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Les histoires des années 80

                       

Que l'on soit Guilluy ou Todd, on ressasse, on ressasse: la trahison de la gauche, la trahison de Mitterand agnagna agnagna... 

Dans les années 80, à cause de la mondialisation, le monde se renverse: alors que les bougnoules en fait les niakwés devaient faire les ouvriers, et nous la high tech, et bien ils font la high tech, et nous, on est au chomedu, le nous incluant les bougnoules venus pour ça.

La classe moyenne est donc perdue, après l'époque de la "toupie" sociologique qui répartissait la population entre un gras milieu et peu de riches et peu de pauvres... Le modèle pavillonnaire avec le barbecue à l'américaine, précisément ce que je haïssais, jeune, car "bourgeois". Aujourd'hui, ce modèle devient périurbain et général, la moitié de la population vivant dans des campagnes qui ont cessé d'être rurales, et qui ne sont pas les banlieues de métropoles, laissées à 30/40% de la population bobo et migrante et à leurs fantasmes progressistes. 70% de la population est exclue des services publics, des grandes villes et de la médecine et ressasse son mal être de dépossédée: ne va-t-elle pas finir par se venger des éborgnements de 2018/2019 ? 

De fait, la poussée "sociale" de la fin de l'âge des classes moyennes s'est retournée contre elles et les illusions qui furent entretenues par une certaine élite se sont renversées ou plus exactement ont produit leurs effets... Car il y eut, au nom d'ailleurs de la fin du communisme, un refus final de ce qui faisait la force du prolétariat soi-disant en passe de dominer le monde: l'industrie et son usine haïe au-delà du possible par les jeunes bourgeois rouges qui refusaient le col bleu au nom du maoïsme et autres stupidités marxistoïdes. Objectif atteint: contre la consommation et aussi la pollution soi-disant, alors qu'il s'agissait précisément de consommer, et de polluer, mais sans produire, on détruisit en 60 ans (cela prit tout de même du temps) l'industrialisation magique qui mena la France moderne tout de même assez haut en une période à peine plus longue... Refusant de marner dans les ateliers par peur du déclassement, ceux à qui on avait promis des études "supérieures" installèrent un chômage de masse rétribué, une immigration de masse pour pouvoir faire marner à pas cher, et le reste de la ruine. 

De fait toutes les prétentions, tous les discours se renversent et peuvent donner lieu à un narratif tout à fait différent de celui que nous servent aussi bien les libéraux que les cocaux. 

D'abord, la France des 30 glorieuses, dont on nous rebat les oreilles, était en croissance, mais partait de bas et vivait des inégalités flagrantes. 20% de la classe d'âge au bac en 1975, une classe ouvrière et populaire qui ne vivait pas si bien que ça dans un contexte inflationniste, des vieux sans pensions aux crochets des familles (heureusement, ils mourraient vite, à l'époque). La civilisation rurale fut ruinée avec une grande cruauté, et les métayers et autres vagabonds des campagnes durent disparaitre rapidement: les vieux beaufs avinés crachant la fumée de leurs gitanes maïs purent mourir bourrés sans être regrettés dans les accidents de voiture trop nombreux faits pour eux. Le formica et les grands ensembles furent appréciés par les rapatriés d'Algérie mais sans doute un peu moins par les autres: ils furent évacués à grande vitesse, laissant la place à qui vous savez, trop heureux de profiter d'une amélioration de leur cadre de vie, cette fois incomparable. 

Car oui les pauvretés se comparent, et la grande misère du XVIIIème siècle, celle que vivait les maghrébins à la fin de la colonisation française (lisons ce qu'en disait Camus), avait depuis longtemps été fortement atténuée en métropole, il faut le reconnaitre. Ce fait brut au nom de l'égalité des hommes est passé sous silence: de fait et en réalité, l'incroyable amélioration de leur cadre de vie que vécurent dans les cités les successeurs maghrébins des "modernisés" français les a sans doute pourris. Trop fiers pour vivre ce qui leur arrivait et pour devenir français, ils intronisèrent ce qui caractérise toute la société aujourd'hui: l'assistance permanente au nom d'un ressentiment exprimé par toutes les cultures, et pour tous les motifs.

La chose se passa en plusieurs étapes, et progressivement. Disons qu'après l'effroyable échec de la rêverie que suscita le très vicieux pétainiste conservateur qui médusa nos gauchistes, la deuxième génération se piqua d'efficacité. Celle-ci se déchaina et la technocratie s'appliqua à l'utile ET à l'agréable. En effet, à la fois éduquée à gérer ET convaincue de la nécessité de faire le bien, une classe de managers de gauche sortit de nos grandes écoles et s'employa à organiser avec savoir faire une efficace redistribution pour mieux produire, c'est-à-dire à détruire systématiquement tout ce qui pouvait motiver un corps social à imaginer de nouvelles richesses et à s'y employer: assistance à l'absence maladie systématique, encouragement à réduire ses activités pour mieux permettre des emplois inutiles, glorification de l'imposition excessive pour mieux subventionner l'improductif etc etc. 

La compétence au service de la tiersmondisation d'une économie pourtant structurellement fragile fut la fierté d'une bourgeoisie devenue suicidaire, elle était voulue par le peuple qui vota pour elle à maintes reprises. Il faut réaliser qu'entre la fin de l'ignoble corruption souillée des déjections du cancéreux et la prise de pouvoir par son dauphin trotskyste qui allait avec les 35 heures parachever la stupide et ruineuse socialisation, il ne s'écoula que deux ans, le temps d'une grève totale des chemins de fer, populaire, et encouragée par le plus grand sociologue français ... 

Au passage, la boboisation socialistique, vite écoeurée, fut reprise par ses successeurs sous la forme de la botte de Nevers: l'écologie. Principe de précaution, et début de l'omerta nucléaire, on s'engagea sur la voie de la récupération d'une gauche morte qui se transmuta alors. Renversée par encore plus vicieux mais vite méprisé puis trahi, la corruption corruptrice réintégra l'Europe et l'OTAN le temps de se faire dézinguer. Après la trahison, on arrêta Fessenheim, doubla la dette et fit la guerre à l'Ukraine. À peine marqué par une révolte qu'on interrompit en l'éborgnant, l'impérium fut réélu et on ne peut dire qu'une chose, après toutes ces élections: les gens ont eu ce qu'ils ont voulu. 

Au centre de tout, l'essence de la chose: le maintien en situation du fonctionnariat, coeur battant de la nation à quoi on ne touche pas et à qui on donne tout. Fonction publique exclusivement servante à vivre, car inefficace et surtout prix de la corruption quels que soient les pouvoirs. Macron peut bien faire ce qu'il veut, du moment qu'il nous augmente en nombre. Toute famille a son fonctionnaire et on est donc paré à toute éventualité. Ce pacte de corruption entre le peuple et la classe politique qui joue avec ses "idées" est le coeur du système français.

Car l'idée est ici de rendre les gens responsables de ce qui leur est arrivé. Quelle Jeanne d'Arc entrainera à nouveau ce troupeau de moutons débiles ? Le faut-il vraiment ? 

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