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FrancoisCarmignola - Page 3

  • Les Augustes

    La famille du premier empereur romain, Auguste 1er n'est rien moins qu'un tuyau de poêle. 

    Bon on part des racines: Auguste lui même de la gens Octavii , Agrippa son quasi frère, avec qui il partagea tout, Tiberius Claudius Nero, de la gens Claudia, tout comme sa femme Livia Drusilla. 

    Auguste meurt en 14, et Agrippa en 12.

    Tiberius a 2 fils avec Livie, Tiberius junior et Drusus, le père de Germanicus, mort en 9. La femme de Drusus, et mère de Germanicus est Antonia qui a un autre fils, Claude, frère de Germanicus et future Empereur. Antonia(la jeune) est la fille de Marc Antoine et de la soeur d'Auguste, Octavie la jeune.

    Auguste amoureux, vole carrément Livia à son mari. Livie devient alors l'impératrice et son fils Tiberius junior devient Empereur.

    Entre temps, Auguste avait adopté Tibère, et Tibère avait adopté Germanicus. 

    Auguste avait une fille, Julia, qu'il marie à Agrippa puis à Tibère junior. La fille d'Agrippa et de Julia fut Agrippine l'ainée qui épouse Germanicus. Là ça devient costaud. Ils ont deux enfants, Agrippine la jeune et ... Caligula.

    Caligula enfant (il est né en 12) accompagna son père et sa mère en Germanie son surnom plaisait aux soldats. 

    Un peu fantasque, Caligula est exécuté par les prétoriens qui mettent au pouvoir son oncle Claude. Celui ci épouse alors Agrippine la jeune (sa nièce, tout de même) qui fit avec un certain Ahenobarbus son fils Néron. 

    Claude peu chanceux avec les femmes épousa auparavant Messaline qu'il fit assassiner après lui avoir fait Britannicus, lui même assassiné par Agrippine, elle même assassiné par son fils Néron ("qu'il me tue pourvu qu'il règne").

  • Les Sciences

    Les sciences sont multiples et concernent des domaines variés, néanmoins LA science est quelque part "une" et se traduit par une "méthode", une "attitude" ou une "philosophie". On va se livrer ici à diverses assertions, peut être personnelles, mais sans doute assez généralement acceptées. 

    Definition

    On commencera donc par là et évoquera la relation au vrai, particulière pour "la science" en ce qu'elle est prioritaire, et distincte, voire là, première par rapport au "bien" (tout comme au "beau", d'ailleurs). Cette relation au bien concerne bien sur la connaissance et non pas la pratique. La recherche scientifique qui se livrerait au nom de la recherche de connaissances à des pratiques non éthiques n'a pas, bien sûr, à être justifiée en quoique ce soit, par contre les modèles, affirmations, théories ou proposition de recherche n'ont absolument pas à être régulées par des considérations morales à priori, nonobstant bien sur les décisions rationnelles à prendre pour financer ou organiser certaines activités en rapport et qui sont, elles aussi, soumises à l'éthique. En tout cas, une chose est sûre: il n'y a pas de science qui soit axiologiquement bonne ou bien orientée: par définition la science est à son origine curiosité et ne doit PAS être régulée par des objectifs moraux à priori. 

    Se pose alors la question du "consensus" scientifique. Contrairement à des idées reçues trop systématiquement affirmées, la science n'est absolument pas le lieu du consensus et de l'"accord entre pairs" mais son contraire exact: il n'y a pas de science sans "dissensus" et l'opposition forcenée entre les théories, les projets, et les avis, est la règle en matière de science, voire la condition essentielle pour qu'elle puisse à terme enrichir les connaissances. 

    La "méthode" ou "attitude" scientifique n'est QUE la gestion ordonnée et rationnelle de ce dissensus essentiel: la "méthode" n'est pas "moyen d'obtention des connaissances", mais "attitude générale pour confronter la proposition ou théorie scientifique avec "la nature" via l'observation et/ou l'expérience". 

    Car la science a besoin d'une "nature". Elle opère comme un élément ontologique fondamental dans la confrontation du discours scientifique avec le réel, et elle est donc supposée organisée et compréhensible. 

    Et la nature n'est pas le réel: elle est ce qui se manifeste de manière rationnelle. Le réel est l'ensemble de ce qui est extérieur au discours, il inclut la nature et ne s'y réduit pas. Il gouverne par exemple les relations avec la nature en contraignant la perception des phénomènes ou leur expression logique. 

    Le scientifique  est donc "ce qui se confronte" et mieux, le discours scientifique est celui qui inclut dans sa production cette confrontation avec le réel, déterminant ainsi lui même ses conditions ou possibilités d'acceptation. Il est un discours réfutable ET expliquant comment. Il n'a pas ainsi de "vérité" propre, simplement une acceptation provisoire sous la forme dans laquelle il est exprimé. Surtout, il n'ESTPAS le réel ou même la nature, les lois de la nature n'étant que des lois provisoires, exprimées dans le discours et qui NESONTPAS réelles ou même naturelles. 

    Pour conclure sur le dissensus et la méthode , il est en fait essentiel que le dissensus soit entretenu: tout domaine scientifique consensuel et sans contradictions possibles est un domaine mort dont les évidences sont suspectes. Absolument vrai ? Sans doute absolument faux... 

    On a évoqué la question de la "décision" scientifique, matérialisée par la question du financement de la recherche, des expérimentations en regard et de la propagation des savoirs correspondants, toutes choses influencées par le politique et le décisionnaire national, soumis par essence au "moral" et au "consensus". Il est extrêmement important que le décisionnaire soit déconnecté de la connaissance obtenue de manière à ce qu'il puisse maintenir les diversités nécessaires aux développements de ces connaissances. Respectées car parlant de Dieu, les facultés le furent ensuite car parlant d'un savoir que le politique ne pouvait et ne devait pas s'approprier. Aucune politique ne doit s'emparer du domaine de la production des connaissances, ni pour l'exploiter, ni pour le justifier ou l'imposer. Il ne peut le faire qu'en maintenant la distance et jouant son rôle d'équilibre entre les intérêts des composants de la société, ceux de la production de connaissances n'étant que l'un d'entre eux d'une part, ceux des particuliers et des citoyens aussi. 

    Inutile de dire que ces saints principes sont actuellement en train d'être violés à très grande échelle, avec une impudeur et une violence extrême... 

    Le Climat (avec un grand C)

    Le narratif pour sauver la planète ou la question du climat (disons plutôt l'ensemble des réponses univoques à cette question) est actuellement constitué en discours se voulant à la fois scientifique et moral et donc comme origine implicite et explicite de décisions politiques devenues moralement et rationnellement indiscutables. 

    Nous venons de voir que cela est par définition impossible: le scientifique est par essence discutable, la morale ne peut conduire ses propositions et  le politique ne peut s'emparer de ses conclusions. L'attitude de l'Occident global à l'égard de la question du Climat est donc actuellement non scientifique, à tous les sens exposés ici. Mieux, celui-ci, inventeur et exploitant essentiel de ce domaine primordial de l'activité humaine est actuellement sous nos yeux et depuis peu de temps, en train de dévoyer et de dénaturer complètement la Science en général, la transformant en doctrine de contrôle des masses, avec une puissance et un unanimisme indiscuté similaire à ce qui fut mis en place lors des grandes catastrophes totalitaires du XXème siècle. L'apogée technique de la science, avec son extension matérielle maximale devient contemporaine de son plus extrême abaissement, moral, politique, culturel et ... scientifique. 

    Le constat climatique

    Bon, on va le faire court: il n'y a pas de crise climatique à proprement parler, il y a des changements climatiques qui se manifestent et qui doivent être observés et pris en compte. Le maitre mot est l'anticipation des phénomènes selon les zones géographiques et la mise en oeuvre de politiques d'ADAPTATION aux changements inévitables. 

    Il n'y a donc pas de "règlement climatiques" pas plus qu'il n'y a de "déréglements climatiques". 

    Selon ceux qui s'appellent les "climato-réalistes" (organisés en structures para scientifiques), le CO2 en excès mesuré est bien d'origine humaine, mais ses effets restent mal connus. La biosphère qui le consomme (sans arrêter son augmentation dans l'atmosphère) en profite. L'augmentation des températures moyennes n'est pas prévisible avec une exactitude suffisante d'après les modèles climatiques actuels, encore très insuffisants. Les cyclones et les sécheresses ne sont pas en augmentation. Bref, ça discute et ça contredit un consensus universel incantatoire angoissant et menaçant qui n'a pas lieu d'être. Cela d'autant plus que le principal responsable actuel des émissions de CO2, la Chine, n'est pas menacée ni influencée d'une quelconque manière par ces questions. 

    En résumé, la "question du climat" est un phénomène sociologique occidental (25 % de la population de la planète), largement psychologique et culturel et qui traduit des généralisations pathologiques de la psyché occidentale, qui se trouve, et les questions du Covid et de l'Ukraine le confirment, prise d'une bouffée délirante gigantesque qui pourrait bien l'engloutir. 

     

     

    (1) https://www.francesoir.fr/videos-l-entretien-essentiel/benoit-rittaud-changement-climatique-s-adapter

    (2) https://www.climato-realistes.fr/qui-sommes-nous/

  • Les Bayésiens, deux

    On avait glosé sur Bayes, mais il y a mieux. 

    D'abord, une reformluation bayésianiste, voire bayésiatrice: 

    On a des données et on fait des hypothèses, et la question de Bayes se trouve inverse de celle de l'habitude et qui consistait à déduire des hypothèses à partir de données, ces hypothèses évaluées en fonction de données apparaissant avec régularité s'appelant une "vraisemblance". 

    Allons y carrément. H est la probabilité de l'hypothèse (que l'hypothèse soit valide), D celle des données (que la donnée se manifeste) et comme de juste, 

    D|H  = D ^ H / H  est la vraisemblance, probabilité que D se manifeste si l'hypothèse est valide. 

    D^H est l'intersection de D et H. Cette expression qui ne veut rien dire en elle même, qualifie un monde hétérogène qu'il convient de décrire avec rigueur. Ce monde là est formé de couples, chaque couple décrivant un état du monde où l'hypothèse est vraie et la donnée manifestée et tutti quanti. L'ensemble des cas du type donné en exemple ici est l'intersection dont on parle, noté D^H. H est l'ensemble de couples ou l'hypothèse est vraie, que la donnée soit manifestée ou on et tutti quanti pour D. 

    Bon, Bayes veut calculer la valeur de l'hypothèse, soit mesurer sa validité, et cela dans le cas ou la donnée qui s'en déduit se manifeste. Le "contraire". 

    La cible est donc H|D , la probabilité de H valide , ou plus simplement la validité de H sachant que D se manifeste, qu'on veut exprimer en fonction de la vraisemblance. 

    Le bien connu théorème de Bayes est donc:  H|D = D|H * H / D

    Postérior (que ce nom est mal choisi) = Vraisemblance * APriori / Manifesté 

    Ici, "Posterior" ou "a posteriori" ou "nouvelle évaluation de l'hypothèse"  est égal à : 

    ( Vraisemblance / Manifesté ) * "validité à priori de l'hypothèse"

    On a là tout le drame bayésien, la "validité à priori de l'hypothèse" étant une probabilité surgie du néant, en tout cas sans mesure fréquentielle, et interprétée comme une croyance pure, le nombre entre zéro et un étant précisément une validité, substance ontologique totalement distincte d'un comptage d'occurences... 

    La nouvelle évaluation, résultat du calcul "de Bayes", est une progression dans la croyance, réalisée après UN seul tirage. 

    Pour illustrer cela, on copiera le texte produit par ChatGPT : 

    > "En plusieurs paragraphes expliquer l'approche bayesienne de progression dans le savoir pour évaluer si une pièce est truquée ou non en procédant à des tirages successifs. Donner l'exemple précisément en faisant les calculs sur plusieurs étapes"

    Supposons que nous lancions une pièce et que nous voulions savoir si elle est truquée (en supposant qu'une pièce truquée donne toujours face).

    Pour commencer, nous n'avons aucune information sur la pièce, nous commençons donc avec une probabilité a priori neutre. Disons que la probabilité que la pièce soit truquée est de 0.5 (ou 50%). C'est notre point de départ.

    Lançons la pièce une fois. Supposons que nous obtenons face.

    Selon le théorème de Bayes, notre probabilité postérieure (P(H|D), la probabilité que la pièce soit truquée étant donné que nous avons obtenu face) est égale à la probabilité a priori (P(H), la probabilité que la pièce soit truquée) multipliée par la vraisemblance (P(D|H), la probabilité d'obtenir face si la pièce est truquée), divisée par la probabilité totale des données (P(D), la probabilité d'obtenir face).

    Si la pièce est truquée (H), la vraisemblance de voir face est de 1. Si la pièce n'est pas truquée (~H), la vraisemblance de voir face est de 0,5. Par conséquent, P(D|H) = 1 et P(D|~H) = 0,5.

    La probabilité totale des données, P(D), peut être calculée comme la somme de P(D|H)P(H) et P(D|~H)P(~H), qui est égale à (1 * 0,5) + (0,5 * 0,5) = 0,75.

    Par conséquent, notre probabilité postérieure P(H|D) est (1 * 0,5) / 0,75 = 0,67 (ou 67%). Notre nouvelle croyance, après avoir vu face, est que la probabilité que la pièce soit truquée est de 67%.

    Maintenant, supposons que nous lancions la pièce une deuxième fois et que nous obtenions à nouveau face. Nous répétons le processus en utilisant notre probabilité postérieure précédente comme notre nouvelle probabilité a priori. Donc P(H) devient 0,67 et P(~H) devient 0,33. Nous recalculons P(D) comme (1 * 0,67) + (0,5 * 0,33) = 0,83. Notre nouvelle probabilité postérieure devient (1 * 0,67) / 0,83 = 0,81 (ou 81%).

    Nous répétons ce processus après chaque lancer de pièce, en utilisant à chaque fois notre probabilité postérieure précédente comme notre nouvelle probabilité a priori. Avec chaque face que nous obtenons, la probabilité que la pièce soit truquée augmente.

    C'est ainsi que nous utilisons l'approche bayésienne pour mettre à jour notre connaissance de la probabilité qu'une pièce soit truquée."

     

    Me voilà donc grand remplacé par une intelligence neuronale à défaut d'être bayésienne... 

     

  • Les Morales

    À l'occasion de diverses discussions se présente l'occasion de distinguer le moral, le juridique et le politique, trois manières d'agir selon la volonté humaine qui ont des motivations, des rôles et des caractéristiques différentes. 

    On présentera d'abord la chose sous l'angle double de la civilisation et de la culture, les deux concepts se devant d'être séparés à l'Allemande, la kultur étant identitaire et propre à certains seulement, alors que la zivilization peut être universelle, au point (j'y suis attaché) de considérer que le droit à l'identitarisme local est global, c'est-à-dire que la possibilité (et la liberté) de cultiver le particulier se doit d'être universel, seules les cultures véritables se rendant capables de civilisation c'est-à-dire d'exprimer ce lien-là qui doit rassembler les humains, mais là, forcément, on dérape. 

    Des distinctions du même ordre règnent entre les côtés ascendants et descendants du politique, l'autorité intemporelle rendant possible le pouvoir accepté, et le pouvoir effectif non discuté justifiant et exprimant l'autorité. Qui vient de la nature des deux entités ? L'un n'est pas possible sans l'autre, cela est certain et le caractère surnaturel de l'autorité n'est qu'un moyen de rendre le complexe dual incontournable, c'est-à-dire plus que "naturel": créé. 

    Le politique, au-delà de la distinction entre amis et ennemis critiquée par Blumenberg, est d'abord une expression de la volonté individuelle ou collective, et répond à une nécessité, mais qui n'est pas seulement celle de la guerre: il faut organiser le portage de l'eau ou le tannage des peaux et ces quotidiens-là se partagent entre groupes et aussi entre sexes, l'usage établi pour longtemps relativisant les guerres, sans empêcher l'expression des obligations, et des volontés, donc des politiques à mener. 

    Dans ce cadre le moral s'oppose au juridique comme la culture s'oppose au politique: un avis préalable, un jugement et une pratique indépendante, et cela sans ignorer ni déconsidérer l'utilité fondamentale de la volonté appliquée et raisonnée du juridique. La question est celle de la régulation du juridique, qui est la règle fixée rationnellement et collectivement à l'avance, réfléchie par l'activité humaine du jugement conduite au nom du collectif, alors que celle de la morale, qui est l'éthique, est une réflexion portant sur les jugements moraux, déduits de principes généraux complexes préexistants mais appréciés individuellement, c'est là l'essentiel.

    La morale est non pas individuelle, ses principes sont universels, mais réfléchie et exercée individuellement. Elle n'influe qu'individuellement, et ne peut juger des autres qu'en propre. 

    Il existe une confusion coupable entre le juridique et le moral, qui conduit des populations d'attitudes d'esprit à condamner juridiquement ce qui ne devrait ressortir que du jugement moral, et moralement ce qui n'est qu'une nécessaire régulation juridique. Les contraposées existent aussi: on innocente totalement ce qui doit faire l'objet de réprobation au nom de l'absence de critères juridiques, et on innocente juridiquement des comportements inacceptables. 

    Et puis bien sûr il y a la confusion pure: on veut donner à un jugement moral force juridique alors que nulle loi ne le permet: la pire de toutes les situations, car le paradoxe est que la force du jugement moral peut être telle qu'on pourrait souhaiter s'abstraire du juridique et appliquer des lois inexistantes, voire conduire une justice sans lois. 

    Chaque fois, des attitudes erronées et irréfléchies conduisent à des injustices variées, grosses de révoltes et de malaises et aussi de dommages considérables laissés sans réparation. 

    A l'oeuvre derrière bien de ces confusions, une hypostasie du juridique considéré comme seul moyen d'appréciation. C'est la réduction du moral au juridique, l'innocence devant la loi valant approbation totale, voire interdiction du jugement moral, même exprimé comme opinion légitime. Derrière cela, le pire de tout, la réduction de l'humain à l'application de règles, ou plutôt à la croyance que l'humain est réglé, ce qui contredit sa liberté fondamentale. 

    Les opinions

    On commencera par toutes les lois excessives qui veulent judiciariser les mauvaises opinions exprimées publiquement. Ce sont toutes les lois mémorielles et comportementales, qui se mettent à condamner physiquement des expressions langagières qui même si elles peuvent être discutables, ne causent pas de souffrances physiques et peuvent être supportées par l'ignorance. Construites sur la notion de l"appel à la haine", ces lois ne peuvent être définies objectivement et laissent aux juges des libertés d'appréciation considérables, qui reviennent à le laisser libre de juger "moralement", voire politiquement, au grès de ses sentiments, cela sans être précisément guidé par une volonté législative vélléitaire et aveugle. On rappellera que seules devraient être contrôlés les expressions actives d'appels à la violence qui ont intention et volonté d'organiser des actions violentes. Les insultes publiques pures, hors diffamations explicites devant être prouvées, ne sont que des expressions libres comme les autres, comparables aux moqueries et ne pouvant être condamnables que comme manque de respect à l'autorité nécessaire aux institutions lorsque les victimes sont des fonctionnaires en exercice.  Le refus de toute censure s'applique ainsi aux critiques des religions, et des institutions en général. 

    On rappellera toutefois que la condamnation morale s'applique ici, l'excessive moquerie insultante envers les religions par exemple, et cela pourrait s'appliquer à Charlie Hebdo, pouvant vexer des personnes attachant un grand prix à celles-ci et leur causer des irritations assimilables à des souffrances, se devant d'être critiquées, voire explicitement rendues excusables, c'est-à-dire se devant de s'excuser du fait leurs auteurs ou d'autres. 

    L'innocence par manque de preuves

    La dénonciation calomnieuse, ou plus simplement l'erreur judiciaire en général surplombe l'accusation difficile à prouver, qui inclut bien sûr la fameuse accusation d'agression sexuelle niée, parangon des nouvelles relations conflictuelles entre sexes. L'échange judiciaire moral se produit dans les deux sens et se trouve redoublé dans certains cas, quand par exemple, dans le cas de l'affaire Joxe, le pauvre ex ministre injustement accusé, se voit innocenté par l'invraisemblance de la plainte (un attouchement lors d'un entracte qui n'a pas eu lieu à lors d'un opéra), mais malgré tout, débouté de sa plainte en diffamation pour mise à l'encan de son honneur et de sa vie privée, à cause d'une présomption "de bonne foi."...(1) 

    Là, la justice se trouve immorale, ayant mis des moyens considérables au service d'une fantaisie, qui plus est invraisemblable, mais qu'il aurait été immoral d'ignorer. Sur ce thème, les accusations concernant des paroles obscènes qui se traduisent par des dommages personnels considérables causé au coupable de l'impolitesse, lors d'appels à la haine caractérisés. C'est l'affaire du "porc", qui ressort de l'impolitesse coupable moralement exclusive. La justice là put sévir contre une diffamation, au grand dam d'une morale revendicatrice souhaitant faire un exemple hors la loi, précisément. 

    Peut-on ranger dans ce domaine la volonté systématique de suspendre les prescriptions concernant les crimes sur certaines victimes les différentes catégories visées (enfants, femmes) pouvant s'étendre aux grands invalides de guerre, aux pupilles de la nation, aux décorés des palmes académiques, et bien sûr aux handicapés sans parler des immigrés noirs de peau et aux transgenres ? Je dirais, bien sûr: le jugement moral construit sur le caractère insupportable d'une action devient prédominant devant toute action proprement judiciaire, et le besoin de prise en compte va au-delà de toute raison: le sentiment de révolte excessif qui submerge lors de la prise de connaissance de l'action ignoble justifie l'excessif de la décision, qui en plus maltraite son effectivité: longtemps après le crime, les preuves sont effacées, les souvenirs troubles, le besoin de réparation atténué... 

    La fausse morale

    L'interdiction du cumul des mandats est une exemple de fausse morale, qui introduit une règle débile pour des raisons imprécises, allant du besoin de renouvellement jugé bon, à la limitation d'une corruption gravissime jugée inhérente à ce qui et en fait une bonne pratique, séculaire en plus. Des députés ignorant du terrain et largement irresponsables en sont le résultat. Concue pour faire la place aux jeunes et sans doute aux femmes, la mesure doit être changée ! 

    Il y a aussi l'interdiction aux députés d'employer leurs familles, du même acabit, la corruption ne pénalisant que l'élu, son travail étant son intérêt. Mâtiné de l'obligation d'exposer ses moyens, la contrainte équivaut à un contrôle a priori du législatif par le judiciaire, et n'a satisfait que le gagnant d'une élection présidentielle récente, qui a ainsi établit une jurisprudence démente du fait de la folie hystérique manifeste d'une justice dévoyée, ne revenons pas sur l'affaire Fillon, si sur l'affaire Cahuzac. 

    Car il est paradoxal que l'invraisemblable scandale que fut la corruption insensée du prestigieux président de la commission des finances devenu ministre du Budget, menteur absolu et que l'on renonça à emprisonner (il aurait fallu le torturer longuement avant de le décapiter en public) et dont la conséquence des frasques ne fut qu'un parquet de plus au service du pouvoir, celui là même qui défait par les affaires et son incompétence, devait préparer la venue de son successeur, le meilleur de ses conseillers... On a là en plus de toutes les morales violées, le plus extrême dévoiement du politique et du judiciaire. Ce pays est à vomir. 

    Dans le même genre, mais en inversé, les condamnations morales portées contre des hommes et femmes politiques dont les enfants commettent des (petits) délits. Marisoul Touraine eut un fils criminel, le fils de Valérie Pécresse fuma du sheet, le fils de Fabius est un escroc, celui de Dupont Moretti bat sa femme, celui de Nadine Morano fait un délit de fuite. Etendre l'opprobre au parent du délinquant est injuste, pour le moins. Par contre, rechigner à se faire infliger des leçons de morale par qui a du mal à élever ses propres enfants est naturel, et c'est bien le sujet... 

    On revient donc au positionnement "moral" des politiques, en particulier des membres de l'exécutif, chargé d'appliquer la loi et qui pourtant se transforment en législateurs de ce qui ne les regarde pas, ou pire, qui veulent exercer une magistrature moraliste indue, par exemple, celle absolument insupportable qui consiste à condamner hautement dans le discours exclusivement, un parti politique présent à tous les second tours, et qui représente 40% de l'électorat qui vote... 

    La misérable comparaison de l'ex bornestein qui au nom de souffrances qui ne l'ont concernée qu'indirectement se permet, premier ministre en exercice, d'insulter gravement le fameux parti politique en question a un côté misérable, et surtout, profondément immoral, sans être bien sur juridiquement condamnable. L'exemple même de ce à quoi sert la morale, et qui est de réguler les comportements. Mon "ex bornestein" que j'aurai pu accentuer pour faire encore plus "années trente" n'est que l'écho, et avec la même valuation proprement immorale, car méprisante et injuste, que son "parti héritier de Pétain" dont la puanteur ne le cède en rien aux pires remarques racistes. Cela fait "années quatre vingt", et en plus, le plus drôle de l'histoire d'ailleurs, elle se fait recadrer par le Président de la République... 

     

    Les conflits d'intérêt

    Un aspect fondamentalement moral et cela à double titre, qui est insuffisamment pris en compte par le judiciaire est la notion de conflit d'intérêt. Pour éviter toute corruption directe et indirecte, et aussi tout soupçon de corruption, qui survient assez vite dans le cadre de décisions ou d'avis particuliers, typiquement les expertises, on veut devoir 1) déclarer ses liens d'intérêt professionnels (rémunérations dues à des collaborations hors de son métier principal) 2) rendre public les conflits d'intérêts qui peuvent surgir du fait de ces liens lors de l'attribution de missions ou fonctions 3) se déporter systématiquement de ces missions ou fonctions lorsque ces conflits se manifestent. 

    Karine Lacombe, ayant reçu de l'argent de Gilead, fabriquant d'un médicament concurrent de l'hydroxychloroquine, ne pouvait pas exprimer d'avis public sur la question. Ses dénénégations outragées sur la question, voulant justifier son impeccable morale lors de ses activités, ne furent qu'aveu d'ignorance de principes piétinés en France à notre grande honte, et par la même la faiblesse totale de son éthique personnelle: elle ne réfléchit pas, ne comprends pas et prétend.

    Alexis Koelher, cadre de l'armateur MSC devenu Secrétaire Général de la Présidence de la République, ne s'est pas déporté (c'est le moins qu'on puisse dire, il en fut l'auteur direct) de décisions concernant son ex employeur, d'autant plus proche encore que possédé par ses cousins, avec qui il entretient régulièrement des relations proches... Protégé par des déclarations d'innoncence du président, le scandale pourtant inconcevable est majeur et n'a pas, pourtant, de conséquences pratiques, même minimes.

    Les dévoiements

    Et puis il y a le dévoiement de l'institution. Quand les frasques privées des resonsables déshonorent à divers degrés les institutions. Depuis les écrits pornographiques de ministres en exercice, jusqu'au publications la même semaine qui de Macron dans Pif le Chien, qui de Marlène Chiappa dans Playboy, celle ci se faisant accuser de détournements de fonds publics avec l'utilisation pour ses partisans politiques de fond destinés à défendre la mémoire d'un prof égorgé abandonné par l'institution éducative  seul face à la vindicte islamiste. Faute morale sur faute morale, au carré, plus du judiciaire, tout de même, mais cela est bien peu, un ignoble et pitoyable dévoiement de la profession de ministre, sans parler de celle de président.

    Ayant propagé exagérément dans son abondante communication son gout pour les torses ruisselants de sueur de délinquants ou de transgenres de peau noire, plus la démagogie ridicule des galipettes youtubeuses, il dévoie, hors des jugements de la morale, et du judiciaire. Est ce moral pourtant, que de dévoyer ? Et bien non. Pas plus qu'il fut moral pour sa femme que de séduire un moins de 15 ans autrefois, le traumatisme pédophile produisant ce qu'il produit, voir les oeuvres et les pompes du monsieur. 

    Les nouvelles moeurs

    On évoquera les moeurs sexuelles modernes, soi disant, du moins leur acceptation et leur pratique à géométrie variable.

    La bite de Benjamin Griveaux, qui lui couta sa candidature à la mairie de Paris, après s'être fait défoncer la porte de son ministère par les gilets jaunes dont il critiqua la beaufitude de ceux qui fument des clopes et qui roulent en diesel. Immorale qualification méprisante, ministre, d'une partie du peuple, lui valut le mépris pour sa femme cocue et sa disparition honteuse de la scène publique. Etait-ce immoral de se priver d'un talent pour une si bégigne et répandue pratique ordinaire des réseaux sociaux actuels ? A réfléchir, mais je dirais que non. 

    Et puis il y a la batarde tardive de Mitterand (60 ans, la dernière goutte compte), bon, mais qui profita de bien des dépenses publiques pour cacher son existence ( la popularité et la rééection d'un président pourrait patir de condamnations morales injustes) voir pour la loger aux frais de l'Etat, elle est sa mère, toutes deux installées sans avoir à le rembourser, y compris après la mort du tyran, au frais de la République, avec pour seule justification le maintien d'une polygamie qui ne le cédait en rien à ceux dont on guillotina une instance sans parler des rois nègres de nos colonies injustement racisés pour des pratiques similaires. La tehon. Là encore, le mépris moral et la honte morale pour ce qui ne sera jamais condamné juridiquement, s'impose et s'oblige en espérant des pratiques futures où ce genre d'errements sera réduit en nombre. 

     

    (1) https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/04/14/pierre-joxe-perd-en-appel-son-proces-en-diffamation-contre-alexandra-besson_6076791_3224.html

     

  • Les Occidents

    Il faudrait sans doute relire Toynbee et Spengler pour vraiment comprendre ce qu'ils voulaient dire, et aussi évaluer où nous en sommes, là où nous sommes, en Occident...

    Déclin et ruine

    Les deux cataclysmes qui se sont abattus sur nous ces 3 dernières années ont mis en évidence et démarré de manière irrémédiable, à mon avis, un déclin et une ruine déjà sans doute en germe mais qui maintenant ira surement jusqu'à son terme. Covid et Ukraine ont scellé ce que nous sommes, en révélant nos réflexes, nos mécanismes cognitifs, nos organisations, nos espoirs, nos craintes et nos projets... 

    Bien sûr, on peut toujours dire "pas tous, pas tous" et évoquer la sagesse du professeur Raoult (1) ou celle de bien des gens ordinaires avec qui on hausse les épaules en silence à propos de "tout ce qui ne va pas" et "qu'on voit bien", et contre quoi rien, absolument rien n'est fait, bien au contraire: toutes les réformes, toutes les décisions et tous les projets n'ont d'effets manifestes que pour aggraver le mal. Étonnante plongée dans les abimes, menée en klaxonnant. Car jamais les prétentions, sous forme de "révolution" (titre de l'ouvrage publié par Emmanuel Macron pour se faire élire), de "refondation" et autre "réinvention" ne sont succédé aussi vite, chacune chassant l'autre avec le même pouvoir de conviction, assis sur l'évidence partagée d'un espoir progressiste à chaque fois réaffirmé et qui, ce n'est pas la moindre qualité de chacun des projets en question, fait absolument fi de l'inquiétude mentionnée plus haut, se prévalant au contraire de sentiments radicalement contraires, ceux dont les effets manifestes, absolument délétères, nous navrent et nous ruinent. 

    Un suicide

    On va la faire court (si possible), et le pessimisme dramatisé est de mise. Pour un ensemble de raisons, philosophiques ou sociologiques, l'Occident est actuellement en train de se suicider c'est-à-dire de tuer tout ce qui en lui avait fait non seulement sa puissance matérielle mais sa justification morale, l'alliance des deux ayant réalisé sur terre un imperium manifeste, le sommet de cette éclatante réussite ayant été la marche sur la Lune, un an après la révolte mondiale de 68, entaille sur la pointe de flèche et qui symbolise, voire explique, toute la suite. 

    Le suicide est concret tout d'abord car il porte sur la généralisation des moyens de le produire depuis l'avortement droit fondamental des femmes, l'euthanasie sans contraintes, et avec la fin de la sexualité paritaire, l'arrêt de la natalité, conséquence (ou cause ?) de tout cela: la vie biologique occidentale s'arrête, physiquement. 

    Ce suicide vital s'accompagne de l'acceptation enthousiaste d'un déplacement de population massif en provenance des zones menacées de la planète et qui a vocation à submerger quantitativement nos territoires. Acceptées et encouragées pour des raisons morales, ces arrivées rendues quasiment obligatoires par nos lois sont justifiées scientifiquement et politiquement par le suicide en cours, qui a d'autres motivations, en l'occurrence le maintien en vie des retraités et des entreprises manquant de bras. Étonnant double suicide, mené au nom de la survie... 

    L'histoire

    À ce point, il nous faut diviser l'Occident par l'Atlantique et noter que celui-ci fut traversé deux fois au siècle précédent, qui vit, le nier serait imbécile, l'Europe commettre déjà un double suicide d'une violence extrême en moins de 50 ans. Sans doute expression du même sentiment, les deux guerres devenues par ailleurs mondiales furent bien européennes et consommèrent la disparition culturelle complète d'une zone de créativité historique intense. L'apogée occidentale fut ainsi américaine et on a pu croire que cela suffirait: conscients désormais pour toujours de leur incapacité à vouloir, les élites européennes et leurs peuples séduits sont devenus américains, identifiant Occident et Amérique. 

    Que ce soit la construction européenne, menée par des agents américains et des allemands définitivement soumis à l'impérium qui les avaient brisés malgré leur résistance forcenée, l'alliance atlantique permettant aux européens d'abandonner toute référence culturelle au militaire honni, le combat contre le Covid mené par l'industrie pharmaceutique en charge aux USA d'une baisse étonnante de l'espérance de vie menée au nom de la lutte contre la douleur, et la guerre en Ukraine menée par les vendeurs d'un gaz et d'un pétrole produit en Amérique, le choix de l'asservissement forcené, déterminé et volontaire fut fait de manière systématique et organisé, au nom de l'évidence. 

    On notera que tous les aspects décrits ici s'accompagnent systématiquement de l'application déterminée et prolongée d'un principe de corruption évident, à l'oeuvre systématiquement, la direction des peuples sous l'hégémon se devant d'être non seulement contrôlée, mais rémunérée. Le suicide aura été doré pour pas mal de gens. Notons de plus que ce principe de corruption s'applique également aux bénéficiaires de l'assistance généralisée monstrueuse mise en place en Europe, sous l'égide du maitre bien moins généreux pour lui même, mais dont la supériorité a bénéficié à plein à l'occasion, de l'affaiblissement tout aussi généralisé de son allié qui ne pouvait qu'en découler.  

    C'est alors que la question de la guerre mondiale se pose, et si motivé par le fait que le plus beau des suicides est celui qu'on s'inflige en combattant, l'Occident aurait-il décidé de déclencher l'apocalypse si ses désirs moralistes n'étaient pas satisfaits ? La liberté ou la mort! On doit distinguer ici, donc, les deux rives. 

    En passe de sacrifier la rive est, la rive ouest s'offre pour l'instant pour compenser les destructions infligées des gazoducs. But de guerre premier rationnel (mais cruel), la chose est entendue et en cours, une sorte d'incitation à la relocalisation à l'ouest de ce qui reste de l'industrie européenne étant donc mise en place. Tout doit être mis en place pour compenser l'affaiblissement trop intense de l'hégemon économique et social, et cela se voit. Pour ce qui concerne la rive est, la poursuite des politiques de soumission met en oeuvre, cela est clair le maximum de corruption, la chose, menée avec extrémisme ayant déjà totalement subverti absolument tous les médias dits "main streams". Une classe d'oligarques, en l'occurence les 10 premières fortures de France, par exemple, gère entièrement ses journaux. Le capitalisme à cigare, qui le journal les pieds sur la table, l'a écrit lui-même... 

    La mise de l'Occident en posture guerrière sur une longue période, acceptant revancharde un gel militaire le temps de se constituer une force conséquente pourrait être un pis-aller qui instituerait une confrontation civilisationnelle. Peut-être est-ce un objectif qui pourrait nous satisfaire, la militarisation imposant de restaurer l'autorité perdue par les laisser-aller contemporains et d'abolir énergiquement, qui le woke, qui l'immigration. Un complot néo libéral, qui couperait autoritairement et peut être par la violence fasciste militarisée, l'herbe sous le pied de tous les libertarismes... 

    Au passage, séduit par les bienfaits de la discipline imposée, on pourrait alors s'en prendre à l'autorité américaine et restaurer la paix avec la Russie. Un rêve rose. 

    Ce n'est pas un suicide

    Mais le terme "suicide de l'occident" ne convient pas. Ce à quoi on assiste est un effondrement de l'intérieur qui s'il est effectivement motivé par une haine mortifère de soi, n'est pas directement volonté de mourir: plutôt de faire mieux au sens du "changement" tel qu'exprimé par cette part féminine de l'humanité insatisfaite de l'essence du monde et qu'elle ne conçoit que comme frustrante et menée par un autre à détruire.

    Confronté à la mort ou pire à l'ingratitude et la cruauté du monde, l'humain a de tout temps exprimé cette limite-là de lui même en dehors de lui-même, cela même après l'invention funeste de la responsabilité humaine dans sa chute. Pouvant être réparée, la faute mit même en lumière une possible perfection humaine. Hélas l'oubli de toutes ces légendes et surtout de toutes les préoccupations profondes et anciennes qu'elles comblaient a mis à jour d'autres sentiments, bien plus sombres: il y a un responsable humain aux malheurs du monde et il doit être sacrifié. 

    Situé dans le passé, mais aussi dans tout ce qui dans le présent référence le passé, et tout ce qui dans l'avenir pourrait s'appuyer dessus, le crime qui n'est une faute originelle mais une malfaçon essentielle à corriger. C'est là qu'est le côté suicidaire de la chose: comment corriger quelque chose d'essentiel sans le détruire tout entier ? 

    On se trouverait donc face à un projet inacceptable, basé sur une conception nécessairement fausse du monde car contradictoire. Le poursuivre est donc nocif et doit être combattu. 

    Caractérisons la malfaçon décrite: elle concerne l'état du monde, familial (le patriarcat), économique (le capitalisme), climatique (l'utilisation du pétrole), sexuel (le genre), racial (la suprématie blanche), alimentaire (le rejet de la viande). Dans tous les cas, la racine de l'accusation est un être incontournable naturel qu'il s'agit de renverser, ce qui est évidemment impossible au sens strict. Là se situe l'absurde folie de la chose: à l'impossible on est tenu. 

    Naturellement, il y a une façon de présenter les choses pour convaincre les militants. Cette "manière" se doit d'être analysée. À ce titre elle est composite, formée d'une part d'une description du passé, essentiellement décrit comme impur, violent, injuste et d'autre part une description des actions à mener imposées par la réalisation du projet, toutes consistant à révolutionner les manières de vivre et de penser, et à interdire tout simplement ce qui s'en distinguerait. 

    La chose vient de loin et se pose évidemment la question de la gnose, l'ennemi principal du christianisme naissant, qui le poussa (la thèse est connue) à se transformer en religion pour se démarquer et assumer son autorité. La gnose avec son démiurge méchant et stupide, et son Dieu inconnu désincarné ne voulait pas s'installer dans le monde et le changer, mais l'abandonner: elle assumait le suicide comme seule chose à faire, et malgré sa puissance de conviction a disparu: le woke n'est pas une gnose, en tout cas c'est l'une des deux options à tenir, et je serai finalement de ce côté-là: les théologies gnostiques se situent plutôt dans le rejet du symbolique positivé, tentation initiale effective du christianisme, et ne sont que l'antithèse de tout projet humain civilisationnel. Le monde woke est normatif, et innovant: il a des motivations réalistes, et même s'il est  déconnant en pratique, a des buts effectifs quant à un monde possible finalement logiquement souhaitable. Ses dénonciations sont à propos du réel, ses projets sont réels. Et puis, il faut le reconnaitre, il ignore absolument toute espèce de spiritualité. 

    Les causes de l'hérésie

    L'arrivée de cette hérésie fondamentale du monde libéral est difficile à expliquer. Tout d'abord, elle se construit aux USA, ensemble civilisationnel occidental qui s'est toujours distingué de l'Europe sur des points fondamentaux essentiels: crée par un compromis entre franc-maçons illuministes et puritains protestants rigoristes, la fédération étatique américaine a permis d'éviter les maux européens liés aux conflits sociaux et religieux: les idéalistes charitables considéraient les pauvres comme damnés et les illuministes passés à la tolérance laissèrent aux religions leurs pouvoirs. Ces comportements très conservateurs en matière de moeurs, conforté par un religieux et un politique rigoriste durèrent très longtemps, les franges libérales sociétalement de la société restant structurellement minoritaires, quoique tolérées par défnition. 

    L'explosion se produisit en 1968 (si on veut une date) ce qui amorca une réforme profonde du sociétal américain, mais n'aboutit véritablement que très récemment. Ce n'est qu'à partir de 2020, en effet, que l'athéisme déclaré devient majoritaire aux USA... Dés ce moment le compromis fondateur fut remis en cause fondamentalement: les illuministes universalistes américains ont repris leur liberté et abandonné tout respect pour le sociétal contraint par le religieux ou en général par tout système symbolisé respectueux de quoi que ce soit. Le point de fuite est devenu le transhumanisme sans limites, l'homme augmenté maitre de machines surpuissantes pouvant absolument tout en principe et en fait. 

    Le point d'ancrage de la mutation pourrait être la "révolution" sexuelle des années 60, stimulée et rendue possible par la contraception chimique. Ou pas: les moeurs ne sont pas forcément indexés sur les techniques qui en découleraint plutôt et quelqu'en soit ses inconvénients, les préservatifs sont efficaces aussi: la pilule avec ses inconvénients aussi mais réservés aux femmes ne fut qu'un choix, voire une obligation. Qu'est ce qui causa cette libéralisation des moeurs ? 

    On pourrait dire que de même qu'alors que la fin de la guerre de 14 s'accompagna de grandes licences en Europe du fait du sentiment de la victoire, la relativement faible participation américaine n'avait pas atteint le sentiment moral américain, ce qui fut le cas après 45. Rock and Roll et compagnie, la folie sociétale américaine post jazz fut extraordinairement puissante, au point de créer la classe sociale des "jeunes" en Europe, encore bien présente et au combien. Ce changement là y ruina entièrement la transmission traditionnelle des valeurs, la consommation purement passive des nouveaux biens culturels accentuant énormément la vitesse de la mutation. De ce point de vue, on peut parler d'avance européenne, avance qui comme on l'a vu est maintenant comblée: l'Occident maintenant unanime et rassemblé peut regarder son futur en face. 

    Un projet "métaphysique" est en cours, et contrairement à bien des gens, on peut s'inquiéter du fait qu'il s'agisse d'une mutation anthropologique globale qui affecterait sur le long terme des parties importantes de la population, avec les conséquences secondes sur les autres qu'on peut imaginer. Bref, en aucun cas une mode ou un défoulement passager destiné à s'éteindre telle une mode. 

    En bref, l'empire Romain a son christianisme, et si l'on persécutait, il n'est pas évident que cela ne serait pas stimulé, bien au contraire. Car la remise en cause est profonde et va au delà du politique, clairement explosé, et aussi du social : elle est "anthropologique" car ressortant du fond humain préalable au simple "accord" primitif symbolisé classiquement par les  philosophies occidentales: on revient à avant le contrat social; on ne fait pas une "révolution", on revient en arrière et on bifurque. Grandiose ! En fait du jamais vu.

    Le mécanisme

    A la racine du phénomène global, on pourrait placer la disparition ou la destruction d'un caractère souvent décrit comme essentiel à tout social ou à toute culture: la dualité de l'état global des choses, à la fois imposé et voulu. C'est le double principe du pouvoir et de l'autorité, les deux choses s'échangeant comme le décrit Bruno Latour avec les deux flux constitutifs du politique : ascendant et descendant. Pas de pouvoir (descendant) sans autorité (ascendant), pas d'obligation sans imposition etc etc. Cette machine quasiment chimique fonde l'Etat, les religions, les familles, bref tout ce qui stabilise et harmonise les collectifs. On dit bien "stabilise": ces échanges sont de longue durée par essence et s'ils peuvent être rompus, c'est pour être remplacés. On aurait donc ici une tentative globale de remplacement en forme d'attaque globale multiple.

    Est ce le cas ? On pourrait affirmer le côté profondément nihiliste des injonctions wokes en ce qu'elle ne sont pas symbolisées sinon négativement. Sur tous les sujets, les habitudes millénaires sont mises cul par dessus tête après avoir été maudites, la nouvelle pratique radicalement contraire devant s'imposer par la force de la persuasion et de la décision: le pouvoir est exclusivement ascendant, maximalement "démocratique"... Rien en effet ne peut justifier la "descente", évidemment pas pour ce qui concerne sexe et genre, la négation de la sexualité mettant en cause un milliard d'années de vie sur terre, par exemple. Tout à l'avenant, le végétarianisme étant imposé par un savant mélange de défense du climat, d'économie d'énergie et surtout de sensiblerie animale justifiée par leur attribution d'une consience, à rebours de toutes les écologies construites traditionnellement avec les animaux domestiqués. 

    Or toutes ces habitudes déniées issues du fond culturel et civilisationnel, lui même héritier par transmission et  réexpression d'un fond anthropologique antérieur ancien furent symbolisées positivement et stabilisés comme indiqué dans les mémoires, les volontés de transmettre, voire les motivations profondes de la conduite des vies propres. Améliorés et adoucis par les cultures, les civilisations et les moeurs modernisés et réfléchis ils conservaient le gout des traditions et donnaient le plaisir de l'ancrage dans l'histoire et de la permanence des héritages des parents aimés. Tout cela doit donc être détruit par l'instauration d'institutions strictement "ascendantes". Rien ne doit être hérité ou accepté du fait de traditions ou d'antériorités, en tout cas elle ne doivent pas compter. Seule la volonté directe actuelle issue d'une liberté "éveillée" sans limites peut s'installer. 

    Cette question de liberté joue un grand rôle. De manière surprenante, là encore une contradiction manifeste se présente, personne ne pouvant garder la liberté de refuser la "proposition", alors que les indécis se convainquent facilement à tort que l'exercice de la nouvelle pratique peut être laisser à une appréciation "libre": elle est en fait appellée à être généralisée, son acceptation ne pouvant être que "de principe" et donc universelle. Ce dont on accepte la présence par gout de la liberté des autres produit l'abolition de la sienne propre. Comme si le suicide du monde devait commencer par le suicide préalable de ceux qui pourraient s'y opposer... 

    Après tout

    Et puis, le terme de destruction s'applique-t-il vraiment ? Après tout, un nouveau monde est déconcertant mais c'est un monde... Pour juger, on se doit de noter le refus de la reproduction physique, qu'on pourrait juger provisoire, et la soumission à l'immigration incontrôlée, grosse de destruction à terme de la mutation elle même, par défaut de transmission aux nouveaux arrivants... Et puis la destruction anime toujours le processus révolutionnaire, toujours suivi, on l'a évoqué, d'une remise en ordre, quelle soit le fait du révolutionnaire après sa victoire, ou de la contre révolution et ses besoins de purger. On peut dire déjà que le besoin de purger est vif. Qu'en sera-t-il demain quand les premières vraies agressions contre le premier qui se rebiffera vraiment auront lieu? Sera-t-il trop tard et verra-t-on un vrai innocent supplicié à la Girard avec ravissement par une foule exatique ? Faudra-t-il alors une vraie guerre de religion exterminatrice pour se débarrasser physiquement d'une lèpre dont on commence à connaitre les représentants ? 

    Considérer comme positive cette réaction là est il plus ou moins pessimiste que de d'admettre l'inéluctable ? Autant se suicider par avance pour protester contre ce futur là qu'il soit ou non l'affreuse lutte contre l'affreux monde. La chose est donc complexe. 

    En bref, on n'a ni suicide ni destruction malgré les apparences : le phénomène n'est pas une évolution de la nature comme on pourrait trop facilement l'accepter. C'est un combat et les adversaires sont désignés. Non pas un match, mais une guerre, et le vainqueur aura tout. Peut on vaincre cette lèpre sans sauvage extermination ? On aura l'occasion d'en discuter. 

    (1) Interview de Raoult par Asselineau https://youtu.be/Usk5wSO9U4c

    (2) Henri Hude et ses désespoirs: https://www.youtube.com/watch?v=3wiMRJHel4A

  • Les Démocraties

    La question de la définition de la démocratie, de son état et de son futur est re-posée. Avec talent et vigueur, par un couple étrange de bordelais: Pébarthe et Stiegler (2) (3).

    Christophe Pébarthe est un helléniste de première catégorie (1) qui s'est toqué d'une point aveugle de l'historiographie grecque, la "démocratie", pratique ignorée par les grands anciens, plutôt intéressé par la politique, la culture ou l'esprit. Il en déduit des principes énoncés avec un ton très pré-revolutionnaire, et en cet âge troublé qui donne envie de foutre en l'air l'atroce corruption inefficace et ruineuse qui préside à notre déclin en forme d'effondrement, c'est précieux. 

    Les 10 000 personnes rassemblées sur la Pnyx (une colline d'Athènes) dirigeaient, formés en démocratie directe, avec un esprit de cette pratique particulier, décrits avec bonheur et enthousiaste par un Pébarthe enflammé et convaincant. 

    Quelques dates: Clisthène instaure la chose en 510 , Marathon c'est en 490 et de 431 à 404 (trente ans), c'est la guerre du Péloponèse qui met fin à l'aventure ou du moins à la puissance d'Athènes. La peste d'Athènes tue Péricles en 429.

    Trois concepts, Isagoria (égalité de prise de parole) Isonomia (égalité devant la loi) Parrheisia (liberté de tout dire au nom de tous) et on en oublie: il y a des principes fondamentaux qui ne ressortent pas de la "justice", mais de l'exercice de la démocratie, la vraie.

    La pareisia, assimilée par Pébarthe à la laïcité, se définit par l'acceptation essentielle que sa vérité propre ne l'est pas pour tous forcément et peut s'affirmer telle, à la fois particulière et non pas générale: l'intérêt général, le vrai pourrait donc sortir de cette confrontation entre libertés qui tolèrent leurs différences d'avec la décision finale, qui devient alors l'objectif d'un mode de gouvernement qui se veut pratique. Cette histoire de "laïcité" permet alors de comparer les universels: le sien, celui des autres, celui de tous... 

    La réflexion est profonde et commence par assimiler le politique à une confrontation avec le savoir, et surtout le savoir global qui justifie et rend possible l'agir, et surtout l'agir collectif. Local/global individuel/collectif, le fond du problème est là et peut-on savoir où on en est ? 

    Car l'aporie est de taille: mon opinion vient de chez moi, de ma personne. Comment puis je avoir accès à celle des autres, ennemies ou trop différentes, et qui plus est à une qui serait souhaitable au point de conduire à une action collective qui influerait sur tous ? Comment un intérêt particulier pourrait il permettre un intérêt de surplomb qui serait général? 

    La solution est alors exclusivement pratique, et résout le problème, apparemment personnel, en le transformant en méthode de gouvernement. Non pas méthode pour choisir des représentants, ou soumettre à une décision, mais pour élaborer la décision et ainsi, la faire respecter. 

    Pébarthe (et aussi Stiegler) veulent ainsi donner une épine dorsale aux rassemblements révolutionnaires à venir, au-delà des nuits debouts et autres discussions entre antifas: le débat en question suppose et exige de prendre en compte les anti nucléaires, voire (j'en ai des tremblements dans les poings) le "front national"... 

    Stiegler mène depuis le Covid une lutte féroce contre la chose qui fut mise en oeuvre à l'occasion et qui a séduit (tout comme la chose qui a géré les gilets jaunes) au point de permettre sa réélection. Le paradoxe, patent et qui moi m'ébranle, la stimule: elle veut continuer à agir au lieu de tirer l'échelle, comme la logique l'exigerait. Gloire à elle ! Elle est jeune et belle et je lui souhaite bien du plaisir. En tout cas, bien qu'issue de la gauche, elle met en oeuvre un ensemble de raisonnements et de "pratiques de discours" qui la rendent en apparence absolument pure (voire immune) de bien des véroles. 

    Pour l'exemple, sa réponse furieuse, comme femme philosophe branchée à la langue bien pendue, à la question du vote des femmes dans la démocratie athénienne: et alors ? Qui se soucie du vote des femmes pendant la "République" de 1871 à 1945 ? Le concept, pratique et théorique de la démocratie est indépendant du fait que les femmes votent ou non. Cette attitude philosophique maniant l'essence des choses est tellement décalée, tellement improbable à notre époque de débiles taraudés par la vérole égalitariste (la question puante posée d'un ton agressif par une greluche barrée que je conchie au passage se fait répondre avec une puissance magnifique porteuse de la vraie virilité ) ! 

    Néanmoins, un certain nombre des points d'étapes qu'elle décrit sont plus ou moins faux et liés à son histoire personnelle (d'ailleurs paisiblement et honnêtement revendiquée) de gauche. On résumera les deux motivations du libéralisme ancien et néo à museler le peuple: d'abord sa misère abrutie manifeste dans les sociétés anciennes (les intellos du XVIII ème vivaient au milieu d'un tiers monde désespérant très en decà des bergeries de Marie Antoinette), puis il faut le dire sa tendance au moins aussi abrutie à se toquer de communisme ou de fascisme dans les années 30. Ajoutez à cela le fait que les classes moyennes pourtant dressées à coup de guerres mondiales perdues se soient encore toquées de socialisme à peine 40 ans plus tard et on a la totale: le peuple est complètement con, fait n'importe quoi et en voilà la preuve. 

    On peut y ajouter la conscience de l'actualité immédiate: soumis à ce que teste l'histoire, une pandémie suivie d'une guerre en europe, le peuple en question s'est soumis aux mensonges sans moufter, dominé et écrasé par plus fort que lui donc, et on ne voit pas pourquoi cela cesserait tellement ca se déroule sans accrocs. Le système est rodé et fonctionne, on n'en changera pas. 

    De fait, admiratif du dispositif, je ne peux que souhaiter son succès à part qu'objectivement, cette belle mécanique de domination pour des raisons mystérieuses ne sert à rien et accumule les décisions stupides à quoi rien ne peut s'opposer (c'est là le problème). Décisions qui vont précipiter sa ruine de manière imminente. Comme quoi. Ainsi donc, ce n'est pas le peuple qui gouverne, mais les évènements. Comme toujours dans l'histoire. 

     

    (1) la mort de de Romilly par Pebarthe https://blogs.mediapart.fr/christophe-pebarthe/blog/191210/les-deux-morts-de-lhelleniste-jacqueline-de-romilly?userid=448b35d6-949a-44b9-8c6d-f849b60ee7e0

    (2) Pebarthe Stiegler https://www.youtube.com/watch?v=0VTTxBJ2rJQ

    (3) Pebarthe Stiegler https://youtu.be/cpI4yBr4onY

    (4) 

  • Les interprétations quantiques

    On avait dans http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2019/01/04/les-ontologies-du-quantique-6118078.html évoqué des ontologies inutiles, on se doit aussi d'évoquer les interprétations, ce qui n'est pas la même chose, tout à fait, car après tout, cette histoire de "mesure" reste bien mystérieuse, voire carrément sèche: que se passe-t-il? 

    Comme précisé, la mesure n'est pas "expliquée" par la décohérence, et une explication lumineuse est donnée en (1) de tout ça. Au passage est expliqué, cela est détaillé en (2), la théorie de Zwirn, le "solipsisme convivial". 

    Zwirn a animé avec D'Espagnat un colloque "culte" décrivant les débats sur toutes les interprétations possibles de la chose. C'est le bouquin "Le monde quantique". Il est un pédagogue hors pair, et se trouve extrêmement sympathique et avenant, et d'une honnêteté intellectuelle indéniable. 

    Son solipsisme qu'il veut situer dans la mouvance de Von Neumann et de Wigner est en fait une variante (à mon avis) des mondes multiples d'Everett: chacun voit lors de la mesure une possible valeur de l'état superposé, et s'accorde avec les autres observateurs (c'est le convivial) qui eux voient autre chose et sont contents car une "traduction" des "faux" acquiescements est effectué PAR la réduction de la fonction d'onde, en fait non pas une traduction, mais une "existence" simultanée de la vision des autres avec qui ils s'accordent... À l'objection que l'on ne voit pas pourquoi et comment cette traduction est faite, Zwirn ne répond pas grand chose, et le reconnait... 

    Cette conception concerne le monde, qui refuserait de rester multivalent "à la quantique", et force les organismes à ne percevoir que les vecteurs supports d'un état et non pas cet état composite en lui même, et cela en plus cohérent avec chaque point de vue manifesté. Chapeau, le monde ! De plus, cela suppose qu'une conscience soit mise en jeu, la seule valeur sélectionnée n'étant qu'une illusion personnalisée. 

    Et puis il y a Coleman

    Sydney Coleman (5) a une autre conception de cette histoire de mesure, qui semble faire intervenir la conscience d'une autre manière. En gros, il prétend que seule l'équation d'évolution de Schrödinger suffit à décrire la mesure: un opérateur de mesure projetterait l'état global du système sur l'un des deux vecteurs propres disponibles de l'appareil, et pi c'est tout, c'est comme ça qu'on le voit. Il refuse absolument toute influence d'une "conscience" sur la réduction du paquet d'onde, qu'il semble nier par ailleurs. En gros le quantique est ce qu'il est parce que c'est comme ça. 

    Coleman est ainsi porteur d'une interprétation dite "Zen" qui consiste à modifier son propre état mental pour comprendre l'incompréhensible, toutes les "interprétations" n'étant que des illusions bouddhiques... Ce retour à l'évidence. 

    En écoutant Haroche

    La conférence du prix Nobel français Haroche vaut le détour: avec une suave raideur le monsieur nous montre le réel microscopique expérimenté qu'il touche avec le doigt et illustre tout ce qui est nébuleux et "de pensée". Sa mention du mot "nature" pour désigner ce qui se manifeste sans vergogne dans toute la précision des descriptions élaborées avec exactitude il y cent ans a un retentissement extrême: "nature", "réel" : les voilà, les vrais. 

    Derrière tout cela il y a la course à l'ordinateur quantique qui continue et le monsieur dont l'expérience a mis 15 ans à être réalisée, a de la ressource: il met en oeuvre les trucs de son maitre, prix Nobel aussi, et cela pour passer à la suite. 

    En gros, Haroche (et son équipe) a créé un "chat de Schrödinger" sous la forme d'un ensemble de photons qui rebondissent dans une cavité super refroidie suffisamment longtemps pour être observés dans un état quantique complexe superposé. En envoyant des atomes spécialement hackés dessus, il mesure sans destruction le chat et c'est tout l'intérêt de la chose. 

    On commence par l'état initial qui à basse température, l'apparition ou pas d'un photon du fait "de la nature" (la température). Le système a deux états 0 ou 1 photon et on a là l'intuition présentée par Haroche du caractère spontané et hasardeux du monde microscopique: l'état se projette sur le vecteur propre zéro photon avec une certaine probabilité. L'apparition contribue à l'état avec le hasard fondamental de la venue à l'existence. Derrière on a les modes quantifiés du champ électromagnétique dont l'énergie s'accumule et avec un "pop" réifie le quantum fondamental du monde quand un nombre entier de longueurs d'ondes s'accorde avec la distance entre deux parois métalliques limées à mort et à bon escient. 

    La prétention mathématico physique va jusqu'à mesurer des états superposés entre les sous états nombre pair et impairs de photons (encore de l'apparition hasardeuse de photons). On mesure le réel et en le remesurant, on vérifie bien que l'état a été projeté sur son vecteur propre. Le chat est devenu "l'une des alternatives"... Comme prévu au demeurant. Problème de la mesure ? Ou évidence matérialisée que la méca-cul marche ? 

    Haroche mesure alors la décohérence, ruine de l'état superposé, dont la vitesse croit avec le nombre de photons, hélas, et qui traduit la transformation des états superposés en mélange statistique du fait des interactions avec la complexité de l'environnement. Quoiqu'on en dise, il n'y a pas maintien de la superposition en termes réels et les élucubrations de Zwirn semblent absurdes. Ce qui montre que je n'ai rien compris à rien... 

    Les interprétations, en résumé.

    Faisons une petite liste des interprétations du "problème de la mesure": 

    • Copenhague : la première, la référence; c'est comme ça et puis c'est tout
    • Mentale (Von Neumann, Wigener) c'est la conscience qui réduit le paquet d'onde
    • Transactionnelle (John Cramer) 
    • Objective (GRW = Ghirardi, Rimini et Weber) une perturbation de l'équation de S. perturbe tout système
    • Relationnelle (Carlo Rovelli) tout dépend des interactions 
    • Bohm l'onde pilote de de Broglie, plus un hasard initial indispensable, mais hélas pas vraiment relativiste... 
    • Histoires consistantes (Roland Omnes,Murray Gell-Mann) seules les "histoires consistantes" ont un effet

     

    (1) Hervé Zwirn sur le quantique https://youtu.be/XfxTATYprX0

    (2) Zwirn et son solipsisme : https://youtu.be/OcFJMYjUE1U

    (3) Zwirn encore expliquant encore https://youtu.be/OmdLt649mvk

    (4) http://www.afscet.asso.fr/modelisation-quantique/2018-2019/Zwirn-solipsisme-convivial-08octobre2018.pdf

    (5) la conference de Haroche https://culturesciencesphysique.ens-lyon.fr/video-html5/depphysique/2011/haroche/tests-fondamentaux-de-la-physique-quantique-dans-une-boite-a-photons#diapo03

     

  • Les préludes

    On a celles de Chopin, mais aussi celles de Debussy. De toute façon, elles sont 24 à chaque fois. 

    Pour ce qui concerne Debussy, on a deux livres de 12. 

    Debussy est (lui aussi) un immense génie, est Français, récent (il meurt en 1918), ultra-moderne et absolument fascinant. L'invraisemblable classe luxueuse de ces merveilleuses ambiances est incomparable: il est tout à la fois, musique de bar, de concert, d'église et je me souviens encore d'avoir pleuré la victoire de Hollande en 2012 sur "des pas dans la neige". La musique d'un concert insolent hyper distingué avait remplacé le dégout d'entendre l'annonce de l'inéluctable désastre: l'enchantement avait tout comblé et tout consolé. Merci Achille-Claude ! 

    Debussy comme l'immense génie qu'il est joue du piano en racontant une histoire, toujours. 

    Livre 1

    Danseuses de Delphes. Lent et compassé, tout le charme mélodique d'emblée. Un long silence au milieu. 

    Voiles. tic ta da da da: le plus debussyesque qui soit... 

    Le vent dans la plaine. Un souffle avec des petites rafales... 

    Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir

    Les collines d'Anacapri.

    Des pas sur la neige. Répétitif lancinant et perdu. Ouaté et tendre. 

    Ce qu'a vu le vent d'ouest. Puissant et tournoyant. 

    La fille aux cheveux de lin. Fait écho aux voiles (selon moi). Plein de notes... 

    La sérénade interrompue

    La Cathédrale engloutie. Solennel, pour le moins. 

    La danse de Puck.

    Minstrels. De la prose, un peu nostalgique. 

     

    Livre 2 

    Brouillards. L'esprit Debussy tant tout ce qu'il est capable. N'importe quoi en apparence alors que le lien tonal est maintenu en permanence, toutes les arabesques anticipées et le mélodieux tragique du sombre toujours signifiant. Du cinéma ! 

    Feuilles mortes. Elle est déjà tombée et va n'importe où. On ressent à cette vue, et c'est ce qu'on entend. L'une d'entre elles a un destin propre, et on l'a suivie. 

    La Puerta del Vino. Le faux espagnol à la française. De loin, avec une allusion, encore plus espagnole que l'Espagne... On sent un léger reproche au sujet du côté capiteux du vin, mais je rigole. Musicalement une "habanera".

    Les fées sont d'exquises danseuses. On a là bien sur les "sorcières", c'est-à-dire les feuilles mortes qui dansent, toujours, sans cesse. La grande mélancolie abstraite à la française. 

    Bruyères calmes. Très connu et profond, mais aussi, délicatement désinvolte. 

    Général Lavine. Sautillant et truculent, un cakewalk(1), danse d'esclaves nègres syncopée, manière du début de XXème siècle... 

    La Terrasse des audiences du clair de lune. Lunaire donc, et perlé. 

    Ondine. Étrange et surprenant, virtuose et espagnolisant. 

    Hommage à S. Picwick

    Canope

    Les Tierces alternées

    Feux d'artifices. Des pluies de perles séparées par des silences et des éclairs. 

     

    (1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Cake-walk

  • Les atrides

    Dur dur... Ça part dans tous les sens

    Pélops et Hyppodamie ont pour fils Atrée et son jumeau Thyeste et aussi Chrysippe

    Atrée et Thyeste tuent Pélops

    Atrée et Erope ont pour fils Agamemnon et Ménélas

    Erope et Thyeste sont amants

    Thyeste et sa fille Pélopia ont un fils Egisthe 

    Ménélas épouse Hélène, ont pour fille Hermione

    Agamemnon épouse Clytemnestre , ont pour enfants Oreste et Iphigénie

    Iphigénie n'est pas sacrifiée à Artémis par Agamemnon, elle est emmenée en Tauride

    Egisthe et Clytemnestre sont amants

    Oreste tue Egisthe et Clytemnestre

     

    Priam épouse Hécube, ont pour fils Paris et Hector,

    Paris enlève Hélène et tue Achille  

    Hector épouse Andromaque, ont pour fils  Astyanax

    Pélée épouse Thétis, ont pour fils Achille

    Achille viole ou épouse Deidamie, ont pour fils Néoptolème ou Pyrrhus

    Achille tue Hector, est tué par Paris

     

  • Les ingérences

    François Fillon, mon chéri de 2017, est de retour à l'assemblée nationale pour témoigner sur la commission "ingérence" de l'Assemblée Nationale. Six ans après sa défaite mémorable, qui a, à mon humble avis, consommé l'abaissement définitif de la France et l'échec complet du redressement miraculeux accompli par De Gaulle en 1958, le voilà, expert de l'alliance russe, qui donne son avis. 

    On commence par le concept d'ingérence. La commission présidée par un député R.N. Jean-Philippe Tanguy ne semble nommée que pour parler de l'ingérence du jour, celle de l'ennemi russe qui a fait élire Trump, gravement perturbé l'élection de Macron, et qui mène le génocide en cours en Ukraine... À moins que ce ne soit pour démontrer le contraire et l'absence complète d'ingérence, précisément, de la part de la Russie, le concept ridicule et inopérant ne pesant rien face à ce que décrit Fillon en quelques phases: les seules ingérences étrangères dont il a eu connaissance sont: 

    • les USA qui ont écouté la présidence française, lui même et tout son gouvernement pendant tout son mandat
    • les USA qui ont écouté tous les gouvernements européens pendant la période
    • les USA qui par les lois d'extra territorialité exercent des pressions constantes sur les entreprises françaises et européennes, l'affaire de la BNP (jugée en 2015, 9 milliards d'amendes) étant la plus importante de toutes.
    • La Chine dont l'espionnage constant en France et en Europe est notable, noté et effectif
    • les pays d'immigration musulmane, Turquie, Algérie et Maroc, faisant pression sur leur diaspora lors des élections en France et en Europe.

    L'intervention qui suivit de la part de J.P. Tanguy fut à la fois hallucinante de cynisme obstiné et/ou d'efficacité hypocrite: il demanda des précisions sur la vague allusion faite par Fillon au sujet de l'inefficacité globale des influences journalistiques menées sur les réseaux sociaux ou télévisés par la Russie... Un tel contraste avec ce qui venait d'être dit, signe l'obsession exclusive d'un pays humilié et vassalisé en charge des basses besognes envers l'ennemi de son maitre. Et encore, ce maitre-là n'est que le gagnant d'une élection truquée (par les Américains eux même, le FBI ayant délibérément censuré des réseaux sociaux, l'"ingérence" se posant un peu "là"), et qui de plus, était l'un des commanditaires et des lecteurs des écoutes menées alors qu'il était vice-président du très célébré président de couleur responsable, excusez du peu, de l'installation des frères musulmans en Libye, Tunisie et Egypte, de la création de Daech du fait de son départ d'Irak, et bien sur  du coup d'État en Ukraine responsable de cette guerre. Mais cette charge haineuse contre qui est de fait le principal responsable d'ingérences étrangères en France, les USA, ne fut pas menée par Fillon, tout en allusions distinguées: il n'est plus qu'un vendeur de rillettes sur la place rouge... 

    A la décharge de M.Tanguy, quoique le vice se cache dans les détails, il demanda à Fillon si celui-ci était au fait des procédures de sécurité des communications, connaissant l'espionnage américain. On lui répondit 3 choses. D'abord que Snowden ne fit ses révélations, tout de même un peu surprenantes, qu'en 2013 après la défaite de Sarkozy, ensuite que tout le monde trouva cela normal, au point que nul ne songea à le reprocher aux US, ni bien sûr à reconsidérer ses alliances avec eux, le monde "libre" se devant de rester uni. Le dernier point fut qu'effectivement, à l'époque (et j'en suis témoin ), nul ne pensait qu'on puisse simplement en recevant un mail, voire un sms, on pouvait avoir son téléphone ou son ordinateur compromis. L'affaire Pegasus a consommé la gravité du problème: seul la méthode mafieuse du message manuscrit empaqueté dans du scotch et transmis de mains en mains peut être considéré sur. Le reste est public. 

    La transparence des communications sur l'internet fut totale pour les US, jusqu'en 2013, et bien sûr au-delà... Notre naïveté à nous tous, internationalistes libéraux (Fillon en était) fut totale pendant toute la période. Que n'avons-nous moqué ces affirmations sur ce système, soi-disant inventé par l'armée et dont nous étions sûr qu'il l'avait été par des hippies, alors qu'en fait, il était entièrement écouté par la NSA, tout simplement, depuis le début. 

    On en rajoutera avec une question imbécile de la rapporteuse dont la blondeur nacrée ne traduisait à part la bêtise, que la sénilité, et qui proposa de délimiter géographiquement les lieux de reconversion des anciens hauts responsables français. La réponse qui mentionna bien sûr la Chine et l'Algérie sans parler de l'Arabie Saoudite, ne mentionna pas les USA, sans doute déjà trop fournis pour qu'on puisse faire grand chose... Ayant conseillé une entreprise américaine d'"intelligence artificielle" Fillon est questionné: il répond en souriant qu'il s'agissait d'une entreprise de téléphonie qui choisissait intelligemment l'opérateur destiné à répondre... Cette ironie profonde (qui confirme l'extrême hauteur de vue que j'avais attribué à mon candidat de 2017) se poursuivit avec la réponse à une grosse dame qui le questionnait sur les caractères personnalisables des ingérences possibles (besoin de reconnaissance, d'argent): il mentionna d'"autres" besoins dont il avait été témoin lors de ses voyages. Arriver à conjuguer subtilement insulte à la bête laideur et obscène allusion est du grand art. Chapeau Fillon. 

    Au sujet des règles devant s'appliquer aux conflits d'intérêts en général, Fillon expose le problème très moderne de la substitution de la décision "par les règles" à la décision "par les personnes". Engagés personnellement dans des décisions qu'ils devaient assumer, les décideurs (Fillon cite les préfets, archétypes des hauts fonctionnaires dont le rôle et le pouvoir sont effectivement maintenant détruits) sont maintenant remplacés par des dispositifs (Fillon utilise le mot avec gourmandise)  d'"intelligence artificielle", c'est-à-dire des dispositifs essentiellement stupides d'application bêtes de règles souvent inadaptées, et pouvant et devant conduire à l'absurde. L'essence du monde actuel, en quelque sorte "soviétisé", et qui court vers sa ruine en klaxonnant. La suggestion par la dame de rajouter des règles imbéciles pour résoudre ce problème consomme la tendance "féministe" des processus étatiques occidentaux, dont la cause, la règle de la parité dans l'attribution des mandats électoraux, transforme les gouvernances en application (rigoureuse) de recettes de cuisine. 

    On pense à cette saillie admirable décrivant notre Occident d'aujourd'hui, opposé à l'Union Soviétique d'hier: exactement comme eux à l'époque, nous interdisons les médias de l'ennemi, refusons d'y faire des affaires, interdisons d'y aller voyager, et confisquons ses biens et son argent... Par peur de la contamination sans doute, imaginez des banlieusards français amenés à visiter un Moscou propre sans ordures ni SDF, parcouru la nuit par des femmes seules et où "Allah Akhbar" n'est crié que par des tchétchènes fêtés partout pour leur gentillesse... 

    Isolé du reste du monde, l'Occident avec ses sanctions imbéciles ignore qu'il alimente avec la guerre en Ukraine un tourbillon de méfiance et de haine dans les 3/4 du monde. Fillon, rangé des voitures, nous aura prévenu. 

    (1) Audition de François Fillon https://videos.assemblee-nationale.fr/video.13312676_64512a5a7de21.ingerences-politiques-economiques-et-financieres-de-puissances-etrangeres--m-francois-fillon-anc-2-mai-2023

  • Les pensées

    Me trotte dans la tête une théorie du tout qui me semble-t-il fait litière de bien des spéculations et en tout cas, qui me semble éclairer bien des préoccupations et donc d'en voir les conséquences sous un angle à la fois compréhensif et apitoyé. Du pur hubris, condamnable et ridicule et mais pourquoi pas s'y lancer, ça m'amuse. 

    Il y a trois modes ou façons de penser, qui correspondent à trois manières de représenter, vivre et transmettre les influx nerveux qui représentent les choses dans le cerveau. Ces trois modes sont actifs simultanément et s'utilisent les uns les autres au cours des activités humaines. Ils se complètent mais accèdent à des sensations et des significations différentes. On pourrait parler d'"ordres" différents, tant ils correspondent à des activités distinctes et essentielles de l'activité humaine.

    Le premier ordre est l'ordre symbolique, rationnel, logique et donc soumis au principe de contradiction. On ne parlera pas du principe de raison ni de celui du tiers exclu. Tout franchissement ou extension de cet ordre conduit nécessairement à l'oubli ou à la violation consciente du principe de contradiction, source du n'importe quoi logique, et de la ruine de la pensée, dès qu'elle s'aventure sous cet ordre dans les paysages interdits. 

    Il y a deux autres ordres, qui n'ont pas besoin du fameux principe pour enchainer les pensées et discourir en poursuivant des buts: l'ordre psychologique ou sensoriel et l'ordre spirituel. 

    L'ordre sensoriel est une pensée, qui pourrait être partiellement inconsciente, mais qui peut aussi exercer la volonté consciente symbolisée par ailleurs: par la sensation passive (la douleur, le plaisir) et aussi active (la gastronomie, le combat ) on pense la relation au corps et exerce sur celui-ci les pressions nécessaires à l'accomplissement physique, qu'il soit celui des coups, de la digestion ou de la copulation.  On trouve là les émotions, le sexe et la violence, disons toute la psychologie et ses affects multiples. 

    L'ordre spirituel est mon innovation à moi, quoique. Soigneusement distingué de l'ordre émotif trop facilement utilisé pour résoudre les apories du symbolique, il est en fait le lieu de la conscience qu'elle soit celle de soi ou des autres, ou même celle de Dieu, le grand autre participant du fonctionnement de cet ordre-là, qui est la sensation de l'invisible, redoublée donc de soi confronté à ce mystère-là, qui se trouve et c'est là l'essentiel, non conceptualisable et non symbolisable dans cet ordre. 

    Nous sommes là avec une représentation fonctionnelle de l'inconceptualisable de Blumenberg (je me lance) qu'on situe dans la tête, biologiser la chose qui pense ayant l'avantage de la rendre possible pour de vrai au lieu de la laisser dans le concept. Ce mode de pensée est une activité neuronale distincte, avec ses lois et ses négligences et non pas une conceptualisation d'un état virtuel de la pensée réifiée. 

    Qu'une source et son doux bruit soit la personnification d'une dryade est effectivement conceptualisable mais l'élaboration psychologique puis spirituelle de la perception de cette considération-là puis de la mise en scène de son être à soi face au mystère de cet autre mystérieux ne l'est pas (conceptualisable) et donc, incapable de participer au monde logique qui ne peut jouer que le rôle rassurant d'une parole tranquille. L'émoi et donc le raidissement terrorisé devant la chose vient bien d'un corps ému, mais la source de ce mouvement-là, où est-elle ?  Où et comment s'est formée cette perception-là ? Hors de la logique et hors de l'émotion, la conscience qu'on doit admettre être là, reste mystérieuse fondamentalement en tout cas, et comme tout le monde le dit "impensable" comme telle. 

    Le monde spirituel est aussi le lieu de l'Art, qui bien loin de se réduire à une "activité sensible" qui rayerait harmonieusement l'écaille de tortue, produit des représentations dont l'existence fait exister un "autre" antérieur d'essence mystérieuse et dont le mystère ne peut s'exercer qu'au-delà. Là encore, le mystère, celui de la conscience. 

    Voilà donc un cadre simple pour décrire et voir décrire le monde, ou paresseusement cesser de le décrire, la vie étant plus simple qu'on ne le croit.  En tout cas me voilà à comprendre et interpréter toutes les apories et mondes multiples ultra complexes tous différents et toutes descriptions ampoulées et mal conceptualisées de la simplicité de mes trois ordres en interaction. Une manière d'étendre sur la rugueuse table une toile cirée légèrement humide sur laquelle on ferait glisser les verres de pif... 

    Au sujet du spirituel, dont l'existence à part entière suffit à expliquer et comprendre les religions, toutes faites de la symbolisation nécessaire dans l'ordre logique de choses entre aperçues ailleurs et dont on ne peut se débrouiller logiquement au point d'exiger et à bon droit l'investissement dans la contemplation du mystère, introduction à toutes les esthétiques et à toutes les mystiques. On peut donc lui accorder droit de cité, et autoriser donc les sécularisations: s'y investissent bien sûr tous les émois laïques et toutes les sensations d'injustice, et donc avec la violence et l'absurde assurance qu'on trouve dans les grandes passions religieuses, surtout celles préparées à l'avance par les grands discours et les grandes musiques, capables d'émouvoir... 

    On n'a pas transformation mais activation des ordres nécessaires de la pensée, capable de contenir toute la richesse du monde des représentations possibles, ce monde infiniment riche situé entre les individus, qui garantit et permet leurs discussions et rencontres et donc l'essentiel de la vie. On notera au passage que la communication intersubjective nécessite des encodages propres à la pensée justement dite "symbolique" et que toutes les ambigüités du langage sont bien situées à ces frontières, et rendent l'ordre spirituel encore plus nécessaire. 

    Pour conclure, on peut situer le fameux (...) objet G dans la pensée symbolique comme expression imagée, symbolisée, de la chose impensable que la conscience croit percevoir: l'autre bizarre que l'autonome, imaginative et irrépressible  conscience "imagine" ou non en filtrant ses aspects par la pensée "logique" qui lui est ainsi subordonnée. Car c'est bien cela l'ordre des ordres: l'autonomie de la conscience toute puissante, qui utilise la puissance et la froideur du raisonnement contradictoire pour décrypter les encodages du monde et survivre tout simplement... C'est la force de cette logique que d'obliger la conscience à se discipliner, tout en lui laissant bien sûr le soin de diriger ... la machine ! 

    Naturellement, faut-il le dire, nul besoin de "surnaturel" ici, l'hypothèse est inutile et n'a pas de "la place": le monde spirituel est assez riche pour concevoir des autres très présents, capable d'émouvoir au-delà du possible et aussi de générer des discours intarissables. La richesse infinie des espaces magiques peut se déployer à loisir, et cela n'en est pas moins effrayant... Les formes infiniment riches du souvenir peuvent de plus rendre quasi immortelles certaines âmes ou perceptions spirituelles de grandes présences, celles qui ont réussi à communiquer l'ineffable... 

    Voilà qui devrait régler son compte pour toujours, tout en en respectant l'origine et la matérialisation neuronale complète, à cette chose existante invisible dont tous les doutes continuent encore d'en suspecter l'existence dans un matériel surnaturel contradictoire qu'on continue de vouloir efficient dans notre nature alors qu'on sait bien qu'il ne l'est pas... Ma contribution serait donc celle d'un athéisme absolu mais respectueux qui en plus accepterait l'immortalité des vraies âmes dans un monde spirituel partagé car oui, on peut communiquer des métaphores et donc s'échanger des photos de doigts pointés vers les toujours vertigineuses profondeurs des perceptions de l'autre, celles qui peuvent traverser les âges pourvu qu'elles soient décrites avec talent. 

  • Les perceptions

     

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  • La fantaisie en do mineur K 475 de Mozart

    On a lu (1) et on veut faire mieux.

    Mozart reste quelqu'un de mystérieux et cette "fantaisie" l'est toute autant. Une recherche talentueuse, empêtrée dans des trouvailles brillantes, mais superficielles. Tout Mozart, capable de bien mieux, c'est à dire de ça ou il rassemble tout son génie et finalement trouve ! 

    3 parties lentes séparées par des allegro. Les deux adagios de début et fin se répondent. 

    On commence par du solennel, l'aria introductif, celui qui sera repris à la fin. Une recherche commence et c'est toute l'histoire. Une sorte de marche au hasard, curieuse, mais sérieuse. Où sont mes clés, bon sang ? 

    La recherche s'organise. Puis, on passe au vif, on fouille un peu frénétiquement. Jusqu'à faire des gammes à un instant. 

    Puis le "rondo" sautillante recherche, avec le tatata épaulé par un truc, qui se répète encore et encore. 

    On va même jusqu'à faire une mozartiade, coulée et virtuose mais convenue, juste pour se distraire... 7 fois. Mais on passe à autre chose, et la recherche, multiple, s'attache à la contemplation de vieilles photos, une sorte de distraction.

    Parmi les errements des coulées sportives magnifiques, d'une grande complexité et aussi, oui, capables de gravité au point qu'on a ici aussi le Mozart profond, et oui, il existe. 

    Le piu allegro est grandiose, quasi triomphant et s'achève en vagues, puis en vaguelettes, un peu triste...

    L'aria de l'adagio final est alors répété, gravement. Une hésitation et la trouvaille, qui est merveilleuse, se manifeste, deux fois. C'était ça. La perle, le caillou sur la plage de l'éternité. Mozart est un spécialiste de ça. 

    Puis, une sorte de brève contre proposition, en forme de jeu et c'est fini. 

    L'aria de 475 commence de la même manière que le "thema regium"de l'offrance musicale ! C'est Schiff qui le fait remarquer (2). Et puis cette légende que K475 copie (en quelque sorte ) le Don Giovanni... Je n'y crois pas une seconde. 

    Il y a un arrangement de Grieg pour 2 pianos joué par Leonskaja et Richter, qui est tout à fait étonnante, joué avec des dissonances harmonieuses étonnantes et une lenteur mutuelle étrange... C'est dire la fascination que peut exercer la chose pour que l'on ait envie d'en faire ça. Le Pires est lui, classique du piano, absolument pur et merveilleux. Ne parlons pas du Richter solo, terrifiant. Gloire à toutes les expressions de la musique !  

    (1) https://balladespiano.wordpress.com/2012/09/05/la-fantaisie-en-do-mineur-k475-de-mozart/

    (2) Le Schiff https://www.youtube.com/watch?v=m2jqq_H82U8

    (3) le Richter solo https://youtu.be/nURF675Yq0U


  • Les lignes rouges de Poutine

    On a beaucoup parlé de ces fameuses "lignes rouges" que "Poutine" (l'être malfaisant et irrationnel qui tyrannise la barbarie russe) était incapable de faire respecter. Je voudrais revenir sur la vraie signification de ce concept, et de la manière dont il se traduit dans la réalité. 

    Tout d'abord, il pourrait avoir des niveaux suivant l'importance du domaine soumis à la "ligne". L'escalade dans le caractère offensif des armes fournies à l'Ukraine depuis les gilets pare balles jusqu'aux chars de combat, la ligne rouge se situant entre les deux n'est pas la même chose que l'intention manifeste de faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN, ou mieux de la laisser se doter d'armes nucléaires.

    D'autre part, la ligne est posée par quelqu'un. Personne en Russie n'a menacé qui que ce soit à la suite de l'annonce de la livraison des chars: la ligne fut ici posée par ceux qui ont l'intention de la franchir. D'abord timides, et ne voulant pas se trouver en cobelligerance, les occidentaux en ordre dispersé ont brisé tour à tour les limites qu'ils se donnaient à eux mêmes. Au passage, les franchissements successifs furent accidentels, voire spasmodiques l'escalade se produisant au sein d'une curieuse danse mimétique, le psychodrame des léopards, d'abord dit devoir suivre les abrams américains, puis amorcés par l'annonce de la livraison des amx 10 français, enfin confirmés par les américains qui savaient très bien ne pouvoir le faire que dans longtemps, décidèrent les Allemands bien timorés mais qui se rattrapent finalement. 

    Le rouge des lignes devraient plutôt monter au front de ces décideurs pusillanimes et bavards, incertains et vantards et surtout affreusement vicieux derrière le respect des lignes rouges communicatives qu'ils fixent devant leurs opinions publiques, seules choses dont ils ont peur... 

     Dans ce monde d'enfants débiles, les positions russes semblent être celles d'adultes rationnels motivés par l'évidence mais dont le langage pourtant clair n'est pas compris. Car au-delà de la communication, il y a la compréhension, et c'est l'essentiel des situations et de leurs complexités. Une "communication" suppose un monde commun pré-établi ou instauré de forces par une partie. Ce qui explique les postures et les décisions est clair, cela est sûr, mais suppose que le communiqué soit lié par les obligations respectées ou imposées par le communiquant. 

    Un exemple simple est le cours de sensibilisation aux transgenres mené à l'école. Il est annoncé et décrit (comme une "priorité" d'ailleurs, dixit Pap Ndiaye) dans le cadre d'un contexte sensible supposé partagé (réflexions théoriques sur la question menées par des communautés considérées, intérêt intellectuel et politique etc). La communication du ministre, visant à se rapprocher empathiquement d'un peuple de concernés à qui il manifeste son soutien est AUSSI une menace physique décernée envers ceux qui oublieux de l'importance du sujet pourrait ne pas en comprendre l'intérêt, l'ignorer ou pire, lutter contre. La complète incrédulité que l'on peut éprouver envers la démarche du ministre, pourrait se muer en agressivité, voire en explosion homophobe raciste contre l'épouvantable, stupide et inappropriée priorité dont un ministre incompétent, veule et incapable veut accabler la tâche qu'il déshonore. Cela n'enlève rien à sa démarche qui n'est que pure communication... 

    Pour ce qui concerne Poutine, revenons à l'histoire du Maidan. Ce qu'on ignore ou néglige est que quelques heures seulement séparent la signature d'accords entre l'opposition (dont Klichko le boxeur) et le président Ianoukovytch,  signés sous l'égide des ministres français et allemands et l'éviction du président par la force, ce qui survient peu après son départ physique de Kiev. On a bien eu un coup d'Etat fomenté (1) avec prise de la présidence en l'absence du président. Un ministre russe avait paraphé l'accord le vendredi soir, et le coup eut lieu le samedi. Les européens avaient quitté Kiev, au lieu de suivre l'évolution de la situation. Trahi et roulé dans la farine, il faut le dire, Poutine déclenche alors l'opération en Crimée le jeudi suivant, ce qui initie le désaccord fondamental entre Occident et Russie et dont la situation actuelle dérive directement. Une ligne rouge avait été franchie, et la conséquence immédiate. Ignoré et traduit comme agression gratuite, ce franchissement n'avait pas été anticipé, et son succès fut total.  

    On doit ajouter le rôle explicite pro opposition des américains, Victoria Nuland à la manoeuvre pendant tout le drame. De fait la ligne rouge (une négociation explicite entre USA et Russie à travers les péripéties du Maidan) était en place. L'influence directe de Nuland dans la nomination du gouvernement factieux ukrainien (c'est à cette occasion qu'elle refusa de consulter les européens sur ce sujet avec le fameux "fuck the european"), illustre la chose, évidement perçue et observée par les Russes, d'autant plus partie prenante que le Maidan fut précisément provoqué par une préférence pro russe de Ianoukovitch contestée par l'opposition ukrainienne. 

    On voit ici que la notion de ligne rouge a en fait deux faces: la franchir permet une action, et qui n'est pas forcément mise en avant ou explicitée avant le franchissement. La conséquence d'une violation d'un accord implicite est une violation symétrique implicite du même type, dont le caractère de surprise accentue la violence de rétorsion. 

    La suite de l'histoire, c'est-à-dire le succès complet de l'annexion de la Crimée et ensuite les succès militaires au Donbass, qui furent effectués avec une prudence de loup illustrent encore les notions de "ligne rouge". 

    La conquête de la Crimée pourtant menée sans effusion de sang, avec un référendum quasiment légal (il fallait l'accord de l'Ukraine mais bon) fut un chef-d'œuvre, consacrant une défaite politique majeure des USA dans la gestion du Maidan. Sébastopol échappait pour toujours à l'Occident ! Répondant avec une force et une habileté confondante à une agression américaine caractérisée dans le pré carré russe, elle fut aussi le franchissement d'une ligne rouge qui concernait les néo cons américains, maintenant engagés dans une guerre à mort en Ukraine: maitre de gouvernements "pro européens" (en fait directement soumis à la corruption américaine, les européens déconsidérés par la violation que l'on fit de leur diplomatie de toute façon déjà entièrement sous contrôle, ne comptant plus pour rien) leur objectif devint de mettre à exécution la désormais inéluctable entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, quitte à prendre le risque de démarrer le projet de reprendre la Crimée, dont le caractère russe fut refusé par tout le monde. Le grand jeu. On initia la formation de l'armée Ukrainienne de fait intégrée au système militaire de l'OTAN. 

    Poutine sur ce plan la fit en souplesse, multipliant les amabilités avec pour objectif de "faire passer la pilule", ce qu'il réussit partiellement à faire, les sanctions maintenues (dont il profita à fond pour autonomiser économiquement la Russie au maximum et cela avec un succès qui le conforta lui et son économie) devenant avec le temps bénignes, voire humiliantes (on pense à la France qui perdit 1 milliard à traduire en arabe les manuels rédigés en russe des mistrals revendus à pas cher à l'Egypte, et qui permit avec les pertes sèches qu'elle subit en exportations agricoles, de rendre la Russie exportatrice de viande de porc et aussi numéro un du blé au monde).

    Et puis il y eut l'affaire du Donbass. L'interdiction du Russe comme langue administrative en Ukraine servit de ligne rouge dépassée pour les autonomistes russophones qui précipitèrent leur prise d'indépendance et donc les violences en rapport; pourtant Poutine resta extérieur, tout en fournissant en conseils, en armes et en interventions qui réussirent à rester discrètes: il se refusa à franchir une ligne rouge, se contentant de digérer la Crimée derrière des accords dit de Minsk, qui prévoyait une autonomie en Ukraine des fameuses régions séparatistes. L'Ukraine devait rester intègre avec la réalisation, (pourtant manifestement violée en permanence)  à moyen terme des accords, l'Allemagne et la France ayant intérêt à garantir cette paix-là, gage de leur reprise d'indépendance vis-à-vis d'une Amérique envahissante... 

    Cette ligne rouge là fut violé d'abord implicitement, l'Amérique et l'OTAN profitant du cessez le feu pour s'armer au maximum, les aveux tardifs de Merkel et de Hollande sur leur volonté exclusive de tromper le pigeon afin de se réarmer ne confirmant que l'évidence: il n'y avait pas de vrai accord et les intentions étaient claires. A partir de là, on se prépara et proposa une ligne rouge évidente à la cantonade: des accords de sécurité, excluant l'Ukraine neutralisée de l'OTAN, avec un partage clair des responsabilités de maintenir la paix entre puissances nucléaires comprenant leurs soucis mutuels respectifs. 

    Balayées avec mépris, les constituants de la ligne rouge firent que celle ci fut franchie, ce sera la guerre. Un gant en forme de défi à l'Occident fut alors jeté dans la sale gueule du gâteux Biden. On appela cela "invasion russe" et "violation du droit international", sur un ton de plaisanterie cynique, celui qui se vautre dans le sang et la merde de centaines de milliers de cadavres. Ceux là furent ceux des pays et peuples écrasés par les aventures américaines de ces 80 dernières années et ceux-ci ne sont qu'Ukrainiens: malheur aux victimes de l'histoire, cette terre-là tire sans doute sa fertilité des cadavres que l'histoire y a laissé, et continue d'y laisser. Jusqu'au dernier ukrainien, comme on dit. 

    Un tentative de négociation fut évitée par force et de justesse par les occidentaux, le deuxième coup de poker pourtant faillit marcher. Encore une occasion et donc une ligne rouge de franchie, ce sera aussi le sud de l'Ukraine puis les tirs de missiles depuis Odessa organisés avec l'aide des US, autre ligne rouge en date, feront que la ville en question fera partie du lot à prendre, c'est maintenant décidé et quasi certain. Les lignes rouges, vous dis-je.

    Entre temps, la rupture de toute négociation, de toute considération pour un quelconque intermédiaire, allant jusqu'à vexer la Chine, scelle l'isolation complète des parties prenantes, maintenant engagées dans une guerre qu'on peut dire "totale" (à la Bruno Lemaire). Le dollar va cesser d'être utilisé pour les ventes de pétrole au reste du monde, au bénéfice de la monnaie chinoise qui vient de faire une entrée fracassante dans un nouveau monde qui devrait faire une place plus petite aux Etats Unis d'Amérique.  Cette ligne rouge là est maintenant franchie et les US sont dores et déjà sur une trajectoire obligée: leur dette sera-t-elle soutenable avec cette réduction là de l'utilisation de leur monnaie ? Pas à terme, et le besoin d'une victoire, puis d'une récupération de la situation devient criant, de fait "existentiel". Une ligne rouge est posée, mais que se passera-t-il en cas de défaite ? Là se situe des inquiétudes variées, et il faut le dire justifiées. 

    On doit aussi parler du gaz européen. L'Allemagne, à moins de réorganiser ses investissements industriels dans des zones où l'énergie est disponible, ne peut pas, en l'état, rester en Europe aux niveaux de consommation de gaz d'avant guerre. Le drame est prévu pour cet hiver: pour se chauffer, il faudra arrêter de produire. La première année de guerre eut un hiver doux, la deuxième devrait consommer des économies. Quelle ligne rouge franchie imposera la soumission et la reconstruction des gazoducs ? A moins qu'on ne s'achemine, alliances oblige, vers l'inéluctable, les existentiels occidentaux s'additionant, ira-t-on vers le catastrophique ? 

    En conclusion, la ligne rouge n'est pas fixée  à l'avance de manière "féminine" de manière à exciter et à provoquer son franchissement sans que cela ait de conséquences. On pense à l'interdiction de l'utilisation d'armes chimiques par les syriens, violée sans conséquences, en plus la preuve était un faux... Ce genre de conception de la chose n'a pas d'existence et correspond à des fantasmes géopolitiques de journalistes à destination du grand public, une manière de parler. La ligne rouge est une condition implicite communiquée par l'attitude et participe d'une confrontation, dont les coups à venir restent secrets tout étant manifestement possibles: les adeptes du combat comprendront la chose et les coups ça fait mal.

    C'est d'ailleurs l'une des caractéristiques fondamentales de tout combat et de toute guerre: le coup assenné se situe toujours dans une gradation, cela dans le temps et dans l'espace. Dans le temps car un coup suit un autre avec des intervalles dont la durée se planifie ou s'anticipe. Mais aussi dans l'espace: un coup est toujours porté sur une partie du "corps" de l'adversaire. Economiser là, c'est anticiper soit un repos de cette zone, soit une attaque prochaine précisément en cet endroit. La gradation est une évaluation pour chaque zone de l'intensité des frappes. Certaines zones sacrées ou habitées par des civils peuvent être épargnées et cela mutuellement, même dans des combats à mort. Ou pas, et ces conventions là peuvent évoluer à certaines occasions et suivant les circonstances. C'est là que se situent les lignes rouges, fractures essentielles des conditions d'exercice des souffrances qu'on s'inflige pendant les conflits. 

    Il faut noter que le combat n'est pas toujours rationnel avec ce niveau de dialogue là, implicite. Il peut devenir irraisonné et obstiné sans limites, cela soit du fait de la structure même de tout conflit (la fameuse montée aux extrêmes qu'on dit irréfragable) ou du fait du dérapage d'une partie, qui peut à l'occasion celler sa perte, du fait du caractère innacceptable de son attitude qui peut justifier des coalitions gagnantes contre lui. On pense à l'intransigeance de Napoléon contre Alexandre, ou à la déclaration de guerre de l'Allemagne aux USA juste après Pearl Harbour. On pense aussi à la folie gazière européenne contre la Russie. Il suffisait de payer en roubles et de continuer à développer sa puissance industrielle avec l'aide de la Russie, tout en armant l'Ukraine. Continuer à acheter le gaz russe et imposer cette stratégie aux USA était le devoir des dirigeants européens. Cette ligne rouge là, l'entrée dans une guerre "totale" est une erreur, ou une soumission à vraiment plus puissant. Il n'y aura donc plus vraiment de limites à la menace contre l'existentiel russe et qui pourra réparer la fracture entre l'Occident et le reste du monde ? Une ligne rouge sépare les deux parties du monde. 

    Sans menaces, ni "négociations", l'Occident s'est donc mis dans la seringue d'un destin qu'il ne pourra plus modifier et qui va lui tomber dessus sans même que son déni puisse se dissiper: honte et misère. Fallait pas pousser mémé dans les orties, ce qu'il a fait. Subit, salope, et crève. Voilà ce que le monde dont je suis issu a réussi à organiser, contre mon avis, et c'est trop tard. Bye. 

     

     

     

     

    (1) L'interview de Renaud Girard qui détaille le sujet (33:00). 

     

  • Les intelligences artificielles

    On devait en parler, et Chat GPT est là. On en reparlera bien sûr, mais autant commencer. 

    What it is

    D'abord, GPT c'est "Generative Pre-trained Transformer". Le "chat" c'est le système interactif conversationnel qui sert d'interface utilisateur à la belle machine... 

    Un transformer c'est un réseau de neurones. Les transformers sont chainés entre eux, et le modèle GPT3 en a jusqu'à 96... Un système de pipelining entre ces transformers est appliqué dynamiquement suivant la tâche à accomplir. 

    On va donc produire(...) des généralités sur le sujet, de manière à fournir un corpus aux conversations de bistrot qui doivent être menées sur le sujet. On s'inspire de (1), et Jean Rohmer, un vieux de la vieille de l'I.A. symbolique, celui qui évoqua longtemps la voix brisée l'"AI Winter" , c'est à dire la période de trente ans qui s'écoula entre les premiers émois sur l'intelligence artificielle "à systèmes expert" et l'apparition des réseaux de neurones utilisables, période qui ne vit que l'expression du mépris des informaticiens pour cette intelligence là, impossible selon eux. 

    Et puis,  Yann Lecum l'a suffisamment bien expliqué, les trucs neuronaux se mirent à marcher. Là, incontestablement, Chat GPT marche vraiment bien, au point d'en être bluffant... 

    Alors l'I.A.? Ça va nous remplacer ? 

    Le Social

    L'inquiétude qui pourrait signifier le revenu universel pour tous, alors qu'il est déjà en vigueur (les statistiques du chômage masquent en fait l'assistance généralisée qui s'est installée en Occident, y compris aux USA) n'a pas vraiment de sens en fait, du fait de la déjà présente réorganisation de la société autour des artefacts mécanisés de traitement de l'information, ceux-ci devenant de plus en plus indistincts des machines en général. Une machine en plus, donc et le management cybernétisé qui nous transforme en machines mises en réseau, c'est pas nouveau. 

    Pourtant, la fracture introduite subitement (Chat GPT c'est depuis décembre 2022) pourrait causer un choc perceptible et non pas une séculaire et imperceptible transformation. Lequel ? 

    Tout d'abord, il faut savoir que pour l'instant le proprio c'est Microsoft, dont le business est d'abord celui des logiciels dit d'entreprise, c'est-à-dire les producteurs de documents. Intégré à Office, Gpt va faire des étincelles: tableau de bord d'entreprises, documents et surveillance des tâches à effectuer, ça va chier. Mais d'abord, on verra arriver une sorte de super assistant (un "help" surpuissant). On ne consultera plus un manuel, on demandera un "template" complétable, voire on "appellera une fonction" dont le paramétrage sera toute l'affaire: le résultat sera un texte structuré sans faute, convenable et sensé, livrable et hop, ma journée est finie... 

    Dans un second temps, évidemment que ces textes-là, trop faciles à faire, pourraient bien être produits autrement: toute une bureaucratie pourrait bien être entièrement automatisée, leurs auteurs bureaucrates, rédacteurs de contrats, notaires, juristes variés, économistes et autres rédacteurs fortement réduits en nombre et remplacés par quelques happy few jongleurs aux pouvoirs étendus.

    On pourrait alors aussi imaginer que le support effectif de ces informations-là soit radicalement transformé et recodé autrement, évitant jargon et spécialisations par métiers ou maniérismes encore trop dépendants des vieilles habitudes. Un exemple est la "lettre de motivation" marque traditionnelle de l'engagement à écrire, par exemple à la main, d'un texte de présentation de soi. Produit avec toute la sincérité possible par une machine la chose n'a tout simplement plus d'intérêt, et tous les documents (et ils sont nombreux ) qui ont vocation à "marquer d'humanité" les actes sociaux pourraient (et devraient) disparaitre comme inutiles rituels dont même la production automatisée à cout nul serait une perte de temps. 

    Marque d'humanité ou bureaucratie débile qui nous aliénait ? D'une certaine manière, ces textes robotisés étaient déjà la marque de la mécanisation de l'humanité, l'esclavage consistant à être asservi à la production physique de la chose. Le super automate, supprimant l'effort en question nous libère, de la tâche ET de la symbolisation en question. Le robot aliénant est donc libérateur, au prix, et j'en connais qui s'en plaindront, du "manque de sens" qui va affecter l'humanité du fait de la disparition de ce qui avait remplacé la messe... 

    Un autre aspect du "super helper", voisin, est qu'il va simplifier l'utilisation des machines, y compris de celles qui utilisent l'I.A. elle même. Les petits malins vont donc voir leur puissance d'action démultipliée. Les machines loin de remplacer l'homme vont ainsi voir leur utilisation simplifiée et donc permettre à davantage d'humains de les utiliser. Production et utilisation vont devoir s'équilibrer autrement. Qui sera plus cher et le plus rémunéré ? Le métier, l'expert, le producteur, l'utilisateur ? Un vaste débat s'ouvre, et il n'est pas tranché d'avance. 

    Contrôle

    Venant en au contrôle de la chose. On a vu que le système est modulaire et donc est susceptible d'incarnations diverses, le premier artefact que nous avons à disposition étant bien mono maniaque. Qualifié de "woke" car protégé par des scripts politiquement corrects qui apparemment l'empêchent, contrairement à ce robot de 2018(je crois) que ses utilisateurs avaient rendu raciste et homophobe à force d'interactions subtiles, de dire des bêtises. On doit donc s'attendre à des personnalités diverses à venir et le correspondant journaliste "orienté" est à venir pour dispenser avis et nouvelles. Le gourou artificiel a de l'avenir. Inutile de dire que prendre pour argent comptant les délires du monsieur devra être considéré avec prudence... 

    Cela est d'autant plus sensible que la génération est "hallucinatoire": le machin imite des corpus sans aucune régulation symbolisée, il fait "comme si" en permanence et peut à l'occasion pour des raisons mystérieuses, se permettre de dire des choses absolument fausses, cela d'un ton assuré et sans fautes d'orthographes. L'halluciné est un imposteur habile, une sorte de pervers dont il faut se méfier. L'alliance du faussaire inspiré par un manipulateur et du dément zombie techniquement capable de n'importe quoi pourrait être redoutable, chacun rejetant sur l'autre le mensonge ou l'erreur. 

    On notera que la conception de la chose ici décrite est très loin de celle qui consiste à voir là-dedans UNE entité unique qui s'appellerait "l'I.A." et qui serait appelée à régner. On a DES machines astucieuses qui produisent habilement de l'information et il faudra vérifier davantage ce qu'on lit et entend... 

    Aphorismes

    À ce propos, vidons un sac d'aphorismes. D'abord, "nous ne sommes pas assez intelligent pour faire quelque chose de plus intelligent que nous". La phrase, assez intelligente, semble modeste et peut être retournée: nous sommes bien assez bêtes, cela est connu, et donc capable de cela, précisément, tellement c'est facile...

    Ensuite, soit disant d'Aznavour: "mon métier est plus intelligent que moi". L'intelligence n'est pas humaine, elle est technique, l'humain est jouisseur et mange et digère tranquille sans efforts marqués si possible, après tout, c'est un destin enviable, seule l'action coordonnée, le spectacle ou la production demande de l'intelligence. Cette dévalorisation de la chose a un côté sympa; en tout cas, il est d'ores et déjà adopté par bien des gens. 

    Âme matérielle

    Et puis il y a l'"âme matérialisée"... On avait exprimé la théorie trinitaire de l'homme : logique, émotif, et spirituel. L'IA est elle émotive ? On a vu qu'on l'empêchait de l'être, de peur des conséquences; est-elle spirituelle ? 

    Comme tout ce qui est produit par la raison, on pourrait dire que non, mais il y en a qui disent ne pas savoir pourquoi les réseaux de neurones marchent, bien que pourtant bien logiques et symboliques, leur efficacité reste nimbé de mystère: nous auraient ils échappé ? Pourtant, il faut le dire le mystère de leur efficacité est limité à ce qu'ils font, déjà surprenant, mais en aucun cas autonome ni sensé. Une grande capacité à recontextualiser et à réagir, mais quels inputs les pousseraient à faire quelque chose d'intelligent simplement à partir de la lecture des journaux  ? Assassiner Macron ? 

    De manière générale, le spirituel c'est l'"autre" qu'il soit "soi", l'autre "soi" ou ... Dieu l'autre absolu celui que certains mettaient, comme force spirituelle et surtout surnaturelle, en arrière plan apologétique. Sans se lancer, on le fera ailleurs, dans la généralité en question, on doit dire que cette relation à l'autre n'est pas simulée, à défaut d'être simulable même dans un échange conversationnel en apparence efficace. L'être, l'âme est elle là? De fait non, et rien n'est construit pour alimenter une autonomie reflexive hors de la réponse aux questions. La réponse est elle définitive ? Sans doute pas, en tout cas, chat GPT ne rêve pas la nuit... 

     

     

    (1) Sud Radio avec M.Onfray et Jean Rohmer https://www.youtube.com/watch?v=T5VRJl17-f8

  • Le Rapport de l'INSEE sur l'immigration 2023

    La population immigrée est 10,3% de la population totale française (68 M). 

    Il y a 50 ans en 1969, cette proportion était de 6,5%  pour une population de 50M.

    La première remarque désagréable est qu'elle est 13% au chômage, contre une moyenne de 8%. Cela est anormal et traduit une inadaptation de cette population, dont seulement 25% s'estime victime de discriminations. 

    Les immigrés et leurs descendants sont à parité (2,9M et 3,3M) et leur nombre total, pour ce qui concerne l'Afrique est de 6,2 M, tandis que ceux en provenance du reste du monde sont au total 5,2 M.

    Il y a deux fois plus d'immigrés et de leurs descendants en provenance du Maghreb que d'Afrique noire (4,1M et 2,2M respectivement).

    La fécondité des immigrées algériennes en France est de 3,7 enfants par femme, contre 1,8 pour les natives et, ce qui est remarquable, alors que la fécondité en Algérie est de 3,0. 

     

    (1) Rapport Insee https://www.insee.fr/fr/statistiques/6968203?sommaire=6793391

  • Les saillies de Blumenberg

    Hans Blumenberg est un immense philosophe, l'égal, le contemporain et l'adversaire de Heidegger et Derrida et son oeuvre multiple et foisonnante est décrite par le livre de Jean Claude Monod ("Hans Blumenberg") d'une manière tout à fait remarquable.

    La philosophie comme art de la résignation, et de l'hommage à ceux qui tentent de peupler le vide du ciel... 

    "Comme sceptique, j'hésite à donner raison aux sceptiques". Ça c'est de la philosophie. 

    Contre Schmitt et Heidegger

    Juif caché pendant toute la guerre et bien sûr Allemand, B. est d'abord (pour moi) celui qui identifia la défaite allemande de 18 au sentiment funeste et philosophique qui présida à la suite, c'est-à-dire à la tout aussi funeste conversion au nazisme de deux très grands esprits, Heidegger et Schmitt. L'un comme l'autre rompirent avec Platon et crurent à ce qui est l'antithèse absolue du roi philosophe: le prince démoniaque qui identifie sa vie propre au monde et a souhaité confondre les deux morts. 

    Cette identification du destin personnel du sujet transcendantal en quelque sorte, acteur du monde et du monde lui même est antithétique au projet Napoléonien: le créateur de l'Allemagne, celui qui avait aboli le Saint Empire combattait pour la gloire, le monde à venir étant chargé de la chanter, ce qui est le contraire exact de l'engloutissement de ce monde avec la disparition de son meurtrier. 

    Pour faire court, Blumenberg se confronte dans les années 60 à 3 survivants qu'il ne peut (pour des raisons évidentes) pas blairer: Schmitt, Heidegger, Junger. Au point d'être révolté, et oui, contre la "banalité du mal" de la maitresse de l'un d'entre eux... Il va sans doute plus loin: en philosophe, le mal pourrait bien être issu de cette philosophie et créé par elle.

    La correspondance échangée avec Schmitt, puis interrompue (bitte, keine antwert) a bien "ça" en arrière plan: B. est un ennemi du concept de sécularisation qui absolutise l'histoire, comme si on s'était mis au service d'un mauvais prince pour un vilain prétexte en prétendant être catholique. Douteux le catho: et s'il n'était qu'un "gnostique", la gnose étant ce que le christianisme avait combattu au point d'en avoir été issu, et que le monde moderne a pour légitimité de dépasser ? 

    Car B. est un ennemi de l'absolu transcendant ou immanent, et, "polythéiste". 

    Puisqu'on parle de Schmitt, il faut dire que B. rejette la distinction ami/ennemi source du politique. On a là les réflexions essentielles que tous doivent mener sur l'origine des sociétés humaines, l'état de nature et le reste... Blumenberg présente ici une solution au plus haut niveau... 

    Pour finir, il dit  "Schmitt a certainement dû comprendre que Weimar, malgré toutes ses critiques, était certainement préférable au national-socialisme." D'une profondeur triste étonnante.

    Le sens de l'histoire

    En deux mots (1), l'histoire de la culture élucide des réponses à des questions anciennes, qui se manifestent par de progressifs déplacements: l'histoire du moderne est causée par son passé et ainsi de suite... Le moment du moderne est donc indéfini... Disons que tout commence à la fin du moyen âge, (avec Scot, on le dit assez) avec l'arrivée du nominalisme dont la vraie conséquence est un Dieu devenu absolument volontaire et imprévisible. Le cosmos est ébranlé complètement et la prédestination rend Dieu hasardeux et incompréhensible, voire "mort" pour la première fois. 

    La conception (Blumenbergienne) du mythe comme moyen de s'affranchir de l'absolu vide du monde est auto-contradictoire: elle introduit à la peur du Dieu, et la science qui apparait comme remplaçant le Dieu incompréhensible introduit à son tour à la peur du technique... Ce technique rejeté par Platon, comme la réthorique. Or la religion et le mythe sont des techniques pour se relier au monde réel terrifiant.  La métaphore est alors l'élément de cette technique, un outil cognitif qui introduit finalement au scientifique tout restant, selon Davidson, "toujours fausses". 

    Un grand mystère: le dégout actuel de la science : le rêve de la mathésis universalis est passé. La grande désenchanteuse est donc désenchantée. 

    On a pour finir une histoire de la culture plutôt qu'une philosophie de l'histoire et des métaphores plutôt que des sens généraux. B. est vraiment un homme supérieur. 

    Heidegger destrucktionné

    B. est un tueur de H.. Auteur d'un mythe philosophique, la fumeuse histoire de l'être, métaphore d'un quelque chose dont lui disait "qu'il était lui-même", H. est un vieux con, nazi en plus et son histoire de l'être un "chemin impraticable" (2).

    De manière générale, B. refuse les concepts "infigurables" et donc inopérants (liberté, être). Ce sont les métaphores qu'il nous faut. On remarquera que H. a sa "clairière"... 

    Avec ses métaphores, B. introduit à l'inconceptuabilité, qu'il va jusqu'à définir comme "l'expérience de ce que la compréhension de l'être n'est pas". Pas mal non ? 

    B. devient alors un disciple de Nicolas de Cues (la coincidia oppositorium) inventeur de la "métaphore explosive", qui en concevant le cercle de courbure nulle et de rayon infini s'identifiait à la droite dans quelque chose d'inconcevable, seule manière d'exprimer Dieu en acceptant l'ultime défense contre le scepticisme: la "docte ignorance". 

    Cette histoire de métaphore, B. crée la "métaphorologie" comme discipline est extraordinairement féconde et se branche sur Kant directement, celui qui a exclu Dieu, Monde et Vérité de raison conceptuelle, condamnant la pensée à user de métaphores pour décrire et accéder à ce qui ne peut être conceptualisé. La métaphorologie introduit à l'inconceptualisable, et là on est assez haut dans la chaine alimentaire... 

    Un exemple de la métaphore: la vérité se tient dans un premier temps "dans la lumière", et puis finalement, elle doit "être éclairée". Faudrait savoir. 

     

    La modernité

    B. fait l'histoire de Copernic et de la modernité. D'abord en renversant la fameuse "castration" freudienne: en fait, Copernic, en défaisant l'absolu divin qui s'imposait à la raison (la terre lieu de l'incarnation, est au centre, plus que l'homme), il fait de la raison le centre de décision: ce qui convient à l'homme et à ses calculs, l'héliocentrisme, doit prévaloir. La modernité met bien l'homme au centre, en fait. Au passage on situe Copernic entre le Cusain (le monde est limité par Dieu) et Bruno (le monde est infini). 

    Tout comme Bruno, qui est brulé pour blasphème: son monde infini met en danger l'efficacité de l'incarnation. À chaque fois, on condamne ce qui contredit l'efficacité de l'action divine. La modernité, c'est le signe de la fin des signes, et la contrainte faite à la science l'est au nom d'une métaphore qu'on prend à tort au pied de la lettre. 

    Au passage on se confronte  à la gnose, image de la modernité selon Voegelin, ou selon Harnack, ce qu'a combattu pour se former, le christianisme ? Pour B. ce combat reste la justification de la modernité. 

    Car pour l'ancien monde, pour libérer Dieu de la responsabilité du mal, on fait de l'homme (et donc de la liberté) le responsable, qui doit donc renoncer à l'action et à un monde mauvais. Du dieu créateur, on passe à l'homme créateur, et du rôle humain de "signifier" on passe à l'obligation d'"être". Le roman crée un monde et le hasard devient essentiel. 

    Blumenberg est un interprète de la modernité qui se situe hors de ses deux apories: le progressisme délirant et la critique décadentiste. Il décrit et étudie les lumières à la Kant: comme grande ambition à critiquer, la vérité ne valant que comme ce que l'on cherche sincèrement et indéfiniment... 

    Rousseau: "sommes nous donc fait pour mourir attaché sur le bord du puit où la vérité s'est retirée? "

    (1) https://journals.openedition.org/rgi/698#bodyftn18

    (2) docte ignorance : https://www.cairn.info/revue-archives-de-philosophie-2004-2-page-269.htm#re3no3

    (3) dossier sur lui https://www.implications-philosophiques.org/wordpress/wp-content/uploads/2013/07/Blumenberg.pdf

  • Un commentaire à Thaïs d'Escufon

    Séduit par (1), je bave en tout bien tout honneur en déplorant ce que je pense être une dérive moderne, les théories "évolutionnistes" en matière de sexe me gonflant un peu.

    Thaïs nous parle donc de l'"hypergamie": 

    La fameuse "tendance" n'en est peut-être pas une, et peut dépendre des époques, des milieux, des cultures. C'est tout le problème des fameuses théories "évolutionnistes" auxquelles se rattache le point de vue ici décrit. La meilleure preuve est que la "nature" décrite ici par Thaïs n'est pas "universelle", sinon Thaïs serait elle même aussi superficielle et hypergamique que ce qu'elle décrit, ce qui n'est bien sûr pas le cas. Toute la question est donc d'évaluer le côté quantitatif de la chose et aussi de comparer les natures, ce que fait finalement Thaïs en parlant des "bonnes" femmes, bref, l'hypergamie est-elle "naturelle" ou pas ?


    Quelques pistes: la fameuse expression "toutes les femmes sont des putes" est en fait une variante de "toutes les femmes sont hypergamiques". Dommage et effectivement, la tendance ne doit pas être généralisée bien sûr. La chose est toutefois connue depuis longtemps, et se trouve aussi avoir des avantages pour les hommes, toute situation asymétrique (et la différence sexuelle en est une ) pouvant être exploitée de manière avantageusement réciproque. La question est alors de pouvoir établir des échanges lucides dans toutes les situations, la question se ramenant à la perception et au traitement de l'information dans les rapports humains en général. Ceux-ci peuvent-ils être durablement perturbés à certaines époques par certaines pratiques culturelles ? Cela est certain.
     
    Par exemple, il est indubitable que certaines conceptions "féministes" qui semblent répandues à l'identique dans des larges sous groupes de la population féminine pourraient bien constituer en fait de véritables pathologies, cela très au-delà des caractéristiques biologisantes décrites ici.
    Les croyances absurdes sont légion, comme celles du patriarcat, de l'exploitation salariale des femmes, du caractère pacificateur des femmes, de l'occultation du clitoris ou pire du point G, de la nécessaire parité des emplois; cela sans parler des mythes fondateurs du prince charmant et de la corrélation entre taille du pénis et la taille tout court, sont ancrées chez bien des femmes. Bien que faisant partie des "croyances sexuées" elles-mêmes variables selon les cultures, elles sont bien trop répandues à notre époque et au même titre que l'astrologie, colorent nos cultures.
    Je terminerai cet exercice d'héroïque masculinisme en remettant en cause fondamentalement l'égalité homme femme telle qu'acceptée à notre époque: suspectée et à raison de "fricoter avec les curés", et interdites de vote pour cela jusqu'à assez tard en France, les femmes ont maintenant remplacé le confessionnal par le féminisme niais et il va falloir, pour le bien de la reproduction de l'espèce, les purger de cette vérole-là.
    J'engage donc tous les hommes les vrais, à manifester avec hauteur et explicitement leur mépris macho pour ces stupidités et priver de zizi toutes les femelles qui en sont affectées. J'avoue que l'entreprise est pénible, mais l'internet est un soulagement. Courage !

     

    (1) vidéo de Thaïs d'Escufon: https://www.youtube.com/watch?v=l6PcVTHQxQw

  • Les vérités

    Nous vivons dans un monde de débats ou plutôt de non débats, en ce qu'est imposé collectivement par les pouvoirs constitués, les médias et dans la plupart des cas, l'opinion publique, des points de vue que JE considère (avec d'autres) comme absolument faux, suicidaires, absurdes et proches de la pathologie mentale, tant l'évidence montre l'inanité de ce qu'on ne peut appeler "point de vue". Ma révolte est totale, mon dégout et mon mépris absolu.

    Je souhaite que des violences cruelles s'abattent sur les tarés qui soutiennent et instaurent ces délires. Qu'ils soient punis corporellement puis mis sous médicaments et privés de toute expression publique. Je pourrais détailler les punitions je ne ferais qu'exprimer des fantasmes inavouables, et puis le supplice à notre époque n'est que métaphore. En attendant, c'est moi qui suis au supplice et mes malédictions sont celles du brulé vif au nom de la folie progressiste. Mon supplice est en cours et je souhaite la destruction violente d'un monde devenu fou que je hais de toutes mes forces. 

    Les thèmes sont les suivants:

    • le nucléaire
    • les éoliennes
    • le bio 
    • la corrida
    • la théorie du genre
    • la guerre en Ukraine
    • les politiques du Covid
      • confinement
      • port du masque
      • vaccins
    • l'immigration
    • la police et la justice
    • les finances publiques

     

  • Les outremers

    Au hasard d'un zap improvisé, cinq minutes à faire le tour du monde des outremers avec France info. 

    On commence par la Guadeloupe. Privé d'eau depuis 4 ans, une zone de l'île est alimentée par intermittence, voire pas du tout. Les factures sont pourtant émises et reçues. Une grosse (pardon) mère de famille, de manière véhémente, crie fort avec un geste de la main: "je ne paierai pas ! ". Des groupes d'hommes à forte carrure, marchent sur la plage, l'air menaçant. 

    A la Martinique, on s'entraine à l'éventualité d'un tsunami. Risque jugé suffisamment grave pour mobiliser la population, des adolescentes à l'air responsable évoquant leur retrait en zone protégée (au moins quinze mètres au-dessus du niveau normal de la mer), des adultes tout aussi responsables, parlent des premiers secours à administrer, on détaille le contenu des kits de survie permettant de tenir à l'abri quelques jours... Un jeune enfant suce une lampe de poche avec un air joyeux. 

    En Nouvelle Calédonie, l'interdiction de toute baignade pour le reste de l'année du fait des requins ruine tout le tourisme plagiste de la région et aussi les restaurants, qui qualifient la situation de "compliquée". L'air grave est à la hauteur du soleil éclatant, des plages paradisiaques et de tous ces lieux de tourisme, totalement désertés. On aimerait être un requin pour rire de toutes ses dents (pardon). 

    En Polynésie, un encouragement à exercer le métier de plongeur est assumé avec grande énergie, l'accent étant mis sur l'encouragement fait aux femmes à le pratiquer. Deux plantureuses vahinées hilares assurent être excitées par l'opportunité et se préparent avec enthousiasme à plonger. Les eaux concernées semblent transparentes avec une ambiance un peu bleue du meilleur effet. 

    Tous ces reportages ont un point commun que mon mauvais esprit pourrait détailler, mais le gentil comique typiquement français qu'il suscite du fait du mimétisme assumé des travers métropolitains ne font finalement que souligner ceux-ci, et c'était ce que je voulais dire. 

     

  • Les diversités

    On a écouté, passionné, (1). 

    À chaque fois, à chaque argument mis en avant, au-delà de la passion et de l'intérêt porté aux questions soulevées, toutes d'une valeur et d'une importance extrême,  un sentiment de révolte à l'égard des argumens évoqués, et un désir éperdu de s'exprimer et de hurler un désaccord, au delà de la révolte contre un mal: la nécessité d'exprimer un point de vue qui n'est pas représenté... La chose est particulièrement multiple, et riche de sentiments et d'arguments, la voilà.

    La Déconstruction 

    Tout d'abord un jugement sur la "déconstruction", assimilée à la notion philosophique générale de "critique", initiée par Montaigne, La Boétie et bien sûr, merci de le mentionner Kant. 

    Même si Derrida n'était pas "woke", ou du moins malgré sa considération pour le marxisme militant (quoiqu'en butte à la police tchècoslovaque), sa déconstruction est d'abord la formalisation philosophique du rejet de la "binarité" associée au classicisme philosophique et métaphysique. Il est par là celui qui initie et rend possible une interprétation excessive de la philosophie "française" dite "french theory", celle qui mène à la négation des différences culturelles, sexuelles et économiques dans les sociétés quelles qu'elles soient. La pensée binaire oppose les contraires, et cela n'est pas supportable et doit être éradiqué. La déconstruction est la réflexion sur les affirmations, et la négation progressive systématique de toute expression, de tout discours en vertu de la faiblesse fondamentale de toute parole globale, assise sur des conceptions métaphysiques construites par l'histoire sur la base d'une rationalité qui ne peut plus "tenir" seule. 

    Seul dépositaire de l'acceptable, le déconstructeur a le monopole du rationnel, en tant que négateur de celui-ci. 

    Intéressant et passionnant le discours marabout de ficelle du grand négateur fut considéré prétentieux et futile par les analystes qui tentèrent de le contredire et réalisèrent que cela n'était pas possible, par définition. 

    Sa postérité fut l'exploitation systématique non pas des ses discours théoriques mais de ses conclusions provisoires. L'une d'entre elles est bien sur la négation organisée et suivie de la différence sexuelle elle-même, à l'origine d'une partie importante de la pensée woke, qui est la théorie "queer", affirmation de la prédominance de l'être non sexué seul capable de comprendre l'essence du sexe qui est de n'être pas. L'autre partie de l'intersectionnalité, la plus importante, nie la différence raciale en l'hyperbolisant, seul l'être "devenu" noir pouvant survivre intègre à la découverte d'une oppression essentielle due à la différence raciale exprimée par la possibilité d'être blanc, chose à éradiquer. Là encore, la binarité est rejetée, au point d'instaurer une oppression raciale symétrique conçue comme nécessaire pour abjurer les crimes essentiels passés. 

    Ces petites folies sont actuellement structurées en système fasciste explicite dans les universités américaines, qui à cause de cela (on le suppose, car s'endetter à vie pour se faire mettre en contact avec de pareilles conneries est insupportable), sont d'ailleurs en train de vivre un effondrement de leur recrutement. Car le système d'éducation US est actuellement en train de s'effondrer, la recherche de l'éducation à pas d'efforts, gage pour éviter la pauvreté, ne fonctionne plus. Bref, le woke encore ultra-puissant et surtout officiellement au pouvoir, le transgenderisme étant officiel et obligatoire jusque dans l'armée, ravage actuellement la société américaine. 

    Le point de vue exprimé, très "social démocrate" est donc tout d'abord philosophiquement faux: même si Derrida n'est pas obligatoirement interprétable comme cela, l'interprétation existe, croit en Europe et commence à y exercer ses ravages, les premiers d'entre eux étant la soumission des idiots utiles, au nom des libertés et surtout de l'unanimisme progressiste propre aux universités. Le monsieur honteux d'avoir déjà cédé sur l'essentiel, cherche à masquer sa déconfiture. En tout cas, les premiers signes sont là, et sont mentionnés dans le débat: les masques noirs de la pièce d'Eschyle, les excréments envoyés à la femme de Jospin, nous y sommes en fait, et la censure a déjà été instaurée. 

    Car la non binarité est le point essentiel, et n'est absolument pas une "critique" au sens kantien, mais bien le rejet du principe non pas du tiers exclu, mais de contradiction. Typique d'une recherche de la nouvelle métaphysique, le monde continental veut penser hors du réel et hors de la logique. La binarité c'est le vrai et le faux, et la "présence" immonde du fantôme doit être chassée. Assimiler cela à Kant n'est pas acceptable. Le fantôme est aussi celui de Marx, celui que le néo capitalisme sous sa forme "néo libérale" (le comble du satanisme), voulait éradiquer à tort. Négatif et positif, le fantôme, la chose existante qui ne peut pas physiquement exister est...là. 

    Et puis le procès fonctionne à front renversé: s'opposer à tout cela c'est rejeter toute critique, et donc soutenir un identitarisme symétrique, sans doute pire, c'est d'ailleurs précisément celui qu'on se propose d'éradiquer. En forme de poignard à lame courbe, l'argument vaut son pesant d'or ! 

    Dans la réalité, la déconstruction n'est pas du tout une "critique" et picétou: elle nie ce qui est l'univers du discours contradictoire et donc n'est qu'anecdotiquement intéressant: une obsession gnostique autophagique, qui permet de démontrer n'importe quoi comme il se doit, et donc n'est qu'argument sophistique, juste bon à pécho les étudiantes qu'il suffit alors de sélectionner en fonction des critères habituels. 

    Il n'est toutefois pas faux de dire que l'affirmation de théories démodées pourrait tirer avantage de cette critique justifiée. Cela fait l'objet de discussions philosophiques passionnantes, et le nom de Richard Rorty, le relaps, pourrait être cité. On se doit toutefois de supprimer l'engagement politique de la discussion: il faut le répéter, seule la violence physique et un nouveau mccartysme nécessaire pourra nous débarrasser de la peste woke, hérésie abominable qui ne pourra être extirpée qu'après tortures et buchers. On commence aujourd'hui, et l'exigence de l'agonistique explicite, curieusement évitée par nos débatteurs, me semble inévitable. Il n'est pas question d'universalisme, mais d'une extermination nécessaire, mais de la lutte du bien contre le mal. 

    Bon, si l'on veut assouplir le cri et discuter un peu, la question d'identitarisme ne se pose pas en fait: seule la discussion, et la confrontation d'opposés est vraiment obligatoire. Dans la mesure où elle est refusée, celui qui refuse la chose doit impérativement recevoir la balle dans la tête dont je parle. Aussi simple que cela. Il n'y a pas de miroir, il y a la force. 

    La violence

    Le refus d'une conception objective de la violence traverse par ailleurs tout le débat et marque sans doute l'une des incapacités fondamentales des moutons qui nous servent d'élite, à cette époque troublée. 

    La violence est en effet exclusivement pensée comme réciproque et symétrique, sur la base d'une condamnation morale d'un mal conçu comme à rejeter globalement: toute pensée de la conflictualité est ainsi rendue impossible, au point d'absolutiser la binarité, jugée essentiellement violente elle même, et donc à rejeter, violemment bien sûr. 

    Le conflit est d'abord dialectique, c'est-à-dire asymétrique (donc non-symétrique, ce qui est le point) et en forme de communication, chaque coup étant différent de l'autre, et cela dans les deux sens. Par essence, l'échange est asymétrique et l'illusion intellectuelle du "miroir" est liée au refus de voir la binarité de la "chose" conçue, comme si une image était identique à son reflet... La violence est à la fois commune et globale et sa structure est celle d'une flèche, qui comme toutes les flèches, peut changer de sens. Elle doit être pensée positivement, et cela s'appelle la guerre, chose à la fois nécessaire parfois mais toujours à tenter d'éviter. 

    La Démocratie

    Revenons à la démocratie impossible dans un pays apparemment impossible à réformer. D'abord, les divisions furent omniprésentes dans l'histoire, et les deux régimes que nous ayons jamais connus sont royauté et démocratie parlementaire, hors les quelques dictatures provisoires qui arrivèrent à s'imposer ponctuellement. Conçue comme identifiant nation, peuple et corps du roi intermédiaire sauveur devant l'anarchie féodale constitutive des époques troublées, la royauté ne rassemble pas des entités divisées autres que géographiques et c'est la revendication bourgeoise introduit la deuxième division, celle entre droite et gauche, au sein d'une élite qui se sent en charge de la gestion du royaume des deux manières qui opposent le rationnel. Car s'il est rationnel de respecter les équilibres humains, il l'est tout autant de les bousculer même si c'est pour de fausses raisons. 

    Rechercher la fin des divisions en démocratie est donc absurde, car ce régime ne fut introduit que pour les gérer. Les drames de la division ne sont donc pas institutionnels mais caractéristiques de la démocratie ! Pourquoi faut il donc que cet essentiel soit toujours traduit, pourtant par des gens qui idéalisent une pluralité d'opinions, comme un problème d'institutions ? Nous voilà au coeur du mal des zélites: c'est la faute à la constitution... 

    Au passage, une dénonciation qu'il faudra reprendre: l'interdiction des cumuls de mandats parlementaires et municipaux, plaie de l'humanité représentative et absolue stupidité socialiste imposé par le calamiteux Hollande. Sans parler de l'absurde nouveau découpage des régions, gage supplémentaire de gaspillage et de sous représentation, autre stupide réforme imposée par l'absurde et la corruption. En voilà des ruptures du bon sens imposées par la pensée de la réforme des institutions... Ce qui conduit, chose amusante, à ne devoir réformer des institutions que ce qui a été changé à tort du premier jet: parité, principe de précaution, cumul des mandats et surtout, primauté du droit européen... 

    L'idée centrale de la dépossession au nom de l'Europe de la puissance des politiques, gage du mépris qu'ils inspirent et de la désaffection pour l'impuissance qu'ils expriment... Il faudrait pour cela réinstaurer une puissance de la loi "locale" supérieure à la jurisprudence européenne. Exprimée par celui qui conseilla Lisbonne au président Sarkozy, la remarque est bonne. On sait qu'elle inspira à Laurent Fabius une déclaration de guerre contre Zemmour qui fut remarquée. Encore un débat essentiel que l'élection de l'année dernière occulta... 

    On notera alors la remarque que tout cela serait résolu par une "démocratie européenne", idée creuse que celle de la fédération salvatrice, dans un bloc de 27 pays impuissants qui se haïssent et qui vont bientôt se séparer, les subventions allemandes devant s'interrompre faute de gaz à pas cher. 

    Dans le débat, on note deux aspects, vicieusement cuisinés par Taddei avec ses invités : la simultanéité de la plainte de la dame (Chloé Morin) du manque d'une politique "qui ferait envie", et qui "réinventerait la société" en prenant en compte le "climat", de l"impuissance publique" et aussi de la prolifération des "notes" (décrite par Pierre Bentata) attribués à tout et à tous, afin de réguler un nouveau monde numérisé... 

    On attribuera tout cela au côté féminin de ces deux pratiques: bienveillance et recherche d'un bien objectivé, les deux pôles féminisés de la gouvernance moderne qui nous accable. Venus du dévoiement féministe les deux attitudes participent de ce même instinct du jugement qui dépossède la volonté et la responsabilité au profit d'un bien vague essentialisé. Sans parler de l'esprit pratique féminin traditionnel de la régulation non violente par l'"évaluation", et bien sur l'idéal du prince charmant, qui "donne envie de la réinvention", parangon du voeu secret du sexuel féminin. 

    Pour finir la citation improbable: "l'important en politique n'est pas le consensus mais le consentement". 

    De quoi se plaint-on ? 

     

     

     

     

    (1) Les visiteurs du soir Taddeï , 11 mars 2023 https://www.cnews.fr/emission/2023-03-11/les-visiteurs-du-soir-du-11032023-1331658

  • Les Nations

    On se livrera, on l'a déjà fait à un commentaire sur l'idée de Nation, sur la base d'une intuition récente quant à l'actualité qui proclame dans la bien pensance, l'évidence non prouvée et l'assurance au nom du bien que la Palestine et l'Ukraine sont des nations, et que leurs peuples courageux luttent à mort pour leur identité, alors, que précisément, cette lutte n'a pas lieu d'être. Ni l'une ni l'autre des deux entités n'est à proprement parler une nation, et le concept ne s'applique pas à ce qu'ils sont, s'ils sont quelque chose...

    L'Ukraine pour commencer n'a jamais rien été qu'une marche, des confins pour l'est ou l'ouest de l'Eurasie. Terre vide, peuplée de hongrois et de polonais à l'ouest, et d'esclaves à razzier par les barbares du sud (les tatars et autre ottomans vélléitaires) ou de l'est (les mongols et autre russes affidés). Elle demanda explicitement par la voix de ses cosaques le secours de l'empire moscovite et son adhésion à celui-ci. Elle fut terre d'Empire pour l'empire Austro Hongrois et aussi l'empire Polono-Lituanien.

    Elle ne fut langue ou plutôt patois que pour un écrivain romantique qui décrivit en Victor Hugo slave, Chevtchenko, pour la gloire de la misère d'un peuple sans élites condamné au triste folklore paysan. Ses écrivains écrivirent en Russe et ne fut considérée que comme on l'a dit: une marche silencieuse. 

    Et puis il y eut la révolution Russe, animée par des non-russes, juifs, géorgiens, kalmoukes et qui par le principe des nationalités donnèrent l'idée: et si on en faisait une nation, au-dessus de la nationalité ? On créa de toutes pièces dans une fausse fédération centralisée par force une zone, un pointillé qui tenta de se détacher "tout seul"  lors de l'effondrement de l'empire soviétique. Et qui voulut garder et la Crimée et le Donbass, condamnés d'avance à rester russe... 

    Bref, il n'y a pas d'Ukraine et les post soviétiques corrompus incapables de se diriger et de créer de la richesse convenablement, envieux des mirages européens et persuadés que les subventions des lumières de l'ouest leur apporteront le bonheur, ne sont qu'un ramassis de débiles trompés, vaniteux et obstinés. De quoi peupler les marges sous-développées de l'Europe et de concurrencer les africains pour les emplois sous-payés. Un tiers de ce peuple a déjà quitté sa zone "nationale", le reste vit de la diaspora en se berçant de la purée fétide que lui sert Zelensky, le fou sadique drogué qui envoie son peuple à la mort pour conquérir une partie de la Russie. 

    Parlons de la Palestine. Les confins de l'empire Ottoman, la zone antique qui ceinture Jérusalem est d'abord un ensemble de métairies pour de nobles arabes interlopes écrasés par les Turcs depuis 500 ans et vivant des olives à pas cher que leur cueillent depuis toujours les paysans misérables qu'ils exploitent honteusement. Ça un peuple ? Nulle gloire, nulle histoire sinon l'éviction il y a mille ans de croisés racistes par les Turcs et Kurdes musulmans qui vinrent récupérer le bien de l'Asie. Pas plus arabes que sémites, anciens hébreux convertis de force, ils courbent la tête depuis toujours. 

    Obligé d'admettre encore une fois une croisade occidentale, cette fois juive, l'Asie musulmane inventa alors une résistance de l'intérieur à l'aboutissement de la ruine Ottomane: l'infâme et insupportable pollution de "leurs terres" par la juiverie maudite méprisée mille cinq ans. De fait on tenta de faire la guerre, on la perdit, puis installa un principe bidon de nationalité pour les pauvres gens incapables de partir vivre ailleurs une vie normale. L'aberration putride de la bande de Gaza, fanatique et surpeuplée est le cancer immonde que le monde arabe goinfré de propagande identitaire, inflige au monde pour sa fierté mal placée... Ceci pour le malheur des marionnettes, à qui on permet toutefois de vivre sans rien faire, cela fait bientôt un siècle que cela dure. 

    Noyau enclavé dans Israël, comme Israël est enclavé dans le monde arabe, la Palestine n'a pas plus d'avenir que ce qu'elle parasite: dénis réciproques d'existence, seule la force tranche et elle n'est que provisoire. Notons qu'elle avait régné deux mille ans pour ce qui concerne l'oscillation précédente du sort des armes.

    La seule vraie nation reste la nation juive, c'est elle qui a inventé le concept, honneur à l'initiateur ! 

    Alors que le concept même revient en Occident, que le souverainisme a maintenant pignon sur rue depuis l'Amérique fédérale qui commence à se lézarder, son démembrement commençant à advenir du fait des fractures indicibles qui commencent à s'y faire jour, jusqu'à bien sur l'Europe vassale, maintenant tellement humiliée et tellement ruinée qu'elle va revenir bientôt à sa fragmentation de toujours, seul gage de son identité globale, maintenant que l'empire privé de gaz va devoir retourner à ses fondamentaux, et il n'est pas sûr qu'ils ne soient pas westphaliens au sens du XVIIème siècle... 

    Je parle donc, à rebours du progressisme qui brille de tous ses feux actuellement, du terrifiant anti occidentalisme woke qui célèbre la juste cause des Palestiniens et des Ukrainiens, deux entités de fanatiques fascistes adeptes du culte nazi et tous deux historiquement liés au fanatisme hitlérien et qui continuent malgré toutes les leçons de l'histoire à agiter le drapeau immonde de leurs prétentions racistes. 

    Car oui, le progressisme brille de tous ses feux, de ses derniers feux: construit sur l'oubli et la perte de sens de ses fondamentaux religieux et nationaux, l'Occident est en lutte pour conserver ce qu'il croit être son essence et qui est en train de disparaitre: les deux dernières nations de ce monde débile s'agitent en brandissant des croix gammées: car c'était Hitler le dernier souverain et il va falloir le faire mourir encore une fois. Allez Poutine ! Fous-moi tout ça en l'air ! 

     

    P.S. La Russie soutient l'Iran et la Syrie, peu pro-israéliens, mais entretient des relations ambiguës et prudentes avec Israël. Le monde reste complexe, et l'alliance entre Arabie Saoudite et Iran peut être une source d'apaisement au final. À moins que... 

    P.S. La grande Nation, la France a ceci de particulier que son chef d'État parle sans cesse de "souveraineté européenne" et évoque sans cesse le "couple franco-allemand" : il n'est plus à la mode de parler de Nation, le nationalisme étant tabou car d'extrême droite. Ce dont nous dotons nos charités, nous nous en privons nous même. C'est le progrès. 

  • Les représentativités

    Laurent Mucchielli (1) est un sociologue émouvant à plusieurs titres. D'abord par ses positions anciennes, niant la criminalité moderne, puis par ses prises de position vigoureuses contre la vaccination covid, et enfin par la manière dont il fut victime d'une chasse aux sorcières hallucinante. Proscrit par tous, depuis les fact checkeurs du Monde jusqu'à Edwy Plenel lui même (il fut censuré par sa maison natale, Médiapart). 

    L'homme est un sociologue bourdieusien (sans majuscule), immigrationniste, adepte de la théorie des dominés (il utilise le mot). Bref, un homme de gauche dans la grande tradition intello de gauche jusqu'au bout des ongles, MAIS avec une conception du monde exprimée publiquement qui est basée sur des principes intangibles. 

    Le premier d'entre eux est le respect et la pratique (le respect de la pratique) de la "démocratie" qu'il définit comme une forme de gouvernement basée sur 3 principes, on y revient: 

    • le respect des droits humains
    • la séparation des pouvoirs
    • la représentation pluraliste

    Au nom de tout cela, qu'on va commenter en détails, une notion fondamentale mise en pratique par son passage à la  matinale de "Radio Courtoisie" (2) ("chez Clémence"): "Votre opinion a la même valeur que la mienne". 

    L'homme est ainsi un pur de chez les purs, infiniment civilisé et respectable et quelle que soient la fausseté de ses philosophies et sa responsabilité gauchiste envers ses erreurs idéologiques, on se doit de s'incliner devant lui. Un homme, un vrai. 

    Sa définition caractérisée de la démocratie est fondamentalement correcte: elle n'est aucunement un gouvernement "par le peuple", l'expression confondant principe de souveraineté et méthode de gouvernement. Une démocratie s'assure et fonde par une constitution le respect de ses principes de fonctionnement, destinés à assurer des principes plus généraux de liberté et d'égalité. La fraternité, liée à la souveraineté, exprime le respect des droits d'une manière particulière, à l'intérieur de la nation, et là tout le monde n'est pas d'accord, il faudra en reparler. Les "droits" en tout cas sont ceux du citoyen déclaré et non pas (suivez mon regard) de tout quidam entré illégalement sur le territoire... Passons.

    Les principes

    La notion de "gouvernement par le peuple" n'a de signification que pour éclairer ce qui est un caractère secondaire de la démocratie, c'est à dire le fait qu'elle est représentative. Même élu pour une certaine période de part un mandat non obligé, un "représentant du peuple" se doit de rendre réelle cette représentativité en tenant compte "en temps réel" de l'avis de ceux qu'ils représentent. Pour faire court: élu minoritaire d'un peuple confronté à un pis aller, le président actuel n'est pas légitime pour imposer une réforme désapprouvée par une large majorité du peuple global. 

    Ce principe démocratique général a été violé, le vote de la motion de censure est en cours à l'instant même. 

    De fait, il s'apparente au principe de représentativité qui recouvre d'autre part une nécessité effective de la participation de minorités non seulement aux débats, mais aux décisions. La discussion sur les retraites l'a très bien illustré: la réforme fut critiquée par des tenants du recul de l'âge légal qui voulaient l'accompagner d'un soutien effectif à l'emploi des seniors menacés par la mesure. Comme à chaque tentative de ce type présentée au pouvoir macroniste actuel, la réponse fut négative. Pas de participation aux décisions des minorités, seul l'élu décide. 

    Par contre, il y eut marchandage symbolique: des mesures de "prise en compte" furent concédés au parti (les LR) dont on avait besoin pour faire passer la réforme, multiples et variées ces améliorations furent toutes survalorisées et réduites à rien en réalité, le summum du foutage de gueule (une erreur parait-il) étant le minimum de 1200 euros destinés à 2 millions de retraités qui ne put être attribué qu'à 20 000... Seule la force prévaut, bâton plus carotte, allant même jusqu'à proposer des mesures de faveur locales aux potentiels votants, ce qui est une corruption qui fut rendue publique. 

    Pour finir, toutes ces indignités ne servirent à rien, un vote bloqué fut décidé au dernier moment, la démission exigée évitée à 9 voix prêts, une vraie honte. 

    Mais il faut parler aussi de la séparation des pouvoirs, particulièrement considérée en France, patrie de Montesquieu. 

    Avocat en conflit avec la magistrature, Eric Dupont "Maserati" (du nom de sa mère, une pauvre femme de ménage immigrée qui permet au richissime trafiquant d'éloquence de vendre ses conseils aux dictateurs africains pour contrebalancer son indignation offusquée de l'existence d'un parti nationaliste dans ce qu'il prétend être son pays), est en conflit d'intérêt de par son rôle ministériel même, auquel il ajoute des décisions de sanctions disciplinaires contre ses anciens ennemis les juges, rebelles au point de l'attaquer en justice. Mis en examen, le garde des sceaux officie impavide et s'offusque au nom de la présomption d'innocence, évidemment et gravement mise en cause tant sa vilénie évidente et grave et patente, et surtout insupportable. Pour illustrer encore davantage le conflit, l'homme se fit applaudir lors d'une visite de prison. À croire qu'il était venu distribuer du cannabis aux prisonniers... 

    Lors de la crise du Covid, les deux autres principes démocratiques furent battus en brèche de manière caractérisée. Les décideurs se crurent en fait saisis: informés par ce qu'ils crurent être des experts, craintifs devant leurs responsabilités, persuadés d'agir au nom du bien et donc de leur nécessaire autorité absolue, ils passèrent outre, et de manière déterminée. 

    On fit d'abord alliance avec les corps constitués: Conseil d'État et Conseil Constitutionnel firent partie du dispositif et soutirent aveuglément l'exécutif, persuadés avec lui de la légitimité des actions décidées, et cela à tort. Car la connivence avec l'exécutif est violation de la séparation des pouvoirs et aussi violation du droit, tout simplement. Ce régime d'exception fut donc aussi celui des soi-disant défenseurs du droit, constitués en idéologues chargés de convictions, incapables donc d'assumer leur vraie mission. 

    Ces corps chargés de juger de l'application des lois entérinèrent donc des violations caractérisées du droit, dont la privation injustifiée des citoyens de libertés publiques fondamentales, et cela de manière critiquable, ce qui ne fut pas discité convenablement par des délibérations suffisantes : l'unanimité parlementaire fut quasi complète, et les quelques protestations étouffées. 

    Parties de l'expression des avis à considérer, les médias et leurs affidés furent unanimes dans leurs variantes commerciales les plus connues (les média "main streams"): dénis des oppositions, humiliations et dénonciations publiques systématiques. Laurent Mucchielli fut une des victimes de cette chasse aux sorcières unanimiste qui se déchaina. Le soutien à la violation des droits fut effectif et matraqué comme nécessaire. 

    Ces droits, d'acquiescer à des soins médicaux à l'intérêt discutable dans les deux sens, ne furent pas légalement supprimés ou imposés, je parle de soins certainement peu dangereux d'une part, de soins potentiellement dangereux d'autre part. Par l'influence et par l'obligation à des procédures débiles (auto autorisations, passeport intérieurs absurdes) on força le consentement qui fut acquis si l'on peut le dire, et le dire est infâme. 

    On évoquera les vraies victimes de cette folie législative: les interdictions d'exercer imposées à des professionnels dévoués jugés inaptes par défaut d'obéissance à ce qui n'était pas une obligation légale. Déchus de leurs salaires et de leur liberté, ils furent sacrifiés à un culte de l'autorité qu'on ne peut considérer que comme fasciste. Je suis électeur d'un pays qui s'est permis cela.

    On évoquera aussi d'autres victimes, celles ci niées ou cachées derrière un rapport bénéfice risque que tout le monde occidental continue d'estimer positif et sur lequel on s'interroge: dotés d'effets secondaires que jamais aucun autre vaccin ne présenta, le vaccin révolutionnaire qu'on développa et imposa en temps records est il ou non un poison dangereux qu'on imposa sans raisons véritables à des populations dont de trop nombreux jeunes non concernés par la maladie subirent la dangerosité ? Que faire des jeunes enfants traumatisés par deux ans d'école dispensés par des masques de cauchemar et dont la santé mentale fut fragilisée ? Ces questions sont occultées, cachées, et ceux qui les posent discrédités et moqués. Le débat n'a pas eu lieu. La défense contre tout ce gachis tient en une phrase, celle du spécialiste du vaccin (Alain Fisher) qui pourtant dés son introduction évoquait la possibilité surprenante, mais confirmée par la suite qu'il ne protégeait pas de la possibilité de transmettre la maladie: "si le vaccin tuait, cela se saurait". 

    Car le débat est constitutif de l'exercice démocratique et ne peut pas être symboliquement empêché ou trafiqué. Il doit symboliquement être reconnu et respecté. Et aussi favorisé. Il ne peut être simplement "forcé" et justifié légalement ou non; il doit être entériné. 

    On exprimera ici l'absolu nécessité de l'appel au peuple en cas de blocage de ce débat. Car la force du règlement (celui qui s'impose à l'issue d'un vote bloqué par exemple) ne suffit pas, l'autorité est fondée et le blocage, c'est à dire la non acceptation de la décision commune DOIT imposer le vote ultime qui seul peut départager: l'avis de tous doit s'exprimer, pas seulement celui de la soi-disant vérité, pas celui du soi-disant "représentant" ! 

    Les intermédiaires

    On aura parlé des médias, il faut parler des experts... 

    L'histoire est ancienne et vient du caractère "scientifique" que s'étaient auto attribués les marxistes quand à la conduite de la société. On n'imagine pas les ravages que cette funeste idéologie a pu faire, non seulement dans le monde communiste, littéralement ruiné par le scientisme imbécile qui a détruit sa productivité agricole et industrielle mais aussi dans le monde occidental, en particulier européen, la défaillance globale en matière de sciences et de techniques qui a affecté l'Europe (et pas les USA pendant l'après guerre) étant due à la prévalence continentale d'une pensée sociale dévoyée arc boutée sur des vérités philosophiques destructrices. Les faits sont têtus: soixante ans après la fin de son suicide scientiste nazi et communiste, écrasée par la puissance technique américaine, l'Europe n'a pas retrouvé sa souveraineté technique et militaire. Il faut bien le constater. 

    En même temps une croyance magique s'est développée vis-à-vis de la technique. Nantis d'outils mystérieux faciles à activer, les peuples se sont habitués à vivre avec des objets familiers et incompréhensibles, livrés tout fait par des cigognes bienfaisantes venues d'ailleurs. Le reste est venu avec: la magie mathématique, jugée trop difficile pour être maitrisée est déléguée à des spécialistes extérieurs, les experts, personnages méprisés mais révérés à qui on demande quoi faire. Le problème est que ce sont les dirigés et les dirigeants qui font cette demande en même temps: le pouvoir de décision s'est enfuit, ou plutôt se cache derrière une conception nouvelle de la vérité, celle qui ne se prouve pas. Au bénéfice d'une fascisation de la société, l'expertise devient ce qui justifie systématiquement la violation des droits, sans qu'il y ait de participation diversifiées, et bien sur en absence complète de séparation symbolique des fonctions du pouvoir: l'expert fait les lois, les explique et les discute dans les conseils de défense qui s'imposent à tous : covid, guerre en Ukraine et réforme des retraites sont gérés de la sorte. 

    Bien sur, l'expert ne vient pas de nulle part: des universités et des laboratoires, dont on sait depuis longtemps que c'est le politique qui les finance et les peuple, l'indépendance universitaire ayant été abolie, je dirais bien sur. Astreints très vite à un remplissage délirant de formulaires stupides justifiant de leur servilité, les chercheurs ne sont plus que des chercheurs de financement et donc des experts en charge moyennant finance de conseiller le prince. Mais pas que: des entreprises multinationales vendeuses de technique alimentent ces recherces. Depuis les médicaments jusqu'à l'informatique, l'Etat finance des entreprises américaines déversant des biens vendus à super cher, bien sur conseillés par les experts, qui en sont les premiers utilisateurs, c'est gratuit pour eux. On ne comptera pas ici les voyages, les cadeaux et aussi les financement de recherche, alloués bien plus généreusement que ne le sont les rogations misérables attribués par piston ou refusés par les rivaux déjà en place avant vous. Conflit d'intérêt à tous les étages: remèdes chers, vaccins chers, tout cela fut conseillé et imposé par les experts.

    Les armes américaines achetées pour être données à l'Ukraine, et pour finir, le gaz à plus cher que nécessite la lutte pour le bien, sans parler des emprunt à fort taux d'intérêt que l'on va passer pour faire passer une loi sur les retraites tellement bidon qu'elle va bientôt couter plus cher que si on n'avait rien fait... Les experts conseillent, ils sont américains, et conseillent... de remplacer la haute administration par eux mêmes, ils seraient bêtes de ne pas en profiter. 

    Le pouvoir des experts, c'est au delà de la violation des principes démocratiques, c'est surtout l'asservissement et la perte de la souveraineté: l'immigré américain expert conseille et dirige. 

    Les pouvoirs renversés

    L'aboutissement de tout ce bel état des choses conduit à un comble particulièrement sinistre... Car le conseil, quoiqu'on en dise, n'est pas "politique" à proprement parler. Donné par un maitre comme un conseil à un esclave soumis, il se résume à une conduite "sociétale" de la nation tout entière menée pour conduire le doux esclavage. Il abandonne par conséquent le régalien et tout ce qui revient de droit à l'autorité qui se trouve réduite à un impératif comportemental pour accéder à l'affection du droit. S'y soustraire c'est plonger dans l'illégalité, gage de la défaisance de la société, qui se défait effectivement. La sécurité est abandonnée et devant les écoles, les fumeurs de crack draguent les mères et les filles, les demandeurs d'asile chient dans les rues et partout on arrête et plutôt que d'enfermer, de tabasser et de renvoyer, on vérole les campagnes. Périgueux a sa salle de shoot et on distribue le pipes de crack pour gérer l'épidémie d'hépatite C (ceci sans doute afin d'économiser sur les cures à la cherté délirante imposées par les labos pharmaceutiques qui firent tester à nos experts l'efficacité de la drogue en question, effectivement le crack est moins cher). 

    Bref on a la totale, et l'insécurité publique augmente la nécessité du fascisme qui ne sert que les procédures disciplinaires, suivies la rage au coeur par les bons citoyens, ils sont les seuls. Comme dans l'heureux passé, seuls les pirates jouissent de la liberté, de la prospérité et du plaisir de vivre ! Qui va les représenter ? 

     

    (1) un interview chez Clémence Houdiakova https://www.youtube.com/watch?v=KJ04GQYWH28

    (2) à lire : https://fr.wikipedia.org/wiki/Radio_Courtoisie

  • Les volontés

    On a lu (1), qui confirme, (Boulnois est un fana Scot) que Duns Scot est le premier philosophe du monde avant Kant. 

     

    La modernité de Scot

    Au passage, on rappelle donc quelques lieux communs de nos cultures communes (je est plusieurs), qu'il convient de rappeler. 

    La volonté, ou la liberté (c'est proche) a deux sens antiques, celui d'Aristote, qui est délibération rationnelle pour le juste choix, et celui des Stoïciens et aussi d'Augustin, qui est de donner son consentement au déterminisme du monde (ou de Dieu). 

    Au Moyen Âge, les franciscains (Oeu et Scot) fusionnent les deux modes et rompent avec Aristote, mais aussi avec Augustin.

    La volonté devient principale, au détriment de l'intellect, favorisé par le toujours aristotélicien Aquin. C'est l'invention de la liberté au sens moderne. 

    Au passage, la critique de Nietzsche fils de pasteur luthérien (Luther est un moine augustin) s'adresse donc au contraire de ce qu'affirme Scot et qui est l'absolue liberté de la volonté humaine, qui devient non pas celle de faire le bien, mais une liberté essentielle, indifférente. La théologie chrétienne devient bifide... 

    Toujours au passage, l'homme "à l'image de Dieu" acquiert une âme infinie et une volonté infinie. L'infini devient positif, c'est la grande thèse.

    Et puis le possible n'est plus le "en puissance" aristotélicien mais simplement le non contradictoire et donc peut être soumis au choix de la volonté infinie... Celle-ci devient alors "métaphysique", essentielle et donc soustraite à l'éthique entièrement. On est loin d'Augustin. Le juste devient alors ce qui est soumis à la norme, et Kant devient possible.

    C'est l'attitude "moderne": l'homme antique était soumis au cosmos, à l'ordre du monde il est maintenant soumis au "devoir-être". Cela arrive avec Scot. 

    Bien sûr la Renaissance c'est la "dignité de l'homme" décrite par Pic de la Mirandole, mais la volonté infinie date de Scot, Pic n'ajoutant que le politique de cette volonté: l'homme pouvant être "ce qu'il veut". Nicolas de Cues: "homme, soit ce que tu veux". 

    Pour finir, Scot c'est aussi l'univocité de l'être, la grande révolution métaphysique qui unifie Dieu et le monde: tous leurs attributs respectifs sont associés au même "être" sans distinction. Dieu devient ainsi métaphysique et non plus "physique", toute référence au cosmos étant abandonnée... Le premier moteur d'Aristote s'évanouit. 

    Ainsi, la "modernité" (c'est la thèse de Boulnois) ne date pas de la renaissance mais bien du moyen âge, avec Scot. Boulnois décrit donc le Moyen Âge comme divers et multiple et donc met à bas toutes les prétentions historico ontologiques de Heidegger, basées sur des conceptions fausses et dépassées de l'histoire de la philosophie ! 

     En gros, H.  , parce qu'Aristote voit la métaphysique comme science de l'être et aussi du divin, donne cette structure à toute la métaphysique. Or cela est faux  ! On trouve au Moyen Age des conceptions de la métaphysique comme exclusivement science du divin et théologie. L'ontothéologie, ne commence que tardivement, avec Scot. 

    Boulnois décrit ainsi la métaphysique comme un ensemble de problèmes et de structures manipulées et décrites par de multiples personnes. C'est tout le monde "scotiste" qui succéda à Scot et réexprima ses thèses. 

    Théorie de l'humain

    Pourquoi ne pas se lancer et théoriser l'humain ? On pourra y revenir plus tard, de toute façon.

    On va donc diviser l'humain en trois parties: la raison, la psychologie, la conscience.

    La raison est philosophique et caractérise tous les discours raisonnables qu'on peut produire. 

    La psychologie est le lieu des émotions et du sexe et de tout ce qui concerne l'état du sujet en action ou pas. C'est un lieu descriptible par le discours, mais composés d'états qui ont une autre existence que leur description: ils sont éprouvés. 

    La conscience est ce qui correspond à la spiritualité c'est-à-dire au fonctionnement réflexif de son propre esprit, soumis de manière pure (non émotive) à ce qui n'est pas raisonnable : l'autre esprit. 

    Ma ptite théorie est que l'humanisation se caractérise par l'apparition de la conscience et donc d'une auto réflexion construite sur la perception et la considération d'un autre esprit, l'autre "transcendantal". Cet autre esprit n'est pas humain (il est au-delà du "soi") et se trouve être dans les choses. Il est l'objet type de la focalisation de la conscience, l'objet "g", origine de l'humain et aussi du "surnaturel" assimilé au spirituel des choses, à la fois visible (il est objectivé ) et invisible (il est purement spirituel, dans l'esprit). L'homme est ainsi crée par Dieu, pour faire court. 

    Le religieux est l'accaparement politique du spirituel, mené raisonnablement afin d'organiser rationnellement le social c'est-à-dire partager les ressources physiques parmi les humains dans et entre les communautés. Il est le fondement du politique transmissible, c'est-à-dire du pouvoir social "durable" justifiable rationnellement et capable d'être accepté hors du simple rapport de force. La référence à l' "autre" effectif, attribut essentiel du spirituel est par contre indispensable à son fonctionnement et se trouver matérialisé (si l'on peut dire) par un "divin" d'une manière ou d'une autre.

    On remarquera la faiblesse freudienne, réduite à la notion d'"inconscient", pendant métaphysique et donc "raisonnable" du conscient pour expliciter le mystère de l'"humain inconnu". Différencier conscience et psychologie et fournir un domaine focalisé et exclusif de la pensée pour les choses qui nous concernent au-delà du psychique biologique et aussi bien sûr de la raison raisonnable, résoud le problème. 

    Car l'inconscient de Freud est bien sûr celui de Shopenhauer, d'ailleurs Freud le reconnait. Comme Augustin, Freud nous rend esclave d'un inconscient révolté par l'orgueil du moi, croyant tout maitriser, ce qui produit nos névroses. Cet orgueil est donc le "péché" freudien, qui nous offre le salut par la cure, par ailleurs payante. 

    Bien sûr il n'y a pas d'inconscient "conscient" (par définition) ni de révolte symbolique cachée (ce que voulut nous vendre Lacan). Il y a une biologie viscérale qui influence le logiciel cervical en activité et qui le perturbe après l'avoir suscité mais scrictement rien d'équivalent au mental, sinon, on n'en aurait pas eu besoin (non mais, dis donc, c'est logique ça). 

    Ainsi le secret du moi n'est pas animal, égoïste et renfermé dans je ne sais quelle glande localisée autour des organes génitaux, il est bien sûr mental, allumé telle une flamme par les mystérieux évènements qui présidèrent à l'hominisation (qui est le véritable problème) et sans aucun doute (en tout cas c'est ma thèse ) liée à une relation à un autre, esprit cela est sûr. Esprit du démon, du dieu ou de la nature, mais esprit: comment vivre seul sinon ? 

    A ce point, je crois qu'on peut balancer toutes les littératures mystiques, mythologiques et poétiques, plus la littérature et la musique et tout ce qu'on appelle l'art, en incluant bien sur les masques africains, voire même soyons généreux, les tableaux blancs des foutraques modernistes: ils signifient tous cet "autre esprit" qu'on se doit de représenter, en mettant en cause les spectateurs futurs. Tout cela s'appelle le spirituel, est le propre de l'homme et picétou. 

    Un point important, ce domaine de l'esprit et de la personne fait toujours référence au passé, à l'origine, au souvenir, forme perdue d'un avant qui nous a fait émerger et dont on se souvient qu'on s'en est souvenu. L'art c'est la mémoire du souvenir, perpétuellement ressassé, transcrit pour ne pas l'oublier. 

    On arrive là alors au sentiment religieux, à proprement parler, qui comme décrit plus haut, introduit le sentiment spirituel dans le politique organisé tout en en gardant les caractéristiques fondamentales: répétition, transmission, transcription. 

    Bien entendu il y a entre spiritualité et religion ce qui est propre à chaque culture ou ensemble culturel et qui est le "mythologique", ou "théologique", c'est à dire le discours rationnel produit pour expliciter le sentiment de la relation avec l'autre imaginal du spirituel. Cet autre apparait nécessairement comme personnage vivant ou supposé avoir vécu la relation à l'autre de manière particulière ou même comme autre pur, humain, animal ou purement abstrait, ce que l'on s'entend être comme un ou le "Dieu". Ce discours est évidement particulier, et marqué par une relation particulière au réel, l'autre imaginal comme indiqué n'étant pas "existant" mais "advenant", et cela de part la transmission du récit stable ou stabilisé qui accompagne sa description, ou ses "enseignements", supposés avoir une origine dans le passé etc etc. 

    On remarquera que ces récits, au delà de leur coté identitaire (c'est papa qui l'a dit), sont proprement réels, eux (même si certaines mythologies tentent d'en faire des produits du surnaturel, ce qui est habile) et donc suceptibles d'être comparés et critiqués pour leurs caractères logiques, esthétiques ou adaptés aux préocuppations humaines d'un moment ou d'une culture. 

    Et voilà donc les cultures humaines expliquées, il n'en faut pas plus. On peut bien sur ajouter que parmi les religions, il y en a de plus élaborées que d'autres, et la transmission à travers les cultures des représentations volontaires du divin après bien des variations est arrivé à de bien belles complexités. 

    Christianisme

    La complexité chrétienne mérite le détour, à la hauteur de la sophistication des culturels qu'elle a alimenté et inspiré.

    On notera l'inspiration trinitaire de ma description de l'humain: raison/père, amour/fils, esprit/esprit... Belle représentation de soi, appelé à devenir Dieu en plus, l'homme chrétien est affreusement ambitieux et se trouve aujourd'hui en position de rêver à voix haute à son destin métaphysique en se livrant aux pires débilités. 

    La forme de ces horreurs métaphysiques fut inventée juste après les lumières par le concept de "percement du plafond de l'histoire" inventé (disons par Hegel)  lorsqu'on chercha à se libérer de l'ignoble chose en soi inventée par Kant. Concept limitatif sommet de l'humanité pensante, il fut utilisé en fait comme un mur pour y faire rebondir les balles élastiques les plus énergétiques possibles. On nia la chose, tua Dieu, puis chercha à instaurer grâce à un nouveau chancelier allemand le contact direct entre un nouveau dieu inconnu et le peuple rassemblé dans une clairière...

    Après un petit stop and go mené par un culte prolétarien violeur de vaincues, la machine fut relancée, mais cette fois dans la folie suicidaire explicite: on se coupe la bite, on fait venir ses remplaçants. Point besoin de détruire tout cela, il suffit d'attendre, avec en plus l'extrême plaisir à venir de voir disparaitre en même temps (...) tout ce qui a pu causer ou être à l'origine de ces horreurs. 

    Hélas la belle religion chrétienne devra disparaitre aussi, la chose d'ailleurs étant pratiquement déjà faite, franchement c'est dommage. Forme supérieure de l'élaboration sociétale et culturelle construite sur le spirituel humain, la voilà bien menacée, voire capturée, à moins que défendue par une forme schismatique, elle ne soit remplacée elle aussi par une forme orthodoxe à l'apparence barbue, passionnée par le sentiment spirituel qu'on éprouve à des beaux chants graves et à des icones entourées de papier doré, marque de lumières intérieures. Tout n'est pas perdu, et Bakhmut va bientôt tomber. 

    (1) Entretiens Philosophoire avec Olivier Boulnois https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2002-3-page-11.htm

  • Les journaux

    Je fus un lecteur de journal de l'ère géologique qui précéda celle d'Internet...

    L'Express, le journal de Revel (celui de Servan Schreiber et Giroud) assassina Juan Branco et célébra la victoire à venir de l'Ukraine. 

    Le Monde, le journal de Beuve Mery, déjà abandonné par mon père à l'ère Plenel Colombani, on eut les détails grâce à Péan, n'est plus  un journal depuis longtemps, juste un potage insipide de tribunes frelatées. 

    Libération, fondé par Sartre mais géré par le maoïste July, et sociétal toutes les années 80 grâce à ses journalistes rockers français cocaïnomanes, se déclara "soutien de la gauche" avec Joffrin.

    Le Canard Enchainé, qui traqua et abbatit Chaban Delmas, Giscard d'Estaing et bien sur Fillon (sans jamais rien nous dire sur Mitterand, noblesse oblige) a salarié pour ne rien faire 25 ans la femme de l'auteur de la mare aux canards, André Escaro, découvreur des fameuses écoutes de 1973, le Watergate français, rituellement rappelé à maintes reprises comme l'équivalent de la Shoah en pire.

    Fondé en 1915 pour dénoncer le bourrage de crâne, le parangon des médias français est donc déshonoré pour toujours. Avec le reste des médias mainstream français, condamné à ânonner les messages gouvernementaux au nom de leur conception de la presse qui consiste à propager sans trêves le bien et non pas le vrai (et puis quoi encore? ). 

    Parlons en du canard enchaîné, le journal de Cabu, de la comptesse et de tout le reste. Une "source" de Christophe Nobili a accès (par un moyen mystérieux) aux salaires de toute la France. De Pénélope Fillon, bien sûr, mais aussi des dirigeants du canard, ce dont on menace les deux vieux sans le faire ! Dans un savoureux échange rapporté par Nobili, Michel Gaillard (numéro un) et Nicolas Brimo (Directeur Général) s'en offusquent et Brimo le dit: 

    « C’est quand même scandaleux que, dans ce pays, des types puissent balancer aux journalistes des données aussi confidentielles, c’est un problème. »

    Tout est dit. La nature du canard et de ses "enquêtes", les vieux réflexes des papis qui le dirigent. Le cynisme déchaîné des petits maquereaux qui l'alimentent. Bien sûr la chose ne fut rendue publique qu'après l'élection présidentielle :

    « Je craignais qu’en pleine campagne, une indiscrétion dans la presse sur un emploi bidon au Canard Enchaîné fasse le miel des fachos de tout poil, zemmouristes et lepénistes confondus.  »

    Il fallut attendre mai 2022 pour que la plainte soit déposée et ces jours-ci pour que le bouquin paresse...

    Bon, on va la faire court. Les faits délictueux dénoncés par le salopard qui raconte l'histoire ne le sont pas. Juste un moyen détourné pas glorieux de récupérer de l'argent en fait mérité, et utilisé normalement. De l'enrichissement mérité qui n'impliqua nulle violence ni tromperie, juste une procédure de légalisation menée partout et en tout lieux par tout ce que la société civile qui veut se soustraire à l'impôt mène en quasi normalité. Des centaines de députés tout au long de l'histoire, des centaines d'employés de centaines d'entreprises depuis toujours. Rien de grave. 

    Pour s'en offusquer il faut être un con, pour vivre de sa dénonciation ciblée là où les célébrités en regard rapportent de l'argent, il faut être un salaud. De la pire espèce. Sans parler de la bien pensance façon canard, de gauche, et active, plus l'ironie, la terrible ironie du canard pur, décernée aux vieux cons qui l'avaient employé et dont il n'avait pas jusqu'alors détecté la vilénie. Et bien cela me fait gerber. Que ce soit au moment de l'affaire Fillon que là, on a affaire à la même pourriture progressiste qui ne mérite qu'une nuit fasciste écrasante pour être purgée de sa saloperie moraliste. Ça vient.

    Cerise sur le gâteau: Claude Angeli, le pur des purs, bien sûr au courant de rien et qui avait nommé le couple de fillonnistes, s'inquiète: qui croira qu'il ne savait rien ? Personne ! 

    Car l'histoire, c'est bien sûr toujours la même, ceux qui font leur métier de pinaille, toujours prompt à dénoncer l'exemple qui tue chez l'adversaire idéologique et qui tombent pour pareil. Comparons avec Fillon. Son "imaginez vous De Gaulle mis en examen?" parlait de Sarkozy, parrain de la droite, truqueur manifeste d'élections, poursuivi de manière multiple depuis de multiples années qui plus est de son camp et qui osait candidater à une candidature présidentielle ! 

    Sandrine Rousseau mis 6 ans à porter plainte contre Beaupin, 6 ans de paluches avant la prescription ? Elle ignorait tout des frasques de Hulot, et savait tout de la pédophilie juvénile saine de Cohn Bendit, à la fois inqualifiable et indicible. Jospin mentit des mois sur ses complots trotskystes, exactement comme Le Pen avec son poignard. Mitterand utilisa et couvrit un racket des municipalités françaises pour faire financer son cher parti sans être inquiété.

    On est donc là dans la juste injustice celle qui transmute un sentiment moral orienté et partisan en une loi à appliquer à tout prix avec une force extrême. Quand le principe s'applique à soi même, on se partage. Disons en trois: les cyniques qui ont dézingué Fillon comme victime de leur haine sont les dirigeants historiques du canard, par ailleurs canailles égoïstes enracinés dans leurs privilèges débiles de vieux tyrans réacs jouisseurs; les suiveurs terrorisés prêts  à tout justifier pour continuer à becqueter, faut les comprendre; les jeunes terroristes cyniques jusqu'au bout: l'essentiel est la cause quitte à détruire toute tradition, toute habitude et en fait soi même. Le canard est mort. 

    Privée d'un de ses organes essentiels, la démocratie française n'en est plus vraiment une, mais cela, on le savait déjà. Une zone subventionnée sans honneur promise à la pauvreté, un bordel et un bronze cul, comme le voulait Hitler. 

  • C'est celui qui dit qui l'est

    Le principe, qui sert aussi d'argument dans les discussions enfiévrées est un complément du point godwin et de l'homme de paille.

    On rappellera que "l'homme de paille" consiste à identifier l'argument ou la personne de l'adversaire à un objet fictif notoirement doté de caractères négatifs puis de les critiquer au nom de l'évidence. 

    Le point godwin est plutôt un état de la conversation quand l'identification est faite à une situation mettant en jeu les nazis en général ou Hitler en particulier. Une variante de l'homme de paille, en quelque sorte sachant que le "point" de la conversation atteint alors la rend impossible à continuer... 

    Le "c'est celui qui dit qui l'est" est différent en ce qu'il n'y a pas à proprement parler d'identification, mais application à l'adversaire de sa propre situation que l'on se met à critiquer et à dévaloriser avec une énergie qui serait celle de l'adversaire s'il avait eu le temps de s'y livrer. Une sorte de désamorçage, et aussi de fuite dans une cachette inatteignable. 

    La chose est particulièrement apparente ces jours-ci dans la source unique et non vérifiée et aussi non sourcée, qu'est la communication de guerre kyévienne. Le principe est appliqué ad nauseam et à toute occasion. 

    On commencera par l'"agression russe", qui n'est en fait qu'une prise de devants devant l'imminence d'une agression de l'armée ukrainienne contre les républiques du Donbass. L'accusation principale, martelée de façon accusatoire en permanence, gage de toutes les convictions et de toutes les prises de position, aveu sincère et obligé de tout intervenant prenant la parole au sujet de l'Ukraine sauf moi. 

    Avouée par de multiples membres de gouvernement et conseillers, la guerre inéluctable prévue depuis les accords de Minsk dont Merkel et Hollande et aussi Porochenko nous dirent qu'ils n'étaient que poudre aux yeux permettant de la préparer, fut après l'élection de Zelensky sur la base de promesses de faire la paix, activement préparée. La préparation d'artillerie, détectée avec inquiétude par les organisations internationales dura  un mois et fut interrompue par... L'"agression russe".

    On citera la boucherie de Boucha; raison et lieu d'un pélerinage imposé à tous les visiteurs de l'Ukraine. On se souvient d'Ursula Van der Layen, la main sur la bouche, poussant les petits cris d'horreur à la vision de cadavres maintenus en place pendant des mois à fin d'édification et bien sur de "preuve". Exécutés par des miliciens vengeurs déterminés à reprendre pied dans des territoires dont le maire, content et heureux constatait l'abandon récent sans avoir rien vu de ces méfaits, les massacres étaient d'autant plus dénoncés qu'ils étaient inacceptables et surtout commis par des ukrainiens...

    Une version particulièrement dégueulasse de la communication par l'horreur fut cette histoire de viols de bébés totalement inventée par une kraignosse ministre qui dut démissionner faute de preuves, mais dont ce qu'elle créa demeura, telle une oeuvre d'art, dans les mémoires, les coeurs et les arguments. 

    Bien plus révoltés que par les morts brulés vifs et les arrachements de membres et autres explosions de corps martyrisés par milliers, les âmes féminines mettaient ces crimes par-dessus tout le reste, images fantasmées et généralisées (le viol "arme de guerre") omniprésente, submergeant la psyché dans une jouissance transverbérée par l'émotion orgasmique de la dénonciation collectivisée du mal absolu. 

    Il y eut des variantes de la chose, à chacun des quelques reculs russes, mais leurs intensités baissèrent, il faut dire qu'on désamorçait les méfaits par leur annonce à l'avance et que l'on se dégoute de tout. 

    Mais c'est un autre sujet. 

    Il y eut après les bombardements de la centrale nucléaire de Zaporija, attribués, photos de trajectoires incluses, aux occupants russes de la centrale. Le caractère particulièrement absurde et culotté de l'accusation laisse sans voix. On convoqua des représentants d'une organisation internationale, experts atomistes, qui confirmèrent qu'il n'y avait pas de fuites radioactives, sous les bombardements qu'ils n'identifièrent pas, ce n'était pas leur rôle... 

    L'exécution de prisonniers, dont se vantèrent vidéos à l'appui de nazis ukrainiens déclarés fiers de leur génocide à venir contre les sous hommes russes fut attribuées, c'est de bonne guerre, aussi aux barbares russes. C'était un minimum. 

    On passera sur l'accusation de bombarder les civils ukrainiens. Précautionneuses, les attaques russes ne furent jamais terrorisantes, mais exclusivement destinées à des infrastructures. Quelques accidents flagrants, attribués avec hauteur et grand bruit à des missiles russes manifestement assassins étaient en fait des échecs de la défense aérienne ukrainienne. L'un d'entre eux causa la démission du conseiller fétiche Arestovitch, qui révéla la supercherie... 

    Et puis bien sûr, on bombarda, cette fois sans vraies raisons, le centre de Donetsk. Tout comme on lança diverses attaques exclusivement terroristes contre de malheureux civils frontaliers. Tout cela en pleurant sur la cruauté russe, tellement motivante. 

    De manière générale, les accusations de barbarie généralisée de la part d'un "Poutine" terroriste, criminel de guerre, à juger, psychopathe cruel sont assez savoureuses de la part d'un pouvoir Kyévien qui est partiellement influencé, en tout cas menacé par des activistes néo-nazis en charge de l'expression d'un nationalisme fanatique hallucinant qui célèbre sans vergogne des criminels de guerre nazis effectifs, les fondateurs de leur "nation". Ce sont bien eux les psychopathes fanatisés, prêts à mettre le feu au monde au nom de leurs manies. Leur dénazification est urgente et nécessaire, car une tentation nihiliste du type nazie s'exerce: le refus de la défaite obligatoire de leur folie peut les conduire, eux et leurs soutiens jusqu'au bout du déni. Pour arrêter ça, il fallut la prise de Berlin et le suicide du Führer...

    Mais l'heure est au plus horrible, par le plus répété des milliers de fois: la "hachoir à viande". Utilisés sans vergogne pour des attaques répétées contre les positions russes dans les régions de Kherson et de Kharkov, des unités de réservistes encadrées par des bataillons "nationalistes" à la Russe, dans la plus pure tradition stalinienne de l'épée dans les reins furent sacrifiées des mois durant. Détectées et écrasées par l'artillerie russe, ces attaques désespérées motivées pour justifier les livraisons d'armes et d'argent (qu'a-t-on le plus livré?) ont caractérisé l'année de guerre. 

    Seul point véritable d'offensive russe effective, la ville de Bakhmut assiégée fut attaquée sans relâche 6 mois par des mercenaires expérimentés, capable d'être finalement victorieux ou presque. De quoi les accuse-t-on ? De s'être tous fait tuer dans des assauts inutiles en forme de viande à hacher. Pourtant ce sont bien des dizaines de milliers de défenseurs qui furent hachés sans rien faire par des bombardements incessants suivis d'assauts prudents. La contre propagande, hélas un peu tardive (les journaux occidentaux viennent de basculer: le hachoir est maintenant identifé univoquement) est toute récente. 

     

    Mais il n'y a pas que cela. Il y a la raison de faire tout cela. C'est pour le symbole ! Sans que la ville aie une vraie valeur symbolique, pour assurer sa communication l'infâme Poutine envoie des milliers de ses soldats à une mort inutile, tue tous les civils de la ville (ils ont été évacués depuis longtemps), et tout cela pour magnifier son armée. 

    Ainsi, Zelensky ne s'avoue pas vaincu (1). Pleurnichant, la voix cassée il se plaint de tout cela. 

    C'est celui qui dit qui l'est. 

     

    (1) interview de Zelensky https://twitter.com/skadefron/status/1633187216909369344

  • Les interprétations

    On va ici émettre une théorie sur la situation mondiale qui aurait dû paraitre évidente depuis longtemps. Il y a un chemin unique pour les hommes dans le monde multipolaire qui nous attend: l'égale distribution des désirs, y compris celui d'être le seul. Ce désir anime encore, mais plus pour longtemps, une nation prométhéenne : les États Unis d'Amérique.

    Une grande constante, l'inéluctable fin de la démographie suicidaire de peuples, la plus terrible d'entre elles ayant été, malgré l'affreuse saignée communiste, la chinoise, qui fut bloquée par son terrible contraire, l'interdiction de procréer, qui fait de la Chine à 1,4 milliard d'aujourd'hui, un candidat à un peuple de moins de 500 millions à la fin de ce siècle. 

    Bien sûr elle anime encore le Niger (la démographie), mais combien de temps? L'Afrique va-t-elle vraiment pouvoir avant de devoir, se déverser dans des régions habitables du monde? Sans doute, on prépare cet avènement en Europe. En attendant, partout ailleurs et surtout en Europe, cela se calme. 

    Cette baisse démographique atteint tout le monde, et il va être temps, la planète n'en peut plus et le montre: la ceinture équatoriale va devenir de toute façon inhabitable pour longtemps avec la montée de 4 degrés de la température globale, maintenant inévitable. Un massacre s'annonce en morts, morts nés et pas nés du tout. Enfin et dommage pour certains. 

    Ce fait prévisible et acté depuis maintenant plus de vingt ans consomme ce qui est la stratégie américaine maintenant arrivée à maturité et à peine perturbée jusqu'à ce que certains faits ne remettent certaines pendules à l'heure. 

    La conception américaine du monde à la sortie de la fin de sa conquête d'espace vital, juste avant la guerre de 14, fut d'abord celle d'une idéaliste pacification du monde derrière des idéaux socialistes pensés à la chrétienne-américaine, c'est-à-dire très musclés et très naïfs. Le moteur de ce qui maintenant est en feu (le woke) et qui va bientôt se consumer, mais qui dura longtemps. Après avoir trainé les pieds, puis s'être lancé avec une énergie "humanitariste", on attendit longtemps et n'attaqua qu'après avoir rassemblé un maximum de forces, puis on laissa par sympathie la Russie surarmée prendre Berlin.

    Ce n'est qu'après la mort de Roosevelt que l'on put enfin être anti communiste, les écailles étant tombées d'absolument tous les yeux. Hélas c'était trop tard, et les Russes eurent la bombe et la Tchécoslovaquie, puis la Hongrie (68 ne fut qu'une mise au point, le vrai coup de Prague ayant eu lieu en 48). Alors on commença par s'approprier le savoir-faire et l'activisme des nazis dont on encouragea les guérillas sur le sol ennemi pendant au moins dix ans, tout en lançant les français sur le flanc chinois mais en ne les aidant guère, on avait en fait la vérole sur son sol et il ne fallut pas moins de tout le mccarthysme pour se décontaminer des espions (nombreux en fait) et de la bien-pensance gauchiste socialisante américaine qui cependant fit souche en souterrain...  Et puis il y eut le Vietnam, contemporain d'une résurgence libertaire à portée mondiale qui engloutit le monde, notamment l'Europe bien plus exposée au soft power concurrent et dans lequel elle se plongea avec délices. Au point de vouloir "changer la vie" jusqu'à assez tard, au moment où coup de génie, on libéralisa l'Occident grâce à TINA, euh à Thatcher et Reagan. En quelques années on réussit à rendre l'Occident vraiment désirable et on inventa l'internet.

    Tout fut fait pour contrer le centralisme soviétique, ennemi du genre humain et repoussoir absolu de l'excellence libérale, y compris l'internet de conception décentralisée dite "hop par hop", qui ruina au passage la centralisation européenne, les chemins de réseau alloués en central des normes ISO pourtant "internationales" étant ridiculisées et abandonnées en quelques années de concurrence. Conçu pour résister précisément à toute attaque "centrale", l'internet est l'emblème de la victoire idéologique de l'Amérique sur le reste du monde, Europe asservie comprise. Qui plus est inventé par des hippies barbus subventionnés par l'armée mais pacifistes jusqu'au trognon et qui en profitèrent pour libéraliser à l'extrême la diffusion gratuite de la pornographie et de la musique, l'internet qui devint ensuite le Web, consacra la modernité, au-delà du possible. Cette délirante victoire idéologique et commerciale consacra à l'époque des oligarques russes, pauvres profiteurs mafieux des débris soviétiques, mais universellement dénoncés (y compris en Russie), consacra donc bien plus vicieux, riches et puissants qu'eux, les Gates, Jobs, Page&Brin, Bezos puis Musk, qui construisirent en dix ans les puissances techniques et financières les plus gigantesques de l'histoire, cela sans payer d'impôts, on les en avait exemptés pour développer leurs domaines d'action respectifs... Ridicules et petits, les arrivistes européens dont aucun ne put égaler les monstres dont je parle, il y eut un seul français qui racheta toutes les marques de luxe pour concentrer un capital qui reste très inférieur à ce qu'accumulèrent les capitalistes US rassemblés en meutes, et possesseurs à eux tous d'une richesse insensée. 

    Au passage, se confirma ce qu'en fait on savait déjà : l'incapacité militaire américaine, qui hors des stratégies d'écrasement physique et d'extermination qui avait fait toutes ses victoires sans pertes humaines depuis l'assassinat des indiens et des sudistes en passant par leur brève guerre de 14, puis leur tout aussi brève guerre de 40, n'est tout simplement pas capable d'autre chose que de frime derrière un revolver chargé. Vietnam, Irak, Afghanistan : ils perdirent devant de nouveaux indiens, faute d'avoir cette fois le courage de les tuer tous, ou l'intelligence de les coloniser vraiment.

    Comme le pétrodollar était installé et fonctionnait à plein, on commença à s'endetter à mort et grâce à l'allié chinois (c'est ma thèse, les Américains ne les ont considérés comme adversaires qu'avec Trump, très tardivement), on lança sa désindustrialisation compétitive en n'imaginant pas que Poutine  (brusquement apparu, il interrompit brusquement sous les lazzis la prédation oligarque) réussirait à sauver la Russie de l'immense misère dans laquelle les économistes avisés de la banque mondiale l'avaient plongée pour lui apprendre l'économie de marché. La Russie devint un problème.

    Entretemps, l'Europe avait été organisée, le marché commun transformé en une union à visée fédérative absolument décérébrée et corrompue, au service de l'empire. Naïve et soumise, elle se livra comme de juste aux chinois sans réciprocité aucune, le protectionnisme lui étant interdit. En fait pas tout à fait, de manière invisible, et là encore il fallut attendre Trump pour que cela fut mis sur la table vraiment, l'Allemagne avait manoeuvré. Ayant souscrit à terme à super pas cher du gaz russe transporté par un lien en passe d'être doublé, elle devenait un hub gazier incontournable qui a organisé au nom de l'Europe et du libéralisme la destruction de l'avantage nucléaire français, en échange d'une tolérance hors norme à un endettement sans réforme aucune concocté par les stratèges socialistes de l'ennemi héréditaire à piller au nom de l'écologie. Assis sur l'interland que Hitler tenta de coloniser, un empire central germanique se construisait, il fallait agir. 

    L'OTAN utilisé par les européens et surtout les Allemands pour se faire défendre sans frais, fut utilisé par les Américains en échange, pour s'étendre vers l'est, le camp européen étant en fait un camp américain, et l'influence cultivée fut utilisée pour faire pièce à la Russie en reconstruction: on inventa l'Ukraine moderne pro européenne dont le plus cher souhait était pour échapper à la misère (son PIB par tête n'avait pas bougé, alors que le russe avait doublé et le polonais triplé) de rentrer dans l'Europe mère des subventions. Un coup d'Etat anti Russe fomenté par les nazis toujours en place installa une guerre civile et le piège se referma. 

    Car dans l'histoire de l'opération militaire spéciale, universellement décrite comme une agression non-provoquée dans tout l'Occident (le roi Charles III dit bien "unprovoked"), ma thèse est d'affirmer qu'il s'agit d'une provocation réussie, un "piège" avéré dans lequel on força la Russie à se jeter pour la réduire économiquement et militairement. Au passage on détruisait aussi le concurrent germain dont l'industrie industrieuse jurait avec la financiarisation nécessaire du monde et surtout avait commencé à constituer avec la Russie une sorte d'alliance... 

    Les preuves?

    On avancera le sabotage des gazoducs nordstreams, décriés par les USA depuis longtemps, y compris par Trump et dont la destruction explicitement et publiquement souhaitée et annoncée par Biden fut fêtée explicitement et publiquement par l'ukrainienne Nuland, par ailleurs membre néoconne de la famille Kagan et organisatrice du coup d'État du Maidan... Inscrit dans la stratégie américaine, cette destruction, liée par Biden à la guerre en Ukraine est dite souhaitable et rendue possible par la guerre, souhaitée et organisée donc. 

    Mais l'évidence tient à autre chose encore: les deux mois passés, en contradiction avec tout le reste de l'Occident, à annoncer une attaque imminente de la Russie, niée par tous les experts et tous les médias, sans parler des dirigeants, Macron a cru que son entregent (et non son entrejambe) pouvait sauver la paix en séduisant Poutine, cette annonce donc, fut vérifiée, après bombardement fortement accentué du Donbass par l'Ukraine tout le mois de février 2022, pour pousser à la roue peut-être... Biden souhaitait-il l'attaque ? Si non, pourquoi avoir refusé de discuter en décembre, alors qu'il savait déjà que la coupe était pleine ? 

    C'est alors que les sanctions économiques n'eurent pas ou peu d'effets, et que les relais traditionnels firent faux bond: les BRICS refusèrent de s'aligner. C'est alors que la guerre continua prudente en dépensant un volume d'obus apparemment sans limites, ou fabriqués assez vite par une économie de guerre effective que les occidentaux n'avaient pas cru nécessaire de préparer à l'avance de leur côté.

    Après un an, tout reste en balance et on s'achemine vers le combat final, prévu pour bientôt. On avait évoqué les scénarios d'un monde partagé, protégé du terrorisme par  un glacis de tchernozium rendu inutilisable sur le territoire d'une Ukraine démembrée pour toujours mais pas celui d'une Russie finalement coupée en deux par l'excellence technologique et réduite à négocier son retrait d'Ukraine après l'assassinat de Poutine et puis quoi encore. 

    Il y a aussi le scénario d'une glaciation temporaire, le temps du passage de l'Occident dans une économie qui déjà dévastée par le Covid et humiliée militairement à un trop haut niveau, entérinera sa plongée dans la nécessaire pauvreté industrieuse le temps de se doter ce qu'il faut pour contre attaquer vraiment, cette fois à la hauteur nécessaire. Le combat alors sera titanesque, entrainera comme d'hab des reculs jusqu'à l'Oural, et surtout se paiera d'un appel au rôle salvateur de la Chine, qui alors entrera enfin dans l'histoire du monde au delà de l'invention de la poudre à canon. Mais cela sera une autre histoire. 

    La grande offensive de printemps a lieu au début du printemps et nous y sommes: la prise de Bakhmut sera-t-elle la fin du début ? 

     

     

     

  • Les fécondités

    Il ne faut pas confondre taux de fécondité et indicateur conjoncturel de fécondité...

    La confusion permet aux immigrationnistes de truquer la réalité et d'expliquer aux parents d'élèves qu'ils sont de sales racistes quand ils comptent les visages africains sur les photos de classes de leurs chères têtes blondes. 

    taux de fécondité

    Un taux de fécondité permet de calculer un nombre d'enfants. On multiplie le taux (un pourcentage) par le nombre de femmes et on obtient un nombre d'enfants. Facile. 

    À partir de là, pour estimer le nombre d'enfants africains dans les classes (d'école, pas d'âge) en proportion des gaulois, on multiplie les taux de fécondité par les proportions respectives de femmes et on divise par le nombre total d'enfants.

    En supposant les fécondités égales et avec 10% d'immigrés, on trouve:  f * 10 /  ( f * (10 + 90)) = 10% 

    En supposant la fécondité immigrée supérieure, disons 2,5 enfants par femme, on trouve: 12,5% 

    Pas de quoi fouetter un chat. 

    Le problème est que le calcul est totalement FAUX. 

    indicateur conjoncturel de fécondité

    En démographie, science attachée au réel, on prend en compte le réel d'une manière plus réaliste et on calcule dans une unité similaire à celle du taux de fécondité (un "nombre d'enfants par femme") un "indicateur conjoncturel de fécondité" qui prend en compte la répartition par âge des populations féminines. 

    Celui-ci est calculé de la manière suivante. 

    On divise la population féminine en classes d'âge (f1, f2), et on compte les naissances dans chaque classe (n1,n2) lors d'une année. En supposant que chaque femme vivante aura autant d'enfants dans sa vie que si lors de son passage (temporel) parmi les différentes classes d'âges, elle avait la même fécondité que cette année-là dans les différentes classes d'âge présentes cette année-là, on calcule alors un taux de fécondité. 

    Un rapide calcul montre que ce taux est : n1*(f1 *f2) + n2* (f1+ f2) / (f1 + f2) = n1+ n2

    L'indicateur conjoncturel de fécondité est la somme des taux de fécondité de chaque classe d'âge. 

    Bien sûr entre 15 et 25 ans, une femme n'a pas tous les enfants qu'elle aura au cours de toute sa vie. Le taux de fécondité d'une classe d'âge de faible amplitude à un âge faible est donc inférieur au taux de fécondité de toute la vie, mesuré précisément par l'"indicateur conjoncturel de fécondité".

    À partir de là, deux populations féminines sur un sol, par exemple une africaine et une gauloise peuvent se différencier, non seulement par leurs nombres respectifs mais aussi par leur répartition en classes d'âge. 

    Et bien il se trouve que si (par bonheur) la population des femmes africaines est considérablement plus jeune, et bien en proportion des naissances, on peut avoir un taux de naissances africaines très supérieur à celui des naissances gauloises.

    Comme c'est le cas, et bien la trahison immigrationniste, pourvoyeuse de chiffres bidons à destination des gogos qu'on veut remplacer sans qu'ils s'en aperçoivent (autrement qu'en se frottant les yeux en regardant les photos de classe de leurs enfants) se voit ici démasquée. 

    Une feuille de tableur le montre simplement: 

     

    Capture d’écran 2023-03-04 à 18.27.02.png

    Avec des hypothèses un peu forcées en termes de répartition mais en tenant compte des différences de fécondité, ici réalistes (1, 8 pour les Gauloises, 2,5 pour les Africaines), on réalise l'ampleur du désastre. 

    De fait, une population jeune fait PLUS d'enfants qu'une vieille, cela dès l'instant T. 

    La proportion de jeunes africains dans la population française est déjà très importante. 

    Le remplacement en fait est inscrit, merci aux démographes français, déjà victime de l'effroyable baisse de niveau intellectuel qui a saisi l'Occident de nous en avoir prévenu. 

    Le fond de l'affaire est que ce n'est pas la différence de fécondité qui fera la différence, compte tenu de la différence de population, mais bien la jeunesse de la deuxième population qui abaisse considérablement le taux de fécondité relatif à la classe d'âge... 

     

     

  • Les après guerre

    Comme Bakhmut est pris et la guerre gagnée par "Putin", il est loisible de considérer ce qui va se passer "après".

    Tout est possible, et le monde, dores et déjà durablement déstabilisé et qui s'habitue aux violences inter étatiques commence à entrer tout doucement dans un conflit global qu'on peut appeler "troisième guerre mondiale".

    La première chose est que contrairement aux fantasmes, la première phase de la guerre ne sera pas une conquête russe de l'Europe ou même de l'Ukraine, mais un démembrement de l'Ukraine, avec annexion par la Russie de son sud et de son est, et installation d'un glacis anti-terroriste à l'ouest et au nord de la frontière russe. Derrière, ce qui restera de l'Ukraine, à reconstruire d'une part, si on part du principe qu'une sorte de cessez le feu va s'y instaurer, faute de combattants valides et de munitions, à réarmer d'autre part, l'Europe et l'Occident ne dételant pas, et c'est tout le problème.

    Installés dans un état de guerre gelée, lançant son industrie (ou ce qu'il en reste, c'est l'occasion de se relancer d'autre part) dans le militaire, avec l'intention plus ou moins cachée de recommencer les combats plus tard, l'Europe et l'Amérique vont donc tenter sur un moyen terme (2 à 10 ans) de se refaire face à la Russie et de la surclasser économiquement et technologiquement afin de refaire le match au nom d'une revendication jamais abandonnée Inude rétablir des frontières oubliées, tant qu'on y est on pourrait refaire la Pologne Lituanie, le droit international d'il y a 500 ans pouvant en même temps s'appliquer et on fait ce qu'on veut... 

    On pourrait se contenter de regarder la France, après tout pas si à l'écart de l'histoire car déjà en conflit larvé effectif avec la Russie. Depuis les positions malheureuses de la France contre le gaz germano-russe, le petit trou du cul ayant manifesté à l'occasion sa forfanterie et son absence de vision et de décision, la Russie a appuyé sur l'accélérateur de sa politique de contre encerclement en Afrique, animée par les miliaires privatisés de Wagner. 

    Particulièrement fragilisée par ses prétentions insuffisamment appuyées et sa désormais affichée politique de désengagement d'une Afrique qui ne la concerne que dans l'autre sens (c'est l'Afrique qui vient en France, désormais), la France est une proie à dépouiller assez intéressante. 

    D'abord le prestige militaire, qui fut manifeste 150 ans, et dont le dernier éclat fut le sauvetage "in extremis" du Mali en 2012. Installé au Mali, en CentreAfrique (autre domaine d'une dernière manifestation armée), au Burkinafaso, et bientôt au Niger et au Tchad, les Wagner représentent la force brute capable de défendre les gouvernements en place, ce que la France avait cessé de faire, démocratie oblige. Celle-ci enfin abolie, les gouvernants africains vont donc pouvoir en toute indépendance, trafiquer leurs autorités et leurs ethnicités en utilisant les ressources offertes par la Russie qui peut donc se tailler sans politique ruineuse de développement ni immigration désagréable, un prestige et surtout des bases arrières pirates conséquentes. Maitre des trafics de drogue et d'esclaves (et oui) qui traversent l'Afrique pour embarquer clandestinement en Europe et la véroler par un sud que celle-ci ne défend pas, la Russie servira de pivot à la grande lutte à venir contre la barbarie armée, contre les barbaresques, donc. 

    Amie de longue date de l'Algérie avec qui elle pourrait bien s'entendre au sud ET au nord contre le Maroc, capable de traiter avec la Turquie avec qui elle n'est pas en conflit, la Russie va bientôt être en position de remplacer complètement la France dans le contrôle du sud de la méditerranée, et donc de servir d'arbitre rétribué dans tous les problèmes désormais visibles qui vont affecer mare nostrum, un comble. La fin des corsaires fut suivie de la colonisation de l'Algérie, nous voilà revenu deux siècles en arrière, il va falloir tout recommencer. La chose est encore plus difficile car la Turquie est là, nous déteste et veut reprendre ses droits contre la Grèce. 

    La France n'a pas d'ennemis ? Elle a à ses portes, un concurrent pratiquement son égal militaire, la Turquie, plus un pays moyen avec qui elle entretient des rapports tout à fait troubles, l'Algérie, et surtout avec 2 à 3 millions d'Algériens sur son sol avec qui elle n'a rien réglé non plus. Là dessus, le conflit entre Algérie et Maroc, entre qui elle ne peut s'interposer peut aggraver les choses, en vexant tout le monde. Comptons sur la Russie pour nous faciliter les choses et si nous prenons parti pour le Maroc, cela est possible, on peut se retrouver en Afrique avec une belle guerre de moyenne intensité qui pourrait nous poser des problèmes certains. 

    La Turquie choisira-t-elle son camp ? Historiquement colonisatrice de l'Algérie dont elle pourrait comme de toute éternité contester la souveraineté, son imperium s'est toujours arrêté à la frontière du Maroc. Notons le très fort déficit commercial à l'avantage de la Turquie, et le manque d'investissements turcs au Maroc. Le gaz algérien équilibre bien sur les échanges entre Turquie et Algérie. Notons la symétrie entre Maroc et Turquie quant aux détroits à l'ouest et à l'est de la méditerranée, et aussi bien sur la position d'arbitre naturel de la Turquie dans le conflit entre les deux pays maghrébins. 

    Exactement ce qu'il faut pour précipiter la France dans un camp et donc dans la guerre. Une spécialité de Macron, quand on aime, on choisit. En tout cas, on peut situer là une bonne occasion de se re-sabler la raie. 

    Il y a bien sûr aussi l'océan Indien, et nos iles éparses perdues que Madagascar veut absolument. Qui sera le nouveau Galliéni ? De quoi envoyer une marine exsangue, on ne domine pas à l'économie des mers du monde pour rien. Le prochain passage d'un bateau dans le détroit de formose pourrait nous aider à conforter notre domination impériale en entrainant une de ses rétorsions vicieuses dont les grands états (la Chine en est un) sont coutumiers. 

    Je vois aussi une grande exaltation qui nous prendra quand la Russie sera obligée de nous abattre un ou deux rafales lors de son invasion des pays baltes que l'Amérique refusera de défendre, ne voulant pas réitérer l'affaire ukrainienne et laissant l'Europe gérer sa défense seule. 

    Car il ne faut pas ignorer que l'Amérique a des problèmes et pourrait revenir à son grand égoïsme désormais sans doute nécessaire. En effet, les désaccords entre démocrates et républicains deviennent trop intenses d'une part, et la pression des cartels de la drogue mexicains désormais installés au sud des USA trop intense aussi d'autre part. Tout ce qu'il faut pour employer une armée divisée à guerroyer en semi-privé semi-public, les armes détenues par les citoyens étant trop nombreuses pour ne pas servir à l'occasion. Dans ce brouillard, il y a tout ce qu'il faut pour que l'Amérique, s'occupant enfin de son continent à elle, se mette à foutre la paix au reste du monde, en charge désormais de se gérer seul. 

    Y a de quoi faire. 

     

     

  • Les procréations assistées

    À l'occasion d'un petit point de situation (1) , quelques considérations, haineuses et méprisantes comme il se doit, au sujet  des procréations assistées en général.

    On commencera par le name dropping.

    Une opposante informée sera Céline Revel-Dumas qui nous présente ici la chose. Des faits d'abord, et son opinion, elle est contre. Voir une jeune femme moderne à ce point opposée à l'évidence réconcilie un peu avec le monde, et il reste surprenant de voir la Russie, qu'on croyait en pointe contre le LGBT, considérer légale l'ignoble pratique de la GPA, cela d'ailleurs avec l'Ukraine, c'est encore plus marrant. 

    Marc Olivier Vogiel le célèbre directeur de BFM-TV, mais aussi le présentateur Christophe Beaugrand, (marié à un homme et ayant, profitant de toutes les réformes disponibles, accolé son nom au sien Beaugrand-Gérin font partie des personnalités ayant publiquement fait état de la tolérance française à sa propre interdiction  légale de la chose: un peu de pognon et un voyage à l'étrange permettent de régler les atermoiements des culs-serrés qui font encore la loi. 

    Le truc intéressant avec la GPA, à part le fait qu'elle est évidemment rémunérée à la hauteur du désagrément prolongé 9 mois bien sûr, mais aussi de la libéralité qui permet de se déposséder de l'enfant dont on est tout de même la mère, est que pour cette raison, et pour éviter les attachements de dernière minute, on utilise d'abord une PMA, l'ovule fécondé injecté permettant d'éviter à la fois un rapport hétérosexuel avec la dame de la part d'on ne saurait pas trop qui, et aussi de libérer la pulsion génique, ce lardon n'est pas le mien, je ne suis qu'un garage et même pas à bites. On doit donc dans le budget de l'opération prévoir donc deux postes financiers envers deux femmes différentes à dédommager de leurs efforts. 

    On parle de 25 000 naissances GPA dans le monde par an, mais ChatGPT ne donne pas ses sources, approximativement le nombre de manifestant anti GPA à Paris en 2016 (selon la police). Un chiffre d'affaires de plusieurs milliards par contre, et on sait la pénurie d'ovules induites par la libéralisation récente de la PMA, les couples hétérosexuels stériles étant en compétition avec "les autres". Au départ donnés gratuitement par de robustes (et gentilles) étudiantes en biologie voulant cosigner avec leur profs, les ovules font actuellement l'objet bien sûr de rémunération, Fogiel a donné et il en a les moyens. 

    L'extrême dégout que je ressens (et ne suis pas le seul) à ses considérations logiques là, ne peut s'exprimer, car cela serait s'opposer aux lois qui permettent et rendent légaux les comportements et pratiques décrites. Cela serait de la haine homophobe, qui plus est, et comme nous sommes en guerre sur le sujet, il convient d'être précautionneux. 

    L'argument final est que la notion de mère est ici complètement abolie, l'adage "mater semper certa est" n'étant plus valable, la notion de maternité étant "explosée" en acteurs différents, l'expression "chuis pas ta mère" pouvant maintenant s'entendre à plusieurs titres. 

    A ce propos, connaissant les problèmes des familles ordinaires qui n'ont pas à se poser ces questions identitaires là et les rapports des psychiatres qui tous ont leur cabinet pleins d'enfants adoptés et de leurs parents chtarbés et qui sont prêts moyennant finance à passer à la suite, modernité oblige. 

    Bref, encore un ride sur la confiance et l'amour envers notre société globale, mais cela se psychiatrise, n'est-ce pas ? 

     

     

    (1) https://www.lefigaro.fr/actualite-france/a-casablanca-des-experts-du-monde-entier-demandent-l-abolition-universelle-de-la-gpa-20230302