El Hadj Omar, nommé en fait Omar Seydou Tall, fonda un empire aux confins du Sénégal, de la Guinée et du Mali actuel. D'origine Peul et issu du Fouta Toro le long du fleuve Sénégal, il lutta contre les bambara du Mali et prit Segou en 1859. Il échoua par contre à prendre le fort de Médine (prés de Khayes, sur le Sénégal) au courageux capitaine Holle en 1857 , finalement libéré par Faidherbe.
Son fils Amadou Tall prit sa succession à sa mort en 1864, et garda Galliéni prisonnier dix mois en 1880! Les années 1880 furent d'ailleurs pénibles pour les français: ils furent vaincus à Woyowoyanko en 1882 par Samory, le grand chef de guerre qui ne fut capturé qu'en 1898!
Samory Touré, née en Guinée, profita de la décadence de l'empire Toucouleur, pour fonder le sien propre, dit Wassoulou (mandingue), et fut finalement vaincu par les français. Son arrière petit fils, Ahmed Sékou Touré fit voter non au référendum organisé par De Gaulle en 1958. Tortionnaire communiste avéré, l'homme mourut aux US en 1984 après avoir ruiné son pays.
L'empire des Tall, dit empire des Toucouleurs, une ethnie guerrière issue des Peuls fut donc l'un des derniers empires indépendants africains qui précédèrent la colonisation. (5)
Il n'en fut pas moins ethnique, islamiste et esclavagiste. Tout comme l'empire Wassoulou, qui ne commença à vraiment s'affaiblir que quand la France se mit à soutenir les ivoiriens qui refusaient de satisfaire les quotas d'esclaves exigés par Samory, l'"Almami". Ces empires furent, de part les terribles violences qu'ils organisèrent pendant un demi siècle causes et prétextes de la colonisation de l'Afrique de l'Ouest, dont le premier résultat fut la paix et bien sur l'arrêt complet de l'esclavage. Notons bien par ailleurs que pour être esclave il fallait être animiste...
Surtout que celui-ci était carrément un mode de vie, les peuls étant entre eux vindicatifs pour en profiter. Oumar Tall dézingua en effet l'empire peul du Macina, oeuvre de Sekhou Amadou et de ses fils. Le Macina c'est la boucle du Niger, de Segou à Tombouctou. Le front de libération du Macina actuel s'en réclame.
Un point intéressant est l'affiliation Soufi. Les peuls du Macina dont de la Quadiriyya la confrérie d'Abdel Kader, tandis que El Hadj Omar est de la Tiidjiyya la rivale. Mais on est entre peuls, entre maitres d'esclaves...
La situation actuelle au Sahel reprend ainsi toutes les vieilles guerres djihadiste entres pasteurs peuls islamisés qui razzient les agriculteurs bambara et djerma, n'hésitant pas à mettre en esclavage les non musulmans. Une théocratie de rapine et d'oppression, en tout point similaire à celles passées et dont se souviennent encore les intéressés, ce qui justifie les pogromes anti peuls. En gros, le Sénégal contre le Mali...
Pardon de cet obsession de l'esclavage, digne de Christiane Taubira, mais elle me semble à propos, récente temporellement (les français n'abandonnèrent le leur qu'en 1848 et les mauritaniens toujours pas), et à rappeler sans trêve, certains ne s'en privant pas, vu les souffrances que la pratique engendra, mais essentiellement entre africains.
C'est ainsi qu'on rendit une épée de Omar Tall au Sénégal, dans une grandiose cérémonie en Novembre 2019 (1).
L'emphase de l'éloge qu'Edouard (on ne peut plus que l'appeller Edouard, le misérable juppéiste, victime du frère musulman Obrou, maire de la ville natale du rappeur Médine) adresse à l'ex empereur ne lasse pas de surprendre, avec bien sur l'augmentation du nombre de visas délivrés à un pays francophone ami de la France, patrie du grand peuple dont le nombre de demandes d'asiles a augmenté fortement récemment...
Son discours, qui ne s'empêche pas d'évoquer la prospérité française, qu'il gère et vante célèbre les poncifs les plus monstrueux de la honte éponyme qu'il célèbre à l'étranger.
On aura donc charclé ici tous les soufis, toutes les confréries, tous les islamismes et tous les djihadismes. Sans parler des grandioses civilisations noires de l'Afrique de l'Ouest que Georges Clémenceau à raison nous dissuada de coloniser, ce que nous avons fait à tort sur les conseils de Jules Ferry.
Ceux ci nous le rendent bien, et les pauvres jeunes africains déracinés par leurs parents voyageurs, désargentés et tristes fondent la culture de l'avenir en nous saoulant de leurs vers. Aussi je propose ce poème, tout en amitié, et simplement codé de mes astuces, pour bien exprimer tout le mépris que je voue à ceux qui prétendent ignorer le passé et inventer une folie qui se retournera contre eux.