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FrancoisCarmignola - Page 13

  • Les communalistes

    Au détour des perceptions du monde produites par la lecture des journaux, en fait le monceau de papier plus ou moins imprimé que constitue aujourd'hui l'internet, on se prend à mettre en correspondance de multiples pensées, initiatives et combats. Les anarchistes, c'est d'abord une chanson de Léo Ferret et aussi une profession de foi à l'aube de mon adolescence de la part d'une endiablée jeune fille à peine plus vieille, mais déjà bien convaincue.

    Tout part de ce qui sépara toujours libertaires et communistes, la lutte des classes, que j'abhorrerai toujours. Ca tombe bien si on regarde les grands principes, on y est c'est bien ça.

    La guerre en Syrie

    Tout part aussi d'une contemplation de l'actualité récente, alors que les FDS, Forces Démocratiques Syriennes finissent de vaincre l'Etat Islamique. Formées principalement de kurdes, ces forces furent dans l'anonymat et la méconnaissance, voire la méfiance complète des opinions occidentales en pointe dans la lutte contre l'Etat Islamique depuis ses débuts.  

    Ces kurdes là, d'abord Syriens, viennent des forces dites PYD Parti Démocratique de l'Union (Partiya Yekîtiya Demokrat), le frère syrien du PKK (Parti Kommuniste du Kurdistan) Irakien. Il veulent un Kurdistan Syrien indépendant ou du moins autonome, on va le voir. Cette région s'appelle le Rojava (1).

    Il faut savoir que le PKK, fondé en 1978, considéré comme terroriste par les USA est l'ennemi absolu de la Turquie, qui s'acharne contre lui de manière séculaire et structurelle. Son grand leader Abdullah Ocalan est emprisonné (à vie) dans l'ile de  Besbikos (son nom grec), au milieu de la mer de Marmara et y théorise, on y reviendra. C'est de cette île que s'évada en 1975 le héros de Midnight Express. 

    L'amitié franco turque survivra-t-elle à cette longue évocation des méfaits de ce qu'il faut appeler l'"Ottoman", dont on ne dira jamais assez que François 1er n'aurait jamais du s'allier avec ? J'en doute. 

    Evacuée par la Syrie d'Assad dés le début de l'insurrection syrienne, la Rojava fut donc "prise" par ces kurdes là, spécialisés depuis le début dans la lutte contre tout ce que la région comptait d'islamistes, Al Quaida, Al Nosra et bien sur Etat Islamique compris.  Elle correspond à la région kurde que la France rattacha à "sa" Syrie en 1923, à l'issue du traité de Lausanne qui fit le deuil de l'indépendance Kurde décidée à Sèvres, et qui entérina en 1939, on ne le dira jamais assez, la cession à la Turquie du Sandjak d'Alexandrette, c'est à dire d'Antioche, zone toujours revendiquée implicitement par la Syrie. 

    La Rojava inclut Afrine, repris par la force par la Turquie début 2018. Elle inclut bien sur Kobane la ville héroïque qui se signala par sa résistance à l'Etat Islamique en 2015, sous le regard hostile de la Turquie l'arme au pied... 

     

    L'inspirateur de Ocalan

    Ocalan a un maitre, l'américain Murray Bookchin, un vieux bolchevico anarcho bronxo (du Bronx) juif américain, théoricien de l'écologie sociale. Maitre récent, car Ocalan abandonna le marxisme pur et dur pour lui. 

    Mort en 2006, Bookchin inspire donc le "confédéralisme démocratique", on pourrait ajouter "communal", doctrine des PYD, et donc véritable innovation politique, puisqu'il s'agirait du régime politique en vigueur au Rojava. 

    Cette doctrine est aussi appellée "apoïsme" en référence au surnom d'Öcalan ("apo").

    On ne rêve pas, on n'est pas dans Tintin et Milou et les journaux (presse pourrie, toute dévouée à Macron, incapable, veule et inutile) n'en parlent pas, ils ont mieux à faire, les gilets jaunes à déconsidérer sans doute. 

    La doctrine est communale au sens municipal, il inspire le "municipalisme libertaire", doctrine originale, qui ramène tout à la cité, l'état nation disparu n'étant plus qu'une confédération de cités libres, dont les représentants révocables vont simplement représenter leur ville à un échelon "supérieur", mais dépourvu de la seule légitimité, celle des vrais égaux, qui n'existent qu'à l'ombre de leur clocher. Le mot "commun" lui même désigne ainsi la première ressource qui justifie par la nécessité de son partage, le premier niveau d'organisation collective. 

    On peut citer le prix nobel accordé à Elinor Ostrom pour ses travaux sur les "biens communs", qui se distingue des "communs", dont le premier vrai exemple serait Wikipédia lui même !!!! 

    Fédérant magnifiquement communisme et commune, l'échelon électoral préféré des français devient donc la base de la seule (et dernière ) révolution politique en cours dans le monde, celle qui tente désespérément de s'affirmer aux confins de la Turquie, de la Syrie et de l'Irak, chez le peuple le plus arriéré du moyen orient, non arabe et non turc...

    Ce qu'il y a de remarquable chez Bookchin, c'est son caractère "écologique", en opposition à la fois à l'écologie dite "profonde" (celle qui veut supprimer l'espèce humaine, en gros les Vegan), et à l'écologie "mondaine", dite environnementaliste, celle qui veut organiser la société autour de la protection culpabilisée de la planète. Bookchin est écologique certes, mais pour protéger la liberté et l'autonomie des humains qui veulent librement s'organiser dans une communauté anarchiste à l'échelon municipal, respectueuse de chacun et aussi de l'environnement. 

    Il a finit par se désolidariser de l'anarchisme proprement dit, se disant simplement "communaliste", le mot mérite d'être retenu. Il désigne l'équilibre ville campagne gérée par la "commune", magnifique lieu de la vraie démocratie, locale en l'occurrence. 

    J'avoue apprendre tout cela brutalement et avec stupeur, mais pas vraiment étonné, je n'étais pas sans savoir l'absolue dégénérescence de la gauche française dans son ensemble, engluée dans la pourriture verdâtre de la chiasse marxiste jusqu'au bout, son cadavre puant mélangé à tous ces excréments là, une seule substance, un seul jus. Il y avait donc à la lisière des lectures de mes copains anars, une idéologie somme toute assez vivante et documentée, et qui prospérait ailleurs que dans le décadent, et inculte, pays des cons et des veaux.

    Il est possible d'ailleurs que Bookchin ait pu inspirer au moins à la marge les écologistes libertaires de la ZAD de notre dame des landes (les fameux lanceurs de boules de pétanque à lames de rasoir). Y a t-il du communalisme chez les gilets jaunes et leurs bras armés (les fameux lanceurs de kakatov, bouteille d'évian remplie de merde de chien)? Il inspire en tout  cas un combat contre le diable incarné, et il y a quelques idéalistes ancien de l'armée française qui vont aider les PYD  et leur bras armés, les fameuses nanas combattantes rendues célèbre à Kobane. 

    La Nature

    On repartira sur l'idée de nature, décrite en (3) et commentée là bas. Il y a bien un thème majeur de la réflexion sur cette question et nous y sommes, l'histoire du monde se continuant sous nos yeux. 

    La géopolitique

    Le PYD est considéré comme la branche syrienne du PKK et sa référence au grand leader Öcalan est constante. De ce point de vue, il ne peut être que l'ennemi de la Turquie, qui le montre tous les jours. 

    D'autre part, la personnalité et l'idéologie d'Öcalan reste originale et plutôt "spéciale" (4). La doctrine de l'homme nouveau semble y tenir un rôle particulier. 

     

     

    (1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Rojava

    (2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Murray_Bookchin

    (3) l'annotée via hypothes.is rescension du livre de Virginie Maris: https://via.hypothes.is/https://laviedesidees.fr/Qui-veut-la-mort-de-la-nature.html#annotations:0mqUxD0FEemfWdMPooCJCg

    (4) https://journals.openedition.org/ejts/2753

  • Les Fonctions (Trois)

    Une nouvelle notation

    On va ici définir une nouvelle notation de la mort qui tue pour les fonctions. Un langage plus simple qu'Haskell... 

    D'abord types et valeurs c'est pareil, et constructeurs de type et fonctions c'est pareil. 

    Une fonction c'est d'abord un "matcheur" qui déstructure suivant ses besoins une donnée d'entrée. 

    f: Int -> Int = inc = (x) (x+1) 

    Mieux, x étant argument "par défaut".

    f:Int->Int = x + 1 

    Inutile de noter "lambda" quelquechose qui est DEJA typé ici.

     

    Un constructeur de type, c'est pareil: 

    Option: *->* = (T) (None, T ) // ici, "virgule" veut dire "ou"

    Option: *->* = None, T

    On a donc unifié valeur, fonction, type... 

    Pour appliquer une fonction, on adjoint symbole fonctionnel et valeur: (inc 3) == 4

    Pour  appliquer un constructeur de type, pareil.

       a: (Option Int)   fait de la valeur a une option, c'est à dire une valeur taggée par le fait d'être une option.

     

    Prenons alors les 4 monades principales (la grande tétrade) et analysons les en détails, pour qu'elles forment le socle de l'évidence fonctionnelle, ce qui  manque pour VRAIMENT l'épouser et la comprendre. 

    On rapellera que les 3 interdits du fonctionnel, (interdiction de la valeur nulle, interdiction de la lecture, interdiction de l'écriture) seront couverts ici par les 3 patterns fondamentaux qui les prennent en compte: comment typer la valeur nulle, la lecture et l'écriture et mieux comment typer la lecture ET l'écriture simultanée.

    La monade Option

    On va ici s'affranchir des valeurs nulles, explicitement typées par la valeur "None" 

    Option: T->T = None, T // ici, "virgule" veut dire "ou"

    A partir de là: 

    Option.map : (Option T ) (  T->T')    ->    Option T' =

    (x  y) (             if (x == None) None else (      x== (Option a)     (       (y then Option) a     )                       )

    "x" est le premier argument, directement la valeur encapsulée par le premier argument de type Option T et y le deuxième, ce qui fait que le couple de déclaration de paramètre, "(x,y)" en début de notation, est en fait inutile...

    La notation peut aussi utiliser ici un opérateur  de "parallélisme logique" autour de la virgule/"ou". 

    Option.map = (None  ,   (Option a) )  (None,   ((y then Option) a)   )

    "Option" sera ici, aussi, une fonction, disons ce que fait Some en Scala... (le "run", ou "point" des monades).

    La notation rend la structuration/destructuration implicite, le type servant de gabarit, de traitement terminal. 

    En Scala, on ferait :  

    def map(x:Option[T], f: T =>T'):Option[T'] =

    x match { case None => None; case Some(x) => Some(f(x))}

    = Some(f(x.getOrElse (return None)))  // vla du scala hard mais qui marche.

    L'expression de flatMap est exactement la même... 

    Option.flatMap : Option T, T->Option[T'] =

    if (x==None) None else  (x then y )

    ==  (None,x) (None,x then y)

    Ou bien (x y) ( (None, Option(a)) y) (None, (y a) )

    En Scala:

    def flatMap(x:Option[T], f: T =>Option[T']):Option[T'] =

    x match { case None => None; case Some(x)=> f(x)}

     

    La monade Reader 

    Il s'agit de modéliser la lecture pure.

    Reader C : *->* = C -> T  // la valeur est une fonction de C, la configuration , vers le  type encapsulé T.

    Reader.map : Reader C T, T -> T' = x then y  // comment faire plus simple ? implicitement... 

    Ici, parce que typée à destination de Reader C T , y  (une fonction de T  vers T') est automatiquement composée avec une transformation vers Reader C T'... L'exécuteur de mon langage est vraiment astucieux et on pourrait être plus explicite. (Reader C T) pourrait être ainsi considéré explicitement comme un constructeur de valeur typée, avec comme argument la fonction qui le définit. 

    Reader.map : (Reader C T)  ( T->T' )  =   (Reader C T') ( x then y)    

    cela car (x then y ) est bien une fonction de C vers T'.

     

    Reader.flatMap :  Reader C T, T -> Reader C T' =

    (c) (( (x then y) c) c) 

    def flatMap (

       x:Reader[C,T],

       y: T =>Reader[C,T']):Reader[C,T']=

    Reader[C,T'] (c=> y(x.value(c)).value(c))

     

    Reader est donc une construction utilisable pour programmer. L'idée est de retarder à l'extrême l'emploi de la configuration (de type C). Un "Reader" c'est une accumulation de calculs en fonction d'une valeur inconnue, en fait une fonction en attente de son premier argument. La composition lambda serait: 

    f = for ( 

    a<- (Reader Int Int) (+3)

    b <- (Reader Int Int) (-2) 

    ) (a + b) 

    f est de type (Reader Int Int) et doit être appelé (avec pour argument une "configuration" ) pour donner quelque chose. Ici "1000" est la configuration. 

    f 1000 

    donne (1000 + 3) + (1000 - 2) = 2001

    Ainsi, la fonction d'un Reader fait office de calcul relatif par rapport à une valeur convoyé -à l'identique- par les flatMap lors d'une composition. 

    On a ici la plus parfaite illustration de la fonction, du rôle et du service rendu par une monade: le transport transparent dans une composition (nécessairement faite par flatMap, y a que ça pour ça) d'une information particulière, ici la configuration. L'abstraction de cette valeur qu'on peut , dans le cas du Reader, donner après coup est le cas d'usage particulier de la monade. Ici, on a une sorte d'interprétation "retardée": les calculs de la configuration ne seront fait qu'APRES le choix et l'application de la configuration.

    La monade Writer

    La monade Writer est un peu l'"inverse" du Reader. Elle va être utilisée pour convoyer par flatMap le texte d'un log, modifié par ajout à chaque étape. 

    Writer S : *->* = (S,T) 

    Writer.map : ( Writer S T)  (T -> T') = 

    x then ((z, w) ( z, y w))   // simple application of the function

    Writer.flatMap : ( Writer S T) , (T -> Writer S T') =

    x then ((z, w) (   (y w)  then  (p q) ( (p + z, q )  // add the logs... 

     

    Et donc, 

    f = for (

    a<- Writer ("first line,", 33)

    b<- Writer("second line", a * 2) 

    )  (a + b) 

    sera un Writer contenant la valeur 66 et le log "first line,second line". 

    Ici, la valeur convoyée est stockée au fure et à mesure dans l'objet par le flatMap. Pas d'abstraction finale, mais l'effet est réel. Notons que ici c'est le premier Writer de la chaine de flatMap qui initie le stockage. On évite, stylistiquement, de convoyer une instance particulière dans la suite de calculs, la simple référence au "type" permettant de connecter les différents Writer entre eux  dans la chaine de flatMap exécutés et la transmission progressive de la chaine stockée, augmentée à chaque étape. 

    Cela donne une capacité d'abstraction, les appels à Writer fait ici pouvant être remplacés par des appels à des fonctions quelconques retournant le Writer adapté. On évite ainsi une réification avec une instance et donc une affectation (berk berk). 

    La monade State

    La monade State fait tout, lecture ET écriture. 

    State : *->* = S -> (S,T)

    Ici on adoptera la notation "avec constructeur" du type de l'objet monadique. 

    State.map : (State S T)  (T ->T' )  =

    (State S T') (   x    then     ( (z w) (z, w then y) )      ) 

    State.flatMap : (State S T)  ( T -> (State S T') ) =

    (State S T') (  x then  (  (z w) (    (y w)(z)     )   ))

    La fonction encapsulée par la monade peut changer l'état, et c'est toute l'histoire.

    t = for (

    a<- State (  (x + 1, x+2)  ) //  

    b <- State(  (x+3, x+2)  ) // 

    ) (a + b) 

    t est une monade Reader prête à être évaluée, comme Reader, elle est un stockeur d'expressions.

    (t 1) = ( (1 + 1) + 3)  ,   2+2)

    Son "état" final sera 5 et la valeur finale calculée 4, obtenue en fonction de l'état précédent (2).

     

    On remarquera qu'une monade est en fait ici une fonction, disons que la valeur qu'elle encapsule est ici une fonction, c'est une monade "fonctionnelle" et que DONC, on peut et doit l'évaluer. 

    Reader et State, comme monades "lisibles" ont besoin qu'on leur passe une valeur extérieure pour fonctionner. C'est ce qui les rend compliquées, alors qu'en fait on s'y fait très bien. 

    Apprendre tout ça par coeur est un MUST  absolu. Merci qui? 

     

  • Les Fonctions (Deux)

    On avait parlé des fonctions, mais mal. 

    On recommence avec un autre point de vue, orienté vers autre chose et qui reste néanmoins dans l'axe de ce qu'on disait, et qui est qu'on doit aller vers une abstraction supplémentaire. Haskell, ou sa version perso est utilisé.

    Valeur

    On commence par le bas. On a des valeurs, ou objets abstraits de base. 

    Pour commencer la montée gentiment, on doit admettre qu'il y a différentes sortes de valeurs. Cela nous introduit aux "types". On a au moins les nombres, et il y a différent types de nombres, les chaines de caractères et les booléens ou bits qui prennent deux valeurs. Ca fait 3 types de valeurs simples au minimum.

    Type

    La première abstraction est donc le "type", rassemblement de valeurs possibles avec une identité. Il y a plusieurs sortes de types, et au combien. Pour définir des types, on va les combiner et la première forme du langage qu'on est en train de définir va consister à noter des "compositions" de types. 

    A = Int String 

    va être le type des tuples formés d'entiers et de chaines de caractères (String). On concatène un entier et une String. La conjonction, le "et". 

    A = Int, String

    va être le type des valeurs qui sont soit un entier soit une String. L'un ou l'autre, la disjonction, le "ou". 

    Fonction

    On passera sur l'"opération", équivalent de la valeur par sa simplicité nécessaire et qui permet de faire correspondre des valeurs à une autre. On abstrait tout ça en une fonction, définie plus précisément sur des types et à destination d'un type. 

    On va alors ainsi passer aux fonctions, êtres complexes, autres sortes de valeurs, et définies en deux étapes: par leur types, et par leur comportement sur les différents composants de leurs types d'entrée. 

    Type paramétré 

    Pour définir des types, on va utiliser un autre moyen, le paramétrage. Cela permettra de définir des sortes de fonctions sur des types en tant que tels et pas simplement en tant qu'ensembles de valeurs... héhé. Cela permettra ainsi et aussi de "transformer" des types. On va voir. 

    L'archétype du type transformé est l'"option". En gros on ajoute un élément à n'importe quel type existant. Cet élément additionnel, on va l'appeler "None", alors qu'on aurait pu l'appeler "something else" ou n'importe quoi d'autre, il est "en plus". 

    Option A = none, Some A 

    On aurait pu dire "Option A = none, A ", pour indiquer une fonction de A vers A "plus" l'ensemble formé de l'élément "none".  En fait c'est une question de syntaxe de langage. Un élément de "Option A", quand il n'est pas "none", sera noté "Some a", avec a élément de A. 

    En gros, "a" élément de A ne peut pas être noté pareil que "a", élément de "Option A"... Même si on pourrait, en fait. Il suffirait de faire le malin avec une expression contextuelle alambiquée, avec des lettres hébraïques en exposant... 

    Le paramétrage de type est en tout cas bien une abstraction différente de celle de la fonction, même si cela lui ressemble bigrement. "Option A" est bien un nouveau type, même si il n'est "que" l'ensemble de toutes les valeurs de toutes les applications sur A de toutes les fonctions possibles de A vers l'union de A et de none...

    De ce point de vue, un type paramétré définit ainsi un ensemble de fonctions. Et dans la mesure ou une fonction représente une opération, un ensemble d'opérations, donc,  un type paramétré est un "type de calcul". Chaque calcul de l'ensemble ayant un résultat dans l'ensemble ainsi défini. On a abstrait ici l'opération, le calcul lui même...

    On généralise immédiatement à la véritable abstraction et qui est l'ensemble pour tout type B, des fonctions de B vers Option A , et qui matérialise véritablement un calcul général, associant non pas A à B, comme le ferait une simple fonction bébête, mais Option A à B. Bien sur Option A est en fait un type, qu'on pourrait qualifier d'ordinaire, simplement ce qu'on veut dire avec mauvaise foi ici, c'est que le choix de ce type paramétré là caractérise le calcul exprimé par les fonctions en question sur le type paramètre: on a ici un calcul produisant un A qui s'exprime avec une caractéristique nouvelle, représenté par le type paramétré par A: il peut, c'est pour ça qu'on fait tout ça, "échouer". 

    Les fonctions du genre "B -> Option A" peuvent ainsi retourner none, et donc convoyer une sémantique d'"échec", ou d'"absence". On a réinventé le "pointeur Null". 

    On a ainsi une sémantique (une signification) pour un typage de fonction qui serait "intelligent". On abstrait, on représente une signification supplémentaire associée à un sous ensemble de l'espace global des fonctions. C'est pour cela que la définition des ensembles supports d'une fonction ne suffisent pas pour "genrer" précisément une fonction. Une fonction peut aussi appartenir au type de fonction défini par un domaine de destination "du type" "Option X". Bref, les types de fonction c'est pas simple... 

    Il y a bien sur d'autres types paramétrés... Autant qu'il y a de "types" de calcul. Cette adjonction là qui caractérise des ensembles variés de calculs qui se ressemblent s'appelle l'"effet". Un "effet" c'est ce qui type partiellement un calcul, et qui s'exprime par une transformation particulière apportée à un type. Pour enfoncer le clou, on veut dire que "Option A" c'est une modification de A, et pas simplement un type quelconque issu de A. 

    La composition 

    On connaissait la composition classique des fonctions. Les fonctions, ça se compose, merci. 

    L'opération de composition dit "rond" : f o g = h , h(x) = f(g(x)) , comme "combinateur" de fonctions est le parangon des combinateurs, des fonctions sur fonctions. Au fait, on parle bien de programmation "fonctionnelle": les valeurs auxquelles on s'intéresse le plus, ce sont les fonctions. Et donc on cherche le "méta", le "combinateur".

    Quand est il des fonctions vers des types à effet ? Et bien on peut pas. C'est tout le problème. Car une fonction est totale, elle prend et ne prend que ça, que les éléments de son type d'entrée. 

    A -> Option B

    B -> Option C 

    parangons d'opérations "typées" par leur destination, ne sont pas composables simplement, point final. 

    On aimerait donc une sorte d'opération, de "méta opération" sur fonctions, un combinateur... Cette sorte de combinateur, associé à l'effet permettrait de faire plusieurs choses: d'abord composer bien sur: 

    X : (A -> Option B , B -> Option C ) -> A -> Option C

    ensuite, si possible, encapsuler automatiquement l'effet et savoir quoi faire quand ses particuliarités se manifestent. Cela ferait une abstraction composable et aussi "additionnable". On profite pour faire la même chose aux choses qui se ressemblent. Ainsi, quand la fonction sur Option B  retourne un "None", et bien cet effet là  pourrait opportunément se propager tout seul comme un  grand et donner directement la valeur None à la composition. 

    Evidemment, on pourrait imaginer des compositions qui ne supposerait pas comme suggéré de donner None comme résultat à toute application d'une fonction à destination de "Option X". Mais cela serait arbitraire, et tordu. Après tout, None est fait pour ça: modéliser l'échec, le trou noir, le nul. Et quand on a échoué, on a échoué. Exit.

    Les classes de type

    On va alors introduire l'abstraction inventée pour le langage Haskell pour regrouper les types et les améliorer sans y toucher: les "classes" de types. Alors qu'il s'agit programmatiquement d'une alternative complète à ce qu'on appelle l'"orienté objet"et même d'une technique supérieure de modularisation et de modélisation, les mêmes mots sont employés (classe, instance) et avec des significations comparables, mais radicalement autres. 

    Une classe de type, c'est (déclarativement) tous les types pour qui existe un certaine ensemble de fonctions qui la définisse. Par exemple, on y va tout de suite, les types paramétrés M pour qui sont définis les fonctions "return" et "flatMap" dont les signatures respectives sont:

    return : A ->  M A

    flatMap: (A , A -> M B) -> M B

    définiront des types à effets composables (ceux dont on parlait plus haut). On les appellera les "monades". 

    Et hop, d'un coup, on a défini les classes de types, les compositions d'effets et les monades. L'essence du FP. 

    De fait on a été un peu rapide. La première des classes de types, c'est Eq, qui fournit l'égalité aux objets. Pas mal, non?  Avec en plus la capacité de contrôler les types des éléments qu'on compare (ils doivent être les mêmes) et de la définir récursivement en fonction des types composites à comparer. Le reste à l'avenant, les classes de type s'étendent et un type peut ainsi être défini avec toutes les classes de types qu'il implémente. On modularise la notion de type, qui se trouve donc être composable, et capable d'agréger tout espèce de comportement.

    Une alternative complète et puissante, en fait bien plus puissante que, à l'orienté objet traditionnel. La grande différence est que l'ajout, le comportement associé à la classe de type est d'emblée un module de comportement applicable à tout type, une sorte d'interface, comparable au trait Scala. Par contre, sémantiquement la classe de type est absolument intrusive, les types qu'elle commande sont soumis au contrat qu'elle transporte et impose, elle les définit, elle ne les fournit pas ! 

    Les fonctions

    Revenons aux fonctions. Elles ont bien des propriétés qui en font à la fois des éléments de choix pour programmer, mais aussi qui les rendent profondément (et paradoxalement) inaptes à cela. Précisons les grandes propriétés de ce qu'est la définition d'une fonction, en l'occurrence une "expression" forme syntaxique d'une reformulation avec des opérations d'une valeur issue de l'ensemble de départ, le domaine de la fonction. 

    Ce n'est que cela, et à condition de n'utiliser comme opération que des fonctions au même sens, dans certains cas primitives de manière ultime, on a ce qu'on appelle la "transparence référentielle" qui fait que tout appel de fonction peut être remplacée par l'application de sa définition à ses paramètres sans changer le sens global du programme. La fonction ne fait qu'abstraire. 

    La transparence référentielle s'applique ainsi aux programmes construit avec des fonctions "pures", c'est à dire RT pour leurs arguments RT. Cette "pureté" typique du fonctionnel, s'applique et s'exprime avec plus de détails selon les 3 modalités suivantes:

    - pas de valeur nulle : une fonction est totale, soit exclusivement consommatrice et productrice de valeurs typées. 

    - pas de lectures extérieures: à toute entrée une seule sortie, pas de demande cachée de lecture d'autres entrées.

    - pas d'écritures extérieures: la seule sortie est la valeur de retour, pas d'effets de bords invisibles.

    Cette pureté fait du fonctionnel une technique inutilisable dans son principe pour communiquer avec l'extérieur. Sauf si, et c'est la suite de l'histoire.  

    Les effets 

    On se permettra alors de sauter par dessus toute l'histoire récente des monades. La notion d'"effet" fut d'abord utilisée pour régler le premier problème. Il est parfaitement possible de se passer complètement de la valeur nulle, et la monade "option" est faite pour cela, utilisable et utilisée (par les happy few). 

    Pour les IOs, on (je parle d'Haskell) inventa un type spécial paramétré nommé "IO", qu'il suffisait aux fonctions de retourner. A partir de là, une fonction spéciale dite "main" à qui on passait une telle fonction se chargeait de procéder aux entrés sorties effectives en combinant les effets, devenus "effets de bords" mais contrôlés et exclusivement contenus dans l'exécution de fonction "main" à travers la monade IO.  

    Y a pas que les monades

    Les monades, du moins leur utilisation, ne sont pas "issues de la théorie des catégories". Elles sont générées par des besoins concrets exprimés par les programmeurs et se rattachent aux maths par la bande en fait... Et puis il y a les "arrows" (1) qui se manifestent, et sont utilisées pour  améliorer certaines implémentations. Tout continue bien de partir de préoccupations locales. 

    Les étapes de calcul

    Pour finir il y a bien une sorte de valeur qui nous échappe encore: le "statement", l'étape élémentaire de calcul, l'étape de calcul. Le corps de la définition d'une fonction est typiquement faite d'un enchainement de ces étapes, séquencées, testées, répétées. Au point que programmer consiste  à combiner ces étapes, voire à les définir, puis à les combiner. 

    On en vient alors à vouloir définir ce qu'il y a à faire comme des combinaisons, non pas d'appels de fonctions et d'expressions variées sur des données, mais de fonctions elles mêmes, les ensembles de données variées à considérer étant rendus invisibles. 

    Par exemple, l'addition de n sempiternellement exprimée comme une fonction à deux paramètres, dont évidemment le point d'entrée: addn = x, n: x + n , pourrait se décrire aussi comme addn = f , n : f (andThen inc) * n  . 

    Bref, une "algèbre" d'opérateurs, qui combinerait directement les opérations considérées comme des valeurs. 

    Un tel style de programmation est à portée et se trouve peu ou prou ce qu'offre Haskell, même si conceptuellement le pas ne semble pas franchi. On peut pourtant abstraire l'étape de calcul et directement passer à  l'après calcul, le calcul du calcul, donc.   

    Le principe est de se ramener à IO, qui va devenir le type de la valeur qui représente le "statement". Ce type, pratiquement d'usage universel, sera le codomaine (le type de destination) de toute fonction fabriquant une opération de calcul élémentaire. 

    Les "algèbres"

    Une algèbre, c'est un ensemble sur lequel existe des opérateurs, un opérateur combinant des élements de l'ensemble pour en obtenir d'autres... Ca va mieux en le disant. 

    Les modifications à l'identique des programmes ou "refactoring"  ou "recomposition"

    Modifier un programme après coup, pour qu'il soit plus court, plus lisible, ou plus apte à subir encore d'autres modifications, c'est le pain blanc du programmeur. Une telle activité est extraordinairement simplifiée si les fonctions qu'il a utilisé pour faire le programme à modifier sont totales et sans effets de bords en lecture ou écriture. 

    Prenons quelques exemples: 

    1) ré-ordonner

    val a = f(x); val b = g(x) 

    Si f et g font des effets de bord en écriture, c'est impossible.

    Si f et g font des effets de bord en lecture sur des données pour lesquelles elles sont de effets en écriture, non plus.

    Les statements d'un programme sans effets de bord ne sont PAS séquencés implicitement. On peut les mélanger, ou les exécuter en parallèle, bref en faire ce qu'on veut. 

    2) Dé-dupliquer

    { val a = f(x); val b = f(x) ; g(a, b) }  est il équivalent à { val a = f(x) ; g (a,a) }  ? 

    Si la fonction f fait un effet de bord, évidemment non. Alors qu'un appel (conjonction d'une fonction et d'une valeur) est UNIQUE, et peut être caché pendant toute la durée du programme. 

    3) Effacer 

    { f(x) ; def g (x) = ... ; val a = g(x) ; g(x) ; a  } est il équivalent à { def g (x) = ... ; g(x) }  ? 

    Si la fonction f fait un effet de bord, non. Un appel de fonction n'a pas d'existence si on ne le mémorise pas.  

    On notera la différence entre "def g = " et " val a = ". Alors qu'une affectation est gratuite et ne consomme pas de ressources de calcul, un appel de fonction est "cher" et se doit d'être "caché". "def" n'est PAS une abstraction de l'effet de bord et ne peut pas l'être (une fusée ne peut être lancée deux fois). 

    4) Abstraire

    {val a = g(x) ; val b = h(x) ;  f (a); f( b) } est il équivalent à  {  f(g(x)) ; f( h(x))  }  ? 

    Et bien NON en général, si "f" est capable d'attendre la terminaison d'une activité lancée par l'appel de g ou h... 

    En effet,  il y aura séquencement dans le deuxième cas, et pas dans le premier, où les deux activités seront lancées en parallèle. 

    On notera le caractère non évident de l'impossibilité de la recomposition du dernier exemple: il faut raisonner sur tout, et savoir les natures des effets de bords de tout avant de décider toute modification. Avec l'assurance de l'absence d'effets de bords ET de lancement d'activités "par derrière", le code très plastique, peut être changé à loisir. Viva la liberta. 

     

     

     

    (1) On peut lire au moins le début de : http://www.cse.chalmers.se/~rjmh/Papers/arrows.pdf 

  • Les bayésiens

    La question de la probabilité a deux grandes interprétations, dont la première, celle basée sur l'émergence d'une ratio hors d'un grand nombre de cas dont les fréquences relatives finissent sous l'effet du nombre par devenir absolues et suivent des règles intangibles promues au rang de lois, domine et fait l'examen des expériences scientifiques.

    La seconde, est elle basée sur l'incertitude chiffrée d'un examinateur subjectif regardant quelques cas qui confirment sans preuves véritables l'incertain... Les bayésiens sont des lascars obstinés et continuent de fasciner, voire d'opérer et cela partout. 

    On en vient au probabilités qui font l'objet de formalisations mathématiques variées, mais on ne peut se départir de chercher des formes intuitives à ce qui continue de fasciner pour des raisons évidentes: la prédiction de l'avenir reste l'incontournable forme du coté attirant du savoir: comment ? Vous sauriez le futur ? Et oui, car je connais le passé et ses lois...

    Pour commencer et pour mettre les choses au clair, la polémique entre bayésiens et fréquentistes a ainsi DEUX aspects qui n'ont rien à voir en apparence, alors que. 

    Le premier est la divergence sur l'interprétation de la notion même de probabilité: mesure de la confiance ou limite d'une fréquence de mesure répétée ?

    Le second est la la divergence sur la manière dont on calcule, les bayésiens partant d'une situation "a priori" que les fréquentistes contestent, cette situation à priori étant justifiée par l'interprétation bayésienne de la probabilité...

    Le Sida

    Connaissant le caractère mental du sida, on explorera le cas de base, celui du test d'hypothèse, en partant d'une prévalence du Sida de 1% dans population et d'un test rapide efficace à 99% dans ses deux caractères de "sensibilité" (pourcentage des sujets infectés dont le test est positif) et de "spécificité" (pourcentage de sujets non infectées dont le test est négatif). 

    On remarquera l'utilisation du mot "sujet", alors qu'il s'agit bien sur d'objets, personnes innocentes à laisser tranquille ou à plaindre d'une mort atroce.

    A partir de là on affirmera que si la prévalence du mal est (dix moins "q"= 10^-q)  et la précision du test (1 - dix moins "s" = 1 - 10^-s) , et bien la probabilité d'être atteint quand le test est positif sera :

    1  / 1 + 10^(q - s)  

    ce qui fait  exactement 1/2 dans le cas explicité ici où q = s = 2. 

     

    La démonstration

    On utilisera un arbre de manière à établir le plus vite possible les 4 probabilités des 4 cas. 2 modalités (oui/non on a le sida ou non, et ok/nok, le test est positif ou non). Cela doit être calculé en fonction des données données, et interprété suivant le sens des mots.

    Par exemple ici oui = 10^-q,  quand q=2, 1%. 

    Le point important, en fait fondamental, dans les probabilités croisées, est d'établir les grandes régions aggrégantes par exemple la région "oui", divisée par les régions "ok" et "nok", la question posée étant celle de la probabilité dite conditionnelle suivante: "oui sachant ok", c'est à dire la division par la probabilité de ok de la probabilité d'être à la fois oui et ok. Les grandes régions sont ainsi bien sur oui, ok , non et nok elles-mêmes interpénétrées mutuellement. 

    On en vient à la première définition "bayésienne": la probabilité de "A sachant B" est : P(A/B) = P (A^B) : P(B) 

    qui définit la probabilité dite conditionnelle, le symbole de la division étant : et le "^" exprimant bien sur l'intersection, ou le "à la fois", qui bien sur n'est en aucun cas une multiplication des probabilités correspondantes. 

    On en déduit d'ailleurs immédiatement le fameux théorème qui n'en est pas un, d'ailleurs, étant immédiatement issu de la définition de la probabilité conditionnelle. La probabilité de A^B ("A inter B") étant évidemment égale à

    P(A/B)*P(B) et à P(B/A)*P(A) par conséquent égaux eux-mêmes et donc: 

    1200px-Bayes'_Theorem_MMB_01.jpg

    On passera donc immédiatement sur cette histoire de "théorème" parfaitement fétichisée et sans aucun intérêt d'ailleurs, sinon le fait qu'il affirme simultanément deux fois un bête définition pour une expression linguistique elle dotée de sens, le fameux "a sachant b" qui apparait fréquemment dans les questions et les réponses des vrais problèmes. On a donc un contresens (un théorème qui n'en est pas un) pour une signification profonde (on exprime des vérités dotées de sens à travers des formes calculatoires non totalement triviales). 

    On ajoutera aussi aux "trucs" de Bayes la "décomposition" ultra utile et également directement issue de la définition de la conditionnalité:  p(X) = P(X/A) . P(A) + P(X/B) . P(B)  

    Ainsi, pour répondre à la question fondamentale et terrible "ai-je le sida quand je suis positif ? ", on doit calculer une probabilité conditionnelle en en connaissant deux. 

    La première, la question angoissée est "oui sachant ok".

    Les deux données sont ce qui caractérise le test : la sensibilité,  soit "ok sachant oui" , et la spécificité "nok sachant non". On les supposera égales. Soit S= 10^-s égal à 1 - Q = 10^-q

    ok/oui = nok/non = 1 - S = 1 - ok/non , ok/non  = S

    On en vient alors à la question posée. 

    oui/ok = ok/oui . oui : ok 

    Or,  ok = ok/oui.oui + ok/non.non , comme on l'a vu, c'est ce que j'ai appelé la "décomposition de Bayes". 

    Donc: 

    1 : oui/ok = 1 + non . ok/non : oui . ok/oui

    =  1 +   S (1- Q) / (1 - S) Q  

    = 1 + 10^q-s   (1 - 10^-q)/ 1 - 10^-s)  

    Ce qu'il fallait démontrer, le facteur correctif valant 1 en gros dans la plupart des cas. 

    Si s = 2 et q 4  (prévalance de 1 pour 10 000, soit 0,01%) 

    resultat = 1 : (1 + 10^4-2 (.9999/.99))  = 1 : 101 * (1.01) = 0,01% 

    Plus la prévalence est faible, disons inférieure à la sensibilité du test, moins le résultat est inquiétant... En fait et c'est la grande leçon, il faut pour que le test prévoie plus qu'une possibilité non nulle, que sa sensibilité soit supérieure à la prévalence...

    Ainsi un test sensible positif peut ne PAS entrainer d'inférence statistique en faveur de l'hypothèse qu'il teste. Cette erreur est l'"erreur du taux de base négligé". 

    L'interprétation bayesienne 

    On peut présenter la chose autrement. 

    oui/ok = oui * X 

    C'est à dire que si on part de "oui" la probabilité d'avoir le SIDA "en général", (on dit la probabilité "antérieure") on va chercher, sachant X, un facteur multiplicateur de risque (ou ratio de vraisemblance) à obtenir la probabilité "améliorée" par l'expérience d'avoir le SIDA, soit la probabilité "postérieure".

    Le facteur multiplicateur est bien sur: X = ok/oui : ok   qui, et c'est ça l'essentiel, NE DEPEND PAS de la prévalence...

    ok se calcule par décomposition:

    ok = oui * ( ok/oui)  + (1 - oui) * (1 - nok/non)

    1-oui == 1 (oui est très faible) 

    ok == 1 - nok/non   

    Donc, on a X = sensibilité/ (1 - spéficité) soit environ 10 ... 

    Ce ration est extrêmement important, et montre que pour les prévalence de moins de 10%, l'augmentation du risque mesurée par le test, tout important qu'il soit ne donne pas de probabilité sensible d'avoir le SIDA.

    Par contret, et là Bayes montre qu'on peut améliorer une connaissance, SI la personne est (du fait de ses mauvaises fréquentations) dans une population dont le risque est de 10%, et bien le test est intéressant à faire et peut se trouver décisif.  

    L'autre démonstration 

    On peut faire de tout ça d'autres démonstrations. 

    Prenons le diagramme de Venn et ses 4 régions: périphérique (n), et (p), (pc), (c)

    p pour "positif non contaminé", c pour "contaminé non positif" , n pour "non positif, non contaminé", pc pour "positif ET contaminé.

    On a donc: 

    (1)  1 = p + c + pc + n 

    (2)  fop = p  / (n + p)   les faux positifs sont la proportion de positifs non contaminés parmi les non contaminés disont 1%

    (3) vrp = pc / ( c + pc ) les vrais positifs sont la proportion de positifs contaminés parmi les contaminés disont 90% 

    (4) c + pc = 10-5    les contaminés sont peu nombreux dans la population globale. 

    A partir de là , on cherche la proportion de contaminés parmi les positifs:  x = pc  / (pc + p)  

    (1 & 4)  p + n = 1 , une approximation évidente

    (1 & 5) fop = p 

    (3 & 4) pc = vrp . 10-5 =   9 . 10-6

    x = 9.10-6 / (  9.10-6 + 10-2) = 9.10-4 = 10-3 

    Plus exactement, si v  est la prévalence, soit c + pc, la proportion de contaminés. 

    vrp = pc / v   et donc pc = v.vrp  

    x = v.vrp ( v.vrp + fop) 

    Or vrp vaut 1 en gros (la plupart des contaminés sont positifs) donc x  = v / (v + fop) = 1 / (1 + fop/v)

    On doit donc comparer les faux positifs à la prévalence et c'est toute la question. x = v/ fop 

     

     

    Q de Yule

    Au fait si on examine les 4 cas possibles, sujet atteint (V ou F) et test positif ou non (P ou N), A, B, C, D avec 

    A=PV, B=PF, C=NV, D=NF, le coefficient Q de Yule va désigner l'efficacité du test  Q = AD-BC/AD+BC

    Le bayésianisme

    C'est alors qu'on en vient à l'interprétation. Que signifie ces chiffres, se disant être des "probabilités" ? Des probabilités de "quoi" ? On a deux théories. 

    La première est qu'il s'agit de la probabilité d'un événement considéré comme une mesure de sa fréquence d'apparition, la seconde est qu'il s'agit d'une mesure de la croyance en sa réalisation.

    La chose n'existe pas, elle n'est qu'une possible apparition, mesurée par son existence parmi une multiplicité d'autres, ou bien par un degré de croyance, subjectif mais quantifié, en son apparition.      

    L'attitude

    Mais avant de gloser davantage, il convient de revenir aux fondamentaux. On se positionnera ici comme un statisticien expérimentateur dont on doit de décrire la posture et l'attitude  "typique".

    D'abord il y a une réalité qu'il mesure, et qui se comporte conformément à un modèle statistique. On fait un test, et la question est: est qu'il s'est passé quelque chose qui dévie du modèle statistique ? 

    L'hypothèse de base  est que non, il ne va rien se passer: l'hypothèse dite "nulle" sera  vérifiée: le monde est bien conforme au modèle évoqué et le test lui appartient. A moins que, et là on discute. Dans certaines circonstances, il va falloir décider de rejeter l'hypothèse nulle et d'adopter l'hypothèse alternative. Dans lesquelles ? 

    Le test se traduit par une distribution de probabilité, disons par un pic, qu'on va positionner par rapport au modèle connu. Pour cela, on va calculer une valeur dite "p-value" ou "valeur p" qui va être la probabilité pour que dans le modèle connu, on soit encore éloigné encore plus de la moyenne connue que la mesure. Si l'hypothèse zéro est représentée par une densité de probabilité, on va l'intégrer au delà de la valeur moyenne de la mesure test.

    Cette probabilité va alors être comparée à un seuil, par exemple 5% (ou 1%) et si elle est plus petite, alors là on va commencer à douter de l'hypothèse zéro, voire la rejeter. Une mesure répétée se doit d'être DANS la courbe du monde tel qu'il décrit, ou bien elle n'est pas bonne. Pas bonne ? Au contraire, comme elle est une expérience, c'est elle qui EST bonne, et c'est la description a priori du monde qui doit être rejetée. 

    A noter que l'anormalité de la mesure par rapport à une description qui se trouve fausse se trouve mesurée dans le cadre de la fausseté, qui se trouve alors prouvée comme incohérente avec le réel et donc fausse... 

    On notera qu'il y a dans le monde fréquentiste deux attitudes, celle du vénérable Fisher qui veut prouver rationnellement et celle du moderne Pearson qui veut lui décider. Les deux attitudes sont mixées dans les pratiques scientifiques courantes. Notons que Fisher adopte une attitude Popérienne: l'hypothèse nulle est la référence et reste une hypothèse réfutable. Quand quelque chose de bizarre se  produit, soit il s'agit d'un évènement rare possible et compatible avec la nullité de l'hypothèse, soit celle ci doit être remise en cause. C'est la fameuse "disjonction de Fisher" qui caractérise l'asymétrie Poperienne, critiquée par ailleurs.

    Cette  histoire de p-value doit être comparée avec une autre histoire, qui est celle de l'intervalle de confiance, autre manière théoriquement équivalente de présenter les choses. L'intervalle est centré sur la moyenne du modèle, et a pour largeur 4 ou 6 fois l'écart type. Il faut que le test soit dedans pour que l'on puisse garder l'hypothèse nulle. 

    La Gaussienne

    Dans tous les cas, on se retrouve bien sur avec la répartition des observations possibles sur les abcisses d'une gaussienne... 

    C'est la fameuse courbe en cloche, archétype de la courbe de densité de probabilité, limite continue des diagrammes en bâtons donnant chacun la probabilité d'un bloc de valeurs.  

    Central Limite

    De fait, le "théorème central limite" affirme que la somme de n lois gaussiennes d'écart type sigma donnera une loi gaussienne d'écart type sigma/racine(n). Plus n est grand, plus l'écart type final sera petit.

    Le fameux théorème, merveille de la nature s'applique même si les lois des échantillons ne sont pas gaussiennes: dans ce cas, le résultat sera en cloche, mais avec un écart type non calculé ou à calculer... 

    C'est ce qui justifie les sondages: si on prend un échantillon "assez" grand de taille N (la limite est 30), son écart type sera l'écart type de la "vraie" situation multiplié par racine(N). En fait c'est l'inverse c'est à dire que c'est l'écart type de l'échantillon qui divisé par racine(N) donne le "vrai" écart type... Celui ci est forcément petit: il "affine" les échantillons.

    Mais bon, l'écart type sigma d'un échantillon permet ainsi de calculer de manière "sure" le vrai écart type... A partir de là l'intervalle de confiance de la moyenne de l'échantillon, qui elle est imprécise, sera de plusoumoins 2*sigma/racine(N) à 4 sigma et on peut y aller (programme de seconde).

    On remarque que g(2*sigma, sigma) vaut 0,05 pour sigma valant 1, il suffit de regarder le dessin d'ailleurs. Mais en fait, le coup des 95% est en fait l'intégrale de la gaussienne entre -2*sigma et +2*sigma, qui vaut 0,95... On dira que la moyenne effective est donnée par la moyenne de l'échantillon "avec une confiance de 95%". 

    Revenons au théorème central limite; sa formulation exacte est que la limite de la somme de tout ensemble de lois d'écarts types sigma dans un intervalle donné, divisé par sigma*racine(n) et centrées sur leurs moyennes sera l'intégrale de la gaussienne centrée réduite sur cet intervalle. La division par sigma permet de se ramener à la courbe archétype.

    Plus exactement, la suite Zn avec Zn = RAC(n) *  (Xn - mu)/sigma  converge vers Z, gaussienne centrée réduite.

     

    La Gaussienne centrée réduite

    Rappelons que la fameuse courbe centrée sur zéro si elle a un paramètre sigma de 1, représente une distribution de probabilités dont l'écart type est sigma, a pour valeur maximale 0.4, est quasiment nulle en 3, et a pour valeur en 1 0.25. L'intégrale de la courbe est bien sur UN. 

    gaussienne.png

      

    On notera l'utilisation de sigma, ici UN, le "3 sigma", opportunément transformé en "6 sigma" pour prendre toute la largeur de la courbe, et qui caractérise toutes les possibilités pour un objet d'être DANS l'hypothèse nulle. De fait, être hors du 6 sigma, c'est vraiment mal, ça ne devrait jamais se produire, et l'hypothèse nulle doit être rejetée... 

    Linguistiquement, le 6 sigma est un critère de qualité, il permet, quand on VEUT imposer l'hypothèse nulle, de rejeter la mesure, comme non conforme au critère, quand on veut imposer soit la vérité absolue de l'hypothèse, soit une "politique" de qualité. L'objet fabriqué selon la mesure foireuse peut alors être poubellisé. 

    On va alors considérer le 4 sigma. Et bien il se trouve, et cela reste à démontrer que l'on a là précisément le fameux intervalle de confiance à 95 % dont tout le monde parle !! En gros, l'intervalle de confiance c'est  plusmoins 2 sigma.

    Pour le démontrer, fastoche. La loi gaussienne réduite ci dessus a pour équation

    g(x,sigma) = exp(-x^2/2*sigma^2) / sigma*racine(2*PI)  avec sigma == 1

    Courbe de densité de probabilité, dont l'intégrale dit "gaussienne" vaut 1 entre moins et plus l'infini. 

    ll se trouve que cette intégrale n'a pas de formule simple, et n'est donnée que par des tables ! Par exemple le fameux 0,95 est incalculable à la main et ne vaut en fait non pas pour 2, mais pour 1,96.... La fonction PHI, répartition de la gaussienne de moins l'infini à x n'a pas d'expression analytique ! 

    Un autre point est qu'on peut aussi jouer avec la forme initiale du théorème, qui partait d'une somme de "lois" (ou de "distributions") binomiales (les tirages à pile ou face avec une pièce truquée). Ces sommes de lois sont appellées aussi "de Bernouilli", le tirage principal ayant la probabilité "p", et on fait "N" tirages. La "loi" c'est la probabilité d'obtenir k fois la bonne face, avec k entre 0 et n. La loi c'est:

    C(n, k) p^k (1-p)^(n-k))

    Quand N tend vers l'infini, cette loi, dont l'écard type est racine(p*(1-p)*N), centrée sur sa moyenne N*p, et divisée par son écard type, et tend vers la gaussienne centrée réduite.

    Un peu d'histoire

    Laplace brilla avec cette histoire, en appliquant son raisonnement, tout issu des lumières, à la proportion de naissance de garçons dans la population qui se trouve supérieur à celui des filles, et cela partout en Europe, dans un rapport de 22 à 21. Or, en cinq ans, sur 2009 naissances à Carcelles le Grignon on observa la naissance de 1026 filles. Et bien cela est à l'intérieur de l'intervalle de confiance à 2 sigma ! Laplace exprime la chose en se ramenant au jeu de "croix" et "pile": la probabilité pour que cela arrive est inférieure à celle de tirer 4 fois "croix" de suite et donc non significative.

    Les lois dérivées de la loi normale.

    On a deux lois dérivées de la gaussienne, et qui servent dans les tests d'hypothèses. 

    Student

    D'abord quand le nombre d'éléments d'un échantillon test est inférieur à 30, on n'a pas la loi normale comme aggrégation des échantillons, mais la loi de Student à N degrés de libertés, N étant la taille de l'échantillon - 1, sachant que les probabilités ont pour somme 1. On fait comme avec la loi normale, à part qu'on regarde dans la table de Student pour contrôler la p value. 

    kiki hideux

    Et puis on a le Khi 2, X^2. Là c'est tout une poème car cela ne ressort pas du test d'hypothèses à proprement parler, mais d'un autre types de test, quoique la même méthodologie soit mise en oeuvre. 

    Le test archétype est celui de l'indépendance de deux caractères. On part d'une distribution en n caractères (n plus petit que 10, ce sont les degrés de liberté) et on compare avec une distribution test.

    L'idée est que sous l'hypothèse nulle, et qui est toujours que tout va bien, on va calculer "une statistique du khi 2", un nombre dont on va mesurer dans une table s'il a pour probabilité une valeur inférieure à un seuil d'acceptablité. Si oui, et bien on peut rejeter l'hypothèse nulle... 

    Il faut bien comprendre que le khi deux n'est qu'une variante de la gaussienne, permettant de jauger les probabilités d'apparition -sous l'hypothèse nulle- d'une répartition particulière de valeurs dans des tableaux croisés. 

    On se ramène donc à calculer un tableau croisé de référence, conforme à la distribution de l'hypothèse nulle, et on calcule alors une "statistique", le nombre:

         Sigma (1,n)   (xi_observé - xi_référence)^2 / nb xi 

    Puis, on détermine le nombre de degrés de liberté, typiquement "n - 1". 

    On consulte alors la table du khi deux.... 

    On remarque ainsi que à 5%, la table donne pour les degrés de liberté 1,2,3 les valeurs 4,6,8

     

    Le Sida encore

    Reprenons en considérant la valeur-p pour le test du Sida. L'hypothèse nulle est de ne pas avoir le Sida, bien sur... Le test est positif, ce qui n'arrive que dans 1% des cas. C'est super faible n'est ce pas ? Et bien non ! Cela n'est pas du à la gaussienne, mais à la prévalence et au fait que la valeur-p ici de 1% (probabilité conditionnelle testpositif/passida) est abusivement décisionnelle si comparée à 5%.

    La stratégie de la p valeur est donc prise en défaut, si on ne se méfie pas. Ce qui fait que certains recommandent toujours le seuil de 1% (4). Cela fut remarqué dans les années 2000 à la suite d'un grand nombre de p values trop minuscules (ou estimées telles) responsables de l'apparition trop non reproductible de phénomènes extraordinaires. 

    On tremble en pensant au glyphosate... 

    Le facteur bayésien est considéré supérieur, il s'agit de calculer H0/x : H1/x  , le rapport des vraisemblances. 

    Pour ce qui concerne notre cas, on obtient oui/ok : (1 - oui/ok) = 10^(s-q).

    Plus q est  grand, c'est à dire que la prévalence est faible, et bien on mesure l'insignifiance du test, c'est à dire son incapacité à contrer l'hypothèse nulle.

    Avec q=4, et s=2, le facteur de Bayes est de 1% 

    Au contraire, si la sensibilité suffisante, le facteur sera supérieur à UN, et donc le test "fort": on pourra alors avoir le sida, par exemple, si q=s, le facteur de Bayes sera de UN.

    Le facteur de Bayes est un bien meilleur estimateur que la p-value ! 

      

    (1) http://www.laeuferpaar.de/Papers/Sprenger_Bayes+Freq.pdf

    (2) http://www.aly-abbara.com/utilitaires/statistiques/sensibilite_specificite_vpp_vpn.html#Q

    (3) Pearson, Fisher et Bayes: http://udsmed.u-strasbg.fr/labiostat/IMG/pdf/testfreq.pdf

    (4) https://royalsocietypublishing.org/doi/full/10.1098/rsos.140216

    (5) le khi deux https://alea.fr.eu.org/git/doc_khi2.git/blob_plain/HEAD:/khi2.pdf

    (6) la table du khi deux: http://www.math.univ-metz.fr/~bonneau/STAT0607/table_khi2_complete.pdf

  • Les islams

    En ces temps troublés où il n'y a pas de musulman non pris les armes à la main qui ne parle de réforme, tout comme d'ailleurs aussi leurs adversaires inexpiables qui sont aussi les nôtres, c'est dire si le sujet est important; il convient de décrire l'un des points fixes de cette fameuse réforme, tout en re-précisant son ancienneté, c'est dire si le sujet est futile. 

    On se rapportera à (1) et (2) pour plus de détails, le sujet fut déjà fouillé. 

    Je veux parler du Mutazilisme, l'apostrophe après le "mu" étant omis, notre maniérisme étant limité par notre fainéantisme. On en avait parlé en (1). On recommence. 

    Le Mutazilisme c'est d'abord celui qui s'abstient lors de la grande Fitna. Rattaché à Ali (Wikipédia s'obstine toujours à parler de lui sous la forme "Ali Ibn Abi Taleb" est bien sur le gendre du prophète, l'initiateur de la fitna, l'inspirateur du chiisme. 

    Pour résumer l'histoire de la Fitna (discorde), il faut savoir qu'Ali le cousin et gendre (Mahomet n'eut que des filles, dont Fatima), aurait du être le successeur. Las ! Ce fut Abu Bakr, auquel succéda Omar tué par un perse, puis Othman, qui épousa deux filles de Mahomet (Rukkaya et Oum Kultum) lui même assassiné. Et ce fut le tour d'Ali, lui même accusé d'avoir fait tuer Othman. 

    Il est désigné dépositaire par Mahomet à Ghadir Khumm, à mi chemin entre la mecque et médine, de la "mawla" interprétée différemment par les sunnites, chiites et soufis, respectivement comme l'autorité familiale, religieuse et spirituelle. 

    Mahomet donna son sabre (Zulfikar) à Ali, qui s'en servit magnifiquement (le classique et très moyen âgeux découpage depuis le sommet du crane jusqu'à la moitié de la poitrine d'un méchant (sans doute)). D'où le très "religion de paix": "il n'y a pas de sabre comme Zulfikar, il n'y a pas de héros comme Ali". 

    Ce fut la "bataille du chameau", avec Aicha la femme de Mahomet (mariée à 6 ans, elle ne fut consommée qu'à 10, mais bien sur il a d'autres âges respectifs mentionnés), sur un chameau elle dirige l'armée et perd la bataille quand ses troupes se débandent, après qu'on ait coupé les jarrets du chameau... 

    La bataille en question fut décisive et se trouve être la manière dont on philosophe en islam au sujet du un et du multiple. C'est le fameux "il y a 73 sectes en islam, toutes iront en Enfer sauf un(e)"... 

    Mais revenons en arrière, à l'issue de la bataille de Siffrin, Ali traite avec Muhawiya, ce qui est refusé par les kharidjites qui le tuent. Muhawiya fonde le califat Omeyyade, capitale Damas. 

    Les kharidjites, dissidents de l'islam par excellence, se divisent en blancs (ibadites) jaunes (sufrites) et bleus (azraquites). Les ibadites sont encore à Oman, à Djerba en Tunisie et au Mzab en Algérie.  

    Puis vinrent ceux qui trucidèrent les Ommeyyades,les Abassides, capitale Bagdad. 

    C'est d'ailleurs le rejet du pluralisme par le très autoritaire calife abbasside mutaziliste Al Mamun qui causa le rejet de la belle doctrine, et d'ailleurs de toute l'autorité religieuse du calife. A vouloir imposer par la force un coran crée, on créa par réaction la belle religion de paix sous sa forme actuelle et cela au nom de la très civilisée séparation des pouvoirs...

    Après Al Achari, l'ex mutazilite qui fonda l'acharisme, le mutazilisme disparut complètement n'exista plus que comme le repoussoir philosophique et religieux. Bien sur il s'allia au maghreb avec les kharidjites ibadites mais c'est pour la forme: un repoussoir vous dis-je.  

    Mutazilisme 

    Le Mutazilisme fut en quelque sorte le contraire du Khardjitisme: il fut l'école théologique qui ne prenait pas parti et qui se donnait des critères rationnels, il se trouve être l'objectif des réformateurs avec évidemment le tort de contredire les doxas installées: coran créé et actes crées par l'homme. Ca fait beaucoup. 

    Fondé par Wasil ibn Ata à Basra, il marque la ville, impliquée dans le drame de la mort d'Othman. 

    Quand on pense que El Gazhali, le maitre des soufis dit le contraire exact et s'oppose à tout rationalisme, on mesure l'abime qui sépare les réformateurs des autres. Cela fut décrit en (3).  

    On associe le Mutazilisme rationalisateur avec l'école juridique dite Hanafite (la turque, celle qui avait cour dans l'empire Ottoman) la plus libérale, celle qui ose le recours à l'analogie pour interpréter. C'est aussi la seule qui ne récuse pas le talion entre un Dimmi et un musulman dans le sens de gauche à droite... Par contre le frère Qaradawi serait hanafite, comme  quoi. 

    Sur la question des "actes" des hommes, le mutazilisme nie donc que Dieu soit le créateur des désobéissances, et de la mécréance. L'homme est ainsi libre et se trouve récompensé et puni. Dieu ne crée pas et ne veut pas le mal. Cette asymétrie entre bien et mal, le mal  n'est qu'une non existence, permet ainsi de rendre l'homme seul capable du mal, de part sa liberté. C'est le fameux 4.79 "tout le bien vient de Dieu, tout le mal de l'homme". Pourtant il y a aussi: 37.96 "il vous a crée et tout ce que vous faites"... 

    Initiée par la première des grandes voies islamiques la Quadariyya, cette manière de voir conduit à un juridique examinable par la raison, le bien et le mal étant accessible à l'homme. Permettant un statut du pécheur entre apostasie et soumission totale, la "demeure entre les demeures" est typique de l'approche Mutaziliste.

    Par ailleurs l'affirmation d'un coran crée introduit l'accusation qui leur est faite d'"associer" Dieu à quelque chose d'autre. Hérésie et malédiction. 

    Pour compléter les choses, les Mutazilites associent intelligence et volonté alors que la réaction acharite donne tout pouvoir à la volonté (de Dieu). 

    Al Gazhali dans "le juste milieu dans la croyance" fait discuter le mutaziliste Al Gubai et Al Achari lui même sur la question des 3 frères, le pieux, le mécréant et le mort en bas âge. Qu'arrive-t-il au mort né ? Alors que le  mutaziliste dit que Dieu ne le punit ni ne le récompense car il voulait le faire mécréant s'il l'avait laissé vivre, Al Achari rétorque que le mécréant aurait du donc mourir en bas âge...  

    Achari apporte toutefois une très légère dose de liberté dans l'attribution à Dieu de toute la volonté. Assez pour disculper d'un total déterminisme, assez peu pour ne pas devoir s'y soumettre (5). Disons que l'homme "acquiert" un acte crée par Dieu, le "kasb" étant l'acte volontaire complexe, à discuter et de multiples interprétations furent proposées... 

    Il faut ajouter un camp dans cette belle discussion: celui des falsifa, euh des "philosophes", qui se différenciaient nettement des mutazilites mais qui furent tout autant rejetés et anathémisés. Farabi, Avicenne, Rushd voient le monde comme nécessaire. Encore pire: Dieu est un moteur raisonnable, infiniment puissant et à qui il faut s'unir. Tout ceci, qui se voulait décrire rationnellement l'infiniment arbitraire, fut rejeté avec violence. 

    Dans la réalité, le refus il y a mille ans, non seulement de la philosophie, mais de la seule alternative théologique à l'écrasement absolu de l'humain devant une divinité autoritaire dont l'unicité ne cédait rien à la cruauté et au total manque d'intérêt pour le développement humain, consacre l'impossibilité complète de faire quoi que ce soit avec la religion en question. Elle doit disparaitre, la voilà la réforme qu'on cherche. 

     

    (1) http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2016/09/17/les-theologies-musulmanes-5848990.html 

    (2) http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2015/11/11/les-ecoles-musulmanes-5714316.html

    (3) http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2016/09/11/le-dernier-philosophe-5846460.html

    (4) Doctrine Mutazilite: https://www.persee.fr/doc/remmm_0035-1474_1973_num_13_1_1218

    (5) la doctrine acharite:  http://openaccess.uoc.edu/webapps/o2/bitstream/10609/54442/5/La%20pens%C3%A9e%20classique%20arabe_Module4_Le%20kal%C3%A2m%20d%27Al-Ash%27Ari.pdf

  • Les économies

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  • Les ombres errantes

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  • les lettres des présidents

    La lettre enfantine envoyée par le jeune français élu par erreur en 2017 et conspué dans la rue depuis 2 mois tous les samedis ne ressemble en rien aux  proclamations électorales de Sarkozy et Mitterand en leur temps.

    On parlera d'abord de Mitterand. Tout à sa lutte contre Chirac, l'opposant à De Gaulle qui dénonça vingt ans la dictature, s'offusque de la remise en cause de son pouvoir et enfonce son adversaire en parlant de crise grave pour 1986, alors qu'il s'avance vers le désaveu de 93... Il promet le quinquennat et le référendum populaire, qu'il ne fera pas (ce fut hélas Chirac puis Sarkozy qui accomplirent ces promesses démagogiques non tenues...). Le quinquennat accentua le travers de la Vème république (la soumission du parlement) et le référendum, impraticable ne peut plus être utilisé, car déconsidéré par les démagogies et l'incapacité des dirigeants à gérer le désaccord. 

    Revenant au présent: la lettre est un incroyable aveu et preuve d'impuissance et d'incompétence et bien sur de cynisme.  

    Le terme méprisant d'"enfantine" se réfère bien sur aux circonstances: des manifestations incessantes et violentes sans aucune discussion constructive sinon un mépris évident de part et d'autre qui survit à toutes les mesurettes lâchées dans l'urgence obligent un gouvernement incapable de gérer la crise à des réponses qu'on voudrait politiques. La "lettre", sorte de discours d'appel au calme, est une pleurnicherie: pour éviter d'avoir à faire quoique ce soit, on discute, on tergiverse. Un enfant hésitant est aux commandes, et tente de câliner.

    L'incompétence se réfère aux questions. "Que devons nous faire?" Une telle attitude est rhétoriquement incroyable: élu il y a un an et demi après avoir finalement daigné se fendre d'un programme (4) et publié un livre intitulé "Révolution" montrant une assurance certaine quand à la façon de conduire le pays, il en est donc à questionner sur le quoi faire concernant: la fiscalité, les services publics, la transition écologique, la citoyenneté. Rien que ça.

    Ces sujets, fondamentaux d'un programme présidentiel et de gouvernement, font l'essence des propositions qu'un élu de ce niveau soumet au peuple lors de l'élection. Les mettre en question c'est reconnaitre qu'ils ne furent pas débattus ou qu'ils sont contestés et donc qu'un autre choix est possible et cela ne peut être que par l'élection, ce dont bien sur il n'est pas question, l'objet de la lettre étant de l'éviter.

    Le cynisme est donc consubstantiel au contenu de la lettre. Non seulement je suis incompétent mais je vais juger de la valeur des réponses aux questions que je ne sais pas résoudre, et cela sans recourir au vote... Plus que jamais, le dégout que m'inspire ce type est oppressant. Comment se débarrasser des deux ?

    La manière de faire

    Il faut bien voir que le cynisme qui apparait est d'abord du à la duplicité mise ici en lumière, et qu'elle caractérise le personnage et sa manière d'exercer le pouvoir, typique de celle du démagogue au double visage, l'essence de ce type de pouvoir étant précisément son caractère contradictoire, c'est à dire double, qui affirmé avec une franchise mensongère, déconcerte et sidère. Un vieux truc, pratiqué en maître par Mitterand et par tous les personnages du genre, et que le peuple de cons et de veaux (sauf les gilets jaunes, on va peut être le voir) gobe par tous les trous. 

    Ramener la démocratie à la pratique de ce genre de manipulations est à la fois lamentable et inévitable, car c'est toujours au peuple de détecter le procédé et d'en tirer les conclusions, ou pas, pour son malheur ou pas. 

    Un intéressant mémoire (5) explicite ce que je veux dire, bravo à l'étudiante, le pattern est connu et identifié, il n'en est que plus ringard, toxique et méprisable. Je conchie pour l'éternité tous ces salopards. 

    La fiscalité et les services publics

    La lettre de Sarkozy (dernière tentative pour remonter dans des sondages défavorables en Avril 2012 évoque la défiscalisation des heures supplémentaires dont la suppression serait  une grave erreur selon lui: elle fut défaite immédiatement par le Hollande victorieux, dont le conseiller économique de l'époque (Emmanuel Macron) y fut pour quelque chose sans doute: il mentionna son rétablissement en dernière minute de manière brève dans son programme de 2017, pour finir par l'accorder définitivement, les mains tremblantes, au lendemain d'une manifestation qui l'impressionna. 

    L'impôt c'est bien sur les flics, les infirmières, les profs. Dépense incompressible qui fait un tiers de la dépense publique la plus élevée du monde. Quels services publics faut il donc supprimer pour baisser les impôts ? On rappelle que les fonctionnaires sont 5 millions et que 3 millions d'entre eux, ne sont, justement, ni militaires, ni policiers, ni chargés de soins, ni enseignants.

    Cette question absolument affreuse, je dirais monstrueuse, conjugue les 3 points: impuissance enfantine (maman n'a que deux seins, lequel dois-je couper?), d'incompétence (impossible de mieux les gérer, je suis bien placé pour le savoir, je suis leur chef) et de cynisme (je vous l'avais dit, je ne ferais rien). 

    Pendant la campagne électorale fut proposée la suppression des 35 heures, y compris pour les fonctionnaires, la suppression de 500 000 postes en cinq ans (facteur majeur de la dépense publique), et la réorganisation complète de l'administration publique, sur le modèle de ce qui fut fait en Suède et au Canada il y a vingt ans, seule solution possible aux problèmes de la France. Rien de cela ne fut seulement considéré et toute la gestion publique depuis un an et demi consiste essentiellement à ne RIEN faire sur ces sujets... Voilà où nous en sommes: un degré extrême de saloperie merdeuse impuissante et cynique. 

    Le noeud du drame français noué sous nos yeux. A pleurer de rage. 

    La transition écologique 

    Bercé par les chocs pétroliers ma formation de citoyen a toujours assimilé écologie à économies d'énergie, astuces diverses pour vivre sans la dépendance pétrolière. La transition écologique qu'on nous impose est couteuse et il faut la financer... Le choix est donc : par l'impôt ou par les taxes ? A vomir. 

    La chose, non débattable (on est prévenu) est bien sur la nécessité de cette couteuse transformation. Aux citoyens de la mettre en musique: comment?. L'inverse du logique et du bon sens: la ridicule transition, succédané idéologique à la lutte contre les inégalités qui avait fait son temps dans les démagogies de la gauche en décomposition est bien sur une éponge à impôts.

    Le programme de Macron (4) en contient d'ailleurs l'essence:

    "Parallèlement, la montée de la fiscalité écologique rapportera plus de 12 milliards d’euros, qui seront intégralement restitués en baisses d’impôts." L'assurance de la tromperie manifeste, l'autocontradictoire affirmation de pouvoir, et qui m'avait révolté à l'époque. 

    Le plus sublime est la question posée au sujet de la solution à trouver pour faire partager dans le monde nos choix écologiques pour ne pas être pénalisé ? Par la guerre ? Car on ne pourra évidemment aborder l'éventualité de l'abandon complet de cette couteuse connerie, comme on l'a dit: à part un impôt nouveau, je ne vois rien, vous m'avez convaincu. 

    La citoyenneté

    Finalement on parle du référendum: comment doit il être pratiqué ? Que deux mois de hurlements aient mentionné un RIC sur lequel manifestement on ne s'est même pas renseigné et sur quoi on n'a pas d'avis montre le niveau de réflexion... Tout montre que le procédé est exclu, un pro européen ne peut provoquer le frexit volontairement, on n'est pas en Angleterre ici... 

    Un aspect intéressant porte sur l'immigration. Non pas bien sur ce qui concerne le pacte de Marrakech, déjà signé et qu'on ne peut remettre en cause, car il est non contraignant... Mais sur une possible fixation par le parlement d'objectifs annuels une fois l'asile obligatoire rempli (que je fixerais, celui ci étant loin d'être saturé, comme on le sait). La mesure fut proposée par la droite à l'élection et la jeter en pâture est une bonne idée, une manière de se faire répondre "non" par tous les camps, une petite habileté. 

     

    En conclusion

    En conclusion cette mascarade ridicule  n'est "ni une élection ni un référendum", juste un moyen de réduire la colère et de continuer à vous enfumer. Bien sur aucun moyen politique particulier ne sera mis en oeuvre pour tenir compte de ce qui sera exprimé. C'est juste pour vous faire parler et vous détendre, après je continuerais à faire ce que je veux. La démocratie participative, quoi. 

    Il est sur que renoncer à exprimer ses avis n'est pas un option, simplement le "grand débat" est un cadre qui ne sert à rien, et n'a évidemment pas lieu d'être. L'expression peut avoir lieu sur TOUS les sujets, par exemple celui de la démission du président ou de la convocation d'élections et certainement pas sur cette liste croupion de questions lamentables. C'est au peuple, et aux manifestations gilets jaunes que de continuer à hurler. Ou pas. La tristesse est immense et s'accentue. 

     

    (1) Celle de Sarkozy https://www.slideshare.net/lesechos2/la-lettre-aux-franais-de-nicolas-sarkozy

    (2) Une lecture croisée des deux lettres http://lelab.europe1.fr/fmns-1628

    (3) La lettre de Mitterand: http://miroirs.ironie.org/socialisme/www.psinfo.net/entretiens/mitterrand/1988lettre.html

    (4) Le programme fiscal de Macron: https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/fiscalite-et-prelevements-obligatoires

    (5) https://etudiant.lefigaro.fr/article/une-etudiante-obtient-18-a-son-memoire-sur-la-meta-complexite-chez-emmanuel-macron-_d3073d22-18a4-11e9-9544-465d3907b060/

  • Les ontologies quantiques

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    Max Born

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  • Kant et Girard

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  • Les jours graves

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  • Les platoniciens

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  • Les managés

    On a lu le magnifiquement heideggerien, mais amateur (1). 

    Amateur car parfaitement clair et compréhensible: l'ère de l'actuel est passé par là et les petits jeunes à défaut d'avoir appris à lire, on appris à parler: clairement. En plus celui là a lu au delà du possible et nous (me) donne un éclairage complet sur l'une de mes détestations, peut être la seule que je puis avoir: Macron est un manager et le détestable management est ce monde perverti que je conspue.

    Bien sur convoquer H. là est de plus immensément délicieux. Mieux, on pose la question:"et si le management était à Heidegger ce que les sophistes furent à Platon?". Un régal.

    Parlons du "Dasein": l'état de présence au monde de l'individu, d'ouverture au monde. Et bien c'est cette ouverture au monde que veut détruire le coaching en repliant l'homme sur lui même pour le mieux reprogrammer... 

    Ce n'est pas  l'humble technique que H. dénonçait, mais  l'"organisation", c'est à dire le management, qui  scientifique lui même, s'applique d'après Taylor lui même, à toutes les activités humaines...

    Taylor est un quacker héritier de William Penn, le fondateur de la Pennsylvanie, le quacker est un hérétique tremblant, persuadé que l'étincelle du saint esprit se propage de fidèle à fidèle et donc se trouve une société des amis. Pourquoi donc s'appelle donc nous tous par nos prénoms? Et bien parce que le management est sécularisation de ce mode de vie là. 

    Et puis H. et la cybernétique! Au Spiegel en 1966: "-Qu'est ce qui remplace la philosophie? - La cybernétique". On a donc H. et ses obsessions autour du management, élément principiel de l'achèvement de la philosophie, à la fois son accomplissement et bien sur, sa fin. On a ainsi la cybernétique, comme méta-science, celle qui les "contrôle" toutes.

    Un point intéressant est que le mot "informatique" n'apparait pas: l'ordinateur (le mot d'après une délicieuse polémique viendrait d'une réunion de normaliens voir (7)) est absent et se comporte comme un spectre derrière tout cela. On se contentera, la chose est trop drôle, de penser à H. dénonçant l'usage de la machine à écrire au groupe de filles et de semi tafioles (comme Ernst Nolte) qui assistaient à son fameux cours (j'en ai la larme à l'oeil, ach Stalingrad) de l'hiver 42-43. Une génération d'allemandes qui allait, mais c'est sans doute à cause des viols systématiques commis par les russes lors du printemps 45, dénoncer le machisme dactylographique et donc la technique pendant le reste de l'histoire. 

     

    Le Golem 

    D'abord l'inventeur du Golem, le "Maharal" de Prague, contemporain de Salomon Louria (ou Luria), le "maharshal". 

    Louria, postérieur au renvoi des juifs d'Espagne voit le monde comme séparé de Dieu qui ne lui laisse que peu de place, et composé par les vases brisés par la lumière: il faut rassembler (c'est le "Tikun") les morceaux épars de ces vases.  Les deux mythologies n'ont l'air de n'avoir rien à voir avec le sujet: on a pourtant les robots, et l'organisation manuelle de la réconciliation du monde... Les robots c'est l'informatique, et le Tikun l'organisation... 

    La Cybernétique

    Deux aspects de la cybernétique. D'abord le principe de rétroaction, archi connu, mais pas tant que  ça. Il a 4  phases, deux d'information, deux d'action: le but et le retour, l'action et sa correction. Il fallait le dire et cela fait tout le système.

    Ensuite que le principe s'applique en principe partout: de la cellule au gouvernement mondial. Cette totalisation totalitaire est sans doute un point faible. Et puis la cellule c'est pas ce qu'on croit: je la verrais moi plutôt comme bien plus compliquée, formée de l'enchevêtrement de systèmes indépendants en équilibre, héhé, je suis nationaliste et adepte de la guerre de tous contre tous, plutôt. 

    On retiendra le "la victoire de la méthode sur la science", de la part de celui qui disait que la science ne pensait pas, tu parles, elle ne fait que s'organiser et la pensée sociale (Latour est tu  là?) la décrit même comme ne faisant que cela. Tout comme si la déploration de H. était prise pour argent comptant et prise en compte comme ontologie (héhé, elle est pas mal celle là); tout comme le vaincu (la cybernétique a décodé les codes SS, calculé la bombe atomique et organisé le débarquement) qui se plaint du manque de sportivité de son vainqueur, bien mieux outillé. 

    Un point intéressant est la considération des machines automatiques égales aux êtres vivants. H. n'a pas le robot pensant en tête, comme quoi cette fiction peu philosophique, n'a vraiment pas de sens: la vraie réflexion se concentre bien sur sur le vivant et le gouvernable. D'ailleurs et c'est aussi une merveilleuse découverte dans ce texte: "organisation" c'est bien sur l'organisation du vivant lui même et la vraie métaphore est bien celle du corps qui s'identifie à la société, et pas celle du "cerveau artificiel". 

    Le management

    Mais le monsieur a bien d'autres idées...

    D'abord, il renverse trois lieux communs archi connus et que je ne partagerai plus: d'abord la  nature "originale" de la révolution de l'information qui n'est en fait que la continuation de la seule grande révolution, l'industrielle, ensuite que le management n'est pas meilleur (plus cool) depuis Taylor qui l'a inventé. Le coaching n'est qu'une manière de fouetter charlot et ses clés à molette... Pour finir que le capitalisme c'est la recherche du gain, alors que le management c'est la recherche de l'efficacité, pas de complot ultra libéral capitaliste là dedans; mieux, H. est formel, la technique et donc le management a absorbé et dépassé le capitalisme ! 

    Ensuite, il crache le morceau et cela est essentiel: les techniciens de l'humain à l'ère moderne, 20% des édudiants se forment au management, et on ne compte pas les psychologues, les "RH" (le mot et la fonction, fut inventée dans les années 80 pour pallier l'incapacité des chefs du personnel à virer des électeurs déçus de Mitterand) ou les assistantes sociales, bref bien plus de la moitié des travailleurs ne produisent pas mais regardent produire  dans le cadre d'un déploiement omniprésent du ... management.  Mieux, on les entraine à "orienter les désirs", à  stimuler les travailleurs et à les manipuler pour  les impliquer. 

    ll est prof de management en plus d'être philosophe, et tout cela (le management bien sur) se fait au nom de principes et de théories qui ne sont pas explicitées, d'où la philosophie, ah qu'elle est belle. 

    J'avoue être un peu surpris par l'ampleur de la charge, l'identification technique/management étant bien tentante, mais hélas un peu trop unificatrice, car il y a la science là dedans. Même si le social (la technique futile et le management) peut paraitre entièrement subverti, on ne peut nier que le technique mécanique pur fut, comme marche pied, le support des développement expérimentaux qui validèrent la physique moderne. Tout imprégnés de la métaphysique d'un langage qui devait être adjoint à TOUT le réel, ce qui n'est pas le cas, les philosophes originaux, tout en gardant leur capacité à saisir l'essentiel, doivent admettre que le savoir est dépendant de la technique, tout comme la victoire à la guerre et la prospérité collective. C'est le noeud du problème et la défaite du vieux nazi boche (tous les nazis ne sont pas boches) sur le terrain et dans les cerveaux, n'en déplaise aux contempteurs de la cybernétique, fut patente.

    Il y a pourtant chez Rappin une critique radicale extraordinairement convaincante et puissante car tapant sur l'efficacité de la méthode du feedback. Dans la boucle de rétroaction, on prélève l'information du réel et on s'ajuste dessus. Au deuxième tour de roue, le réel a disparu, et se trouve remplacé par la modélisation qui solitaire, continuera de tourner. Parlez de vos problèmes d'hémorroïdes en entretien le premier jour et vous voilà pour la durée de votre contrat astreint d'en démontrer la réduction à chaque période. La modélisation est fonctionnelle et se trouve ainsi engagée dans la conduite. Comment  recaler ? Rappin veut-il proposer sa propre méthodologie. Si le management est un sophisme, c'est bien qu'il y a autre chose. 

    La technique

    Il n'empêche, et ceci doit être considéré, que certains considèrent le quantique comme phénoménotechnicisé. La technique après la logie: on ne comprendrais rien sans la technique, l'oscilloscope a remplacé le cerveau pour appréhender le monde. L'argument est d'ailleurs donné à de multiples reprises contre Kant, soit disant maintenant dépassé par la relativité: ses formes a priori de l'espace et du temps seraient maintenant démodées et obsolètes.

    Je considère cette considération comme un ânerie et une fausseté et cela pour en affirmer le contraire exact, car ce sont bien les appréhensions originelle de Kant qui sont utilisées pour modéliser, théoriser, décrire et prévoir ce qui est précisément, et c'est le fondement du monde, paradoxal, subtil et étrange et ainsi à notre portée nous les hommes avec très exactement les intuitions basiques des singes originaux que nous sommes, toutes développées dans les arbres au service de notre gloire et de notre puissance ! Même chose pour la techno science, ah le mot étrange à la fois vrai et faux, vrai car c'est bien la technique qui confirme nos intuitions (oui, bande de singes, nos intuitions!) mais ce n'est pas, et non, la technique qui nous domine voire qui se "déploierait toute seule".

    Encore une fois, le contraire de l'intuition heidegerro-bernanosienne doit se manifester: le technique est empirique et issue de la pensée car à la fois symboliquement organisée et donc soumise aux interdits de la logique, mais aussi fondamentalement faible car conçue agissante à l'extérieur de l'homme. C'est sa faiblesse dont il faut se plaindre, pas de sa puissance ! 

    Ainsi, et là j'avoue en être content, identifier technique non pas à la science mais à son écho organisationnel et mondain, parfaitement non scientifique en fait, et cela malgré tous les scientismes. PNL, AT et autres hypnoses énnéagrammatiques n'étant que des distractions pour employées incompétentes adeptes de sectarisme.  Surtout que c'est tout le "management de la recherche" qui étouffe les scientifiques avec des formulaires. Quand donc se révolteront-ils? 

    On peut alors se déclarer heideggerien, son antisémitisme pouvant rester mondain (et donc anodin)  et ne manifester qu'un légitime refus de pratiques obligatoires agaçantes (les standup meetings, les réunions  en anglais). 

    Car la lutte contre les sophistes est de tout temps, et ce n'est pas parce qu'ils ont beaucoup d'influence à une certaine époque qu'ils doivent gagner toujours. Il y a un vrai savoir dans les recherches sur la grande unification, et sur les théorèmes concernant le calcul distribué et la preuve de théorème: rien à voir avec les cures dents connectés des startups débiles qui ne créent que des "boulots de merde". 

    Bien des indices montrent en fait les limites du "management": croissance faible, incroyables échecs techniques dans les domaines clé: constructions d'EPR, projets informatiques de paye des fonctionnaires, total déséquilibre des comptes des hôpitaux: partout de très étranges failles montrent que  les méthodes enseignées (à moins que lui et ses pairs n'aient déjà saboté la chose) ne fonctionnent pas aussi bien qu'elles le devraient. Nous en sommes peut être déjà à une recherche d'efficacité comparable à celle qui agitait le XIX siècle rural ou même la Russie communiste juste avant la chute du mur... Le technique est profondément faible, encore une fois. 

    On en vient alors au politique (esprit de Macron montre toi!) : le management est multiculturel, antinational, pacifiste et cela intégralement et absolument. De quoi faire et nous y sommes: on en peut plus et tout cela finira mal, le contrôle de tout cela nous ayant échappé. Car les résultats sont pitoyables, et cette notion du management explique  sans doute l'incroyable incapacité à se réformer des grandes organisations qui s'y sont abandonnées: partout des grands groupes industriels en déclin, réduit à consacrer leur capital en décroissance à acheter des petites entreprises, à qui on promet, pour ne pas faire fuir leur seule valeur, les hommes qui y travaillent, de ne surtout pas leur appliquer les "process" débiles qui ont vérolé tout le reste de la superstructure. 

    Les lamentables simagrées RH des grandes entreprises, leur multiculturalisme délétère et énervant suscite bien des résistances, implicites à défaut d'être explicites. La motivation chute et la critique du management faite ici montre bien que le macronisme entreprenerial, startupperiste et openspaciste, bref, ce qui a bercé les annéees 2000 est déjà ringardisé, en tout cas, il est et doit être combattu. Le dégout se pointe. Cela remet-il en cause les vrais savoirs, les vraies coopérations, les vrais sentiments fraternels basés sur les vraies communautés ?  Bien au contraire, et une belle critique comme celle là nous met du baume au coeur, on avait eu raison de ne pas céder au superficiel. Vive Platon: car le simulacre bien qu'envahissant n'est jamais qu'une preuve  de l'existence du réel ! 

     

    Les nouveaux hippies

    On peut par contre, tenter de faire des remarques générales sur l'attitude induite par ce point de vue, puissant et organisé (héhé). Hors de la précieuse et documentée description d'un monde qui cesse donc d'être mystérieux et on peut en être vraiment reconnaissant, il y a bien sur au premier degré la haine totale de notre monde dont je suis partie prenante au moins en partie. Cette haine se déploie sur la partie droite de l'échiquier, voire même plus  loin, avec certaines dérives mues par certains ressentiments. 

    Bien qu'il ne s'agisse pas, bien au contraire, de démotiver le populo, Billancourt et ses rameurs se devant d'être managés convenablement jusqu'à la victoire finale, et je veux toujours les couilles de Macron sur la table, on pourrait faire la remarque que l'eau du bain contient un bébé et que Heidegger n'est pas occidental. Son indo européanisme est en fait un peu trop ancien, pour tout dire manifestement antérieur à son arrivée en Europe depuis des confins asiates dont l'effroyable barbarie sylvestre nous dégoute depuis sainte Geneviève.

    Qu'il y retourne lui et son être gothique, je ne pardonnerai jamais la trahison des germains à Alésia. 

    Mais là n'est pas la question, le monde a basculé et les courants réactionnaires phosphorent et prennent le lead culturel dans l'ombre, ce qui va changer le monde. De jeunes chevelus boivent des coups en déplorant dans les arrières salles la vilainie de l'univers, qui se trouve ainsi réformable au moins dans l'avenir. Enfin, chevelus: en matière capillaire Rappin suit le courant de Foucault (elle est pas bonne celle là?).

    En tout cas, il faut tenter quelque chose: "saboter le trafic" disait Benjamin (un dissident). Vient alors face à cette puissance infinie et omniprésente (là il me semble qu'on surestime Macron), la nécessité de l'anonymat, seule solution pour échapper aux trop puissantes boucles de rétroaction prête à tout ramasser. Le "discours de haine", donc, serait bien la seule solution... 

    En tout état de cause, on a une espèce de trotskysme: tous opposés évidemment à l'engeance majoritaire on est toute une communauté à la conspuer jour et nuit sans que cela ait un quelconque effet sur la réalité. Exactement comme la lutte contre le capitalisme, exclusive occupation d'une classe sociale entière dont d'ailleurs l'inefficacité et le hors de propos total ne l'empêche pas d'exister, avec sa presse et son économie, et de traverser toutes les chutes des murs, et toutes les crises financières maitrisées. Faut il basculer chez les cons rassemblés et se frotter de culture en n'ayant à l'esprit que l'avenir (ou le passé) d'un être obscur qu'on est de toutes façons incapables de penser ? Et bien, non ! Ma totale solitude ne se résoudra pas par l'intronisation dans des organisations qui d'ailleurs m'ignorent. 

     

    (1) http://www.juanasensio.com/media/02/01/2510517559.pdf

    (2) http://www.juanasensio.com/archive/2016/04/06/heidegger-et-la-question-du-management-baptiste-rappin-francis-moury.html

    (3) http://cerclearistote.com/au-fondement-du-management-theologie-de-lorganisation-entretien-avec-baptiste-rappin/

    (4) http://www.fondation-prometheus.org/wsite/publications/newsletter/octobre-2016/entretien-avec-baptiste-rappin-lhegemonie-du-management/ 

    (5) le wordpress de l'auteur: https://baptisterappin.wordpress.com/

    (6) la vraie histoire du mot "ordinateur" https://www.laviemoderne.net/detox/39-deus-ordinator

    (7) tout sur le management:  https://journals.openedition.org/leportique/2809 

    P.S.

    Puisqu'on parle d'Asensio: https://www.youtube.com/watch?v=hdA6cla0sKc

    est bien plaisant. 

    (8) Un interview complet radiophonique de Rappin  sur méridien zéro https://www.youtube.com/watch?v=r33OPqeEruo

     

  • Zemmour Weil

    Triste soirée que ce débat Patrick Weil contre Eric Zemmour où pour malhonnêtement réduire la gravité d'un problème, on a choisi d'en traiter deux. 

    Le glaive et le bouclier

    D'abord Pétain De Gaulle, glaive et bouclier ou plutôt équilibre pétainiste entre le camp du yes et le camp du ja. (on se rappellera la chanson de Brassens, "les deux oncles, l'ami des tommies et l'ami des teutons"). Assumée par Zemmour pour nous emmener ailleurs cette monstrueuse contre vérité qui entérine la destruction de la France, fait contrepoint et complète celle en cours aujourd'hui.  Car on en vient alors à l'essentiel, avec le fameux "grand remplacement" qui se termine par la proposition du socialiste de libéraliser le cannabis...

    Les larmes de l'histoire continuent de couler, et les miennes aussi.   

    Deux débats valent mieux qu'un

    Car on a ainsi vu s'exposer en public deux demi heures, dont la deuxième, la nécessaire prise en compte de la nocivité des phénomènes d'immigration en France, fut masquée, cela fut fait exprès par une décrédibilisation habile via une thèse absurde mais assumée par notre essayiste. Pourquoi? Voilà la question. 

    De la part de la production (BFMTV, officiellement macroniste), la motivation est claire, et cela fut un sine  qua non de sa part sans doute: en forçant un pétainiste à rendre publique sa passion, on détruit l'importance et la durée consacrée à ce qui maintenant est sur la table de l'opinion publique, à défaut d'être sur celle des dirigeants: la présence excessive d'une afrique islamisée en France et aussi en Europe. 

    Car bien sur, on ne le dira jamais assez, le mal et son occultation par le politique officiel est européen. 15 à 25% des opinions publiques, partout en Europe, se sont séparées du consensus de la confiance globale envers les pouvoirs et sont persuadées  qu'on ne prend pas en compte le problème. Ils sont prêts pour cela à élire n'importe qui, à déstabiliser n'importe quel pouvoir et on va le voir bientôt. 

    Les "zélites" pensent pouvoir gérer les choses en les combattant, tout comme furent combattus les populismes communistes à la grande  époque. Ignorant les luttes sociales qui motivaient à l'époque et qu'on arrosa à grand coups des milliards qu'on ne finit pas de refuser d'économiser aujourd'hui, ces pauvres zélites s'imaginent pouvoir gérer le monstre en continuant à payer d'une part (c'est la vraie raison de la paralysie totale du pouvoir français) et en arrosant les médias de moraline d'autre part. D'où la manip télévisuelle de hier soir.

    Premier débat

    On commencera par De Gaulle et Pétain, puis on regardera les raisons de la présence de la thèse dans le discours du "petit Zemmour". On l'avait souligné il y a longtemps (1), mais là les choses s'aggravent. 

    Bien sur, l'alliance avec l'Angleterre que De Gaulle était chargé de porter à Londres, était la dernière occasion de forcer la main au maintien de la France dans la guerre et pas comme Zemmour l'évoque une soumission à l'anglo saxon, pendant de la soumission à Hitler, elle nécessaire car nous gardant de l'abject capitalisme sans doute? C'était le seul débat, et Zemmour, avec une mauvaise foi cynique ne l'évoque même pas: pour lui, comme pour Pétain et tous les autres, la défaite était achevée et la lutte impossible. De Gaulle voulait se battre, cela aurait tué beaucoup de monde et alors ? 

    Et bien ce "débat" là (tu parles, une vieille certitude, oui) reste ancré dans la conscience française: Pétain nous a sauvé de bien des morts inutiles, et  les 75000 juifs assassinés valent bien les millions de soldats qu'il nous a épargné. Fermez le ban. De Gaulle ? Un glaive buveur de sang, qu'il faut à tout prix modérer par un bouclier qui sauva presque tous les juifs. 

    Explicitement, Zemmour ne dit pas ça, il se contente d'identifier Pétain et De Gaulle, en allant jusqu'à dire qu'ils ont tous les deux perdu... L'un ne fut pas à Wansee, l'autre pas à Yalta. Sinon, la thèse que tout est de la faute de Laval, l'homme de gauche pacifiste, fils de Briand, et que Pétain ne fit qu'une seule erreur, ne pas aller à Alger en 1942, est vraiment plaisante: tout est peut être là, Pétain, lui aurait gardé l'Algérie française... 

    La thèse est plaisante est justifiée par ce que rapporta le colonel de Rémy d'une confidence de De Gaulle: la France avait "deux cordes à son arc". Ce que Zemmour identifie au glaive et au bouclier et qui n'a bien sur rien à voir.

    La France avait les deux cordes, a joué lâchement la première pour protéger ses pauvres miches et profité de la deuxième à la victoire qu'elle n'a pas eu le courage de prévoir. C'est bien sur ce que pense De Gaulle, qui de toutes   façons réfuta l'avoir dit, ce qui entraina la démission de Rémy du RPF. 

    Tout est bon pour instiller l'horrible et atroce confusion. Comme si la France n'avait pas horriblement souffert de ne pas avoir fait tuer les parents des petits bourgeois merdeux de 68 et d'avoir laisser vivre tous les mythes possibles depuis le communisme jusqu'à "ça", qui va maintenant finir d'abaisser définitivement ce pays d'abandon. 

    Zemmour nous dit ça sous la forme d'une dévalorisation ironique, très "extrême droite vicieuse", du général qui demande s'il est au gouvernement Pétain avant de décider de partir (c'est bien connu, sinon De Gaulle serait resté et aurait participé à la collaboration, à moins que thèse plus vicieuse encore, il ne soit qu'un arriviste, ce que l'avenir à démontré...). Bref Zemmour nous la fait Henriot et cela soulève le coeur. A la manoeuvre pour défendre De Gaulle, le socialiste pro immigration est évidemment pitoyable, mais défend au moins un "héros"... 

    Mais il y a plus, l'insistance avec laquelle Zemmour parle de la défaite, la "pire de son histoire" (70 ne compte pour rien, sinon pour tenter de faire de Pétain pour Hitler le  Thiers de Bismark) traduit une arrière pensée qui explique (du moins c'est ce que je tente de démontrer) l'étrange association d'avec aujourd'hui.

    D'abord il faut comprendre que l'extrême droite, comme tout extrême vit et prospère de l'ordure, par définition de l'extrême. Il lui faut absolument le pire présent et effectif pour  exister, pour respirer: c'est sa nourriture, son oxygène. La bactérie dans la source sulfureuse, l'odeur du pet comme hymne national. La catastrophe actuelle, dont la dénonciation fait salaire est donc une époque bénie. Ah les bordels de pendant l'occupation: toujours ça que les boches n'ont pas eu !  

    Tout ça pour ça

    Le culte de la nécessité de l'abject, de son coté positif fait donc partie de l'action, en est le pendant nécessaire. Dans le passé qu'on regrette, il y a donc aussi cela, et on en vient en dénonçant De  Gaulle et sa modernisation des années 60, à valoriser l'autre grande modernisation qu'on lui identifie (partiellement à raison d'ailleurs, c'est factuel) et qui est celle du projet de la révolution nationale... On replie donc le mouchoir: allemagne = afrique pour l'invasion, nécessité fait loi, il nous faut l'autorité pour maintenir l'ordre, la guerre civile à venir nous l'impose, ceux qui voudraient se libérer des envahisseurs sont dangereux. 

    On en revient donc à l'Algérie française, et je crois qu'on peut trouver là une cohérence, la faille Pétain De Gaulle étant trop béante pour qu'il n'y ait pas une anguille dedans. Il nous faut dominer, c'est ce que le petit juif kabyle a retenu de l'histoire, de son histoire: il fallait le faire du temps de l'Algérie, il parle de l'ambition de la France à 100 millions d'habitants avec l'Afrique que l'on domine. Cette belle théorie, celle de la fusion de la France et de l'Afrique, il en est donc un peu porteur. Bien sur si c'est l'islam qui gagne "comme la dernière fois" (il parle bien sur du 9ème siècle quand ses ancêtres furent colonisés par les  arabes), cela sera dur, mais nous les  juifs on pourra s'y faire... Car il y a, mon allusion n'est pas assez précise, de l'indigène troublé dans le petit Zemmour: son amour de la France pourrait faiblir sous un autre régime encore plus dominateur. Est ce que je m'égare dans une haine du hors sol très autre siècle ? Il m'en donne l'envie... 

    Autrement, et sans extermination (comme l'on fait les donneurs de leçon anglo saxons) (et puis on parle bien sur des arabes) on  ne pouvait pas s'en sortir... Il va donc jusqu'à être pessimiste pour l'Algérie de papa, et curieusement lucide, en fait. En plus à l'époque, lls n'étaient que deux millions. Etrangement sans mentionner l'impasse économique de la conduite des politiques sociales en Algérie, il ne parle que de démographie, ce qui est la raison d'Alfred Sauvy, et à raison, mais la vraie raison resta économique et d'ailleurs chiffre toute la période: la colonisation n'a rien rapporté du tout, voilà la vraie leçon que notre historien n'a pas prise. 

    On passe à la suite

    Zemmour  propose-t-il ? Non, il constate et déplore et affirme l'inéluctable et le "déjà là". Bien plus  agressif qu'il y a quelques années, il affirme (c'est l'objet de son récent livre) la présence effective du "grand remplacement" en décrivant les zones déjà cédées. Il y en a, et Patrick Weil, l'odieux naïf le reconnait d'ailleurs, gêné, mais inventif: le coup du cannabis dans le débat fit hurler de rire (en tout cas, moi).

    Il y en a donc des zones cédées, mais depuis pas mal de temps: la zone de Nanterre en 69 était for étendue, et les cités 100% maghreb sont des zones dévolues et heureusement (il ne faudrait pas qu'on se mêle d'imposer la mixité sociale, quand cela viendra, et les 30% de femmes voilées que Hidalgo veut imposer à Paris le montreront, il y aura des problèmes). Le problème et Zemmour n'a pas tort est un islam conquérant et surtout, surtout un flux qui vient de l'étranger, et qui n'est pas du tout maitrisé: les étudiants diplômés et les demandeurs d'asile déboutés, tout comme les cousins touristes et les condamnés libérés, restent en France. 

    En parlant de tourisme, Weil rappela l'importance du secteur du point de vue économique: arrêter l'invasion des petits neveux et des taties par alliance, (Giscard lui même dans un interview récent reconnait avoir sous estimé l'étendue des familles), arrêter le déferlement donc, ce serait pénaliser l'hôtel du nord... L'inconscience et la stupidité de ces cuistres n'a pas de limites on en pleure de ne pas pouvoir lui foutre son pied au cul. 

    Contre le seul ennemi nécessaire, il faut  donc l'union sacrée et il n'y a pas de place pour deux réacs conspués bientôt canonisés défenseurs de la patrie: il faut se réconcilier. Cette volonté d'unifier les contraires est typique du fascisme et se fait toujours par un meurtre caché, c'est l'essence du paradoxal discours. Ici on tue la droite républicaine, le burberry sentencieux, l'héritier bourgeois libéral de l'ex grande prospérité française, celle qui a failli. Que la gauche républicaine, vendue à Pétain puis aux communistes, organisatrice du grand flux qu'elle n'avait pu inventer, mais qu'elle multiplia par cent ait failli aussi, cela est tellement d'évidence qu'on ne le mentionne pas, et puis elle NOUS  a aussi tellement rendu service ! La symbiose zemmour weil est là, palpable: une danse de mort, une danse macabre, affreuse à voir.

    Bref, le grand retour de la droite, la vraie, avec  la mort cette fois définitive de tout ce qui pouvait rappeler les miraculeux sursauts de 40 et de 58 qu'on veut oublier, est organisé avec talent. D'où mes larmes, car l'abaissement sera bientôt complet, comme il se doit, l'optimisation hors de propos se traduisant toujours par le sub-optimal complet, et les réconciliations, Soral lui la veut contre les juifs, on a plein à faire, de toutes les sortes. Ne veut on pas s'excuser de colonisation, des meurtres des cathares, que dis je, de ceux des moutons dans les abattoirs ! Tout cela revient au même, il faut rétablir la vérité, et celle ci, donc, s'éloigne et va disparaitre.

    La Seine Saint Denis

    Puisqu'on en est au grand  remplacement, il faut ainsi parler de la Seine Saint Denis, le département, dont un livre de Davet et Lhomme décrit la moitié musulmane de sa population en des termes suggérés par François Hollande, c'est lui-même qui avait craché le morceau: il y a un problème... Zemmour ravi proclame qu'on lui donne raison, et les deux duettistes, "attachés aux faits et pas à l'idéologie", crachent le morceau que toute la gauche en morceaux (même le secrétaire socialiste vient de l'admettre) expectore aussi. Il y a bien un problème. Pétain avait donc raison. La vérité que tout les fachos  hurlent à la mort depuis des années déjà, est bien sur cachée: nos ennemis sont là, chez eux, et on n'est plus chez nous. Un tapis roulant pour que l'abjection triomphe... 

    Evidemment, il ne s'agit pas encore de l'immigration (le simple racisme reste tabou), mais de l'"islamisation", c'est le terme choisi par les deux salopards. Le déchainement des idées va se manifester: tremble cannabis tu vas te faire libéraliser, tremble taxe hallal, une hausse d'impôts ? miam miam. Bref, le pire et le problème empoigné par tous les populismes va donc nous conduire à l'abime, à moins que Macron ne nous sauve bien sur. Ce n'est pas sur au demeurant, son fidèle compagnon lyonnais l'ayant abandonné en parlant en partant de deux peuples "face à face". Au courant parait-il de bien plus de faits divers navrants que BFMTV n'en rapporte, l'exécutif  s'inquièterait in petto mais sans rien faire ni dire. 

    On peut toujours rêver

    L'oubli de soi, de la grandeur et de la logique est à l'ordre du jour, l'abaissement sur tous les sujets, plans, domaines et espaces en cours, inexorablement et sans relâche, sans humour et sans trêve. Comment souhaiter cela ? D'une quelconque manière ? Il nous faut donc provoquer le sursaut. 

    D'abord il faut savoir qu'il y eut un plan, présenté à la présidentielle, et qu'il concernait tous les aspects, y compris la nécessaire lutte explicite contre ce qui commence à apparaitre: la velléité de la moitié de l'islam français d'installer plus qu'une religion du tiers monde, des coutumes du tiers monde, et cela sous son autorité.

    Cela doit être brisé par la force: les prêches antisémites déclarés en français en préfecture, les imams étrangers connus pour leur égarements théologiques inspirés par  les "terroristes" (ce sont les wahhabites qui le disent) ou par les "takfiristes" (ce sont leurs frères musulmans qui les dénoncent) impitoyablement expulsés et leurs convertis et soutiens locaux privés d'expressions publiques. Voile interdit dans les locaux universitaires, cela trouble les professeurs, constructions des mosquées retirées aux municipalités en mal d'électeurs. 

    Il y a bien sur l'affaire des migrations, celles ci devant être closes pour manque de ressources, celles ci (les ressources) devant être consacrées à l'intégration de ce qu'on se refuse pour l'instant à déchoir de sa nationalité et à renvoyer en Afrique, intégration d'abord matérialisée par son premier cout: la construction de prisons. Il faut les doubler et vite, la guerre civile, si elle n'a pas lieu, devrait les remplir, c'est mieux que les cimetières.  

    Il faut aussi réaffirmer au niveau européen la fin de la charité, du droit des peuples à la (la charité) solliciter sans limites et la fermeture des frontières. Le renvoi de force vers les terres de départ (Turquie et Libye) est à considérer, bien sur après l'arrêt complet de toute espèce de sauvetage de ceux qui s'enfuirait dans notre direction. Ah oui, la punition pour complicité avec les esclavagistes des ignobles pourritures sous humaines dégénérées qui se nomment humanitaires est indispensable. 

    Aucune de ces politiques n'est ni pratiquée, bien sur, ni même envisagée encore. Elles sont aujourd'hui déjà nécessaires, et leurs effets, tous comme les réformes de Macron, ne se manifesteront que bien plus tard, c'est dire. Autant dire donc que le sursaut, lorsqu'il se produira, ne pourra avoir aucun des aspects raisonnables, mesurés et semi pacifiques que le bon sens aurait souhaité: il sera violent, impitoyable, injuste et meurtrier, et cela aura été annoncé. Qu'est ce qui peut le provoquer ? Je pense aujourd'hui que c'est la peur de la montée des populismes, et cela pourrait fonctionner: même la vieille gauche ouvre un oeil (Oliver Faure parle de "colonisation à l'envers)"... Tout comme nous, elle réalise qu'il n'y a plus d'alternative au pire, et que Macron, loin d'être un pis aller sera en fait un bouc émissaire ! Reste à proposer quelque chose et cela n'a pas d'existence aujourd'hui. Seule stratégie donc: la médiocrité affichée au pire de sa hideur, pour stimuler une alternative (beau programme, mes larmes redoublent).

    Pris en étau dans mes atermoiement moraux je me vois donc contraint de réaffirmer mon soutien à la courageuse grosse blonde injustement trainée en psychiatrie: seule capable de faire mieux, j'en suis sur, elle ne mérite que le soutien des vrai gaullistes maintenant que Philippot l'a lâchée (à quel beau ver, je me damnerais pour lui, hop c'est fait). 

    Pour continuer de traiter le sujet, élections au Brésil ce week end: un "ignoble fasciste" va prendre le pouvoir et on voit bien le balancier sinistre qui règle la vie des sociétés: dénonciation de la pauvreté et idolâtrie des faibles mène à la grande corruption, à la grande criminalité et à la forfanterie du pire: on dresse devant soi un repoussoir, et celui ci plein de la haine qu'on lui a suscité, emporte tout. Les scénarios équivalents français et européens sont maintenant inéluctables.  

    Et pour en rajouter une couche, le pessimiste du jérémie français est total: "j'envie ceux qui espèrent ! ". 

     

    (1)  http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2014/10/23/le-petit-zemmour-5474317.html

    (2) Zemmour chez Finkielkraut  https://www.youtube.com/watch?v=izwApHQ19oA

    (3) la belle polémique http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2016/01/12/de-gaulle-vichy-le-liberalisme-et-la-liberte-5743880.html

     

    Encore encore

    P.S. On a vu (2) et le débat De Gaulle Pétain chez Finkielkraut.

    Toute la polémique enfiévrée qui m'avait opposé à un zemourrisé lors de (3)... J'en suis encore tout navré. Zemmour y continue son exposé dont les arrières pensées complexes sont bien celles que je soupçonne.

    D'abord, dézinguage de la personne de De Gaulle: on réfute l'argument de Pétain vieillard orgueilleux qui profite de la défaite au nom d'un De Gaulle orgueilleux qui profite de la victoire... Mieux, tous ces gens (dont Louis XVIII, Gambetta) utilisent la défaite comme marche pied. L'inanité de l'argument, (De Gaulle par l'appel du 18 Juin, aurait donc utilisé la défaite comme "marche pied"? ) a un coté vicieux absolument révoltant, et cela d'autant plus qu'il est construit et volontaire et doté d'intentions: conspuer De Gaulle le moderniste libéral, et vanter le retour d'une révolution nationale (encore encore) qui nous regénénera, Hitler si tu nous entends... 

    Il s'agit d'abord de pulvériser le 'gaullisme post' de la gauche elle même: mieux, d'utiliser l'infamie de sa traitrise de l'époque pour mieux justifier l'armistice, pour mieux justifier l'armistice. Pas mal non?  Un appel aux retours aux fondamentaux, la nation ne pouvant exister, d'après Zemmour, que si il y a un état (l'état "français", bien sur) et un territoire (la moitié de celui ci valant pour le reste, la  perte de Paris (avant Vichy, il n'y avait eu que Bourges) n'étant qu'accessoire). 

    Pourtant Zemmour le répète, De Gaulle ne croit qu'à la nation. Y aurait il deux conceptions de celle ci? De manière étrange, il semblerait qu'en s'abstenant de faire de Pétain un nationaliste, mais plutôt un défenseur du pays, et bien sur en tapant sur le De Gaulle buveur de sang qui voulait faire tuer des gens que le bon Pétain voulait épargner, Zemmour ne soit en fait qu'un macroniste pacifiste, les nations c'est la guerre... La  chose existe, et le pacifisme chevillé au corps de la vieille droite française maintenant compromise pour toujours se manifeste partout, comme l'horrible vérole qui ronge notre pays déshonoré. 

    Et puis il y a les juifs !!! Enervé, Finkielkraut nous les ressorts, inévitable. D'abord le petit aller retour vicelard, ça ne mange pas de pain: les alliés se foutaient des juifs, et De Gaulle aussi, DONC reprocher à Pétain la même chose c'est de la moraline... Le grand mérite de cet argument infâme est bien sur qu'il calme les anti gaullistes, fallait il se battre pour des juifs étrangers ? Et puis il calme les juifs eux mêmes: leur destin reste unique et on ne pouvait rien faire, la preuve. L'idée qu'on aurait pu "se battre" (ce qu'on fait les alliés) est ainsi occultée, et c'était le but de l'argument, encore une fois absolument infâme.

    De la part d'un juif, évidemment opposé au génocide, il a une coloration particulière et montre la puissance d'une volonté de "pragmatisme" qui consiste à vouloir dans le passé et dans le présent, identifier justification et explication, et cela pour des fins parfaitement actuelles. C'est parce que les juifs "étrangers" étaient trop nombreux en 42 qu'il fallait s'en débarrasser (ou du moins tolérer qu'on s'en débarrassasse (...)), comme maintenant. C'est parce que l'Angleterre nous a affaibli entre les deux guerres que l'on devait se livrer à l'Allemagne, stratégie bien plus maligne que celle qui consistait à se livrer au libéralisme anglo saxon, comme maintenant. D'ailleurs Zemmour le dit bien, le plan Marshall, c'était la sujétion... Le plan "Speer" (spoliation de toutes les ressources françaises pendant 4 ans, c'était de la stratégie). A pleurer. 

    Paxton

    Et puis il y a Paxton. Ennemi déclaré (tout ce qui le contredit n'est que du post paxton) de la France, le ricain a le culot d'avoir découvert trente ans après Aron que Pétain oui, en rajouta dans la collaboration, et en fut un artisan dévoué et cela de plus en plus: il répondait en courageux martyr de la nation, par des coups de langue supplémentaires au mépris  des nazis , ce qui ruine et oui, le glaive et le bouclier. Tout le monde s'accorde là dessus, sauf bien sur Zemmour, au point de s'énerver, on aimerait lui jeter un glaive dans sa sale gueule de traitre pour le calmer. 

    Pour tout dire l'affaire est  d'importance, et porte sur la mémoire française de la deuxième guerre mondiale. Rien que ça.

    On lira (1) à charge contre Paxton ! D'abord, il y a effectivement 40K troupes d'occupation. Les  400K militaires allemands présents en France font la guerre. Contre le reste du monde... Paxton a raison. Ensuite qu'avec ses prisonniers (seul Mitterand a pu se faire libérer en simulant une évasion) et son STO, la France a 2.4 Millions de déportés et oui, bien plus que la Belgique. Pétain a-t-il fait libérer les prisonniers ? Sa propagande honteuse prétendit que oui. Paxton a raison.  Ensuite qu'apparemment, Aron ne mentionne qu'à peine la thèse du glaive et du bouclier, elle est donc complètement inventée par Zemmour, dont acte...

    "Tous deux étaient également nécessaires à la France. Selon le mot que l'on prêtera successivement à Pétain et à de Gaulle Le Maréchal était le bouclier, le Général l'épée. Pour l'immédiat, le Maréchal parut avoir raison; pour l'avenir, le général a vu plus juste…"

    Bien sur le "on a prêté à De Gaulle" n'est qu'une saloperie sans nom, mais on ne se résigne pas bien sur et c'est tout le problème à plaider contre sa chapelle. L'"amertume infinie" dont parle Aron est multiple et se trouve l'incapacité de la France à accepter de se regarder dans la glace. Comment lui en vouloir? 80 ans après, la honte et le déni sont toujours là. 

    Les juifs ? 2/3 d'entre eux en 40 étaient étrangers. La même proportion furent déportée, 25% du total. Merci Pétain. Et puis l'histoire du combattant de 14 mis dans le train avec violence et ses décorations est parfaitement réelle, et niée par Zemmour.  

    Pour finir, au sujet des soixante huitards qu'on a fait vivre à tort: "Comment résister à l'envie de meurtre d'un père aussi caricatural que le Pétain de la Révolution nationale ? ". Et bien Pétain n'est pas mon père et le dégout des fils pour les pères qui non seulement ne sont pas morts, mais ont trahi reste grand et incompréhensible pour eux. Vous avez déjà vu un traitre avouer sa traitrise ?  

    Soyons indulgent

    Un argument trouvé sur un forum et que bien sur, Pétain n'a pas eu la perfidie de trahir vraiment, mais qu'il voulut en sauvant des vies, procéder à un redressement national "qui induisait à terme de repousser l'occupant". On s'en prend donc aux volontés réelles du vieux maréchal, qui ne voulait que le bien de la France, bien sur. Que voulait il ? Pour cela il aurait fallu qu'il eut une volonté et que l'on sache vraiment laquelle. Ce qu'on vit, c'est la volonté des nazis, l'absence de résistance du stratège (pour le moins) et la volonté des français libres de sauver l'honneur. 

    Il y a ces notes manuscrites découvertes récemment, sur le statut des juifs et aggravant les exclusions légales ce qui confirme sa volonté (stratégique, bien sur, il connaissait son hitler) délibérée d'exclure les juifs avant que les allemands ne le demandent. Il ne s'agit pas là des juifs étrangers dont une puissance occupée vaincue ne pouvait que se désintéresser. Les faire parquer par sa police sans toilette ni nourriture dans un vélodrome pour mieux les faire assassiner était inévitable: mieux, il faut l'accepter et l'assumer dit Zemmour ! 

    Le double jeu dont parle Aron est basé sur des soit disant relations avec les Anglais dont on sait aujourd'hui qu'elles furent nulles. Il n'eut bien sur pas lieu: les anglo-saxons étaient ses ennemis et il le maintint jusqu'au bout ! Tout pour ne pas faire la guerre, voilà son idéal de soldat, de lâche et de traitre ! 

    La stratégie de Iéna n'eut pas le temps d'aller jusqu'à Leipzig, par peur d'une polonisation sans doute, et là on tombe sur la contradiction manifeste: Pétain voyait il Hitler comme le digne souverain d'une Allemagne aussi respectable que celle de Guillaume II ou bien comme un assassin sans scrupules qui aurait martyrisé la France avec ses gauleiters si on ne lui avait pas assez bien léché le cul ? 

    La vision

    Quelle vision du pays y a-t-il donc dans le crâne avière du petit déplumé ? Son souci de la grandeur française est maurassienne partiellement (il ne parle pas du tout de ce grand charles là, par ailleurs) c'est à dire brillante, royaliste et cherchant l'abjection, mais pas que. Il y a de la tactique là dedans car les choses sont imbriquées: on veut créer quelque chose, et cela, construit sur la confusion des arguments est une "réconciliation". Présent chez mon adversaire de 2016, le mélange de pacifisme, d'anti capitalisme, et de pragmatisme unificateur de la religion (conçue à la maurras comme "nationale") et de la tradition fut détruit par le gaullisme et aussi par l'histoire, mais on veut revenir dessus faute de ...

    De quoi ? De la seule lucidité dramatique, cornélienne et qui est la mienne et qui est l'essence du gaullisme. Cette essence est inaccessible à notre monde, et aussi, là je suis bien plus réac que Zemmour, aux faux traditionalistes qui croient pouvoir (comme d'habitude) rétablir leur vérité sur les décombres de la connerie.

    Elle est basée sur la mort. Parfaitement. La mort joyeuse des vrais aristocrates et de leur piétaille dévouée (j'en suis) attachée par l'habitude. La mort, non pas celle des nazis, ou des juifs, toutes imprégnées des sacrifices ignobles et des significations données à l'accessoire, mais la mort des duellistes légers, des fidèles amateurs des authentiques andouilles, de ceux qui mettent l'honneur au delà de tout, de ceux qui exécutent le coeur léger l'ordre espéré d'aller se faire tuer pour quelque chose. La France, et Zemmour y fait allusion, la chose est connue, est la civilisation de l'honneur et la pire chose qui puisse lui arriver est d'y déchoir. Elle l'a fait.

    Que ce misérable petit raton d'extrême droite soit incapable de concevoir cela en fait pour moi un paria, un non français, qu'il n'est pas d'ailleurs, je lui retire ce droit, et qu'il sache que pour les vrais nationaux, comme il le suspecte d'ailleurs, la mort des juifs ne compte pour rien: ce que Pétain a fait est bien pire, il nous a déshonoré, on ne donne pas ses juifs, on les tue soi même, si il le faut vraiment. Pareil pour la bataille, le millions d'inutiles et de lâches qu'il nous a sauvé ne nous a servi à rien: ils ont voté comme des porcs jusqu'au second abime dont De Gaulle nous a sauvé. Leurs fils tarés qui n'auraient jamais du naitre se sont convertis au marxisme jusqu'à élire Mitterand, un comble.

    Au sujet de Zemmour In Persona

    Zemmour est comme tous ces colonisés fascinés par la puissance et la prestance de leur envahisseurs: ils s'y soumettent et leur rendent service avec l'humilité des nègres enthousiastes mais s'en dégoutent à la première avanie, c'est leur sens de l'honneur à eux: ils se souviennent dés qu'ils en ont l'occasion du mépris qu'ils inspirent. 

    Mon honneur de paysan semi celte dominé par des pirates germaniques est il de même nature? Sans doute, et je m'en suis souvenu à la révolution, mais putain j'en ai profité pour proclamer les droits de l'homme et pour envahir l'Europe en me faisant tuer avec élégance ! En cela, les tueries (volontaires et encore une fois, élégantes), de l'Empire ont rattrapées et excusées mon ressentiment.

    Rien à voir avec les viols en Italie des goumiers suivies dix ans après par les éventrations des femmes de leurs officiers. Rien à voir avec la soumission "stratégique" aux allemands que le visionnaire de la guerre civile nous recommande à postériori. Ce partisan machiavélique de la compréhension d'une époque est précisément doublement méprisable: d'abord en prenant le parti de l'erreur: le stratège Pétain attentiste en diable fut défait de toutes les manières possibles, méprisé et piétiné par absolument tout le monde, pour défaut de vision. Contrairement à son diagnostic imbécile, l'Allemagne fut vaincue et détruite et cela était prévisible, il suffisait d'avoir envie de se battre. Ensuite et surtout en cherchant à nous convaincre du contraire 80 ans après ! Zemmour  n'explique rien, ne justifie rien, il excuse et cela est absolument dégoutant. 

    Plus que  jamais la droite est divisée, et on va bientôt voir les ravages que peut faire une extrême droite, qui plus est anti capitaliste, telle que la rêve Zemmour: le tiers monde ! ll en est l'envoyé et j'espère qu'il se fera foutre dehors avec les autres ! 

     

    (1) http://siteedc.edechambost.net/Paxton/Aron_intro.htm

    (2) les juifs en 40 en France https://journals.openedition.org/cdlm/4637 

  • M.P.

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  • Les décibels

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  • Les rasoirs

     

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  • Les confréries

    On veut dire les confréries Soufis bien sur. Ce sont des merveilleux papillons à épingler. Il y en a au moins 40... 

     

    Soufi: les gens du "banc". Les adeptes du "dhikr", de l'évocation rythmée. Il y a aussi l'histoire du manteau de laine...

    Le soufisme c'est 20% de l'islam sunnite. 

    D'abord, tout cela vient d'Ali. Non pas que cela soit chiite, bien sur, mais tout de même, il y a le tropisme "parentée", comme si cela était important. Sans rire, Ali, le gendre, est le premier des "saints", détenteur de vérités profondes.

    "je suis la cité de la science et Ali en est la porte" (Muhammad).

     Et puis, il y a Rabi’a al-Adawiya, la sainte esclave affranchie qui voulait contempler la face de Dieu. 

    Et puis, il y a al-Hallaj (+922), "je suis la vérité". Crucifié à Bagdad.

    Et puis il y a Junayd (+911), "Ne suis-je point votre seigneur?".

    Al Gazhali (+1111) le grand initiateur mystique de l'islam obscur, l'homme du Tahafut, l'anti philosophe. 

    Et Ibn Arabi (+1260) né en Andalousie. Il ne fonda aucune voie... L'un des plus connus, pourtant voir par exemple (1). Dieu est amour et n'aime que lui même, la clé de la chose sans doute. 

     

    On parle de "Tariqa" ou "voie", chaque voie ayant son "saint" fondateur, ou premier de cordée, le "cheikh" (prononcer "cher"). Là encore, on est un peu limite, on substitue un saint au gendre lui même, mais c'est le même esprit: une sorte de prophète, de guide est devant. Ce guide se rattache à la tradition prophétique par une chaine d'enseignements successifs, un peu comme le principe de validité des lois musulmanes. Ces chaines remontent presque toujours à Ali.

    Il faut bien distinguer les saints soufis fondateurs et les confréries, organisations qui jouent le rôle d'ordres religieux en islam et dont les influences séculaires perdurent aujourd'hui. Elles furent en particulier très  importantes dans l'empire Ottoman. Ataturk les interdisit toutes.

    Un point important est que beaucoup des confréries datent du XVIIIème siècle, le siècle d'Abd el Wahhab, celui d'un renouveau tout azimuths de l'islam. L'opposition entre l'islam des saints et celui de la loi centralisée est essentielle, constitutive d'une opposition séculaire avec le sunnisme strict. On  pourrait dire que le soufisme est le 3ème islam.

     

     Adham-iyya: la toute première, fondée en 777 par Ibn Adham.

     

    Qalandar-iyya les hippies nus et débauchés, en tout cas ultra pauvres. Les meilleurs.

     

    Tijan-iyya en Afrique noire, en fait au Sénégal. Fondée en 1782 en Algérie.

    Mouroud-iyya en Afrique Noire, fondée par Amadou Bamba

     

    Quadir-iyya  Al Qadir Al Jilani (+1166)  Bagdad mais surtout la confrérie de l'émir Abdelkader.

    Sanouss-iyya: fondée au XIXème siècle, l'ordre wahhabiste du roi Idris renversé par Kadhafi... 

    Khalwat-iyya : fondée à Hérat en Afghanistan. La khalwa c'est la "retraite". Religion de Bajazet 2, le fils du conquérant d'Istambul, elle fut pratiquée dans tout l'empire Ottoman et refondée par Yayha Chirvani. Encore active en Albanie, par exemple.

    Chadhil-iyya fondée au maghreb au XIVème siècle. Opposés au Wahhabisme (bien sur), ils sont des mystiques. En débat avec Ibn Taymiyya...

    René Guénon en fut adepte.  

    l'Imam Chadhil aurait inventé le café. Ca ne s'invente pas.

    Elle est origine de nombreuses ramifications dont la Darkaw-iyya et l'Alaw-iyya, elle même très influente actuellement.

     

    Naqshband-iyya  en Asie centrale et dans le continent Indien: les soufis silencieux et la voie du coeur. La chaine iniatique remonte à Abu Bakr (Al Siddiq, le véridique). Mort en 1388, Naqshband, tadjik, a son mausolé à Boukhara. 

     

    Rifa-iyya en Irak, l'ordre Qadiri: au XIXème siècle en Irak.

     

    Chisht-iyya en Inde. S'occupe des pauvres, visitée par tous, y compris les hindous.
     
    Rahman-iyya fondée aux XVIIIème siècle en Algérie. 

    Suhraward-iyya : le héros d'Henri Corbin, Suhrawardi. Persan au delà du possible.

     

    Rumi : les derviche tourneurs Mevlevi et la grande oeuvre le Masnavi: une volumineuse poésie traduite en Français aux XXème siècle par Eva de Vitray-Meyerovitch, une grande dame de l'islam européen.

    Nematollahi: un ordre iranien, depuis la révolution dans le monde entier.

     

    Le Bektachisme, fondé par le fondateur des Alévis. La  religion des janissaires. Le tombeau de Gül Baba est à Budapest.

     

    (1) http://www.ibnarabisociety.org/articles/ddelamour.html

    (2) http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Soufisme/fr-fr/

  • Les grades

    Les grades c'est pas si simple. 

     

    D'abord il y a les 3 armes et la marine c'est pas pareil que le reste. 

     

                                             Les officiers généraux.

    Un Amiral c'est un Général d'Armée, le plus haut grade qui soit (5 étoiles)

        Une armée, c'est 100 K hommes, le nombre de soldats allemands de la 6ème armée en captivité à la fin de la bataille de Stalingrad.

     

    Un Vice Amiral d'Escadre, c'est un Général de Corps d'Armée. (4 étoiles) 

       Un corps d'Armée, 50K hommes c'est au moins 2 divisions.

     

    Un Vice Amiral , c'est une Général de Division (3 étoiles) 

       Une division c'est 20 K hommes

     

    Un Contre Amiral, c'est un général de Brigade (2 étoiles)

       Une brigade c'est 10 K hommes 

     

                                                        Les officiers supérieurs

    Un Capitaine de Vaisseau c'est un Colonel  (5 gallons) 

    Un régiment c'est 5K hommes, soit 2 bataillons. 

    La demi brigade, unité de la révolution (pour éviter la dénomination trop royaliste de "régiment") était formée de 3 bataillons.

     

    Un Capitaine de Frégate, c'est un Lieutenant Colonel (5 gallons, 2 blancs)

    Un bataillon c'est 1000 hommes

     

    Un Capitaine de Corvette, c'est un Commandant (4 gallons) 

    Un Commandant, c'est un chef d'escadron ou de bataillon. 

     

                                                          Les officiers subalternes

    Un Lieutenant de Vaisseau, c'est un Capitaine (3 gallons) 

    Une compagnie c'est 200 hommes.

     

    Un Enseigne de Vaisseau de 1ère classe, c'est un Lieutenant (2 gallons)

    Un Enseigne de Vaisseau de 2ème classe, c'est un Sous-Lieutenant (1 gallon)

    Un Aspirant a un gallon haché. 

    Un peloton c'est 50 hommes

     

                                                           Les sous officiers

    Un Major c'est un super sous officier supérieur, dans toutes les armes.

     

    Un Maitre Principal, c'est un Adjudant Chef (1 gallon 2 fils, un gallon doré)

    Un Premier Maitre c'est un Adjudant (1 gallon 1 fil, un gallon blanc)

    Un Maitre c'est un Sergent Chef (3 chevrons) 

    Un Second Maitre c'est un Sergent (2 chevrons) 

     

    Un Quartier Maitre de Première classe, c'est un Caporal Chef (3 chevrons rouges)

    Un Quartier Maitre de Seconde classe ou "crabe", c'est un Caporal (2 chevrons rouges)

    Un Matelot c'est un soldat de 1ère classe (1 chevron rouge)

     

    Dans les armes montées, le Sergent est un Maréchal des Logis et un Caporal est un Brigadier.

     

     

  • Les atterrés (à la mer ! )

    Tout comme il faut rejeter les migrants à la mer, il faut rejeter aussi les atterrés.

    Prenons leur manifeste (1) 

    Introduction) Les US et la Chine sont donc d'enviables économies (communistes) acharnées à la redistribution à tous selon leurs besoins. L'Europe, elle s'enferre dans un égoïste libéralisme à tout crin et veut, quelle honte, réduire les déficits publics, gages chacun le sait, de bonne gestion et nous sommes atterrés.

    Ca commence bien. Le décor est planté. Le contraire exact du réel est prononcé, affirmé sur le ton de l'évidence. Alors qu'épuisée par une redistribution insensée, source de toutes les corruptions, de toutes les inactions et d'une tiersmondisation générale, du moins au sud de l'Europe, et par une vérole sans cesse renaissante au nord, l'Europe tente au moins dans certains jugements, de vouloir se voir réformer les boulets qu'elle doit assumer, US et Chine se livrent à la plus sanglante, la plus monstrueuse exploitation sociale qui soit. Assis l'un et l'autre sur des masses de population d'un tiers monde qu'ils encouragent et font travailler jusqu'à la folie (aux US dans la restauration et l'agriculture uniquement, le reste étant abandonné au futur, en Chine partout ailleurs).

    Un point au sujet de nos économistes. Aveuglés par les études qu'ils ont terminé au début des années 2000, ils croient toujours que la France et l'Italie font partie de l'Europe. Ce n'est plus le cas: il y a rupture et divergence et les faux fuyants et la suffisance de Moscovici n'y font rien. Parler par exemple de baisse de revenus des fonctionnaires comme marque de l'austérité française, à l'unisson donc du reste de l'Europe est tout simplement insensé, voire stupide, voire criminel ! La France a deux fois plus de fonctionnaires que l'Allemagne, et cette fonction publique hypertrophiée est la marque de l'échec français: son peuple a renoncé au développement et protège ses familles par la course éperdue au seul emploi sur qui vaille.

    Tout le reste est à l'avenant. Les chiffres "moyennés" fourni par l'Europe n'ont tout simplement aucun sens. On a une Europe du nord rigoureuse, aux ratios acceptables, avec ses problèmes certes, mais qui sont ceux du jour et puis le monde du déclin inéluctable, aux ratios inacceptables, et qui ne méritent pas d'être cités tant on en a honte. La France est la nationalité des atterrés. C'est moi qui suis atterré. 

    Les fameux atterrés sont donc des ignorants, qui ont oublié ce que moyenne veut dire: formés de prétentieux universitaires formés en Afrique qui viennent nous parler rigueur avec des larmes dans la voix depuis un pays qui a DEJA abandonné tout espèce de référence, y compris intellectuelle à ce mot, synonyme de bonne gestion et d'évidente recherche de prospérité. Il fut partie de la langue de bois mitterandienne lors de la quasi faillite de 1982, et a donc mauvaise presse, voilà le problème... 

    1) Fausses évidences 1, 2, 3:  l'efficience des marchés. 

    La chose devrait être dans leur corde. La discussion est passionnante, et on voudrait parler théorie. 

    Mais la question n'est pas là: l'histoire montre que l'efficience n'est pas le bien, et la rupture des bulles financières n'a jamais été la preuve, ni d'ailleurs la contre preuve de cette efficience. Le mal au cul de certains atterrés prouverait il que la main invisible qu'ils n'ont pas dans le slip n'existe pas?

    2) F.E. no 4,5,6,7: les dettes publiques sont dues à un excès de dépense. 

    Et oui. Qu'elles soient sociales, ce qui a généré les assurances naturelles contre l'absurde responsables de la grande fuite spéculative, ou de sauvegarde des banques à genoux, ce dont nous pouvons être fier, cela a évité la catastrophe, ces dépenses énormes ont EFFECTIVEMENT contribuées aux dettes publiques. 

    La France paye ses fonctionnaires en empruntant. Vous le saviez ? 

    Ne pas réduire ses dépenses publiques contribue à la dette, et vice versa. Je ne suis pas économiste de profession, mais suis sur que ce n'est pas moi qui énonce une monstrueuse connerie sur le ton du paradoxe intellectuel. 

    Le pire est en 6: nos enfants ne rembourseront pas la dette. Ben si, le capital... Qui n'est pas nul. Ah oui, bien sur vu le montant exorbitant des intérêts versés, ce sont en fait les riches qui profient, ceux qui ont accepté, en utilisant le mécanisme des taux d'intérêts sur un marché de vente et d'achat de titres (notion apparemment inconnue du crétin qui argumente) de prêter de l'argent aux fonctionnaires trop nombreux qu'on veut ici innocenter... 

    Solution pour la dette: augmenter les impôts. Je me disais aussi. 

    Au fait, il ne faut pas rassurer les marchés financiers pour gérer la dette. Il faut bien sur les menacer et les inquiéter, des fois que ce ne soit pas suffisant pour provoquer notre chute... L'atterré est vraiment con. 

    3) 8,9,10 L'Europe ne nous protège pas, la preuve la Grèce. 

    Là on est dans le sublime: aux crochets de l'Europe pour sa ruine et son gaspillage, l'atterré mord la main qui le nourrit et cite en exemple l'immense succès grec. A se chier dessus. 

    Bon en conclusion, un monument de stupidité inconséquente, de mensonges éhontés, de contre vérités évidentes et de cynisme pur. Il n'y a pas de mots pour exprimer le mépris que suscite ce monceau de merde. La fracture sociale est devenue intellectuelle, honte à vous misérables abrutis, la civilisation et la vérité conchie votre nullité !

     

     

    (1) http://www.atterres.org/page/manifeste-d%C3%A9conomistes-atterr%C3%A9s

  • Les barbares

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  • Les grâces

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  • Emily

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  • Todd est à la retraite

    On a vu Todt à la télé (1)(3). Il n'arrête pas de se plaindre qu'il est à la retraite, un peu sentencieux et se perdant parfois dans ses disgressions, il vieillit un peu. Il est pourtant un authentique "génie" et homme de savoir avec en plus une sagesse parfaitement respectable. Il est néanmoins un peu faux cul et sa volonté de rester membre de l'establishment qui l'a si bien servi et depuis si longtemps est tout de même patente. Bien sur il se dit "à la retraite", pour tout dire vieux, mais veut rester séduisant...

    Car ses points de vues sont originaux en ce qu'il se veut d'abord une sorte de scientifique, contemplant une nature qu'il mesure, surpris. Malgré toutes ses obsessions et tropismes variés (qui ne font que son charme), il reste face à un monde qu'il ne connait pas à priori et qu'il essaye de décrire honnêtement, quelque chose d'extérieur, une sorte de réel donc, et cela est infiniment précieux. Il n'exprime pas une vision ou des opinions, mais des réactions par rapport à quelque chose qui existe hors de lui: il est homme de connaissance, au vrai sens du terme. Il compare des modèles possible d'explication et finit par l'avouer: il ne sait pas. C'est rare... 

    On connait ses dérapages, toutefois, au milieu de ses éclairs de génie. Il sous estime tout à fait l'immigration, quoiqu'il semble reconnaitre dans cette vidéo récente, au sujet de l'Allemagne, qu'il puisse y avoir des problèmes d'assimiliation quand des masses de populations s'installent trop brutalement... Qu'est ce qu'on rigole. Et puis il faut le dire, alors qu'il a rendu populaire la notion de "transition démographique", il n'a toujours pas vraiment théorisé que celle du maghreb qu'il avait décrit avec gourmandise, s'est inversée. Que dit-il là dessus ? 

    On se réjouira toujours, par contre, de son assimilation de l'islam à la pratique du mariage entre cousins, le nom du mouvement, les "frères" le montrant assez. Enjeu essentiel de la rivalité enfantine entre proches gamins obsédés de justice, la femme se doit d'être soustraite aux jeux dangereux des "compagnons", d'où son déguisement qu'on peut juger nécessaire. J'adore cette théorisation des choses, objectivité du réel humain, exposant la nécessité de la nature, dans sa cruauté et sa normalité. 

    Pour ce qui concerne la démocratie et l'Europe, Todd est toujours aussi croquant: de même qu'il y eut des élections au Danemark en 1943, il y eut une élection en France en 2017. Pas mal: les grandes gueules m'ont toujours été sympathiques, et celle là affirme de plus que si la démocratie c'est un dirigeant qui fait ce que veulent les gens, ALORS la Russie est plus démocratique de la France.

    On doit aborder la question de l'inégalité. Tout à ses considérations démographico anthropologiques, Todd semble évoquer le fait que l'acceptation de la différence inégalitaire n'est QUE culturelle. Peut être est ce un mauvais procès, et sans doute ne suis qu'un stupide étudiant, qui réifie des propriétés conceptuelles. C'est pourtant la clé de l'interprétation du macronisme du maitre: l'acceptation des inégalités intellectuelles sanctifiées par le diplôme et l'abandon de la simulation généralisée du gauchisme dans les classes moyennes supérieures: un coming out anticipé par un jeune aventurier qui a vu ce que personne n'avait vu, tout en ayant profité d'un accident, et d'une illusion (celle qu'il pouvait remplacer Fillon). Il est par ailleurs qualifié d'imbécile: tout cela, c'est pour ne rien faire.

    Sauf bien sur suivre une tendance préoccupante à l'autoritarisme, par ailleurs en ligne avec les valeurs centrales d'une Europe dirigée par la culture autoritariste par excellence, l'Allemande. A ce propos la germanophobie scientifique de Todd, ses saillies sur une Ukraine démembrée pour peupler l'Allemagne et sur une Europe, vu ses différences de niveaux de vie, bien plus inégalitaire que les US sont évidemment toddalement splendides. 

    De fait, c'est plutôt Todd qui fait son coming out: sa contemplation des invariants géographiques (la fameuse "mémoire des lieux" lui fait reconnaitre que non seulement les nations sont xénophobes, mais qu'il faut comprendre qu'elles le soient. Bien sur que les migrants ont droit de voyager (ma famille elle même, mon fils est devenu britannique...), mais il faut faire une "transaction" avec les natifs. Cette naïveté un peu gênée de l'exposition montre bien le lieu d'où l'on vient et l'ampleur du déni global dans les fameuses élites qu'on conspue: extrême...  

    Puisqu'on parle des femmes, Todd s'intéresse maintenant au futur matriarcat, rendu inévitable par le dépassement des hommes par les femmes dans l'éducation. Suivant le plafonnement à 30% de l'éducation supérieure dans la population et donc le nécessaire fractionnement de la population, cette progressive domination féminine doit avoir des effets. Il s'agit de l'arrivée inéluctable de ce qu'on appelle le matriarcat, régime anthropologique où les femmes dominent, les hommes étant réduits à des rôles d'exécution sans prestige, comme par exemple la guerre ou le labourage. 

    A la question naïvement et complètement féministe chtarbée d'une matrone de l'assistance, Todd planta un dar anthropologue magnifique: masculinisme et féminisme sont des rôles assumés indépendamment des gonades, et les choses peuvent changer, sans qu'un bien ou qu'une essence immanente soit à l'oeuvre. De quoi ruiner et humilier bien des théories, mais toutes ne le savent pas. Il n'y a pas que les cons, il y a les connes aussi. 

    Il ne précise pas toutefois la conjonction malheureuse entre éducation féminisée et éducation plafonnée. Comme si le peuple et le peuple masculin se détournaient spontanément d'une haute culture jugée bien trop "féminisée" au sens péjoratif du terme. Un certain fractionnement donc. 

    Et puis les immigrés parlons en d'un point de vue anthropologique: ces femmes voilées ne seraient elles pas la juste réaction à cette libertairianisation féministoidale ? A nous les djihadistes, allions nous contre les chtarbées, on en profitera pour les exciser, elles vont enfin nous foutre la paix... La fin du règne des amazones s'annonce, du moins pas avant les milles ans d'oppression qui se profilent, comme il se doit. 

    A moins que.

    Bien sur les seuls signes d'espoir, et Todd a l'air finalement bien catastrophé par ce qu'il découvre, se trouvent dans les populismes et la nécessaire prise en compte du peuple. Les anglos saxons, Trump et Brexit à l'appui semblent avoir compris, et négocieraient entre élite et peuple, voire se préparerait à un futur qu'ils auraient compris. Cette négociation en cours dans le monde anglo saxon n'existe pas chez les latins, éperdus à rattraper leur retard libéral et féministe qu'ils pousseront, comme toujours au maximum possible: jusqu'à l'effondrement. 

    Todd aussi a compris: il y a corrélation entre hausse des suicides et régions US concernées par la concurrence chinoise, et cela Trump le prend en compte. On sait que l'entrée de la Chine dans l'OMC, malgré toutes les garanties de l'administration Clinton, fut parfaitement non contrôlée et exploitée malhonnêtement par la Chine. Là encore Trump a raison, non pas de succomber au protectionnisme (Todd s'arrête là), mais de se battre, voilà mon avis et les raisons sont là. 

    La France et l'Europe non de Visegrad semblent hésiter, voir se perdre dans des délires absurdes, voire ridicules: leur populismes sont là pourtant et attendent impatiemment les prochaines élections. Qui peut croire, qui peut encore espérer que Macron puisse réussir ? 

    Revenons au matriarcat: il s'identifie aux hautes classes, donc. Todd a sur ces sujets la théorie de la "décadence par le haut": c'est en devenant sédentaire que l'homme inventa les régressions (communautarisme, sacrifice) qui firent son malheur, on en avait déjà parlé (2). Il l'applique au libéralisme moderne bien sur, et la force d'innovation reviendrait donc aux pauvres, ce qui flatte le tropisme prolétarianisant du monsieur...

    Par contre, il l'évoque, le statut des femmes n'a rien à avoir avec les salaires diminués des congés de maternité, et l'innovation qui consiste à pénaliser aussi les maris pour rétablir l'égalité n'est pas encore en place. Faudra-t-il une dictature pour l'instaurer ou pour l'empêcher ? Bref, la question de la démocratie se pose et Todd la considère: c'est un régime d'abord basé sur un consensus anthropologique et la xénophobie, tout comme le droit de vote réservé au groupe dominant en sont des conditions essentielles. C'est d'ailleurs à ce propos qu'il parle de fragmentation: à l'issue de la grande alphabétisation de la fin du XIXème siècle, il y eut l'égalité et donc les points de vue égaux qui conduisirent à la république. Avec l'isolation et le repliement sur soi des classes éduquées, en circuit fermé dans leur cultures absconses, la question se repose à nouveau. Todd parle en rigolant d'Avignon, temple de l'entresoi culturel assumé, inaccessible et inaccédé... 

    Todd devrait se féliciter du foot, seule occasion, c'est bien pour cela que je la méprise d'ailleurs, d'unifier tous les enthousiasmes... Quoique: n'est il pas un prétexte, un outil de communication qui plus est au service de la grande corruption internationale ? 

    Et puis il y a les vieux, Todd en est, et rigole de ne pas avoir eu dans sa jeunesse à se poser la question de l'augmentation de la CSG pour ce qui le concerne. Un démographe ennemi de Todd eut parait il le génie de comparer l'arrivée du baby boom à la retraite comme la migration soudaine d'un peuple de vieux, avec tous les effets culturels qui y sont attachés...  L'idée est bonne, et condamne certainement toute possibilité de révolution violente dans l'immédiat... Bref, l'inertie a augmenté et les prévisions faites seront sans doute peu anti auto réalisatrices... 

    Nous y voilà donc dans le déluge qu'un vieillard ironique (à qui je m'identifie) prédit pour après lui, donc en s'en foutant complètement. Est il vraiment temps de dire "Gute Nacht" ?  

     P.S.  Cette question de l'inégalité me taraude. On est au coeur de la pensée sociologique, celle définie par Weber comme l'étude de l'acceptation de la "domination". Systèmes de valeurs, systèmes familiaux ou économiques, nous avons là la préoccupation des grands penseurs qui cherchent la clé du monde. L'inégalité est pourtant, hors tout système de valeurs accepté d'avance, une réalité que j'ai humainement observé partout: son explication est relative, certes, mais c'est cette explication qui l'est, pas la chose. A partir de là, si l'éducation supérieure, qui produit traditionnellement l'inverse de ce que dit Todd (la volonté de détruire les privilèges absurdes, brutalement décrits scientifiquement comme illégitimes) se retrouve brutalement l'instrument qui au contraire les légitime, on a là un saut périlleux de retraité qui ressemble à la retraite de Russie... 

    Comme si le coming out dont on parlait était en fait plus large qu'on pourrait le penser: il s'étend au concept même de la gauche et le "je suis de gauche, la question de l'égalité etc" est bien en cause. C'est l'ensemble des opinions dites de gauche qui ont basculé soudainement et c'est bien ce camp là, celui qui, au pouvoir actuellement, bénéficie de la dernière apparence de légitimité culturelle sous les regards navrés et ... silencieux (pas mal celle là, non?) des derniers marxistes. Dont, manifestement Todd, désormais à la retraite. Il était communiste en 68.

     

     

     

    (1) https://www.youtube.com/watch?v=Z10gaVcaDuY

    (2) http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2018/02/09/la-fin-de-la-prehistoire-6025072.html

    (3) https://www.youtube.com/watch?v=wXd1cEhSogc

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    https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0301782940043-la-faille-qui-separe-lamerique-de-ses-allies-2182693.php

    https://www.lesechos.fr/28/04/2015/lesechos.fr/02136173497_le-drame-des-migrants-et-l-egoisme-de-l-europe.htm

    L'homme est un "géo politicien". Chroniqueur à tout, du moins la partie orientée de ses tropismes, tous dirigés vers l'absence, forcément stipendiée (comment expliquer l'absurde? Par la bêtise ou par la corruption?), de toute espèce de bon sens. 

    L'homme conjugue, et c'est lui qui le dit, les identités: juive, française, européenne. Le beau mélange, qui préside à sa corruption totale justifierait donc ses points de vue. Une larve, un lémure, un authentique con, bien sur totalement incapable de conceptualiser le mépris qu'il soulève, qu'il suscite, qu'il inspire. Un gibier. Nous sommes dans les années 30 et un bourgeois juif sentencieux hors sol fait la leçon aux peuples qu'il méprise. Sans nuances, sans empathie, juste l'arrogance assurée de celui qui ne mérite que les coups de bâtons réservés aux valets impolis.

    Car son impolitesse est à la hauteur de sa forfanterie: le Trump qu'il méprise pour avoir trompé ses prédictions assurées (ah le plaisir du résultat commenté par le berné stupide après des mois de vomitoire politiquement correct), il le juge comme méprisant son allié (l'Europe) face à son ennemi (la Chine). L'inverse lui serait il venu à l'idée ? Que non: le barde tordu tellement infatué de son postérieur de vieux taré ne peut l'imaginer. Un con, vendu à Macron, tel est son rôle, sa fonction, son être.

    Envahie et détruite par le libre échange chinois que les plus enragés des fédéralistes dénoncent maintenant à haute voix, c'est dire, l'Europe de Moisi ne peut même pas considérer qu'après avoir joué à fond l'avantage avec des rétrocessions conséquentes, l'Amérique est allée trop loin et qu'elle a décidé, oui  décidé, de faire autrement ? 

    Entre de telles mains, de tels économistes, nous, et quand je dis "nous", je ne compte pas les allemands, ils ne sont pas fédéralistes, les européens misérables soumis à leur démagogie, vont encore faire semblant de croire restaurer leur puissance. Ils ne sont que des territoires à envahir, et on va voir leur troupes, bientôt. 

    Moisi collectionne les perles et les éditoriaux chiassieux qu'il ne cesse d'aligner, à rebours de toutes les intelligences, de toutes les prudences et de toutes les lucidités avaient fini par m'en dégouter absolument. Par exemple, sur l'Iran, allié qui plus est de son ennemi la Russie: 

    "Peut on s'appuyer sur Rohani ? Ben oui, de tous les mollahs, il est le plus modéré... L'europe a tellement besoin de s'ouvrir à l'Iran, qu'il ne se formalisera pas trop sur la démocratie..." Quelle habileté, quelle modération...  

    Non pas qu'il ne soit d'un lobby judéo complotiste de quelque nature que ce soit... Il n'est que con, un libéral européen hors sol, porteur d'un idéal vérolé par le mondanisme sans volonté et le conventionnalisme bourgeois le plus dégénéré. Tout cela va se fracasser contre la violence des vraies volontés, les volontés de puissance qu'il dénonce chez lui et ses amis américains qui ne sont pas noirs et soutiens des frères musulmans. Ah oui, la volonté de puissance nationale israélienne, aussi, celle là on ne la critique pas...  Par contre, la Russie, (mais pas l'Iran) alors là... Bref: tout ce que je dis est vrai: il porte une conception "européenne" du monde: celle du bon sentiment, et de l'absence d'intelligence, de lucidité et de logique, celle des futures victimes. 

    Que ce passe-t-il et qu'il ne voit pas? D'abord que son projet débile d'union mondialisée pacifiste reste une vieille lune absurde. L'Occident n'a pas réussi à civiliser le monde, et à part le Japon, et Singapour, et peut être le souvenir du knout dans la partie de l'Amérique du Sud qui n'a pas définitivement plongé dans le tiers monde, on ne trouve partout qu'un enrichissement provisoire et barbare qui ne se traduit par rien, sinon une monstrueuse croissance démographique sans buts. Bien au contraire, c'est l'Europe, voire les US, qui se bougnoulise, sauf la Chine, bien sur.

    La Chine et le reste du tiers monde enflé de la bêtise humanitariste qui l'a nourri à toutes forces (depuis les petits chinois des années 30 jusqu'aux petits blacks aux ventres gonflés des années 80) on court vers une explosion abominable de ses inutiles populations avec un risque maximal avant 2050 de conflagration, juste avant l'inéluctable disparition de cette bulle humaine, inutile et dispendieuse. Fasse qu'elle meure de vieillesse, sans objet et encore une fois sans objectifs véritables. On ne parle pas de l'Inde, l'équivalent de l'Afrique, embourbée dans cette folie et au combien, ils ont l'air gentils, mais ils ne le sont pas plus que les autres.

    Il faut bien comprendre la nature des "modernisations" célébrées de ces océans humains: une partie faible de la population accède aux standards occidentaux, avec des domestiques. Discriminés et sans avenir, le "peuple" qui est sorti pour son malheur de la famine se contente de se multiplier misérablement. On ne voit pas ce qui lui assure un avenir crédible ou intéressant et tout ce qu'on peut imaginer c'est une rigidification de ses structures sociales, avec la nécessaire stérilisation intellectuelle qui s'y associe et qui n'aura vocation qu'a protéger sa partie modernisée. L'autoritarisme asiatique est effrayant et sans recours: un tiers de la planète sombre dans une dictature technique sans merci et qui va s'accentuer, on le voit déjà. 

    Face à cela, les Moisi prônent le libre échange mondial et l'accueil des réfugiés.

    Et bien c'est le contraire qu'il faut faire maintenant. D'abord, il faut bloquer la Chine: engagée, et avec un empereur en poste, dans une course aux armements et aux routes commerciales terrestres et maritimes, elle EST menaçante et on doit lui faire savoir que cela se voit. Il faut tout simplement fermer nos frontières envers son expansion, jusqu'à ce qu'elle ouvre vraiment les siennes. Pour cela il faut de la volonté, et rompre avec des habitudes mortifères. L'enrichissement Allemand n'est pas un complot mais c'est bien la Chine qui lui achète. C'est le point aveugle de l'Europe et ce que défend avec les Raffarins et tous les autres adeptes de la grande civilisation confucéenne, les tenants du libéralisme fédéraliste: le commerce illimité avec une puissance qu'on a déjà renoncé à maitriser. 

    Le cri du coeur de Moisi est pathétique! Comment? Notre allié dans le respect passif de l'inéluctable domination chinoise nous force à nous précipiter encore davantage dans la gueule du dragon ? Il l'aura voulu. Il faut bien sur calmer Trump et comprendre qu'il n'est qu'en avance par rapport à nous. Car se lève en occident un refus de l'alignement des blancs pauvres sur le standard mondial. Qu'importe si un milliard de surnuméraires mangent à leur faim en continuant de se multiplier comme des lapins! On ne veut pas vivre comme eux, c'est tout. Et bien le libre échange cruel sans calcul des nations qui sont pourtant responsables de son application intelligente est rejeté massivement. Aux US, et ça vient en Europe, il le faut. 

    Cela s'accompagne d'un rejet épidermique des hommes efféminés et précieux dont la délicatesse cynique de corrompus gluants se voit comme le nez au milieu de la figure, sans parler des tigresses tarées qui les dominent et dont ils font la promotion. Une génération médiatique va y passer et l'acharnement contre les hommes blancs de 50 ans en cours est un élément décisif d'un populisme qui avance: tout cela sera balayé par un proto fascisme que les Moisi et consorts sont en train de susciter littéralement. Remarquons qu'on s'achemine, suivant en cela leur souhaits, vers un alignement avec le tiers monde. Qu'est que le populisme asiate sinon celui là ? Un fascisme technicisé rendu nécessaire par la haine incommensurable envers les revendications débiles et aussi  leur maitrise autoritaire source de révoltes irrationnelles. Le contraire de ce que tous les siècles troublés de l'histoire des précurseurs européens n'arrivent toujours pas à maitriser.

    Fils de déporté, le moisi nous fait revivre l'hypocrisie et la faiblesse qui a conduit aux malheurs de son père. Car la mémoire historique, la vraie, ce n'est pas celle des citoyens trop lâches pour s'opposer aux dictatures, c'est ceux trop tarés, trop faibles et trop inconséquents pour la préparer directement en la justifiant. Le malheur des années 40 fut d'abord causé par les faiblesses, le pacifisme et l'inconséquence des années 30. 

    L'autre abandon c'est l'Afrique: incapable d'y régner, et d'y imposer la réduction des naissances que cette partie de l'humanité n'a même pas commencé à imaginer, nous nous préparons à les accueillir (du moins c'est ce que Moisi fait encore semblant de nous dire, le cuistre). Une période trouble s'annonce, le temps que l'on se décide, mais il sera peut être déjà tard, à bloquer cette souterraine fusion des deux continents qui voudrait s'annoncer. 

    Car l'Afrique ce n'est pas que le tiers monde. C'est aussi sa culture et sa grande religion. Tiens tiens, un fascisme de plus, et celui là vraiment totalitaire: même en se suicidant on est en enfer. Bienvenue à la grande religion de paix, faut il la laisser libre de s'installer chez nous? 

    L'échec absolu du maghreb à se développer normalement, l'échec absolu du reste de l'Afrique à déjà vivre en paix fait de l'Afrique un réservoir à réfugiés infini et un foutoir chaotique pour encore un siècle au moins. Et bien il faut acter cet échec et rompre les ponts, puis construire un mur. Prendre pied sur les cotes comme à la grande époque et y redéposer les surnuméraires issus des ghettos qui se gonflent. En attendant, rompre les ponts serait déjà un progrès. Faut il attendre l'explosion effective de l'Algérie pour y procéder dans l'urgence ? Merci à Moisi d'anticiper tout cela et de vivre sa vision angélique débile et inconséquente. Merci à lui d'unir l'Occident dans ses craintes et ses envies. Contre lui, d'abord, et cela ne nous fera pas gagner du temps. 

    Continuons à parler des craintes, et écoutons François Sureau, même génération, même soucis de vieillards tarés: 

    https://www.youtube.com/watch?v=SeDvJQjI-hw

    Un indigné qui défendit Fillon, en fait la justice contre lui, il défendait en fait un migrant, c'était la même motivation: l'excessive sévérité de la justice qui voudrait, livrée au ministère de l'intérieur, supprimer le droit d'asile, quelle horreur. Aveugle et imbécile, le juriste formé à l'ENA qui voit révolté les assassins pédophiles ne pas être libérés séance tenante, des criminels sans papiers relâchés dans la nature la veille de meurtres abominables pour lesquels ils sont condamnés à mort (euh, abattus comme des chiens par la police). Bref, le juriste vérolé par excellence qui se plaint non du dévoiement et de la faiblesse d'une justice formaliste absurde aux ordres d'un pouvoir corrompu, mais de... quoi exactement ? Du contraire de la réalité: une immigration sans contrôle ni limites s'installe sans être renvoyée après refus légal d'une demande mendiante injustifiée (faudrait lui enfoncer les chiffres dans le cul?) et le monsieur se plaint du fascisme. Il lui en faut un, et lui faut en être la victime, on ne le regrettera pas, il en est. 

    Car c'est cela le fascisme: l'horrible envie qui nous prend de punir l'imbécile qui fait semblant de croire qu'il est déjà arrivé... Le cri au loup qui prépare sa venue. J'aime bien cette forme de phrase, elle semble obliger à la précision, alors que tout est dit. Car ce n'est pas la venue du cri qui est préparée, mais bien celle du loup, bien sur, faut il le préciser? Et bien non, car il faut que la faiblesse et l'abrutissement moderne se cache quelque part, précisément dans l'ambiguité du langage, là où on ne peut que les insulter pour les en faire sortir... Sale con ! Tss Tss !  

     P.S. En parlant de sale con, Moisi le 18 Juin: "Pour révoltant qu'il soit, le drame de l'Aquarius ne saurait être comparé à celui de l'Exodus". Légèrement ébranlé, le gluant reste droit dans ses bottes entre les "deux" camps: ceux qui "respectent les droits humains" et ceux qui "flattent les bas instincts". Mes bas instincts sont flattés et tu es mon ennemi méprisé. 

    Un point au sujet de la "judéité" de Moisi, qu'il revendique d'ailleurs. Elle se caractérise par un cynisme faux cul explicite: il excuse les tirs de l'armée israélienne contre les foules devant le grillage à Gaza, et condamne ceux qui veulent fermer les frontières de l'Europe "au risque de perdre leur âme". Il refuse bien sur la comparaison Exodus Aquarius, mais pourtant l'émotion internationale contre les mauvais traitements faits à des civils n'a-t-elle pas favorisé la création de l'état d'Israël? Bref, un égoïsme géopolitique incohérent et il faut le dire dégoutant.

    Et bien je serais ici un sioniste lucide et cohérent: les nations ont le droit de refuser d'être envahies, Israël se défend et l'Europe doit se défendre. L'Etat d'Israël est légitime et depuis le début. L'Exodus avait vocation à amener un peuple vers sa terre, l'Aquarius est un radeau d'esclaves vendus pour envahir et polluer. Moïsi est un hors sol méprisable et je le conchie. 

    Il faut bien voir que ce clivage, qui peut cette semaine faire sauter Merkel, est maintenant essentiel. L'humanitarisme béat des lâches doit céder ou bien l'Europe explosera. La haine est là, je le sens, je la ressent. Est-il trop tard? Peut être pas, mais un mal considérable a été fait. 

    Il suffisait pourtant d'être lucide et de dire le fait. Que des humanitaires manipulateurs des opinions et partiellement corrompus ne pouvaient se substituer aux états, que l'immigration économique n'est pas un droit, que les peuples d'Afrique doivent comprendre qu'ils ne peuvent migrer que dans leur zone géographique. Le bon sens, la sagesse, le réalisme. 

    On a préféré comme Moisi, faire honte à l'ennemi qu'on méprise au nom de la cuculetterie humaniste. Je te ferais rentrer mes bas instincts dans ta gorge de pourri, sale abruti. 

    P.S. J'adore les phrases "soit disant" ambigues: "Brigitte Macron se rend au festival qui fête ses vingt ans". 

    P.S. J'avais décrit ici même l'épouvantable connerie de Bernard Henri Levy et de ses pensées profondes, y compris sur la judéité, que le connard absolu n'était même pas capable de penser, même en lisant. Il nous explique que le bateau fantôme de migrants fantasmé par des fascistes montrait l'abaissement spirituel, "similaire aux années trente" que vivait l'Europe. Les 2 millions de faméliques envahisseurs du tiers monde qui viennent de prendre d'assaut l'europe sous ses yeux alors qu'il ne s'est pas révolté contre l'abandon par ses amis de la Libye qu'ils avaient libéré ne lui servent de rien. Comment arielle peut elle coucher avec une merde pareille ? Ca me sidère.

     

    P.S. Nous sommes début Septembre 2018. Le moisi de sa race se répand encore dans les échos. Il faut être lucide et reconnaitre que les problèmes sont économiques. Ca commence bien. Comment expliquer qu'un fondateur de l'Union, l'Italie en vienne là! La fot aux zinégalités donc. Après 2 colonnes d'atermoiements, on se livre: le mot juif a été prononcé en Suède. Et là: pas de demi mesures, pas d'alliance, le courage et Macron a raison, sauf sur les migrants: il faut maintenant choisir son camp. Quand on vous disait ce qu'il en était vraiment...