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Les climats
On a parlé de l'écologisterie, il nous faut parler du climat, qu'en est il?
Dans l'océan de conneries glaireuses dont le niveau monte à la vitesse de la lumière au galop, il me semble qu'un discours construit séparé par on ne sait quoi du minable, quoique, se présente dans la sphère publique française. Je veux parler de Jean Marc Jancovici (1).
Le programme
Prolifique auteur de slides au look un peu ringard qu'il présente partout, prof aux mines et communicant convaincu et efficace, il est d'abord, et c'est ce qui fait son attrait un pro-nucléaire convaincu, c'est ce qui fait sa valeur et son prix. Le reste est bien sur écolo à mort, avec le CO2 et tout le toutim, mais son plan pour sauver la planète est au moins contraint par le réel le plus immédiatement accessible et propose donc, et d'abord de:
- arrêter les centrales à charbon.
- développer le nucléaire.
Hors ces deux affirmations, assertives, obligatoires et imposées, qu'il reprend avec courage, toute discussion sur le climat et ses variantes est nulle et non avenue. Quand on sait et réalise que l'Allemagne de Merkel, le pays le plus développé et le plus riche d'Europe, le pays de Bach et d'Einstein, a fait sous nos yeux exactement le contraire au moment (à partir de 2000) où les chinois commençaient la multiplication par 4 de leur consommation et extraction de charbon(2), on réalise -vraiment- l'ampleur du désastre. Il n'est pas climatique, il est intellectuel et moral, bref absolument humain.
L'Allemagne, laissée seule par l'impéritie socialiste de la France, s'est lancée à nouveau dans la folie intrinsèque à la race des germains tarés qui l'occupent depuis l'antiquité: la connerie ultra violente aux effets mortels pour le monde entier. L'équivalent en bien pire de la 3ème guerre mondiale que l'on redoutait: la ruine du monde, et l'alliance productiviste avec le Mongol à qui elle vend ses berlines à la réputation surfaite fit la gloire des années 2000. La fin du monde a eu lieu, on les appelait les "Huns" en 14, on sait maintenant pourquoi. Le plus fabuleux est que l'incendie qui va ravager le monde, selon toutes les bonnes mythologies, est allumé. Le fameux réchauffement est d'abord une augmentation considérable de la partie "brulâble" du monde, la montée des océans ne servant que de bordure à une terre brulante du feu total. Les nazis aimaient aussi l'ambiance glaciale des glaciers nordiques en plus des crématoires, ils avaient tort.
Cela étant dit, Jeancovici déroule ses chiffres et beaucoup sont très plaisants, et ont le mérite de clarifier bien des choses.
Le CO2
D'abord, les émissions de CO2 et autres gaz à effets de serre dont on sait depuis la moitié du XIX ème siècle qu'elles réchauffent le climat dans un facteur à déterminer (les fabuleuses avancées scientifiques faites depuis n'ayant toujours pas vraiment affiné les prévisions, malgré toutes les vantardises, et puis Arrhénius prévoyait 4 degrés par doublement de CO2 en 1900) sont produites par quoi ?
- 20 % le charbon électrique
- 20 % l'agriculture: le riz en particulier !
- 10 % fioul et gaz électrique
- 10 % transport
- 10 % déforestation
- 4 % cimenteries
etc. Le reste, (les avions 2%) ne comptant pour rien, ou pas grand chose.
Le reste des discussions est assez plaisant, tout ça pour ça ! Non seulement cela valide complètement les affirmations péremptoires assénées plus haut, mais cela ridiculise, invalide et pourrit tout le discours public officiel, exclusivement émis par des cons, des abrutis, des menteurs et des salopards. Qu'ils soient maudits eux et leurs descendants. Angela si tu m'entends, peut tu aller te faire mettre par ton million de syriens achetés à la Turquie? Merci.
C'est la faute aux chinois
Vient bien sur alors mon assertion finale, le reste des remarques brillantes visant surtout à distraire ces dames dans les diners en ville, les anecdotes croustillantes étant nombreuses: la Chine fut responsable entre 90 et 2020 du doublement de la production de CO2 et donc des 5 degrés de plus en moyenne à quoi il va falloir s'habituer, la chose étant bien sur déjà pliée... Aussi simple que cela: riz et charbon voilà tout le drame.
On peut bien sur ajouter qu'une attaque nucléaire (héhéà immédiate contre la Chine, qui détruirait ses centrales à charbon et toute son industrie, sans parler de son milliard et demi de vieillissants et inutiles victimes de la plus grande tyrannie du monde parait maintenant indispensable à défaut d'être inéluctable, je ne vois pas bien comment cela finira autrement, de toutes façons.
Surtout que le CO2 est persistant, tenace, et à forte inertie. En gros, une fois émis et stocké dans l'atmosphère, il ne s'en détache que très lentement (50 % au bout de cent ans). Ce qu'on y a déjà mis y est pour longtemps, et ce qu'on y met encore plus.
L'aspect indispensable de l'arrêt immédiat de la scandaleuse existence de la chine et des chinois s'impose donc, et c'est la petite greluche suédoise qui porte plainte contre la France aujourd'hui (3) qui nous le dit. Au passage, l'alliance de la jeunesse dévoyée et fanatique, de la féminité dévergondée délirante, et de la connerie abjecte et irréaliste la plus sinistre, toute incarnée dans ce lapin aux yeux rouges ne peut aboutir qu'à absoudre la Chine et l'Inde, inatteignables car non signataire des traités violés (hi hi) par les accusés. On se réjouit au passage de voir la Turquie enfin condamnée, ou du moins menacée de l'être: la moustache sent.
Renouvelable
Revenons à Jancovici et terminons avec le nucléaire, ou plutôt à son remplaçant, le renouvelable, éolien ou solaire, qui ne fonctionnant pas en permanence, nécessite d'investir AUSSI dans des équipements assurant la totalité de la production nécessaire d'électricité quand nécessaire (la moitié du temps en gros). Le renouvelable ne sert strictement à rien sinon à mettre au repos la moitié du temps des équipements traditionnels conçus pour fonctionner en permanence. Je parlais de folie, de déconnade, de connerie totale: je suis en dessous de la vérité. Jancovici explique tout cela assez clairement mais sans mentionner en rien les nécessaires qualificatifs à attribuer à ses adversaires. Les gouvernements français veulent consacrer 100 Milliards d'Euros au renouvelable, éolien terrestre et maritime. Pour rien. Nada. Et oui. Les larmes viennent aux yeux, le dégueuli à la gorge.
Au fait, vu son cout (équivalent à celui d'une deuxième programme nucléaire) il faut bien évidement arrêter immédiatement la totalité du renouvelable et pendre par les couilles tous les enfoirés qui ont eut le culot de le recommander. Jancovici ne parle jamais hélas des sanctions nécessaires, et il a tort.
Energie
Spécialiste de l'Energie, Jancovici en fait le principe du monde. La définition qu'il en donne ("quantification d'un changement d'état d'un système"), est bien sur compréhensible, mais abstraite. L'énergie est d'abord quelque chose qui se conserve (le mystère s'expliquant par l'entropie, qui dissipe dans le néant l'énergie excédentaire) sans être de la matière, et surtout qui se transforme en s'attachant à des phénomènes physiques disparates lors de transformations naturelles ou pas qu'on assimile ordinairement à du "travail" dont l'unité est homogène à celle de l'énergie, le Joule ou son équivalent le KWh (égal à 3,6 mégajoule, le Joule valant un Watt seconde).
Le cheval vapeur (75 kg m / s) vaut 750 W environ.
On expliquera le monde moderne par la machine. Un litre d'essence produit 10 KWh soit un mois de travail d'une force humaine. Tu m'étonnes qu'on se finisse avec des énergies carbonées partout... Le pétrole ayant remplacé le charbon dans le premier quart du XXème siècle, on se doit de méditer sur la vitesse de ce qui nous arrive...
Pensons à ces africains qui vendent des bouteilles d'essence siphonnée on ne sait où au bord des routes... Le nerf de la guerre.
En bref, la consommation de pétrole, d'énergie, quoi, est strictement parallèle à l'évolution du PNB du monde. On est là au coeur de la réflexion du bonhomme: pétrole = croissance économique.
Or ce qui le préoccupe d'abord, c'est la disponibilité de la chose: la quantité de pétrole exploitable est finie. Les 100 millions d'années nécessaires à la constitution du stock sont derrière nous... Il se trouve que cela implique que l'extraction du pétrole va passer par un pic (5), puis diminuer pour tendre vers zéro avec la fin de la consommation du stock. Il se trouve aussi que apparemment, un pic de production est observé depuis la moitié des années 2000. C'est là qu'est la grande angoisse de notre ingénieur: y a plus d'essence. On se trouve alors avec une nécessité de décarboner qui se trouve doublée: ça pue et y en a plus. Plus que ça, l'homme attribue à ce pic franchi en 2006 les effondrements grecs et espagnols (60% et 45% de pétrole dans leur mix énergétique, 30% pour nous). Tout tient à l'énergie et rien à la gestion, la corruption, ou au socialisme... La thèse est forte. Guerre en Syrie, printemps Arabes, tout tiendrait à ce pic de 2006.
De fait, c'est ce qui fait le charme de sa position: en enfant des années 70 (il est né en 62) il est écolo non pas contre la pollution, mais contre la pénurie, et développe son gout pour la décroissance au nom de la nécessité de faire avec ce qu'on a. Louable et vivant, il est un écolo "réaliste" et se trouve prêt à discuter en ingénieur de ce qu'il faut faire pour ramener la bouffe à la maison, au lieu de se livrer à la religion infâme de l'hystérie végano-bio.
Il n'en est pas moins adepte de la "transition énergétique", l'infâme expression qu'il reprend à son compte le classant tout de même, il faut bien vivre, dans le petit marigot des crapauds infâmes.
On avait glosé sur les écolos-fachos qui veulent reprendre en main le monde pour son bien, et lui imposer les bonnes pratiques le solaire et le véganisme pour ce qui concernait un astrophysicien bien connu . Note homme évoque avec gourmandise le modèle chinois, qui permet de s'affranchir de la connerie des autres à bas cout. Il souhaite faire pression sur les gouvernements pour que ceux ci planifient correctement. Même s'il est sur que se lancer dans le nucléaire à tous crins est clairement une nécessité, les à cotés rendus indispensables pour faire passer la pilule (le véganisme et le tri sélectif) se trouvant rendus obligatoire sous peine de mort pourraient être considérés comme des inconvénients... Le problème est effectivement en tout cas, que l'effroyable connerie à laquelle il se confronte et qui fait douter de la démocratie pourrait bien accoucher à terme d'un tout aussi effroyable autoritarisme. Le tort de ces pratiques est qu'elles suscitent de la violence, et c'est bien la violence qu'on redoute, le chaud du sud de l'Europe pouvant pousser ses habitants à monter au nord, suivez mon regard, cela pourrait entrainer des résistances...
Pour ce qui me concerne, je reste partisan de la démocratie classique, simplement avec des dirigeants qui mènent les bonnes politiques, mais je ne suis qu'un rêveur dont certains rêves sont inverses.
Et puis, il y a le grand silence blanc sur les chinois, je suis seul au monde à en parler comme ça. Responsables et acteurs majeur de la grande transition climatique, personne ne leur dit rien. Tyrannie active, acharnée à augmenter leurs émissions pour mieux nous narguer, ils souhaitent dominer le monde sans vergogne et nous enculer à sec sans moufter, leur mépris pour le non bridé étant à la hauteur de leur population, infini. Nous préférons ainsi nous décarboner nous pour passer avec fierté de 1% à 0,5 % des émissions mondiales, chacun devant faire sa part. Leur rire perfide et narquois devant notre invraisemblable stupidité devient strident et audible: ils font eux 30% des émissions mondiales, en croissance. Petites bites ? Mon cul !
Je suis partisan moi de me précipiter vers le nucléaire pour diminuer ma facture pétrolière, le réflexe des années 70 (j'y fus enfant moi aussi) valant toujours et d'arrêter les frais pour le reste. Greta doit être sacrifiée, son petit corps démembré et mordu jeté dans le feu. Vouloir, là le monsieur est démagogique, un zéro carbone en 2050 (date magique point de fuite de toutes les promesses de Macron, restauration de notre dame incluse) est ambitieux et marque, voire mobilise les esprits et les corps. Tu parles.
Je crois moi à encore plus de nucléaire pour faire tourner NOS climatiseurs, ceux des autres étant à leur charge, le concept d'"autre" se devant d'être développé à nouveau. Au fait il faut re localiser d'urgence la production de munitions.
Pour ce qui concerne le reste, il faut bien sur s'adapter à la marge, et cesser de bruler connement le pétrole qui nous reste. Même s'il est vraisemblable qu'on en aie sous nos pieds, les recherches sur le pétrole de schiste se devant bien sur d'être démarrée d'urgence et les opposants aux forages éborgnés comme il se doit.
Jancovici est très réservé sur les piles à hydrogènes, seul espoir de stocker ce que produit le renouvelable et démontre son inexistence effective actuelle (ça commence comme ça) et surtout sa trop grande dépendance aux craquage d'hydrocarbures (c'est un comble) et aux catalyseurs hors de prix. Au passage, c'est le sens de l'allusion, il allume les abrutis (que n'utilise-t-il pas le terme) qui vantent l'éolien aujourd'hui au nom de cette possibilité là de stockage disponible "demain". L'argument réel et avancé et la SEULE justification rationnelle existante (et opérante, hélas) à la folie totale des décisions politiques prises aujourd'hui par les sinistres connards abrutis qui nous dirigent. Justification rationnelle, mais inexistante: le futur improbable justifie le présent inutile. Connards ? Abrutis ? Ah que les mots sont faibles à exprimer le réel.
Et là il parle en connaisseur: il fréquente les cercles de ces décideurs là. Rendus muets par leur salaires, les ingénieurs des mines de la France d'aujourd'hui rajustent leurs costumes et sucent, sucent sucent...
On le sent un peu déconnant toutefois, quand il aborde le numérique: sa consommation de courant devient équivalente à celle des cimentiers et la 5G qui ne sert à rien, devrait être abandonné. La vieille haine des mines contre les télécoms sans doute, et la décroissance doit se nicher là où ça fait le plus mal, donc... On notera l'interdiction des écrans à haute résolution, les pires. Au fait, Netflix, Youtube, le porno et les vidéos familiales font 80% de la consommation du réseau...
P.S. Aujourd'hui même, Donald Trump, nous refait à l'ONU, devant Greta furibonde, l'histoire de la décennie 2000; 2001 année de l'entrée de la Chine dans l'OMC. Alors qu'on aurait pu croire à une honnête libéralisation, on a vu la plus sinistre et cynique croissance démente qui soit, organisée par des pillards menteurs sans scrupules.
Trump ne mentionne même pas les raisons de son dédain du climat et de toutes les fiottes écolâtres: elles ne sont que les soumises des chinetoques, contre lequel il se dresse, en chef de l'Occident. Commentaire des journalistes et mezzo voce de tous les observateurs du monde: le constat est parfaitement fondé. Comme quoi, tout est une question de vocabulaire, et d'expression: nous vivons dans un monde poli où l'absolue évidence de la connerie la plus monstrueuse et la plus grande évidence de ce qui est nié et dénié en permanence ne peut être affirmé clairement. Les experts aux crânes chauves acquiescent à ce que dit Trump et soupirent à ce que dit Macron en dodelinant leurs têtes de la même manière: en silence. Le spécialiste de l'énergie dont tous les slides, présentés en public partout prouvent de manière absolument certaine la totale absurdité de politiques stupides à 100 milliards d'euros rechigne à l'insulte. Il espère convaincre.
(2) https://jancovici.com/transition-energetique/series-longues/chine/
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Les connes
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Les immigrations
Un débat anime le week end, relayé en TV et magazines.
La position de Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération, est assez claire: il n'y a pas de problème qualitatif ou même quantitatif avec l'immigration actuelle, et la France, creuset des libertés, est en train de réussir à "intégrer" (inclure?) le mouvement de population qui se déroule à l'heure actuelle.
Son discours, en gros celui de la gauche macroniste actuellement au pouvoir (elle l'est depuis longtemps), est extrêmement intéressant, non pas seulement parce qu'il s'oppose à celui du vilain Zemmour, (d'ailleurs essentiellement considéré comme un "trouillard"), mais parce qu'il est ce que croient et assument les dirigeants et responsables éclairés de la société française actuelle. Du moins ceux en charge des politiques sur la question, manifestement, sans parler des juges, des décideurs, des patrons, et des concepteurs, cela est sans doute le plus important, de la tentative de moralisation post moderne de la société, tentative (et non pas complot) d'ailleurs européenne et mondiale, socle et raison de l'attitude officielle de l'occident.
On oubliera ici Donald Trump, premier responsable occidental à se démarquer historiquement de cette doxa, on en reparlera il n'en sera que plus notre guide, notre messie, notre avenir et seul espoir etc etc. Pour l'instant, "Libération" est en charge. Le libertarisme moderne ex gauchiste maoiste, soutien de notre jeunesse libérale, devenu centriste et macroniste règne, souverain...
France terre d'immigration
La France a toujours été une terre d'immigration, selon lui. La chose est bien sur totalement fausse, et les migrations celtes du premier millénaire BC qui firent les gaulois, se rajoutèrent aux basques installés antérieurement, les ligures étant considérés comme proto celtes les firent toutes. Depuis, statu quo. La diversité française est celle de ces gens là, arrivés en petits groupes avec le temps, et chaque fois absorbés par la géographie française, seule véritable diversité de la constitution de la France. Cela concerne les normands arrivés sans femmes, les wizigoths que Clovis fit s'enfuir en Espagne, et tous les germains qui passèrent. Les romains nous exterminèrent les cimbres et les teutons à Aix et les arabes ne firent que circuler.
Il y eut les invasions germaniques avec l'arrivée des Francs, mais cela n'altéra pas sans doute vraiment le vrai fond ethnique de la vieille France. Des clans, ou tribus constituées en peuples armés, scandinaves ou germaniques n'ont pas remplacé une population estimée tout de même à 10 millions avant César (20 Millions sous Louis XIV), même s'ils la transforment culturellement.
Les Gaulois sont les "galates". Les belges furent aussi des envahisseurs celtes, tardifs cependant, et les germains sont différents, César lui même les distinguant par le Rhin... Les théories sur la distinction celte/germains sont nombreuses, les germains appelant les celtes les welches (wallons donc). Le mot "germain" serait même belge d'origine...
Bref, des invasions culturelles, mais surtout de longues sédimentations sur une base ethnique unique.
Les italiens sous Napoléon III? 3 millions vinrent et seuls 1 millions s'assimilèrent, les autres repartant.
Les européens du XXème siècle s'assimilèrent complètement (Hidalgo, Valls, Martinez pour notre malheur, pas complètement).
L'immigration africaine du XXème siècle toujours en cours et en accélération franche depuis le début des années 2000 est absolument unique dans l'histoire de la France. France terre d'immigration ? Depuis 50 ans. Elle fut pendant toute son histoire une terre d'assimilation et n'est autre chose que depuis très peu et c'est tout le problème. Le mésestimer ou pire l'ignorer est un aveuglement coupable; pire insensé et suicidaire.
Ensuite identifier immigration européenne et africaine est d'une absurdité et d'une bêtise sans nom. En réalité, la part des africains dans l'immigration n'égale celle des européens que depuis 1990, et concerne des populations radicalement différentes: des catholiques d'origines sociales variées d'une part, des musulmans ou des animistes faiblement éduqués d'autre part. Des européens blancs d'un coté, des africains de toutes les couleurs de l'Afrique d'autre part. Séparés par l'histoire et la géographie depuis toujours, les arrivants africains n'ont pas de réelle communauté de sentiment avec ceux qu'ils trouvent en arrivant. Ils souhaitent simplement faire souche en restant dans leur communautés d'origine et vivre agréablement.
Le problème est qu'ils se retrouvent, eux et leurs enfants dans un creuset collectif qui est celui de ghettos discriminés. La moitié d'entre eux, au minimum, ne s'y retrouvent pas du tout sinon dans celui d'un échec social et humain catastrophique. Perdant sur tous les tableaux, leur cultures d'origine détruites, la culture environnante occidentale inaccessible, ils inventent un mode de vie pauvrement populaire, qui affaiblit la société hôte et entérine le rejet dont il font l'objet. La moitié d'entre eux, au minimum, n'auraient pas du venir. Les meilleurs d'entre eux, si ils s'adaptent, ont appauvri les zones géographiques dont ils sont originaires et bien sur ne peuvent réussir qu'à condition de quitter à tout prix également les "quartiers" dont ils sont issus. Qui a émigré, émigrera, et on le voit bien: et pourquoi pas à destination de l'Afrique, à la toute fin?
Les influences culturelles
On parle donc de François 1er l'allié du grand turc, et l'hôte de Léonard. L'influence italienne de la renaissance caractérise la France en devenir et la construction de son état. Lui comparer l'influence culturelle du maghreb ou de l'Afrique noire, éléments phares du monde au XXème siècle est donc un élément du discours de Laurent Joffrin. Qu'un éclat de rire méprisant ne recouvre pas l'effrayante stupidité de cette assimilation historique m'étonne: livrons nous y.
Quand au grand turc, il s'agissait de Soliman le magnifique, l'apogée de l'Ottoman... On importa l'usage du harem, sans doute, et exclusivement au bénéfice des rois, et sous une forme sans eunuques. En réalité tout fut bon pour s'opposer à l'Autriche et l'alliance ne survécut pas aux traités forcés issus de la défaite de Pavie... Bien sur on fut à l'écart de Kahlenberg mais le prince Eugène en fut, et par la suite représenta brillamment l'aristocratie française.
Le dernier rêve à l'oeuvre fut celui de Napoléon III avec son "royaume arabe". Fut il plus intelligent et visionnaire que le "rêve" républicain, parfaitement cynique malgré sa volonté affichée d'universalisme ?
Hélas il fut le premier cran de la reconnaissance d'une valeur à ce qui n'en avait pas, le siècle qui suivit le démontrant. La vérité est que le monde islamique en tant que tel était mort depuis l'arrivée des Ottomans, Soliman n'ayant été qu'un feu de paille turco mongol semi barbare, incapable de faire la paix et incapable d'inventer, d'innover et de séduire, on l'a bien vu. Abruti et piétiste sous sa forme dominée, le musulman ne se réveille que pour se livrer de temps à autre à des fanatismes lamentables, qui se font écraser dans le sang. Cette religion de l'absurde n'est que quelque chose à abandonner, et le plus rapide était et sera le mieux. L'avoir laissé vivre pour mieux dominer des indigènes soumis (c'est cela l'originelle condamnation de l'"islamophobie") est une erreur atroce. Il fallait extirper ce système judiciaire débilitant au nom de la république ou ne pas s'installer, ce qui aurait été ma recommandation. L'oncle voulait coloniser l'Europe, le neveu se contenta de l'Afrique du nord, et la république se termina dans la savane. La honteuse évacuation de 62 eut le mérite de créer un précédent: les greffes impossibles n'ont pas vocation à durer. Que l'on se fasse encore tuer de temps à autre un commando dans ces contrées où il n'y a rien à faire en fait est d'une tristesse infinie.
Qui plus est, Joffrin le reconnait, comme l'immigration est pauvre et socialement défavorisée, son influence culturelle est faible. La contradiction se retourne immédiatement: les ghettos en constitution n'influencent pas: ils s'installent et règnent, les voilées prospèrent, la voilà l'influence: le religieux politique cynique contrôle son terrain. Il y a du grain à moudre, toute l'immigration est un marché à conquérir, le naïf noir, persuadé qu'on l'invite à la mecque gratos, marchant bien sur comme un seul homme vers le lieu de sa soumission.
Du fait des problèmes d'ailleurs culturels des populations nouvellement arrivées, problèmes fondamentaux liés à la fondamentale inadaptation (provisoire espèrent certains) de ces populations à la modernité en général, cause d'ailleurs de leur départ des régions d'origines, en explosion démographique et sociale; du fait donc de ce conflit avec le réel, elles sont pauvres, au chômage et en prison. Au point de couter. Et bien plus qu'elles ne rapportent: un quart de ces gens produisent des richesses, peut être moins (Zemmour dit 10%). Les autres survivent. A rebours du bon sens, l'Occident importe le tiers monde chez lui, sans raison autres qu'une sensiblerie ridicule et stupide.
Ces gens là ne sont pas nos frères, nous ne leur devons rien et ils ne doivent pas venir.
L'histoire
L'histoire fait l'objet de lectures multiples. L'optimisme de Joffrin vient de la liberté française, selon lui essentielle et qui attire des immigrés donc déjà convertis. Incapable d'imaginer ce qu'est la migration africaine, celle des peuples sans états ni société, poussés par la survie et l'histoire, attirés par les possibles et motivés par la seule nécessité de leur multiplication indéfinie, et contrainte par rien d'autre que la violence. Nul projet ni idéal: le vent de l'histoire des hommes, celui qui poussa les peuples qui nous firent, il y a si longtemps que nous l'avions oublié, tout occupés que nous étions à construire une civilisation qui semble nous lasser.
Allons au chaos ! Il en sortira bien quelque chose !
Zemmour décrit la France comme essentiellement fragile du fait de son multiple intérieur. Il est contesté par le Web, par un historien (3) refuse absolument la pluralité française, pourtant, les guerres civiles françaises furent nombreuses, et cruelles. Elles firent partir les anglais, les protestants, et aussi les pieds noirs. Les rois firent tout pour s'en prémunir, au point de constituer un état puissant et autoritaire, celui qui éborgna les gilets jaunes.
C'est cette guerre que l'on redoute. Zemmour est trouillard. Amusant de voir qu'est considéré comme courageuse la double attitude qui consiste à se cacher les yeux devant une subversion évidente (criminalités, inadaptations variées) et à refuser, horrifié, d'améliorer une situation qui se dégrade car cela supposerait action et force. La trouille se nie: elle doit au contraire de ce qui est dit être extrême et avoir déjà accompli ses ravages: on a déjà accepté les conséquences de la chose.
L'histoire a un futur, aussi: nous assistons à un déversement de populations des terres nombreuses et déshéritées vers les terres disponibles trop faibles. L'espèce humaine n'avait pas fait cela depuis longtemps. Alors que l'Europe maudite, déshéritée et en explosion démographique s'est déversée en deux siècles sur les amériques, en y détruisant tous ses empires, et en en tuant tous ses habitants, pourquoi l'Afrique maudite déshéritée et en explosion démographique devrait elle s'en priver ? Bien sur le désir ne fait pas l'affaire, et la résistance des indiens ne fut assez conséquente: qui dit que celle des natifs de la vieille Europe ne sera pas à la hauteur ? Ou pas ?
C'est d'ailleurs un peu cela le problème. On se prend à rêvasser au plumes aztèques et au désespoir de Montézuma (ah l'opéra de Vivaldi !). N'y aurait il pas une bêtise de vaincu à l'oeuvre en Europe, et qui se soumettrait à l'évitable par pure lâcheté, par pur désir de mort ? Après tout, nous en avons des choses à nous reprocher. Les horribles sacrifices humains de l'esclavage, des génocides amérindiens et juifs ne méritent-ils pas leur punition ? Et puis la planète ! Qui est responsable et qui doit être exterminé ? Les chinois ? Vous rigolez ?
Les lois
Le programme de Zemmour, celui du RN, veut changer les lois, en fait les "droits", selon lui excessifs: du sol, au regroupement familial, au mariage, à l'assistance aux mineurs, à l'asile, aux soins.
Le programme législatif d'une majorité parlementaire "de droite" aurait ainsi de quoi mobiliser l'immigration qui ne disposerait plus des moyens de continuer à prospérer. Cela suffirait-t-il ? La mobilisation de la partie de l'opinion attachée à ces droits compterait aussi, sans parler de la date (forcément tardive, vu l'état du politique actuel) à laquelle la réforme serait en vigueur. On sait déjà que sans l'addition de politiques de retours effectifs de masses conséquentes de population, l'affaire est déjà pliée et les conflits seront nombreux. LE conflit pourrait structurer l'histoire future. Le considérer sans déni est d'actualité et on ne pardonne pas à Zemmour de le faire. Est ce un appel à la violence ou bien la considération lucide de ce qu'on devrait au moins penser à éviter ?
Le refus de cette immigration pourrait donc bien déchirer le tissu social et historique français: Zemmour est un boute feu, lutter contre lui, c'est lutter pour la paix. Quelle paix ?
Une chose est sure: l'immigration n'est pas représentée politiquement à l'heure actuelle. Quand le sera-t-elle ? On sait déjà qu'un député Sikh a pu prendre à partie avec véhémence (en le traitant de raciste) un premier ministre Britannique. Le basculement de la Seine Saint Denis fera mal: une majorité d'africains y vit actuellement, le grand silence des classes dites "populaires". L'expression veut dire ce qu'elle veut dire: pour Joffrin la pauvreté n'est qu'Africaine. Pauvreté et étrangeté, voilà tout ce qu'il faut pour constituer une belle lutte de classes, largement plus belle que l'ancienne.
Il faudra s'adapter au climat (chaud), il faudra s'habituer aux couleurs de peau (variées), et aussi à une sorte de conflit d'intérêts, une sorte de conflit de civilisations. Sur notre sol.
La chose a-t-elle commencé ? Oui et non. On évoquera la longue plainte de Valérie Pécresse, présidente de la région Ile de France, obligée par la justice à faire métro et RER gratuit à des illégaux dotés comme seuls papiers d'une carte orange universelle de transport, sans parler de la carte vitale universelle leur permettant de se voir attribuer sans frais les préventions anti VIH des actes sexuels contaminants. La rage des honnêtes gens doit être méprisée et écrasée par une augmentation d'impôts nécessaire et une humiliation ainsi complète. Bien pire que le lavage des pieds, l'abaissement nécessaire du blanc est ainsi absolu. La force de sa haine, ne me dites pas que je suis le seul, s'en trouve ainsi fanatisée au plus haut point et lors du conflit, on se vengera, et pas que des migrants.
Emise par le chef de l'Etat pour flatter sa droite (comme on flatte un boeuf), l'idée de "réguler" (d'autres termes peuvent être considérés, comme "abolir", ou "foutre dans le cul des humanitaires" etc) l'aide médicale d'état, scandaleuse attribution aux immigrés clandestins déboutés du droit d'asile de la santé gratuite pour être sur qu'ils restent, révolte un rédacteur en chef parisien (5). Qu'il crève ce maudit salopard, on l'inscrit sur la liste.
Les chiffres
Les statistiques manquent et sont soigneusement camouflées autant que possible. On peut reprendre les flux, cités par Zemmour: 300K visas légaux, 100K asiles (aucun départ, débouté ou non), soit le double de l'an 2000. Stabilisés dans les années 90, ils sont supérieurs à ceux des années 60 et auront des effets majeurs.
Un minimum, sachant toute l'illégalité. Le stock s'en déduit ou pas, et là on tombe dans le grandiose et la nature exacte du "remplacement" petit, grand, et en tous cas absolument certain, le phénomène, en croissance, ne pouvant qu'aboutir à une certaine date, si bien sur on n'y met pas le holà.
On prendra Tribalat(2).
En gros: on distingue dans les projections suivant qu'on est musulman ou non, et suivant qu'on compte l'immigration courante sur la période, et aussi suivant qu'on chiffre en 2050 ou en 2080 ou les deux.
En gros, Tribalat trouve 20% de musulmans en 2050. Seulement.
70% de l'immigration serait musulmane, d'après les chiffres.
Mon estimation à moi est donc 30% d'africains en 2050 et 50% avant la fin du siècle.
Il n'y a pas le feu au lac, et on aurait le temps de s'adapter, ou pas. Pour ce qui me concerne c'est non, et ces chiffres, somme toute mesurés et avec un parfum de réalisme modéré, sont en fait absolument inacceptables: certains devront partir. Qui et quand ? Ce sera le problème de l'histoire de France à venir.
Puisqu'on parle de génocide, (et oui) mentionnant celui commis par Hervé Lebras en 1980 (4): une erreur de virgule fut à l'origine de la grande et nécessaire immigration indispensable... Se pourrait il que l'erreur, à moins que ce ne soit le mensonge, tout simplement soit à l'origine de ce qu'il faut bien appeler un suicide démographique dont la vision serait mystérieusement sans douleur pour la race qui nous gouverne ?
L'Europe
Il faut savoir tout de même que les animateurs de l'Europe unie vivent une certaine détresse: persuadés de la venue d'une troisième force avec ce qu'ils ont fait, ils voient avec déplaisir le vieillissement démographique enclenché et inéluctable qui privera la zone de son nerf humain à moyen terme. Ils se sont donc résolus à fusionner avec l'Afrique à moyen et long terme, en espérant imposer par la morale et le modernisme la nécessité libérale au nord de la Méditerranée sans complètement renoncer à pouvoir le faire au sud, même laissé aux guerres civiles et aux fanatismes. Cette vision en fait parfaitement colonialiste, et en cela les fasciste décoloniaux ont finalement raison de s'en plaindre, est évidemment une chimère absurde et ne traduit que la dévitalisation d'une Europe mille fois maudite que le Diable va emporter, cela est pratiquement sur. L'Occident sera réduit à la Russie, et l'Amérique basculera dés que Trump sera remplacé par un démocrate assoiffé de vengeance. Voilà ce que l'on prévoit, et cela n'est guère réjouissant.
La fusion a d'autre part des inconvénients. Elle ne sera pas métissage tout d'abord. Venus avec leurs religions et sans aucun désir d'en changer ni d'en changer vraiment les règles, bien au contraire, les peuples arrivants s'installent et ne se mélangent pas. Une fécondité en baisse, mais deux fois supérieure à celle des natifs suffit à permettre de marquer le territoire, les écoles publiques et les subventions à la "jeunesse" par des zones "prises" dans lesquelles, démocratie oblige, il faudra bien laisser de l'autonomie. Même Todd le reconnait: les mariages mixtes se sont arrêtés et le port du voile, refusée par les souschiennes, impose d'aller chercher kiki au bled.
Comme on l'a signalé cette exhibition du pouvoir "indigène" ne s'est pas encore produite du tout et l'on peut faire semblant de croire que cela sera pour l'éternité. Il faut pourtant s'attendre à un déferlement de discrimination positive et les quotas de noirs rendus publics auront pour vocation non pas de faire réagir les natifs, mais de leur imposer le poids de leur faible nombre partout où il ne seront pas encore minoritaires. Il faut s'attendre à bien plus d'interdiction de la haine raciale qu'aujourd'hui: pensons y, pour l'instant, ce sont encore des blancs qui nous enjoignent de ne pas être raciste...
On peut gloser sur la baisse de niveau. Déjà patente du fait des contaminations faciles par des gamins trop délurés issus de familles trop nombreuses et dont le père autoritaire trop absent, ou trop discriminé ne compte pour rien, elle contamine clairement l'école publique, inaccessible (le terme est plaisant, je l'utilise) aux souschiens dans certaines zones. On parle de niveau social, les mères battues, voilées ou excisées ne jouant pas assez leur rôle éducatif, on parle de problème génétique, la courbe en cloche fatalisant le déficit en QI des noirs n'ayant pas encore traversé l'atlantique, on parle d'inégalités en général à corriger d'urgence : rien n'y fait, la France s'enfonce dans le PISA.
L'ile de France sera à 30% de la classe d'âge très bientôt, elle l'est déjà partiellement. Toute la bourgeoisie est à l'école privée, les lycées parisiens sous la menace des boursiers banlieusards deviennent hors sol, effectivement, mais en n'admettant que des premiers de la classe DEJA récompensés par un prix Nobel.
Il faut savoir que cette baisse de niveau concerne aussi l'Afrique. 50 ans d'indépendance et de liberté retrouvée (tu parles) n'ont absolument pas développé le continent qui s'enfonce dans la misère, la guerre et la pauvreté. A l'écart du monde (plus personne n'y va, on n'échange pas ou plus avec elle), elle se contente de produire des enfants qu'elle jette sur les routes. Toutes les avancées économiques sont immédiatement mangées par la démographie, et aucun avancement sociétal n'est visible: l'Afrique se laisse vivre. Ah si! Elle expulse ses derniers blancs au Sud en finissant de ruiner le seul pays avancé du continent. Peut on imaginer que la partie nord, pourtant "blanche" se porte mieux ? En explosion démographique et sectaire, elle se consume en guerres civiles. Une exception, le Maroc, le seul royaume multi séculaire du continent, (comme par hasard, et on ne compte pas l'Egypte), et encore, il a ses problèmes.
Fusionner avec cet immense succés humain et culturel et historique est une étrange idée. Il faut être trouillard pour la craindre.
(1) https://planetes360.fr/immigration-eric-zemmour-contre-laurent-joffrin/
(2) http://www.micheletribalat.fr et http://www.micheletribalat.fr/436796788
(3) https://www.historionomie.net
(4) l'erreur de Lebras: https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1986_num_5_1_1420
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BWV 78 : Jesu, der Du meine Seele
2 for bien jouées diffusions d'une cantate obscure, illustrant magnifiquement l'invraisemblable créativité d'un allemand du XVIIIème (siècle, pas arrondissement).
Le bachstiftung, maintenant totalement gratos: https://www.bachipedia.org/werke/bwv-78-jesu-der-du-meine-seele/
Le AllOfBach, https://www.bachvereniging.nl/en/bwv/bwv-78/
Le commentaire sur cette merveille sera bref, mais admiratif, c'est la cantate des "petits pas", l'aria soprano-alto ultra mignon en partie deux.
Mais d'abord, c'est un choeur incroyablement élaboré, d'une complexité extrême. Une insistance musicale variée à chaque fois et départ successifs et retour à la base en descendant chaque fois davantage.
Le début introduit le mezzo des cordes dans le son qui fait trembler, celui de la 7 ème symphonie de B. (pardon de l'allusion, je ne suis qu'un singe). Et puis le choeur arrive... L'introduction, cet étrange phrase qui commence et finit, en dedans et qui expose une complexe déclaration alambiquée: toi qui par ta mort amère, m'a arraché au diable et aussi à la détresse, toi qui en plus, me fait comprendre ce que tu dis...
Sei doch itzt, o Gott, mein Hort!
Sois dorénavant, ô Dieu, mon refuge !Puis le duetto. La vitesse du Bachstiftung est absolument merveilleuse d'efficacité: les deux femmes s'accordent admirablement: cela se voit que l'accord entre les deux puissances a été consommé. On s'attend, on se double, on se reprend et cela s'entrelace merveilleusement, chaque introduction, attendue, tirant un sanglot.
On fera la différence avec le AllOfBach, avec un alto (masculin) qui ne la fait pas aussi bien: l'accord n'est pas naturel, et le soprane semble déçue: ça ne le fait pas tout à fait. Ma première audition de la chose le fut avec Bachstiftung (déjà 10 ans) et cela avait été la révélation, comment être objectif ? Chaque occasion de tirer de la merveilleuse musique le maximum de détails spécialement mis là pour ça est saisie et goulument exploitée.
Ach höre, wie wir
Ah, entends comme nos voix
Die Stimmen erheben, um Hülfe zu bitten!
S'élèvent pour implorer ton secours !tu parles, c'est exactement ça: le musicien s'adresse directement à Dieu pour se faire féliciter...
La conclusion est absolument éblouissante, comment imaginer cela: "zu dir".
Pom pom dit le basson.
Enfin le duo ténor flute est une merveille totale: la provocation à la lutte contre les légions infernales se fait de manière orphique avec une flute absolument magique... Ce type est un génie.
Et puis il y a la basse. Un récitatif et aria classique, avec ce qu'il faut. Un hautbois qui appelle, en fond et comme souvent le duo voix instrument avec ici l'insistance du hautbois... L'ensemble est une ponctuation sage et une calme réflexion. On conclut alors.
Le choral le dit à la fin:
In der süßen Ewigkeit.
Dans les délices de l'éternité.
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Les héros incroyants
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Les cyniques
On a bouquiné sur Sloterdijck (Sloterdaïke), qui eut le culot de sortir une "critique de la raison cynique" 200 ans après Kant.
La raison cynique
En gros, les lumières, l'Aufklärung, croit en la raison mais se heurte au conservatisme. Pour le convaincre, elle commence par le dialogue, bien sur refusé et là commence à expliquer ce refus en théorisant l'idéologie, la chose qui justifie le blocage. Pour agir, on va alors "démasquer".
Et c'est là que ça diverge: le démasquage est traditionnellement satirique, "kunique", et il devient hélas théorique, sérieux, voire radical, et par là même démasquable lui même par le cynisme conservateur.
C'est le drame de l'aventure marxiste, drame redoublé: son échec condamne l'aufklärung lui même, qui se trouve démoralisé, sans avenir, laissant cyniquement place au malheur éternel.
C'est là que Sloterdjick tente de donner espoir: on peut faire quelque chose pour résoudre le conflit théorie pratique: en revenant au kunisme de Diogène (en l'amendant un peu, tout de même), on peut se démasquer soi même une fois pour toute et se lancer enfin dans ce qu'il faut faire, car "cela est possible" !
Mais le sulfureux boche est en fait un peu transhumain. Dans quel sens?
En gros il est un anthropologue et parle de l'hominisation et du rôle des humanismes dans cette hominisation vue comme la domestication, l'apprivoisement des hommes. Il se trouve que l'humanisme "classique" a atteint ses limites, et se trouve soumis au cynisme moderne, il doit se renouveler. Comment ? Et bien par la technique ! Considérée comme seconde et bestiale par la culture classique, la technique est ce qui manque à l'humanisme qui se fait détruire par elle (les techniques d'information et de communication le ruine). Et puis on en vient à une allusion, que je ne sais si on peut l'attribuer à S. et qui serait que les chercheurs et les techniciens remplacent maintenant les prêtres et les producteurs.
Plus généralement, on en vient au changement de point de vue qui se fait jour au sujet de l'hominisation: de l'homme sauvage à domestiquer, on passe à l'espèce dans son ensemble à forger avec la technique. Au passage, au prix d'une petite ambiguïté voulue, on fait allusion à un eugénisme qui fit se révolter les bien pensants allemands des années 2000. Pourtant, comme tout penseur du possible, S. en un aussi du nécessaire et de ce qui est déjà accepté: sans descendance, les "enfants du national socialisme" sont à la fois les parents des enfants éprouvettes aux embryons triés, et aussi les derniers représentants (la polémique avec Habermas le montra bien ) de l'humanisme traditionnel, celui dont S. annonce la mort.
La contrôle de la "vie nue" (zoe) thème foucaldien (le biopolitique) et bien sur Heideggerien dans son sens sombre fait écho à ce nouvel humanisme de "la sélection" libérale ou libertaire, qui pour permettre le souci de garder le droit de faire naitre qui on veut d'où on veut garantit que le résultat sera de bonne qualité. Mais on peut parler aussi de la chirurgie esthétique et du droit à faire des études supérieures, comme si la sélection s'imposait à la mesure de la liberté de faire ce qui la rend nécessaire et aussi de ce qui lui permet de décider. En possession de son miroir, l'homme sait où il va.
Cette histoire d'apprivoisement par la culture fait penser à Depardieu et à sa rédemption par le théâtre: l'homme brutal finalement sous contrôle... L'est il vraiment ? En tout cas sa révolte animale contre un monde qu'il déteste est un peu une défaite de la respectabilité culturelle moderne, qui ne s'identifie plus à la civilisation en fait, et on en a parlé, le monde occidental se clive.
Clivage qui n'est pas seulement celui des revenus comme le voulut et le vécut longtemps (jusqu'à l'embourgeoisement socialiste final) l'humanisme socialiste "éclairé", mais aussi celui des victimes de la mondialisation maintenant isolés et uberisés, et dont les sondages montrent qu'ils auraient perdu le lien social et la confiance globale en autrui, cela étant mesuré "scientifiquement"(2). Utilisateurs des nouvelles techniques y compris celles de l'internet porteur du complotisme, mais aussi victimes de leur remplacement par des robots, les pauvres gens se tourneraient donc, à rebours des thèses sur les rond points fraternels et la "common decency", vers la ... xénophobie.
La confiance selon Daniel Cohen
La confiance à priori c'est celle qu'on mesure (c'est ça la science, des questions) envers la personne qu'on rencontre dans la rue, envers son beau frère (le clivage est dans les familles), envers bien sur les immigrés (la "phobie migratoire").
On mesure aussi autre chose, étonnamment: que les pauvres de droite préfèrent les baisses d'impôts et les référendums à l'assistance sociale et à la proportionnelle: le manque de confiance sans doute.
Je dirais "le vrai" : vivre avec l'évidence de la nullité d'un monde censé être efficient, et devoir côtoyer ses supporters cyniques, avec aussi les migrants, tout aussi cyniques car attachés à leur culture défaillante et à leurs allocations, voilà qui devrait inspirer confiance...
On commentera les explications données par Daniel Cohen lui même (2) et qui montrent la nature du problème, je veux dire l'affreux et dégoutant cynisme d'un autre a priori, celui de celui qui porte le nom de famille de Cohen, pardon d'être complotiste, qui considère la xénophobie (assimilé immédiatement, écoutez parler le scientifique détaché de ses affects, tu parles) comme la marque de la perte de confiance en autrui (sa parole s'égare sur ce point, ah que l'oralité est signifiante, souvent).
"on y trouve du nationalisme, de la xénophobie, ce que l'on comprend par le rapport blessé à autrui".
Pour se démarquer de la critique, le prudent économiste séduit par les sondages comportementaux, et qui bien sur roule pour la confiance macroniste avec toute la vapeur qui porte sa carrière encore en devenir, parle de l'échec des politiques économiques courantes à l'égard des réprouvés. Relan du socialisme qu'il si longtemps considéré nécessaire (il est à Jean Jaures, et conseilla Martine Aubry) ? On peut imaginer autre chose: la nécessité de cet échec et la consommation de la détestation de ce peuple maudit, que l'on peut maintenant insulter et éborgner sans prendre de gants, merci Macron. Cynisme ? Et bien oui.
Au passage un monstrueux contre sens, au sujet de l'ère des masses qui succéda à l'ère des classes, selon Arendt, les drames des années 30 étant dus à l'isolation des individus, les partis "de masse" communistes et nazis n'ayant pas pu (malgré la forte injection de lien social qu'ils permirent tout de même) inverser la tendance de la méfiance. Arendt avait raison ? Et bien pas de cette manière: les gilets jaunes ne constituent pas de parti, bref choucroute. Ils réinstaurèrent par contre sur les ronds points tous les liens sociaux qu'ils purent les pauvres: mais cela ne compte pas.
On rigolera de la mention de l'homophobie au sujet de la confiance interpersonnelle, la peur de se faire faire un enfant dans le dos, sans doute, à rééduquer. Ca c'est du kunisme.
Le cynisme et les sphères
Car S. c'est aussi le cynisme moderne, qu'il qualifie comme une "indifférence" généralisée, il faut le dire, assez bien vue. Que voulez vous "démasquer" dans cela? Car le cynisme s'est démocratisé: tout député de second rang, tout épicier l'est autant que Machiavel lui même... Il n'y a plus de contradiction et tout est possible "simultanément" (en même temps).
S. théorise 4 choses nouvelles: l'internet, le terrorisme, le politiquement correct et les migrants. Sur les 4 sujets sensibles se déploie les relations entre domination politique et mensonge... On ne saurait mieux dire, surtout de la part d'un macronista allemand vivant en France (pour lui le pays ou les ingénieurs ont triomphé dese théologiens) et assimilant Macron aux lumières etc etc.
S. est aussi le théoricien des "sphères" de l'hominisation, les ouvertures au monde se faisant derrière une couveuse sphérique qui protège à la fois de l'intériorité passive et de l'horreur de l'environnement extérieur. La description de la ruine de l'humanisme totalisant se faisant grâce aux bulles de l'écume, ce à quoi nous sommes maintenant réduit, inexorablement. Une pensée champagne. Une pensée des "formes" aussi, en plus de la classique considération des concepts et des chiffres.
Au passage il y a des échelles: la ville, le capitalisme et la terre avec au delà de chaque sphère, un "environnement". Sauf pour la station spatiale. Dans le vide, il faut mettre l'environnement à l'intérieur. Ah la belle pensée ! On se retrouve à remettre en cause la dualité nature culture.
Tout Slot...
S. fut violemment critique de l'accueil des migrants par Merkel, au nom de la protection nécessaire. Il a une vision de l'Europe non impériale MAIS... Tout en attribuant à l'Europe une volonté de partage non impérialiste à cette dimension (grande), il reste un post nationaliste à l'Allemande, comme on dit. On verra (3) où le redit, et en phase avec le fédéralisme de Giscard d'Estaing, nettement décrit: une fédération d'états membres sans fédération des citoyens, les états nations subsistant, MAIS avec un traitement européen des grands sujets. Ce refus affirmé de la fédération dite "intégrale" est net. Est il vraiment partagé ?
S. nous parle aussi de la colère, le thymos des grecs, à la fois colère sacrée du guerrier et ressentiment ou désir de domination. Moteur de l'histoire, et oublié de Freud qui ne voyait que libido, ou de Marx, qui ne voyait que pauvreté, elle serait ce qui perturbe, et qui doit se canaliser: dans des caisses d'épargne, comme le christianisme ou le communisme qui accumulent les colères pour les solder lors du jugement dernier ou de la révolution prolétarienne.
Voilà qui est bien en ligne avec la domestication: les caisses d'épargne de la colère ne fonctionnent plus et donc ça fuse de partout. Pour Nietzsche, il y a un équivalent: la vitalité devient défaillante. Une autre saillie, assez bien vue est celle de l'âge des batards, qui attendent tous une bonne nouvelle, car le patriarcat n'a plus court: chacun gère directement son rapport à Dieu.
Max Scheler
L'ouverture au monde, ce qui distingue l'homme de l'animal, vient de Max Scheler, objet de la thèse de Jean Paul II. Il s'agit de ce qui libère de la "vie", du "milieu", et qui donc lui permet d'avoir un univers.
S. reprends tout cela sauf que l'esprit ainsi advenu a été "produit" (et non pas crée par Dieu). C'est toute la question donc. Les anthropotechniques nous dispensent de la nécessité de nous adapter à l'environnement.
Heidegger
S. est intervenu dans le colloque Heidegger, avec une mystérieuse et profonde description de la modernité vécue par le jeune H... (5). On aurait un jeune catholique exposé au rien du XXème siècle
Et puis au sujet du "mal du pays" que la judenshaft ne serait pas capable d'éprouver, il met en avant le "l'an prochain à Jerusalem" qui l'invente en premier lieu: cela rejoint la position de Finkielkraut lors du colloque et qui était que les seuls vrais Heideggeriens étaient aujourd'hui les juifs, bien sur.
(1) https://archipel.uqam.ca/759/1/M10158.pdf
(2) Cohen etc l'origine du populisme https://www.youtube.com/watch?v=yh2gCcDWOOE
(3) Post sommet européen avec Giscard d'Estaing et Slot https://www.youtube.com/watch?v=dB7gSpxcWPA
(4) https://journals.openedition.org/gc/4651
(5) Conférence sur Heidegger: http://www.ekouter.net/la-politique-de-heidegger-avec-peter-sloterdijk-pour-la-regle-du-jeu-3038