Les formes de la bêtise
Toute faculté a des formes et la bêtise en a.
On évoquera brièvement ici la forme dite de l'"illusion planétaire", quand la psyché d'un citoyen français (l'inclusion des handicapés, animaux supérieurs naturalisés, femmes agées et femmes tout court est ici implicite) considère qu'il se doit d'évaluer les principes, idées et politiques comme si il était en mesure de les appliquer à la terre entière. Le mot "citoyen" est ici important: l'être en question est citoyen implicite du monde, doté des pouvoirs d'élire Trump, Netanyahou et Poutine et donc d'influer "démocratiquement" sur leurs décisions. Tout désaccord est sanctionné d'insultes variées, en fait d'une grave (au sens de lourdingue) "déconciation", voire plus, car non seulement on écrit à la Gestapo, mais en plus, on "condamne".
On passera sur l'attitude, obligatoire qui consiste à connoter toute allusion à et toute attribution de responsabilité, d'un discrédit méprisant et accusatoire à l'encontre du monstre, aussi méprisé que Macron, c'est dire, bien que l'on n'ait eu, pour échapper à pire, à voter pour lui deux fois. L'attitude est classifiante, car s'y soustraire c'est signer son appartenance à la SStraimdroat, et donc rejoindre le groupe sélectionné à la descente du train, le mauvais groupe.
On vient d'examiner les personnes à évaluer, il faut parler des principes. D'abord et surtout bien sûr le capitalisme, être transnational qu'on n'en finira jamais de conspuer. Ayant réussi à rompre avec en France (en 1981), on s'attend à ce que l'oeuvre soit poursuivie ailleurs (comme en 2012 à l'égard de la finance ennemie), mais cela ne suffit pas: sa vilénie s'étend à tout et à tout ce qui s'en déduit et à quoi on doit participer, en s'acharnant sur tous les indicateurs qui témoignent de sa prospérité, et avec qui, donc, on se doit aussi de rompre. Il s'agit de la croissance, de l'innovation technique et de la natalité, tous associés à la croissance démoniaque de ce qui cause notre perte: la température de la planète dont nous sommes responsables, nous aussi, et qu'il faut baisser à tout prix.
Car chacun doit prendre sa part.
Le principe ressassé et évident est la marque extérieure de la forme de bêtise en question. Elle s'appelle l'écologie et consiste, pour que chacune prenne sa part, à se suicider inutilement au bénéfice de ceux qui ne le font pas.
Car Chine et Inde, responsables essentiels de la pétaudière gazière qui hausse les températures estivales, se sont engagées à travailler la question plus tard, vu leur retard industriel à rattraper. Le charbon abondant chez eux mérite d'être brûlé, et la punition doit être appliquée (le charbon fautif doit être sanctionné de son pouvoir à émettre du CO2 en cramant, peine à laquelle on l'a logiquement condamné). Le principe est le même que pour l'Allemagne: le voisin schleu lui aussi poursuit le méchant coke de son ire en ouvrant des centrales à son culte: ses éoliennes ne marchent pas, du moins pas tout le temps, car le vent, comme l'esprit, est faible et le cynisme prédateur boche, toujours le même.
Le fait que nous profitions par nos achats délocalisés de l'industrie des pollueurs nous rendrait coupables, et nous obligent à partager, la logique écologique a ses axiomes, le poids de leur responsabilité. La planète est ainsi responsable globalement.
Naturellement, l'argument évident que les pollueurs aient délibérément choisi ce type de production sans nous demander notre avis et font que nous l'achetions car produits à pas cher avec des productions faites sans soin, ne joue pas. Mieux: notre avidité consommatrice, donc le capitalisme avec qui je croyais que nous avions rompu, est responsable des terribles pollutions que ces mêmes pays là subissent. Nous voilà donc doublement coupables, ce qui accroit la nécessité de notre action "volontaire". Volontaire et ... responsable.
Que doté d'énergies non polluantes qui ont depuis longtemps réduit à rien nos émissions de gaz à effet de serre, nous soyons globalement largement décarbonés à des hauteurs impensables ailleurs sur cette même planète ne nous excuse de rien: les pouillèmes sans effets que nous nous devons d'assumer à super cher pour rien restent indispensables. Pourquoi ? Parceque.
Pour mesurer l'incommensurable stupidité de notre monde, il faut suivre les débats sur la PPE(2), en cours, et que certains (les "gueux") voudrait transformer (on verra à la rentrée) en instrument de renversement de la saloperie absurde qui fait office de gouvernement de la France. La question est bien celle là: 1) on remplace l'expression "énergie renouvelable" par "énergie décarbonée" 2) on pose la question: pourquoi remplacer pour 300 milliards d'euros une énergie décarbonée par une autre ?
La "planète" qu'on épargne en ramassant ses crottes de chien et en imprimant recto verso est donc l'être magique que l'on respecte, célèbre et félicite par son action verbale, toute référence à icelle participant du culte sinistre que le monde contemporain célèbre avec constance, des dizaines de fois par jour. Qu'il crève.
Mais cela ne suffit pas aux "cons cernés", ou "imbéciles en état de siège": il faut qu'ils se mêlent de la guerre et de la paix. On songera donc avec émotion à un vice président de la commission des affaires sociales de l'assemblée nationale française, Hadrien Clouet, LFI, qui veut intervenir à Gaza (2) et "constituer la coalition la plus large possible" pour "contraindre" Israël. Désormais affilié à l'écologie dans sa bêtise saumatre, l'antisionisme pour le bien de la planète entend régler le sort de la terre sainte, mais pour le bénéfice de ses clients électoraux, quand on représente, on caresse dans le sens du poil.
(1) La PPE https://www.transitionsenergies.com/ppe-3-psychodrame-permanent/