Les guerres
Nous sommes en guerre.
L'expression, typique et ressassée s'entendra ici par:
Nous sommes en guerre avec l'Allemagne.
De fait et sans le dire, un mai 40 est en cours depuis 25 ans et le "don" à la France du Mark, sous la forme d'une monnaie permettant à la France de s'endetter sans limites, c'était le plan de Mitterand et Delors, avait une contrepartie, tout comme ce qui permit à la France d'échapper à la Deuxième Guerre mondiale: sa spoliation, sa ruine et son complet abaissement.
Le collaborateur, on l'a déjà dit, a bien collaboré deux fois, au service de la lâcheté et de la fainéantise. (1)(2).
Tout d'abord, la fin de la résistance, ou plutôt des résistants, tous morts ou retirés à la fin des années 90. La génération qui suivit, bien pire que la précédente, avait perdu tout esprit guerrier et se vautra bien pire que leurs parents, en ajoutant à nos malheurs leur totale incompréhension des domaines de l'économie et de l'industrie. Des administrateurs (l'ENA ne forma que cela) et des idéologues incapables et surtout plus aucun ingénieur, le dernier d'entre eux, Georges Besse, étant assassiné au nom de l'anticapitalisme. Quand ils n'étaient pas trotskystes, poursuivant l'oeuvre de leur jeunesse comme mécaniquement, en finissant de détruire traditions, mémoires et cultures. Ce sont ces élites-là qui firent sécession...
1999 fut la grande année qui marqua l'essentiel de la stratégie allemande: autoriser l'entrée de la Chine dans l'OMC au prix du déversement de son industrie automobile dans le plus grand marché imaginable pour ce type de biens. Cette entrée fut faite sans que l'on se préoccupe de faire signer les contreparties concernant les accès aux marchés publics, libres pour les Chinois en Europe, et réduit à 2% pour les marchés publics chinois resté donc hermétiques.
La messe fut alors dite pour l'industrie française, à l'heure actuelle à 9,5 % du PIB, la plus faible du monde développé. Bien sûr, il y eut en plus les 35 heures, qui supprima l'envie de travailler à bien trop de gens, notamment dans les services ou le cout de l'emploi est premier, mais aussi la fiscalité hors limite pour payer l'assistance hors limites exigée par un peuple désormais inoccupé persuadé de la fin du travail imposé par une technologie qu'il renonçait à développer. Par-dessus tout cela, la dette hors limite qui nous met en tête du monde développé dans toutes ces catégories: prélèvement fiscaux (50 % du PIB), dépenses publiques (57% du PIB), déficit du commerce extérieur, dépenses sociales (35% du PIB), tout cela avec des dettes publiques et aussi privées (les deux dettes sont équivalentes) énormes. L'ensemble des théories économiques et sociales qui rendit ces politiques obligatoires porte le nom de "socialisme", idéologie prédominante adoptée par tous, y compris par ses opposants qui pensèrent en la soutenant obtenir les suffrages d'un peuple peut être trompé, mais qui y trouva aussi quelque part son compte.
Il faut dire que l'Allemagne "donna" beaucoup: des taux d'intérêts extrêmement bas qui gâchèrent sans doute les retraites des vieux nazis et autres profiteurs de l'absence de sanctions contre les pillages de la deuxième guerre mondiale, mais qui furent compensés par la destruction de tout l'avantage économique français, avec en premier lieu le nucléaire, c'est à dire son industrie et son exploitation.
Forcé à concevoir un monstre sécurisé par les exigences allemandes, l'EPR, le nucléaire français s'engagea finalement seul (Merkel abandonna toute coopération dans le domaine après Fukushima) dans le retard de 15 ans subi par la première version du monstre, alors qu'on construisit en quinze ans trente réacteurs conçus à la Française dans les années 70/80.
Voilà pour l'industrie, réduite à néant, et abandonnée aux ingénieurs de certification, procéduriers en diable, antinucléaires bien sûr et efficaces comme pas deux.
Pour l'exploitation, on ouvrit à la concurrence la production et la distribution d'électricité, et força EDF à vendre pendant ces quinze mêmes années son électricité à perte à des escrocs qui se goinfrèrent. Quand je dis "on", il s'agit des stratèges allemands assistés des écologistes français et de leurs alliés socialistes, entièrement dévoués comme toujours à l'ennemi héréditaire. Bien joué.
On doit aussi parler de l'industrie de la défense avec ses 3 composantes, les armes légères, dont la production fut abandonnée par la France incapable au profit de l'Allemagne. Les avions de combats, on inaugura une production en cooopération qui fut sabotée avec élégance par Dassault dans un premier temps. Le projet absurde d'empêchement de notre champion à faire la totalité d'un travail global qu'il fallait partager, fut le fait d'un ordre allemand qui voulut s'étendre aux brevets français, heureusement défendus. La chose étendue à l'Espagne (on croit rêver) continue hélas. Les chars, là l'absurde domination des techniques allemandes avec ses succès à l'exportation, laisse peu de choses aux français.
Pourquoi ne pas parler aussi de l'agriculture ? Après avoir industrialisé la sienne avec succès, et au détriment de la France encore empêtrée dans ses petites structures paysannes à qui on (les écologistes français) impose de sur-transposer les politiques écologistes allemandes imposées par l'Europe, on imagina le chef d'oeuvre prospectif de l'Union européenne en charge de favoriser "son" industrie (celle de l'Allemagne) : le "green deal" qui alliant lutte contre le réchauffement et les particules fines se proposait avec le projet de "la fourche à la fourchette" de détruire toute l'activité agricole européenne au profit de l'achat sur les marchés internationaux de viandes et blés frelatés en échanges de droits de douanes sympas pour les verroteries boches. Les quelques vagues résistances françaises ou hollandaises furent étouffées par quelques ouradours sur glane de suspensions des subventions devenues vitales, et les suicides des pauvres gens purent continuer.
Pour finir, la guerre en Ukraine pousse la direction allemande de la commission à se proclamer au mépris des traités en charge de la défense commune, la dame, corrompue jusqu'au trognon, veut dépenser y 800 miyards, on se demande en faveur de qui. On se souviendra du plan Fouché, proposant une défense à De Gaulle et Adenauer, mais strictement organisée à l'écart de la bureaucratie européenne: exclusivement intergouvernementale et on aura compris ce qu'est Bruxelles: une bureaucratie exclusivement contrôlée par la discrète et secrète Allemagne maintenant devenue folle de sa haine rentrée contre le monde injuste qui vient de la priver de son gaz sans qu'elle ne puisse rien dire.
Car s'étant déclaré faussement en guerre contre la Russie, l'Allemagne dut accepter sans rien dire avec le sabotage de son alimentation en gaz, la fin de son industrie chimique voire de son industrie tout court, est maintenant aux abois, et dirige l'Europe en fonction. Ayant soumis et ruiné la France avec la collaboration de celle-ci, elle se trouve en position pour en capter ce qui va lui permettre enfin de s'affirmer seule: son siège à l'ONU et ses armes nucléaires. Ça tombe bien il y a quelqu'un pour cela, et qui le fera avec plaisir, ayant pour projet de "diriger" l'Europe juste après.
On commit il y a peu, une sorte de bilan, le fameux rapport Draghi, résumé de ce que proclament bien des économistes depuis dix ans au moins: l'Europe est globalement en échec et la zone euro, Allemagne comprise, a la plus faible croissance du monde. On a raté Maastricht, c'est clair pour tout le monde, et on doit penser à faire quelque chose en rapport. En plus, les extrêmes-droites et autre "populisme" grognent partout et la peur gagne en Allemagne même, où le spectre correspondant, sur fond de crise économique et de racisme fait penser à quelque chose...
Quand on voit les dégâts qu'a pu faire l'écologie allemande, pendant germanique (comme le luthérianisme est le pendant germanique du christianisme) de la conservation de la nature, on réalise ce que cette anthropologie là (inégalitaire et autoritaire selon les critères de Todd) a de particulier, alors qu'elle domine et ordonne, impériale, à nouveau, et cela contre ses propres intérêts. Complètement privée de nucléaire, impitoyable avec ses rentiers et retraités, livrée à une immigration de masse organisée sans limites sur fond de natalité effondrée, l'Allemagne recommence une période de déraison historique sur la base des terribles inconvénients de sa nature et avec les moyens de ses terribles avantages.
Accrochée à cela, la seule force historique qui peut compenser sur ce continent, la terrible force tour à tour endormie ou meurtrière, en l'occurrence la France, est actuellement à plat ventre, dirigée par des corrompus imbéciles et qui préparent en trahissant un autre abaissement majeur de notre pauvre nation. Ces gens, alliés et soumis à plus puissant, par terreur et lâcheté, s'acharnent à empêcher toute réaction et tentent de détruire toute résistance nationale à ce qui devient inéluctable et dont il faudra des dizaines d'années à se débarrasser...
À moins qu'une bonne guerre civile...
(1) Interview de Christian Saint Etienne https://github.com/aeron-io/aeron?tab=readme-ov-file
(2) Todd et l'Allemagne https://www.youtube.com/watch?v=0kqb0NsHk8w