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FrancoisCarmignola - Page 2

  • Les Zohars

    J'avais donc réinventé la Kabbale, dont le maitre livre, le Zohar décrit bien l'âme humaine comme tripartite formée précisément de Nechama, l'âme spirituelle propremement dite, et de Rouah, l'intellect, plus Nephech la vitalité. 

    La tripartition qui n'est bien sûr pas la trinité (que le judaïsme déteste), unit pourtant bien trois choses séparées dont les frontières sont presque exactement celles que j'avais exposé (sans initiation particulière): Rouah est bien lieu de la morale, de la conscience et de la raison ; Nechama celui de l'esprit qui voit Dieu, de l'amour inconditionnel, de la spiritualité. 

    Dans mon système, je met la conscience à proprement parler dans Nechama, mais bon, le Zohar est très mystique et aussi très judaïsant, il ne peut abaisser la raison pure, c'est la kabbale tout de même. 

    Les 3 esprits sont superposés et n'ont pas les mêmes cycles vitaux dans l'âme, mais quoiqu'il en soit, la figure de ces enveloppes successives de l'intérieur de l'esprit est commune à bien des spéculations. Nous voilà relié à la grande magie de grands magiciens ! 

    La très belle spéculation en (1) sur les 3 noms de Dieu qui se rattachent aux trois esprits est bien sur fascinante et illustrative... 

    En plus la tripartition est présente partout, et structure bien des descriptions, dont en Herméneutique (tiens tiens), les 3 modes de compréhension, projetés sur le même squelette: pré réflexif, donc inconscient et animal; réflexif donc rationnel et abstrait; intersubjectif, donc conscient de l'autre. 

    Le principe d'une tripartition est qu'elle permet toujours de jeter la lumière sur le tiers oublié, ici l'esprit, que toute la conscience moderne oublie, minimise et invisibilise pour laisser le sublime à l'émotif animalisé et la conscience à l'intellect raisonneur. C'est l'honneur de toute pensée riche que de disposer d'une anthropologie qui laisse à l'homme nu, hors toute religion, la possibilité de s'en créer une, car il a le pouvoir de vivre au-delà de la raison sans la violer ni la travestir. 

    Bon en fait, d'après (2), les choses sont plus compliquées que cela. Il y aurait 5 niveaux en fait, les deux niveaux supplémentaires non cités étant Haya et Yehida. 

    Si on peut mettre Yehida de côté, étant union à Dieu complète, Haya est déjà abolition complète de l'égo. D'autre part, Rouhah reste très sentimental en fait, le concept de Nechama (l'âme tout simplement étant en fait central dans toute cette noétique). Rebattons les cartes, et le nombre "trois"(3) n'est plus si important, la nechama étant plutôt l'âme intellectuelle, et Haya l'âme spirituelle. Comme le sujet est complexe pour que même le tortueux judaïsme s'y prenne les pieds ! 

     

    On évoquera bien sûr au passage la tripartition de Saint Augustin, issue de Saint Paul et de l'antiquité: esprit, âme, corps, la distinction binaire âme corps étant bien sûr incomplétion et ignorance... On y a ajoute la distinction spiritus, mens, sensus. 

    (1) Queau https://metaxu.org/2024/07/03/toi/

    (2) https://fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/1675994/jewish/Les-niveaux-de-conscience-de-lme.htm

  • Les musulmans pas comme les autres

    On a écouté et lu le très transgressif Driss Ghali, qui d'ailleurs vit au Brésil, et dont le jugement sur la situation française en relation avec l'immigration est assez transgressif, pour le moins. 

    En gros, il affirme le côté étrange de l'immigré, nouveau français de papier, mais explicitement relié à sa culture d'origine, et aussi du nouveau français déculturé et déraciné qui a rompu avec la sienne et qui abandonne son pays au déclassement et à la nouvelle immigration, les deux populations épousant par surcroît les sous-cultures anglo saxonnes sans discernement. Et il s'en offusque, comme civilisé multiculturel regrettant un monde moderne qu'il considère en réactionnaire cultivé, comme barbare. 

    Mais viennent ensuite les considérations générales et elles sont désagréables. 

    D'abord l'évidence. La question de l'assimilation, répondue par la négative par la France lors de la décolonisation qui avait vocation à couper les ponts pour non-rentabilité financière, et répondue aussi par la négative par l'immigration actuelle, cette fois sur le sol français, et qui en est à ne plus vouloir s'intégrer, mais juste s'inclure c'est-à-dire de se constituer en peuple indépendant avec qui il faudra faire la guerre. Ce nouveau peuple est "diasporique", et revendicateur: l'étape d'après est le remplacement. 

    La solution: normaliser les choses et donner un statut au peuple qui ne s'assimilera pas. Tout est dit, il nous faut "nous débrouiller avec eux". L'expression est typique, elle est celle des natifs restés chez eux: "débrouillez-vous avec eux". 

    Un autre aspect de la thèse est l'affirmation que la gauche est la vraie ennemie principale de la France: c'est donc la France qui s'est désarmée elle-même sans le concours de l'immigration. La remigration ne sera donc pas la solution au problème français: le mal est profond, et français. 

    Pour ce qui concerne la gestion de l'immigration, il ne peut y avoir d'assimilation à part quelques exceptions. L'affaire est faite et doit être gérée. Driss Ghali a une expression: la diversité c'est comme l'herpes, cela a des hauts et des bas. 

    Ses recommandations au sujet de l'islam sont de l'encadrer et de reconnaitre la fin de la laïcité: il faut gérer une religion puissante pratiquée avec intensité. Par contre, il ne mentionne pas vraiment les frères musulmans ni l'islamisation à proprement parler. Et là, le bas blesse. En effet, la question de l'islamisation artificielle de l'immigration par un mouvement sectaire dominateur ne peut être évitée: l'immigration est fragile, et on ne peut identifier "sa" religion avec ce qu'en ont fait les frères. On n'a pas la liberté religieuse de "ça" et l'immigration n'est pas porteuse des frères de par sa "culture". 

    Comme l'évoque Driss Ghali, on a plus de dissolution d'organisations d'extrême droite (le GUD la semaine dernière, après 40 ans de bons et loyaux services à la Nation) que d'islamistes, les frères musulmans continuant d'avoir leur pignon invisible sur rue. Alors que l'évidence est là: ils sont dangereux et influents et il faut les considérer comme ennemis à réduire par force, et pas par persuasion gentille... On doit donc attendre de la lutte à mener un combat pour l'expatriation forcée de l'organisation dont les implantations doivent être dénoncées partout. On peut remarquer que le thème semble mordre au moins en principe, et que le passage à l'échelle doit maintenant être envisagé. Plusieurs centaines de mosquées fréristes doivent être fermées et la lutte contre l'islam frériste turc doit être explicite. etc etc. La politique "islamique" d'un gouvernement à venir est donc faite de cette lutte, et cela va très au delà de la cohabitation pacifique avec une religion qui n'est pas un bloc ! Il faut au contraire forcer l'islam en France à se déislamistiser et à abandonner les vieilles lunes du séparatisme organisé. Le Hallal doit être maitrisé, le voile limité au maximum, le ramadan payé par ses utilisateurs, et la circoncision, désolé, il faudra y passer, interdite. 

    Cela prendra du temps, et de l'énergie. 

    Une remarque en passant au sujet des frères, et de leur réelle influence. Il est patent et prouvé que l'animation des protestations contre Israël depuis le 7 octobre est largement supportée par les officines fréristes (soutien organiques du Hamas, il faut le préciser) et que le "islamo" de l'islamo-gauchisme est bien frériste. Le fascisme antifa soutien de Jean Luc Mélanchon est bien formé de ces gens et le côté extrême de leur gauche va jusqu'à considérer inévitable des crimes contre l'humanité commis par des terroristes. On ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs selon eux, et la résistance à l'oppression justifie la violence. Qu'ils prennent garde à ce que l'argument ne se retourne pas contre eux, on y est presque. 

     

    L'immigration elle-même doit être contrôlée et les flux, désolé, arrêtés.  Il y a assez d'immigrés au chômage pour qu'on puisse les utiliser à des travaux utiles. Pour cela il faut serrer la vis, et cela concernera aussi les souchiens. 

    La question à poser est l'adaptation de l'économie à la nouvelle donne: combien de temps faudra-t-il pour qu'on n'ait plus besoin des informaticiens maghrébins ? Car Driss Ghali a raison, la société française qui a détruit son instruction nationale, ne produit pas les citoyens dignes de son rang: trop peu d'ingénieurs et de techniciens qualifiés et une masse de débiles aculturés incapables de faire marcher une économie de production elle aussi détruite. La remise de cet ensemble au boulot prendra au moins vingt ans... Quand cela commencera-t-il ? 

    Et puis il y a la remigration. Le peuple attaché à sa culture d'origine et indéracinable dans sa diaspora est religieux primaire dans un monde sécularisé, homophobe et macho dans un monde aux moeurs exagérément tolérants, antisémite dans un monde qui ne supporte pas de l'être, et surtout n'est pas démocrate, et rebelle à toute autorité qui ne soit pas "musulman", habilité à le gouverner de par Dieu... Ce peuple là ne peut pas rester tel quel en France et la guerre contre lui et ses alliés qui se profile devrait changer la donne. 

    Il faut donc d'abord le purger de ses pirates: les délinquants immigrés ne sont pas amendables, car expression en soi de l'inadaptation de leur peuple à un monde qui leur est étranger et qui les hait au-delà du possible. Ils doivent partir, quitte à ne pas purger leur peine: les étrangers d'abord, les binationaux ensuite, et cela devra être fait. La guerre civile commence effectivement à ce stade car cette délinquance là est populaire, expression d'une rupture sociétale qui n'est pas l'exception mais l'expression communautaire d'une subsistance: plus que des classes dangereuses, un peuple dangereux dont des clans entiers organisent des trafics familiaux variés. 

    La question des immigrés musulmans est donc posée: il faut briser la cohésion mortifère entre islam et islamisme, entre immigrés et délinquants et permettre et réaliser effectivement la vie honnête de musulmans laïcisés tout en chassant impitoyablement, et il faudra qu'ils s'y emploient aussi, frères musulmans et voleurs. Sinon, le pire des racismes sera alors mis en oeuvre et le dommage sera maximal. 

    À ce sujet, la terrible vexation qu'inflige Driss Ghali à la France qu'il aime sans aucun doute très sincèrement, porte sur sa transformation en ce qu'il n'aime pas, et qui n'est certainement pas due qu'à l'immigration, même si la surprenante acceptation de la présence immigrée, quoiqu'on en dise, soit due à l'achat de la population par une politique sociale de consommation sans équivalent au monde; ce que Jérome Fourquet appelle la politique "stato-consumériste" (1), et qui marque la politique de la France depuis 2002, quand à la suite de l'échec de Jean Marie Lepen au second tour de la présidentielle, on décida de prendre en compte quoiqu'il arrive les désirs du peuple, du moins en matière de gouvernance, quitte à détruire la prospérité française, mais cela n'était pas voulu à défaut d'être prévisible. 

     

    (1) Fourquet sur la situation économique: https://youtu.be/eZtQL4qMsaQ

    Il y a environ 2000 lieux de cultes musulmans en France dont 900 mosquées. Il y a 40 000 églises ouvertes en France, aussi. L'UOIF (frériste) revendique environ 280 mosquées. 

     

  • Le nouveau Todd

    Eberlué par la dinguerie de Macron le dissoluteur, Todd nous revient tout sémillant proclamant la dissolution de tout, celle de l'assemblée illustrant plus que tout celle de la société française, qui comme la société américaine de son dernier livre a dépassé le stade zombie pour accéder au stade suprême: l'état zéro. 

    On rigolera à la rigolade que fut pour Todd de regarder les journalistes qui avaient suivi Macron depuis le début, expliquant doctement comme raisonnables toutes les incroyables stupidités du poudré, à commencer par l'augmentation des tarifs du carburant qui allaient créer la révolte gilet jaune au nom du contrat avec les écologistes qui allait fermer Fessenheim et arrêter Astrid, puis continuer avec le reste, soit le confinement puis la vaccination obligatoire, et pour finir sur la guerre en Ukraine. Après avoir accompagné toutes les folies du patron et applaudi à toutes les guerres qu'il avait déclenchées, ils réalisaient avec la dissolution qu'on s'en prenait au final à son propre camp. Une inquiétude se fit jour parmi les baveux de Jupiter: allait-on instaurer la censure? Interdire la presse ? Malgré tous nos efforts ? La peur était palpable...

    La grande rigolade continua brièvement, aussi bien Berruyer que Todd étant d'accord depuis 2017 pour considérer Macron comme taré et fou... Belle complicité. 

    Todd se lança alors dans un grand numéro de lucidité: après avoir redit l'échec de l'Euro, il admis enfin longuement que les déficits furent faits sur le dos de celui-ci, caution allemande à l'endettement, la soi-disant oppression de la monnaie allemande qu'était l'Euro étant bien en fait un laxisme illimité. Au passage on rigola encore du restant d'idéologie zombie de Macron, le fameux européisme auquel non seulement personne ne croyait mais qui était maintenant officiellement battu en brèche: nous sommes poursuivis par l'Europe comme la Hongrie, mais pour déficit excessif ! 

    On passa alors au RN, interrogation du moment. Et là feu d'artifice ! Les cartes du vote FN des années 90 sont celles non pas de l'extrême droite catholique des années 30 mais de l'égalitarisme républicain. La xénophobie anti immigrés est donc radicalement différente de l'antisémitisme traditionnel. Celui-ci refusait l'intégration à la société du faux assimilé juif, déguisé et pseudo invisible et dont la corruption mystérieuse nous vérolait de l'intérieur. L'électeur républicain passé au RN déteste l'inverse: la volonté de rester visible et le refus d'être comme tout le monde. 

    Cette belle opposition consacre donc le RN/FN comme républicain et raisonnable et flingue dans les grandes largeurs le combat contre l'extrême droate, à qui on ne décidément reprocher qu'une xénophobie résiduelle, à peine condamnable... Une sorte de réintégration dans le sens commun, comparable à celle de Mélanchon qui lui embrasse les islamistes, dont ce n'est plus que l'antisémitisme qui est résiduel... 

    Votant Front Populaire évidemment, Todd nous régale, allant jusqu'à évoquer suavement la transgression ultime que pourrait considérer Macron: une alliance avec le Front National !!! 

    De ce point de vue, Todd qui éclate de rire à l'accusation d'immigrationnisme faite par Macron à l'égard du Front Populaire, évoque deux immigrations l'ancienne et la récente, celle qu'il veut limiter, l'ancienne faite de nouveaux français musulmans étant à garder précieusement. Une tentative de protéger son gendre? Il parle ainsi de "réconciliation" sur le cadavre de l'agneau Macron, son rêve étant de reconstruire la France en alliant tout le monde, la souveraineté créolisée étant son programme, qu'il appelle le "souverainisme inclusif". 

    Beau programme. 

    (1) Todd chez Elucid https://youtu.be/R9TS_Jv2-co

  • Les gouvernements

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  • Le double renversement de la vengeance

    On ne réalisera jamais à quel point le woke est profond (1). 

    On commencera par l'ébahissement devant et pourtant la claire conscience du vrai dans l'accusation: raciste essentiel, je suis blanc et donc à la fois construit et identifié par la terrible haine du noir qui, c'est sûr, voudra, et en fait a raison de se venger maintenant, non seulement d'un soi-disant passé, mais aussi des sentiments que je puis avoir de lui à la fois justifiés, préexistants et effectifs, maintenant. 

    Où est la vengeance là-dedans, ne serait ce pas plutôt de la haine pure, immotivée et donc essentielle, c'est-à-dire le contraire même de la vengeance et d'une quelconque raison, recherchée désespérément de part et d'autre ? 

    L'idée de la présente est que malgré tous les efforts des uns et des autres, la chose est en fait symétrique et structurellement entrelacée: il n'y a pas de détestation justifiée, il n'y a que ce qui est le contraire de l'amour: la pure hostilité réciproque permanente et donc violente, la résolution de l'affaire ne pouvant être que l'issue de l'action violente, seule en charge de déterminer l'avenir de l'un des protagonistes, l'autre étant voué à la mort ou à l'abaissement temporaire, le temps en question pouvant être puis ou moins long. Le vaincu d'un jour peut-il ressortir de l'histoire longtemps après, pour "se venger" ? Certes pas ! Il ne voudra que refaire le match quitte à le reperdre et à revouloir le gagner un jour. 

    On se réfugiera donc la bondieuserie girardienne, qui avait élucidé la chose et qui faisait du religieux ce qui résolvait le problème par l'exhibition d'un être sacré unique effectivement sacrifié. La religion étant le récit mythique expliquant l'histoire de cet être ainsi "sacré". On a donc bien dans toute l'histoire un religieux avec comme Dieu l'être noir archétypal, victime suprême post christique. 

    L'article cité évoque la fausseté de cette religion dépourvue de Dieu. Justement: la construction woke vexe le christianisme comme "blanc" d'une part, mais aussi comme "cargo culte"  en exhibant une victime qui ressemble au christ mais pas tout à fait, un fac-similé en bambou, en quelque sorte. 

    D'abord parce que Jésus comme vecteur du Divin exagérément mis en avant efface bien le visage de Dieu, la trinité trop difficile à comprendre ayant été évacuée. Cela est assez bien copié. Ensuite parce qu'il tombe dans le travers du faux culte, soit de celui qui veut cacher quelque chose, soit la nécessité du culte de la victime: l'esclave noir fut d'abord vendu par sa famille et on comprend la frénésie woke à en détruire le principe sous les deux aspects: race et genre ces deux choses sont fausses et s'appuient l'une sur l'autre, leur intersection étant principale. 

    Le caché de cette religion là est donc précisément ce que décrit Girard: la réconciliation cachée de la honte familiale des religions primitives, l'être noir (mais qu'on peut facilement au barbare blanc équivalent) devant se racheter de la nécessité de son existence comme non métissable opprimé inaccessible à la civilisation, l'histoire de cette oppression étant en négatif, à la fois invisible et clairement exprimé, ce qui fait exister le complexe social woke, LA société, quoi, à la fois nécessaire, injustifiable, et surtout, adorée. 

    Il faut noter au final la présence de la 4ème composante woke, la "position", celle des universitaires théorisant, auteurs des textes sacrés et grand prêtres du culte qui se célèbre en rituels variés. Tout y est vous dis-je. 

    Que peux faire le christianisme de tout cela ? On se prend à se vouloir conquistador, arrivant peu nombreux dans le temple, en se bouchant le nez devant les peaux des victimes sacrifiées qui servent de pagne aux prêtres du culte maudit.

    Et à grand coup d'épées, consommant les dernières munitions des arquebuses, on les tuerait tous, avec du sang jusqu'aux chevilles, et on repartirait pour un tour, l'histoire n'est qu'un recommencement de toujours. 

     

    (1) https://decolonialisme.fr/la-victime-et-le-sacre-au-fondement-du-wokisme/

  • Les Etats de droit

    C'est bien sûr Antigone, la tragédie qui nous explique que l'"État de droit" est un problème, comme structure, comme choix et comme décision. 

    Car la structure, on commence par là, est à considérer sous ses deux aspects. 

    Antigone qui veut (et pense devoir) enterrer Polynice son frère en application de lois qui pour n'être que naturelles, n'en sont pas moins positives au sens strict, la décision de laisser le cadavre pourrir violant à la fois le respect familial et la pure hygiène au nom d'une douteuse convention édictée par je ne sais qui, un comité théodule quelconque, ou l'exemplarité en voie d'affirmation d'un pervers agissant au nom d'une idéologie en établissement. Antigone représente ici l'État de droit qui se doit en toutes circonstances exiger de procéder au devoir au nom de l'éternité de conventions nécessaires protégeant contre l'arbitraire. L'Exécution est évidente: on doit enterrer les morts. 

    Créon n'est donc qu'un militant énervé d'une lutte à mort épisodique qui a négocié avec le diable une torture originale pour fonder un ordre sacrificiel nouveau d'autant plus affirmé qu'il viole le sens commun. 

    MAIS, il est aussi celui qui affirme une souveraineté propre aux circonstances : la lutte des deux frères avait pour objet la ruine de la cité, et le cadavre du comploteur vaincu s'était mis plus qu'hors la loi, hors du bon sens de la famille et de la patrie. Il ne ressort plus du commun et doit être plus que banni: bouffé par les charognards. Affirmer cette décision, c'est prononcer au nom de l'État pur, de l'autorité nécessaire à la sauvegarde quoiqu'il arrive de la Patrie, la nécessaire exclusion du pire crime qui soit: vouloir piller Thèbes défendue par Etéocle son propre frère, lui garant de la prospérité de la ville. Le bon souverain mort en héros mérite tous les honneurs, et son assassin puni toutes les hontes. Cela est nécessaire à la nouvelle autorité, qui s'établit finalement sur la nécessaire destruction de la famille maudite (toute la fratrie est issue de l'inceste d'Oedipe).  

    L'exception aux lois naturelles ou positives, qu'importe est imposée par le nouveau pouvoir à construire pour Thèbes. Créon s'impose. Le doit-il ? Pas de par la loi, mais de part le nécessaire historique, à défaut du nécessaire moral, qui est celui du futur de la Patrie. 

    Créon représente ici l'absolue nécessité de la violation de la loi et du refus de l'État de droit, qu'invoque une folle hystérique en fait surtout passionnée par ses viscères, ceux qu'elle a reçu et qu'elle ne réfléchit pas, préférant s'abimer dans un respect conventionnel d'on se demande quoi; née d'inceste, on ne voit pas ce qu'elle a à respecter. 

    Pourtant Antigone est traditionnellement présentée comme la résistance individuelle à la loi "positive" édictée par l'État qui ne prendrait ses décisions donc que via des lois à contester au nom d'une liberté et d'un respect d'une morale personnelle qui aurait donc le droit de s'y opposer. C'est donc Antigone la souveraineté "démocratique", attachée à la défense du "droit naturel" et traditionnel d'enterrer les morts. Droit "naturel" ? Droit quand même, supérieur à l'injustice du droit décidé nominal. Le débat se transforme donc, le droit traditionnel, ancestral à respecter étant celui de la nation ancienne qui refuse la domination du nouveau conventionnel qui se croit tout permis au nom de je ne sais quoi. La souveraineté est celle du primitif, de l'ancestral, et la vraie Patrie est celle du Paternel... 

    On notera que le mystère de l'ancêtre maudit incestueux fondamental ruine cette prétention et c'est l'indication de la justesse de MON interprétation: Antigone a TORT. La loi a tort en elle-même, et n'est qu'un instrument aux mains des politiques souveraines, fasse le ciel que de temps en temps le souverain soit juste et avisé pour rattraper les bêtises des autres dont celles causées par l'application imbécile des lois quand elles se toquent par malheur de vouloir diriger. 

    On en revient donc à l'opposition de philolosophie du droit, entre démocratie et justice. La Justice et le droit doivent ils garder la démocratie contre elle-même ou bien doit on laisser la démocratie, c'est-à-dire le peuple, faire la loi ou plus exactement faire agir l'exécutif selon son vouloir, au lieu de simplement appliquer la loi, celle-ci étant sensée contenir toute l'information nécessaire pour faire la politique ? 

    Kelsen contre Schmitt, et le débat est important, il conduit la vraie différence entre droite et gauche, l'exigence de justice de la fameuse question sociale se traduisant par le vérolage des lois, la conduite de l'Etat étant confiée à des rêveurs qui le ruinent par moralité, rinçant la terre entière au nom des "droits de l'homme". 

  • Les juifs sauvés

    L'histoire est ce qu'elle est (1).

    - La rafle du veld'hiv est un "fiasco": 40 000 demandés, 20 000 négociés, 12 000 arrêtés (30% d'échecs). 

    Les policiers, et les témoignages furent nombreux ont prévenu et aidé, au moins en partie. 

    - Septembre 42: Laval refuse à Oberg de faire arrêter les juifs français par la police française.

    - La police française sur ordre de Laval, refuse d'aider les allemands d'Alois Brunner à Nice. 

    - Au total: sur 330 000 juifs français et étrangers en France en 1940, 75000 furent déportés et 3000 revinrent. 

    90% des juifs français ne furent pas déportés, 50% des juifs étrangers ne furent pas déportés. 

    La France ne s'est pas déshonorée exagérément au sujet de "ses" juifs, bien au contraire. C'est son honneur que d'abriter un grand nombre de justes parmi les nations. 

    La question est de savoir à qui attribuer cette générosité et cette efficacité. Quel a été le rôle de Vichy et des incarnations de l'"État français" (Pétain, Laval, les nazis) ? 

    Est considéré "fasciste" et proscrit par beaucoup (dans le cadre de la lutte anti Zemmour) le fait d'attribuer à Vichy cette sauvegarde, même si effectivement des négociations eurent lieu entre Français et Allemands sur ces sujets avec les effets cités, et même si la division de la France en deux zones a effectivement permis à bien des juifs de s'organiser et de se cacher. Pétain était un traitre antisémite qui fut personnellement coupable du statut et de l'abandon des juifs aux Allemands faute de s'y être opposé militairement. Mais il ne fut pas un responsable de l'extermination et son rôle facilita la survie des ses compatriotes juifs. C'est un fait. 

    Pour bien des gens, en particulier les juifs, la lâcheté française qui accepta et instrumentalisa l'armistice protégea bien des vies, en particulier des soldats qui ne se sont pas battus, mais aussi des juifs français dont la quasi totalité échappa à l'histoire. 

    (1) L'interview de Berdière : https://youtu.be/dYKt9k1-_x0

     

  • Les deux roses

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  • Le premier siècle avant

    Tout commence en 102 à Aix: Marius liquide les Teutons et les Ambrons à Aix. Cent mille morts, toute la migration. 

    Marius, dont le lieutenant Sylla avait déjà terrassé Jugurtha (pris par Sylla) en 107-105, est d'origine modeste, alors que Sylla est un aristocrate. Son prestige d'imperator est considérable. Cependant il est vieux pour l'époque (né en 157). Sylla a vingt ans de moins (né en 138). Marius est d'origine modeste, alors que Sylla est un aristocrate déchu. 

    L'année d'après, Marius liquide les Cimbres à Verceil (près de Ferrare, nord est de l'Italie). De là, du fait du droit de cité qu'il accorde aux alliés italiens présents à cette bataille, il inaugure la "guerre sociale", qui va ravager le début du siècle. 

    En 91, Livius Drusius, tribun de la plèbe est assassiné : il voulait donner la citoyenneté aux alliés... Marius et Sylla participent à la sauvage guerre civile au nom de Rome, mais Marius trop indulgent avec les insurgés voit Sylla l'aristocrate romain devenir l'homme providentiel. 

    La révolte des Italiens alla jusqu'à fonder Italica, ou Corfinium, non loin de Rome. En 88 tout est maté, et le droit de cité accordé aux italiens, tous vaincus séparément par Rome, dont la population a doublé: 900 000 habitants en 70.

    La même année, Consul, Sylla se préparait à mener la guerre contre Mithridate VI roi du Pont, quand Marius allié à un tribun de la plèbe le chassa de Rome. Il revint avec l'armée, chassa Marius puis partit pour la guerre. Il récupère la Grèce, mais fait la paix avec Mithridate à Dardanos en 85, qui garde le pont (euxin).  

    Marius revint à Rome, s'allia à Cinna puis mourut en 86. Il laissait un fils, Marius le jeune qui reprit le flambeau des marianistes. Cinna régna par ses meurtres et mourut assassiné par ses partisans en 84. Sa fille épousa Jules César.

    Sylla revint en Italie en 83 et en 82 à la Porte Colline, écrase les marianistes, Marius le jeune meurt et Sylla est nommé dictateur avec pouvoir constituants, à vie. Pourtant il abdique la dictature, restaure le Sénat, réforme l'Etat et se retire en 79, avant de mourir en 78. 

    Son premier lieutenant fut Crassus à la Porte Colline. 

    Sertorius qui combattit à Aqua Sextia (Aix), s'allia à Marius puis s'installa en Hispanie. 

  • Les Europes

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  • Les théories wokes

    Le wokisme, comme l'islam sunnite est défini par 4 théories et deux pratiques. 

    Les 4 théories sont celles:

    - du genre

    - de la critique de la race

    - de l'intersectionnalité

    - de la connaissance sympathique

     

    Les 2 pratiques sont: 

    - le cancel

    - la répétition

     

    La théorie de la connaissance sympathique consiste à associer genre, race ou intersectionnalité (l'union des deux) à toute connaissance traditionnelle pour la rendre vaine, relative et à refonder, voire à cancel, tout simplement. 

    La pratique dite de la répétition consiste à publier articles, thèses ou articles illustrant l'une (ou plusieurs) des 4 théories fondamentales en fournissant exemples et analyses les confortant de toutes les manières possibles. Les départements de sciences humaines des universités occidentales sont à l'heure actuelle majoritairement occupés à cela. 

    La pratique du cancel consiste à ignorer, dénigrer et priver d'existence ou de crédit toute critique des théories ou pratiques wokes.  

     

    Le phénomène étant cadré et défini, il ne reste plus qu'à le caractériser par une originalité encore peu conçue et ou exprimée dans l'histoire des idées. Il s'agit du caractère clivant essentiel de l'attitude, rompant avec toute possibilité de débat ou interaction entre les tenants du woke et les autres, forcément "cancel". Le domaine du cancel n'est pas vide, car constitué au moins des a) tenant de la définition du sexe comme purement biologique b) de la race comme inexistante c) de la neutralité de la connaissance. Dès ce moment, tel le Congo, un fleuve infranchissable divise l'espèce humaine, les bonobos (pan paniscus) au sud, connus pour pratiquer une sexualité frénétique comme outil de résolution des conflits sociaux, se manifestant ainsi comme essentiellement différents des autres chimpanzés (pan troglodytes). 

    Car la notion de "position" introduite par Simone de Beauvoir, utilisée métaphoriquement à son introduction est maintenant le critère absolu de l'incommunicabilité entre espèces maintenant différenciées et d'ailleurs largement mutuellement infécondes: le langage pourtant fait pour pallier la chose en effet ici inutilisable, y compris pour juger l'inanité des thèses exposées.

    La conséquence du clivage est donc, en toute logique, à part l'introduction de la cancel culture chez les incirconcis, la violence destructrice contre les oeuvres et les personnes, la création d'une nouvelle université étant maintenant nécessaire, cela pouvant être fait par le vidage des locaux actuellement pollués par l'ennemi ou bien plus prosaïquement par leur abandon à la crasse des occupations sans plus de subventions, le "beruf-verboten" de tout fonctionnariat s'appliquant à toute personne ayant étudié ou enseigné dans les cloaques fétides que sont devenus Sorbonne, Science Po et ENS. Un nouveau système éducatif refondé à partir de rien doit donc être organisé, bien sûr expurgé de toute référence à l'oubliée idéologie, que l'on pourra toutefois mentionner comme "oubliée", ce qui devrait suffire... 

    Au sujet de la violence contre les personnes, on se contentera d'attendre celle qui devrait se produire en retour des actions recommandées, et dont la répression, vu l'ampleur du mécontentement qu'elles provoqueront, devrait suffire à motiver notre contentement à donner quelques gifles méritées. 

     

  • Les gaullismes

    On parle de de Gaulle de bien des manières, mais au fur et à mesure que le temps s'écoule il devient mythologique voire évanescent, son image se réfugiant dans un éthéré qui finalement lui fait du tort (1). 

    D'abord il est un militaire, et cela jusqu'au bout des ongles: toutes ses attitudes, ses réflexes et en fait toute son oeuvre ne fut qu'adaptation au feu nourri des circonstances et décision adaptée à la nature du terrain et des hommes, les siens et ceux de l'ennemi. C'est cela la "méthode" gaulliste: celle du capitaine d'infanterie chargeant en 14... 

    Inutile d'y rajouter le "pragmatisme" et la claire conscience des moyens à mettre en oeuvre, la connaissance des hommes, lâches, veules ou prêts à se sacrifier, la hauteur de vue qui fait voir l'objectif atteint et la victoire, ou même l'insensibilité à l'égard des sacrifices utilisés, tout est là. La stratégie est celle qui impose aux siens et aux autres et le style, celui des grands soldats de l'histoire de France, ceux dont il avait rêvé enfant. L'action au milieu des circonstances, la conduite à tenir dans chaque cas particulier. 

    On l'avait dit catholique. De fait, il ne l'est pas du tout, sa relation à Dieu, strictement privée, n'a absolument jamais débordé à part quelques communions discrètes en représentation et encore. Une seule vertu proprement chrétienne fut affirmée par lui, mais là, il le fallait bien: l'Espérance... 

    Militaire et catholique il fut évidemment un mouton noir du monde radical socialiste de son époque, un monstre et on le lui fit savoir. Il développa alors une conception du monde qui lui fit traiter le présent et plusieurs avenirs, dont l'un au-delà de sa vie propre. 

    Car il faut bien voir qu'il fut visionnaire de son propre destin et de ses multiples vies: en 40 de la victoire de 44, en 46 de la nouvelle république, en 58 de la France moderne. Pour finir, il a quasiment théorisé une alternative démocratique à la démocratie telle qu'elle est comprise partout dans le monde occidental, y compris aux USA... 

    On passera sur la vision, prévision qu'on cherche à réaliser. Elle suppose une conscience des réalités et une envie d'un réel futur, lui-même suffisamment possible pour être poursuivi par une volonté devenue essentielle. 

    L'articulation de son action se fait au carrefour de ce décrit avec bonheur Bourdin : la légitimité et la légalité, seule justification de la personnification de cette volonté et ce qui fait "de Gaulle", l'homme pourtant porteur de beaucoup plus que ce qu'un simple humain ordinaire peut supporter et assumer. Demi Dieu, en quelque sorte, l'homme n'a pourtant jamais revendiqué cet état, pourtant évident (il suffit de considérer l'étourdissante suite de ses réussites). C'est précisément l'objet du carrefour ou de l'articulation (on pense à un coude, ou à un genou) de la capacité légale et de la capacité effective, chacune n'étant rien sans l'autre... 

    Le légitime c'est ce qui doit être, au sens de valide, nécessaire et aussi souhaité, exprimé, et encore aussi exigé par l'honneur, par l'histoire. Il qualifie l'action nécessaire et discrédite la bassesse et la soumission aux circonstances. 

    Le légal c'est ce qui, cadré par un extérieur décidé hors des personnes, guide la forme de la prétention et de l'action. Il ne peut être que constitutionnalisé et transmissible. 

    Le coude est l'exception. De Gaulle fut un utilisateur de la théorie de l'exception, celle qui connue des Romains fit de lui, d'ailleurs selon ses propres mots , "un dictateur pendant 6 ans". Le pouvoir se prend exceptionnellement dans certaines circonstances , quand la situation le commande et que le salut de la Patrie, loi suprême, est en péril. De Gaulle ajouta pourtant qu'il ne croyait pas à une dictature en France... C'était exceptionnel: il démissionna en janvier 46.

    Éclairant la vraie nature du pouvoir, cette notion, pourtant théorique et exprimée (Carl Schmitt la décrivit, mais la Rome ancienne, consciente des vrais périls, la connaissait bien) semble inaccessible à un Paul Reynaud: il démissionne par lassitude, au courant des périls, mais inscrit ainsi sa lâcheté et l'abandon qu'il fait de sa tâche dans une conception du pouvoir qui fait semblant de croire à l'uniformité de la transmission du pouvoir: à ce moment, il donne la France à Pétain et il le sait... Opposé à l'élection au suffrage universel du président, il soutiendra Mitterand en 65, juste avant de mourir...

    On peut à se propos gloser sur l'"exception" gérée en fait par le maréchal Pétain: elle fut pourtant légale de bout en bout, consumant en fait l'abjection du légalisme qui décida collectivement de l'abandon à l'ennemi en prétendant lui donner forme légale revendiquée. La légitimité du refus de cet abandon n'en est que plus éclatante ! 

    L'Exception est mise dans la constitution: l'article 16, celui du dictateur, et aussi l'article 11 qui fait du peuple l'arbitre par référendum de toute question sur l'organisation des pouvoirs publics. La constitution est celle de René Capitan, lecteur de Rousseau et de Schmitt et articule la légalité de la légitimité de l'État et de son chef. 

    Là Bourdin en rajoute. Même s'il n'est pas dictateur, bien sûr, de Gaulle n'est pas non plus "roi" ou fondateur de royaume. C'est bien l'Etat qui est légitime à perdurer sans contrôle un certain temps, et son chef, en assumant sa direction prend en charge cette légitimité. Jamais l'orgueil de De Gaulle n'alla jusqu'à se mettre lui-même en position suprême: cela lui suffisait bien d'être fondateur de système et de se couronner lui-même, dans le cadre légal qu'il fixait. Son orgueil est celui de celui qui réforme la légitimité de l'Etat. Très grand certes, mais à la mesure de l'enjeu et respectueux de la Nation, au point de ne se plaindre qu'à peine (un soupir, pas plus) de l'ingratitude qu'on lui infligea. 

    En juin 40, la légalité républicaine fait voter les pleins pouvoirs à un vieux militaire (84 ans) dégouté par la République qui la détruisit alors deux fois: en abolissant ses libertés, en la soumettant à l'ennemi. Cet abandon à la défaite est considéré illégitime par le encore jeune (50 ans) général de Gaulle qui décide, et là il entre dans l'histoire, de récupérer la légitimité de l'État français. Contre l'"État français" qui n'est que "légal", en tout cas reconnu comme tel en apparence par la totalité de la France, il se fait, seul, dictateur en charge de la guerre qu'il a décidé de continuer. Il l'emporte et réinstaure le couplage essentiel entre légitimité et légalité en "restaurant la République" en rétablissant un gouvernement légal. Pendant toute la période, il ne fit d'ailleurs que cela, passant de la "France Libre" à la "France combattante" puis au "Comité français de libération nationale" puis au "Gouvernement provisoire de la République". Non pas seulement chef militaire de la résistance, mais chef de gouvernement, pour résoudre la terrible aporie du gouvernement de l'abandon qui déshonora la Nation. Mieux,  dit Bourdin, sa légitimité et celle de son choix d'individu révolté est issue de cette volonté de restaurer la légalité du pouvoir français ! Mieux encore, cette légitimité devient celle de tous les "Gaullistes", conjurés avec leur chef pour "réparer" la légalité française et qui se définissent donc par cela même. 

    Belle explication et concepts passionnants: comment relativiser l'extraordinaire aventure historique ainsi menée. On le réalise avec l'identification (peu humble, mais de fait réaliste) avec Jeanne D'Arc, faite d'ailleurs par de Gaulle lui-même. Quelque chose de cet ordre a bien eu lieu. 

    De Gaulle fut aussi un politique créatif comme on dit. La Vème république fut la solution à une errance historique qui concernait la République française depuis sa véritable création, soit 1871 ! Le parlementarisme dévoyé qui faillit faire céder la France en 1917 et qui se fracassa en 1940 après avoir objectivement organisé la défaite par incompétence et aveuglement échoua à nouveau, malgré tous les avertissements sur une nouvelle forme de catastrophe nationale. Et ce fut le "retour" du général que seul un drame national violent rendit possible... Définitivement incapable de se réformer hors de ce type de drame, cette méthode de gouvernement faute de se doter d'un vrai chef pour survivre aux circonstances, a donc prouvé et cela 3 fois qu'elle est à rejeter absolument. On inventa le régime présidentiel à la française, le 49-3 et l'élection du parlement au scrutin majoritaire. Livré à l'heure actuelle à bien des remous le régime actuel tient magnifiquement, une autre constitution nous aurait depuis longtemps plongé dans les troubles les plus graves: qui la remercie ? 

    Mais cela ne suffit pas, et de Gaulle fut là aussi visionnaire, sans que cela soit perçu bien que partiellement théorisé, et pas par nos théoriciens du politique, il faut le dire singulièrement muets (et aussi sourds et aveugles). 

    Disons qu'on voudrait se lancer ici dans une poursuite des conceptions de Carl Schmitt, clairement un influenceur moderne sur les nouvelles notions d'État (4). De Gaulle et le gaullisme c'est donc, et c'est mon point, une conception de l'État qui n'est plus celle en vigueur actuellement. Il s'agirait d'un État institué (pour éviter son affaiblissement total au sens de Schmitt (4)), maitre de l'exception et aussi titulaire du "monopole du politique" permettant le contrôle de la politisation de la société. 

    Ceci passe donc par revoir la notion d'État de droit, et de ruiner, sans cesser d'être démocratique, les prétentions à changer la société assumées par des intérêts particuliers. C'est bien la conception "spéciale" du politique exprimée par Schmitt qui est porteuse de cette nouvelle vision de l'Etat et de la société qui lui est soumise. 

    Cette conception immédiatement identifiée comme "fasciste" par tout observateur du monde et de l'histoire mérite d'être creusée. Mène-t-elle à une catastrophe nazie ou communiste ? On pourrait dire que oui, Schmitt ayant été nazi, bien que mis à l'écart pour antisémitisme insuffisant, il s'opposa et c'est tout l'affaire à la notion d'Etat de droit, tel que définit par Hans Kelsen et c'est toute l'affaire, dont il convient de discuter. 

    La conception volontariste d'un de Gaulle va dans ce sens: l'Etat de droit doit être aboli et c'est l'affaire de la modernité à venir, au delà des autoritarismes totalitaires communistes maintenant dépassés et aussi des fantomatiques et fantasmées extrêmes droites. Ceci alors que frappent à la porte les fascismes wokes et islamistes qui sont eux les vrais dangers. Contre ceux-ci il faudra décider et ce qui devra se manifester au delà de cette décision nécessaire qu'il faudra justifier ne pourra pas rester dans l'ambiguité qui quoiqu'on en dise, nous fut laissée par de Gaulle.

    Car la Vème république qu'il laissa est maintenant réformée: elle n'est qu'un Etat "de droit" dirigé par une fédération européenne en cours de finalisation, elle même soumise à un fédérateur extérieur qui ne lui veut pas du bien. Le temps de la réaction à tout cela va devoir venir. 

     

     

     

      

    (1) Conférence de Bernard Bourdin https://www.youtube.com/watch?v=-U5nOfTd9CE

    (2) La primauté du droit européen https://eur-lex.europa.eu/FR/legal-content/summary/precedence-of-european-law.html

    (3) l'interview de Gueno à Elucid https://youtu.be/iKxO3pzJrLQ

    (4) L'État total faible dénoncé par Carl Schmitt https://youtu.be/IPMBJiASgDg

  • Les laïcités

    A l'occasion d'un ride sur le site (1), un petit aperçu de ce qu'est la laïcité prétendue aujourd'hui et qu'"on" impose non sans mal aux pauvres musulmans éberlués et ya pas qu'eux...

    Valeurs et principes

    Tout d'abord, on doit statuer (ce n'est pas fait) sur la différence entre "valeurs" et "principes" républicains. Entre indiscutables élément moraux propres à nos chairs républicaines, et éléments légaux statuant sur l'organisation de la République. Entre principes fondamentaux (pour valeurs) et lois démocratiquement votées... 

    Le soupçon de "catéchisme" républicain édicté par des laïcards bornés est ainsi pleinement justifié ici. Incapables d'aborder la vraie neutralité du fait d'une sécularisation considérée si avancée qu'il convient de faire de la morale au sens le plus basique du terme pour de petits barbares privés de tout sens commun, nos censeurs vont très loin.

    Parlons des principes républicains. 

    Tout d'abord, l'indivisibilité: le pouvoir normatif s'applique pour tout le peuple sur tout le territoire. C'est le principe d'égalité entre les citoyens qui se traduit ainsi pour les normes et les principes de la république. 

    Ensuite la laïcité. Elle assure la liberté de conscience et de culte, pourvu que: 

    a)sa manifestation ne trouble pas l'ordre public

    b) que nul ne se prévale de ses croyances pour se soustraire aux règles communes

    Bien sûr, il y a la neutralité de l'État, et aussi son abstinence de reconnaitre, salarier ou subventionner aucun culte.

    La neutralité des cultes à l'égard du politique est aussi obligée: il est interdit de tenir des réunions publiques dans les locaux et dépendances réservés au culte ou d'y tenir des réunions électorales.  

    Puis, la souveraineté du peuple, qui exprime à la fois que la loi est l'expression de la volonté générale, et que celle-ci s'exprime par le vote du peuple au suffrage universel et donc est synonyme et revendication de la démocratie. 

    Enfin la fraternité, qui est le lien qui unit les membres de la Nation du point de vue de la reconnaissance des droits politiques et du devoir de solidarité.

    De ce point de vue, l'arrêt "fraternité" du Conseil constitutionnel (3) avec l'immortelle et déshonorante  connerie hors de propos: 

    "8. Il découle du principe de fraternité la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national."

    constitue une forfaiture et un délire immigrationniste graveleux vomi par des traitres à la nation qu'il conviendrait de destituer et de punir. 

    L'éducation

    On notera ainsi que l'essentiel de l'enseignement est "éducatif" et que tout absolument tout le discours projeté par l'école a vocation à "faire des citoyens" (2). On parle ici de la fin de l'école primaire et du collège... 

    En fait et plus précisément : 

    "L’article L. 111-1 du Code de l’éducation nous rappelle qu’« Outre la transmission des connaissances, la Nation fixe comme mission première à l’école de faire partager aux élèves les valeurs de la République. Le service public de l’éducation fait acquérir à tous les élèves le respect de l’égale dignité des êtres humains, de la liberté de conscience et de la laïcité".

    L'enseignement des sciences :

    "Les élèves sont amenés à construire progressivement un esprit d’analyse et d’observation qui servira de socle à leur esprit critique."

    et aussi: 

    "De la même façon, les nombreuses photos satellites disponibles en ligne, les vidéos prises depuis l’espace ou les modélisations animées du système solaire contribuent à installer cette vérité que la Terre est ronde."

    ... Outre la transmission des connaissances (...)? 

    Citoyen français, biberonné à l'école publique, et bon élève en plus, ai-je été formé par CA? La réponse est clairement non. La science n'a pas pour objet de "développer l'esprit critique" mais d'accroitre de manière organisée les connaissances dans les domaines théorisés correspondants. Si tant est qu'un esprit "critique" soit nécessaire dans l'exercice de la recherche scientifique,  l'acquisition et la maitrise préalable de ces connaissances nécessite effort intellectuel, discipline dans l'accomplissement de ces efforts et respect des enseignants, et cela d'abord et en premier lieu. 

    Pour ce qui concerne la rotondité de la terre, qui n'est pas une vérité mais une approximation, la terre étant en fait un "patatoïde", l'expression nous ayant fait rire à l'école et les considérations sur la gravité suffisant à faire accepter ce pont aux ânes scientiste qui veut s'affranchir de la connaissance de la vraie science qui n'est pas "vérité" mais théorie provisoirement acceptée et d'abord révisable. 

    On voit donc marquer noir sur blanc ici les "principes"de ce qu'est devenu l'éducation nationale, un bourrage de crâne woke animé par des sous éduqués imbéciles et désespérés d'avoir à pisser ce catéchisme inutile à des petits crétins qui mesurés mondialement sont la honte du monde occidental faute d'avoir été disciplinés, la partie immigrée d'entre eux se révoltant à raison au nom de l'islam des "vérités" dont on veut les infecter. Le mélange des genres, je veux dire, la confusion mâle/femelle fait partie de cette "éducation", il ne faut pas l'oublier, elle éduque aussi à la considération des stéréotypes de genre, le port de la bite étant compatible avec la femellité, on fait ce qu'on veut dans la vie, cela illustre la liberté. (Là je me suis bien défoulé).

     

    (1) https://www.education.gouv.fr/le-conseil-des-sages-de-la-laicite-et-des-valeurs-de-la-republique-41537#edugouv-summary-item-15

    (2) https://www.education.gouv.fr/media/194523/download

    (3) L'arrêt fraternité: https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2018/2018717_718QPC.htm

  • Les discours de la Sorbonne

    Macron a fait un deuxième "discours de la Sorbonne" (1). De manière à illustrer l'absolue dépendance aux mots du personnage, il commence d'ailleurs par: "Sept ans après LE discours de la Sorbonne". Vantardise, prétention historique et prétention tout court, ça commence bien et tout de suite, nous y voilà. 

    La souveraineté européenne

    On notera la volonté marquée de répéter et de marteler voire d'insister lourdement sur le poncif absurde en forme de doublon oxymorique qu'est la "souveraineté européenne". Invention brevetée du monsieur, cette monstrueuse connerie absurde, qui scelle l'incapacité totale de l'homme, de sa vision, de son rôle et surtout sa nocivité, justifie à elle seule le coup d'État violent qui seul pourra nous débarrasser du petit trou du cul prétentieux qui joue avec nos nerfs. 

    L'Europe n'est pas un État, seul objet qui puisse être souverain. Affirmer un attribut et donc faire semblant de croire à l'autoréalisation par le verbiage de ce qu'on fait semblant d'annoncer  sous forme de vision personnelle qu'on affirme en dépit de tout et tous est une prétention rhétorique insupportable et maniérée. C'est sa stratégie, son discours, sa vie. 

    Les réalisations

    On commence par se vanter des deux catastrophes décidées par une Europe qui s'est auto saisie avec auto satisfaction de deux thèmes pour lesquels elle n'avait pas autorité: la santé et la défense, plus la catastrophique décision de se ruiner en se privant de la source d'énergie à bas cout qui assurait sa prospérité, sans parler de la ruine spécifique de la France qui consacra une deuxième covid budgétaire à compenser une hausse des prix de l'électricité entièrement causée par l'agression caractérisée contre notre nucléaire du pays avec qui nous faisons la "souveraineté européenne". 

    "De la même manière, sur l'énergie, qui aurait cru que nous pourrions nous défaire de notre dépendance aux hydrocarbures russes, acheter en commun et réformer si vite notre marché de l'électricité ?"

    En effet, comment imaginer qu'une gouvernance française puisse sur ces deux thèmes trahir notre histoire et nos intérêts avec une folie aussi abjecte, dont seule la bêtise, l'incompétence et la corruption, tout cela ensemble, peut justifier l'abomination ? Et il pose la question, le con...

    "Nous avons aussi lancé avec l'Allemagne des grands projets, le char du futur, le système de combat aérien du futur."

    Sur les deux thèmes, l'Allemagne se montra intraitable et méprisante, s'attribuant toutes les directions, tous les brevets, cela au contraire de nos capacités et possibilités de développement, justifiant tous les soupirs et résistances forcenées de la part de nos industriels floués, méprisés et dépossédés. 

    "On a beaucoup entendu critiquer, en particulier le Green Deal qui a été pris. Pardon de cet anglicisme dans ce lieu."

    De la ferme à la fourchette... Consacrée à la destruction de l'agriculture européenne sensée compenser par les exportations de produits "industriels" les entrées depuis les pays visés de leur viandes et produits frelatés produits de toutes les manières possibles de toutes les manières que nous nous interdisons à nous-mêmes. Tout cela au nom d'une "transition" qui soulève partout des révoltes désespérées auxquelles on cède à coup de milliards empruntés... Transitions stupides pour qui pollue le moins au nom de ceux qui se goinfrent de charbon sur notre dos et qui nous "donnons l'exemple". 

    "Le cinquième pas décisif de cette dernière année, c'est que l'Europe a commencé à réaffirmer clairement l'existence de ses frontières." Se préparant à accueillir des pays corrompus faillis (Ukraine et Moldavie) qui plus est disputé par une puissance industrielle, notre ex premier fournisseur de gaz, à qui nous faisons la guerre sans la faire, vous voilà donc dans la clarté du désastre.

     

    La mort de l'Europe

    L'Europe comme les civilisations (Valéry le poncif des discours de patronage est encore cité, sans honte ni a propos), peut mourir... "Elle peut mourir. Elle peut mourir, et cela dépend uniquement de nos choix. Mais ces choix sont à faire maintenant." 

    Après le vibrant satisfecit qui précéda, la douche froide a terrorisé la macronie et au-delà et bien sûr ravi le reste, la dislocation du machin corrompu étant prévu et espéré par tous les lucides après la victoire russe que tout le monde anticipe. 

    En parlant d'anticipation, l'euphémisme est de rigueur :

    "Nous avons maintenant des puissances désinhibées régionales qui sont en train de montrer aussi leurs capacités. La Russie et l'Iran pour n'en citer que deux". Tordant et à l'image du trou du cul: rose et lustré par sa grand-mère... 

    On continue: 

    "Et donc oui, cette ère où l'Europe achetait son énergie et ses engrais à la Russie, faisait produire en Chine, déléguait sa sécurité aux États-Unis d'Amérique, est révolue." Cette révolution eu lieu depuis le premier discours à la Sorbonne et sous les applaudissements du satisfecit fait. Elle consomme l'inanité de l'échec contemporain des 20 dernières années de l'Union Européenne menée avec ces présupposés là et qui justifie maintenant sa ruine et on l'a dit sa dislocation nécessaire, le fournisseur d'énergie et d'engrais (l'agriculture européenne n'a qu'à bien se tenir) n'ayant pu être mis à la raison et sa victoire prochaine doit être un évènement à prévoir. 

    "On ne peut pas durablement avoir les normes environnementales et sociales les plus exigeantes, moins investir que nos compétiteurs, avoir une politique commerciale plus naïve qu'eux et penser qu'on continuera à créer des emplois. Ça ne tient plus." Tiens tiens... L'Europe est donc bien morte. C'est donc bien le message qui s'appesantit aussi sur la culture sans valeurs ni contenus à transmettre y compris même la démocratie. Tout à l'avenant et pour finir, et nous consoler:

    "Je pense que c'est par la puissance, la prospérité et l'humanisme qu'on donne un contenu en quelque sorte à cette souveraineté européenne". Il le pense. Le reste est un rêve mou sur l'"Europe puissance"... 

    La Guerre 

    C'est la guerre.

    "Le principal danger pour la sécurité européenne est évidemment aujourd'hui la guerre en Ukraine. La condition sine qua non que la Russie ne gagne pas la guerre d'agression qu'elle mène contre l'Ukraine."

    Le "qua non" sera joli à voir lorsque la victoire russe, prévisible et évidente aura lieu (avant ou après l'élection européenne?). Le visionnaire qui va nous l'empêcher estime alors avoir eu raison, compte tenu de ce jugement là, de prendre fait et cause pour le pays néo nazi failli et corrompu qui va disparaitre corps et bien après l'épouvantable boucherie humaine, sociale et économique qu'il subit grâce à nos encouragements. 

    On en vient à la stratégie, ou plutôt à son ambiguité, ce qui la caractérise: 

    "Simplement, j'assume totalement le choix en la matière, le 26 février dernier à Paris, d'avoir réintroduit une ambiguïté stratégique." Menaçant donc la Russie de lui livrer des soldats (peut-être pas tous volontaires) à tuer sans que nous ne puissions répondre autrement qu'en lui en donnant d'autres pour le même usage, le trou du cul au pet parfumé menace de froncer les sourcils: "Avons-nous des limites ? Non."

    Le sommet de ces considérations stratégiques éclairées et qui décrivent fidèlement l'échec complet de ce qu'il soutient est alors atteint fièrement : "Les événements les plus récents ont démontré l'importance des défenses anti-missiles, des capacités de frappe dans la profondeur, qui sont indispensables au signalement stratégique et à la gestion de l'escalade face à des adversaires désinhibés." Sommet sur lequel on plante le drapeau du message, c'était lui: 

    "C'est pourquoi ce qu'il nous faut faire émerger, et c'est cela le paradigme nouveau en matière de défense, c'est une défense crédible du continent européen."  Vous avez compris: un paradigme nouveau doit émerger. 

    On se gaussait autrefois des discours véhéments de ces chefs d'Etat du tiers monde qui singeaient les blancs avec un accent rigolo, citant l'antiquité grecque et se pavanant avec des expressions absurdes tirées du cargo culte dont il vivaient: nous l'avons chez nous, c'est nous. L'accent rigolo est le ton efféminé qui se veut charmant et cultivé: un nouveau paradigme doit émerger en matière de défense, nous sommes en guerre. 

    Conseillé par des experts le stratège visionnaire hésite pourtant : 

    "Est-ce en augmentant nos capacités de défense, et lesquelles ? Sans doute." Tordant, vous dis-je. 

    On a apprécié le "mieux nous protéger contre les attaques physiques, par exemple, contre nos câbles sous-marins et télécommunications ", à l'exclusion des gazoducs par contre, eux pris en charge par nos alliés et que nous ne dénonçons pas, souveraineté oblige. 

    La recherche? Un objectif européen de 3% à réaffirmer (nous  sommes à 2,2, comme la France). 

    La monnaie ? Il faut un objectif de décarbonation à la Banque Centrale. Sans limite, l'imagination écologique du faux cul qui s'endette à mort avec un déficit budgétaire abyssal: tout pour les petites fleurs. 

    L'investissement ? Il faut qu'il soit commun (soit on donne, soit on prend, allons y ) et surtout le cri du coeur à hurler de rire (et de rage): "Ce sont des subventions qu'il nous faut." 1000 milliards, il nous faut. De plus, l'épargne finance les américains. Donc on a un an pour drainer tout ça. 

     

     

    Nuke them all

    On aborde alors la question du nucléaire... Gardez vos pleurs. 

    "La dissuasion nucléaire est en effet au cœur de la stratégie de défense française. Elle est donc par essence un élément incontournable de la défense du continent européen. C'est grâce à cette défense crédible que nous pourrons bâtir les garanties de sécurité qu'attendent tous nos partenaires, partout en Europe, et qui aura vocation aussi à construire le cadre de sécurité commun, garantie de sécurité pour chacun. Et c'est ce cadre de sécurité qui nous permettra, le jour d'après aussi, de construire les relations de voisinage avec la Russie."

    Le nucléaire français: il est français (en son coeur) et DONC PAR ESSENCE européen.  Le "en même temps" n'est ici même plus de mise... Nous allons donc "bâtir" des garanties grâce à lui, et des garanties pour chacun ! 

    Évidemment, le commencement du début d'une telle folie devra se traduire de la par des militaires en charge de l'exécution des ordres de cet enculé, par la mise d'une balle dans la tête du visionnaire. Du moins je l'espère tant est patente l'absurde haute trahison qui consisterait à détruire la planète pour le viol légitime par un yakoute d'une nazie kraignos. A détruire ? Pire, à menacer sans le faire, pour consommer l'abaissement et la honte. 

    L'industrie

    La reconnaissance du sous investissement depuis "des décennies" (et depuis deux ans?) dans l'économie de guerre se consume dans la posture humiliée: "j'assume le fait qu'il nous faut une préférence européenne dans l'achat de matériel militaire." Le mot "F35" n'est pas prononcé, au contraire de l'avion de combat (franco)allemand projeté dans l'avenir comme un crachat. Par contre: "Regardez la Facilité européenne de PAIX que nous avons bâtie pour les débuts de la guerre, les trois- quart ont été utilisés pour acheter du matériel (de GUERRE) non-européen." On aime là encore l'emploi des mots, "non-européen" signifiant "américain" pour le matériel de guerre servant à la paix. 

    On parle du Rafale, qui de manière inespérée fut commandée (chichement avec prélèvement sur nos avions pour livrer en urgence) par la Grèce et la Croatie, alors que le F35 fut acheté par le reste de l'Europe unanime. Inutile de dire que la standardisation nécessaire devra s'aligner, on se demande avec qui...

    En tout cas, pour le vert, et grâce à lui, on ... réindustrialise. 

    "Et donc, la réindustrialisation verte, c'est l'Europe qui la permet et qui l'accompagne et c'est ce qui nous permettra de ré-avoir des capacités, d’être aussi le premier continent zéro pollution plastique, d'être un continent au cœur de la décarbonation et de l'électrification."

    Le délicieux passage sur la "simplification" permise par l'Europe: "Et c'est une action de bon sens et le marché unique est une action de simplification ; c'est de passer de 27 systèmes de règles à 1" sans mentionner aux agriculteurs et autres entrepreneurs désespérés la bureaucratie multipliée par 27, la complexité étant maintenant locale, merci l'Europe. 

    La volonté d'industrialiser est réelle: "Décidons maintenant de faire de l'Europe un leader mondial, d'ici 2030, dans 5 secteurs parmi les plus émergents et les plus stratégiques." Le futur, le futur, quand les entreprises qui dépendaient d'une énergie peu chère ferment (Duralex, l'Aluminium) ou partent aux USA (l'industrie allemande), grâce à notre sortie si nécessaire de la dépendance russe... 

    En parlant de la "dépendance", le très beau "On a un problème de compétitivité-prix sur l'énergie, parce qu'on a des dépendances" illustre une volonté d'"électrons décarbonés" avec le rappel toujours la reconnaissance humiliée de son échec total "Nous devons assumer de construire l'Europe de l'atome, en assumant que le projet Euratom, par ailleurs, fait partie des ambitions fondatrices des traités de 1957"... Vous avez gardé vos pleurs ? 

    On assume donc les 20 ans de politiques de dénuclérisation: "Au fond, il nous faut bâtir une Europe de la libre circulation des électrons décarbonés. Pardon de le dire comme ça, mais c'est exactement ce qu'il faut faire. Qu'importe qu'ils soient produits avec du renouvelable ou du nucléaire". C'est pourtant bien la volonté de mettre aux même prix les électrons des deux natures qui a permis à l'Allemagne de détruire le nucléaire français. 

    L'agriculture vous intéresse ? Le cri du coeur est poussé plus loin dans le discours. 

    "Et il est insensé - quand j'entends tellement de collègues - que l'agriculture soit à chaque fois la variable d'ajustement des contrats commerciaux." Il a beau ajouter véhément "Non, Non, Non", l'aveu est là. Alors comme ça ... L'évidence dénoncée depuis douez ans (la durée de sa présence au sommet de l'Etat, conseiller et décideur) repose sur une réalité ? Surtout qu'il n'y a pas que là, les produits étiquetés "europe" après un séjour dans un port européen et les règles débiles que nos concurrents n'ont jamais respectées... 

    Le CETA à part les viande importées qui peuvent être nourries aux farine animales et grossies aux antibiotiques (seules les hormones sont interdites) elles ne se sont pas manifestées lors de l'application provisoire du traité. Un bon traité, pour l'instant. 

     

    La géopolitique

    Les ambitions du futur chef de l'Europe nucléarisée sont planétaires, il parle de l'Europe comme d'un "continent-monde", il fallait y penser. On imagine le sourire crispé, et le fou rire en cachette de Poutine devant cette incroyable connerie... Sans parler du "Pacte pour les peuples et la planète" suivi de l'improbable et là de proprement délirant :

    "Et de montrer qu'il n'y a jamais chez nous de doubles standards et que nous avons bien, là aussi, notre autonomie."

     Puis on aborde l'immigration, le en même temps contradictoire humilié atteignant là un maximum théorique:

    "L'Europe puissance, c'est aussi une Europe qui maîtrise ses frontières. Je le disais, en parlant de l'adoption du Pacte asile et migrations, qui a été une avancée majeure." En gros on se réparti entre états membres les envahisseurs que nous ne pouvons pas empêcher de venir... Et on s'en vante. 

    Pour ceux qui auraient un doute sur l'efficacité du pacte (qui fut signé la semaine dernière):

    "Mais nous devons agir avec plus de fermeté en matière de retours et de réadmissions pour toutes les femmes et les hommes qui arrivent sur notre sol et qui n'ont pas vocation à rester, qui ne sont pas éligibles à l'asile. Ceci impose une vraie politique européenne et une vraie coordination." On n'est jamais content... 

    L'avenir est donc devant nous. Le sublime : "Nos frontières sont un bien commun. Nous devons bâtir une structure politique qui permet de décider entre tous les pays qui la partagent et de prendre — sur les sujets d'immigration, de lutte contre la criminalité organisée, de terrorisme, de lutte contre le trafic de drogue ou de la cybercriminalité — des décisions ensemble." illustre la perte totale de contrôle de notre Etat sur ce qui matérialise sa souveraineté, ce pourquoi il est fait et qui non seulement n'existe plus, mais n'existera que plus tard, avec la "souveraineté européenne". Tous ensemble.  Et l'allusion aux pays des grands ports (Belgique, Pays Bas devenus des narco-états) nous parle bien du futur.  

    Gardez vos pleurs. 

    L'Europe est morte

    En résumé, la reconnaissance et la déploration ridicule de l'échec total de l'Union Européenne dans ces trente dernières années doit nous conduire à ... On se demande quoi, mais il a l'air content, il a des projets, pour ... continuer. 

    En attendant, "À nouveau, notre Europe ne s'aime pas." Tu parles. Camus disait: "Notre Europe est une aventure commune que nous continuons à faire malgré vous". Malgré vous ? Le cri du coeur. Ses limites ? "De Lisbonne à Odessa." 

    De quoi stimuler la nouvelle défense européenne qui devra, protégée par l'arme nucléaire française, se faire écharper à Odessa juste avant la victoire totale des Russes... 

    Car nos "démocraties libérales" sont menacées par la ... réinformation: "Mais il y a un retour de la propagande, des fausses informations qui viennent bousculer nos démocraties libérales et prônent un autre modèle." Va-t-il se plaindre des rumeurs sur Jean Michel propagées par les média américains qu'il va demander à interdire ? 

    Un plaidoyer pour les listes transnationales aux élections européennes (une idée qu'elle est bonne, pour mieux permettre aux pays européens de disparaitre encore mieux). L'évidence de la nécessité du projet (malgré les refus de tous, bien sûr), le surprend lui-même. 

    Un plaidoyer pour un érasmus de l'appentissage: encore mieux! Ce qui différencie les organisations industrielles des pays, ce qui charpente leurs modèles de production devrait être partagé. Sans doute pour envoyer les ouvriers français en apprentissage en Allemagne, comme en 42... Cela au nom de l'humanisme, tout comme les bibliothèques européennes, pour faciliter l'apprentissage de l'estonien sans doute. Le Pass culture, qui permet d'acheter des mangas et d'écouter du Rap, n'est pas une invention française, nous dit-il. 

    La majorité numérique à 15 ans, à partir de cet âge, le porno sera autorisé, comme le reste. Par contre la haine, elle est due à l'anonymat, et donc à combattre. 

    Le droit à l'IVG dans la charte des droits fondamentaux européens ? C'est l'égalité des hommes et des femmes, ou son contraire plutôt: un droit de plus pour les femmes en fait ! 

    Le partage européen de la protection sociale ? La solidarité européenne pour protéger lors de la "transition sociale". Cette transition là parait plaisante... 

    L'humour du millionaire dont personne ne sait ce qu'il a fait de son argent se manifeste alors: il a parlé avec Lula (emprisonné et décu pour corruption) de la "taxation des hauts revenus". Une tentative pour faire entrer la France dans les Brics, sans doute... 

    La débilité du pédant taré ne pouvait éviter le "Mais c'est en effet cette Europe des cafés, de nos capitales, qui sont autant de palimpsestes qui ... ". On aimerait lui gifler un palimpsestes sur sa gueule de con, oui. 

    On se terminera par l'évocation indicible: "Ici même, à la Sorbonne, Ernest RENAN se demandait ce qu’était une nation. Et l'heure est venue pour l'Europe de se demander ce qu'elle compte devenir."

    J'espère de tout coeur que cette gignolerie discréditée va se disloquer enfin. C'est pour bientôt. 

    P.S. Ce monument de débilité démagogique, aberrant et imbécile, sera décompté du temps de parole de la pauvre greluche tarée qui va représenter ces rêves cuculs à l'assemblée européenne. 

     

    (1) https://www.elysee.fr/front/pdf/elysee-module-22625-fr.pdf

  • Les géopolitiques

    Le mot désigne ce qui n'est pas une discipline universitaire (1), bien qu'un institut français de géopolitique soit attaché à Paris VII. 

    On commencera par plaisanter sur l'acteur en rapport, le géopoliticien étant un avatar de géopolitichien et de polichinelle sans parler du chien et du très discrédité politicien. 

    Yves Lacoste, fondateur de la revue Hérodote, le vieux grec étant le premier géographe et le premier historien, (L'Egypte est un don du Nil, dit-il) lui donne comme sous titre: "revue de géographie et de géopolitique" et se prétend pour toujours "géographe" et rien d'autre. Il définit la chose comme la description des éléments de géographie qui permettent de faire la guerre ou la justification géographique de faire la guerre, pour finir par la description de ce qui motive géographiquement à faire la guerre. 

    C'est la "géographie des officiers", par opposition à la "géographie des professeurs". 

    Discrédité par son passé nazi, Hitler formé à la géopolitique (la Geopolitik de Carl Hausofer(4)), voulant pousser les slaves à l'est de sa future zone de conquête en plus d'exterminer ou de mettre en esclavage ce qui y vivait, le terme reparait en France dans les années 60... 

    Que valent les arguments historiques face aux arguments géographiques dans l'évaluation des conflits dont il faut bien (journalisme, moralisme et communication politique oblige) être partie prenante ? L'histoire met en causes les hommes et la géographie, même changée par l'homme, a une structure de cause mécanique qui passe par-dessus les volontés, en tout cas, agissant comme une contrainte voire une obligation. 

    De fait, c'est là la révélation du concept, et son côté sulfureux qui rebuta longtemps, la chose s'effaçant avec l'inculture ou plutôt la culture de ceux qui savaient, sans le dire. Les positions dans l'histoire ne dépendent pas du tout des volontés ou alors de volontés téléguidées. On avait décrit les espaces liquides (Laurent Hennenger) maitrisés de toute éternité  par les anglo saxons britanniques puis américains: la maitrise des détroits leur suffit et la contrainte voire obligation gravée dans le marbre est donc l'empêchement par tous les moyens de l'alliance entre Europe, qui plus est germanisée, et Russie. 

    Le sabotage du gazoduc nordstream était donc un devoir, et ils s'en ont acquitté "géopolitiquement". Voilà c'est tout. 

    Déclinons. 

    L'Ukraine

    L'Ukraine joue sans doute un rôle central dans le caractère "géo" de l'histoire actuelle. Centre du monde européen depuis toujours, elle constitue l'essence même du géopolitique et illustre le caractère essentiel de la position géographique dans la marche des affaires du monde. 

    La zone est d'abord au carrefour des empires polonais, autrichien et russe. Carrefour désiré et actif, exactement comme le coeur battant d'un monstre. L'obligation européenne de l'occuper et de l'exploiter, elle est l'objectif allemand par excellence, toute la question étant la part à accorder à la Russie. On en décida deux en 18 avant et après l'offensive ratée qui fit si mal à la France. Les ravages de la terre brulée par le retrait non vengé des troupes allemandes ne fut pas compensé pas plus que la retenue coupable qu'on s'infligea et qui causa la guerre d'après. 

    On réaffirmera donc que l'Ukraine ne fut jamais et ne sera jamais ni un Etat ni une Nation, et que le dire est une ignorance, une stupidité et une cause de souffrances, à porter au discrédit de ceux qui ne comprennent rien. 

    L'Europe corrompue

    Construit sur la volonté de fusionner des Nations toujours essentiellement séparées par l'histoire, le projet européen est, tout comme toutes les ambitions impossibles, un idéal utopique contradictoire qui ne peut tenir que par le mensonge dont l'évidence ne peut être contenue que par la corruption. Ce principe géopolitique essentiel s'est matérialisé par les subventions promises "à la française" à tous les nouveaux entrants, promesse de corruption globale caractérisée utilisée comme argument valorisant par tout le monde dont le généreux corrupteur, conquérant du bien. 

    Cet incroyable abaissement, qui avait pourtant répugné aux peuples pendant toute l'histoire est un fait récent, absolument inacceptable et sans doute lié à la "démocratie" mode d'organisation plouto et oligo cratique qui trop récemment introduit manifeste partout les graves inconvénients qu'il aura toujours: il n'a pas les moyens de gérer les crises violentes et s'effondre systématiquement dès que le vent se lève. 

    Le contre-exemple de 14-18, dont Clémenceau ne se vanta pas assez fut miraculeux et sans doute partiellement acheté, comme le reste, par l'arrivée imminente et retardée des USA, ce qui permit de sacrifier bien trop de braves types encore marqués par l'esprit guerrier de la France, les derniers y furent perdus là pour toujours. La période 44-45 (De Gaulle démissionna en janvier 46) ne fut que le crève coeur de la remise en selle immédiate de la vérole en question... On notera donc que 40, 58, 61, 68 furent des crises que la "démocratie" perdit au bénéfice d'une autorité, celle de 40 étant en plus déléguée... 

    La géopolitique ou manifestation violente et tragique de la cruelle réalité historique fit encore fi des idéaux, des principes débiles qui ne sont valables qu'en temps de paix, période consacrée à l'affaiblissement démagogique préparant la crise suivante... Vouloir affecter cette vaine organisation, dotée qui plus est de la notion d'"Etat de droit" permettant de soustraire à l'exécutif toute espèce de volonté politique distincte de l'établissement de protection supplémentaire contre les violences policières, le reste des décisions consistant à augmenter une bureaucratie tatillonne motivée par le respect de principes débiles négociés entre femelles désignées par parité. 

    Mais il faut parler de l'Europe elle même. Géopolitiquement constituée par une mosaïque de nations historiquement inscrites ou pas dans des projets variés caractérisés par l'alliance explicite ou pas entre aristocraties terriennes et peuples métayers, elles ont la puissance et la volonté de perdurer en rapport, plus la capacité à s'imiter les unes les autres pour mieux exister par elles mêmes. Sinon, on a bien des peuples distincts qui se haïssent et qui ne fusionneront jamais, sinon dans une ruine provisoire inspirée par des niais corrompus par des puissances extérieures à la manoeuvre. 

    L'Union Européenne, née de la corruption de Jean Monnet l'espion américain et contenue initialement par la folie de son projet de fédération est maintenant cette fédération là-même, officiellement sur les rails et décrite comme telle en sorbonne. En attendant la victoire russe, on tire des plans sur la comète en se partageant un argent qu'on aura bientôt plus du tout, ruine industrielle oblige, voir la guerre en Ukraine. 

     

    L'Amérique égoïste

    Alliés du monde libre depuis 1917, les USA bénéficient d'un avantage conséquent qui se traduisit en 1989 par la chute du mur de Berlin. Bingo. Entre deux révolutions, qui marquèrent et au combien l'histoire du monde, se déroula et s'effectua la totale domination planétaire des États-Unis d'Amérique. Cela dura 72 ans.

    D'abord, la guerre de 14. Contrairement à ce qu'on dit, elle eut le même vainqueur que celle de 40, avec les mêmes résultats globaux, il s'agissait de la même guerre en fait: la destruction de la volonté allemande et l'affirmation de celle des USA. Épuisée par la guerre et pratiquement en position de céder, la France était dirigée globalement par des incapables déjà largement corrompus, quoique maintenue hors de l'eau par un seul grand homme qui hélas ne put rien faire la paix revenue, tant sa victoire avait matériellement dépendu d'un argent transatlantique qui fit ensuite ce qu'il voulut. 

    Là encore, un élément géographique, la puissance industrielle d'un continent forgé de l'autre côté des eaux fit ce qu'elle devait et pouvait faire. L'Europe a bien disparue en 17, quand on accepta le sacrifice suprême comme dernier effort au nom de l'arrivée inéluctable de la victoire américaine qui était en fait une autre invasion... 

    À quel point Allemands et Américains opposés mais rivaux au sujet de la domination suprême ont-ils finalement collaborés? Le complotisme géopolitique peut alors se déchainer, la seule vraie alternative, le communisme internationalisé puis nationalisé ayant des choses à dire... Hélas, bien que marquant une partie notable de l'opinion, en gros ce qu'on appelle la gauche militante, communiste puis extrême, tout se ramenant pour tout à la question sociale, et qui put émettre des messages salutaires au sujet de certaines vérités qui  furent étouffées, en gros la volonté américaine effectivement égoïste, le mot "capitalisme" ne cachant qu'une volonté de puissance nationale et ses corrompus. Il ne fallut que la lucidité gaulliste pour maintenir certaines de ces vérités, que tout le reste de l'opinion, et des opinions manipulées, voulurent jusqu'à aujourd'hui maintenir atlantistes, le désastre actuel en en étant la conséquence...

    Irak et Moyen-Orient

    On inclut trop facilement Muhammar Khadafi et Saddam Hussein dans la liste des victimes d'une volonté US délirante de dominer le monde qui furent finalement des échecs. On se permettra pourtant de nuancer les choses. 

    D'abord, les deux affaires furent jouées et perdues par les USA seuls, et par un président particulier, le très "bronzé" Barak Obama (Berlusconi dixit), dont le rôle catastrophique dans l'histoire du monde ne sera jamais assez soulignée. 

    On inclura dans ces catastrophes, le soutien aux frères musulmans égyptiens, la poursuite éperdue de l'échec afghan, et bien sûr l'affaire Ukrainienne, toutes menées de main de maitre. Les conséquences désastreuses de toutes ces politiques étant actives et meurtrières aujourd'hui, la nomination toute aussi désastreuse du minable et gâteux corrompu qu'est Joe Biden n'étant que la pire de toutes... 

    L'Irak et la Libye menèrent toutes les années 70 un soutien caractérisé, avec l'aide de la Russie, au terrorisme international fictivement basé sur la lutte palestinienne. L'Europe férue d'indépendance, et coincée par l'embargo pétrolier, ne pouvait pas faire autrement que soutenir ces fournisseurs-là et la France ne s'en priva pas, donnant mirage, vedettes et soutiens variés aux deux dictateurs, le rôle personnel de Jacques Chirac dans ces politiques-là étant établi. On passe sur les années 80, un terrorisme iranien frappant alors la France au confluent de luttes politiques dont la composante géopolitique donna lieu à un débat présidentiel houleux sur fond d'otages... 

    Les ambitions des dictateurs "nationalistes" furent immenses et soutenues et concernèrent bien sûr le nucléaire qui fut longtemps leur horizon, du moins pour l'Irak, et après tout Sarkozy promit bien une centrale à Kadhafi du temps de leurs amours (tarifés). La France dans ces domaines promit et donna beaucoup, le comble du défi à l'Amérique étant la croisade anti-intervention en Irak menée à l'ONU, forçant Bush à la faute c'est à dire à l'intervention militaire hors du tampon de l'organisation internationale.

    La conversation publique entre Schroeder, Chirac, Poutine étant l'offense suprême qui sans doute précipita les choses: le monde allié devint ennemi et on l'espionna, puis le domina, puis le ruina, c'est fait. 

    Car l'Amérique avait été frappée, et les conséquences de l'offense n'en furent pas maitrisées, ni par les uns ni par les autres. Espionnage tous azimuts et aussi des "amis", réduits donc à être des suspects à contrôler par la bande, voire à manipuler et à corrompre en grand, les programmes idéologiques étant menés contre et avec leurs dirigeants, l'encouragement à faire l'Europe contre les peuples institué en devoir géopolitique, nous y voilà. 

    On se prend à penser aux dictateurs du monde arabe: ont-ils retardé la lèpre islamiste et pouvaient-ils la maitriser par leur violence, ce qui est la théorie répandue des "post catastrophistes" ? À moins que leur incapacité à construire une société dont la justice soit acceptée par tous n'ait précipité les choses: c'est sur le déni de leur autorité que la révolte s'est construite utilisant la religiosité comme seule alternative. L'apparente reprise en main algérienne se fit par la corruption et des acceptations de principe inacceptables, tout comme l'Irak, finalement, la Tunisie aussi, et la Libye est toujours en guerre civile. Un seul succès de la théorie, la Syrie, qui tient grâce à la Russie, seul État "occidental" (avec Israël) qui ait assumé le massacre nécessaire des civils comme méthode de gouvernement, les post-catastrophistes répugnant (Jacques Baud, Regis de Castelneau) à admettre la chose, car tout à leur géopolitique à demi assumée, incapable d'attribuer à Israël les mêmes droits qu'à la Syrie, la destruction de la lèpre frère musulmane ne pouvant avoir lieu qu'en écrasant quelques bébés, et alors?  Ils étaient en trop de toutes façons. 

    La présence géopolitique d'Israël est pourtant une réalité... Le Levant cible de Daech (la zone est mentionnée dans le sigle ISIS)  a toujours été une zone commerçante, point d'entrée des relations avec l'Occident. Peuplée de plus de non arabes mélangés et bien sur de juifs (il y en eut toujours) il inclut bien sur la Palestine qui ne fut pas plus que l'Ukraine jamais un Etat, du moins pas depuis l'Etat Hasmonéen juste avant la conquête de Pompée et c'était un Etat juif. 

    De la part des huiles féodales corrompues palestiniennes et de leurs soutiens (au nom de la très nécessaire Oummah) musulmans dans le monde, prétendre à l'indépendance sans ses juifs après avoir accepté le joug califal ottoman si longtemps n'est maitenant plus qu'un projet fasciste islamiste après avoir été un projet fasciste nationaliste. Cela d'autant plus que le "peuple" palestinien, depuis longtemps en exil partout pour d'évidentes raisons n'existe plus: des réfugiés quémandeurs misérables abandonnés de tous, y compris, de par leur petit nombre, par un monde arabe qui a autre chose à faire. Par exemple se développer et la présence d'un Etat occidental au milieu de la zone, par ailleurs dynamique innovateur et prospère ne peut que faciliter l'indispensable, car finalement, perpétuer des dictatures en montant la tête du peuple pour le sort d'un peuple de crèves la faim à la limite plus subventionné que ses propres pauvres n'a guère de sens à terme.  

    Cette réalité géopolitique là, plus en ligne avec des évolutions sociétales inéluctables (qui a dit que le monde arabe resterait toujours ce qu'il est?) a bien une réalité et les impensables accords économiques, voire militaires entre Israël et les monarchies du golfe qui pensent à employer utilement leur argent en témoignent. Un objectif de l'attaque récente du Hamas était d'ailleurs de les perturber... 

    Car bien sûr il y a l'inéluctable de la haine, et on peut en rêver "objectivement": le furoncle juif n'a rien à faire sur cette partie du monde dont on croyait l'avoir évincé il y a 2000 ans. A terme il devra disparaitre, et pourquoi ne pas le dire, il en donne le prétexte. La déconfiture de l'Occident sera celle d'Israël, et les chacals rôdent. Voilà donc une autre géopolitique, qui a des côtés convaincants, mais la Russie  y mettra bon ordre c'est maintenant son devoir (je déraille), elle a bien aidé la Syrie à se débarrasser de ses djihadistes... 

     

     

    (1) https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9opolitique

    (2) Un interview de Del Valle https://www.youtube.com/watch?v=F8kqqHlqeAI

    (3) Yves Lacoste La géographie ça sert d'abord à faire la guerre 

    (4) Haushofer https://www.cairn.info/revue-strategique-2013-1-page-65.htm

  • Les enfants des riches

    À propos des études sur les enfants (1) et sur l'éducation et de la sempiternelle affirmation théorique de l'importance de la différence entre riches et pauvres et de bien sûr de la "distinction" de Bourdieu qui commande à jamais les théories et bien sûr les pratiques adoptées selon. 

    La différence serait donc entre les environnements culturels liés aux classes sociales. À l'âge de l'internet et de l'école obligatoire qui mêle les enfants avec les riches et les pauvres et aussi les flux culturels globaux en concurrence avec une administration éducationnelle en rapport, on se penchera si cela est possible sur les milieux, au sens de ceux qui, positionnés au milieu de l'échelle sociale, à mi-chemin de l'ascension sociale de leur milieu familial lui-même différencié tout en échangeant réflexions, bonnes adresses et idéaux variés vivent une vie étrange au milieu d'une école administrée et organisée par les tenants des théories qu'on réprouve. On y remarquera que le concept de classe sociale est ici inopérant, d'autres mécanismes sans rapports étant à l'oeuvre, clairement. La différenciation se fait au milieu d'un bain public animé par des volontés organisées génèrent au mieux des effets pervers, au pire une destruction complète de tout ce qui spontanément aurait pu guider l'ensemble vers des objectifs raisonnables. 

    Mais avant d'accuser l'ineffectivité, voire la nocivité que l'on pourrait assimiler à son impéritie et à sa négligence ignorante, décrivons ce qui se passe. Le "milieu" est d'abord largement indépendant, d'abord et avant tout, du milieu familial, et donc de ce qui gouvernait étroitement les destins autrefois. 

    Soustrait à son milieu familial, l'enfant l'est par définition et par volonté explicite de ce qu'on appelle l'éducation nationale instaurée et théorisée dés avant la guerre de 14... À succès pour l'alphabétisation généralisée du monde français enfin acquise lors des grandes réformes de la fin du XIX siècle et encore, il y eut fusion du monde primaire et première extraction sociale de la partie basse du peuple, enfin intégrée dans la patrie globale au-delà de la masse misérable et méprisée dont on doutait de l'humanité, tant ses moeurs cannibales semblaient inexorables et non corrigeables. Base de la soi-disant "lutte des classes", le désespoir et le fatalisme devant la méchanceté de la misère, transformée en socialisme sentimentalement par Victor Hugo pour mieux séduire (il était de droite, en fait) les classes moyennes capables d'acheter des livres.

    Ce qui réalisa la transmutation fut le contraire du libéralisme, en ce que s'introduisit le salariat comme mode d'ascension sociale, l'enrôlement dans les armées industrielles devenant le moteur de la prospérité qui s'investit dans la formation étatisée des troupes nécessaires à l'avenir.  Que la misère "ouvrière" recouvrit de son obscurité la misère paysanne ne fut que l'illusion du siècle, il est temps de revoir tout cela, ceux ainsi opprimés ayant acquis du fait de la proximité urbaine avec les organisations bourgeoises et petites bourgeoises la capacité de protester en continu, la ruralité n'ayant et cela dure encore, que l'opportunité de quelques jacqueries séculaires écrasées avec brutalité.

    Au final des politiques ambitieuses qui intégrèrent une volonté explicite de renforcement voire de création ou de renforcement ex nihilo d'un sentiment national nécessaire furent généralisées avec efficacité. La grande expansion (entrecoupées toutefois de périodes de crise) fit le reste: on s'industrialisa à marches forcées et cela profita à tout le monde.

    Le consensus obtenu dura longtemps mais se fracassa en trente ans sur un dogme égalitariste qui considéra cet immense succès comme insuffisant ou plutôt à discréditer pour obtenir de l'air: la social démocratie gérée par des trotskystes s'acharna à tuer la vache en l'accusant de rage et y réussit. Les petits bourgeois rebelles furent précipités dans la médiocrité avec leurs copains immigrés et seules les transmissions pécuniaires peuvent maintenant mener aux sommets de la société entièrement centrés sur la reproduction à l'identique dans un milieu assez peuplé pour n'avoir plus besoin de nouveaux entrants, bien au contraire. 

    Les enfants de riches sont d'autre part soumis à l'incendie: la cohabitation avec la basse culture, encouragée pour distraire, sélectionner et éliminer les revendicateurs fait office de système de sélection. Est-il organisé pour construire dans l'ombre une vraie élite, ou pour la réduire à son essentiel, celle qui héritera vraiment de la rente construite sur l'exploitation moyen âgeuse de la pauvreté du tiers monde, destinée à remplacer TOUTES les classes salariées...

    Car l'idéal des classes moyennes salariées, en contact avec toute la société car répugnant à capitaliser exagérément et aussi à vivre trop chichement fut ce qui découragea les révolutions permanentes et embourgeoisa le peuple. Il fallait l'assassiner et on s'y employa au nom de l'égalité, vieux moteur qui ne cessa jamais d'être efficace, surtout en France... Les enfants des presque riches furent alors encouragés à se noyer dans la masse. 

    La culture "pop" s'imposa ou fut imposée délibérément. D'origine américaine, elle fut, pire que cela, en fait une récupération: fasciné par la puissance sexuelle du noir déhanché dont l'émancipation accompagnait celle des femmes et les confisquait, on blanchisa le rythme pour pouvoir pécho encore mais on abaissa les standards: au romantisme désespéré du poète maudit on substitua le cynisme macho du rappeur tempéré par la très musclée Aya Nakamura: toute une civilisation forma nos enfants, elle ne fut pas la nôtre qui ne fut que réaction puérile d'accompagnement de la première étape du refus, qui se croyant "branchée" perpétua bien pire: on passa du drogué (qui remplaçait le tuberculeux) au dealer (qui remplaçait le cavalier de la coloniale). Simplement la couleur de peau du héros avait changé, ça tombait bien le flux entrant correspond. 

    La perpétuation de l'espèce bourgeoise est donc directement menacée, au contraire exact des théories de la distinction qui avaient pour objet (et cela réussit) de les abattre. Elle s'abime dans l'abominable médiocre que rien ne contrebalance et que tout encourage, qu'elle encourage. On notera l'assentiment féminin dévoué et omniprésent, faisant passer la chose pour cool et mettant en avant partout le père de famille racisé , image de cette tolérance-là. Les enfants des riches savent ce dont ils sont envie... 

     

    (1) https://www.cairn.info/revue-des-politiques-sociales-et-familiales-2021-1-page-121.htm#re3no3

  • Les Patries et les Nations

    Élaborer sur la différence entre nation et patrie est très casse gueule mais on ne peut se retenir. 

    La patrie est innocente et pourtant très "coupable": elle désigne clairement et sans ambiguïté le côté familial de l'appartenance communautaire en l'assimilant à la terre de naissance, le pays du père, donc. À la fois territoriale et innocente de la race, et suffisamment liée à l'essentiel de ce qu'on est et aime naturellement, la patrie est d'autre part féminine, ce qui est habile, donc. Son amour est sacré et ne peut être remis en cause et de plus ne désigne pas une communauté mais ce que la communauté partage, la seule communauté ici ne pouvant être que celle des patriotes exclusivement, qui plus est... La patrie est ainsi objet d'amour, mais n'est pas ce qui aime, ni ce qui partage cet amour. 

    Le "patriotisme" est donc cet amour-là, sacré et honorable, et quasi involontaire: comme un devoir. Normal et dont on ne peut être responsable négativement tant il est une obligation pour toute dignité. Le patriotisme motive honorablement. 

    On en vient à la Nation. On se doit d'abord d'évoquer Fichte et son "discours à la Nation allemande" de 1807 fondateur d'une acception du mot qui l'a coloré pour toujours, ce qui n'existait pas à l'époque ou qui devait devenir apparaissant comme "allemand" à tous les sens du mot, dont ceux qui s'épanouirent au XXème siècle pour le malheur de beaucoup. 

    La Nation est d'abord, et cela clairement, "construite". Elle n'est pas "involontaire" et cela la caractérise. Invoquée à la Révolution et associée (le "vive la Nation" est crié à Valmy) à la levée en masse qui introduit dans l'histoire la puissance des États construits sur des Nations capables de faire d'un peuple une armée. La Nation se substitue au Royaume et fait du collectif une chose nouvelle, volontaire et mobilisable, la manifestation d'une volonté. 

    La Nation est donc, et cela est essentiel, une collectivité. Symbolique, et symbolisée, certes, mais un contenu une masse nombreuse, une Communauté. Communauté volontaire, non familiale, mais, et là on se distingue, raciale ou pas, c'est selon. L'ambiguïté est au coeur de l'utilisation du mot, de ses dérives et de ses mésusages. 

    Le mot aurait ainsi, et c'est la division France/Allemagne qui se manifeste, deux ensembles de co-notations: 

    1) électif, citoyen, civisme, Lumières, France

    2) ethnique, ancêtre, populisme, Romantisme, Allemagne

    Trop facile sans doute, et on voit bien que la Nation allemande part d'un patriotisme jugé insuffisant pour exister sur la base d'une puissance à construire. L'essentiel est donc la construction, et la Nation a aussi bien des aspects "charnels" dans toutes les acceptions du mot et c'est là où je veux en venir. 

    La Nation est ainsi le lieu du partage légal et de la "fraternité" au sens de l'assistance de droit, elle est la communauté à qui s'adresse l'aide due. Elle est le lieu de la frontière humaine, celle qui distingue celui à qui on doit non pas la charité due à tout homme, mais le manger et le couvert dus aux soldats de la même armée, aux miséreux qu'on préfère, à ceux qui sont de notre côté de la frontière. Ceux avec qui nous acceptons de partager notre impôt. 

    Le côté matériel de la Nation est essentiel: elle délimite la quantité de bien que nous acceptons de mettre en commun, elle délimite les hommes (et les femmes) avec qui nous partageons notre misère. Qu'importe ce qui motive l'appartenance, race ou choix ou histoire: dans la Nation, on partage et c'est le point. 

    À partir de ces évidences, on peut utiliser les mots et voir comment ils se situent dans l'histoire et dans les évènements.

    On parlera d'Israël, la première Nation, celle qui fit envie à tout le monde, car elle organise le peuple "élu", celui qui se fonde sur une alliance avec un Dieu et en tire une puissance invincible. La Nation sans Dieu reste ce qu'elle est. On notera que ce peuple partage entre ses membres nourriture miraculeuse et déportations, tout le bien et tout le mal du monde. La frontière de l'élection caractérise le concept et organise le partage, symbolisé par la chose mise en commun comme communauté. 

    On parlera alors de l'Europe telle que vue aujourd'hui par les "visionnaires" qui s'en sont emparés et dont l'objectif est la construction, encore  un rêve germanique, d'une nation nouvelle qui telle le vampire qui préside aux fantasmes du maudit continent et voudrait se nourrir de ce qui aurait causé ces fleuves de sang dans l'histoire: les nations, justement. 

    À peine construites, il y a peine cent ans pour la plupart, on veut donc les déconstruire, avec tout le reste de ce qui nous a mené jusque-là. 

    On glosera sur les deux inspirateurs du traité dit de Rome, (Monnet l'américain et Schuman l'allemand) comme si la pauvre Europe, qui n'ayant pu être celle de Charlemagne, Charles Quint, de Napoléon ou d'Hitler ne peut être qu'inspiré par les deux pires images de ce qu'elle a produit, carrément "chié" historiquement:  les deux génocidaires ensembles maudits par l'histoire que sont la thalassocratie anglo saxonne tueuse d'indiens et la germanique barbarie tueuse de juifs.

    Quelle Nation européenne peut surgir de ces horreurs, au pire accessoires, en tout cas non essentielles du fait de notre dégout ? Les Nations originaires devront donc rester. Point final.  

  • Les droits internationaux

    Que l'on prenne l'Ukraine ou Gaza, les droits internationaux s'invoquent et servent de justification variés. Qu'en dire et que penser ? 

    En gros, on suivra la position "réaliste" (ou école, ou vision) en matière de relations internationales et de pensée de ses intérêts et aussi du monde. C'est le cas de Chauprade (1) et cela donne lieu à certaines réflexions et aussi à certaines critiques. 

    Tout d'abord, le constat de la disparition de ce qu'on a longtemps appelé le "droit international": initié lors de l'affaire yougoslave, la destruction des pays, des empires et aussi les manipulations de frontières par les plus forts militairement a ouvert la boite. Le passage à encore plus grand, avec polémiques à la clé dans le camp du bien, lors de l'affaire irakienne, a scellé l'affaire: le monde est rompu et chaque camp prétend à l'universalité. 

    L'un deux, nouveau, et d'une certaine manière issu des violations passées (russes en Afghanistan, américaines en Irak), est l'islam-isme qui prétend, c'est récent, que ses lois s'étendent partout. La chose est d'importance et cet universalisme là doit être apprécié et compris comme élément d'une confrontation: l'heure n'est plus à la gentille indulgence que l'on se doit d'avoir envers des pratiques exotiques localisées à des territoires barbares, ou même à des zones de non droit limitées, mais bien au combat direct. Vous me traitez comme un ennemi, vous êtes donc le mien et je vous détruirai ! 

    Voilà donc une première conséquence de ces considérations, avec la découverte d'un nouvel état du monde, bien moins connu qu'on ne croit, voire soigneusement occulté, en gros toute la position officielle généralement acceptée par les institutions et aussi par les opinions cela de l'extrême gauche à l'extrême droite (l'islam est considéré "compatible" avec la République par Marine Le Pen). Or l'islam n'a pas vocation à être pratiqué de manière laïque.  À moins que l'on ne l'y force avec la "violence" nécessaire. Ce point, à imposer, est aujourd'hui pratiquement délictuel, dans l'état actuel de la pensée du monde admise, et pourtant, on a bien des soi-disant citoyens français qui disent ouvertement qu'une loi divine a vocation à être respectée en tant que telle dans l'espace public, voire à être instaurée dans le futur, malgré son contenu que tout être humain normalement constitué ne peut que mépriser avec dégout et bien sûr refuser avec hauteur qu'on puisse même discuter de cette instauration. 

    Mais il y a d'autres conséquences et elle concernent les deux évènements en cours du moment: l'Ukraine et Gaza. 

    Pour ce qui concerne l'Ukraine, on notera la séparation en 3 camps du monde: USA, Europe, Russie. Le 4ème camp, le Chinois, rigole. En guerre contre l'Europe, les USA ont allumé le feu, accompli leur but de guerre et se retirent, laissant à la bêtise et surtout à la corruption de l'Europe le soin de finir de nettoyer le désastre. La Russie, fière mais isolée, regrette tout cela et se prépare à survivre un certain temps dans une position difficile qu'elle va pourtant tenter d'assumer quitte à entamer un voyage dans le futur dangereux.

    Le droit international là-dedans ne jouera aucun rôle. Inconséquent et défendu par l'indéfendable, il se déconsidère davantage à chacune de ses invocations, que ce soit le mépris affiché par les signataires de traités internationaux envers leur signature, la convocation d'un chef d'État membre du conseil de sécurité devant un tribunal futile, ou les applaudissements décernés à un ex-nazi dans l'enceinte d'un Parlement occidental, sans parler de la revente sur les marchés européens de céréales dont on déclare qu'elles vont manquer au tiers monde du fait de la Russie. 

    Pour ce qui concerne Gaza, la question est un peu différente et pourtant se pose là de la même manière. Revenons en arrière et parlons de la communication internationale au sujet de la chose, l'indignation d'ici ou de là faisant appel à une notion "internationale" de la justice et donc du droit. Unanime en Occident au sujet de l'agression "unprovoked" de l'Ukraine par la Russie, le sentiment global joue avec la possibilité nécessaire d'une guerre nucléaire mondiale et considère, avec presque la même unanimité, que le pogrome du 7 octobre, acte de résistance, était justifié à postériori par la violence injustifiable de la réaction en regard à qui on attribue sans preuve un nombre de morts civils à peine supérieur à celui qu'on a infligé à la ville de Mossoul, bombardée sans trêve 9 mois sans l'ombre d'une protestation, la totalité de la responsabilité étant attribuée à l'agressé finalement vaincu. 

    Cette question de la communication clive le camp des géopoliticiens pro russes, tous anti-israéliens ou du moins fasciné par la "défaite" communicationnelle d'Israël, pourtant lui-même toujours tétanisé par les meurtres, les viols et la centaine d'otages innocents. Cette tétanie, en forme d'indifférence totale pour le peuple de barbares qui dansa le jour de l'attaque, illustre pourtant ce que reconnait Chauprade à son avantage: réalistement, un conflit "à mort" est en cours, et le droit international, déjà déconsidéré ne peut pas s'appliquer, les signataires de tout accord sur la question ne pouvant que se tirer mutuellement des balles dans la tête le jour convenu de la paix. Sauf à vouloir faire des compromis, mais exclusivement dans le camp des spectateurs engagés dans des débats enfiévrés à des milliers de kilomètres, comme si  seuls comptaient dans l'histoire leurs petits émois d'informés par les réseaux sociaux.

    Il nous faut donc associer cette histoire de "droit international" à ce qu'elle évoque en fait: l'élément communication de l'aspect "hybride" de toute guerre au sens plein, l'attribution de la "raison" (au sens de la "justification") aux tenants du conflit, qui se disputent d'abord la faveur du bien, étant nécessaire; on comprend mieux pourquoi seuls les rois sacrés tenant leur victoire future du Dieu de leur camp, peuvent diriger les armées qui vont s'affronter. 

    La guerre hybride, sortant l'argument tant qu'on y est, est portée par le "cyber", et aussi à travers l'intelligence artificielle que cela implique, par les drones, éléments nouveaux de la guerre moderne, maintenant manifestement omniprésents, nous avons changé d'ère. Étonnant aussi de remarquer cette ressortie d'un terme considéré ringard avant par les tenants de l'internet, de l'informatique et des ordinateurs. Le "cyber" c'est aussi le "management" tiré des feed backs organisationnels et des "process" connus exclusivement comme organisationnel, précisément, le sens purement informatique du mot étant occulté... 

    Que la guerre se situe aussi là est donc à la fois évident et troublant, comme si la pensée elle-même du conflit et donc sa perception en tant que conflit, était déjà le conflit lui-même, et cela avant même que la violence se déchaine. 

    On évoquera alors la fameuse légende du "politique par d'autres moyens" pour définir la guerre, alors qu'on assiste au contraire, soit une coalition occidentale contre une agression "injuste" d'une part et d'autre part contre la réaction violente à une agression "injuste mais". Comme si, du fait de cette satanée (le mot est juste) communication, la politique (morale, forcément morale) était juste suscitée et rendue incontournable par un "inacceptable" acte de violence, dans le deuxième cas d'ailleurs conçu pour avoir cela (la coalition indignée contre la réaction en retour) comme but. Dans cette affaire, c'est bien Poutine qui fut un classique, n'ayant tenté (et manqué de peu) qu'un accord de paix imposé par une brutalité minimale et qui depuis mène une classique guerre de spoliation territoriale à la demande des habitants concernés. 

    Par contre, on peut le dire, et là Clausewitz a raison, dans les deux cas, on eut bien la fameuse "montée aux extrêmes" enchainements de délirants appels à la violence avec en retour les morts par centaines de milliers. 

    Mais revenons à la guerre hybride: cette guerre a ses constantes, ses armes et ses méthodes. La première d'entre elles est la fameuse "stratégie du chaos" , qui induit chez l'adversaire (adversaire qui peut être chez soi, un partisan de l'ennemi) des sentiments contradictoires au sens plein. Le meilleur exemple est Poutine image de la gauche communiste toujours à la manoeuvre pour la victoire du prolétariat d'une part et aussi représentant de la victoire de l'extrême droite orthodoxe qui restaure l'empire byzantin d'autre part. Sans parler du cosmisme: Poutine est un transhumaniste caché, qui va lancer la Russie dans les étoiles au nom d'une spiritualité angélique. Tout cela en même temps, dans des publics différents, partisans et ennemis du narratif tous ligués pour s'opposer et délirer tous ensemble... 

     

     

    (1) Aymeric Chauprade à Omerta https://www.youtube.com/watch?v=GxOh7HZGyas

  • L'avocat du diable

    Je suis un musulman sunnite. 

    Et peut donc débattre avec Jack le fou et défendre victorieusement l'"isleum" face à un athée mécréant.

    Tout d'abord, je reconnais tout: le mariage des petites filles, l'esclavage, tout le reste. C'est la Sunnah, point, et l'accord explicite et littéral est acquis. 

    Et alors ? 

    D'abord, l'islam sunnite est au courant de la dissonance entre la loi religieuse proclamée et les lois à mettre en oeuvre dans un gouvernement réel. Il gère. De plusieurs manières, aussi hypocrites que possibles, mais effectives et là aussi explicites: dans la mesure où les populations en cause soutiennent ou non à divers degrés les règlements en question (par exemple la polygamie), les lois en vigueur sont calculées et instaurées, dans le cadre englobant des principes sunnites mais avec les limitations propres aux traités internationaux et aussi aux opinions en vigueur, tout de même influencées par la mécréance mondialisée. C'est la démocratie ou ce qui en tient lieu dans ces pays-là, qui proclament tous, démagogie auprès de populations islamisées oblige, être "musulmans" ou "l'islam est la religion de l'Etat" (première phrase du texte de la constitution algérienne). 

    Cette ambiguïté effective et établie doit faire justice des accusations d'une ingérence obligée de l'islam dans le gouvernement des hommes et des femmes. Qui plus est, cette relation entre islam et gouvernement est travaillée dans l'histoire depuis l'origine de la civilisation musulmane (et du règlement de la question mutazilite). La séparation église/état parfaitement établie même si elle fonctionne d'une manière "spéciale" (et au combien). 

    Par conséquent, il n'y a pas dégout (ou pas de dégout à avoir) à traiter la question par exemple du mariage des petites filles: coutume qu'Allah (qui n'en avait pas grand-chose à cirer) a respecté, ou plutôt a laissé son prophète respecter, et qui peut prendre un sens (on va le voir) spirituel au sens des relations entre hommes et Dieu, question que l'islam porte et à qui il donne une solution particulière complète.

    Cette solution n'est pas chrétienne, ou "déconstruite" ou moderne en quoique ce soit. Elle assume une conception de l'humanité intrinsèquement non divine ou non divinisable (il n'y a qu'un seul dieu, et le slogan a bien des applications) et donc non pas pécheresse mais imparfaite. Par conséquent, que les lois "positives" qu'elles soient déduites des dires du prophètes ou décidées par qui que ce soit, sont incomplètes par définition et la seule loi qui vaille est celle de la soumission en absolument tout à Dieu. Comme par hasard, c'est le sens ultime du mot "islam". 

    Nous avons donc et c'est la première des choses, la conception d'un humain non pas pêcheur, mais imparfait et qui ne peut que s'"en remettre", ou s'abandonner, ou se soumettre totalement à la "chose" Dieu, absolument unique par ailleurs. 

    Le projet, et la foi en rapport est le projet musulman, et il s'accommode de son expression dans l'histoire, qui pour des raisons de réalité de la signification même du mot "religion", ne peut s'exprimer concrètement que dans une affirmation publique qui inclut, oui, l'acceptation ou la tolérance de pratiques que certains considèrent barbares, avec une nuance à noter: aucune des pratiques insupportables qui choquent tant les occidentaux n'est obligatoire, à part peut être la circoncision (qui serait donc la seule chose à discuter). La consommation du porc, ou le jeûne et les quelques autres obligations sont elles-mêmes assez bégnines pour être laissées en dehors du débat sur la barbarie. Du moins dans un premier temps. 

    Ainsi donc, on peut être musulman sunnite et ne pas avoir d'esclaves, ne pas être pédophile etc. Cela suffit bien et le propre de ce genre d'humanité est donc de bien se comporter alors qu'il n'est pas obligé de le faire. Cela tombe bien car c'est la marque des consciences supérieures de l'humanité, précisément d'ailleurs ce que revendique l'humanisme athée critique des "lois" horribles de l'islam: que l'homme se dirige lui-même.  Que demander de plus ? La prescription obligatoire n'a de valeur que cultuelle comme explicitation non sacrificielle (la chose fut inventée par les juifs, en fait) du respect divin dans toutes ou presque des circonstances de la vie. Elle est le prix à payer de la liberté de bien se comporter par ailleurs, dans tous les aspects de la vie proprement humaine.

    Pour ce qui concerne les prescriptions positives (peine de mort pour les homosexuels et les apostats), il suffit d'appliquer les lois du pays de mécréants qu'on a le malheur d'habiter, ou au pire de former les juges à trouver dans tous les cas des circonstances atténuantes évitant la punition extrême. Dans tous les cas, on peut garder la prescription divine, encore une fois, preuve de la liberté de l'homme de bien. 

    Liberté ? Et oui, malgré l'orthopraxie, le musulman est en fait assez libre, au moins autant que l'en accusaient les occidentaux au Moyen Âge, qui décrivaient les sarrazins comme débauchés. L'islam est une mystique populaire positionnant la bonté véritable hors de la prescription et donc la faisant bien plus pure que la chrétienne: il est libre de faire le bien. Cela est inscrit dans le mode de la transmission de Dieu à l'homme : via un homme qui plus est non pas le "meilleur"  mais le plus puissant au sens humain. Chef de guerre victorieux, paillard et cruel, il représente l'homme dans sa totalité historique réussie, et donc est bien plus "humain" que ne peut l'être le trop parfait Jésus fils de Dieu qui s'est amputé du sexe et de la violence. 

    Il est sûr que le prophète n'est pas un "saint" au sens occidental ou même au sens woke ! S'il est le "meilleur" c'est bien par sa réussite humaine qui lui permet AUSSI de convaincre les foules par sa sagesse (ou sa perversion). Chef de secte prédateur matériel et sexuel ? Et alors ? S'il ne l'avait pas été, tout comme Alexandre, César, Gengis Khan ou Napoléon, il se serait fait crucifier quelque part et personne n'en aurait entendu parler et plus que ceux là, il peut se réclamer du vrai Dieu, le seul qui vaille, celui qui valide et rend possible ses succès, humiliant par là même l'humanité comme il se doit. 

    Ainsi, la question de l'applicabilité barbare des accommodements d'Allah avec la vie bédouine de la grande époque en tout temps et en tout lieu ressort de ce caractère non obligatoire et renforce l'universalité de cette loi là ! Valable aujourd'hui (on n'est pas obligé et on peut s'empêcher, pour n'importe quelle raison, de violer les gamines) et AUSSI à l'époque, cette loi est diablement bonne: elle s'applique au monde moderne, et aussi au tiers monde, sans le vexer ! Cette conscience matérialisée de l'humanité souffrante EST le principe fondamental de compréhension de l'humain et de son rapport à Dieu que promeut l'islam. 

    Car là est tout le problème de ces solutions aux problèmes humains fondamentaux que l'on appelle les civilisations: comment relier l'homme charnel au divin en pensée et en réalité. 

    L'islam le fait sans le péché, ou avec une conception du péché plus large et directement liée à l'obéissance envers une entité à la foi suffisamment transcendante pour être indiscutée et suffisamment humaine dans ce qu'elle révèle être pour être crue et comprise. C'est le sens des malédictions coraniques: elles expriment à travers une révélation divine un message transcendant traduit dans les mots de l'humain. Les mots et les maux, la vraie langue de la révélation est ainsi le français (et pas l'arabe) et c'est moi qui comprends le mieux. 

    On a ainsi tout un corpus textuel qui peut et doit être compris en un degré qui n'est pas le premier ! L'islam est occulte et c'est peut-être bien le chiisme qui l'a le mieux compris ! En tout état de cause, le texte du monde est AUSSI celui des lois réfléchies par les savants musulmans et leurs textes en valent d'autres. Tout peut être interprété, non pas en changeant le sens des mots mais en y pensant avec attention avec une seule visée, celle de la foi en un inexplicable perçu, la réalité vivante du troisième monde, celui qui me fait humain, ou en tout cas suffisamment pour être soumis à ces injonctions venues d'ailleurs et qui me sont destinées par définition de moi-même.

    La "révélation", en plus incréée, de la parole divine a ainsi pour fonction de matérialiser l'impossible à travers le minimum d'expression possible, le caractère minimal de l'injonction principale étant essentiel: unicité et c'est tout, tout le reste n'étant que verbiage codé dont l'explicite est d'autant plus obligatoire qu'il est inutile. De ce point de vue, l'orthopraxie est mysticisme en fait et son caractère provocateur (la petite fille est "épousée", mais mystiquement respectée) n'est que cultuelle et symbolique. Forcément, d'ailleurs, le caractère absurde de la prescription littérale étant d'ailleurs le plus sûr indice qui soit de la nécessité du sens second. 

    Nous voilà donc au-delà de l'interprétation, et de la re-visitation, comme si tout l'islam n'était qu'un dessin de Charlie Hebdo: monstrueux mais avec de bonnes intentions. Alors Jack ? Tu te convertis ? 

     

     

  • Le Psaume

    On pourrait parler du "Psaume". 

    Ici on a le psaume 110 "dixit Dominus Domino meo", le plus populaire de tous, mis en musique par tout le monde sauf Bach.

    Les trois derniers numéros chantés, Gloria Patri , Sicut erat  et Amen (9, 10, 11) ne sont pas hébreux, mais chantés systématiquement à la fin par les catholiques bien sûr qui chantent en latin, traduction des septantes. 

    Les psaumes sont communs aux liturgies juive et chrétienne, ici on a une proclamation de puissance du roi d'Israël protégé par l'Éternel. Ce roi est David, on parle des psaumes de David, en fait le Roi Messie à venir, le Christ pour les chrétiens. 

     

    Le verset mystérieux "De torrente in via bibet propterea exaltabit caput", le dernier du psaume, qui donne lieu dans toutes les mises en musique à des chef d'oeuvre baroques merveilleux n'a pas de sens bien précis. Le chemin, les afflictions du combat, et pour finir la victoire, tête levée, en buvant à la cascade, ou bien après avoir bu. 

    Une interprétation tardive l'associe au "torrent" moyen efficace partagé de se communiquer entre amateurs non seulement les musiques concernées mais aussi n'importe quelles autres. 

     

    Vivaldi

    Le "torrent" à mon avis le plus talentueux est celui du RV 807 le troisième "Dixit Dominus" de Vivaldi avec RV 594(2) et RV 595 (3). Il ne lui fut attribué que sur le tard, en 2005, après être resté longtemps à Baldassare Galuppi. 

     


     

    Voici un RV 807 entier; par ailleurs absolument merveilleux, c'est celui d'Alarcon, orchestre de Namur. 


    (2) RV 594 https://youtu.be/aKRadU-n104

    (3) RV 595 https://youtu.be/kBLQaUbpwqw

     

    Haendel

    On ne peut bien sûr pas se passer de celui de Haendel, composé à 22 ans en 1707, à Rome. 

    Une interprétation en petit comité, incroyablement énergique est :

    C'est l'honneur de ce qu'on appelle le monde occidental que d'avoir produit de pareilles beautés, expressions triomphantes de ce qui s'assume comme le sommet de l'art. Encore un temps attaché à la célébration de la gloire de Dieu il se sépara alors de l'humble prière chantée et transporta à travers le temps le génie de ses immortels auteurs. 

  • Les réponses à Jack Le Fou

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  • Les révélations

    À propos de bien des discussions menées ou entendues, on peut réaliser que se révèle à l'occasion tout un monde avec tout l'ensemble de conséquences dramatiques à prévoir des récentes déclarations et politiques mises en oeuvre en Europe et en France à propos de l'Ukraine. 

    L'Amérique

    L'Europe est particulièrement concernée car laissée seule par une Amérique qui semble bien se retirer. Paralysée par un congrès hostile qui refuse de payer Zelinsky autant que le voudrait Biden, l'Amérique s'achemine progressivement vers son retrait de l'affaire et sa presse, loin d'être unanime se pique de plus en plus de lucidité, sans aller toutefois encore vers la célébration de ce qui pourrait être en fait un immense succès de la politique étrangère des USA: une Europe ruinée, définitivement séparée de la Russie, et cliente éternelle des hydrocarbures et armements US va prendre le relais et financer l'Ukraine afin de lui permettre de payer ses dettes ... aux USA (l'Amérique n'a rien donné et tout prêté, une affaire juteuse, je vous dis pas). 

    L'Europe

    Cette Europe avait suivi les 20 dernières années une trajectoire inverse de celle de la Russie. Acharnée à sa mondialisation et donc à la ruine de ses nations, elle s'est volontairement suicidée sur ses valeurs, ses monnaies et ses économies. Pour compenser l'échec, le toujours plus d'Europe a fait flores, au point que les pires souffrances suicidaires inutiles qu'elle s'est récemment infligé (Covid, Ukraine) n'ont eu pour objet et avantage, au dire de ses dirigeants, que de renforcer l'Union. Étonnant que la destruction volontaire de soi soit menée au nom du renforcement de sa cohésion, tout suicide (cela en a maintenant toutes les caractéristiques) ayant pour objet de se sauver, en fait.

    Le coup d'État fédéraliste du belliciste Macron n'a pas d'autre objet: il souhaite utiliser à son bénéfice un futur de Napoléon atomique, et célébrer son malaise adolescent de victime de l'emprise pédophile de la façon la plus nihiliste qui soit. Il veut envoyer des troupes, pour se les faire tuer sans doute,  pour ne pas (ou pas) déclencher une guerre atomique, et voit cela comme avantageux et nécessaire.

    La Russie

    Pendant ce temps, soumise aux terribles stress de la fin de la puissance, à l'instauration brutale du pire des libéralismes sans prospérité et surtout à l'effondrement de la moralité globale qui justifia les pires criminalités, la Russie glissa vers l'abime, se retrouvant rattrapée par les cheveux par ce qui restera un grand personnage de son histoire. La nation et la patrie, plus la grandeur et la sécurité en passant par une prospérité acceptable de plus en croissance, tout fut restauré dans un cadre autoritaire qui ne pouvait que convenir à une culture restée ce qu'elle est, et aussi à une religion "orthodoxe" remise à sa place, protégée des errements catholiques et surtout, comme depuis l'origine, attachée à l'État. 

    On a là l'essentiel des différences entre Europe et Russie, ce qui a suffi pour instaurer la guerre entre des projets en sens inverses qui se haïssent donc par nature... On peut y ajouter le mépris, il ne faut pas l'oublier, et qui n'est pas près de se réduire. Valeurs ? Idéaux ? En fait le clivage, celui des projets sociétaux et nationaux est définitif: nous ne sommes plus dans la même civilisation, effectivement, et ce qui s'appelle l'Europe aujourd'hui devra disparaitre absolument pour qu'on se rabiboche, l'Europe effective, celle de l'histoire, se devant de vomir l'infecte saloperie nommée Union Européenne pour se restaurer comme elle est, si elle y arrive, tant son abaissement, en fait consommé depuis un siècle, semble définitif. 

    L'UE-RSS doit donc, et va certainement, comme l'URSS, manger dans la misère le pain moisi des illusions débiles, du crime et de la corruption. Fasse que les Russes nous plaignent, plus qu'on ne les a plains il y a trente ans. 

    On rira au passage de la GPA et de la prostitution, grandes pourvoyeuses d'argent frais aux familles détruites par l'effondrement d'un système social et non pas caractères anthropologiques d'une race asiate, qui est en train de se venger et qui sera sans doute notre prochain client, en bitcoins... Car en parlant d'Asie, la Russie hériterait des mongols qui la dominèrent longtemps une forme anthropologique "holiste" (Jacques Sapir dixit) qui la sépare effectivement pour longtemps de l'individualisme forcené des européens de l'ouest. Les Thaïlandais aussi fournissent des putains pour s'en sortir. 

    Les 3 États 

    Pour enfoncer le clou, on parlera des trois types d'États que connait l'histoire.

    Il y a d'abord le non-État, celui des marxistes, des anarchistes, et des ultra-libéraux: l'État mauvais à limiter et à humilier. 

    Ensuite, il y a l'État progressiste, architecte, ingénieur et manipulateur des peuples: au nom de la raison, le bien doit être obtenu de force malgré la bêtise et l'obscurantisme du peuple. 

    Et puis il y a l'État conservateur des traditions, qui ne se pense que comme le continuateur de l'essence du peuple et de sa puissance à garder et à transmettre. 

    De Gaulle, comme Poutine, sont les chefs d'un État conservateur inspiré par la raison, en fait le seul État qui vaille et qui s'affirme, ce dont toute nation a besoin au moins une fois par siècle pour ne pas disparaitre. Hitler fut un anarchiste. L'Union Européenne est le modèle du progressisme, exactement l'impérialisme austro-hongrois dont il a la direction, la volonté germanique de restauration et l'impuissance éternelle. 

    Ce qu'on appelle le "management" qui inspire le monde moderne se pensant comme une machine progressiste sans conflits, fut inspiré par l'anarchisme des individus autonomes auto administrés et interchangeables. Alors que le politique, lieu de la désignation de l'ennemi est par essence assise sur le vrai vouloir qui ne peut être que celui des vieilles traditions. 

    Les anarchistes se bouffent entre eux par haine de l'autre et les progressistes se suicident de désespoir devant l'échec de leur solitude. Deux formes d'échecs pour la volonté de se passer du passé. 

    L'invasion

    On se moquera des bellicistes opposés à l'invasion ("non provoked") de l'Ukraine par la Russie, apparente origine des émois de l'Occident global révulsé par le franchissement du rhin gelé par des barbares venus de l'est. 

    Submergés par les migrants qu'ils font entrer volontairement et autoritairement aussi bien en Europe qu'aux USA, les progressistes ne voient l'invasif que dans les moeurs russophones de barbares non basanés, le bronzage de la peau valant papiers et moralités pour ceux dont ils croient qu'ils vont payer les retraites (et pourquoi pas les enterrements, tant qu'on y est ?). L'opposition et le clivage est d'autant plus rigolo que l'Ukraine chérie est déjà et va devenir à la puissance dix, une terre d'émigration, et donc d'invasion qui sera armée par-dessus le marché. L'effondrement démographique, militaire et social de ce qui restera de ces deux ans de gaspillage insensé va se répandre en Europe, qui plus est avec la haine forcenée envers ceux qui les ont trahis et aussi leurs armes légères et lourdes. De grandes compagnies d'Ukrainiens proxénètes et esclavagistes vont venir faire la loi en Europe, c'est toujours comme ça que ça se passe, les goths n'étaient que des slaves poussés par les huns. 

    Des chiffres

    On terminera par des chiffres, éloquents, et en fait à peine connus.

    D'abord par le nombre d'habitants de la Russie, même après ses conquêtes récentes: 140 millions, bien trop faible pour assumer avec en plus une démographie à problème, l'occupation de l'Europe de l'Ouest, occupation définitivement écartée par un récent rapport public de la CIA, qui contredit ainsi ce qui semble convaincre nos dirigeants et justifier leurs politiques de défense agressive contre un danger qui n'existe pas. 

    Ensuite, le prix des chars russes T 72, 6 fois moins cher à l'unité qu'un char Léopard de dernière génération, tout comme le prix des obus de 152,  10 fois moins cher à l'unité que l'obus de 155, le rapport des prix valant le rapport des feux. 

    Et puis le nombre: la Russie produit par an 3 fois plus d'obus que les USA envisagent d'en produire par an dans deux ans. En 2024, la production russe de munitions, plus les fournitures nord coréennes excèderont très largement (d'un facteur 3 ) tout ce que les USA et l'Europe réunis pourront fournir ou fabriquer. 

    Pour finir, un no d'article c'est l'article 5 de l'OTAN qui engage l'ensemble de ses membres à prendre fait et cause pour l'un de ses membres agressé. Il se trouve que les accords de sécurité passés entre chacun des membres de l'OTAN, en tout la France, l'Italie, l'Allemagne et bien d'autres. Cela signifie-t-il que pour ces pays, l'article 5 ne s'applique plus, l'intervention d'un pays en Ukraine dans le cadre d'un accord de sécurité bilatéral ne pouvant engager les autres pays?  Si la présence de troupes françaises sur le sol ukrainien en vertu de cet accord se traduit par des dommages reçus de la Russie, l'OTAN pourra-t-il se voir invoquer l'article 5 ? C'est toute la question, et il se pourrait que non, les USA pouvant ne pas se sentir engagés à déclencher une guerre nucléaire généralisée du simple fait qu'un petit trou du cul de français se serait fait tuer une centaine de pauvres bidasses engagés sans nécessité.  

  • Les accords de libre échange

    Disposant de sources d'information variées, on peut et doit se faire un avis sur des points discutés, centraux pour nos pays et en plus essentiels à l'Occident global dans un monde qui se fracture. Faut-il ratifier le CETA ? Ah le beau débat. 

    POUR

    En faveur de la chose, la ratification, le fait qu'expérimenté depuis 7 ans (il est appliqué depuis 2017, et fut ratifié par l'assemblée nationale en 2019) il a effectivement accru nos exportations dans les filières concernées dont les fromages, les vins et les pruneaux d'Agen, mais pas que. Comme le prévoit à raison la théorie économique, le libre échange accroit les exportations des filières dans lesquelles on se spécialise et profite globalement aux économies. 

    On est là dans le dogme vérifié de la prospérité économique partagée dans la liberté, essence supra naturelle du monde civilisé inventé en Europe il y a deux siècles et demi, et théorisé avec talent par David Ricardo. 

    Bien sûr, il y a d'autres arguments: la viande dont on se plaint (on va en parler) n'a pas été importée en Europe pendant l'expérimentation. Les accords autorisaient pourtant 100 fois plus d'exportations canadiennes (2%  des quotas de viande, soit 1000 tonnes furent utilisés par le Canada). À croire que ce boeuf là n'est pas rentable... Notons qu'il y a aussi la viande de porc, avec obligation au Canada de les produire selon certaines normes européennes. Notons tout de suite que l'utilisation des antibiotiques et des OGM pour l'alimentation du bétail, sans parler (horreur) des farines animales, réglementée voire interdite en Europe, ne l'est pas au Canada, leur boeuf importé n'a pas le même traitement, et pourrait donc être moins cher: chic ! Mon steak va baisser. 

    Et puis, il y a une partie essentielle, qui est l'instauration d'un cour de justice liée au traité, destinée à résoudre les différents commerciaux et les manquements aux accords. Juges et procédure, tout est détaillé et aboutit à une justice extra-territoriale destinée à protéger les commerçants internationaux contre les errements des pays signataires, contraints quel que soient leurs changements politiques, de respecter ce qui fut signé. Pacta sunt servanda.  

    Unis et unanimes, bien des responsables économiques plaident de manière véhémente pour l'accord avec le Canada, mettant en avant les avantages considérables qu'en tirent d'autres filières, dans les services et l'industrie, et cela, il est vrai que c'est manifeste, sans désavantage criant en défaveur de l'agriculture, au contraire, on vient de le voir. 

    L'inquiétude

    Car le premier soupçon est bien sûr là, et les manifestations récentes d'agriculteurs partout en Europe l'ont montré, ils ont une vraie inquiétude, qu'on peut justifier par ailleurs: l'Union Européenne a bien pour projet de réduire globalement son activité agricole intensive au profit des services et de l'industrie en négociant à travers le monde sa spécialisation grace à des traités de libre échange favorisant l'important de produits agricoles. C'est l'objet en particulier du MERCOSUR, qui lui n'attend qu'un feu vert pour faire déferler de la bidoche piquousée à travers l'atlantique, ce qui devrait réduire considérablement les productions bovines européennes destinées à se cantonner au veau peigné à la main sous sa maman et au boeuf de kobé-sur-seine, élevé au son des quatres saisons de vivaldi et vendu la peau du cul aux gastronomes. 

    Réduction des subventions à un secteur déjà sinistré, et surtout déjà écrasé par les normes insensées imposées par les adeptes du néo végétarianisme woke qui règnent partout, encouragés démagogiquement par les très corrompus hiérarques bruxellois, persuadés qu'ils vont sauver la planète en faisant que, moins nombreuses nos vaches pètent moins au total. 

    Faudra-t-il que l'on ratifie le CETA, pour que subitement, et avant le Mercosur honni, la bidoche frelatée nous bombarde? Cela aura été prévu, en tout cas et la simple mention des quotas négociés rendra la chose possible.

    La chose est d'autant plus nette que le bénéficiaire industriel européen principal de ces accords est l'Allemagne: le "lobby toto" boche avec ses bagnoles et tout ce qui va avec est exportateur structurel et veut s'étendre à tout prix. En bout de course en Chine où il commence à se faire remplacer, il veut absolument s'installer dans les amériques avant qu'il ne soit trop tard. Inutile de dire que les évènement gaziers récents renforcent la nécessité de la chose... 

    Contre

    On reprendra l'inquiétude, et on se posera la question sur le marché mondial de la viande, dont certains hiérarques français veulent nous faire croire que nous en serons en Chine les cadors. Quelle réalité?  Et suivant quels avantages compétitifs, alors que nous avons ruiné à coup de normes, comme indiqué, toute velléité de le rendre aussi rentable que ceux de nos vrais concurrents américains, disposant de grands espaces, de maïs ogm et de médicaments faisant grossir les bêtes dont ils usent sans limites ? 

    Le projet européen est végétarien, point final. Nous devons nous préparer après l'interdiction logique à venir (ou pas) de la viande impure de nos concurrents, à bouffer des insectes, et de toute façon la viande DOIT être importée. 

    On sera donc contre les quotas de bidoche: no meat. Cela devrait simplifier les accords et par voie de conséquence, tuer le Mercosur, à moins que la lâcheté de Macron devant ses agriculteurs ne soit qu'une fausse promesse, la France ne pouvant s'opposer à la signature de ces accords, décidés à la majorité en Europe, sans veto possible. La question de l'absence des "clauses miroir", garant évident de la compétitivité sud américaine et principale justification de sa signature ferait débat ? Ben voyons ! Car le problème est ailleurs en fait et l'Allemagne tient beaucoup à l'accord en question(elle a des trucs à fourguer en retour)  et on peut être certain que la discussion est loin d'être finie. 

    On avancera pourtant d'autres arguments.

    D'abord qu'on devrait échanger sur des marchés mondiaux à organiser, et cela sur la base de différenciations minimes, comme pour le pétrole (les pétroles ont plusieurs qualités). Les accords de libre échange basés sur des échanges truqués sacrifiant des pans entiers de l'activité de certains pays au bénéfice d'autres sont des monuments de corruptions complexes et sont des monstres invivables. Qui plus est, comme par hasard ils portent sur des produits qui ne sont pas différenciés et qui ne sont tout simplement pas concurrents: une fois acceptées dans le grand hachoir à burgers qu'est la boucherie industrialisée, ces viandes n'ont plus qu'une seule origine: celle du pays dont les règlementations sanitaires sont les plus inexistantes. Point de pétrole lourd qu'on raffine habilement: un seul flot liquide de bidoche toxique. 

    Il n'y a pas de marché mondial de la viande, et les réglementations locales en ces matières ne peuvent être contournées, justes relâchées quand trop absurdes, c'est comme ça depuis toujours. Par contre, il y a un marché mondial du blé, qui veut l'inclure dans des accords de marchands de tapis entre corrompus véreux ? 

    Car les juridictions internationales associées à ces types de traité, laissant entendre et comprendre que la liberté des échanges pourrait et devrait être régulée par des institutions auxquelles les États seraient liés. Dans le principe, hors le projet d'instituer des gouvernements mondialisés, ce type d'institutions ne peut avoir de réalité acceptable. Jamais le libre échange, hors le respect des juridictions LOCALES n'a eu vocation à instituer de tels empires, dont l'histoire montre qu'ils ne sont que le faux nez d'intérêts globaux cachés qui cherchent à se soustraire à tout contrôle démocratique, mettant ainsi fondamentalement en cause les droits des peuples. Habituer les pays développés à se lier à de telles entraves pour mieux inciter le monde sous-développé à s'y astreindre à son tour est une illusion, un mensonge et une prédation, et le clivage actuel du monde signera à coup sûr la fin de telles chimères. 

    Quel droit international empêchera que soit simplement mentionné la possibilité de confisquer 300 milliards de dollars à un producteur de pétrole de la taille de la Russie? Ce droit manifestement pourri et dégénéré vient de cesser d'avoir une réalité et le monde s'est clivé, rompant avec la séculaire domination d'une monnaie unique dont l'hypocrisie de son pouvoir vient de se révéler... 

    En bref, le droit "international" est un projet post-libéral daté qui est en train de s'essouffler, voire de disparaitre. Ce fut celui de la grande mondialisation du début du XXIème siècle, et il atteint ses limites: les États ne peuvent se soumettre à de telles rigidités et si libéralisme il doit y avoir, il ne pourra être que dans la liberté... 

     

    P.S. La ratification du traité est refusée au Sénat le 21 mars. J'ai été convaincant... 

  • Les viols

    Le viol n'est pas toujours violent, voire en fait pas violent la plupart du temps, et c'est tout le problème (1).

    Il est défini en France comme un acte sexuel commis par "menace, violence, contrainte, surprise". 

    On commencera par l'acte sexuel qui n'inclut la contrainte bucco génitale dans les deux acceptions que depuis 2021, mais aussi la personne de l'auteur (en l'occurrence de l'autrice) depuis 2018 (loi "Schiappa"), la pénétration anale, et également l'usage d'instruments ou des doigts dans un contexte sexualisé. 

    Il faut aussi apporter la preuve du non-consentement de la victime, ce qui n'est plus nécessaire pour les victimes de 15 ans (au plus, le "au plus" étant facultatif), pour manifester la nature de l'acte (mvcs). 

    Cette question du consentement supposé de la victime avait permis à la justice espagnole de qualifier d'abus sexuel et non de viol un viol collectif manifeste lors de fêtes à Pampelune, ce qui avait causé une révolte dans le pays, qui a depuis adopté une loi introduisant le consentement nécessaire pour tout acte sexuel non qualifiable de viol, son absence ne pouvant plus être invoquée, bien sûr (2).

    On distinguera là-dessus les arguments de principe et les arguments dits "quantitatifs". En effet, si l'on compare les nombres d'accusations injustifiées de viol et celui de libérations injustifiées de violeurs, on pourrait sur la foi d'estimations favoriser un critère plutôt qu'un autre et considérer que la dérive évidente de la loi espagnole (apporter la preuve du consentement peut être difficile, et aussi le qualificatif de "viol" pouvant être renversé, le violeur se déclarant obligé par exemple) n'est qu'insuffisamment fréquente pour empêcher le gain social qu'apporte une forte réduction (elle aussi à prouver) de l'impunité de criminels avérés. Si les cas flagrants d'injustices causés par des lois mal faites sont équivalents et peu nombreux, on pourrait parler de la question de principe, pour certaines, aussi importante que le reste... 

    On pourrait aussi indiquer que les juges disposant de libertés, pourraient aussi être engagés dans ces appréciations. Ils peuvent être en effet violeurs eux-mêmes et indulgents envers leurs semblables quitte à tordre les lois pour juger de façon inacceptable, ou bien au contraire être partisans de la réforme au point de faire des exemples en tordant les lois de la même manière afin de démontrer leurs nocivités et donc provoquer à la réforme. 

    Revenons aux principes. Il s'agit de la contractualisation de l'exercice masculin du sociétal, voire de la totalité de ses activités relationnelles, le contrôle exclusif de celles-ci revenant aux individus de sexe féminin, en charge légalisé de décider entièrement de la pénétration, de l'avortement, et de la naissance. La totalité de ce qui est en rapport avec l'engendrement est donc maintenant en la possession exclusive des femmes, les 3 droits devant (et ils le seront, on peut en être sûr) être inscrits dans la constitution à court ou moyen terme. 

    Refusé par la France en février (Dupont Moretti ne voulait pas d'une contractualisation de la sexualité) et accepté par Macron devant des femme-inistes, la question du consentement n'est pas consensuelle, même si le consensus en question semble obligé à notre époque. On remarquera que l'exagération dans l'attribution de la responsabilité de la reproduction de l'espèce aux femmes s'accompagne aussi d'une baisse sensible de la natalité, comme si la chose intéressait moins... Phénomènes causés ou simultanés, voilà la question. 

    En tout cas, on pourrait imaginer que l'asymétrie entre les sexes du droit à l'avortement aurait dû suffire à exclure son introduction dans la constitution comme futile, inutile et inesthétique modification de ce qui ne doit être modifié que la main tremblante. La futilité de la chose que mon machisme voudrait encore accentuer et cela le plus possible tient bien sûr au fait qu'une nouvelle constitution réécrite depuis zéro pourra aisément se débarrasser de la scorie, en plus du principe de précaution et de la soumission aux traités européens avec le droit au RIC, réforme fondamentale introduisant le droit du peuple à se gouverner, et donc pourquoi pas, avec la baisse démographique en cours, le droit d'interdire la funeste pratique, tout enfant non voulu pouvant être adopté dans le luxe et l'anonymat par l'État ou les particuliers. 

    Et puis il y a le précédent, il y en a eu d'autres au demeurant,  de la soumission au dictat de la bienpensance, le vieux sénateur macho persécuté par ses filles et sa femme n'ayant pu imposer au sexe faible le sentiment que les hommes s'échangent tous entre eux à voir leurs égales reconnues depuis longtemps dériver dans le "féminin",  une forme de connerie (le mot a un sens) lamentable consistant pour les porteuses de mamelles à automatiquement faire état d'une opinion marquée sans discussion possible au nom de la "position" de son sexe dans un dispositif culturel incommunicable aux hommes et aux chiens. Les haussements d'épaules et les coups de sourcils complices s'échangent dans le silence des agneaux, seules quelques vieilles lesbiennes madrées comprenant ce langage. 

    Car l'avortement reste un massacre sanitaire et moral scandaleux alors que la contraception bien moins traumatisante est disponible, sans parler des préservatifs recommandés à la liberté sexuelle, maladies variées oblige... 

     

    (1) https://www.village-justice.com/articles/apres-loi-avril-2021-une-nouvelle-definition-viol,41765.html

    (2) https://www.huffingtonpost.fr/life/article/pourquoi-la-loi-espagnole-sur-le-viol-et-le-consentement-devrait-inspirer-la-france_206980.html

  • Les Après

    À l'occasion d'un face-à-face (on regarda youtube) désespéré mais largement justifié avec une géopoliticienne attristée (1), on s'est pris à devenir macroniste. En voulant sortir de l'abrutissement tétanisé général, l'incompréhension étant totale devant ça qui se vautre dans la sidération, se déterminant à voter comme un seul homme, seul 99 contre à ce vote affreux, qui sanctifie l'absurde total d'un accord de sécurité avec un pays en guerre. La représentation nationale a donc enfin été consultée, consultativement (le vote n'était qu'occasion de connivence) et en plus était d'accord... 

    L'évacuation

    L'Amérique devrait pourtant en novembre prochain (peut être même avant) évacuer l'Ukraine comme l'Afghanistan, Trump l'ayant promis et se déclarant évidemment contre les turbulents fanatiques américains, en désaccord avec une aile réaliste qui se veut au moins gérer l'inéluctable défaite ukrainienne. Le fait est de plus que les objectifs essentiels de l'État profond sont atteints, l'Europe définitivement déconnectée de la Russie perd toute autonomie industrielle possible, et se trouve attachée énergétiquement (pour se chauffer) au schiste américain. Game over, le ride fut fructueux. 

     

    Macron prend la main

    Serait-ce une opportunité pour l'Europe plutôt qu'un asservissement définitif ? On peut (et doit) imaginer un Macron omniscient et visionnaire, conscient des terribles faiblesses d'une Amérique paniquée au point de tuer ses alliés, les rendant tellement faibles qu'ils ne pourront que se relever enfin. Macron a donc décidé de réindustrialiser la France en passant en économie de guerre, seul moyen d'imposer baisse de salaires, 3X8 pour la patrie et austérité généralisée, la chose, l'abaissement économique et financier extrême, résultat obligé de son incapacité, devenant moyen de sa gloire future. 

    Un tel pessimisme, qui se transmute en fait en optimisme fou, acte donc de l'effondrement du niveau de vie nécessaire qu'on prévoyait d'ailleurs depuis longtemps et qui est le résultat en fait du déni et de la tentative forcée de le prolonger, et sera utilisé comme moyen pour continuer de jouer en ayant quelque chose à dire. Une sorte de fuite en avant obligée que la Nation ne pourra pas refuser, car seul moyen de prendre en compte ce qu'il faut bien appeler le réel et que l'on voit et pressent, c'est la terrible angoisse française actuelle. 

    Celle-ci serait donc transformée en saine agressivité contre le coupable de la souffrance, c'est Tatale qui l'a dit avant son magnifique "slava ukraini" prononcé hélas avec un manque de virilité incompatible avec la grandiloquence de ses propos évoquant le 18 juin 40: si la Russie gagne, nous aurons de l'inflation et des difficultés énergétiques. Presque dans les temps... 

    La vengeance de Poutine

    Galactéros est bien ringarde avec sa paix. Croit-elle que la soumission à la Russie rétablira quoi que ce soit? Poutine vainqueur ne se vengera pas mais imposera sa vengeance, qui sera la poursuite du constat d'abaissement de l'Europe, mais à son avantage, la Russie doublant l'Europe et devenant effectivement le numéro un mondial des matières premières ET agricoles, plus une puissance industrielle de premier plan qui pourrait bien, cela semble tellement nécessaire que c'est écrit, s'allier enfin avec l'Inde, le cauchemar contre lequel l'Angleterre s'est tellement battue (et se bat encore) devenant enfin réalité.  L'axe du monde futur face à une Chine qui sera toujours isolée et vieillissante est là: l'Amérique devrait continuer à s'effondrer, l'Europe réduite à rien finissant de se faire absorber par l'Afrique, avec tout ce que cela peut signifier. 

    Le jeu belliciste

    Face à cet inéluctable, la faiblesse française et européenne ne pourra être qu'un ralentisseur, et adversaire obligée de la Russie, prête à toutes les compromissions, ce qui ne pourra que profiter à la caste des riches et des hauts fonctionnaires qui s'est déjà positionnée pour tirer profit de la situation, le renoncement à faire quoique ce soit avec un peuple en remplacement étant effectif. Le jeu belliciste est donc "gagnant" et donc en fait nécessaire, compte tenu des circonstances. Le renoncement à la cohérence langagière, vu comme marque d'habileté est maintenant valorisant et marque de l'ésotérisme avec lequel on gère la caste des retraités, qui de toute façon va disparaitre, il suffira d'une nouvelle épidémie bien gérée, on en a la preuve, pour vider le stock et puis l'euthanasie officielle sera là, on y aura travaillé. 

    On aura remarqué en la matière la "désignation de l'ennemi", entièrement de notre fait, et qui renverse le faux constat de la naïveté occidentale qui n'aurait pas compris que l'islamisme qu'elle cherche à séduire avec la laïcité libérale la désignait comme ennemi sans qu'elle ne le comprenne. L'ennemi c'est donc la Russie, même si celle-ci ne nous voulait pas de mal... 

    Il va donc falloir que "Poutine" tire la leçon du bellicisme qu'il a en face. Je suis votre ennemi ? Ah bon ! Et bien je vais le devenir vraiment. D'ailleurs il a commencé, et Macron a donc raison, encore une fois. Cet externalisation de sa propre menace est par ailleurs matérialiable de plusieurs façons. Il y a d'abord les fameuses "troupes au sol" dont le massacre à la bombe planante ne ferait que consommer une humiliation effective, le guignol ne pouvant décemment en déduire que ses intérêts vitaux ont été compromis, tout au plus que cela lui donne raison, et qu'on peut donc poursuivre plus avant une politique "guerrière" à son avantage.

    L'Europe sans l'OTAN

    Une autre possibilité, plus complexe, entérine l'observé, c'est-à-dire la succession d'"accords de sécurité" avec l'Ukraine que passent en ordre séparé les membres européens de l'OTAN sans y mêler l'état major de l'OTAN, américain et donc nucléarisé, donc un peu plus responsable. Il s'agirait de faire décoller (ou mieux, atterrir) depuis des pays voisins de l'Ukraine les fameux avions F16 à venir, armés de missiles installés par des techniciens non ukrainiens (ou récemment naturalisés). De quoi tenter les Russes de frapper sur ces territoires au nom d'une cobelligérance qui ne serait pas attribuée à l'OTAN, et cela ni par les Russes (qui l'expliciteraient) ni bien sûr par les Américains (qui considéreraient les accords de sécurité comme n'engageant pas l'OTAN, cela de par les règles même de l'organisation). 

    On se retrouve alors dans la même situation que plus haut, l'humiliation entrainant un raidissement à l'avantage des politiques de "fuite" d'une Union Européenne aux abois qui trouvera dans l'affaire des raisons de plus de s'unir davantage, et cela sans risque aucun de guerre nucléaire, je dirais bien sûr. De plus, la situation mettrait cette fois la Russie dans une position effective désavantageuse, car agir hors du territoire des opérations empiète sur les intérêts de pays dont la France avait assuré (au moins en parole) son assistance de puissance nucléaire étendant sa protection au-delà de ses propres frontières. De quoi chatouiller une incertitude stratégique qui pourrait autoriser la France et ses alliés européens, mais pas l'OTAN, à détruire le pont de Kerch avec des avions porteurs de missiles Taurus, comme l'évoquait la conversation entre militaires allemands révélée par les Russes. Une fois ceci fait, la Russie serait-elle vraiment en position de frapper la Pologne, la France ou l'Allemagne ? Le bellicisme affirmé d'un Nicolas Tenzer ou du Général Yakovleff serait compatible avec une agressivité de cette sorte, les Taurus allemands pouvant être lancés depuis des F16 ukrainiens décollant de Pologne, ou même pourquoi pas par des rafales français partis de Roumanie. Détruit-on le monde pour un simple pont ? 

    Évidemment, les Russes ont les Kinjal et ceux-ci pourraient avec des charges conventionnelles détruire une usine de Taurus sur le territoire allemand, mais pas une base aérienne sur le territoire français ( la chose étant réservée pour le coup d'après). La France utilisera-t-elle son parapluie nucléaire pour sanctionner une revanche mesurée à l'égard d'un simple pont qui ne concernait après tout que le bellicisme germanique ? Là, le jeu redevient à l'avantage de la Russie... Le calcul macroniste a-t-il des arguments pour considérer cette étape de l'escalade comme impossible ? 

    C'était sérieux ? 

    On conclura donc en remarquant que l'absurdité a sa cohérence et que sa dénonciation aussi: tout se passe comme si les choses étaient vraiment, non pas des velléités inconscientes en erreur mais des volontés exprimées et poursuivies. On fera remarquer aussi que compte tenu des perceptions de la chose (inexistantes, je suis le seul à y voir clair), les choses vont donc s'accomplir sans qu'à aucun moment puisse advenir une réaction violente effective avec révolution, décapitation de brigitte et instauration du vrai pouvoir anarchique des gangs, comme en Haïti. Tout au plus quelques militaires ronchons pourraient se mettre à évoquer une destitution du pantin et de sa grand-mère, les choses devenant dangereuses, mais cela n'est encore que plaisanterie.

    On finira (on en finit plus) en évoquant l'audience de Cyril Hannouna devant la représentation nationale, toutes les fines allusions des députés intéressés par le sujet tournant autour des 3 millions d'euros infligés à Bolloré pour les insultes (bouffon, tocard) lancées à un député venu faire le buzz, le même qui traita le ministre de l'intérieur d'assassin... Que le parlement français, du fait de ses lois débiles d'encadrement de la technologie dépassée qu'est la TNT puisse s'abaisser à comptabiliser les saillies d'un bateleur vulgaire montre son niveau d'abaissement sachant que les plus virulents des détracteurs d'Hannouna sont précisément ceux qui ont transformé le parlement lui-même en grotesque émission de téléréalité. 

    (1) Caroline Galactéros, 12 Mars 2024 https://www.youtube.com/watch?v=71SwJmYBWz8

  • Les Âmes

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  • Les passions historiques

    Le mot "passion" s'applique à la passion du Christ, mais aussi à la collection des timbres, sans parler de la passion, ou plutôt "des" passions religieuses, toutes confondues et distinguées. 

    On voudra ici voir le monde actuel à cette lumière-là, tenaillé que je suis par l'immense désarroi de voir ma civilisation occidentale déraisonner complètement et en même temps, s'effondrer brutalement.

    Le jugement est celui que l'on veut porter sur Israël en lutte contre les palestiniens. On parle de l'erreur de son gouvernement à droite depuis 30 ans, de son premier ministre réélu plusieurs fois, de ses colons criminels dont les voix forment le pivot de la démocratie israélienne, de son apartheid pour décrire la situation des non citoyens, de son génocide pour décrire des opérations militaires instrumentalisées pour cela, et aussi des "Palestinens" pour décrire l'une des factions qui les représentent, parlant de tout sauf d'un "État", car pilotés par des fanatiques religieux, expression de la forme active de l'islam politique international, les frères musulmans, sans parler d'une solution à deux États dont absolument personne ne veut, et surtout pas la faction citée dont le seul objectif est la destruction de l'État d'Israël.

    Derrière ce qui pourrait être décrit comme un malentendu global, doux euphémisme, il y a une réalité qui n'est pas évoquée, et pour cause, elle dépasse conceptuellement l'occidental moyen, cet être rabougri et stupide, qui groupé en masses consommantes ne peut faire l'objet que de campagnes de communication à son niveau d'appréciation: la passion religieuse est à l'oeuvre et déverse sa lave surgie des profondeurs sous les yeux ébahis de dormeurs ignorants. 

    Cette passion est elle absente de l'ouest du monde ? Pas tout à fait, et au combien, on va le voir. 

    Au Moyen-Orient, les volcans sont deux. Le Juif d'abord, rallumé pour la création de l'État d'Israël et de son développement dans l'adversité, avec un moteur assez cylindré, en gros celui qui anima la création première du royaume Hébreu sur ces mêmes terres. Le Musulman ensuite, qui fut dès l'origine en compétition d'amour/haine avec le judaïsme dont il prit le monothéisme et l'orthopraxie tout en le haïssant d'emblée de ne pas s'être soumis. La mosquée d'Omar fut construite dans les tout premiers temps à Jérusalem, lieu du voyage céleste du prophète, on ne peut pas faire plus originel et plus concurrentiel. L'islam est édifié sur la soumission nécessaire du juif. 

    La confrontation des deux volontés, folies et passions est conflictuelle par essence, par nature et par nécessité. Imaginer une "solution" à cela hors le refroidissement hybridé des deux laves après lent endormissement des deux volcans est une naïveté. 

    Pour l'instant, ce qui se déroule est la violence des tentatives de détournement des flots visqueux bouillants. En banaliser au nom du droit international le caractère tragique est une naïveté et une ignorance. Surtout que l'aveuglement en forme de déni d'un drame relativement comparable qui se termine doucement à quelques kilomètres est patent: le chiisme résiduel alaouite se confronta dix ans avec un terrorisme sunnite financé par le golfe au nom du marquage à la culotte de l'Iran. La fitna originelle de l'islam, qui ne devait rien à l'antisémitisme, ni à la résistance palestinienne, occupa les gens un certain temps, et les traces laissées, braises jamais éteintes, sont toujours là. 

    Reprochez sans trêve aux musulmans échoués en Europe leur déni et leur silence sur le prodigieux massacre d'arabes commis en Syrie sur des civils de toute obédience: ils s'en foutent. Parlez-leur des luttes territoriales menées aux confins de l'Irak et de la Syrie par des mouvements islamistes directement inspirés par le plus strict respect de la pureté originelle de l'islam: ils s'en branlent. Parlez-leur des Yézidis massacrés par Daech, ils rigolent; des Kurdes massacrés par les Turcs, ils vous regardent éberlués. 

    Avoir la moindre naïveté sur l'ampleur des dénis manipulés qui maintenant ronge l'Occident abruti tétanisé par son invasion en cours est impardonnable et on a fait le tour. 

    Un souhait et une espérance: que l'armée israélienne, à n'importe quel prix, je dis bien à n'importe quel prix, écrase et détruise l'organisation militaire du Hamas, puis négocie un statu quo pacifique avec ce qui restera d'autorité palestinienne assez corrompue pour se taire face au réel d'une reconstruction qui prendra du temps. La seule chose à faire: laisser la lave refroidir. 

    On n'a pas tout dit, cependant. Alors que la passion religieuse moteur de l'histoire, motiva les puritains à quitter l'Angleterre, et joua son rôle en Amérique du sud, tant celle des Aztèques dégouta les espagnols, sans parler de l'obstination qui poussa les jésuites à faire des hommes nouveaux, et aussi des prêtres à tout convertir; regardez le résultat... Les passions chrétiennes subvertirent l'Amérique en gros, et aussi une partie du moyen orient, et cela sous l'orbe musulmane, qui plus est... Il n'en reste plus grand-chose, sauf l'étrange passion qui pousse le pape lui même à encourager la submersion: mais pourquoi diable ne réalise-t-il pas que c'est sa mort qu'il promeut ? 

    Mais l'autre aspect est bien sur le woke, nouveau christianisme, nouveau transhumanisme: il ne s'agit plus de voir Dieu mais bien de le devenir, en abolissant les sexes et aussi les races (surtout la blanche, seule à troubler la fête), le ver est dans le fruit, et les persécutions ne seront pas efficaces, bien au contraire... Cette passion là déferle, et la guerre en Ukraine en est le premier vrai symptôme: c'est bien pour devenir "européen" c'est à dire woke, que le peuple d'Ukraine s'arrache au monde orthodoxe et se trouve prêt à mourir en martyr pour cela. C'est au nom de la nouvelle foi que l'Europe se ruine, concurrençant la dévotion morbide de son nouveau captif, qu'elle doit finir par aider: le parlement français en a décidé ainsi. 

    On ne peut rien faire contre la lave. 

  • Les immigrations

    Il faut bien s'y résoudre, les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être. Inquiets de l'immigration, et majoritairement hostiles à ce phénomène déstabilisant, l'opinion parait complètement ignorante des politiques mises en oeuvre au niveau national et international, des motivations des dirigeants à part ce qu'on voit, et (on en voit des belles), des conséquences effectives de tout cela. 

    Disons-le clairement: du fait d'une volonté affirmée et mise en oeuvre de et par nos dirigeants nationaux et européens, les flux migratoires entrants, majoritairement en provenance d'Afrique, sont à leurs plus hauts niveaux historiques. Une invasion est organisée et délibérément facilitée (2).

    On commencera par ce qui initie le ride, et qui est l'engagement au R.N. du démissionnaire directeur de Frontex: l'arrivée de Van der Leyen à la direction de la Commission européenne fin 2019 se traduisit par l'interdiction effective du "push back" des migrants arrivants, qu'ils viennent de mer ou de terre. La surveillance des frontières européennes a pour vocation d'accueillir, pas de repousser. En butte à une politique délibérée et assumée, il fut poussé à la démission, le gouvernement français ne souhaitant pas s'oppose à une politique assumée, dont l'intention est claire: les flux migratoires sont nécessaires à l'économie de la zone euro, contribuent à son PIB et à ses retraites dans le cadre d'une démographie globalement faible dont on ne veut pas subir les inconvénients en matière de croissance économique à terme, sachant que l'affaire est déjà globalement pliée pour les grands pays européens, le dernier des fondateurs, la France rejoignant progressivement le peloton de queue d'une Europe qui s'oublie (Allemagne, Italie, Espagne sont en dessous de 1,5 enfants par femme, moyenne européenne). 

    Il faut savoir en effet que la zone euro est censée être en croissance, au moins en principe comparable à celle des autres zones du globe, les volumes en augmentation compensant les taux plus faibles. Cette croissance devant être encouragée, on suppose l'immigration politique de long terme, on a les visions loin qu'on peut et surtout qu'on doit. 

    On a vu Frontex, on doit savoir que les flux venant des Canaries, du Maroc, de Libye, de Tunisie, de Turquie sont établis et performants, les migrations illégales chariant aussi Afghans, et asiatiques centraux avec une nette augmentation des sub-sahariens. 

    Les politiques menées consistent à introduire du procédural et du bureaucratique pour démanteler toute mise en oeuvre des moyens de franchissement des frontières qu'elles soient extérieures ou bien sur intérieures à l'Union Européenne. 

    Interrogé, un directeur du PAF (Police aux frontières) de 2017 à 2022.

    Considérez-vous que les effectifs de la PAF sont aujourd’hui satisfaisants au regard de la situation migratoire de la France ?

    Fernand Gontier : Comme disait un ancien ministre de l’Intérieur, poser la question c’est y répondre.

    Qui énumère, exhaustif, les 32 causes d'échec d'un reconduite d'un migrant entré illégalement, dont le "défaut d'interprète" et le rigolo "refus de communication de sa nationalité". 

    Progressive mais effiace et sans interruption la submersion avance, et les vagues de l'océan recouvrent le sable, où des visages s'effacent peu à peu. Il faut savoir que c'est voulu. 

    (1) https://observatoire-immigration.fr/entretien-avec-lex-directeur-central-de-la-paf-2017-2022-fernand-gontier-quels-controles-aux-frontieres/

    (2) https://observatoire-immigration.fr/immigration-2023/

  • Les éternités du monde

    Illustration.

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