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Les guerres en Ukraine

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On croit vraiment qu'il y en a plusieurs... Des guerres en Ukraine. 

Les chaines d'info Françaises diffusent des "défake news" hallucinantes, dénonçant par exemple le changement de logo que certaines unités du régiment Azov auraient effectuées, d'après un journal anglais, "afin de démentir la propagande russe". La réinformation menée explique que ce n'est pas le cas, l'insigne soit disant néo nazi, convenablement nommé le "wolfangel", mais décrit comme une rune traditionnelle étant toujours fièrement affiché par le régiment en question.

Nulle allusion à l'insigne de la division SS Das Reich... On apprend aussi, que l'insigne, utilisé "dans les années 2000" (le Maidan a eu lieu en 2014) n'est que nationaliste et signifie "gloire à l'Ukraine" suivant l'alphabet et que de toute façon il n'y a que 2% de néos nazis en Ukraine et qu'en plus les combattants du régiment Azov ne le sont pas du tout... 

Il y a aussi la "lenteur" de la progression Russe au Donbass, dont les objectifs considérablement réduits en concernent qu'une ville Severodonesk dont la reconquête réalisée par des mercenaires étrangers dont la compétence, très supérieure  celle des tchéchènes, est bien avancée. Le président Zelensky insiste sur la difficulté de la chose, mais aussi sur l'héroïsme des combattants et sur leur invicibilité, le Donbass devant rester Ukrainien jusqu'à la mort.

Les chroniqueurs militaires français soulignent l'incompétence des Russes, leurs armements démodés, la cruauté de leurs bouriates incultes arrachés à leur viande crue, la jeunesse de leurs conscrits imbéciles violeurs d'enfants et surtout leurs pertes énormes qui auraient dû en toute logique décider de la mobilisation générale le 9 mai, Poutine malade ayant laissé passé la date...Leurs avions inexistants tombent à chaque sortie, leurs hélicoptères fragiles et mal conçus aussi: armés de missiles modernes, une techno guerilla motivée détruit avec constance et brio les longs convois de camions hors d'âges, remplis des uniformes de parades seuls fournis aux biffins imbéciles qui ne savaient pas où on les envoyait... 

Décrite en détails et avec enthousiasme en mars, la grande victoire des Ukrainiens à Kiev qui a reconcentré toute l'armée Russe dans le Donbass, donne à tous nos spécialistes et autres généraux 24/7 sur les chaines d'Info une assurance incroyable: la technologie occidentale plus la motivation Ukrainienne devraient humilier la Russie, qui va perdre et devra évacuer toute l'Ukraine. La Crimée devra être rendue. 

Nulle allusion au début de la bataille de Slaviansk à l'entrée dans le chaudron initial que la Russie revendique et qui devrait enfermer la totalité de l'armée Ukrainienne cet été. Lenteur puissante mais efficace et destructrice, qui commence à être décrite comme absolument irrémédiable par un quarteron de généraux américains et anglais en retraite, tous inquiets de l'absence totale de stratégie de leurs dirigeants actuels, qui semblent n'avoir, tant ils sont sûrs de la défaite des Russes, n'avoir rien prévu en cas de victoire totale des mêmes. Une allusion du patron de l'OTAN, hier, au fait que des concessions territoriales devraient être envisagées pour les négociations de paix est un petit indice de l'arrivée récente d'un nouveau concept dans certains crânes galonnés. 

Il semble bien cependant que du fait d'une stratégie "contre la montre" du gouvernement Ukrainien, persuadé que la mise à disposition d'armements occidentaux devrait lui permettre de renverser la donne, les troupes Ukrainiennes se soient laissées enfermer. Mieux, on lui ajoute des bataillons, la lenteur des Russes à percer étant signe de solidité du front qu'elles tiennent. Et si elles étaient toutes défaites ? La Russie aurait alors les coudées franches pour incorporer dans la fédération de Russie les territoires qui le désirent, rompant ainsi définitivement avec un principe d'intangibilité des frontières dont la permanence, mise en défaut lors de l'affaire du Kosovo, fut lézardée...

À ce propos, le chancelier Cholz, en pointe dans la lutte contre la Russie, quoique (voir plus bas), a réaffirmé avec hauteur la semaine dernière au président Serbe que la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo refusée par la Serbie était une condition indispensable à l'entrée dans l'Union Européenne... Le même chancelier dont le gouvernement de coalition prévoit l'indépendance énergétique complète d'avec la Russie en 2030, et dont la survie du pays qu'il gère dépend donc entièrement du maintien de l'approvisionnement en gaz Russe, accumule en plus d'habiles restrictions à la livraison d'armes à l'Ukraine (passage par le refus Suisse de livrer des munitions et autres refus circonstanciés de remplir des promesses trop hâtives). Cela à la grande fureur (allant jusqu'à l'insulte publique d'un ministre des affaires étrangères) des Ukrainiens. 

Habile? Soumis ? Méprisable menteur hypocrite soumis à son opinion et à sa coalition politique de délirants démagogues, Choltz n'est qu'un allemand du XXIème siècle. Une colonie misérable des USA, naviguant entre deux eaux, terrorisée. 

On parlait de stratégies, et bien des gens commencent à murmurer que personne n'en a aucune, à part Vladimir Poutine qui est en train, tel un tsar de Russie à succès, d'agrandir son territoire actuel en récupérant de la Russie aux dépens de l'histoire et d'un principe d'intangibilité des frontières qui mis à mal par l'Occident lors de l'affaire du Kosovo devrait maintenant être mis à mal partout où des populations par exemple russophones souhaiteraient en fait vivre dans le second monde, le Russe, celui qui se respecte encore un peu. Comment vouloir encore désirer cette Europe tarée, en passe d'être ruinée et qui se vautre dans le ridicule et la prétention injustifiée... 

Les frontières vont bouger, de gré ou de force. Voilà la leçon et les grands principes seront piétinés et humiliés, ils le méritent. 

En attendant, la guerre continue, nulle mention dans les médias des civils tués à Donetsk du fait de bombardements anti-civils menés par l'Ukraine contre ceux dont elle prétend qu'ils sont leurs citoyens et qui sont ainsi punis d'être occupés par les Russes. Bombardement menés en partie par des canons français dont nos expert vantent la précision. De fait, ces personnes ressentent à l'égard de leur ex-patrie une haine profonde, dont on n'a pas idée... Leur amour de l'Europe grandit aussi. De tels bombardements, sans but militaire sont le quotidien de ces régions depuis 8 ans. Cela devrait bientôt cesser. 

En attendant, la guerre commence à lasser. Mais hélas, les quelques échos mezzo voce suggérant l'évidence, encore impensable, restent à peu près inaudibles. La Russie est en train de gagner la guerre, et pour éviter des dommages supplémentaires aux kiéviens, plus la vengeance inévitable que nous subirons du fait de notre peu d'empressement à soutenir le camp du bien moscovite, il conviendrait de changer d'attitude.

Arrêt des sanctions envers la Russie, suspension des livraisons d'armes et surtout acte d'autorité envers les polonos lituanos ukrainiens de manière à leur faire comprendre que non, on ne va pas restaurer l'empire des deux nations, et que oui, la Russie va maintenant s'attacher à gérer elle-même les populations du monde Russe. Fera-t-on tout cela assez vite, avant que les dommages causés soient irréversibles économiques et géopolitiques ? Cela n'est pas sûr. Cela devra avoir lieu avant l'hiver, dont on ne voit pas comment il peut se passer sans gaz. 

Au passage, une période d'inflation incontrôlable s'ouvre, alimentée par un choc pétrolier qui sera tellement favorable à la Russie qu'il n'est pas question qu'on le modère. Le dollar qui devra céder une grande partie de son caractère de monnaie de réserve aura du mal à soutenir le trop longtemps négligé déficit américain et oui le camp du bien va avoir de très gros problèmes. 

Dénoncé comme surpuissant par les complotistes, il va bientôt apparaitre comme ce qu'il est : le songe creux de fantômes livides incapables et présomptueux. Le principe d'un "reboot" de tout ça n'est pas si idiot, d'une certaine manière. 

Maintenant, il y a il faut le dire d'autres forces. D'abord celle des USA. Considérée comme amicale et débonnaire par les "occidentaux" (europe+japon+océanie), voire comme la référence acceptée et admirée, elle domine incontestablement ce monde occidental qui ne la questionne pas ou à peine. 

Formées aux US, imprégnés de ses technologies, de son management et de sa culture, les élites occidentales sont naturellement et instinctivement soumises à l'esprit Américain et à ses intérêts. Au point que d'une certaine manière, et c'est ce que pensent Russes et Chinois, elles ne sont que les fonctionnaires d'un empire particulier, "thalassocratique" en ce que sa puissance se manifeste d'abord par les voies de communication. Sur les bords de l'internet, mare nostrum anglophone, se dressent les cités soumises, dominées depuis longtemps par le cinéma, la musique et l'habillement.

De fait, les deux "internets" laissés à part sont ceux qui du fait de l'écriture incompréhensible sont naturellement isolés... 

Cette domination ne fut pas que "naturelle": elle fut pensée et organisée et cela dans une relative discrétion, les affirmations d'évidence (que la Grande Bretagne, définitivement arrimée ne compte plus pour rien, d'après Bresczinsky) étant passées sous silence dans les grands discours internationaux, la qualification de la France comme "allié" sonnant bon l'insistance Gaullienne enfin entendue. 

A plusieurs moments on vit cette puissance devenir méchante. Elle fut cruelle en Irak et en Afghanistan et aussi en Iran, elle envoya le contingent au VietNam et insista. Elle abattit la Serbie avec violence, après bien des atermoiements.

Elle mena aussi des opérations secrètes. Mai 68 fut il poussé à la roue pour embêter De Gaulle le rebelle ? Les printemps arabes, les révolutions colorées furent presque ouvertement soutenues et financées. Maidan fut pleinement organisé et l'Ukraine qui en résultat, équipée, conseillée et soutenue, mais surtout militairement. Bref, une politique nationale discrète, non ouvertement exprimée mais puissante et somme toute efficace se déploya en bien des endroits. Mais alors que la lutte contre le terrorisme était ouverte, prenait les alliés à partie, celle contre la Chine et surtout la Russie, avait des côtés discrets et souterrains. Pour ce qui concerne la Russie, la chose était d'importance et la question de son appartenance à l'Europe était posée. 

Si l'on considère la politique d'indépendance de la Russie, vu d'abord ses antécédents soviétiques, puis considérant sa puissance en reconsititution, il était évident vu des USA que celle ci ne pourrait pas être circonvenue comme l'avaient été celles de tous les pays d'Europe, France comprise. Mieux: organisée comme fédération, dotée d'une monnaie et d'une gouvernance faible, l'Union Européenne fut concue comme un satellite impuissant dont on organisait la défense et dont on contrôlait la politique via les dirigeants, tous atlantistes convaincus à la hauteur de leurs engagements européens. 

Malgré la proposition Russe en forme de boutade au début des années 90, d'entrer dans l'OTAN, il fut clair que cela ne serait jamais le cas, et que l'OTAN avait d'abord pour fonction de cimenter un sentiment européen d'appartenance historique essentiellement sous la forme de la revanche envers les terribles 50 années passées à regarder de loin les télévisions occidentales. Cette revance n'est pas que culturelle, elle est militaire: les peupes asservis le furent militairement et au combien. Pays baltes, Ukraine: des guerillas aidées par les américains furent menées jusque dans les années 50 ! L'OTAN est d'abord le mur dressé contre l'invasion Russe toujours redoutée, toujours haïe. 

En pointe dans le combat, la Pologne affreusement meurtrie dans l'histoire par la Russie, et même si les meurtrissures allemandes furent comparables voire supérieures, considére toujours que son ennemi absolu est Russe. 

Forcée à l'opération militaire spéciale, la Russie a sauté le pas et se lance dans un futur ou elle gagne à tout coup: une puissance internationale respectée partout et qui pourra faire la balance avec la Chine dans tous les cas de figure, auréolée de sa victoire sur les USA dans tous les cas de figure. 

Car c'est maintenant trop tard: l'Ukraine est démembrée, les USA mis minables, et que l'Europe se soumette ou non, la chose est faite: la Russie est redevenue un grand pays menaçant souverain et puissant. 

Il fallait pas faire chier Poutine. 

 

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