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Les ProPoutines

Vladimir Poutine, dont le portrait en pied est présenté ici, est un personnage intéressant de l'histoire contemporaine. Au pouvoir en Russie depuis vingt cinq ans, il fait l'objet d'une détestation absolue en Europe, et alors que la campagne présidentielle de 2027 est en train de s'ouvrir, une chose est sûre pour l'instant: il sera le repoussoir, et toute tentative de s'inspirer de son oeuvre en général étant pour sûr gage de rejet, rien de cette oeuvre ne pourra vraiment inspirer la future gouvernance de la France, condamnée à vivoter donc entre les mains de celle dont on ne sait toujours pas si elle sera non pas élue, mais éligible, ce qui est par ailleurs moins que certain à l'instant t (avant fin mars 2025).

On peut donc être assuré de l'absence de vrai nationalisme, de vrai courage économique et géopolitique et surtout de vraie mise en place de ce dont a le plus besoin le pays en déconfiture complète que nous habitons: une motivation pour continuer à vivre, mais je ne parle peut être que pour moi. 

Non pas que Poutine soit vraiment enthousiasmant: sa personne, sérieuse et glacée en fait un personnage de film d'espionnage capable de tenir tous les rôles depuis celui du méchant suprême haineux jusqu'à celui de l'agent secret facétieux, torse nu avec un ours. Autoritaire et gelée comme un cruchon de vodka, sa personne est gênante et l'on ne souhaite que la voir maintenue dans son Kremlin, loin, loin à l'est. 

Cela étant dit, ce repoussoir-là est pourtant ce dont nous avons besoin: attaché à une ex puissance du siècle dernier et porteur de son histoire, et donc du passé et celui-là fut, il relie et sa foi orthodoxe (le monsieur aurait un confesseur) toute habile, mais peut être sincère, n'est en rien celle du bigot. Il a la foi du grand chef d'État, celle de Pierre le grand, de Louis XIV et de De Gaulle, digne et rattachée à l'histoire et au réel, le Russe n'ayant pas complètement rompu, comme cela peut être le cas en Europe, avec la chose, du moins en apparence. Serait-ce grâce au communisme, ou me trompes-je? 

Sa culture est donc habile, on commence par là, mais aussi réelle: il se situe clairement dans l'histoire, et on ne voit pas bien ce qui fait qu'on le rejette en Occident alors qu'il ne dit et exprime que le vrai. L'affaire ukrainienne est typique, et sa description de la plaine éponyme, parfaitement exacte, vaut cours d'histoire. Qu'on puisse être assez dégénéré et malhonnête pour soutenir la fiction historique et humaine qu'est le nationalisme pontique hors du sentimentalisme slave d'un histoire martyre qui ne méritait qu'un écrasement modéré au sein d'une société composite qui ne peut évoluer qu'à l'ombre de l'autorité après réparation des absurdes manipulations géopolitiques d'une immense et cruelle dictature.

Rejeter la dictature bolchevique et ce qui s'en est ensuivi pour ensuite considérer gravé dans le marbre du "droit international" des frontières imbéciles décidées par des assassins et des alcooliques est contradictoire. Comme tout ce qui est absurde, on peut en déduire n'importe quoi, et en premier que ce "droit international" là n'est qu'une chimère pour gamins tarés et peut être piétiné sans vergogne, l'ayant d'ailleurs été et au combien au Kosovo, en Arménie, en Serbie. Dire qu'on voulut la Tchéchénie indépendante pour les mêmes raisons ! 

Rassembler les russophones dans la Russie injustement traitée après ce qui fut le démembrement de son empire, plus que celui de son influence, le remplacement du Pacte de Varsovie par l'OTAN n'ayant par ailleurs pas gêné, est légitime et compréhensible, et rien dans les discours et les ambitions réelles du monsieur ne peut inquiéter vraiment sauf bien sûr ceux qui ne s'inquiètent pas d'un islamiste nommé inspecteur de l'éducation du royaume d'Angleterre, ni d'un écrivain français retenu dans la galère barbaresque d'une gérontocratie mafieuse à la dérive. La Russie veut-elle reprendre le Kazakhstan pourtant riche, étendu et surtout peuplé d'assez de Russes pour qu'on les laisse tranquilles ? Même pas.

La menace russe est donc inexistante, et prétendre le contraire est une stupidité à défaut d'être un mensonge débile sorti d'un cerveau dérangé. Car le dérangement des cerveaux est une réalité du monde actuel et si l'on en examine les différentes manifestations, on est surpris de voir à quel point elles contredisent en tout les évidences réaffirmées avec constance par notre menace existentielle. Ce qui explique tout. 

On a consacré aux aspects diplomatiques et guerriers assez de considérations en faveur de notre tsar: savoir ce qu'est une nation et comment la défendre a maintenant complètement échappé à ceux qui hélas continuent d'alimenter la ruineuse et inutile université française en stupides et absurdes connaissances inventées et fausses. Ces savants forment pourtant nos ingénieurs, gestionnaires  et militaires, et les résultats sont là : domination technique, ruine et échec militaire. Mieux: cela continue et s'accentue au fur et à mesure de la catastrophe qui s'en trouve ainsi encouragée. Elites ? Professeurs ? Ben voyons: un ramassis d'impuissants débiles marmonnant les rituels wokes pour notre malheur. 

On fera allusion à un Bernard Lugan évincé de la formation des soldats enoyés en Afrique: son successeur, une successeuse, proclama à son arrivée le changement de paradigme intellectuel: l'Afrique s'explique désormais par le social et non plus par l'ethnique. La France fut jetée hors d'Afrique dans les 3 années qui suivirent, à croire que ce fut de sa faute. 

Que cette engeance considère comme l'ennemi absolu celui qui bien loin de leur administrer le knout qu'elle mérite, se contente de les mépriser à distance en construisant sous leur nez une puissance technique, industrielle et militaire qui les surclasse en tout à seule fin de bénéficier à son propre peuple, est assez légitime: plus qu'un ennemi, il est effectivement, et je viens de comprendre, un risque existentiel. L'idéal d'une civilisation, l'aboutissement des rêves fous de Victor Hugo est actuellement menacé de discrédit de par sa confrontation à un échec complet face à son contraire. 

Et pourtant, ce contraire est non seulement l'évidence, et manifestation du bon sens nécessaire, mais mieux que cela, l'exceptionnelle car peu fréquente apparition historique au sommet d'un Etat du personnage exceptionnel qui en quelques dizaines d'années remet une nation dans le droit chemin après des décennies de dérives. De Gaulle, Deng Xiaoping, Thatcher sont de cette trempe, et la Russie libérée du communisme échappa grâce à Poutine à sans doute la disparition, celle à laquelle se condamne un progressisme qui enterre un occident qui attend désormais sa Jeanne D'Arc pour ne pas disparaitre. Pour que ce contraire là soit à ce point conspué, il faut vraiment qu'il signifie quelque chose. 

On pourrait identifier ce hiatus au mépris public manifesté envers l'homosexualité déifiée par l'Occident progressiste, et après tout, pourquoi pas? Todd identifie bien le degré zéro de la croyance à l'instauration généralisée du mariage homosexuel qui y eut lieu à partir de 2012 un peu partout. Trump, autre bête noire, est aussi porteur de ce mépris qui s'identifie au refus de l'apparente nécessité de la négation de la binarité sexuelle. Mais les reproches sont bien plus variés, et portent sur tout ce qui doit absolument disparaitre en plus de cela: nation, volonté souveraine, patriotisme sans doute, et aussi ce qui lui est lié, et qui est cette appréciation égoïste propre à tout peuple qui se sent porteur de quelque chose, ce qui n'est plus supportable à l'heure du strip tease mondialisé: dépouillés de leur barbarie(civilisation), les barbares(les civilisés) exigent qu'on l'on se dépouille en retour pour qu'on se ressemblent tous mieux. L'habit fait étoile jaune.

Soupçonné de volonté d'hégémonie à cause de cela, le porteur de l'identité russe est ainsi l'objet d'une chasse aux sorcières qui ressemble fort à celle qui se déchaine aussi contre l'autre "dernière nation", Israël ou le pays des juifs, identifiés depuis toujours à cet irrédentisme-là, dont la cause implicite, une supériorité proclamée, à la fois crainte et méprisée, suscite au plus profond de soi une haine inextinguible. 

Nul ne peut collectivement être exceptionnel sans menacer le collectif principal. Quand le collectif principal en question est universel ou porté par des idées partagées comme universelles ou se prétendant universelles, le groupe prétentieux, quelque soit sa taille, devient ennemi mortel.

Le plus petit pays du monde, qui prétend vouloir cultiver une langue de terre isolée alors qu'il a abandonné toutes ses villégiatures de par le monde pour s'y réfugier est jugé insupportable: il perturbe l'universalité islamique qui ne peut sacrifier ce confetti d'empire à celui qu'il a toujours méprisé et contre qui il s'est construit comme empire universel sans rival, et qui veut à nouveau se hausser du col quitte à ne respirer que du ressentiment de ses échecs indéfiniment renouvelés. 

Le plus grand pays du monde, qui prétend porter depuis la fin du Moyen Âge une identité qui serait la succession de l'empire occidental des grecs, est jugé barbare et illégitime au point qu'on souhaite le démembrer: il perturbe l'universalité anglo saxonne, héritière des barbares qui détruisirent l'ancêtre dont pourtant on se réclama pour dominer complètement après son autodestruction l'Europe disparue, réduite à la honte historique qui finit de se déshonorer sous nos yeux en voulant se fédérer sur les ruines partagées de ses traditions et de son histoire.

L'Amérique seule peut-elle assumer la puissance de l'Occident ? C'est ce qu'elle a cru faire ces dernières 80 années, sans que les Européens le réalisent vraiment, perdus qu'ils étaient dans la version la plus débile du rêve absurde de reconstitution de l'Empire romain qui l'agite régulièrement. 200 ans après Napoléon, 100 ans après Hitler, Macron veut à nouveau une souveraineté européenne qui n'existera jamais. Charles Quint se finit dans un couvent, et Charlemagne créa en fait d'empire la France et l'Allemagne (pourquoi pas l'eau et le feu?) c'est dire. Cette Amérique est maintenant en déclin manifeste, réduite à revendiquer Groenland et Canada pour se barricader contre l'inéluctable de sa reconquête par les indiens, qui c'est sûr, se vengeront de ce qu'on a fait de LEUR continent. 

Pourtant, Charles De Gaulle qui fut le français de la cohorte de grands personnages de l'histoire du monde qui atteignirent le sommet de l'esprit des nations avec la lucidité en rapport, nous avait décrit complètement la réalité de ce monde des nations. Vladimir Poutine est sans doute l'homme vivant qui porte le message, ce genre de parole qui ne peut être crue qu'appliquée dans un gouvernement et inscrite dans un impérium, celui du chef de la justice et de la force d'un Etat. Son repect pour Chirac, le sous ministre du grand président français qui vieillissant lui parla de la grandeur vient sans doute de là.

Il assume par la force des armes la reconquête de son Alsace Lorraine, ce Donbass et cette Crimée que la connerie absolue de bien des gens croit ukrainiens (comment peut on à ce point se fourvoyer ?) et qu'il arrache à l'histoire deux fois, à Lénine le renégat russe prénommé Vladimir, une fois à Obama le renégat hawaïen prénommé Hussein. Cela en plus de la résurrection de la seule puissance européenne qui reste, le centre du monde, frontalier de l'Amérique, de la Chine et de l'Islam, premier pourvoyeur de ressources terrestres du monde et aussi principale puissance nucléaire. 

Il assume le rôle du tsar détesté donc d'un empire qui lui, aurait réussi. De fait, la Russie ne fut un empire qu'indirectement et depuis peu. A peine échappé des deux siècles d'écrasement mongol qu'on lui reproche encore, il se lança, à rebours de l'histoire de l'humanité dans une grande conquête de l'est qui le mena aux frontières américaines par la grand route, laissant au nord des yakoutes séduits et au sud un islam qu'il maitrisa. Au point que le chef des églises musulmanes est recu en toque au Kremlin avec respect, en charge de 20% de la fédération, tout de même. Indirect l'Empire est d'abord celui d'une nation qu'on partage et non pas qu'on impose au prix d'un tribut à des nations putatives qui n'existent pas. 

Sans nier tous les racismes inévitables, il faut bien admettre que l'islam en nombre en Russie est sous la férule de ce qui évite à la grande religion fanatique d'aller trop au delà du piétisme discret qui lui convient pour être supportable. De quoi, de par la virilité manifeste de cette saine domination là, être un exemple de ce qu'il faut absolument faire pour traiter cette question là. Quel Grozny faudra-t-il imposer à nos maghrébins pour qu'ils se tiennent tranquilles ? Quelles frontières physiques et morales faudra-t-il imposer  à l'irréformable pour que l'on échappe aux violences de l'antiquité redevenues nécessaires ? Là encore l'exemple indispensable déplait à l'Occident, il le sait bien, il le sent bien.

Le raffinement de cette complexité s'expriment par les contre exemples de la Biélorussie et du Kazakhstan, liés par une subtile dépendance sans être fédérés. Son refus fut celui de l'Ukraine, trop liée de par ses frontières débiles à l'Autriche Hongrie et à la Pologne pour être réceptive, ce qui causa son malheur. Il faut être un martien de souche pour apprécier cela, qui reste incompréhensible à un occidental moyen dont j'implore qu'on en ait pitié: trop bête, trop ignorant. 

Poutine vieillissant est en train de devenir le chef d'Etat le plus chevronné et le plus puissant du monde, et son exemple et sa personne est ce qui manque cruellement à l'Europe maintenant sortie de l'histoire. L'Amérique de Trump, la Chine de Xi sont ses partenaires, et il joue à leur niveau, seul représentant assez puissant et assez légitime de l'Eurasie. 

Je suis donc ainsi, toute choses étant égales par ailleurs, un pro-poutine. 

 

 

 

 

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