Les handicaps

On suivra les polémiques du jour, notamment celles qui peuvent être initiées depuis le monde "politiquement correct" qui nous afflige, nous ronge et nous navre. 

Il s'agit du handicap. Sujet hautement sensible, lieu de la moquerie envers les sourds (mal entendants), les aveugles (mal voyants), les mongoliens (trisomiques) et bien sûr les cul-de-jatte (personnes en fauteuil) plus les handicaps liés aux malformations variées nécessitant ou non des appareillages. Il faut y adjoindre les handicaps mentaux dans toutes les variétés possibles, un grand nombre étant liées à des handicaps physiques divers générateurs de retards de développements. 80 000 enfants sont en éducation spécialisée, et 380 000 scolarisés "normalement". 

Zemmour, le danger pour la démocratie (pour 62% des Français, sondage kantar public du 17 Janvier 2022) est à l'origine d'une polémique à la moderne pour ces propos-là, détaillés et expliqués en (1):

"Pour le reste, oui, je pense que l’obsession de l’inclusion est une mauvaise manière faite aux autres enfants et à ces enfants-là qui sont, les pauvres, complètement dépassés par les autres enfants. Donc je pense qu’il faut des enseignants spécialisés qui s’en occupent".

Gilbert Montagné, révolté par l'attaque, :

"La stupidité, c'est de penser que ces gens-là, il faut les mettre dans des endroits où ils sont entre eux, comme ça, ça ne dérange personne. Comme si on dérangeait. Évidemment que non !"

Il précise pourtant: 

"Il est évident qu’il y a des situations dans lesquelles les enfants préfèrent, peut-être, être dans des établissements spécialisés. Je n’ai rien contre ces établissements spécialisés, mais ce ne doit représenter qu’une minorité."

Quelles situations ? N'est-ce pas la question ? Car après tout, celle-ci porte bien là-dessus: dans quels cas faut-il de l'inclusion et dans quels cas faut-il des établissements spécialisés ? 

L'"inclusion" est évidemment souhaitable partout ou moyennant adaptation et compréhension, des êtres humains simplement gênés par leur handicap (comment répugner à aménager trottoirs, ou voies d'accès aux fauteuils dans tous les établissements ou bâtiments, pourquoi ne pas aider les aveugles à choisir leurs plats dans les libre-services scolaires ? ). Elle concerne tout ce qui fait "bien sûr" la valeur de l'accueil souhaitable, nécessaire et profitable à tous des personnes handicapées. Contrairement à ce qu'affirme l'affiche du titre, E.Zemmour ne contredit pas cela. 

Ensuite parlons des "enseignants spécialisés", plutôt des accompagnateurs des personnes handicapées (quand cela a lieu) ils s'appellent les AESH, Accompagnateurs d'élèves en situation de handicaps, payés moins de 800 euros net par mois (3), dont le sort fut décrié à l'Assemblée Nationale ce week-end. On peut en connaitre et s'être fait raconter leurs tâches.

Le témoignage dont je me ferais l'objet est celui de l'accompagnant d'un gamin de 13 ans en fauteuil, souffrant de malformations multiples, au parlé difficile et distordu, en permanence et sous tous les prétextes déconcentré et bruyant. Capable pourtant a priori de suivre un enseignement et laissé en classe pour cela. Le caractère bruyant et indiscipliné en général des cours suivis par cette classe est patent et permanent, et le diagnostic est le suivant: l'handicapé est-il si gênant ? Car finalement il n'est pas si inadapté que cela à un mode de vie et d'enseignement à  des enfants qui souffrent d'un mal qui n'est pas si éloigné du sien que cela...

Nous y sommes donc, et voilà ce qu'est l'"inclusion": elle est celle de l'inclusion du système d'éducation dans une misère obligatoire généralisée : celle des professeurs, astreint à gérer une garderie de fauves déchainés qui inclut des handicapés mentaux que tout le monde imite, et celle d'accompagnants astreints à limiter les effets des délires de tyranniques semi-fous dotés de droits, on ne parlera pas des exigences parentales, impitoyables elles aussi. 

Ces exigences parentales peuvent être multiples, d'ailleurs. Certains parents savent très bien que leur enfant, trop lourdement atteint, est tout à fait incapable d'avoir la moindre relation construite avec des enfants trop normaux qui les ignorent, ou pire, les martyrisent d'une manière ou d'une autre. Un suivi adapté ne serait-il pas plus profitable ? C'est toute la question... 

Parlons-nous de toute la première catégorie ? Accompagnés et aidés physiquement, mais mentalement capables de vivre au contact des gens normaux et au combien, ils permettent à la France d'avoir une insertion au travail des personnes en situation de handicap supérieure à la moyenne européenne (4), et cela est évidemment souhaitable. Aveugle ou hémiplégique, on peut tout à fait travailler efficacement, et j'ai pu travailler avec une personne avec de très grandes difficultés respiratoires, d'ailleurs décédée depuis à cause de cela, et qui pourtant exprimait, parfois en toussant, des points de vue tout à fait productifs. 

Par contre, baisser encore davantage le niveau et la discipline des classes incontrôlables d'un système d'éducation en péril par l'obligation d'"inclure" des débiles profonds qu'on n'a pas les moyens d'assister convenablement et humainement est une barbarie et ce n'est pas moi qui le dit. 

L'"inclusion" ,qui est aussi celle des non-francophones, et pour ne pas le dire, tout en le disant, de personnes d'autres cultures, à la discipline et au comportement inadapté à une instruction efficace est une mauvaise chose et constitue un égalitarisme destructeur auquel il faut mettre un terme. Ou pas, l'élection en décidera.

Prendre en compte les différences, les traiter effectivement, et mettre à disposition de ceux qui en ont besoin des formations ou des enseignements adaptés à leur différence avec comme seul objectif leur progrès effectif est la seule voie à suivre. Croire promouvoir l'égalitarisme et en tirer avantage sous la forme des lamentables économies que l'on croit faire au passage est une infamie (2). 

Pour un parent français, laisser ses enfants étudier dans un enseignement public vérolé par les sombres mystères absurdes au service de la folie progressiste est de la maltraitance. 

Coincé dans une polémique infernale, le pauvre Zemmour  vient de se faire mordre par le scorpion infernal de l'enfer qu'est devenu la France. Y aura-t-il perdu ? Cela est tout à fait probable, et le déchainement hypocrite contre lui à ce sujet sera à la hauteur, on peut en être certain. 

Car en parlant de déchainement hypocrite, au-delà de l'affiche du titre, il y a bien sur le "témoignage". Le pire est celui d'un célèbre handicapé au parlé pénible, mais sincère et émouvant la plupart du temps. Il exprime sa révolte contre le propos. Est ce son handicap qui le rend insensible au malaise qu'on éprouve ? Malaise devant son handicap, précisément, qui apparamment le rend incapable de réaliser l'horrible conflit d'intérêt qu'il entretient avec la polémique: ses opinions politiques, respectables au demeurant, ne le pousseraient elles pas à en rajouter sur son "dégout" ? Que cet aspect de la polémique ne soit jamais évoqué, au-delà des arguments effectifs concernant ce qu'a dit ou pas Zemmour fait partie du problème, pourtant... 

À moins que les déclarations honnêtes et sincères de ceux qui le défendent ne renversent la situation (5). La saloperie et l'égoïsme des maltraitants n'a pas de limites, et on ne sait jamais, peut être cela se verra-t-il. 

 

(1) https://www.francebleu.fr/infos/politique/zemmour-fait-scandale-sur-la-scolarisation-des-enfants-handicapes-1642342852

(2) https://www.francetvinfo.fr/sante/handicap/autisme-la-france-fait-de-l-inclusion-au-rabais-denonce-la-presidente-de-sos-autisme_3259971.html

(3) https://fr.news.yahoo.com/alexis-corbi%C3%A8re-t-raison-daffirmer-160600617.html

(4) https://www.bloghoptoys.fr/handicap-comment-ca-se-passe-chez-nos-voisins-europeens

(5) https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/tribune-pour-une-scolarite-adaptee-des-eleves-en-situation-de-handicap/