Les consentements
Le livre de la célèbre (et culottée) Manon Garcia au sujet de l'affaire Pélicot (1), rédigé à chaud, donne lieu à de savoureuses saillies d'une personne sidérée et exprimant sa sidération toutes écoutilles ouvertes, et perpétrant donc toutes les naïvetés possibles, au risque de faire rire voire pire.
Les animaux
On commencera par ce qui est sans doute la base de tout:
« Nous ne désirons pas « comme des animaux », la sexualité est au contraire un apprentissage socioculturel. »
Ben non.
Parfaitement animale, la pulsion sexuelle similaire à celle de tous les mammifères animaux que nous sommes, fait que précisément, nous désirons "comme des animaux", l'apprentissage socio-culturel ayant précisément pour objet de faire avec cela. La thèse divise non pas hommes et femmes mais féministes et non féministes, et je ne suis pas féministe.
Cette conception progressiste (le féminisme est un progressisme) de la virtualité du sexe, celui-ci se situant entièrement dans le conventionnel à l'écart des déterminismes animaux, est une fausseté fondamentale, une erreur et un mensonge et pour tout dire une connerie, car pensée issue du con au sens négatif de l'organe débile de la bigote transformée en puritaine voulant rééduquer le monde masculin. La négation de soi comme animal, rivé à ses gênes et que seul l'âme intellectuelle et spirituelle peut contrôler et transformer peut pratiquement servir à définir le progressisme et en général toute l'absurde philosophie qui découvre après un million d'années d'humanité que nous ne sommes pas ce que nous sommes.
Les hommes
La dame éberluée par la réalité qu'on lui dévoile, s'offusque et se traumatise qu'il ait été aussi facile au Landru Pélicot de recruter (sur coco) 70 salopards dans son environnement immédiat de ploucs de la France profonde. Ignorant l'efficacité phallique des réseaux sociaux qu'elle croyait réservée au monde entier (et sans doute vexée qu'aucun birman isolé dans sa birmanie n'ait mordu à l'hameçon), la dame déduit de ce nombre incroyablement élevé que tous les hommes sont comme ça. Elle ne put se retenir de la généralisation abusive, la pulsion sans doute animale fut trop forte...
Nous voilà donc nanti d'une définition féministe de la masculinité, exclusive propriété des porcs. Autant dire plutôt une définition du féminisme, et je ne suis pas féministe.
Le consentement
Thème principal de l'ouvrage sans aucun doute, la considération de la nouvelle obligation faite aux hommes en matière de sexe commence par les interrogatoires "évidents" menés par les juges au sujet du consentement qu'aurait exprimé Mme P. avant pendant voire après les actes "bestiaux" des accusés. Ben non, disent ils. Ils ne rajoutent pas "elle était inconsciente", mais c'est par peur de la bourrade que leur aurait alors infligé les deux pandores entre lesquels ils déposent.
Le rire cynique qui me prend, à l'évidence de la chose, et aussi à l'hystérie de l'autrisse révoltée par une telle impolitesse est incoercible. Elle en profite par induire du débile interrogatoire (le juge était une femme) que la notion de consentement est fondamentale, et qu'étant déjà dans la loi, il convient de l'inscrire dans la constitution, avec le reste. Il semble de plus que cette frénésie législative s'étende au-delà, car il conviendrait, elle insiste beaucoup là-dessus, qu'on puisse et doive en déduire qu'il serait interdit, faute de consentement, de perpétrer tout acte sexuel sur une personne inconsciente, cela s'étendant sans doute aussi aux morts... L'ampleur du saut logique qui conduit à cette déduction me parait vertigineux, les hoquets de mon éclat de rire étant sans doute cause de mes larmes.
Bon, le point est qu'il s'agit d'actes sexuels perpétrés "par surprise", la victime étant endormie. Par contre, du fait de la soumission chimique, l'acte ne la réveille pas et elle n'en a pas souvenir: on est donc dans autre chose qu'une initiation par surprise d'un acte qui supposerait violence pour se continuer une fois la surprise passée et la réaction négative manifestée.
La perception de la réalité de l'acte est donc entièrement dans l'esprit du criminel, en possession entière du crime qui ne se déroule QUE dans son intériorité. Le violeur se violerait lui-même en quelque sorte... Encore une propriété de l'homme, du violeur, quel salaud celui-là !
Surtout que les hommes ne "comprennent pas" cette histoire de consentement, comme le "prouve" leurs réponses alambiquées au juge... Comme si en cour d'assise, risquant des années de prison, on n'avait pas le droit de se défendre...
Le consentement c'est donc aussi celui du criminel à recevoir sa peine, voire à la devancer en fournissant au juge tous les éléments nécessaires à sa décision, son refus de la chose établissant encore davantage sa terrible culpabilité. On trouve là les mêmes ressorts que dans le procès Le Pen: tenter de se défendre quitte à vouloir gruger, c'est aggraver son cas !
On daubera aussi sur ces communautés BDSM des lesbiennes américaines, civilisées au point que leurs jeux sexuels sont strictement réliés à un consentement doctement accordé ou retiré, seraient donc l'idéal réglementaire de la normalité future de ce qui restera d'hétérosexuels dans la société ayant enfin progressé. On se marre.
Les faits
Les faits, il faut en parler, sont accablants: le principal accusé, Dominique Pelicot est un pervers d'un type assez prononcé, pour le moins. Sans doute incestueux dans une famille tarée qui semble découvrir subitement l'impensable. Comme exposé, d'ailleurs à juste titre, par Garcia, la chose est connue et décrite: le silence affreux qui recouvre ces effroyables drames familiaux est caractéristique, permanent, consititutif.
Au-delà de la culpabilité (qui semble tant intéresser au prime abord la dame) des 40 violeurs qui ont profité de la belle endormie pour mieux satisfaire les gouts du monstre, on a bien un salopard taré de la pire espèce et c'est bien de lui qu'on doit s'occuper.
Parlons des violeurs plus ou moins dominés par Pélicot ou ayant profité de son offre. Ils seraient "normaux". Tiens tiens.
L'inceste
Prohibé par toutes les civilisations ? Allons donc, il serait de 6 à 10% de prévalence et partout, dans tous les milieux. Autre connerie de la dame qui veut donc prouver l'improuvable, comme d'hab. La différence abolie entre fait de droit et fait de réel, entre symbolique et effectif, deuxième caractéristique fondamentale du progressisme, fait son oeuvre.
C'est parce que la chose coutumière aux animaux et aussi bien présente chez les animaux que nous sommes, a des inconvénients pour les individus et pour le social, et d'aillleurs comme le viol lui-même, qu'il est symboliquement (si le terme peut avoir un sens) rejeté par toutes les sociétés humaines.
La connerie se poursuit, car la dame "est tentée de penser" que l'inceste aurait à voir avec la pédophilie. Sa tendance coupable à céder aux tentations intellectuelles en dit long sur ses instincts animaux... Ça doit crier dans son ménage...
Et la théorie, telle une longue bandaison se développe en détails: les violences sexuelles sont essentielles aux hommes pour assurer leur domination. Nous y sommes.
Une preuve, et là encore un grand éclat de rire: les hommes coupables qu'on juge n'ont rien au commun, à part leur sexe. Hmm, une piste à suivre sans doute... On rit aussi au : « certains ont même des casiers judiciaires bien fournis, mais ni plus ni moins que dans le reste de la société. ». La "banalité du mâle".
Eichmann
Et c'est parti encore plus loin avec l'innénarrable: « Les complices de Pelicot sont aussi coupables que lui, et la société qui les entoure joue également un rôle important ». Car c'est son interprétation de la culpabilité d'Eichmann selon Arendt: toute la société allemande a joué un rôle. « c’est la « complicité pratiquement omniprésente » des hommes français avec le patriarcat. ».
Le parallèle est piquant, et la thèse intéressante. Tout ça pour une victime (Eichmann en fit 6 millions) qui ne s'est rendu compte de rien. Alors qu'Eichmann niait tout et que Pélicot ne niait rien... La thèse d'Arendt visait principalement à dire qu'Eichmann n'était pas personnellement responsable et intentionnellement un tueur de juifs: il s'agissait de dédouaner un nazisme global trop personnalisé (et d'innocenter l'amant et le maitre) et de ne dénoncer qu'un système que les grands esprits pouvaient condamner en paroles. Dans les faits, et la réalité, Eichmann, soumis à un procès, s'est défendu en menteur pathologique et en pervers. Il était bien évidemment totalement convaincu de la justesse de ses actions et de leur nécessité pour réaliser l'idéal d'un monde sans juifs. Un projet comme un autre, et c'est cela le scandale. Il fut condamné à mort et c'était le minimum.
Heidegger avait bien identifié la "machination" à l'être et l'esprit "juif" qui rongeait le monde et que le nazisme avait pour fonction de détruire, hélas avec les moyens techniques maudits que le bon maitre dédaignait, ce qui l'innocenta: les nazis se trompèrent sur les moyens à employer (en gros). Identifier la mort des juifs à toute la société allemande, qui se contenta d'approuver de loin un système à qui elle avait cédé est aussi débile que l'identifier à ses enfants (faudrait-il exterminer tout l'outre Rhin pour résoudre finalement le problème allemand?) ou à toute la germanité et pourquoi pas à l'ambiance délétère induite par les cantates de Bach ?
L'humanité et la masculinité ne peut pas se réduire à la domination induite par les violences sexuelles au sein des familles de dégénérés. On va commencer par là car je ne suis pas féministe.
Gisèle coupable
D'autre part, l'accusation "fondamentale" de la dame met en cause implicitement aussi les femmes, soi-disant "dominées" ou "sous emprise" , mais en fait aussi responsable, car silencieuses voire complices, que les victimes. On en viendra donc à la position proprement extrêmiste de la dame qui semble ainsi, et cela implicitement, mais la connerie n'a que faire de l'implicite, à suggérer donc le quasi-inacceptable c'est à dire que Gisèle était complice et cela, "bien sûr". Le "je n'ai rien senti", "je ne me suis apercu de rien", "il était normal et aimant" n'a qu'un temps. Et bien on n'y crois pas, en tout cas pas moi: vouloir accuser toutes les bites conscientes d'elles mêmes elle au nom d'une soit-disant inconscience voire innocence complète est très très énervant et pue la merde. Gisèle me gonfle, et je ne suis décidément pas, féministe.
Le débat et la "culture du viol".
On passera sur le très drole "your body, my choice" du (forcément) Trumpiste astucieux qui chie avec humour sur le féminisme abortif débile.
Mais d'abord le patriarcat conçu par la dame comme l'anormalité suprême. Au risque de déplaire, je dirais l'inverse: la domination juridique sur la femme mariée n'est pas inventée par Napoléon, mais fut valide de toute éternité avec de simples variantes dans tout le monde civlisé, et cela depuis la nuit des temps dans tout l'espace connu. La voilà la normalité et l'évidence, corrigée récemment, en gros aux XXème siècle, pour une raison for simple et largement ignorée par les greluches pratiquant l'inversion des valeurs et qui est l'invention de la machine à laver. Cette évidence que nul viol avec violences ne fera rentrer dans la tête de celles qui ne veulent ni comprendre ni expliquer que la morale ou le sentiment de révolte de l'adolescente bornée ne gouvernent pas, hélas, le monde.
Les masculinités
Les disgressions de la dame sont affolantes... La disjonction entre masculinité et virilité expliquée doctement comme conduisant à la hiérarchisation des pouvoirs des hommes selon leurs masculinités est ici un sommet de connerie au sens strict. On y voit toute la terreur sacrée de la femme découvrant un pénis de taille hors norme et insérant son porteur dans la pyramide des autorités à laquelle elle devra se soumettre... La disjonction est pourtant bien une confusion totale, l'identification du masculin au pouvoir associant directement celui ci à celui là en inversant les termes: c'est parce qu'il a une grosse bite qu'il a du pouvoir !
Alors que toute l'histoire disjoint pouvoir et sexe, celui-ci n'en étant qu'un accessoire, le Mazarin ou la Catherine de Medicis asexués et souverains le montrant assez, la dame se réfugie dans une théorie absurde du déguisement symbolique de l'érection pris au pied de la lettre, bref, l'habituelle désymbolisation progressiste, syndrome psychotique du culte freudien du phallus, repris ici avec la fameuse testorérone, dont on pourrait administer un inhibiteur aux jeunes mâles pour prévenir le viol. A moins qu'un homme s'empêchant (la célèbre formule a un succès considérable dans la pensée féministe), on pourrait considérer etc. La dame décide de ne pas trancher. Merci à elle.
Bon on arrête là, le rire sinistre finit en pleurs. Peut on vivre avec de pareilles connasses ? Sans doute, à condition de se boucher les oreilles quand elles crient non ! non !
La Honte
Une intéressante remarque, bien sûr très conne, mais illustrative de bien des points de vue. Le fait que TOUS les hommes devraient avoir honte de partager leur sexe avec les lamentables violeurs de Gisèle. TOUTES les femmes ont bien honte de leurs règles, de leurs marmaille, de leur lesbianisme, etc. Pourquoi le renversement, légitime, ne serait il pas possible ?
Ainsi donc, voici ce qui justifie l'accusation indistincte et la confusion entre responsabilité et nature: l'égalité... Au sens forcené du terme. Et qui ce qui justifie l'excuse facile faite à l'adolescent irresponsable sinon sa "nature" , disons le de fils chéri à qui on passe tout, sans doute à sa grande honte ?
Le complexe cognitivo affectif à l'orgine de la connerie de certaines femmes est un puit sans fond.
Les amis
Pour achever de nous dégouter, encore plus obscène de la part de la greluche perdue: ses amis. D'abord la Jeune Garde qui semble bien l'exciter, il s'agit de Raphaël Arnault l'anti fa qui lui cogne les femmes ... d'extrême droite, les violeuses (on ne peut pas en penser moins) qui osent, les salopes, suggérer que les immigrés qui violent c'est pas bien, alors que cela ne peut être le sujet. Et ça manifeste, pour Gisèle. En gros tu es vieille, blanche tu ne te souviens de rien de ce qu'on t'as fait, et tu passes devant une petite fille violée puis découpée en tranches vivante par une sorcière maghrébine à peine un peu foldingue. De quoi devenir woke de droite et de fonder la "vieille garde" etc etc.
Encore, encore
Une dernière pour la route: « comment construit-on sur ce champ de ruines qu’est la sexualité masculine ? »
Et puis non, on continue: « les normes de la masculinité et de la féminité empêchent les hommes de voir les femmes comme des sujets »
Mais pour finir, le comble du comble: tout ça est écrit depuis Berlin... Faut il un bouquin pour détailler mon dégout des schleux et de ce qu'ils ont fait à toute l'humanité dans la période qui s'acheva il y a 80 ans pile? Faut il qu'un con se dévoue pour cela ?
(1) Vivre avec les hommes. Réflexions sur le procès Pélicot. Manon Garcia