Marc Ancel, illustre juriste mort en 1990 qui théorisa la réadaptation sociale du délinquant ou plutôt la conception du criminel comme victime de son contexte social et à qui il convient de lui épargner les souffrances de la répression physique de son crime: libération conditionnelle, réadaptation sociale en tout genre, tout doit être fait pour arranger son coup de folie. 

    Ensuite le syndicat de la magistrature fondé en juin 1968, dont l'idéologie motive le magistrat à aller au-delà de l'application de la loi: le contexte social de l'acte du justiciable devient essentiel. C'est la harangue d'Oswald Baudot (2) de 1973 destiné aux juges: "Soyez partiaux !". Soyez le défenseur naturel du voleur face à la police.

    On supprimera la peine de mort au nom de cette théorie. Robert Badinter en est le porte-parole. On rappellera que comme tout avocat nommé garde des sceaux, il fait libérer ses clients, et condamner les juges qui l'ont embêté toute sa carrière. Hypocrite et larmoyant, le garde des sceaux avocat est la honte des Etats dont il se sert pour faire passer ses obsessions de baveux. 

    C'est le mur des cons de 2013, qui affichait aussi le visage du père d'une jeune fille violée, "coupable" d'avoir fondé une association d'aide aux victimes. 500 euros d'amende avec sursis. Le syndicat de la magistrature c'est le woke de la justice française, depuis 50 ans à l'oeuvre, 30% de la profession, et un terrorisme à éradiquer sans doute bien plus influent. Dénoncé, mais jamais affaibli comme il le faudrait, il règne, implacable et tout puissant. 

    2012 consacre avec Christiane Taubira l'abolition des peines planchers et de la construction de prisons: la "justice" règne en maitre et considère qu'elle est dirigée par les traités internationaux et se trouve en position de s'opposer à toute politique qui voudrait l'affaiblir. 

    Il s'oppose mordicus et avec la plus grande efficacité à toutes les politiques sur l'immigration clandestine et se trouve en pointe dans l'aide à l'invasion. Le droit d'asile est complètement dévoyé, grâce à eux. Les mineurs ou ceux qui arrivent à se faire passer pour tels sont exclus de toute rétention afin de pouvoir vivre tranquille leur liberté de violer et d'assassiner sans papiers. 

    La CEDH? Pourquoi ne pas en sortir ? Inutile, couteuse et stupide cette ridicule assemblée de juges bidons doit être retirée du circuit de toute jurisprudence et pouvoir d'influer sur les décisions; 

    Le fond de l'affaire tient à la politisation de la justice au sens où alliée à une certaine gauche, LA justice se croit investie d'une amélioration de la condition sociale des prévenus victimes. Il faut arrêter cela. A tout prix. 

     

    (1) Livre Noir Fenech https://www.youtube.com/watch?v=of15F93_BiU

    (2) La harangue de Baudot https://www.lemonde.fr/festival/article/2016/08/02/1974-la-harangue-de-baudot_4977368_4415198.html

  • Les contre wokes

    Une réaction au wokisme est en cours dans le monde anglo-saxon (2). Inventés dans les départements universitaires de ce même monde, des concepts débiles se sont introduits dans la société par tous ses pores et corrompent absolument université, école, et en général tous les milieux de la formation pour les petits et les grands, dont ceux de l'entreprise. 

    À cette infection "bactérienne" ultra-puissante il convient de s'opposer, les choses ne font qu'arriver en France après les monstrueux dégâts causés au Canada et aux USA, mais aussi en Angleterre.

    Possible explication de la terrible dérive en Occident qui l'a amené à se déconsidérer complètement aux yeux du monde, au point d'avoir initié une guerre inutile et destructrice qui pourrait bien l'humilier gravement et pour longtemps, l'épidémie serait en fait gravissime et commence à peine à être combattue victorieusement ici et là. 

    La première grande victoire, qui commence à peine à avoir des effets, et l'arrêt de la cour suprême US de juin 2023 interdisant les préférences basées sur la race dans les collèges et universités (4).

    On se prend à rêver et à tenter d'imaginer le discours suivant à l'égard d'une personne manifestant des tendances wokes:

    "Vous avez le droit de dire ce que vous dites à votre tour de parole. Vous ne serez ni battu ni interrompu par la violence. Sachez cependant que vos dires seront moqués et contredits dans leur totalité, toute tendance en faveur de vos délires étant marquée du signe infamant de l'inacceptable et du proscrit et de l'absolument refusé."

    À améliorer... 

    Quelques exemples: 

    Le vagin universel est l'anus ! (Andrea Long)(1) 

    2+2 = 4 doit être relativisé.

    "Si l'on ne peut prouver quelque chose, on peut prétendre que son contraire est possible" (principe de précaution). 

    Qu'est-ce qu'une femme ? "une femelle adulte humaine" ou autre chose.

    La suite 

    On ne peut toutefois se satisfaire de simplement cela. Car la chose n'est peut-être pas si simple, en particulier dans la terre de conquête qu'est maintenant l'Europe, en butte à des offensives dont la puissance est certaine. 

    On parlera de l'éviction de Gilles Kepel de Normale, et aussi de l'Ouzbek radicalisé dangereux expulsé injustement et dont le conseil d'État demande le retour immédiat aux frais de l'État. Les autres exemples sont lassants et c'est ce qu'on peut reprocher à Pierre Valentin (5). Mais il dit autre chose. Il théorise, il décrit... 

    Deux points importants: d'abord que la chose n'est pas nouvelle et que la porte était entrouverte, pour que l'on puisse y mettre le pied de la sorte. Jeunisme, position d'où l'on parle, culpabilité de l'oppression passée, ne pas faire le jeu de, sont des idées de gauche qui furent cultivées et bues dans toutes les décoctions depuis mai 68, y compris à droite: la société moderne que nous connaissons est particulièrement vulnérable, son "terrain" fut labouré anciennement, et tout est là pour que le virus prenne. Faut-il se purger de ce terrain (gazonneux) maudit au préalable pour lutter contre le mal immonde ? 

    Philippe Muray décrivit bien avant le woke la pourriture intrinsèque des réflexes de gauche: "depuis l'Empire du Bien, le Bien a empiré". 

    Ensuite, le post modernisme: est il vraiment la matrice du woke ? C'est un débat: avancez vos thèses ! 

    Disons que Foucault est explicite : ses théories seraient des outils pour "casser les systèmes de pouvoir". En ce sens, le "tout est construit" implique ainsi, s'il est accepté théoriquement, que tout est 1) déconstructible 2) correctible. La "théorie" postmoderne même si descriptive et illustrative d'une réflexion avancée sur le monde, a des conséquences dans le discours positif et donc dans l'action: le sexe est construit, on peut donc le choisir et imposer son choix. C'est le principe du "savoir pouvoir" de Foucault, qui à partir des relations de génération mutuelle des deux choses, les rend équivalentes ou simultanées: une lecture woke du principe semble évidente...

    Cette histoire de la "mauvaise lecture" est particulièrement savoureuse quand on parle de ces hommes (Barthes, Foucault) qui ont sans cesse mis en avant la "mort de l'Auteur", ou le fait qu'il n'y a pas de "bonne interprétation". Cela les innocenterait, et on pourrait alors parler de "foucaldiens devenus fous".

    Il y a d'autre part des oppositions binaires revendiquées de l'extérieur. Pour Nietzsche, il n'y a pas de faits, mais des interprétations. DONC, il n'y a pas de faits. Peut on l'affirmer sans la binarité refusée par ailleurs? 

    En parlant de négation, on doit aller à "Aufhebung" le merveilleux mot ambigu qui veut dire à la fois "abolir" et "conserver". Maitre mot de la dialectique Hégélienne, il est donc merveilleusement "non  binaire", selon les termes mêmes de Hegel (6).

    Ramasser et détruire, voir canceller (ou plutôt "cancel" comme le disent maintenant nos jeunes), au point qu'on parle de "cancer culture" pour désigner l'infâme bête immonde. 

     

     

     

    (1) https://newdiscourses.com/tftw-universal-vagina/

    (2) Bercoff Sylvie Perez  : https://www.youtube.com/watch?v=vPOxUSDaY9s

    (3) Jordan Peterson, Observatoire de la petite sirène, Edouard Blum (contre la discrimination positive à l'université)

    (4) https://www.npr.org/2023/06/29/1181138066/affirmative-action-supreme-court-decision

    (5) interview de Pierre Valentin https://youtu.be/qZbjmgSy6KQ

    (6) Aufhebung wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Aufhebung

  • Les Energies

     

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  • Les Sagesses

    À l'occasion d'une lecture (1) on peut se saisir du vocabulaire et apprendre des mots comme "aretê" l'excellence recherchée par les grecs, et aussi l'histoire du mot "philosophie", la sagesse ("sophia") ayant bien des aspects.

    Homère parle du charpentier, connaisseur en toute "sophia" et de l'art de la lyre, également comme "sophia", la chose supposant le concours d'un Dieu qui révèle des secrets de fabrication ou de pratique d'un art, cela en plus d'un apprentissage complexe. On se trouve ainsi au carrefour des deux choses: la sagesse et le savoir. Le bien savoir, et le savoir du bien. 

    Les muses inspirent la sophia poétique, la "sophié" étant l'habileté, "sophoi" étant l'expert. 

    Les 7 sages sont Thales le scientifique, Solon le législateur, mais aussi Cléobule de Lindos, Bias de Priène, Périandre de Corinthe, Chilon de Sparte et Pittacos de Mytilène. Il firent écrire sur le temple d'Apollon à Delphes le "gnoti seauton" et le "rien de trop" à lire par les suppliquants. 

    Les sophistes ont donc pour rôle d'enseigner la sophia et c'est donc sa première caractéristique: elle s'enseigne. 

    Et puis il y a la dichotomie remarquée par Foucault et en fait d'origine Hadot et qui le "souci de soi" opposé au "connait toi toi même", marque de la différence entre "spiritualité" (pratique qui consiste à se préparer à savoir) et simple connaissance en soi. 

    Et puis le savoir, non seulement n'est pas en soi, mais se trouve être un "savoir vivre", un "savoir de la valeur", savoir qui vient de l'intérieur donc, transmis par le fameux "daimon" de Socrate. 

    Et Socrate, puisqu'il s'agit de lui, devient le premier "philosophe" qui identifie sa vie à l'amour et à la pratique de la sagesse. Au point d'obéir aux lois qu'il souhaite changer et d'aller jusqu'à mourir de leur fait. 

    Et puis il y a la description mythique de l'Amour (Eros) faite par Diotime dans le Banquet. 

    Fils de la richesse inventive et de la pauvreté, l'Amour est rude, pauvre et désirant mais rusé et en fait un dangereux chasseur. Intermédiaire entre le sage et l'insensé, il est... philosophe, et Socrate en est donc l'image... 

    Et puis au-delà de la distinction bon/mauvais, il y a l'intermédiaire, le ni bon ni mauvais, conscient de son imperfection et donc capable de vivre et de progresser: le désir de la sagesse devient mode de vie. 

    On en vient avec Aristote au "théorétique" , savoir du savoir et pour le savoir exclusivement, la sagesse étant l'état divin lui-même, et le savoir la vision de Dieu.

    (1) "Qu'est ce que la philosophie antique?" Pierre Hadot 

  • Les pays de la liberté

    Gravement intoxiqué par le Journal du Dimanche, torchon d'extrême droite, je vomis ma bile furieuse, ma haine pour la liberté et mon mépris pour mon propre pays et aussi de moi-même, adulte électeur de la grave défaillance française contemporaine de l'élection de François Hollande. Il faut interdire ce journal, il appelle à la haine sans arrêts. 

    L'histoire est celle d'une famille tchétchéne installée en France (1) pour vivre librement son salafisme. Elle enchaine les procédures administratives de demande d'asile, toutes en échec, mais toutes possibles successivement jusqu'à l'incarcération au voisinage de Roissy, tous papiers obtenus et prête au retour forcé en Russie. La justice consultée a réfléchi, longuement, plusieurs fois, et a statué. L'Etat de droit. 

    C'est alors que la Cimade, le MRAP et le Parti Communiste se coalisent en sa faveur au nom d'une répétition de l'affaire Léonarda, et Manuel Valls signe la mise en liberté de la famille Mogouchkov, celle-ci ne causant pas de troubles à l'ordre public. Alors en CM2, l'un des enfants de la famille nous tue au couteau un prof de français cette semaine. Son frère était à cette heure incarcéré pour projet d'attaque terroriste contre l'Elysée, son père expulsé pour islamisme il y a cinq ans... Le reste: l'échec total de la mise en oeuvre des lois françaises plus la coalition des humanitaires. 

    La morale: l'humanitaire est l'adversaire de l'Etat de droit. Il faut donc supprimer celui-ci pour punir et dévaster la lèpre pitoyable de la pitié de France. Nécessité fera loi et la cruauté est maintenant de mise contre la bêtise et la barbarie. 

    Je dis ça, je dis rien, comme les milliers de pauvres français furieux, qui ont pourtant réélu Macron l'année dernière. 

    (1) https://www.lejdd.fr/societe/islamisme-attentats-comment-en-est-arrive-la-138941

  • Les Whiskys

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  • Les Souverainetés

    Un grand débat et une grande affirmation, en quatre mots:  Identité, Souveraineté, Europe, Immigration. 

    En deux mots, cette fois, disons qu'il y a deux manières d'arrêter l'immigration, en quittant l'Europe ou pas. Les Souverainistes ne veulent plus de l'Europe dont les lois pèsent sur les françaises, et les Identitaires ne veulent pas inverser les priorités: d'abord l'arrêt de l'immigration, quitte à considérer non avenus les traités européens qui réglementent l'obligation de s'y soumettre. 

    Le débat est stratégique et oriente les propositions politiques, et aussi philosophique mais avec un noeud intéressant à identifier. 

    D'abord la Souveraineté s'oppose à une Identité qui serait l'Identité "européenne", opposée à l'immigration au nom d'une "race" européenne. Là est le noeud: ceux qui veulent simplement désobéir à l'Europe immigrationniste défendraient en fait une Europe "fédéralisée" qui se préoccuperait de son essence commune, en rendant secondaire les nations. Il s'agit de changer l'Europe politique au nom d'une Europe essentielle vrai avenir des nations. 

    Alors que le Souverainisme, passionné de la Nation, ne veut plus le fédéral émollient et dissolvant, et ne veut d'Europe que celle des Nations, rassemblées librement pour défendre leurs intérêts communs, bref, l'Europe de De Gaulle à la fois nécessaire et nécessairement méprisée comme horizon pour cabris. Simplement le Souverainiste est légaliste et veut appliquer les lois dont il dépend: reconnaissant sa perte de souveraineté, précisément celle qui l'a assujetti à des traités et à leur interprétation léonine définitive, il ne voit pour changer la situation que la fuite éperdue et le rejet de l'ensemble. 

    Un argument stratégique, en fait tactique est la dette. La France est d'abord attachée à l'Europe via l'Euro qui lui a permis de s'endetter hors de toute limites, au point d'obliger le trou du cul immature qui nous sert de président de théoriser une "souveraineté européenne", bref la bite de son créancier. Quitter l'Europe diminuera-t-elle la dette en question ? En tout cas, l'argument symétrique qui appliquerait AUSSI la vengeance à qui se contenterait de désobéir existe et semble équivalent, s'il y a volonté de vengeance de la part de l'Europe rassemblée contre son deuxième bailleur de fonds. 

    Je crois le noeud dénouable en ce que l'identité européenne, chimère fasciste n'est que le projet de ceux qui ayant en France tiré l'échelle sur l'inamovible contamination par le juif et maintenant par l'africain, refusent cette nation bistre et ne veulent se baigner que dans les sangs germains, ou pire slaves,  supposés encore purs... 

    Je suis donc un national, et souverainiste pour mon pays, mais comme on l'a dit conscient de ses voisins, à qui il convient de s'associer librement et convenablement. Et puis, il convient de changer les lois, cela est clair. Quitter une Europe avec qui il faudra négocier en fonction des traités signés est une stupidité et la très longue sortie de la Grande Bretagne qui n'avait pas l'Euro l'a assez montré. Il faut bien sur faire l'inverse: cesser d'appliquer les traités en attendant la guerre et la provocation avec une Europe de l'Est déjà quasiment en insurrection, et une Allemagne dont la révolte est déjà à 15 % avec des cris déjà quasiment bras levés. 

    L'Europe puissance a failli et la guerre en Ukraine est clairement l'occasion de la ruiner de fond en comble: s'être associé avec autant de légèreté à notre ruine au nom de valeurs bidons vaut déshabillage de la greluche et le cul tremblotant de la hyène doit être exposé à la vindicte publique. La victoire russe devrait consacrer cette défiance ouverte envers toute "souveraineté européenne"misérable soumission ruineuse, déshonorante et insupportable. C'est bientôt. 

    Ainsi donc, l'Europe peut être vexée, ses traités piétinés ou réinterprétés avec énergie au nom de la liberté des peuples et des nations que ces torchons signés à des juges imbéciles n'ont jamais engagé aucunement. Le premier problème est l'immigration et il faut l'arrêter, partout en Europe !!! 

    D'abord en Italie: Lampédusa doit être vidée en direction de l'Afrique et les pleurs des misérables envahisseurs n'y feront rien. Au passage et en fait d'abord, tout ce qui en Europe soutient, aide, abrite, subventionne les migrants et leurs associés doit être rendu illégal et poursuivi. Et si le Vatican se rebiffe, et bien il faudra l'occuper et vider sa curie des pédérastes humanitaires corrompus pour qui nous ne devons plus avoir la moindre indulgence !!! 

    Bref, une campagne d'Italie doit être menée en premier. La frontière doit être rendue hermétique et ensuite, l'insoutenable pour la conception universalite des droits humains devra être mis en oeuvre: la différenciation entre les humains. 

    Car le souverainisme est d'abord une évidence et qui est l'absolue différence à faire entre nationaux et non nationaux, plus la liberté tout aussi souveraine de déclarer factices des nationalités immérités, trop récentes ou attribuées avec trop de légèreté voire d'illégalité globale. Les non-nationaux ou les récents dénationalisés auront donc des droits différents et d'abord ceux qui doivent les conduire à aller vivre de préférence hors du territoire national. 

    Déjà quasiment submergée par les flux de populations exogènes inassimilables les plus importants de toute son histoire, la France doit être rendue étanche, puis vidée. Voilà le projet qui va conduire au changement des lois et c'est là qu'est l'enjeu, certainement pas celui de s'isoler pour appliquer nos pauvres coutumes accueillantes bien trop respectueuses des wokes et surtout des juges... 

    Car la première résistance viendra d'eux: la réforme qu'on prévoit devra d'abord s'approprier le contrôle de l'avis des juges, conseil constitutionnel en tête, celui qui menaça Zemmour (Laurent Fabius nommément) de s'opposer à son référendum au nom de la mise en esclavage du pays dont l'infâme haute autorité (avec du sang sur les mains, en plus) rappela avec cynisme. Les autres devont se démettre et c'est bien une réforme détruisant l'Etat de droit actuel qu'il faudra mener pour éviter que ces monstres s'opposent à la réforme. La voilà la révolution à venir: vider l'abcès de ces racailles. Cela sera dur, et la même la libération des nazis ne put vraiment purger la justice(1). 

    Car la réforme va bien au-delà des traités européens: c'est la notion même des soi-disant "droits de l'homme" qu'il faudra attaquer. Et oui. 

    La question est celle des "camps". Une partie de la population stationnant sur le territoire, déjà dotée de droits différents (typiquement ceux liés à la citoyenneté) doit pouvoir se voir imposer une résidence dans des endroits fermés, quelque soit leur statut pénal. On pense à la totalité des sans-papiers. On pense aux familles des mineurs délinquants, qui sauf à la répudiation de leurs engeances, devront vivre à l'abri de grillages la nécessaire mise à l'écart de leurs rejetons. Cela s'accompagne bien sûr de leurs mentors trafiquants et de leurs amis du bled en migration, à qui l'on enjoint non pas de quitter le pays volontairement (ils ne le font pas), mais de se soumettre à des procédures d'expulsion. Toute délinquance étrangère doit s'achever dans ces camps, les peines à un certain niveau (violences, vols , récidives) se devant de s'accompagner d'expulsions, y compris bien sûr pour les doubles nationaux. Expulsion ou enfermement. Cette réforme sera couteuse, fera entrer un pays européen (soyez sûr qu'il y en aura d'autres immédiatement sur cette voie) dans la voie de ce qui sera décrit comme un fascisme et qui n'est que la séparation des peuples pour la survie du premier d'entre eux. L'exil sera bien sûr encouragé, et les billets d'avions aller simple remboursés une fois avec prise d'ADN. 

    C'est bien toute l'Europe, pays par pays qui devra se réformer ainsi, et pourquoi pas normaliser en commun certaines procédures, l'identité européenne c'est cela aussi. La nécessité fera loi commune. 

    (1) le débat dans la résistance, épuration : https://www.cairn.info/revue-histoire-de-la-justice-2008-1-page-205.htm

  • Les hommes futurs

    À l'occasion de considérations sur les féminismes, un certain nombre d'affirmations, parait-il tirées d'"études" caractérisant les différences observées entre hommes et femmes. 

    L'idée est bien sur de détruire à la racine les mythologies débiles qui animent les discours communs c'est-à-dire les concepts de "féminisme" (idéologie mettant en avant les femmes) et donc de patriarcat, soit le complot masculin pour asservir les femmes, la forme manifeste du complot étant la spoliation du bifstek des petites filles ce qui les a condamnées à rester petites. Défendu par Françoise Héritier elle-même, cette théorie débile continue de marquer la haine féroce qui anime les con(ne)s envers la gent masculine maudite. 

    Les études, les études. On opposera les comportements "statistiquement". Répartis en tendances, les deux catégories du masculin et du féminin, tel qu'observées enfant se répartissent en nuages de formes différentes. 

    L'intelligence par exemple, en moyenne égale entre les deux sexes n'est pas répartie de la même manière, l'intelligence nulle et aussi extrême seraient ainsi plus fréquentes chez les mâles, alors que la moyenne honnête est plus répandue chez la femelle. Nulle essentialisation autre que statistique, les 3 interprétations des probabilités étant ici à l'oeuvre: 

    1) propention : il existe une tendance, une coupable tentation permanente à

    2) fréquentisme: il suffit de tirer au hasard, et on aura plus de paires de nichons là que là

    3) bayesianisme :  en fonction de ce qu'on suppose au départ, on aura confirmation ou non en étudiant davantage

    Ainsi donc, il y a une différence non essentielle dont on ne peut rien tirer sinon qu'il faut cesser de se faire du mal en voulant contredire par une mécanique inutile des réalités dont tout le monde profite. Qu'importe que l'exceptionnel soit assuré majoritairement par des hommes, cela assure à la moyenne féminine davantage de temps pour parer à plus commun, mais finalement peut être plus essentiel au sens d'indispensable. 

    Pour confirmer la chose, les caractères mimétiques/systémiques des comportements, davantage tirés par le consensus chez les femelles, par le dissensus chez les mâles: du fait de la compétition sexuelle commune avec bien des espèces, les tendances globales de comportement sont davantage (là encore, point d'essentialisation) tournées vers la violence et la contradiction chez les mâles que les femelles. Ces spécialisations-là caractérisent les différents rôles que les deux sexes occuppent "préférentiellement" dans la société. Là encore, point besoin de mécaniser une abolition de ces différences résultantes, somme toute naturelles et violées en tendance de par les statistiques, et cela, suffisamment pour s'accommoder des variances. Il suffit donc de donner accès aux stages commando marines aux femmes mais surtout sans quotas ni baisse de niveau ! 

    On passera ensuite sur l'inverse du complot masculin, inversion des valeurs supporté avec une soumission coupable par les queues plates : le fameux plafond de verre, en fait l'éclatante domination des pires lieux communs, supportés avec suavité et hypocrisie y compris par l'élite intellectuelle féminine, qui se déshonore ainsi sans réaliser le mépris des jeunes hommes contre la tendance, toute entière tournée par la sauvegarde femelle de sa période post ménopause, deuxième source d'angoisse fondamentale du sexe féminin après la stérilité.

    La chose est dite: toute discrimination positive doit être abolie et la chose doit être revendiquée avec agressivité par les mâles, dont le rôle social doit être plus affirmé, en particulier envers cette lèpre des grognasses qu'est l' immonde féministoïdalitée, à moquer avec l'obscénité la plus franche. Bouge ton gros cul de là, parité !  

     

  • Les suites allemandes

    On appelle ainsi les 6 partitas pour clavier, premières du genre, ou Clavier Ubung Un (le premier). 

    On s'était déjà passionné pour 825 (1), mais il faut bien réaliser qu'elles sont 6. 

    Les deux principales sont 825 et 830, sont les deux "royales". Et les 4 autres ? 

    Un point important : la totalité de ces danses sont connues et familières, chacune d'entre elle ayant toujours été là, comme des évidences, positionnées dans les partitas comme des tiroirs. Pourtant, elles sont brouillées: comment mémoriser leurs localisations ? En les réécoutant, les rejouant, encore et encore...

    826 ut mineur

    On attaque par 826, dont l'unité est marquante. 

    La Sinfonia est introduite de façon majestueuse et grave. Et puis commence l'histoire sautillante et délicieuse, qui se transforme une course rapide, comme une fuite éperdue qui s'achève gravement.

    L'Allemande se balance alors répétitivement et gentiment.

    La Courante lui ressemble, mais plus vive.

    La Sarabande dans la même tristesse gentille mais décalée. Grande majesté triste, ta ta ta ta grave et c'est fini.

    Le Rondeau sautillant peut laisser croire qu'on est déjà au Cappricio... Mais non ! 

    Le Cappricio est incroyablement vivace, et peut se jouer très vite et très énergiquement avec ses retours par dessus, graves.

     

    Le Marta Argerich de Youtube, agressif et puissant. Ce qu'il y a de bien avec Argerich c'est que la maitrise globale et détaillée de tout le bazar se permet de foirer ponctuellement sans que cela ne nuise, presque au contraire, à l'équilibre global du jeu. 


     

    827 la mineur

    827 est un peu sombre, et un peu "banale". 

    La Fantasia est un peu mécanique et dissimule un petit couac au tout début, produit d'une exécution trop rapide sans doute, les interprétations lentes ne le font pas apparaitre. 

    Allemande et Corrente sont similiaires... 

    La Sarabande brodée pourtant est très lente et timide. 

    Les très courts (1 minute) Burlesca et Scherzo ravivent la chose mais la Gigue ne conclut pas très vivement, plutôt un peu tristement, finalement, même si elle peut être jouée vivement. 

     

    828 ré majeur

    Là on a une Ouverture à la française, majestueuse et royale. Grandeur et noblesse... Ça s'enfonce vite dans une très vive suite d'attaques répétées, en fait une ronde effrénée.

    L'Allemande, riche et triste comme il se doit... 

    La Courante, complexe et perlée.

    Un Aria, dans la lignée de la courante mais plus rythmé. 

    La Sarabande reprend un titati de l'Aria et se déroule tranquillement, allant presque jusqu'à l'extinction.

    Un charmant Menuet dans le même style en écho, d'ailleurs. 

    Et la Gigue, décidée à en finir. Une reprise énergique et affirmée, déclinée en vitesse. 

    829 sol majeur 

    Sans doute la plus "ordinaire" de toutes...

    Préambulum: sautillant et rapide. 

    Allemande: cool et tristounette. 

    La Courrante est d'une grande vivacité, vitesse pure, donc et délicieusement mélodique. 

    Sarabande: solennelle, mais mélodique, elle est discrète en écho à la courrante. 

    Tempo di Minuetto:  délicieuse et perlée promenade. Dissonnante un peu. 

    Passepied: forte et autoritaire répètitive en tout cas. 

    Gigue: toujours dans le même style, vif mais restant tout de même un peu banal. 

     

    830 mi mineur

    La royale, 

    Toccata agressive et insistante, mais majestueuse et surtout longue. 

    Allemande: complexe et mélodique, mais toute là, et roulante. Surtout, à chaque fin de phase, cette finale roulée. 

    Et la courante, vive et extrêmement riche avec une cavalcade surprenante. Ces descentes simultanées dans l'aigu et le grave en accord étrange comme des voix distinctes. 

    l'Aria sollennel et appuyé mais n'est qu'un intermède. Pour la Sarabande, la grande sarabande de 830, le grand déroulé du drapé. Avec la fin de phase magnifique. Et puis le démarrage d'une petite course balancée, la Tempo di gavotta. Puis une course grave, réfléchie, complexe et sérieuse qui va jusqu'à la dissonance, la Gigue

     

    (1) http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2017/02/19/la-partita-no-1-en-si-bemol-majeur-bwv-825-5912861.html

  • Les dissuasions du faible au fort

    Il est un fantasme humain bien ancré et qui est pour équilibrer le poids du réel et de la domination patriarcale du plus fort et du plus gros, consiste à magnifier à titre de légende la victoire du petit sur le grand.

    Le lion et le moucheron, la souris et l'éléphant, partout un petit domine un gros à titre de fait unique appelant à la sagesse, et donc de nécessité pour l'ordre établi de se préoccuper de l'infime. Soucieux de respecter le petit, celui-ci (l'ordre) peut donc faire accepter l'inégalité et faire respecter le gros, qui assimilé au sage, peut alors être exploité sagement par le petit avec la même sagesse du réel à qui on ne reproche plus, donc, l'inégalité des tailles, fondant ainsi l'harmonie du monde... 

    Dévoyé comme le reste le beau principe fut bien sûr interprété par les modernes comme il fallait qu'il ne le fut pas et fut considéré comme une recherche de règle, le petit se devant d'humilier le gros pour le mieux détruire, celui-ci étant coupable de l'humiliation du petit et devant en être puni. Bref, un renversement des valeurs se produisit. Ce qui justifiait et exprimait la différence de taille, la capacité supérieure de destruction devint oppression intolérable, persécution permanente et se devait donc d'être combattue. Comment ? 

    Le faible donc menace et exige, en vertu de sa capacité à attaquer, son attaque désespérée mettant sa vie en danger étant aussi périlleuse que la mise en cause du gros, pourtant du fait de son importance supérieure, supérieurement à protéger. 

    Tel n'est pas le cas: engagé lui aussi dans l'équilibre du monde, le petit est en fait aussi important que le gros et sa destruction aussi insupportable: il peut donc risquer d'attaquer et c'est cela sa dissuasion et son pouvoir de nuisance tout entier, à la hauteur qui plus est de sa petitesse: on ne peut rien lui refuser. Cela vaut avant l'attaque quand il ne fait que se plaindre, s'attirant toutes les faveurs des passionnés de justice, les tenants de la balance qu'on doit absolument compenser, à la hauteur du déséquilibre, fictivement rompu et donc à corriger. Cela vaut pendant, le combat se devant d'être compensé par la mise à l'équilibre des armes respectives: le petit ne pourrait combattre sinon ! Et cela il le mérite de plus par son astuce supérieure de petit malin, à récompenser donc par une masse de munitions qui rendront sa fronde imbattable. Cela vaut pendant aussi par la licence qu'on lui accorde à trahir, torturer et écorcher hors des lois de la guerre la maudite méchanceté de son adversaire, mauvais car plus gros: tout est permis quand on est petit. Cela vaut bien sûr après, le pardon pour les cruautés de sa victoire se devant d'être à la hauteur de la crainte qu'on eut qu'il perde... Et puis cette victoire est la nôtre à nous tous qui rassemblés pour faire un plus gros que le gros, ce qui fait qu'en fait on l'a battu, nous permet d'échapper aux regards soupçonneux qui se dirigent vers nous: il y aurait il un autre gros à abattre ? 

    Une fois chauffé à blanc par ces beaux arguments, le petit, ou du moins sa jeunesse téméraire, peut se lancer à l'assaut: il ne peut que jouer gagnant et sa victoire est certaine. 

    Sauf si l'équilibre du monde et le pouvoir des Dieux est respecté et je souhaite de tout mon coeur que le grand Zeus, à rebours de toutes les modernités que je hais de toutes mes forces ne frappe avec sa foudre le honteux vermisseau, l'écrasant en une goutte de sang sur un bras et oubliant presque aussitôt sa présomptuosité. 

    Que se tordent dans le malheur les Ukrainiennes et les Palestiniennes tringlées de la honte d'appartenir aux races funestes destinées à éduquer les humains soumis aux forces de l'harmonie du Cosmos: un meurtre collectif d'écrasement de la présomption de temps en temps, voire ici en même temps, ne peut pas faire du mal. Malheur aux vaincus, ils ne nous apprennent que l'évidence. 

    Mais ce n'est pas fini ! Car dans les deux cas, les deux puissance écrasantes sont en fait elles mêmes des petites choses condamnées par le reste du monde: Israël et la Russie sont isolées et détestées par la bonne conscience d'un reste du monde coalisé et déconnant, habité par de faux sentiments humains qui ne sont qu'habitudes morales dégénérées. 

    Pourquoi donc, en vertu de mon théorème, ne doivent-elles pas être punies ? 

  • Les complots

    À l'occasion d'un interview de Didier Raoult au Canada (1), on peut réfléchir sur les complots encore un peu. Car Raoult est porteur d'une variante de la théorie qui a le mérite de la simplicité et surtout de la vraisemblance. 

    En gros, le "complot" c'est "le pognon" des laboratoires pharmaceutiques. 

    L'oxycontin (3) fut un désastre de santé publique étudié, qui a encore des procès en cours, mais pour lequel on a prouvé une gigantesque affaire de corruption dont les participants furent un laboratoire pharmaceutique Purdue Pharma et tout le système de prescription associé, médecin, média, Etat à partir de 1995. Développé comme nouveau produit de synthèse capable de remplacer un produit concurrencé par des génériques et décrit faussement pour favoriser des surprescriptions, il fut à l'origine d'addictions multiples. 12 milliards de dollars d'amende en 2007, 300 000 morts par overdose. McKinsey accepte aujourd'hui de payer 200 millions de dollars supplémentaires d'amendes sur cette question (conseil à). La satanique entreprise, conseil du vice... 

    De ce point de Raoult apparait comme l'anti complotiste de base. Le mal vient d'un crime de type connu, puni régulièrement et pour lequel il existe des techniques de prévention: lutte contre les conflits d'intérêts, séparation de la recherche médicale et de la mise au point des médicaments, transparence des financements. Ce mal s'appelle la corruption, ronge le tiers monde et en fait le monde entier. L'Occident immune de part sa supériorité raciale, est en fait le principal corrompu et corrupteur du monde, le fétiche du mal. 

    Toute l'affaire Covid est ainsi selon lui, rythmée par ces affaires là: la lutte éperdue contre l'hydroxychloroquine puis l'ivermectine fut orchestrée par le vendeur (Gilead) d'un médicament cher en rapport qu'il vendit pour plusieurs milliards à l'Union Européenne, et la lutte pour l'obligation vaccinale à tout prix fut organisée pour le compte des monstrueux sur profits réalisés par Pfizer et Moderna. Critiques, contre discours furent balayés au nom du progrès sensé sauver les gens de la mort. 

    Or la chose est paradoxale et stimule bien la théorie du complot de Raoult: d'abord que la mortalité est en fait liée directement à la présence des fameux labos et en fait à la pratique massive de la corruption pour ce qui concerne les prescriptions de santé publique. Oxycontin et obésité sont responsables d'une espérance de vie aux USA qui se trouve inférieure à celle de bien des pays du tiers monde. Factuel. Et pour ce qui concerne le Covid, c'est dans les zones soumises aux politiques en question que la mortalité fut la plus sévère. Factuel. 

    La chose est donc prouvée.

     Raoult d'autre part manifeste sur d'autres questions une prudence "non complotiste" caractérisée. Par exemple, au sujet de l'origine artificielle du virus: il n'y croit pas car il serait impossible (c'est son métier que de le dire) de prévoir la dangerosité d'un virus à l'avance. Il refuse donc explicitement l'"intention" complotiste et DONC rompt complètement avec la chose (le complotisme). 

    Une conception du monde basée sur l'observation, qui met en évidence des phénomènes mus pas des causes concevables et déjà vues. Il suffit de regarder, et de voir. 

    Pour enfoncer le clou sur le caractère "sage" et mesuré du sémillant professeur. Il explique l'origine de son besoin absolu de se doter de séquenceurs génomiques: utiliser celui de Pasteur le mettait régulièrement au contact de gens incompétents qui lui expliquait que ses recherches étaient inutile: il explique cela par une constance de l'espèce humaine: l'incapacité à détecter sa propre incompétence. Une loi de la nature plutôt qu'un complot Anti Raoult, donc. 

    Car en parlant de "complotiste", beaucoup se désignent ainsi eux mêmes avec ironie, commençant à constituer au sein des médias français, maintenant largement composés de chaines Youtube différenciées s'invitant mutuellement leurs animateurs avec un seul objectif: faire basculer cul par-dessus tête les traditionnelles rentes de situations basées sur l'utilisation surrannée de vieilles technologies ridicules (l'impression , la télévision herzienne) pour diffuser les messages issus du seul complot, le vrai: le pognon de grandes entreprises dépendant des monstrueuses subventions publiques, et donc au service des Etats qui en privatisant l'information a en fait ouvert un marché concurrentiel de l'annonce politique rétribuée. Qui nationaliserait la prostitution ? Le seul moyen de maintenir une diversité suffisamment inventive est de faire appel au secteur privé... 

    Castelneau, Houdiakova, Elise Blaise,Berruyer, LeSommier, Bercoff, Aldo Sterone, Bruno Attal,

    Tout un monde de journalistes "libres" qui nous arrosent d'une information radicalement différente de ce qu'on trouve sur les médias "officiels", maintenant discrédités pour toujours. 

     

     

     

    (1) https://radiox.com/podcast/covid-fabriquee-en-labo-un-fantasme/

    (2) la chaine de Raoult: https://www.youtube.com/@C_EST_CA_LA_SCIENCE

    (3) l'histoire de l'oxycontin https://www.nationalgeographic.fr/sciences/2021/11/loxycontin-lanti-douleur-qui-a-rendu-lamerique-accro

  • Les Valeurs

    Bordeau Chesnel

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  • Les dieux Hindous

    On partira de "Veda" (je vois, la racine de "vidéo"). 

    Les écrits originaires datés de 1500 BCE, forment le védisme première forme religieuse, suivie du brahmanisme (500 BCE) puis de l'hindouisme à proprement parler. Les 3 grands écrits furent ainsi les 4 Védas (dont le Rig-Véda), le Brahmana et les Uspanishads. 

    Au sommet le Brahman, l'absolu, le un, l'univers. L'Atman, le souffle, l'invidividu, le soi. L'identification des deux est l'idéal: "tu es cela".

    Autour de l'ère chrétienne, le Maha Bharata (Bharat, c'est l'Inde, maintenant) histoire des Bharatas et des Pandavas puis la Baghavat Gita, le discours de Krishna, puis le Ramayana, l'histoire de Rama et Sita.

    D'abord l'ordre du monde le Dharma, ensuite le Samsara, les cycles de réincarnation. 

    On a donc d'abord les 8 grands dieux védiques dont Surya, Candra (Soleil et Lune), Vayu, Agni (Vent et Feu), Varuna, Indra (les eaux, la pluie), Yama ou Kala (les enfers). 

    Au niveau des Védas, il y a 2 récits de la création du monde: une spontanée se séparant en masculin et féminin pour donner Prajapati père de tous les êtres,  l'autre par le sacrifice primordial d'un homme univers Purusha.

    Avec les Brahmanas, apparait Prajapati, dieu primordial créateur.

    Puis on a le Trimurti, la trinité, Brahman(le créateur), Vishnou(le conservateur) , Civa(le destructeur).

    Vishnu est lié à Indra.

    Il a ses avatars, dont Krishna et Kalkin le héros à venir, à tête de cheval.

    Krishna est une sorte d'Hercule , il meurt d'une blessure au talon. 

     

    Civa est l'innovateur, le destructeur. Il est une sorte de Dionysos.

    Durga est la cakti de Civa, Lakshmi celle de Vishnou 

  • Les Intelligences

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  • Les Après

    Remarquable d'intelligence et de précision LE point sur la situation actuelle en Ukraine est fait là  : (1)

    Hervé Caresse est absolument remarquable bravo. 

    3 remarques cependant. 

    D'abord que les Ukrainiens se battent bien, au moins aussi bien que les généraux de plateau définitivement humiliés par Caresse, lorsqu'ils décrivent en mal les Russes... Dotés de drones et de capacités de s'en servir, ils tiennent la dragée haute aux offensives russes, aussi impossibles que les leurs, et de plus les Russes au boulot depuis le début n'ont absolument pas réussi à prendre Avdiievka ou Marinka (toujours pas conquise mais presque) du fait de bétonnages défensifs impénétrables, les mêmes que ceux qu'ils ont installés le long de toute la ligne de front et qui leur ont si bien réussi cet été.

    Nous avons là une guerre défensive d'attrition meurtrière mais statique et puis c'est tout. Le vainqueur est technologique et industriel et certainement pas héroïque ou équipé d'armes miracles, il est ... la Russie, bien sûr. 

    La deuxième remarque concerne le rôle de l'OTAN, et de sa capacité à prendre la perte, militaire et stratégique, qui consumera des actions menées depuis trente ans. Avant de parler de sa réorganisation (voir le point suivant) il  lui faudra renoncer ou non à une intervention militaire plus directe, pour limiter les conquêtes russes (la question d'Odessa est toujours pendante) voire pour tenter tout de même de gagner. Il y a là une grande incertitude, et il n'est pas certain que la victoire de Trump à l'élection supprime ce risque-là. 

    La troisième remarque porte donc sur ce qui va se passer ensuite. On ne peut pas imaginer ainsi que l'Europe, décrite ici comme inconséquente à raison, puisse ne pas être profondément ébranlée économiquement et politiquement par sa défaite. Le niveau de prétentions moralistes absurdes qu'elle a mis en avant est tel qu'une vague doit se retourner contre ce mur absurde et stupide qui nous navre: les dirigeants européens devront être changés, et une nouvelle génération, aux points de vue radicalement différents, devra accéder aux manettes.  Personne ne sait quelle force politique plus idéaliste encore ou au contraire radicalement plus égoïste et sinistre, sera en mesure de tirer les marrons du feu, mais on ne peut imaginer un démenti aussi radical sans qu'il y ait de conséquences. 

    Quand donc ce thème là sera-t-il à l'ordre du jour ? Il faut que ça pète ! 

    Pour le mesurer, il faudra prendre en compte la diplomatie russe, et sa capacité à tirer avantage matériel de la déconfiture occidentale: elle l'utilisera au maximum, et cela d'autant plus qu'ayant reconquis ses zones russophones, elle n'aura aucun intérêt à s'étendre davantage, simplement intérêt à disposer des marchés qui lui conviendront, à des prix, par contre, qu'elle pourra fixer. 

    Un autre éclairage est celui du cercle Aristote avec le sémillant Pierre Yves Rougeyron (2). Dénonciateur de l'affreuse médiocrité européenne au delà du possible, il fait l'éloge du Turc, qui a tout compris et tout joué et qui sera un grand vainqueur récompensé. 

    Un autre aspect est l'effroyable corruption ukrainienne caractérisée aussi par les trafics: de tueurs à gages, de putes et d'enfants. Dénoncés et expliqués par les rapports européens depuis trente ans, ils arriveront en Europe avec notre argent dès la fin du conflit et en fait se manifestent déjà, avec l'indulgence coupable et complice de qui vous savez. De fait le monstrueux gaspillage en numéraire fait à l'avantage de l'Ukraine bave, et depuis longtemps. Les affaires de la famille Biden depuis le Maidan ont fait des envieux, à quoi et à qui la guerre actuelle sert-elle actuellement ? 

    Le sommet de l'irresponsabilité est attribué à la France qui se saigne pour sauver l'OTAN et l'Europe, prisons des peuples en train de crever. 

    (1)https://youtu.be/krhspeVrVs8

    (2) https://youtu.be/muOf-SdlLmo

  • Les Désherbants

    Stupéfiante table ronde à France Info (1) avec l'intervention de Gabriel Gresillon au sujet du glyphosate. 

    Tout est dit, la différence risque / danger, la question de la dose, du nombre d'études sur la question et la grande confrontation: une étude en 2015 parlant de "risque cancérigène probable" et les milliers d'études déterminant que l'usage du glyphosate n'est dangereux significativement ni pour les consommateurs ni pour les producteurs. 

    La plus complète d'entre elle examina la santé de dizaine de milliers d'agriculteurs US qui avaient passé leur vie entière à déverser du glyphosate, zéro cancers et une histoire de lymphôme à la marge, négligeable et inexplicable. 

    L'Union Européenne décide de reporter à 10 ans toute date de limitation, laisse les États membres décider et clot pour l'instant sur la base de centaines de milliers de pages de rapports, la question. Les écologistes sont contre et la France, par la voix de Stéphone Séjourné, mari de Gabriel Attal, dit pour elle ce sera non. 

    En pointe sur la question, comme sur bien des questions agricoles, la France a surjoué l'écologie, on va interdire, et d'ailleurs, on a déjà commencé à contraindre, ce n'est pas pour rien qu'étouffée et déclinante, l'agriculture comme bien de ses pratiquants, se suicide. Macron saisi par sa démagogie passé sur le sujet du glyphosate se fait là encore cueillir comme il se doit, le "en même temps" devant, c'est sûr, lubrifier sa communication et le reste, n'oubliez pas qu'il a été réélu pour 5 ans l'année dernière. 

    Le désherbant est indispensable à bien des cultures, son interdiction les ruine ou les empêche et l'horreur du monde moderne laissé entre les mains de l'escrologie complète et aberrante: dix ou quinze ans passés à ça, pour notre honte et notre ruine. 

    Les réactions des informés sont mitigées, le membre du cevipof prof à Sciences Po crachant le morceau: le politique doit tenir compte de l'opinion en même temps que des faits scientifiques, et bref, la décision doit tenir compte, donc, des milliers de paramètres dont elle s'abreuve. Sic. La vérité n'est pas là ni ailleurs, elle est en même temps partout. 

    Terrifiés, les journalistes qui viennent de passer dix ans à relayer la dangerosité de ce qui n'est pas dangereux se retrouvent coincés: il n'était que loyaux à une politique qui les nourrissait. La gêne est palpable, gluante. 

    Heureusement, nous sommes gérés, soyez sûr que le discours sera tenu, les mesures prises et l'équilibre tenu. 

    100 milliards: le cout des éoliennes, de la transition écologique à venir (2), et du renouvellement complet du nucléaire.

    En parlant de transition écologique ruineuse, un caramel, un scoop, une grenade, un pet, lâché par Macron au sujet de la fiscalité des carburants, impossible à réduire CAR la moitié de ce qu'elle rapporte y est consacrée. Consacrée. 

    (1) les informés du 21 septembre 2023 France Info 

    (2) https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/planification-ecologique-la-caisse-des-depots-prete-a-mettre-100-milliards-d-euros-sur-la-table-976877.html

  • Saint Popol

    Église De Façade De Saint-Paul-Saint-Louis, Paris, France Photo stock ...

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  • Les maladies de peau

    Le futur candidat à l'élection, premier ministre renvoyé pour cause de Covid et de désaccord sans doute, se positionne(1). 

    Et génère un scandale pour certains. 

    En attendant, il parle de l'éducation. Pour lui, le problème est la reproduction de l'inégalité sociale, tout en mentionnant que l'on a renoncé à l'excellence. Après avoir attribué à la grande crise de la modernité datant du XIXème siècle le problème actuel de l'éducation est donc selon lui, tout réfléchi. Bien sûr, il n'a pas l'intention de rien faire de particulier, sinon gérer par de grandes intentions, en s'efforçant d'acquérir une adhésion négligente de la part de ses cibles électorales, dont une partie importante est à gauche.

    Sa santé : vitiligo et alopécie, maladies auto immunes pas graves. Il perd ses poils, c'est tout; mais tient à faire savoir comme on se sent isolé des autres... 

    Et puis dans le cadre de la sécularisation de la société, la montée de l'islam... Il y aurait un combat à l'intérieur de l'islam entre obscurantisme et modernisme, et il craindrait que ne présentent des propositions pour une sorte de concordat, c'est-à-dire pour un accord spécifique entre l'État la religion musulmane. Il s'agirait donc de rompre avec l'universalité de la loi de 1905. Il craint que cela ne se produise et voilà tout le scandale : des opposants déclarés du monstre, dont Annie Ernaux (autant le mentionner, l'expertise de la greluche étant notable), se mettent à défendre la laïcité en le traitant d'islamophobe. La chose est intéressante et semble ressortir de la polémique sur l"islam des lumières", oxymore bien pensant qui recouvre la dernière tentative des mous pour interpréter l'islam invasif en supposant qu'il est multiple et donc soluble dans la consommation.  

    Sans nier qu'une sécularisation attend bien l'islam à terme, il faut pourtant reconnaitre qu'il est pour l'instant ce que nous en montre le CFCM: nationalisé et sous contrôle des pays d'origine d'une part, affreusement réactionnaire d'autre part. 

    Partagé entre sa perméabilité aux discours internationalistes radicaux et aux gestions de diaspora qui ont pour but de maintenir en terre étrangère leur identité "arabo musulmane", l'islam est ainsi une chose bourrue et fragile qui a vocation à garder les valeurs de l'immigration de masse, et cela de plus en plus. Vouloir le maitriser en espérant une intégration dores et déjà devenue impossible est une naïveté. C'est pour cela qu'il ne faut avoir aucune illusion: il n'y a pas et n'aura pas d'"islam des lumières" et la question de la gestion de l'islam est celle de la gestion de l'immigration, c'est à dire de l'invasion démographique africaine qui s'installe. 

    Notre dépoilé futur candidat n'a bien sûr de tout cela aucune idée, et navigue en bon juppéise dans l'illusion de son avenir radieux de beau gosse flatté, rempart contre l'extrême droite. Opposé à Bruno Lemaire qui a le même profil et le même regard séduisant (c'est Bruno qu'il nous faut), l'impétrant représente tout ce que l'élite française a de désolant et de méprisable. 

    En 2022, lors de son meeting mémorable et mémorabilisé à Marseille, Emmanuel Macron candidat réélu à sa succession proclama l'essentiel: "pendant ces cinq prochaines années, ma politique sera écologique ou ne sera pas". 

    Un jugement général sur cette sorte de gens peut être porté en ce que leur présence est le signe de l'écoulement/écroulement de notre destin collectif, décrit comme devant évoluer comme ont évolué aux amériques les européens que nous avons rejetés, qui y ont fait fortune, du moins pour certains, mais qui ont donné ce qu'on y voit: à la suite de la communication à toute la société de la terrible mélancolie du monde amérindien détruit, une habitude métissée d'un tiers monde intermédiaire éternel. Loin des nègres détestés et méprisés, certes, mais en est-on si loin ? Ils sont là et portent leur médiocrité et nous la rappellent sans cesse, pour mieux nous punir.  

    Il y a une affinité entre ce monde et nous: une gauche éternellement rêvée et surtout cette terrible tristesse tropicale, qui atteint tout le monde, ceux qui s'y adonnent ne faisant que susciter celle de ceux qui s'en désolent. 

    (1) l'interview France Inter d'Edouard Philippe https://youtu.be/0uqEdF6Jlqg

  • Les aggravations de mon cas

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  • La princesse de Cadignan

    Arielle Dombales est un personnage fascinant dont je serai toujours amoureux, ma haine totale et démente contre le monstre infect et puant qu'est BHL n'étant qu'à moitié de la jalousie... 

    Réalisatrice et stripteaseuse, l'ange blond raffiné "arachnéenne" (l'entendre prononcer ce mot me fait froid dans le dos) est une dame du XVIIème siècle, extraordinairement précieuse et absolument jamais contre toute attente, ridicule, cela malgré l'incroyable monceau de simagrées délicieuses dont elle nous enchante depuis toujours. Une merveille humaine et virtuelle, une star ! 

    Son dernier opus concerne la princesse de Cadignan, énigmatique nouvelle de Balzac qui expose brièvement et magnifiquement un monceau de scandales incroyables dans le plus parfait des styles et qui contrairement à toute attente se termine magnifiquement bien: 

    "Est-ce un dénouement ? Oui, pour les gens d'esprit ; non, pour ceux qui veulent tout savoir."

    Entre temps, un drame féministe où les femmes sont des monstres pervers et aussi des donjuans menteurs cyniques et dont on peut prendre la défense pour s'en faire aimer. Balzac est un génie. 

    (1) https://video.lefigaro.fr/figaro/video/arielle-dombasle-est-linvitee-de-libre-a-vous/

  • Les points d'étapes

    Il est sans doute temps, quoiqu'un peu à l'avance de faire un point d'étape au sujet de la situation en Ukraine.

    Après bientôt 4 mois d'offensive, les armées ukrainiennes n'ont obtenu aucun résultat notable. Dot barre. 

    La contre-offensive vers le sud, destinée comme cela avait abondamment décrit à couper l'armée russe en deux et à accéder à la mer d'Azov est tout simplement figée sur sa ligne de départ, les deux petites brèches réalisées étant bloquées depuis le début et ne s'élargissant qu'infinitésimalement. Aucune percée, aucune progression vers des objectifs autres que symboliques, bref, aucun résultat. Les progressions ukrainiennes sont tellement lentes que la construction de lignes de défense impénétrables supplémentaires en arrière du front se fait à un rythme supérieur... C'est dire. 

    A l'est, Bakhmut prise péniblement en mai et attaquée "sur les flancs" depuis, tient toujours et rien ne s'y passe en fait, sinon, une usure parallèle des forces ukrainiennes pour rien. 

    Au nord, l'avancée russe, tout aussi lente que l'Ukrainienne au sud, semble par contre converger vers une prise de Koupiansk, noeud urbain important, à échéance pas trop lointaine. 

    Le chef d'état major américain Mark Milley l'a annoncé: aux premières pluies, il faudra arrêter. On attend donc les premières pluies boueuses, mais apparemment on ne se demande pas ce qu'on va faire de cette boue... 

    Est évoquée la construction d'une ligne de défense le long de la frontière des territoires annexés par la Russie, ce qui serait sage et aurait dû être envisagé depuis longtemps. On a préféré consommer de la viande et du matériel occidental, les gouts et les couleurs ne se discutent pas, mais pourraient avoir un effet: la population ukrainienne n'a pas apparemment réalisé, faute d'information, l'ampleur de la catastrophe démographique: il semblerait que le massacre soit supérieur proportionnellement ou en tout cas comparable à ce que fut l'attrition de 14/18 pour la France. 

    Il doit y avoir et il va y avoir, de manière imminente des réactions négatives, les premières émeutes se produisirent deux mois à peine après le début de l'offensive Nivelle qui dut céder son poste assez vite, on attend la déflagration en Ukraine, et on comprend que les malheureux dirigeants cherchent à repousser l'échéance de l'annonce de l'inéluctable: beaucoup de morts et aucun résultat. 

    J'avais pensé (en fait espéré) une fin de la guerre cet été. La saison n'est pas terminée, et la boucherie intolérable continue. Combien de temps encore ? 

    Objectivement, on se bat jusqu'à garder une armée capable de garder le pouvoir. Ce fut le cas en 18, et l'armée allemande de mai 45 ne pouvait plus faire grand-chose. L'Ukraine pourra-elle et va-t-elle garder Odessa ? Il est possible que cet objectif militaire là soit maintenant la stratégie à suivre pour eux. 

    En attendant, les russes conservent une domination absolue dans le ciel et leurs bombes planantes allant jusqu'à 1500 kg gratuites et précises, font des ravages tirées à 60 kms hors de portée de toute défense anti aériennes, tout comme leurs missiles anti chars tirés depuis des hélicoptères hors de portée des manpads. 

    On ne parle pas de l'artillerie, les russes ont toujours autant d'obus et de roquettes et bien sur les drones que ce soit les "lancets" destructeurs ou les FPV  qui les mettraient (comment le mesurer?) à parité avec la seule vraie capacité ukrainienne tout aussi destructrice et cela depuis le début. Car les opérateurs de drones ukrainiens sont les vrais responsables de l'abstention russe de toute offensive sérieuse: il les rendent impossibles, du moins au niveau de pertes qu'ils acceptent eux, et qui bien supérieures à celles des Russes. 

    Il faut parler des Himars: les objectifs fixes localisés par les ukrainiens sont victimes de frappes ultra précises qui si elles ont pu être empêchées  un temps, semblent bien efficaces même si elles sont couteuses. 

    Sans équilibrer ni même surpasser (on le voit bien) les frappes équivalentes russes, ces deux armes ukrainiennes causent des dégâts considérables qui gênent manifestement les Russes. Que ne faut il pas que leur possesseurs subissent en retour pour ces satisfactions-là ? 

    Car les pertes sont énormes et tout le monde commence à le savoir. Poussés à reformer des bataillons qui avoue 90% de pertes, l'Ukraine serait à bout, et les jeunes hommes réfugiés à l'étranger tremblent de se faire extrader quand ils ne s'habillent pas en femmes pour faire leurs courses, en attendant après le 17/67 comme âge de mourir, que les femmes aussi se fassent convoquer. 

    Deux révolutions nationalistes et aussi progressistes furent menées pour en arriver là, sous l'égide de qui les encourage à se faire tuer sans eux et les excuse pour leurs divagations nazillardes. Sous notre égide, et nous allons les abandonner. 

    A un mois de l'arrêt des frais, d'après le chef d'état major américain responsable de l'évacuation de l'Afghanistan, on se pince: tout ça pour ça ? 

     

  • Les phénoménologies

    Science de l'apparaitre, c'est-à-dire connaissance non des choses, mais de la façon dont elles apparaissent, la phénoménologie est prétexte à bien des affirmations et discours variés. On y a joué, et on voudrait y jouer ici avec Michel Henry, un théoricien théologico philosophique qui s'est mis, dans l'ignorance générale ou les horions (c'est selon) à vouloir penser Dieu en philosophe de la manière dont on peut penser. En fait, il déduit le divin d'un concept qu'il appelle "la vie" et qu'il caractérise et étudie phénoménologiquement. 

    Car la vie est différente du monde. Alors que la phénoménologie décrit au sujet du monde la différence entre ce qui apparait dans le monde, et le monde qui apparait à lui tout seul rendant possible l'apparition des choses en son sein , cette différence n'existe pas pour la vie, invisible et auto suffisante. Cette découverte, la phénoménologie de la vie, est sans doute le grand oeuvre de Henry. Dans la vie, la différence entre l'apparaitre et ce qui apparait n'existe pas, et cela constitue la "révélation". Révélation et ce qui est révélé ne font qu'un. L'exemple est la souffrance: elle ne diffère pas d'elle même, elle est invisible.

    L'intérêt qu'on trouve à cela est que cela se rattache à "ma théorie" des 3 ordres, misérable tentative amateur de penser plus haut que mon cul, mais qui me sert de clé pour m'intéresser, on fait ce qu'on peut. Car Henry théorise 3 corps dans la subjectivité qu'il lui identifie: 1) le corps objectif, manifesté, (le rationnel, selon moi) 2) le corps organique (l'émotionnel selon moi) 3) le corps subjectif (la conscience, selon moi). 

    Cette apparition du "subjectif" traduit un point de vue nouveau, qui distingue la pensée (toute philosophie est une philosophie de l'Esprit) froide et analytique et le corps subjectif agissant et conscient. Et "cela" me dit quelque chose. Henry crédite Maine de Biran (le député de Bergerac) de cette association subjectivité/corps qui en fait un "moderne" ou du moins un psychologue de la subjectivité, voire un précurseur de la phénoménologie, voire de la psychanalyse, rien que ça. La chose est d'importance, en tout cas. 

    Henry commence par s'en prendre à Kant, dont l'exclusion de la chose en soi du connaissable condamne toute possibilité de connaitre le soi, chose définitivement en dehors de l'intuition. Le projet de Henry est ainsi de circonvenir l'impossibilité et donc de faire une nouvelle phénoménologie qui révèlerait l'essentiel, l'ipséité. Why not ? 

    Il s'en prend aussi à Heidegger, coupable selon lui d'une méprise fondamentale au sujet de Descartes fondateur de la subjectivité, la vraie, car il (H.) interprète le cogito comme un "je me représente" au contraire de l'évidence ! H. confond donc sujet et représentation, alors que Descartes en supposant toute représentation comme étant une illusion trouve alors le sujet, le vrai. 

    Bon Henry distingue en fait le grec et le chrétien comme opposition entre:

    • apparition, monde, transcendance, corps
    • donation, vie, immanence, chair

    Parlons de la différence des deux perceptions chez Husserl: transcendance, celle des objets extérieurs et l'immanence celle du vécu intérieur. Henry met dans la transcendance la mise à distance, la représentation et le langage tandis que l'immanence identifie l'apparaitre et ce qui apparait, c'est l'éternel présent, la passibilité. 

    Pour Henry, qui traite Galilée de barbare, la science et la représentation sont nulles face à la subjectivité primordiale, la vie, MAIS, reconnait que la vie ne peut s'engendrer elle-même et donc ne se suffit pas à elle-même. Elle a donc besoin d'autre chose... 

    Pour moi qui conçois les 3 ordres comme simultanés, je peux bien accepter tout cela: la limitation du rationnel à l'encodable et donc à l'apparaitre distinct de l'apparu tout en activant cette activité là depuis une conscience vitale, qui serait d'une autre nature.

    Mais revenons à la phénoménologie, la science donc de l'apparaitre et non de l'apparu. Elle aurait 4 principes et 4 fondements: 

    • autant d'apparaitre, autant d'être: l'étant apparait
    • l'intuition est source de droit pour toute connaissance
    • "droit aux choses mêmes" "zu den Sachen selbst"
    • autant de réduction, autant de donation 

    On commentera (Henry ) les principes en disant que la subordination de l'être à l'apparaitre (1er principe) fut inventé par Descartes, que le 3ème principe contredit cette direction de la subordination, rendant ainsi l'analyse de l'imbrication nécessaire: le concept de phénomène étant double, ontique ET phénoménologique en même temps. 

     

  • Bardainne

    En m'excusant, mais cet humble sirop jazzy m'enchante, reprenant les sons et le "beat" classique du jazz souvent abstrait et heurtant, mais là ravissant par une mélodie délicieuse dont la facilité est tout simplement merveilleuse. Les paroles absurdes sont ravissantes et font rêver. Du pur vin rouge. 

    On associera ce qui inspire le saxophone: du jazz éthiopien (2) ou bien sur John Coltrane mais là on est dans un style différent, que je qualifierai de "luxueux". Ah la France ! 

    ... mais je ne suis qu'un serpent... 

    (1) Oiseau Laurent Bardainne https://www.youtube.com/watch?v=UZRNViaAz6Y

    (2)Mulatu Astatke https://youtu.be/Wy-v-FgiUD8

     

  • Les combats de l'Occident

    Ce qu'on appelle l'Occident et qui est en train de se faire challenger je vous dis pas, s'est construit sur un certain nombre de dénis fondamentaux, dont il a exploité au-delà de tout les caractéristiques qu'il niait. Ce sont les combats de l'Occident. 

    Contre quoi? Et bien d'abord des substrats physiques et chimiques fondamentaux et donc incontournables de notre monde matériel: la différence sexuelle d'une part, et la productivité d'autre part. 

    On commencera par la productivité, ou productivité basique et qui est dans tous les contextes de vie de groupes humains quels qu'ils soient, la capacité ramenée à un individu du groupe de produire de la nourriture nécessaire à sa survie. Le contexte est bien sûr celui de la société humaine en question, telle qu'elle se maintient en équilibre avec son environnement naturel. Ce concept est central en économie, et quel que soit le niveau de virtualisation mis en oeuvre, est la base indiscutable de toute réflexion sur le partage des ressources et sur les options d'organisation des groupes humains: l'infrastructure donc, et elle a ses contraintes, contraintes physiques, qu'on le veuille ou non. 

    On se doit de passer par la notion de "virtualisation" évoquée brièvement. Toute activité humaine est retranscrite ou encodée dans des dispositifs culturels conventionnels propre au social humain, lui aussi incontournable. Alors que les communautés animales sont directement associées à une productivité basique auxquelles elles sont physiquement adaptées, les cultures humaines ont pu développer via des organisations variées des adaptations, elles aussi, extraordinairement variées à des environnements très variés. Cela ne retire rien dans chaque cas, à la valeur de la productivité basique effective qui se confronte à l'environnement en question. 

    De ce point de vue la différence sexuelle joue le même rôle: quelle que soit l'étonnante variété des cultes et des moeurs humaines, allant du voile islamique aux fellations rituelles de nouvelle guinée, la différence sexuelle reste basique et structurante. 

    On nommera les combats de l'Occident comme ceux menés mettant en oeuvre des virtualisations variées visant à contredire et à annihiler les deux contraintes fondamentales exposées ici. 

    La productivité basique fut d'abord niée par l'affirmation du rôle soi-disant fondamental des "luttes" qui expliquerait non seulement la prospérité moderne, mais la justice sociale qui lui serait associée. 

    C'est bien entendu l'inverse qui doit être considéré, tout partage de ressources se basant d'abord sur la productivité globale et individuelle, les luttes n'opérent qu'à la marge dans le cadre de luttes de pouvoir qui ne peuvent par définition ne concerner que des organisations. 

    On notera la relation entre les deux différences sexuelles et productives en ce que le statut physique et culturel des femmes dans toutes les sociétés et y compris la nôtre, se définit d'abord par un partage des tâches ultimement lié à l'occupation reproductive et cela par nécessité, et ensuite par la productivité basique des tâches réservées aux femmes: l'émancipation moderne du féminin n'est bien sûr pas culturelle ou égalitaire, mais bien technique et exclusivement liée à l'apparition des machines à usage familial et individuel, introduites au début du XXème siècle. 

    Sur cette base, on observera donc les dispositifs culturels institués pour nier et dénier ces faits basiques indubitables, et qui se sont efforcés d'associer les évolutions (ou les conservatismes) induits par ces réalités à des actions culturelles, et donc à en "virtualiser"  (rendre numérique, conventionnels, donc potentiellement activables) toutes les évolutions considérées désormais possibles. 

    La chose est ancienne, et le socialisme (définit ici comme tout ce qui rend objectivable la suppression des différences économiques entre les individus) inventé peu après la grande révolution du statut social accompagne un accroissement sans précédent dans l'histoire humaine de la productivité basique, ce qui rendit possible à la fois de nouvelles inégalités (vu l'introduction de ressources nouvelles) et leur résorption par la généralisation de la consommation de biens traditionnellement inaccessibles. La confusion entre les raisons de l'obtention de ces biens (luttes contre l'inégalité ou progrès technique) constitue le combat occidental contre le réel, à la fois effectif (qui ne considèrera pas "réel" et incontournable la misère humaine du tiers monde, pourtant relative à des modes de production dont il est possible qu'on en expérimente de nouveaux) et illusoire voire délirant (certains militants LGBT croient vraiment que les changements de sexe sont effectifs). 

    Un mot au sujet du caractère "complet" de la croyance en la virtualisation: il est clair que je décris ici partiellement un homme de paille: le rôle de la productivité est bien sûr reconnu par les socialistes, qui parlent plutôt de partage, et l'appareil reproducteur féminin reste reconnu par les transgenres, qui n'insistent que sur le respect de la convention édictée par celui qui, "homme" revendique le rôle de la mère, l'affirmation de la possibilité pour un homme biologique de disposer d'un utérus fonctionnel n'étant affirmé que par des extrémistes... Tout cela est vrai et par un artefact intellectuel sauvegarde la possibilité d'affirmation de positions intellectuelles, morales, ou politiques, qui -en fait- (c'est ce que j'affirme) font fi du caractère irréductible et structurel des inégalités sociales (liées à l'état de la productivité) ou sexuelles (liées aux nécessités de la reproduction). Seules des conventions physiquement rendues possibles par des états de choses particulières de la productivité ou du refus de la reproduction sexuée permettent de s'affranchir virtuellement de contraintes en fait incontournables. 

    Cette base d'appréhension du monde se trouve indépendante des positions morales ou religieuses que l'on peut adopter: elle est fondée sur un réél affirmé, et donc n'a pas à se soucier d'une vérité conventionnelle: elle -est- la vérité aussi bien que 2 et 2 font quatre. On peut être partisan de politiques de partage généreuses envers certaines parties de la société, jugées trop fragiles  ou autres, tout en prenant en compte le caractère limité de toute contribution, et cela quel que soit l'absolu moral ou religieux que l'on attribue à la nécessité de ce partage. On ne peut faire fi de la contrainte matérielle, voilà la seule chose que j'affirme; ce n'est qu'en voulant en tirer une attitude générale que je me soustrais à certaines contraintes morales et donc devient réactionnaire... 

    Ceci une fois posée, il ne m'est pas imperceptible que la période contemporaine ait possiblement mis en oeuvre des discours radicaux allant très au-delà de tendances séculaires dont les réacs se plaignent avec constance quasiment depuis le XVIIème siècle... Élargissement du contrat social au-delà des nationaux, et changement de sexe accessible aux enfants mineurs impubères sont des revendications affirmées de ce qu'il faut bien appeler une postmodernité dont l'accès aux aigus du discours devient à la fois parfaitement réel, affirmé et surtout strident. 

    L'affirmation réactionnaire ne serait-elle pas une base possible pour la remise en ordre d'un état absolument parti en couille des discours publics dits démocratiques et dont le caractère fictionnel, absurde et n'importe quoi esque devient en fin de compte gênant ? 

    Car ce qui est proposé ici occupe un statut particulier dans un débat qui a un autre "bout" et qui est le populisme au sens strict. Ce débat là met en oeuvre un autre principe, attaché au contrôle des conventions sociales et qui est celui de la capacité à changer la loi quand on est un électorat (dans un sens) ou de l'imposition par force de la loi juste quand on est un État (dans l'autre sens). Y a-t-il des droits imprescriptibles et le peuple rassemblé peut-il priver des étrangers de tout droit à des prestations couteuses et tout mineur de décider à l'insu de ses parents de prises de médicaments ? L'évidence de la réponse à ces questions là posées démocratiquement à un peuple rassemblé, suivi de la mise en oeuvre immédiate et nécessairement violente (au moins dans les premiers temps) de l'application des principes ainsi décidés seraient ils une marque d'"inhumanité" de la part de la société ? 

    Le grand combat de l'Occident fut bien celui de la domination absolue du droit au-delà des usages, l'obligation de la moralité au-delà l'autorité traditionnelle, l'exemple d'Antigone célébré par toute sa culture étant sans doute le drapeau toujours agité de ce combat-là, et dont les manifestations sont innombrables. 

    Bien sûr le problème ancien est connu et toutes les institutions ont été formatées quoi qu'on en dise pour traiter le problème, en passant, bien sûr, par un principe législatif bien connu et qui est que l'application univoque de la loi n'est pas prudente, et qu'il convient de sursoir par sagesse et compréhension de l'humanité, à ses excès toujours susceptibles de déchirer les tissus sociaux. Nous voilà donc dans un cas d'application de ce saint principe et par conséquent la tolérance nécessaire à supporter Antigone sans la faire exécuter doit être imposée de force aux très délirants humanitaires queers qui comme Créon veulent faire appliquer des lois exigeantes en faisant fi des fondamentaux anthropologiques. Car Antigone est en fait réactionnaire et c'est tout l'objet du débat: vouloir enterrer son frère, même celui qui a violé la loi de la cité est tout à fait similaire à refuser de nourrir gratuitement un étranger transgenre qui se prétend persécuté.

    Cette argumentation est bien sûr vérolée par son inverse: c'est bien la nourriture gratuite au transgenre que défend Antigone et qui détruit la société en tolérant la trahison et donc la destruction de l'État. Antigone est bien le modèle, réactionnaire, de la révolutionnaire à principes. Principe de tolérance et d'humanité ou principe supérieur d'application de la loi, de la "vraie" loi ? Et bien l'Occident a tranché et son combat est terminé: Antigone est devenue Créon et exige l'application de la loi. En cela, c'est elle qui maintenant bafoue les vraies lois et nous y sommes: la CEDH et CJUE exigent l'application de la loi inhumaine maintenant concue et opérante pour le suicide de tous les Etats et la mort de la civilisation. 

    Où en est-on donc ? Et bien que le monde humain se définit en fait par une activité dite "symbolique" qui vise à mettre à distance les significations ou principes en les assimilant à des choses qui ont des propriétés particulières et qui donc peuvent être décrites ou interprétées de manières différentes, ce qui les rend à la fois précieuses et mystérieuses. Elles sont ainsi tout sauf des adjectifs univoques ou des faits, mais bien des entités complètes à manipuler avec précaution. 

    On notera que le combat de l'Occident contre le symbolique pourrait expliquer ce qui justifie et explique les deux volontés d'ignorance des deux différences productives et sexuelles décrites plus haut: on refuse et c'est toute l'affaire, que des "choses" puissent orienter des principes d'organisation, le "symbole" qu'est le pauvre ou le sexe étant refusé comme support ou justification d'une organisation conventionnelle. Argument vérolé, comme plus haut, par l'opération inverse: le pauvre et le sexe, refusés en tant que réels contraignants étant précisément utilisés comme symboles du contraire en devenant eux mêmes conventions pures, dont la réalité doit être abolie, l'opération d'éradication elle même, un sacrifice (instinction de l'espèce et de la production de richesses) , devenant le symbole. 

    C'est là où je cane, il y a clairement un problème avec cette attitude. 

  • Les fascismes

    Jean-François Bayart quoiqu'étant un salopard d'immigrationniste anti national, reste un monstre d'intelligence et d'érudition absolument passionnant: il illustre les bienfaits de la démocratie et de la vie en Suisse...

    Il s'illustre ici(1) en tapant avec une énergie dégoutée et méprisante envers la personne de Macron à un point incroyable, mais, comme il se doit de la part d'un homme de gauche, pour la mauvaise raison. 

    Accusé d'illibéralisme, le pauvre Macron reste au contraire de gauche, de la vraie et c'est tout le problème. L'accusation de tourner fasciste par ailleurs vraie, concerne en fait la chute du progressisme vers une dictature parfaitement réelle mais dont le but est précisément de lutter contre la fameuse extrême droate. Car il lui faut pour cela et c'est ma thèse, mettre en oeuvre la force brute et donc renier tout ce qui apparemment justifie cette lutte même, précipitant la ruine du pluralisme en général en même temps, et c'est l'objectif progressiste, de la communauté nationale comme structure en débat, et donc comme expression démocratique d'oppositions en équilibre. 

    Car l'objectif, celui-là même du fascisme, est d'obtenir l'unanimité autour du chef seul décideur symbolique. Par contre, l'objectif concret de cette autorité, qui peut être divers en principe est clairement, on le voit aux (non) décisions prises, de réduire, d'amenuiser, de vendre, bref, de rendre "plus petit". Comme si l'homme en imposant son autorité, s'employait à rendre le monde qu'on lui a transmis en quelque chose de moins important, moins autonome: transformer marque le grand oeuvre, et il est plus simple de se transformer en se déshabillant. Macron comme séducteur, s'emploie au strip tease de son pays: il lui fait perdre sa souveraineté comme son soutien gorge, et détruit son énergie nucléaire comme on enlève sa culotte pour ensuite la tendre à Hulot. Voilà l'objet de ce fascisme là: au nom de sa préservation, un pouvoir se déshabille en interne et en externe. Ne serait-ce pas le moyen le plus facile d'imposer sa volonté ? 

    Bayart a le culot (et l'aveuglement) d'identifier Macron aux réformateurs thermidoriens: ces hommes démultiplièrent à l'extrême la puissance civile libérée par la Révolution : en réformant ils se mirent à rêver de gérer le monde entier et se préparèrent à l'Empire. Comparer (aux deux sens du terme) Macron à cette grandeur-là est inepte: Macron est un corrompu faiblard qui avec un grand sourire vend, accepte, et abdique. L'Europe à qui il se vend et se soumet, à aucun moment il ne la domine, ni par sa force économique (il lui emprunte de quoi payer les fonctionnaires qu'il embauche et  nourrir les immigrés qu'il fait venir), ni par sa force militaire (même là, il demande de l'aide) ni même par sa séduction (cela fait longtemps qu'il exaspère tout le monde). 

    Ce qu'il y a donc d'effrayant est que l'abaissement suprême de la France est ainsi mis en oeuvre par un pouvoir autoritaire, qui tire de cet autoritarisme (qui a séduit les vieillards français, quoiqu'on en dise, ravis de la répression des gilets jaunes ) la légitimité pour exercer sa faiblesse véritable à l'intérieur et à l'extérieur des frontières. 

    Deux critères qui manifestent l'absolue impuissance du très décadent président: le nombre de fonctionnaires et celui des immigrants, tous deux en hausse de par l'étonnante facilité à les voir augmenter sans limites, la difficulté à provoquer l'inverse étant donc trop extrême. On pourrait commenter davantage les deux mesures, mais est-ce la peine ? L'électorat français, sensible aux faits en a décidé autrement: les deux choses sont trop  avantageuses, il fallait donc réélire Macron, en voilà l'explication. Cette sociologie là, à la fois historique et politique, vaut bien celle de Bayart. 

    Le fond de l'expression de Bayart est d'expliquer (ou de commenter, en fait) le monde à partir d'un phénomène évident du XXème siècle et qui fut le remplacement des empires par les états-nations, à chaque fois consumés dans un effondrement cataclysmique, regrettable (selon Bayart) et générateur via le théorème du Camembert, de génocides ou au moins de violences inouies. La France fut un empire colonial détruit au profit du nationalisme gaulliste et les violences algériennes valèrent bien celles méconnues du Cameroun. 

    Pourtant quand on parle du fascisme, voire du nationalisme (oui, pour certains, Macron est anti migrants, comme quoi on peut faire mieux en matière de laxisme pro invasion) du jeune théatreux, on oublie d'évoquer sa dévotion expliquée ici plus haut à la cause de l'Empire européen. Après avoir séduit Merkel puis Van der Leyen, l'amateur de vieilles dames s'est entichée de la vieille Europe, au point de lui vouloir une souveraineté, dont il rêve d'alimenter la puissance qui avec son siège à l'ONU, qui avec son dard nucléaire (arrêtez-moi, j'en éjacule).  L'objectif est donc bien de revenir à l'Empire, l'affreuse guerre de 14 doit être réparée et l'empire central restauré. Le projet, qui vise à doter les USA d'un État lui même fédéré, supplémentaire et l'aboutissement des 70 ans de corruption américaine, la situation étant maintenant mure. 

    Les peuples déracinés et sans descendance accueillent toutes les cuisines, toutes les cultures et toutes les migrations, sans parler de tous les sexes et de toutes les causes, le dévouement à la liberté de l'Ukraine, obtenu sans pressions, juste de par la volonté humanitaire de réparer une agression jugée injustifiable. La soumission à son maitre US et à sa stratégie russophobe est pire que volontaire, elle est l'expression d'une volonté ! Cet empire-là, devenu donc ultra-puissant, n'a fait bien sûr qu'une bouchée de la petite faconde de l'amant de Jean-Michel, et ne pourra être menacé que par les néo-nazis allemands, maintenant notre seul espoir... Bref, on aura critiqué Bayart en le contredisant directement et il n'y a face à l'Empire central européen que l'Empire Russe, maintenant étendu à l'Ukraine récemment conquise, pour faire la balance face aux Chinois. 

    Cette puissance impériale centrale, frontalière de l'ensemble du reste du monde, a une vocation: l'alliance avec l'Inde qui lui apportera une population industrieuse obligée de chercher des espaces moins chauds. Cet Empire-là a un grand avenir et sera consensuel au delà du possible. Il pourrait bien gérer le monde après le défaut chinois, trop égoïste et trop autoritaire pour séduire. Nous voilà donc, au contraire des pisses froids de gauche, décidément trop peu imaginatifs pour nous amuser vraiment encore, au début de vastes remaniements des puissances ! 

    Que dire du fascisme dans ce décor-là? Il sera la tentative avec Macron en France ou avec l'AFD en Allemagne, de rompre avec la raison ou de la mener encore à la folie avec des objectifs opposés: imposer l'Empire européen à la France, rompre avec lui en Allemagne. On notera la position de l'AFD au sujet de l'Ukraine, qui condamne l'agression russe, tout en s'opposant aux sanctions: un parti populiste hésitant comme les autres, donc qui devrait se convertir à l'européanisme et à l'immigrationnisme dès sa venue au pouvoir. Pour le LGBT c'est déjà fait, Alice Weidel mère lesbienne de deux enfants avec une shri-lankaise montre le chemin. J'adore ces paradoxes, le mélange du slogan "l'Europe c'est la paix" avec l'engagement unanime pour l'Ukraine guerrière, cela dès 2014, et aussi l'origine impure du machin: un agent de la CIA (Monnet) et un pétainiste (Schuman).

    Bref, on est loin de la marche sur Rome et de la nuit des longs couteaux. Les fascismes ne passeront donc pas

     

    (1) https://www.blast-info.fr/emissions/2023/le-sociologue-qui-demolit-macron-avec-jean-francois-bayart-YMxRBb2sST6pfOHqfDAF1Q

    (2) Le papier au Temps: "où va la France" https://www.letemps.ch/opinions/debats/va-france

  • Les pertes de confiance

    "Nous" avons perdu confiance en ce sens commun, en ce narratif consensuel sympathique qui se voulait expliquer le monde et guider par la vérité partagée le peuple vers le mieux. La rupture est consommée, ce que vous dites est faux, vous mentez, à nous, à vous même, en général, ou plutôt, vous dites des bêtises, les certitudes qui vous ont peu à peu animées étant bidons, vous vous êtes mis à délirer. Qui êtes-vous ? 

    L'accusation est clivante, et identifie des parties qui maintenant commencent à se haïr, en fait à ne plus s'accorder le crédit de présenter des opinions, mais à ne toujours voir en l'autre qu'un ennemi à la manoeuvre, poursuivant des buts agressifs délibérés en niant toute volonté d'accord. L'ennemi doit être réduit et forcé, et en attendant, pas de compromis ni en pensée ni en paroles, on commence à rêver de la disparition de l'autre. 

    On commencera par une exemple "allogène" en ce qu'il concerne des pays étrangers, engagés dans le même type d'interaction même s'il fait l'objet d'une déclaration de "notre part" (le président Macron a condamné "ce qui faisait de la nourriture une arme"). Le retrait de la Russie de l'accord sur les céréales conclu l'année dernière du fait patent et objectif que la partie non Russe de l'accord autorisait en échange des couloirs de transit en mer noire des céréales ukrainiennes l'accès aux marchés mondiaux des engrais et céréales russes, ce qui supposait donc (tout est dans le donc) un accès à Swift pour ces marchés, et le transit de l'ammoniac russe en territoire ukrainien (le pipeline fut saboté), concessions aux sanctions contre la Russie qui ne furent jamais appliquées. 

    Haine et clivage total : un accord signé non appliqué par la partie qui dénonce comme un crime le retrait de l'autre partie après un an de non application délibérée, la justification morale de l'accord étant qu'il alimentait un tiers monde nécessiteux, la hausse des prix des céréales devant être jugulée. 

    Nous avons là tous les ingrédients de la pratique délibérée de l'alimentation de la guerre totale, l'adversaire étant diabolisé au point qu'on le considère obligé de pratiquer des échanges en sa défaveur. La position est morale qui plus est: les besoins alimentaires du tiers monde doivent être satisfaits, donc il faut à tout prix les satisfaire, donc ils doivent l'être sans contre parties  et en exiger est immoral. Comme de plus, les sanctions que l'on voulait voir levées étant elles morales car comme elles sont sanctions, justes punitions contre l'immoralité, ce serait bien les lever qui aurait été immoral. On a donc conclu un accord dont on considère immoral d'appliquer les clauses. Encore mieux: malgré cela, suspendre l'accord après l'avoir pratiqué sans contre parties pendant un an devient absolument condamnable. 

    On notera la parenté avec les accords de Minsk: un accord de paix satisfaisant des égos attachés à une communication humaniste, accords qu'on n'a pas l'intention d'appliquer et qui violés par la violence en retour suscitent d'autant plus la condamnation, qui plus moraliste.

    Ce mécanisme et cette attitude sont de mon point de vue absolument inacceptables. Du point de vue du respect de soi, et comme dévoiement de toute attitude morale, il traduit ce qu'on appelle la "mauvaise foi", au nom d'un soutien exclusif de son propre ego, l'arraisonnement en sa faveur de la morale. Seul dépositaire du bien, j'en juge et mon jugement, exclusivement mené à mon avantage, s'en trouve donc justifié. 

    Bien sûr, quand par ailleurs on exprime publiquement des jugements moraux défavorables en faveur de l'autre partie, il est clair que l'impossibilité de tout accord est en fait déjà actée. La signature de cet accord  eut d'ailleurs lieu deux fois, chaque partie (Ukraine et Russie) ayant signé séparément auprès d'un intermédiaire (la Turquie). Dès ce moment l'accord n'est que cérémonie dilatoire, là encore acte de guerre en soi, et toujours interaction dans le cadre d'une guerre totale destinée comme toute guerre "morale" menée par le camp du bien à écraser complètement l'adversaire.

    Ce qu'on appelle l'Occident semble ainsi mu par ce désir très 1918/1945 de mener une refondation du monde à son avantage sur la base d'un écrasement de l'adversaire (l'Allemagne dans les deux cas). On pourrait ajouter 2023, la destruction des NordStream étant remise en cause similaire de la dernière grande stratégie de la puissance centrale, ce qui la ramène encore une fois à zéro...  On ne se lassera pas de puiser dans les motivations des acteurs de ces époques les raisons de notre malheur d'aujourd'hui, initié sans remède depuis longtemps. 

    Quelle confiance accorder en des prescripteurs  moraux de faux culteries aussi dérisoires quand on réalise que le cynisme auquel nous nous joignons fait de nous-mêmes des victimes de cette dévotion pour le culte de la force ? 

    Le blé extrait des ports ukrainiens avait surtout pour objet d'être vendu sur les marchés internationaux qui n'ont bien sûr cure de l'Afrique qu'à condition que celle-ci en achète. Totalement dépendant de subsides variés et donc des niveaux de prix le blé n'y va que s'il est peu cher. L'accord avait donc pour objet de garnir les finances des propriétaires des grains, ukrainiens ou américains, les céréales produites générant taxes et/ou rentes pour les "propriétaires". Et puis, le trafic permettait de masquer des opérations militaires maritimes, comment les Russes ont-ils pu accepter cela un an ? 

    Dès le moment où on invoque la morale là-dedans, on se trouve acculé au ridicule car au sourire narquois de celui qui n'utilise l'argument qu'à condition que tout le monde ait compris qu'en état de guerre, il n'y a pas à se restreindre, ni de la violence, ni de la revendication du bien, assumée par cette violence même. Dans quel camp êtes-vous ? 

    Le monde d'où je viens était d'abord passionné de paix civile considérée dans tous les cas comme l'état premier à accéder en toutes circonstances: sans empêchement des violences militaires, collectives, verbales rien ne peut être fait. Pour cela, d'abord considérer les pourparlers, basés explicitement sur la volonté de paix et donc de satisfaction des intérêts mutuels reconnus valides à priori. Neu neu mais souvent efficace, par delà tous les cynismes rapides des manipulations et violences d'avant la paix convenue, l'attitude est de principe et se trouve justificaiton de deux choses importantes: la revendication valorisante impossible à contredire du mieux pacifique d'une part, la non participation au conflit d'autre part, la volonté systématique de n'aider qu'à la paix justifiant le premier point. Militer en tant qu'occidental en faveur de cette attitude là était le point fixe de la fin du XXème siècle, malgré toutes les violations implicites et explicites du principe. Revendiqué par les uns ou par les autres, il était le principe, violé mais intangible. 

    Fracassé par la seconde intervention en Irak (la première s'en réclama pour retirer les troupes dés le Koweit libéré), le principe (défendu par Chirac et Villepin) ne fut ensuite que serpillère et répétition indéfinie de l'échec vietnamien: interventions prolongées dans les vies des Etats au nom d'une lutte vaincue d'avance contre un mal non maitrisé. Imposition cynique et impuissante d'une force sans objet. 

    Me voilà donc "propoutine". 

    Hélas, cela ne marche pas tout à fait. D'abord, on le voit bien, ces actes là sont au service d'un Occident en deux parties dont l'une est comme on dit "au-dessus" ou "en position dominante" : les USA, vendeurs des biens soustraits par les embargos moralistes et dirigeant de souffrances matérielles éloignées de leur territoire, manifestent envers leurs alliés exactement cette stratégie qu'on peut considérer "cynique" au sens usuel. Domination par force, hypocrisie moraliste et exigences associées. L'Occident britannique de la fin du XIXème siècle qui se dressa contre la Russie, la Chine et l'Allemagne après avoir définitivement triomphé de la France, a laissé la place.

    Vainqueur du communisme, le capitalisme américain a triomphé militairement mais bien plus que militairement: il a convaincu ses alliés, qu'il avait mobilisé 50 ans, de devenir américains. Il faut bien comprendre que ce soft power là, un temps compensé par les maisons de la culture communistes de nos banlieues rouges 

    On pourrait parler "souverainisme" mais cela est bien sûr ridicule et dérisoire: quelles identités, quelles civilisations natives voulez vous défendre, voire restaurer ? Des ploucs français dansent du folklore western afin de se conformer à l'imperium civilisationnel qui rend ce ringardisme provincial là immune au mépris des hautes classes. Car celles-ci bougent sur des danses similaires, allant même jusqu'à épouser le gout des hautes classes américaines pour les très frelatées cris de révoltes (contre la police) des gangsters noirs issus d'un esclavage et d'un racisme qui n'ont jamais existé en France. L'important est de ressembler au spectacle en cours sur le vaisseau "mère": les planètes satellisées d'un Occident exclusivement réduites à un seul être font des efforts désespérés pour encore mieux y ressembler. Jusqu'à l'abjection.

    Car le "nous" dont je parle et qui perdrait confiance, il est bien réduit. Le seul "nous" qui vaille encore dans nos sociétés de la veille Europe détruite par le XXème siècle dans lequel elle s'est consumée, est en fait indifférent. Sauf à imaginer qu'une grande passion se réveille, ce qui rien, absolument rien ne montre que cela puisse arriver, on ne voit que silence, et attente de la suite qui ne se fera pas à son avantage, donc. Bien sûr, cette plongée suicidiaire vers le néant peut être considéré comme un élément de révolte, les indiens d'Amérique, frappés de mélancolie, se laissèrent mourir de chagrin et on les remplaça par des esclaves. 

    Il y eut les "spiritualistes", souvent Français, de Saint Exupéry à Bernanos, tous contre les robots et qu'on cherche à recycler pour lutter contre les techniques informatiques américaines. Il y eut les nazis, mais bon. 

    La thèse sera donc que le "discours" commun n'est pas digne (de confiance), que cela celui de nos dirigeants ralliés ou de nos alliés dominateurs. Il est à la fois cynique et destructeur de nous-mêmes, la confiance mal placée qui nous anime encore a pour conséquence directe de nous asservir et de nous anihiler. 

    On évoquera le grand acquis de notre modernité, inventé au XVIIème siècle: le discours de vérité objectivant, ou le système rationnel d'acquisition des connaissances dans tous les domaines. Il fut immédiatement technique et utilisé pour tuer et mesurer la longitude mais nécessita jusqu'à la bombe atomique des discours internationalistes entre savants passionnés surtout de polémique. Les consensus ne furent obtenus que par la mort de leurs contempteurs, Einstein compris et cette guerre mondiale là fut incroyablement féconde. Imitée par ce qui ne concerne que le développement logiciel, l'Open Source, cette communion là continue pourtant, par-delà la fin de la science du XXème siècle, et cela malgré (heureusement ce fut possible) le boson de Higgs, qui la clotura. 

    La bombe atomique termina la chose: une arme suprême était possible et tout se referma, au service de l'Amérique, et heureusement et malheureusement c'est selon, du fait des idéaux socialisants de certains traitres, de l'URSS. 

    Bien sur la chose était découvrable et les Français y arrivèrent et aussi les Chinois, qui ne durent pas être beaucoup aidés. On en est à la Corée du Nord... Cette science là inaugura la destruction involontaire du monde, qui marqua les esprits. 

    Cette belle science est maintenant dévoyée. Par les écologistes qui nous privèrent d'une source d'électricité et d'une science des plantes, par les laboratoires pharmaceutiques qui ont pris le contrôle de la médecine, réduite à la chimie et à la radiologie, par la sociologie imbécile aujourd'hui réduite aux publicitaires et autres manipulateurs d'opinions.

    Dans tous ces mondes ne règne que le scientisme, qui est le contraire de la science et qui est une instrumentalisation bestiale des symboles et des procédés scientifiques au bénéfice des intérêts matériels de groupes de dominants qui se pensent initiateurs collectifs et qui ne sont que des familles de féodaux rapaces. 

    Scientisme c'est à dire prétention à la vérité absolue de choses qui ne peuvent être que provisoires et collectivement disputées, intérêts matériels privés, c'est à dire confiscation des profits et gestion de la corruption. 

    L'Ecologie depuis ses origines mystico-exotiques (Steiner, Blatavsky) est d'abord supercherie et torsion du réel au bénéfice de gourous qui se partagent les profits extorqués aux crédules magnétisés. Derrière et devant: fortunes basées sur des produits exotiques (gel de douche du cap horn), fausses prétentions aux qualités suprêmes (bio), corruption généralisée des maires des communes ventées (éoliennes), partis charnières aux prétentions exhorbitantes, et bien sur prédations sexuelles, un gourou sans bite ne peut convaincre. Ce discours est maintenant omniprésent, et absolument vainqueur. Nous avons dépensé pour rien 100 milliards d'euros pour des éoliennes dont nous n'avions pas besoin. 

    Après la ruine du nucléaire et son redémarrage démagogique effectif prévu pour dans dix ans, redémarrage conçu comme une bonne nouvelle, rattrappant vingt ans de destructions systématiques qui ont fait perdre vingt ans sans que nul ne soit ni puni ni même blâmé, le décideur de l'arrêt d'Astrid étant glorieusement réélu pratiquement sur le thème. Parmi les destruction, un accord "pro européen" passé avec l'Allemagne dont tout montre qu'il fut délibérément pris pour détruire EDF, destruction achevée avec succés après la nationalisation de la vache à lait, indispensable à l'éclairage des habitations françaises. La vieille boche qu'on trouvait sympa a avoué que Minsk avait pour objet de niquer la Russie, avouera-t-elle depuis son Ehpad que l'accord tarifaire électrique européen avait pour objet de niquer la France ? 

    La destruction de l'agriculture est à l'avenant, les stupides sanctions de 2014 ayant gravement porté préjudice aux exportations agricoles françaises. Toutes ces destructions, tous ces gaspillages imbéciles furent décidées hors toute politique véritable, hors du bon sens, hors toute annonce et hors toute argumentation: pour rien. Formés et intelligents, des décideurs, des chefs d'entreprise, des hauts fonctionnaires et les journalistes qui commentaient leurs décisions se sont ligués pour la ruine du pays, tous d'accord pour l'absurde, le ruineux, le suicidaire. 

    Puis vint un virus. On le géra suivant les seules méthodes et techniques disponibles: celles de la communication de crise et de la publicité. A l'occasion, des conceptions de ce que sont la sciences et ses méthodes furent affirmées contre tout ce que les traditions philosophiques et scientifiques les plus connues avaient enseignées depuis des siècles. On nous parla de vérité, de consensus, et de la moralité qui devait se manifester à les suivre. Le contraire exact de toute l'éthique intellectuelle présidant à l'élaboration des connaissances depuis le moyen âge. 

    La science est le lieu de la vérité provisoire, de la dispute et du devoir de s'opposer aux préjugés courants. Le contraire, non seulement de ce que l'Etat devenu "sanitaire" affirma journellement en semant la terreur avec des annonces de mortalités déraisonnables (qui ne différenciaient pas des personnes ordinaires les comorbides et vieillards seuls concernés ) et aussi ce qu'affirmaient tous les faux experts depuis les chefs de service terrorisés par leurs responsabilités (on leur envoyait des milliers d'asphyxiés tenus jusque là sans soins chez eux) et les petits scientistes aculturés répétant ce que leur disaient les journaux scientifiques responsabilisés. 

    On lyncha publiquement le seul qui s'opposa avec raison à tout cela, responable en plus de l'administration de soins qui firent merveille: il sauva 600 personnes, ses adversaires déchainés auraient pu en faisant leur travail en sauver des milliers. Qui aura confiance désormais envers des profs de médecine fatigués, murés dans leur spécialités, payés par Pfizer et dont on sait qu'ils ont chié deux ans sur Raoult au lieu de l'imiter ? 

    Car ces gens ne servent plus à rien sinon à lire les photos de leurs radios ultra chères que les subventions des labos dont ils prescrivent les drogues leur ont permis d'acheter, en plus de leurs vacances. Leurs recherches ? Mettre leurs malades à disposition de ces même labos, en charge de tester les drogues et les critères d'attributions dument disponibles sur des bases de données revendues dans le monde entier. Quand on pense qu'ils ne passent plus leur temps qu'à conseiller de manger moins... 

    En parlant de communication, nous avons eu affaire en 2023 à un festival qui a du causer bien des satisfactions aux heureux réélecteurs du président actuel qui n'avaient pas mesuré l'étendue du désastre en cours dont ils sont codécisionnaires, au nom de la lutte contre l'extrême droate. Après une réforme refusée majoritairement, obtenue aux forceps, on décida de 100 jours d'apaisement à peine perturbés par des émeutes insensées qui firent vibrer  bien des territoires: 1 milliard de dégâts et 1000 batiments publics attaqués aux cris de mort à la France et à ses flics, sans un coup de feu de tiré de la part des pandores. On conclut par l'évidence: "la France a toujours été un pays d'immigration et le restera" et on se finit par "on peut être fier de ce qu'on a accompli collectivement ces derniers mois". 

    Au plus haut de ses flux entrants, l'immigration se consolide, voire explose et la répartition partout sur le territoire de populations misérables islamisées et revendicatrices, aidée par tout ce que qui reste de l'éthique chrétienne désormais entièrement consacrée à sa vengeance contre la généralisation de l'athéisme, consume le vérolage complet du pays, qui reste toujours sans réactions, ni verbales ni physiques. Une suggestion pessimiste: l'abandon par notre civilisation progressiste de ses fondamentaux volontaristes est tel qu'il faudra une effective plongée dans le malheur pour que la réaction ait lieu; pour l'instant, le niveau de subventions est bien trop fort et on s'habitue à tout. Le discours officiel est, on l'a vu, absolument conciliant: la créolisation, ça se gère avec prudence. Le déni, à la hauteur des fameux "kevin et mathéo" inculpés en grand nombre lors des émeutes (qui sont donc non raciales) est stratosphérique et que dire? Ils ont gagné, le ministre de l'intérieur a pour prénom Moussa. On va finir par comprendre la haine que suscitent les flics.

    Haine partiellement encouragée juste avant les émeutes par un président qui considéra avant tout examen des choses que la mort du "petit Nahel" (périphrase associée au "petit ange" évoqué par Kilian Mbappé, pour désigner une racaille mineure à moitié démente sous injonction de justice à se modérer qui au volant d'un bolide, fuit un pistolet braqué sur lui) était "inexcusable" et "injustifiable". Lachez les chevaux ! Comme pour mieux armer les bras des pillards, on se tut une minute à l'Assemblée à la mémoire du petit taré, de sa famille (une mère hystérique qui célébra la mort de son rejeton comme une arrivée de la route du Rhum) et bien sur de ses proches, qui partout en France allèrent refuser d'obtempérer. 

    Les présidents de la République et de l'Assemblée Nationale présidèrent donc à la destruction partielle physique de leur pays après celle de son honneur. De quoi susciter ce que j'évoquais au début: le mépris et le dégout qu'inspirent ces tarés est excessif.