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Les évolutions

Erasmus Darwin - Wikipedia, la enciclopedia libre

 

L'évolution n'est pas ce qu'on croit et devinez qui ? Didier Raoult s'est aussi fait agrafer pour iconoclastie à son endroit. 

De fait, certaines formes de la description de la théorie de l'évolution de Darwin sont contestées dans les termes, cela donnant lieu à une exploitation éhontée de la critique par des courants créationnistes, en particulier aux US et bien sur dans les milieux musulmans un peu partout dans le monde, la grande religion de paix assumant désormais du fait de la banalisation chrétienne, l'affirmation de la volonté divine dans les affaires naturelles. Tout pseudo théoricien du domaine et ce fut le cas de Raoult, accusé aussi d'être à tort anti vaccin, est donc immédiatement coupable de prêter le flanc dans la grande lutte contre l'obscurantisme, et donc à Trump. 

Ravagé par lutte des progressistes, dont font partie les très fascistes zététiciens acharnés à démontrer une bonne fois pour toute et cela depuis leur fondation, que la terre n'est pas plate ainsi que l'affirment les méchants, le sujet est extrêmement sensible et déchaîne systématiquement toutes les passions du monde. 

Car Darwin et l'évolutionnisme en général est un sujet sensible de l'intellect occidental, dont l'histoire mérite bien des livres. Plus qu'ailleurs nous sommes ici dans la métaphysique car nul ne peut affirmer dans ce domaine sans mentir trahir ou collaborer avec l'ennemi. Partout ici aussi se cache un objet G, celui qui crée derrière la scène, le manipulateur aux doigts crochus qu'il s'agit de démasquer. 

Darwin : la théorie

La théorie de l'évolution des espèces fut en fait introduite par Lamarck en France, premier utilisateur du mot "biologie" pour parler des vivants, animaux et plantes. Il classifia les invertébrés et émet une hypothèse d'évolution des êtres vivants au cours du temps. A partir de peu d'ancêtres communs, on obtient au cours du temps toutes les espèces actuelles selon un double mécanisme de a) complexification b) spécialisation.

La présence langagière et psychologisante du "plus" et du "moins" dans le phénomène de changement de forme est sans doute l'une des racines de la difficulté de tout le sujet, et ne passons pas: il y a une dynamique d'évolution, de croissance, et aussi une dynamique d'adaptation des comportements et aussi des organes. 

Cette histoire d'ancêtre commun est fondamentale et bat en brèche la notion de création simultanée sur un plan divin unique du vivant: la cohérence du vivant s'explique par la génération progressive depuis un ancêtre commun, et non pas par une création par un architecte central, c'est le principal. 

La description de l'adaptation a bien sur divers aspects et c'est le domaine des grandes controverses. Darwin adopte une idée émise par le grand Wallace, son ami, la théorie hautement délicate à appréhender de la "sélection naturelle". En gros, il y a bien eu disparition de ceux qui ne sont pas comme ceux qui vivent encore. 

Pourtant, les deux savants ont des divergences: s'adapte-t-on?  (Wallace) ou bien se combat-t-on ?  (Darwin). Régulation ou compétition sexuelle ?  Wallace a une vision idyllique, et conçoit la régulation sur le modèle de la machine à vapeur, toute d'adaptation aux changements du réel, alors que Darwin est partisan de la sélection sexuelle, la survivance du plus beau, en quelque sorte... Une controverse sur le rôle des couleurs opposa les deux amis. 

Popper et Darwin

On commencera par Popper qui au début retira à Darwin son caractère de scientifique, sa théorie n'étant pas, selon lui, réfutable et surtout était non prédictive. Il en fit ainsi un "programme de recherche métaphysique" , et non une science... Vicieusement située là où cela peut plaire aux créationnistes, la classification heurta bien sur l'establishment, mais aussi servit à assurer le propre système de Popper, l'évolutionnisme étant ce qui caractérise ses propres théories de la science, elles non réfutables... 

En fait Popper a dit lui même avoir changé d'avis sur la question et acceptera ensuite la testabilité de la sélection naturelle. L'hésitation reste significative toutefois et concerne la démarcation entre science et non science basée sur une conception discutable de la notion d'évènement, bien sur distincte entre physique et biologie... Popper reconnut toutefois le caractère testable des sciences dites "historiques". Bref, on y est, en gros.

Lamarck avait-il si tort que ça ? 

L'hérédité des caractères acquis fut universellement rejetée et pourtant a des caractères de vérité, voilà tout le problème. Néanmoins l'épigénétique, considérée en détails assez récemment, semble être une forme de cela. 

Disons que l'on admet des caractères lamarckiens dans les mécanismes d'évolution du vivant... D'autre part, la transformation directe des gênes reste à considérer. Quoi de plus lamarckien et transmissible que cela ?

A partir de là, et pour d'autres raisons, le strict darwinisme devient contesté et c'est parti. 

Les sauts

"La nature ne fait pas de sauts". La phrase est la plus contestée de toutes, et c'est là qu'il a fallu faire évoluer la théorie... Stephen Jay Gould est le plus connu des évolutionnateurs, sa théorie des "équilibres ponctués" affirmant qu'il y a bien des sauts, comme anticipé d'ailleurs bien avant. Des espèces de lézards peuvent changer leur intestin en quelques années pour s'adapter rapidement à un changement d'alimentation etc. 

Cet amendement à Darwin est maintenant consommé et la violation du principe (métaphysique) de continuité, admise. Là encore, la compréhension moderne du génome, qui introduit une sorte de "quantisation" du vivant, établit qu'un organisme vivant peut changer du tout au tout par colonisation génétique. 

Le néo darwinisme

Darwin, pour sa défense, ignorait les mécanismes de l'hérédité et les lois de Mendel. Fut élaborée dans les années 30 un "néodarwinisme" qui les prenait en compte. Julian Huxley, Jonh Burton Sanderson Haldane en furent les héros. 

Il s'agit ici d'appliquer la sélection naturelle (et rien qu'elle) à des variations continues et aléatoires du génome. 

Une forme extrême de la métaphysique génomique est celle de Richard Dawkins, avec sa résolution du dilemme de l'oeuf et de la poule, en faveur de l'oeuf, qui se reproduit grâce aux poules... 

On parle ainsi du consensus le plus large actuel, bien que remis en cause ici ou là: LA théorie "synthétique" de l'évolution. Notons que les controverses portent sur les mécanismes du changement: sauts hasardeux, épigénèse, pression de l'environnement, voire de la culture pour l'homme. 

L'endosymbiose

On en vient à la grande découverte récente (les années 70) de toute un série de possibles transformations cellulaires qui conduisent à l'élaboration d'organisme vivants complexes par des mécanismes qui n'ont rien à voir avec l'évolution.

Le principal, et fondamental changement est l'apparition des cellules animales dites "eucaryotes" (à noyau) à partir des cellules primordiales ("procaryotes" sans noyau, les bactéries et archées). 

Ce qui distingue aussi les deux formes de cellules est la présence des "organites", dont les mitochondries et les lysosomes produit par l'appareil de Golgi, à l'intérieur de la cellule, qui se trouve en fait rien moins que composite, et le siège d'activités variées. L'ADN des mitochondries, par exemple, vient de la mère dans la méiose, et se trouve distinct de l'ADN cellulaire lui-même. Bref, tout cela est plus compliqué qu'on ne croit.

Et bien l'endosymbiose, promue par la fameuse Lynn Margulis, décrit l'apparition des organites comme une symbiose entre une vieille bactérie disparue et une autre eucaryote, avec, et c'est toute l'affaire, transfert de gênes. Elle explique en 70, l'apparition des eucaryotes... 

Cette histoire d'hybridation du vivant rompt tout à fait avec l'héritage direct d'espèces identifiées : on a ici plus que du métissage, de l'interpénétration modifiante, le foutoir total donc. 

Métaphysiquement et philosophiquement cette conception là de l'hybridation, qui séduisit tant Didier Raoult, a aussi séduit bien des geeks dont la fameuse Donna Haraway, la femme cyborg, championne bien sur de l'hybridation, avec Latour d'ailleurs. Dépassons les binarités et les strictes hiérarchies, voilà le but. 

Tout ce petit monde, et Margulis bien sur, est tenant (Raoult je ne sais pas) de l'hypothèse Gaïa, tout se tient et l'hybridation est totale, la différence nature culture plongeant la culture savante à l'intérieur de la nature grâce à une sorte d'hyper naturalisation: élaborant l'hybridation (le transfert de gênes, et donc d'êtres) la culture s'hybride elle aussi et s'attribue à la planète elle-même, la respiration de l'astre tellurique devenant la nôtre et réciproquement. 

 

 

L'hybride

Passionnante intellectuellement, cette conception est bien sur non univoque. On le voit à ma critique, bien loin de faire de notre culture un hybride boueux nous assourdissant des cris de la planète (relayés ou non par une paire de tresses dont on devrait botter les fesses), on a plutôt l'inverse, le souci de la planète (au lieu de son asservissement destructeur) se trouve conceptualisé partout. Quoi de plus conceptuel que le souci ? 

De fait, on a surtout le réalisme de la contemplation d'une surpopulation dont la menace de l'inversion ne fait peur qu'à ceux qui se contredisent: si du fait de nos destructions, le pauvre humain venait à se mettre à disparaitre, il se pourrait, si cela ne se fait pas partout bien sur, que cela soit en fait une bonne nouvelle. L'arrêt de la croissance démographique africaine, LE grand échec de la vaccination est à l'ordre du jour et le bombardement du continent incontinent par nos perturbateurs endocriniens est  à l'ordre du jour... Le souci de la planète ira-t-il au génocide, non pas par extermination, non pas par substitution, mais par non remplacement ? 

L'hybridation a d'autre part des mérites qu'on néglige trop: la ligne hiérarchique, tout en ayant ses avantages de constance et d'apparant maintien des traditions contemplatives (du passé vers qui on peut se tourner), a aussi pour inconvénients qu'il lui prend de prendre la mauvaise branche. L'évolution du traditionnel vers sa rupture complète avec abandon quasiment décidé de tout ce qui faisait le succès de l'ancien est bien rattaché à celui-ci, par définition et donc constitue son échec à lui. Réaliser cela fait bien avancer spirituellement: après tout, sa capacité de ne pas survivre est bien liée à sa constance à ordonner, finalement: et une volonté peut aussi être une volonté suicidaire, si elle ne change pas.

Par ailleurs, l'adaptation n'est peut être pas ce qu'on croit non plus, et si on mettait les théories en concurrence, on pourrait sélectionner aussi (on a déjà vu ça au sujet des théories de Popper elles-mêmes) celles qui garantissent le maintient du vivant: sélectionner trop vite certains gênes opportunistes pourrait nous amener à perdre ceux qui inutiles aujourd'hui, auraient pu nous servir demain...  

L'hybridation anti hiérarchique pourrait bien donc augmenter notre résiliance, et en particulier s'opposer aux hiérarchies alternatives des anciennes, trop promptes à surgir au nom de la bonne cause. De manière générale, l'exploration par l'anarchie des chemin nouveaux a toujours le mérite d'écarter les autoritarismes, du moins si l'on y prend garde et si on reste logique. On peut en tout cas s'en servir pour combattre ce qui est ou non le compagnon inévitable de toute ruine conceptuelle ou spirituelle. 

On connait par exemple la tendance écologiste à vouloir par autorité imposer la sauvergarde de la planète. Un Aurélien Barrau nous l'a joué "fascisme nécessaire" avec une stupidité à la hauteur de ses compétences (astronomique) et la tendance est bien là derrière l'hybridée gaïa: on veut toujours s'organiser, et le conceptuel déconnant a toujours son communisme derrière son anarchisme, ce qui maintient le caractère hybride de la réalité du monde, et ce que je veux dire en fait... 

 

 

P.S. Le grand père de Darwin, Erasmus, amorça en fait déjà une rupture avec le strict créationnisme... Une sorte d'hérédité du caractère évolutionniste, en quelque sorte... L'ancêtre "commun" est illustré ici.

 

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