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Borges

 

Le plus grand écrivain du XX ème siècle, à par Georges Perec et Marcel Proust, est Jorge Luis Borges. 

Son insistance simple à élaborer des théories variée exprimées avec humour n'ont qu'un seul objectif, transmettre à son lecteur quelque chose de magique et d'indéterminé qui finit par apparaitre: une signification mystérieuse, non divinisée mais inconnue qui est à la fois infiniment précieuse et insaisissable. Tous ses écrits ne sont que des tentatives toutes ratées (plus ou moins) de capter la chose, tentatives recommencées sans cesse dans la même direction. Ces tentatives colorent la chose, et la font celle de Borges, mais on sent bien qu'en fait elle est extérieure à lui. Sa seule réussite est ainsi en agitant les bras, de la faire voir. 

La manière d'agiter les bras est tout son art, assez plaisant, et utilisant une culture échevelée amusante et passionnante avec des réflexions à moitié profondes. Tout un style. 

Des citations

Bon j'ai des gouts simples, mais :

Le tango peut être discuté et nous en discutons mais, comme tout ce qui est authentique, il renferme un secret. 

La vie et la mort ont manqué à ma vie. De cette indigence, mon amour laborieux pour ces bagatelles. L'épigraphe me servira d'excuse. 

Un livre, pour lui, n ’est pas une expression ou un enchaînement d ’expressions mais, littéralement, un volume, un prisme à six côtés rectangulaires fait de fines feuilles de papier qui doit comporter une couverture, une page de garde, une épigraphe en italique, une préface en anglaise, n eu f ou dix chapitres commençant par une majuscule, une table des matières, un ex-libris avec un sablier et une devise en latin, une liste concise d 'errata, quelques pages blanches, un achevé d ’imprimer, une justification de tirage : toutes choses qui, on le sait, résument l’art d ’écrire. Certains stylistes (généralement ceux de l’inimitable passé) offrent en outre un prologue de l’éditeur, un portrait suspect, une signature autographe, un texte avec des variantes, u n lourd appareil critique, les leçons proposées par l’éditeur, une liste de références bibliographiques et quelques lacunes mais on comprend que cela n ’est pas pour tout le monde ... 

 

Selon Korzybski, la vie a trois dimensions : longueur, lar­geur et profondeur. La première dimension correspond à la vie végétale. La deuxième dimension appartient à la vie ani­male. La troisième dimension équivaut à la vie humaine. La vie des végétaux est une vie en longueur. La vie des animaux est une vie en largeur. La vie des hommes est une vie en profondeur. »

Les hommes ont accès au temps, seule chose essentielle. L'odeur et le son n'ont pas besoin de l'espace. 

Paris et la France, s'intéresse moins à l'Art qu'à la politique de l'Art. 

Il sentit que tous les arts tendent à la musique, cet art dans lequel la forme est le fond.

C’est nous — la divinité indivise qui opère en nous — qui avons rêvé l’univers. Nous l’avons rêvé solide, mystérieux, visible, omniprésent dans l’espace et fixe dans le temps ; mais nous avons permis qu’il y eût à jamais dans son architecture de minces interstices de déraison, pour attester sa fausseté.

 

Ceux-là sont au départ deux idiots, méprisés et malmenés par l’auteur, mais au chapitre VIII apparaissent les mots fameux: «Alors une faculté pitoyable se développa dans leur esprit, celle de voir la bêtise et de ne plus la tolé­rer. » Puis : « Des choses insignifiantes les attristaient : les réclames des journaux, le profil d’un bourgeois, une sotte réflexion entendue par hasard. » Flaubert, à ce moment-là, se réconcilie avec Bouvard et Pécuchet — Dieu avec ses créa­tures.

 

Le courroux d’Achille et les rigueurs du retour d’Ulysse ne sont pas des thèmes univer­sels; sur cette limitation, la postérité fonda un espoir. Imposer à d’autres fables invocation pour invocation, bataille pour bataille, machine surnaturelle pour machine surnatu­relle, le cours et la configuration de l'Illiade, tel fut le plus grand dessein des poètes, vingt siècles durant.

J’appellerai baroque le Style qui épuise délibérément (ou tente d’épuiser) toutes ses possibilités, et qui frôle sa propre caricature.

Strurluson: Cette clé et destinée aux débutants qui veulent acquérir l’adresse poé­tique et compléter leur provision d’images avec les métaphores traditionnelles, ou à ceux qui cherchent le pouvoir d’entendre ce qui fut écrit avec mystère. Il convient de repéter ces histoires qui contentèrent nos ancêtres, il convient aussi que les chrétiens leur refusent toute foi.

Les kenningar nous imposent cet étonnement, elles nous bannis­sent du monde. Elles peuvent provoquer la perplexité lucide qui est l’unique honneur de la métaphysique, sa récompense et sa source.

Au sujet de Burton, traducteur des milles et une nuits. Il produisit "une notice sur les parties honteuses du musulman qui vont, chez l’homme, du nombril aux genoux et chez la femme, des pieds à la tête."

Et aussi un jugement: 

À cinquante ans, tout homme a emmagasiné tendresses, iro­nies, obscénités et force anecdotes : Burton s’en libéra dans ses notes.

Des travaux

Borges, à plusieurs reprises fait allusion à des concepts mathématiques et philosophiques troublant, à base de paradoxes variés, tirés de toute la culture possible à laquelle il a accès et qu'il cite à plein tombereaux. 

Quelques constances. Le "Maitre" c'est Spencer, lu par Flaubert, par exemple. 

L'encyclopédie. Le monde est une bibliothèque infinie. Voir par exemple la définition de "milonga" dans Wikipedia (1). 

 

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Milonga

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