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  • Les patterns

    D'abord, il y a la conception du logiciel, le "software design". 

    Sa raison d'être c'est avant tout codage frénétique sans réfléchir, la notion inversée de réfléchir avant d'agir et d'interposer entre la bête volonté de faire exister et l'objet plus ou moins bâtard qui en résulte, une "pensée", motivée par un souci essentiel: comment faire pour que l'objet à produire puisse changer le plus facilement possible afin de s'adapter à de nouveaux besoins ? 

    La conception a donc pour objet de prévoir le possible changement. Exactement comme l'Architecture a pour objet de définir ce qui ne changera pas. 

    Cette "changeabilité", caractéristique normalisée du "bon produit" doit en fait s'entendre comme "flexibilité", c'est-à-dire comme un évitement de la modification. Cette exigence paradoxale, voire contradictoire est le principe tout aussi contradictoire en apparence de "ouvert/fermé" (open close) fondamental en matière de logiciel. 

    L'objet à produire doit être fermé, c'est-à-dire non modifiable, afin de garantir son intégrité d'objet testé et adapté à sa première fonction, et "en même temps" ouvert, soit capable d'être utilisé autrement avec des extensions qu'il a rendu possible, de par sa conception. 

    Revenons à la nécessité d'étendre, ou d'adapter. Deux grandes stratégies s'offrent à nous. D'abord, évidemment la modification directe. C'est le célèbre "SI "dans ce cas", ALORS "faisons cela".  Moyen sûr de déstabiliser un existant et de le "véroler", voire de concevoir le monstre logiciel, vrai responsable de l'injuste accusation "c'est la faute à l'ordinateur". 

    On peut aussi copier, c'est-à-dire ne modifier qu'une copie entière de l'original laissé intact à sa fonction. La modification de la copie aboutit cependant exactement au cas précédent, seul l'original gardant ses qualités, s'il en avait. 

    C'est alors que fut inventé l'héritage, caractéristique de la conception dite "orientée objet" qui permet de copier ET de modifier de manière organisée, mais qui revient strictement au même en terme de génération de logiciels fragiles aux défauts impossibles à vraiment corriger. Il faut cependant noter que la notion d'héritage a une variante "saine" qui est celle de l'héritage de "type", quand ce qui est hérité est pur de tout code. 

    La notion d'objet ne va pas sans la notion de "classe" ou implémentation codée de son "type", "type" et "classe" étant manipulés simultanément dans les langages dits à objet. Disons que les entités effectivement vivantes partagent ces abstractions, un type pouvant être représenté par plusieurs classes, et une classe pouvant implémenter plusieurs types, l'essentiel étant qu'une opération donnée soit restreinte à ne prendre pour paramètre que des objets d'un certain type et qu'elle ne prenne effectivement pour arguments que des instances de classes implémentant ce type-là. 

    La différence type-classe se résume souvent à la notion d'interface qui abstrait un objet en ne spécifiant absolument aucun code, mais exclusivement les types des paramètres d'entrée et de sortie des opérations. L'héritage d'interface se distingue ainsi nettement de l'héritage de classe. 

    Parlons de grands principes. On connait l'exigence "SOLID", groupe de 5 principes fondamentaux qui sont (c'est à savoir):

    • une Seule responsabilité par abstraction implémentée, soit par classe.
      • ce principe s'exprime aussi par "je refuse toute autre responsabilité"
    • Ouvert fermé: le fameux principe décrit plus haut.
      • ce principe s'exprime aussi par "je ne peux que m'étendre"
    • Liskov et son principe de substituabilité, soit la notion de type décrite plus haut.
      • ce principe s'exprime aussi par "on peut danser avec un obèse"
    • Interface ségrégation: une variante de la responsabilité solitaire, mais s'appliquant aux types. 
      • ce principe s'exprime aussi par "je ne dépends pas de ce que je ne fais pas"
    • L'inversion des Dépendances, le concret devant dépendre de l'abstrait et non pas l'inverse
      • ce principe s'exprime aussi par "une abstraction ne se détaille pas".

    On remarquera ainsi que l'héritage de classe viole O et D. Cela fait beaucoup. 

    La violation des principes SOLID définit ce qu'on appelle la puanteur d'une conception (design smell) mal faite. 

    Et voilà ce qu'on peut dire des bons et grands principes en programmation (du logiciel). 

    Un pattern essentiel pour pallier l'horrible héritage de classe consiste alors pour une classe donnée à typer un de ses attributs par une interface qui sera étendue autant de fois que nécessaire par différentes autres classes. Typée proprement et uniquement, notre classe sera alors instanciée avec les instances des classes d'extension et satisfera aux bon principes. Elle sera extensible à coup nul et conservera son intégrité. Vive la science !  

     

  • Les Wokes de droite

    On sait ce qu'est le wokisme, le tryptique théorique théorie critique de la race, théorie du genre, théorie de l'intersectionnalité, assis sur les pratiques de propagation: sympathie, répétition et cancel (1).

    On doit aussi considérer l'énergie derrière tout cela, la chose étant très bien expliquée par Curtis Yarvin (2) avec son histoire de la gauche américaine, celle qui a infecté le monde, en gros la gauche de 68 en fut issue, avec le reste, dont le woke, lui-même tout droit issu après macération de la lutte pour les droits civiques américains des années 60, qui ont non seulement consacré l'incapacité de la société américaine à intégrer ses noirs. L'essentiel de la thèse est de parler de l'"énergie" au sens "rock&roll" de cette idéologie, hyper puissance de motivation, qui a saisi toute la planète et peut-être ou sans doute, plus que le catholicisme un peu trop vantard, fut la cause de l'effondrement du communisme...

    Et bien une sorte d'énergie d'éveil est en train de saisir l'autre côté du spectre, et réaliser qu'on est minoritaire (c'est très important de faire partie d'un petit cénacle d'éveillés), seul à défendre le bien contre les forces obscures dont on sent bien qu'elles peuvent être ébranlées est assez motivant je dois dire.

    Surtout que des grands principes peuvent être dégagés, au-delà de la simple définition claire des idées l'ennemi (voir plus haut) on connait aussi les raisons de ces attaques, toutes dirigées contre ce qui s'opposerait au grand complot. Le grand complot néo-libéral, aux motivations finalement mal définies, s'opposa c'est sûr au communisme et fut en quelque sorte l'origine du woke, la destruction des principes organisateurs du socialisme de l'époque au profit d'un libéralisme influencé étant voulue et organisée, le libéralisme fabriquant les hippies et les transformant en une nouvelle sorte de consommateurs. 

    C'est la thèse du libéral libertaire qui fut effectivement aux USA à l'origine de cette gauche "modernisée" qui mit fin au traditionalisme au nom de la lutte contre le traditionalisme communiste. En Europe, cela sonna le glas avec mai 68, du Gaullisme complètement vaincu qui du laisser la place au fédéralisme européen en action de nos jours. Tout cela au nom de la stratégie de la révolution "de couleur" dont les répétitions à l'Ouest pendant les années 70 et 80 devaient finalement amener la chute du mur. 

    Maintenant que le communisme a complètement disparu, on pourrait imaginer qu'il n'est plus nécessaire de s'acharner contre le collectif en général surtout qu'il en existe des acceptions saines voire nécessaires. Néanmoins, la présence de l'islamisme comme idéologie politique entriste finalement assez semblable au bolchevisme élitiste du XIXème siècle pourrait laisser penser que la lutte "libertaire" reste nécessaire. Grave erreur ! Alors que le foutoir gauchiste est très dissolvant des pouvoirs en place en charge d'imposer des idéologies positifs, il est compagnon de route des activismes non réalisés. Hélas, l'Iran en perte de vitesse n'agit pas comme repoussoir: il est chiite, et son port du voile obligatoire n'a aucun effet sur la tendance à la pudeur qui saisit les jeunes beurettes (l'expression "passe moi le beurre" est une allusion à la nécessaire virginité au mariage qui oriente les sexualités en régime autoritaire/libertaire qui s'imposent à la jeunesse orientalisée en occident). L'islamo gauchisme est donc dominant et on voile et moleste au nom de la liberté woke comme à Téhéran avant la révolution. 

    Quest ce donc que l'éveil droitier, qui avec Musk et Poutine doit nous saisir et nous conduire ? 

    On pourrait suivre et répéter certains traditionalismes de retour avec par exemple le tryptique Vie,Esprit,Patrie qui réhabiliterait a) le travail et la famille, b) la culture et la religion, et c) le collectif et le national. Idéologies à la fois positives et nécessaires, mais somme toute évidentes, tellement évidentes que s'en passer est suicidaire et qu'on le voit bien. Il faut plus. Et l'éveil ce n'est pas admettre le bien connu, voire même cesser de le refuser. L'éveil c'est autre chose. 

    D'abord, et avant tout la haine totale, essentiellement Nietzschéenne contre l'hypocrisie humanitariste. Dirigé contre le christianisme, le culte du surhomme et de l'"éveillé" en rapport, a en fait la cible que décrit Max Scheler, le fameux "ressentiment" et on pourrait s'arrêter là. Tous les pendants et piliers du wokisme, haine de soi et morale d'esclave dégénérée sont décrits en détails là, et cela malgré la déconstruction en apparence Nietzschéenne utilisée pour les promouvoir. La déconstruction tout comme toute technique de touillage des sauces s'applique à volonté sur toutes les substances de même consistance et la remise en cause des grands récits, depuis le temps qu'on nous les inflige, s'applique bien sur à la question sociale et à toutes ses variantes, les oppressions successives subies par les chtis nenfants dans les mines devant nous lasser définitivement à partir d'aujourd'hui, jour du réveil. 

    Rejeter la victimisation humanitariste c'est véritablement se convertir à une autre manière de voir le monde, et rejeter avec horreur et cynisme les ventres gonflés des affiches des années 80 tout comme les hurlements au génocide qui commencèrent dès le 7 octobre est le résultat d'une illumination, de la perception brusque d'une évidence: toute cette pitié est bidon et on doit vivre sans.

    Plus de réfugiés, demandeurs d'asiles, victimes et autres blacks mendiants voulant vivre chez nous malgré l'évidence de leur surnombre inutile, plus de fanatiques endoctrinés par force hurlant à leur génocide nécessaire, on ne tue pas sans pitié les tueurs sans écraser sous les bombes leurs grand-mères dont les jupes les cachent, plus de femmes tuées toutes les minutes sans qu'on s'en prenne aux homicides qui ne concernent en grande majorité que des victimes masculines, plus de misérables chômeurs à assister quand on réalise que sur-assistés, ils deviennent moins nombreux que les africains encore illégaux dont il faut provisionner par notre dette le salaire minimum avant qu'on ne les régularise. etc etc. 

    La pitié envers ce qui nous ruine et nous ronge et nous pousse vers les abimes doit être suspendue. Faut-il devenir une bête blonde assoiffée des plaisirs de la brutalité pour en arriver là ? Non ! Il suffit de se réveiller. 

     

     

    (1) http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2024/05/10/les-wokes-6497704.html

    (2) https://legrandcontinent.eu/fr/2025/04/05/curtis-yarvin-grand-entretien-1/

  • Les jugements

    Ce qu'on appelle la civilisation est largement basé sur des distinctions appelées à devenir inopérantes avec le temps. La première d'entre elles, la distinction entre justice et morale est en passe d'être oubliée par la frange, c'est un comble, dite "progressiste" de notre déclin maintenant visible. 

    Car ce déclin civilisationnel et aussi moral fait fi du nécessaire, ce qui a pour fonction avec la justice d'autoriser des intérêts divergents d'accepter des jugements et des intermédiations et donc de continuer à cohabiter après résolution ordonnée de conflits. Pour cela, la décision doit être conduite, exécutée, et au final motivé par l'acceptable, au risque de produire des jugements inacceptables et c'est tout le problème.

    Au début il y avait le jugement divin. Dans les sociétés marquées par le religieux, seule l'autorité de Dieu pouvait trancher efficacement: s'y opposer était offense au supérieur absolu et motivait en soi toutes les punitions. Bien sûr les désaccords sur l'appréciation en question générait de la guerre et après tout, la force reste toujours le moyen de tout trancher. 

    Quand du fait des États et des puissances organisées s'organisa les justices civiles, les règles de conduites se scindèrent selon ce que Dieu, l'Etat  et la nature exigeaient et le pouvoir du Roi justifié par Dieu, devenu pouvoir de l'Etat se justifia lui même avec précaution pour se garder primordial en prenant bien soin de distinguer offenses aux principes généraux et offenses aux particuliers. Même autoritaire, et surtout autoritaire, le pouvoir central se doit de se faire voir impartial, ou total, en tout cas conforme aux usages immuables du social global. Le "moral" que l'on juge soi-même, ou pour ses proches, reste entièrement autre chose car essentiellement privé, indécidable, et surtout privé de vraies lois, car il est ce qui échappe précisément au judiciaire, étant le domaine résiduel entre les mains du divin et des individus. 

    Divin rendu bien plus puissant et riche du fait de l'apparition des lois d'alliance cosmique entre peuple et divin, c'est le fait du judaïsme, et des principes du salut de l'humanité par l'amour du fait du christianisme. Extension divinisée des principes de conduites et lois morales les relations entre homme et Dieu, personnalisées et intériorisées firent la civilisation occidentale. Cela fut séparé soigneusement des lois au sens strict malgré tous les mélanges de discours qui purent apparaitre, car il convenait de donner au pouvoir effectif l'onction religieuse, et donc de lui garantir la puissance et donc la cruauté nécessaire au temporel, tout en préservant la relation directe avec le pouvoir salutaire du divin nécessaire au spirituel. 

    Les lois de la république et la morale voire le moralisme moderne sont issus de cette séparation et l'ont remplacé. Mais l'histoire ajouta quelque chose, et l'on vit apparaitre contre l'Etat la "question sociale" et de manière générale la revendication essentielle capable de refonder l'Etat, revendication renversant et réorganisant la justice au nom de la morale. Bien sûr, on pris soin dans un premier temps de ne changer que les lois, l'essentiel de la civilisation se conservant, sauf brièvement (cela dura 50 ans en Russie) pendant les révolutions. On notera l'abolition de la morale dans les systèmes totalitaires, l'idée étant centrale dans les idéologies correspondantes: seule la justice aveugle y régnait, soumise au bon vouloir des princes. On notera aussi qu'on semble ici confondre morale et droit naturel, et le fait est que les choses sont liées, la morale étant considérées ici comme "devoir naturel". 

    Par contre, la question sociale hors révolutions totalitaires et après l'échec de celles-ci resta entière et une nouvelle sorte de morale apparut qui était respect et adoration de principes non pas séparés de la justice mais opposés à la justice. La justice devint "capitaliste" et condamner un voleur de pain devint immoral. Le juste devint ainsi immoral. Toute la période d'après la guerre mondiale fut consacrée à toutes les semi-idéologies en charge de traiter le problème, arrosant les peuples occidentaux de sécurités "sociales" pour excuser, précisément, le capitalisme. 

    Cette opposition, nouvelle, joua un rôle central dans l'évolution de l'Occident. Mal faite, donc réformable la loi injuste devint alors comme idéal, dit démocratique, l'objet d'un fantasme suprême, celui de la rendre morale, la chose incluant la justice elle-même, chargée, elle aussi, de corriger la faiblesse de la loi par des interprétations et appréciations conformes à cette même morale devenu guide de tout. À ce point, les juges eux-mêmes, de responsable moraux devinrent prescripteurs, cela le leur fut demandé et ils ne se gênèrent que de moins en moins. On en est à la phase finale: le juge se rend responsable lui-même de l'obligation morale, condamnant lui-même les manquements à celle-ci  et obligeant à la respecter en maniant les punitions explicitement. Les attendus des jugements, on dirait des prêches mexicains, en attestent: il faut de l'aveu et de la repentance, sinon couic. Cette responsabilité supplémentaire est ainsi maintenant assumée : les attendus du juge sont profondément moralistes et les peines prononcées en rapport direct avec les réflexions correspondantes, dans les limites des lois et quand ces limites sont larges on fait ce qu'on veut, notamment les embardées morales (bien sûr) faites pour excuser les non francophones, c'est normal ils ne comprennent pas ce qu'on leur dit... 

    Et puis sont apparus dans l'histoire des phénomènes nouveaux à traiter, qui surprirent les lois et entreprises judiciaires, condamnés (...) à traiter à l'arrache des problèmes surprenants pour lesquels on leur forgeait, également à l'arrache, des lois nouvelles. Immigration, écologie, féminisme, assistance furent des thèmes éminemment modernes forçant à réflexion et surtout à improvisation. Car au-delà de la simple question sociale, finalement rebattue, des responsabilités nouvelles devaient être exercées, où la planète entière se trouvait concernée. L'humanité souffrante économiquement ou politiquement, les espèces animales menacées partout par la pollution et surtout par le réchauffement climatique, les femmes opprimées par le pourtant moins pire des patriarcats, le peuple français dans son ensemble, exigeant de vivre sa retraite riche et surtout jeune.

    Assurer tout cela était devenu une exigence morale, à assumer par la gouvernance aux dépens de toutes les autres politiques envisageables. La loi étant le véhicule des politiques en rapport, les juges sont devenus des exécutants de celles-ci, alliant le baton et l'injonction moraliste administrés en même temps. 

    On doit mentionner l'idéal motivant tout cela: celui d'une gouvernance mondiale en cours d'organisation, et dont il faut persuader les peuples de la nécessité, action de communication qui bien sûr passe par une nécessaire corruption généralisée, les élites ne s'attrapant pas avec du vinaigre. Le grand projet, appelé "progressisme" réunissait les organisations étatiquo-économiques du monde occidental pour le contrôle d'un rassemblement universel des peuples. Le complotisme afférant à cette description du coupable est effectif et peut être suspect, mais repose sur ce qui par contre est tout à fait évident: un clivage majeur est en train de se creuser dans notre société et une guerre impitoyable est en train de commencer, à l'image de ce qui se passe aux USA. Pas de pardon ni d'excuses à apporter à l'ennemi, et c'est la gauche qui a commencé... 

    On voit là le changement d'axe d'action de la justice en général, les actions au bénéfice du grand projet n'étant plus soumises à la morale, évidemment, et bien sûr plus à la justice occupée à traiter les sujets déjà mentionnés plus, il ne faut pas l'oublier, les vilaines oppositions au grand projet lui-même. Car la justice est maintenant aux mains d'un camp. Elle fut longtemps aux mains d'un autre, mais en produisant les mêmes dégats, elle est aujourd'hui employée axiologiquement, c'est le moins qu'on puisse dire.

    Lois mémorielles et antiracistes, lois écologistes étouffantes allant de la provocation au suicide des agriculteurs jusqu'à l'interdiction au ploucs de rouler en ville, plus l'écrasement fiscal et social des entreprises dans les pays aux trop fortes personnalités historiques afin de mieux les soumettre au projet. Lois anticorruption tatillonnes appliquées avec célérité pour les candidats menaçants à des postes trop élevés, mais enquêtes démesurément prolongées envers des responsables en exercice chargés du projet. Notons bien l'aspect "moral" de la chose: le projet ne peut pas pour des raisons liées à sa moralité essentielle de radieux achèvement de l'humanité, être ralenti par des critiques de ses actions bénéfiques au service du mieux: la formalité de la loi ne doit s'appliquer qu'à l'instauration du bien, et cela à priori, il faut s'y obliger, c'est la morale qui le veut. 

    Une autre couche judiciaire doit être mentionnée, en plus de cette défense du projet, par ailleurs efficace et opiniâtre, les années de procédure consacrées à Nicolas Sarkozy le démontrent. C'est celle du terrible laxisme qui accompagne la lutte contre l'immigration, la sécurité des biens et des personnes, les fraudes et laisser faire sur les importations de biens soustraits à nos normes et taxes, les fraudes liées à l'assistanat, aux niches fiscales et autres retraites perçues à l'étranger par des morts. Sans parler des présidents en exercice et de leurs collaborateurs, pouvant molester et servir leurs familles à leur gré. Benalla, Koehler on vous voit. 

    Sur ces sujets, l'indulgence, l'oubli et le manque de moyens règne au grand désespoir des juges nommés dix ans pour enquêter sur LePen et Sarkozy, ou du moins de leurs collègues moins chanceux. Sans parler des policiers contents d'arrêter dix fois les mêmes crapules dix fois excusées de par l'humanité d'une justice qui affirme pourtant être sévère: les prisons sont pleines ! En fait, d'étrangers qu'on ne peut pas et ne veut pas expulser tout de suite, de peur sans doute qu'ils ne reviennent immédiatement. Le moralisme humanitaire compréhensif de l'humanité souffrante est ici la norme, les lois pouvant être appliquées avec discernement: on condamne au bracelet électronique ce qui justifierait de dix ans de prison, la violence perverse de la racaille perdue étant considérée éducable. Les escroqueries à l'argent public commis par des insolvables ne méritent pas mieux, on ne condamne plus au bagne les voleurs de pain. 

    Et nous voilà au coeur du paradoxe soulevé par ceux qui se réjouissent des condamnations concernant les opposants écrasés: vous vouliez la sévérité de la loi ? La voilà ! Fillon et Le Pen bien pris qui croyaient prendre, sont ainsi donc coincés par la sévérité qu'ils souhaitaient, et qui ne s'applique qu'à eux. On sait maintenant pourquoi: ils suggéraient de modifier un équilibre auquel on tient. 

    Dire que cette moralité pervertie est absolument immorale est une trivialité, la justice et ses lois ne pouvant être condamnée qu'au nom de cette (longue) critique qui est effectivement "moraliste". Se cacher les yeux devant l'évidence des distinctions à faire au nom d'une stupide sentimentalité, par ailleurs encouragée par la corruption des milieux qui en profitent encore plus que vous EST immoral. Se bat la coulpe qui veut.