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Les sénateurs

Un rapport publié en (1) évoque l'Ukraine. Le Sénat est donc informé officiellement par "ça"...

Pour une fois que je prends soin d'éviter insultes, et expression d'un mépris haineux trop visible... 

A) Le contexte géopolitique 


1) les considérations, mêmes anciennes, de Vladimir Poutine sur les relations entre les "peuples frères" ukrainiens et russes n'ont absolument jamais impliqué que la Russie ait eu pour but de conquérir et d'annexer l'Ukraine dans son ensemble. Jamais la Russie ne fut suspecte d'une telle ambition, sinon dans les propagandes hystériques de polonais ou de baltes qui en plus se sentaient visés eux mêmes hors de propos, alors que protégés par l'article 5 de la charte de l'OTAN. 


2) La doctrine nucléaire russe publiée (en 2020) n'évoque absolument aucun emploi d'armes de théâtre, mais seulement une dissuasion de toute attaque ou tentative d'attaque nucléaire et aussi de toute subversion de l'État russe par des forces conventionnelles. 


3) Cette doctrine d'emploi implique donc un éloignement suffisant des menaces potentielles et par conséquent exige des pays frontaliers qu'ils soient démilitarisés en matière nucléaire. C'est ce qu'exprimait la proposition d'accord de sécurité de décembre 2021, qui demandait ainsi l'arrêt de l'expansion de l'OTAN, accompli sous les protestations répétées pendant 30 ans malgré les promesses initiales. 


4) Il n'y a donc jamais eu de chantage "nucléaire" russe, mais bien inquiétudes légitimes exprimées à multiples reprises, comprises et explicitement acceptées par les dirigeants européens pendant des dizaines d'années, avec des promesses répétées de sages prises en compte accompagnant pourtant l'expansion manifeste de l'OTAN. Cela avait été dit et redit par Chirac, Sarkozy. Et pourtant, en décembre 2021, Stoltenberg réaffirme la légitimité de la demande ukrainienne d'intégrer l'OTAN.


Tout cela n'est pas un "narratif pro russe" mais un ensemble de faits tout simplement passés sous silence par le rapport en question. La responsabilité du conflit armé en cours est donc largement partagée et cela a été signalé dans ces termes par de nombreux experts, généraux, diplomates et journalistes.

On peut même s'interroger, après les déclarations de Hollande et Merkel sur leur état d'esprit au moment de la signature des accords de Minsk (un pis aller permettant de préparer une guerre future) et après diverses déclarations ukrainiennes depuis 2014, dans quelle mesure ce conflit ne fut pas délibérément provoqué. 

Les réactions rituelles et excessives au sujet de l'"agression russe" sont ainsi très surfaites. 
Et puis surtout, la très cynique proclamation "Si l’agression russe se révélait payante pour l’agresseur, ce serait une sorte de « feu vert » à toutes les tentatives de déstabilisation de l’ordre international" qui s'est appliqué aux USA pour la Yougoslavie, l'Irak, l'Afghanistan, la Libye, la Syrie sans oublier, on vient de le voir, l'Ukraine, et bien, elle sonne très désagréablement aux oreilles des 3/4 de la planète, maintenant ouvertement défiants à l'égard de ce qu'on appelle encore l'"Occident". 

Commentons donc cette histoire de "lutte nécessaire car la victoire de la Russie serait catastrophique pour le monde". 

D'abord le "monde" c'est le monde occidental, et sa défaite se manifeste déjà de part son engagement stupide dans un conflit contre ses propres intérêts, économiques et stratégiques. C'est donc le conflit lui même qui est catastrophique... Ensuite que l'humiliation occidentale et surtout américaine pourrait bien entrainer des remises en cause politiques. Déconsidérés, les dirigeants va-t-en-guerre devraient rendre des comptes. C'est donc bien en Occident qu'un certain progressisme bêlant pourrait bien être renversé, et de nouvelles politiques menées. La victoire de la Russie serait alors l'occasion de se reprendre et de changer brutalement de direction générale. Vive la défaite ! 

B) Les évènements.


La thèse de l'échec d'une volonté russe de prendre Kiev est un narratif parmi d'autres voire une propagande pure et simple. 
Pendant l'attaque de Kiev et de Karkhov qui mobilisa l'Ukraine, la conquête rapide du premier but de guerre (les 4 oblasts russophones, unique véritables proies possibles de l'ambition russe raisonnable, et cela reste vrai) fut menée sans coup férir avec une économie de moyens remarquables. D'autre part, le premier ministre israélien s'est fait l'écho de la véritable histoire, sans doute: Zelensky aurait eu la velléité de négocier immédiatement sous l'égide turque, acceptant la reconnaissance du démembrement et la neutralisation. Il en fut dissuadé par les occidentaux qui imposèrent de continuer la guerre avec l'assurance d'un soutien matériel indéfectible. Donc en fait: a) les buts de la conquête militaire furent atteints à 80% en quelques jours b) le coup de maitre, remarquablement conçu, faillit réussir immédiatement. 

C) Les pertes


Les estimations des pertes respectives sont arbitraires, multiples et proviennent de sources fantaisistes. Il faut avouer l'ignorance générale sur le sujet et mentionner au moins l'estimation qui proviendrait de fuites venues du Pentagone à qui les Ukrainiens auraient avoué la réalité: 150 000 morts ukrainiens. Vu le type de guerre qui est une attrition continue et la différence d'activité des artilleries respectives, de 1 à 5 au moins, le nombre de morts russes serait logiquement en rapport, de l'ordre de 30 000, c'est ce que rapporterait le Mossad, via un journal turc. En gros l'inverse du graphique de la page 9 du rapport. 
Contrairement à tout ce qui peut être dit, la défaite militaire de l'Ukraine ...

D) L'économie de guerre
L'Europe est actuellement factuellement absolument incapable physiquement de mener une guerre conventionnelle contre la Russie. Planifier des efforts industriels sur plusieurs années dans l'urgence est une fantaisie ridicule alors que le canon tonne déjà et que la défaite militaire de l'Ukraine, conditionnée par l'épuisement du matériel disponible, est déjà d'actualité. 
La description faite ici de la faiblesse matérielle de l'armée française est sinistre et humiliante. Quelques jours de munitions, quelques avions et quelques chars consommés immédiatement sans aucun effet: voilà le rôle que l'OTAN nous réserve dans un conflit qui ne nous concerne pas. La mort cérébrale, c'est nous, avant notre mort tout court, pour rien. 


E) Notre rôle dans l'OTAN
Pendant ce temps, nos "alliés" de l'OTAN s'amusent. La Turquie illumine nos frégates pour nous terroriser, et la Pologne sonne la charge contre le Russe quitte à faire jouer l'article 5  par pure forfanterie russophobe. Quant à l'Allemagne, attaquée militairement par son meilleur allié qui lui ruine son modèle industriel en sabotant ses gazoducs, elle veut rejouer la bataille de Koursk en y envoyant des chars 80 ans exactement après Stalingrad ! Manque de pièces détachées et d'ateliers de réparation, les très lourds Léopards vont s'enliser et s'immobiliser. Leurs pertes inévitables seront catastrophiques pour l'image de l'OTAN.

F) L'insupportable. Le rapport ne mentionne pas trois scandales insupportables qui nous humilient grandement, quand je dis "nous", je parle de nos soi-disant valeurs, manifestement dévoyées: 


1) l'évocation inacceptable par Volodymir Zelensky du massacre d'Ouradour sur Glane devant l'Assemblée Nationale française alors que le régiment de héros dont il a fait l'éloge, le régiment "Azov", a pour insigne celui de la division SS Das Reich, connue aussi pour ses crimes en Ukraine et Russie. Porté partout en Ukraine, sur les drapeaux et les écussons, des insignes nazis variés décorent les épaules de trop des soldats que nous armons.

2) en janvier dernier fut organisé la cérémonie annuelle en l'honneur de Stepan Bandera, indépendantiste ukrainien révéré, il a statues et boulevards partout en Ukraine. Ce héros de la nation ukrainienne est l'organisateur du pogrom de Lvov en juillet 1941. C'est un tueur de juifs et de civils polonais et un collaborateur nazi. Son culte est inacceptable et une condition à notre aide à l'Ukraine devrait être, c'est aussi le souhait de Vladimir Poutine, sa dénazification. 

3) L'Ukraine est directement et exclusivement responsable, depuis des mois, du bombardement de la centrale nucléaire de Zaparojie. Attribués de manière absurde à ses occupants russes, ces bombardements extraordinairement dangereux ne furent ni dénoncés ni condamnés par les fournisseurs d'armes de décideurs ukrainiens qu'on doit qualifier de terroristes nucléaires. 

 

(1) https://theatrum-belli.com/ukraine-un-an-de-guerre-quels-enseignements-pour-la-france-rapport-dinformation-du-senat-8-fevrier-2023/

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