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Les interprétations

On va ici émettre une théorie sur la situation mondiale qui aurait dû paraitre évidente depuis longtemps. Il y a un chemin unique pour les hommes dans le monde multipolaire qui nous attend: l'égale distribution des désirs, y compris celui d'être le seul. Ce désir anime encore, mais plus pour longtemps, une nation prométhéenne : les États Unis d'Amérique.

Une grande constante, l'inéluctable fin de la démographie suicidaire de peuples, la plus terrible d'entre elles ayant été, malgré l'affreuse saignée communiste, la chinoise, qui fut bloquée par son terrible contraire, l'interdiction de procréer, qui fait de la Chine à 1,4 milliard d'aujourd'hui, un candidat à un peuple de moins de 500 millions à la fin de ce siècle. 

Bien sûr elle anime encore le Niger (la démographie), mais combien de temps? L'Afrique va-t-elle vraiment pouvoir avant de devoir, se déverser dans des régions habitables du monde? Sans doute, on prépare cet avènement en Europe. En attendant, partout ailleurs et surtout en Europe, cela se calme. 

Cette baisse démographique atteint tout le monde, et il va être temps, la planète n'en peut plus et le montre: la ceinture équatoriale va devenir de toute façon inhabitable pour longtemps avec la montée de 4 degrés de la température globale, maintenant inévitable. Un massacre s'annonce en morts, morts nés et pas nés du tout. Enfin et dommage pour certains. 

Ce fait prévisible et acté depuis maintenant plus de vingt ans consomme ce qui est la stratégie américaine maintenant arrivée à maturité et à peine perturbée jusqu'à ce que certains faits ne remettent certaines pendules à l'heure. 

La conception américaine du monde à la sortie de la fin de sa conquête d'espace vital, juste avant la guerre de 14, fut d'abord celle d'une idéaliste pacification du monde derrière des idéaux socialistes pensés à la chrétienne-américaine, c'est-à-dire très musclés et très naïfs. Le moteur de ce qui maintenant est en feu (le woke) et qui va bientôt se consumer, mais qui dura longtemps. Après avoir trainé les pieds, puis s'être lancé avec une énergie "humanitariste", on attendit longtemps et n'attaqua qu'après avoir rassemblé un maximum de forces, puis on laissa par sympathie la Russie surarmée prendre Berlin.

Ce n'est qu'après la mort de Roosevelt que l'on put enfin être anti communiste, les écailles étant tombées d'absolument tous les yeux. Hélas c'était trop tard, et les Russes eurent la bombe et la Tchécoslovaquie, puis la Hongrie (68 ne fut qu'une mise au point, le vrai coup de Prague ayant eu lieu en 48). Alors on commença par s'approprier le savoir-faire et l'activisme des nazis dont on encouragea les guérillas sur le sol ennemi pendant au moins dix ans, tout en lançant les français sur le flanc chinois mais en ne les aidant guère, on avait en fait la vérole sur son sol et il ne fallut pas moins de tout le mccarthysme pour se décontaminer des espions (nombreux en fait) et de la bien-pensance gauchiste socialisante américaine qui cependant fit souche en souterrain...  Et puis il y eut le Vietnam, contemporain d'une résurgence libertaire à portée mondiale qui engloutit le monde, notamment l'Europe bien plus exposée au soft power concurrent et dans lequel elle se plongea avec délices. Au point de vouloir "changer la vie" jusqu'à assez tard, au moment où coup de génie, on libéralisa l'Occident grâce à TINA, euh à Thatcher et Reagan. En quelques années on réussit à rendre l'Occident vraiment désirable et on inventa l'internet.

Tout fut fait pour contrer le centralisme soviétique, ennemi du genre humain et repoussoir absolu de l'excellence libérale, y compris l'internet de conception décentralisée dite "hop par hop", qui ruina au passage la centralisation européenne, les chemins de réseau alloués en central des normes ISO pourtant "internationales" étant ridiculisées et abandonnées en quelques années de concurrence. Conçu pour résister précisément à toute attaque "centrale", l'internet est l'emblème de la victoire idéologique de l'Amérique sur le reste du monde, Europe asservie comprise. Qui plus est inventé par des hippies barbus subventionnés par l'armée mais pacifistes jusqu'au trognon et qui en profitèrent pour libéraliser à l'extrême la diffusion gratuite de la pornographie et de la musique, l'internet qui devint ensuite le Web, consacra la modernité, au-delà du possible. Cette délirante victoire idéologique et commerciale consacra à l'époque des oligarques russes, pauvres profiteurs mafieux des débris soviétiques, mais universellement dénoncés (y compris en Russie), consacra donc bien plus vicieux, riches et puissants qu'eux, les Gates, Jobs, Page&Brin, Bezos puis Musk, qui construisirent en dix ans les puissances techniques et financières les plus gigantesques de l'histoire, cela sans payer d'impôts, on les en avait exemptés pour développer leurs domaines d'action respectifs... Ridicules et petits, les arrivistes européens dont aucun ne put égaler les monstres dont je parle, il y eut un seul français qui racheta toutes les marques de luxe pour concentrer un capital qui reste très inférieur à ce qu'accumulèrent les capitalistes US rassemblés en meutes, et possesseurs à eux tous d'une richesse insensée. 

Au passage, se confirma ce qu'en fait on savait déjà : l'incapacité militaire américaine, qui hors des stratégies d'écrasement physique et d'extermination qui avait fait toutes ses victoires sans pertes humaines depuis l'assassinat des indiens et des sudistes en passant par leur brève guerre de 14, puis leur tout aussi brève guerre de 40, n'est tout simplement pas capable d'autre chose que de frime derrière un revolver chargé. Vietnam, Irak, Afghanistan : ils perdirent devant de nouveaux indiens, faute d'avoir cette fois le courage de les tuer tous, ou l'intelligence de les coloniser vraiment.

Comme le pétrodollar était installé et fonctionnait à plein, on commença à s'endetter à mort et grâce à l'allié chinois (c'est ma thèse, les Américains ne les ont considérés comme adversaires qu'avec Trump, très tardivement), on lança sa désindustrialisation compétitive en n'imaginant pas que Poutine  (brusquement apparu, il interrompit brusquement sous les lazzis la prédation oligarque) réussirait à sauver la Russie de l'immense misère dans laquelle les économistes avisés de la banque mondiale l'avaient plongée pour lui apprendre l'économie de marché. La Russie devint un problème.

Entretemps, l'Europe avait été organisée, le marché commun transformé en une union à visée fédérative absolument décérébrée et corrompue, au service de l'empire. Naïve et soumise, elle se livra comme de juste aux chinois sans réciprocité aucune, le protectionnisme lui étant interdit. En fait pas tout à fait, de manière invisible, et là encore il fallut attendre Trump pour que cela fut mis sur la table vraiment, l'Allemagne avait manoeuvré. Ayant souscrit à terme à super pas cher du gaz russe transporté par un lien en passe d'être doublé, elle devenait un hub gazier incontournable qui a organisé au nom de l'Europe et du libéralisme la destruction de l'avantage nucléaire français, en échange d'une tolérance hors norme à un endettement sans réforme aucune concocté par les stratèges socialistes de l'ennemi héréditaire à piller au nom de l'écologie. Assis sur l'interland que Hitler tenta de coloniser, un empire central germanique se construisait, il fallait agir. 

L'OTAN utilisé par les européens et surtout les Allemands pour se faire défendre sans frais, fut utilisé par les Américains en échange, pour s'étendre vers l'est, le camp européen étant en fait un camp américain, et l'influence cultivée fut utilisée pour faire pièce à la Russie en reconstruction: on inventa l'Ukraine moderne pro européenne dont le plus cher souhait était pour échapper à la misère (son PIB par tête n'avait pas bougé, alors que le russe avait doublé et le polonais triplé) de rentrer dans l'Europe mère des subventions. Un coup d'Etat anti Russe fomenté par les nazis toujours en place installa une guerre civile et le piège se referma. 

Car dans l'histoire de l'opération militaire spéciale, universellement décrite comme une agression non-provoquée dans tout l'Occident (le roi Charles III dit bien "unprovoked"), ma thèse est d'affirmer qu'il s'agit d'une provocation réussie, un "piège" avéré dans lequel on força la Russie à se jeter pour la réduire économiquement et militairement. Au passage on détruisait aussi le concurrent germain dont l'industrie industrieuse jurait avec la financiarisation nécessaire du monde et surtout avait commencé à constituer avec la Russie une sorte d'alliance... 

Les preuves?

On avancera le sabotage des gazoducs nordstreams, décriés par les USA depuis longtemps, y compris par Trump et dont la destruction explicitement et publiquement souhaitée et annoncée par Biden fut fêtée explicitement et publiquement par l'ukrainienne Nuland, par ailleurs membre néoconne de la famille Kagan et organisatrice du coup d'État du Maidan... Inscrit dans la stratégie américaine, cette destruction, liée par Biden à la guerre en Ukraine est dite souhaitable et rendue possible par la guerre, souhaitée et organisée donc. 

Mais l'évidence tient à autre chose encore: les deux mois passés, en contradiction avec tout le reste de l'Occident, à annoncer une attaque imminente de la Russie, niée par tous les experts et tous les médias, sans parler des dirigeants, Macron a cru que son entregent (et non son entrejambe) pouvait sauver la paix en séduisant Poutine, cette annonce donc, fut vérifiée, après bombardement fortement accentué du Donbass par l'Ukraine tout le mois de février 2022, pour pousser à la roue peut-être... Biden souhaitait-il l'attaque ? Si non, pourquoi avoir refusé de discuter en décembre, alors qu'il savait déjà que la coupe était pleine ? 

C'est alors que les sanctions économiques n'eurent pas ou peu d'effets, et que les relais traditionnels firent faux bond: les BRICS refusèrent de s'aligner. C'est alors que la guerre continua prudente en dépensant un volume d'obus apparemment sans limites, ou fabriqués assez vite par une économie de guerre effective que les occidentaux n'avaient pas cru nécessaire de préparer à l'avance de leur côté.

Après un an, tout reste en balance et on s'achemine vers le combat final, prévu pour bientôt. On avait évoqué les scénarios d'un monde partagé, protégé du terrorisme par  un glacis de tchernozium rendu inutilisable sur le territoire d'une Ukraine démembrée pour toujours mais pas celui d'une Russie finalement coupée en deux par l'excellence technologique et réduite à négocier son retrait d'Ukraine après l'assassinat de Poutine et puis quoi encore. 

Il y a aussi le scénario d'une glaciation temporaire, le temps du passage de l'Occident dans une économie qui déjà dévastée par le Covid et humiliée militairement à un trop haut niveau, entérinera sa plongée dans la nécessaire pauvreté industrieuse le temps de se doter ce qu'il faut pour contre attaquer vraiment, cette fois à la hauteur nécessaire. Le combat alors sera titanesque, entrainera comme d'hab des reculs jusqu'à l'Oural, et surtout se paiera d'un appel au rôle salvateur de la Chine, qui alors entrera enfin dans l'histoire du monde au delà de l'invention de la poudre à canon. Mais cela sera une autre histoire. 

La grande offensive de printemps a lieu au début du printemps et nous y sommes: la prise de Bakhmut sera-t-elle la fin du début ? 

 

 

 

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