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BWV 78 : Jesu, der Du meine Seele

2 for bien jouées diffusions d'une cantate obscure, illustrant magnifiquement l'invraisemblable créativité d'un allemand du XVIIIème (siècle, pas arrondissement). 

Le bachstiftung, maintenant totalement gratos: https://www.bachipedia.org/werke/bwv-78-jesu-der-du-meine-seele/

Le AllOfBach, https://www.bachvereniging.nl/en/bwv/bwv-78/

Le commentaire sur cette merveille sera bref, mais admiratif, c'est la cantate des "petits pas", l'aria soprano-alto ultra mignon en partie deux. 

Mais d'abord, c'est un choeur incroyablement élaboré, d'une complexité extrême. Une insistance musicale variée à chaque fois et départ successifs et retour à la base en descendant chaque fois davantage. 

Le début introduit le mezzo des cordes dans le son qui fait trembler, celui de la 7 ème symphonie de B. (pardon de l'allusion, je ne suis qu'un singe). Et puis le choeur arrive... L'introduction, cet étrange phrase qui commence et finit, en dedans et qui expose une complexe déclaration alambiquée: toi qui par ta mort amère, m'a arraché au diable et aussi à la détresse, toi qui en plus, me fait comprendre ce que tu dis... 

Sei doch itzt, o Gott, mein Hort!
Sois dorénavant, ô Dieu, mon refuge !

Puis le duetto. La vitesse du Bachstiftung est absolument merveilleuse d'efficacité: les deux femmes s'accordent admirablement: cela se voit que l'accord entre les deux puissances a été consommé. On s'attend, on se double, on se reprend et cela s'entrelace merveilleusement, chaque introduction, attendue, tirant un sanglot. 

On fera la différence avec le AllOfBach, avec un alto (masculin) qui ne la fait pas aussi bien: l'accord n'est pas naturel, et le soprane semble déçue: ça ne le fait pas tout à fait. Ma première audition de la chose le fut avec Bachstiftung (déjà 10 ans) et cela avait été la révélation, comment être objectif ? Chaque occasion de tirer de la merveilleuse musique le maximum de détails spécialement mis là pour ça est saisie et goulument exploitée. 

Ach höre, wie wir
Ah, entends comme nos voix
Die Stimmen erheben, um Hülfe zu bitten!
S'élèvent pour implorer ton secours !

tu parles, c'est exactement ça: le musicien s'adresse directement à Dieu pour se faire féliciter...  

La conclusion est absolument éblouissante, comment imaginer cela: "zu dir". 

Pom pom dit le basson. 

Enfin le duo ténor flute est une merveille totale: la provocation à la lutte contre les légions infernales se fait de manière orphique avec une flute absolument magique... Ce type est un génie. 

Et puis il y a la basse. Un récitatif et aria classique, avec ce qu'il faut. Un hautbois qui appelle, en fond et comme souvent le duo voix instrument avec ici l'insistance du hautbois... L'ensemble est une ponctuation sage et une calme réflexion. On conclut alors.

Le choral le dit à la fin:

In der süßen Ewigkeit.

Dans les délices de l'éternité. 

 

Commentaires

  • Bonjour,
    j' ai pris plaisir à écouter les deux versions en lien, enfin surtout une, puis j' ai découvert une troisième interprétation du Hong Kong Sacred Music Festival de 2015 (https://www.youtube.com/watch?v=jhYZ4f44YOw). Je rejoins du coup un très bon ami qui se désespère de la manière dont on joue Bach, "les baroqueux" comme il dit le massacre à longueur d' année, et l' ensemble AllOfBach ne déroge pas à la règle, sans doute à cause d'un chef aux allures de Muppets sous tranxene plombe l' ambiance en ignorant toute la dynamique de la musique. A mes oreilles les suisses sont largement au dessus bien qu' assez austères, le duos est magnifique. Les chinois bien plus enjoués et tout en maîtrise et finesse, incroyable de la part d' une culture à des milliers d' années lumières de la notre.
    Je ne peux pas m' empêcher de comparer cette pièce à la musique des Beatles et particulièrement au dernier album des Beatles, " Abbey road". Vous qui appréciez moyennement les fabulous four, vous devriez vous penchez dessus. Il me semble qu' ils avaient tout intégrer de la musique classique, et particulièrement de la musique de chambre. Ils s' écoutaient, se répondaient, beaucoup de silence, la basse se promenait entre tempo et contre chants, les voix, les choeurs et les guitares s' entrelacaient en permanence d' une façon hallucinante. C' est une musique très exigeante et très fragile tout comme celle de Bach, il faut très peu pour la faire tomber à plat et énormément d' énergie pour la porter. Franchement vous ne pouvez qu' aimer...bonne journée

  • Merci du lien, d'anthologie !
    Bon, le niveau est très en dessous de celui des suisses qui sont exceptionnels à mon avis, en tout cas, supérieur au Gardiner.
    Le vrai exotisme reste cependant celui des voix d'enfants ultra lentes de Harnoncourt...

    Pour vous faire plaisir j'ai regardé (...) Abbey Road et "Come together" a les même sonorités (1969) que "the court of the Crimson King" mais pas vraiment le même souffle. Désolé, cela reste peu complexe, de la pop en fait, même si elle marque l'histoire. Pardon de la polémique, mais Bach est supra terrestre, et consolez vous, je ne suis pas le seul à le penser...

  • tout consolé, je ne suis pas le seul non plus!

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