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  • Les indécences

    L'accusation de "récupération politique" à ce qui regrette la non-application de la loi à l'assassin préalablement au crime, ce qui aurait évité le drame fut largement reprise par le gouvernement. Le premier ministre (la crevette grisonnante à langue de bois qui nous sert de) utilisa plusieurs fois, envers divers opposants, le terme d'"indécent". 

    Le comble de l'ignoble au sujet de cette indécence fut pourtant bien la qualification par le garde des sceaux du cercueil d'une petite fille assassinée de "marche pied politique". C'est celui qui dit qui l'est: indécent. Voire plus. 

    Qu'est-ce que l'indécence ? C'est l'obscène: le lien avec le côté sexuel du crime est implicite, en arrière plan, comme une sinistre menace sur ce qui révèle le crime. Mais c'est surtout la métaphore pour ce qu'il ne faut pas dire, à cet instant.

    Pourquoi ne faut-il pas dire cela, au point que cela confine à l'obscène? Parce que cela dévoile ce dont on ne peut parler: le non renvoi de personnes dont la justice demande à ce qu'ils soient renvoyés. Obscène ? Certes: en France, la loi n'est pas appliquée et cela a des conséquences graves pour les personnes ordinaires. Le dire est obscène. Effectivement. 

    Bon, dans le cas qui nous occupe, l'OQTF (obligation de quitter le territoire français) n'incluait pas l'obligation de le quitter immédiatement. Qualifier d'obscène un tel jugement addressé à un futur criminel est il indécent ? oui. 

    En cela, les accusations d'indécence sont parfaitement justifiées. Cela fait-il de moi un macroniste ? Pas vraiment. 

    En parlant de macroniste, Macron lui même aurait (parait-il) réussi à affirmer successivement deux choses: d'abord que la moitié des crimes en ile de France étaient dus à des étrangers, puis, qu'il ne pouvait être fait de lien en criminalité et immigration. Montrer et cacher successivement son sexe en public est-il indécent ? 

    Mais l'indécence a d'autres aspects, tous liés en fait à célèbre comparaison entre paille et poutre dans son oeil et dans l'oeil du voisin. Tout est à moi et ce que tu as, tu me le donnes. Cette univocité scandaleuse est souvent revendiquée au titre de la sincérité de l'engagement : demander moins serait émettre un doute quand à la véracité de son combat, dont l'absolu ne peut souffrir de limites.

    Exiger que tous les policiers de mettre en genou en terre pour célébrer l'étranglement avec son genou d'un drogué qui se débat est doublement indécent, voire obscène. 

    Interdire à la Russie de vendre ses engrais par la route utilisée par l'Ukraine pour vendre des grains, non pas aux tiers monde mais à l'Europe pour payer ses dettes est doublement indécent. S'attaquer aux navires de guerre en charge de sécuriser cette route est indécent, refuser absolument qu'en retour la Russie interdise tout ce trafic là est indécent encore plus, à la puissance on pourrait dire. La dénonciation américaine de la rétorsion est ainsi de cet ordre.

    Bombarder des zones civiles, une centrale nucléaire et un barrage possédé par son ennemi en affirmant que c'est lui qui le fait est indécent aussi. L'Ukraine, ses dirigeants, l'Amérique, les états et médias occidentaux sont affreusement indécents. 

    Déboulonner dans toute l'Europe de l'est les statues de tout russe héroïque et interdire l'étude de Dostoievsky et Tchaikovsky tout en célébrant encore et encore le très cool organisateur du pogrome de Lvov, nazi déclaré, fondateur de la nation ukrainienne est affreusement indécent. 

     

     

     

     

  • Les discours de Poutine

    Diabolisé au point qu'émettre un doute sur l'inéluctable victoire de l'Ukraine revient à se faire qualifier de "pro poutine", et et naturellement de "collaborateur", le pouvoir russe étant (évidemment) hitlérien au sens de la volonté (louable) de ne pas, à aucun prix, refaire "Munich" (on en avait parlé), Vladimir Vladimirovitch Poutine parle longuement au monde, théorise le présent et le futur, et pourquoi ne pas l'annoncer dés à présent, est en train de gagner une guerre décisive contre l'alliance américano européenne, et en fait contre l'Amérique elle même, l'Europe impériale donneuse de leçon au monde n'étant elle même qu'une zone vassalisée réduite à l'impuissance et surtout à la misère, exploitée, trompée et ruinée par son protecteur.

     

    D'abord la cause racine de la chose: 

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    L’effondrement de l’Union soviétique a bouleversé l’équilibre des forces géopolitiques. L’Occident s’est senti vainqueur et a déclaré un arrangement mondial unipolaire, dans lequel seuls sa volonté, sa culture et ses intérêts avaient le droit d’exister.

    Aujourd’hui, cette période historique de domination sans limite de l’Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin. Le monde unipolaire est relégué dans le passé. Nous sommes à un carrefour historique. Nous allons probablement vivre la décennie la plus dangereuse, la plus imprévisible et en même temps la plus importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’Occident est incapable de diriger l’humanité à lui tout seul et la majorité des nations ne veulent plus le supporter. C’est la principale contradiction de cette nouvelle ère. Pour citer un classique, il s’agit en quelque sorte d’une situation révolutionnaire – les élites ne peuvent pas et les peuples ne veulent plus vivre ainsi.

    """

    On pourrait dire que le discours est un peu injuste: la période a aussi coïncidé avec l'extraordinaire développement de la Chine et mieux, avec son installation comme principale puissance commerciale et polluante. 

     

    Et puis la conséquence: 

    """

    Cela exclut toute possibilité d’abus dans une nouvelle infrastructure financière mondiale. Elle permettrait d’effectuer des transactions internationales efficaces, bénéfiques et sûres sans le dollar ou l’une des monnaies dites de réserve. C’est d’autant plus important, maintenant que le dollar est utilisé comme une arme ; les États-Unis, et l’Occident en général, ont discrédité l’institution des réserves financières internationales. D’abord, ils l’ont dévalué avec l’inflation dans les zones dollar et euro, puis ils ont pris nos réserves d’or et de devises.

    """

    La menace est directe et effective: le pétrodollar c'est fini. Ou du moins cela va commencer, en toute logique, à finir. 

     

     

    (1) la rencontre de Valdai 27/10/2022  https://www.youtube.com/watch?v=6Ob2pYh60vw

    (2) le  discours par écrit https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/10/28/guerre-dukraine-point-au-jour-247-vladimir-poutine-dit-explicitement-que-le-regne-du-dollar-est-termine/

  • Les démocraties

    En lisant et relisant les diverses biographies et études sur De Gaulle, le phare éteint de notre temps, on se prend à rêver sur sa constitution, sur la démocratie et sur ce qu'on entend par là. 

    Un tyran ? 

    Mais d'abord sur le fait que pour De Gaulle lui même, les choses n'étaient pas si simple ou plutôt l'étaient trop: l'accusation de sa "forfaiture", c'est-à-dire de sa dictature, qui lui colla à la peau et provoqua, ne nous leurrons pas, sa chute, reste l'aporie de celui qu'on accusa justement non pas de tyrannie, il ne fut en aucun cas un tyran, bien au contraire, mais d'autoritarisme dans un sens spécial. 

    Toute la question tient au statut du débat contradictoire en démocratie quand les camps qui s'affrontent, radicalement dénonciateurs de l'incapacité ou de la vilénie adverse, ne peuvent qu'être défaits par la majorité ou la coalition qui les paralysent, sans pouvoir jamais être ni reconnu ni accepté, sans que leur silence ne puisse être acheté que dans les sous terrains des idéaux absolus, que rien ne doit entacher.

    De même, les conflits sociaux, qu'ils soient liés plus ou moins aux politiques, se traduisent toujours par des confrontations dangereuses et paralysantes, que l'Etat se doit de traiter avec plus ou moins de moyens, les choses se résolvant la plupart du temps par de grandes dépenses, passées silencieusement et seules occasions de défier les redoutables gardiens du trésor, seulement réduit au silence de cette manière et à ces moments là.

    Ces deux types de conflits étaient rejetés essentiellement par De Gaulle et la constitution en porte la trace: toute la question de la décentralisation, de la participation ne sont que des moyens de détourner le problème et de ne pas considérer une possibilité, un trou de souris qui pourrait exister entre cette forme magnifique, proprement gaulliste, d'exercer le pouvoir avec hauteur, ne considérant la discussion que comme source d'information pour la décision solitaire, une sorte de fuhrer prinzip catholique ou le rapport de force ne peut être qu'une défaite provisoire, et la gangrène horrible du partage du pouvoir entre partis coalisés, se marquant coup après coup sur les thèmes généraux de leurs propagandes respectives chacune dotée d'un coupon percé à chaque avancée et âprement comparé à chaque round au cours de déjeuners dans de secrets restaurants dont bien sûr les tenants de cette démocratie là sont bien les seuls à pouvoir manger à tous les sens du terme.

    Le pouvoir des partis tout en permettant aux votants des scrutins de liste de pouvoir faire leur choix dans la complexité de convictions subtiles permet en fait de les exclure absolument des vraies décisions. Toute la réflexion institutionnelle de De Gaulle porte sur la haine absolue de ce type de gouvernement à l'oeuvre pour les malheurs de France pendant toutes les périodes où le général n'était pas au pouvoir... 

    Le pouvoir "royal" gaulliste rend publiques les décisions solitaires, qui peuvent être expliquées gravement, voire mise aux voies dans de grandes consultations. Y a-t-il une autre voie? 

    Participatif ? 

    L'aporie, qui ne fut pas résolue par le général, jusqu'au bout dans un rêve de soutien explicite du peuple au roi, resta attachée aux institutions de la Vème république, qui bien qu'excellente, donna lieu à des exercices variés de suivi de l'histoire qui se fait: des cohabitations répétées et dans tous les sens, pour finir par un durcissement dangereux de son mécanisme: l'alignement de la présidentielle et des législatives que seule une motion de censure pourrait perturber pour le bonheur d'un mi-mandat à la française, renforce à un point inouï les prérogatives du président, désormais seul à décider de tout, l'assemblée et sa majorité qu'elle soit absolue ou relative n'étant qu'un terrain de hurlements inutile: seul le gouvernement fait la loi et préfèrera ne rien faire plutôt que de composer, l'humeur du président prime. 

    Celui ci, acculé, ne peut lancer que des consultations "participatives" comme l'ignoble et ridicule, mais parfaitement réussie "consultation citoyenne" qui lui a permis de tirer un trait sur les 23 éborgnés par la tchache aux pécores, il y en aura toujours assez pour faire des selfies avec un Kardashian, le personnage n'étant en fait que cela...

    Sans rire, la démocratie "participative" resterait l'alternative intellectuelle aux maux de notre imparfaite constitution. Ceci alors que le conseil économique et social, imposé par la constitution et qui comme le Sénat ne sert strictement à rien et cela encore moins depuis la funeste et définitive marque de mépris de Mitterand que constitua la nomination de Georgette Plana.  

    Instances de débat et lieux où pouvaient, dans l'esprit de la constitution, se poser les grandes questions qui auraient été posées avec gravité au parlement ou même au peuple, ils furent méprisés et ignorés et surtout laissés inactifs, par tous les gouvernements et toutes les oppositions. Participatif ? Quand le pouvoir n'est pas là, et qu'on ne peut le renverser, pourquoi vouloir protester ? Quand on ne proteste pas, on murmure sans échos, on approuve sans cesse. 

    Car le "débat" est d'abord protestation, injonction à démissionner, révolte, expression de la dénonciation, accusation. On pourrait remarquer à l'occasion que les demi-mesures du Sénat, alimentées par des rapports et des interrogatoires nombreux et polis n'ont pas non plus grande influence, sinon de borner la capacité à changer de constitution que ce soit pour le pire (on ne s'opposa pas au chiraquien principe de précaution) ou le meilleur (le retrait du mot race de la constitution, ou pire, l'inscription du droit à l'avortement) ou même ce qui n'a d'autre fonction que de passer le temps (les mesures liées au rétablissement partiel de la proportionnelle)). 

    Et puis il est ensuite, et cela pour beaucoup de membres de la représentation nationale, projets concrets à mettre en oeuvre dans un cadre politique "orienté". Ces projets peuvent se situer à l'intérieur de volontés politiques larges reprises, nécessité politique aidant, par des ensembles politiques différents (la transition énergétique, le contrôle de l'immigration, la construction européenne) et des formes particulières proposées de la loi peuvent s'appliquer pour exprimer tendances ou sensibilités de ses ensemble politiques. La prise en compte de ces propositions, leur acceptation sous forme d'amendements au lois discutées par la majorité parlementaire constitue l'essence et la matière même de ce qui justifie l'expression "démocratie" au parlement. Ces acceptations, éventuellement âprement négociées peuvent donner lieu indépendamment des appareils, à ce qui fait l'utilité des délibérations : la critique dit "constructive" ou "anti iditiotie" qui fait la force des démocraties.

    Mais pour cela il faut accepter un point fondamental, et qui est l'existence d'un autre à la fois ennemi (il n'appartient pas à "mon" clan) et respectable car porteur d'une parole ou d'un acte utilisable pour "mon" projet. 

    Le principe premier du politique, même celui retenu par un De Gaulle, est le refus de ce point fondamental, qui subordonne tout le respect attribuable à l'intelligence de l'action à l'appartenance "tribale" au camp politique partisan, l'appartenance au camp adverse étant brevet de traitrise, de bêtise et de vilénie. Cela étant encore accentuée par le fait que la tribu n'a d'autonomie que ce que le souverain en personne lui attribue. 

    Autoritarisme ?

    En l'absence de considération du point fondamental en question, et donc de possible négociation sur les thèmes à travailler, et de traduction dans les faits, c'est-à-dire dans la loi, de ces participations, il n'y a plus que rapport de force vicié et conflit stérile à l'extérieur de la majorité en charge. Il n'y a plus de possibilité de participation collective qu'à l'intérieur des appareils, qui reconstitue à l'intérieur de leur collectifs la discussion nécessaire, avec la possible complète absence de celle-ci, si l'appareil lui même unanime ou mal constitué n'a pas pu se structurer politiquement, ou s'il est considéré lui même méprisable, car composé d'affidés incompétents, manipulés ou soumis. 

    Les 5 ans de la première mandature Macron furent de ce type, retirant tout caractère représentatif ou démocratique au parlement français, honte du monde occidental. Une bande de kapos téléguidés, refusait tout droit à la parole à l'intérieur et à l'extérieur d'une camarilla de zombis godillots muets et stupides. 

    La deuxième est à peine différente: paralysée par des arbitrages qui ressemblent à de la compromission, les votes bloqués s'enchainent: l'activité parlementaire se réduira à des discussions financières, les seules qui autorisent cette procédure. 

    De part et d'autre des discours de haines, ne se manifestent que les démagogies et surtout l'inconséquence complète et le hors sujet moraliste complet: les débats ne portent que sur l'intention incontournable et vitale de mettre fin à toute pauvreté par la subvention illimitée sensée telle le "quoi qu'il en coute" covidien, vivre éternellement sans travailler en faisant des dettes. Se départir de cette politique est bien évidemment impossible, le 49-3 étant invoqué systématiquement pour diminuer de quelques pourcent le fardeau, ce qui sert d'opposition à la république en majesté, voulant instaurer le paradis sur terre immédiatement avec l'argent des riches. 

    Que la conception gaulliste semble réaliste, inévitable et convaincante ! Un peuple de veaux, une société de merde et des cris d'enfants inconsistants et stupides, gérés par des mémés imbéciles. 

    Au centre de tout, le rapport mystérieux qu'entretiennent tous les grands hommes politiques avec l'Etat, dont Necker disait: "Le Pouvoir Exécutif est la force motrice d’un Gouvernement, il doit agir comme la nature et par des moyens visibles et par un ascendant inconnu." Seule entité pivot pouvant servir de référence, à la fois invisible et puissant, il est le "stable" de toute politique, du moins quand on ne l'a pas trop sciemment affaibli. Par dela les droits et la liberté du peuple, l'Etat est ce qui assure l'avenir de la Nation, le peuple n'ayant pas le loisir de gouverner, mais seulement celui d'approuver le gouvernant. 

    On a donc les deux conceptions du gouvernement: la République qui s'établit par la loi, et la Société par le contrat. L'Etat et le "social" qui peut être soumis aux libéraux ou aux socialistes, alliés contre les communistes et aussi contre l'Etat. 

    Cet Etat qu'il soit "profond" ou assumé par le prince est essentiellement "paternel", au contraire de sa version providence, essentiellement "maternel" et réduit à l'assistance sans conditions. 

    ... 

    Contre la révolution

    Le problème entier et constant est au coeur de la réflexion "néo libérale" qui alimente aujourd'hui les complotisme de tout bord, après un siècle d'activités variées toutes issues de la catastrophique révolution prolétarienne, exactement de la même manière que 1815 marqua la volonté des peuples civilisés de mettre des bornes aux possibles révolutions. Cela tenu un siècle, exactement là où nous en sommes, De Gaulle est mort il y a 50 ans. 

    Que l'on parle de "grand reset" ou de "fédération européenne" ou même d'"ordre mondial avec règles", partout se multiplient les iniatives en occident pour pallier le déficit démocratique c'est à dire l'inaptitude grandissante des opinions occidentales à être capable de soutenir des gouvernements raisonnables. Discours publics débiles, et montée en puissance de pire que le communisme, le woke, que les gouvernement démagogiques vont avoir de plus en plus de mal à contrôler inquiètent. Un contrôle technologique des opinions devient nécessaire et la question de la symbolique du pouvoir, sur fond d'une disparition maintenant complète de toute espèce de religion institutionnelle basée sur les traditions se pose de plus en plus. 

    Une tendance: on cherche à s'unifier, c'est à dire à partager globalement un pouvoir qu'on ressent fragile. C'est pour cela que la "mono polarité" est tellement en vogue. Le prix à payer est supérieur à la simple disparition des libertés publiques, il pourrait bien être aussi la soumission des peuples et l'asservissement des cultures nationales. 

    On s'imagine donc pouvoir se donner des règles et instaurer un Etat "de droit", seul responsable de tout, car appliquant au grès des gouvernants anonymes, des "règles" forcément bonnes, seules justifications de l'autorité. Il faut comprendre que cette conception du pouvoir, d'ailleurs horizon de la modernité est une barbarie que nous connaissons  bien: elle est celle de l'empire, celui là même qui pour des raisons morales, c'est à dire individuelles, fut abandonnée pour le système chrétien: une institution enfin vraiment divinisée, n'utilisant les règles que pour s'organiser pratiquement pour éviter les délires, mais conservant en son sommet ce qui justifie la confiance pour toujours. 

    L'abandon de l'institution, de l'institué, caractérise le pouvoir moderne, qui détruit la vraie liberté, qui est celle du pouvoir des peuples sur eux mêmes. Il signifie la perte du souverain, celui qui peut décider en cas de circonstances extraordinaires, et donc préserver l'ensemble. Le monde actuel disparaitra dans les flammes, nulle règle n'éteint les vrais incendies. 

    Ce que je décris semble la vision royaliste du monde, peu ou prou mise en scène par De Gaulle lui même avec une constitution républicaine, aujourd'hui déguisée en contrat socialisant et dirigée par un caligula. 

    Plusieurs Poles 

    La conclusion doit adresser un autre domaine parfaitement connexe, et ressortant des mêmes réflexions globales. On parlera plus en détail des discours de Poutine se plaignant de l'unipolaire et demandant non pas l'organisation de la planète en pôles mais en nations souveraines respectées et respectables capable de justifier de leur différence et de la place qu'on doit accorder explicitement à ses intérêts légitimes. 

    Un discours similaire fut produit par Trump à l'ONU et avait évoqué la nécessaire indépendance et vertu des nations, à la foi souveraines et respectueuses des autres, expression d'une possible "démocratie" entre ce qui ne souffre pas de lois globale. Cette anarchie moralisée seule vocation d'une forme supérieure de civilisation ne signifie nullement gouvernement mondial ou autorité morale unique sanctifiée par une histoire ou une ancienne puissance devenue débile. Elle est tout simplement forme supérieure de l'humanité et se trouve proposée par deux hommes diabolisés mais profondément libres et respectables et auteurs tous les deux ensembles d'une proposition concrète au monde très au delà des stupides grognements des porcs progressistes. 

    Dialectique entre les libertés des Etats et la liberté des peuples, les unes soumises aux dictatures honnies de certain, les autres aux désordres débiles tout aussi honnis, la question de la démocratie, qu'elle soit entre Etats ou entre individus, reste posée: comment donner à tous par la liberté accordée et respectée, le pouvoir de parler et de participer au monde ? 

     

    Ecoutons Pompidou: "Gouverner c'est contraindre". Et aussi: "Gouverner, c’est faire prévaloir sans cesse l’intérêt général contre les intérêts particuliers, alors que l’intérêt général est toujours difficile à définir et prête à discussion, tandis que l’intérêt particulier est ressenti comme une évidence et s’impose à chacun sans qu’il y ait place pour le doute".

     

    De Gaulle: à ceux qui sont morts pour la France, sans que nulle loi humaine ne les y contraigne... 

    De Gaulle: je vais désormais aller à la pêche, et vous Yvonne, vous ferez frire les poissons. 

     

  • les anthropocènes

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  • Les bombes sales

    Le ministre de la défense russe, Sergei Choigu a téléphoné aux quatre ministres de la défense Français, Britannique, Turc et US pour les prévenir que l'Ukraine se préparerait à utiliser une bombe nucléaire "sale" dans le conflit en cours. 

    Ce mystérieux avertissement fut collectivement déclaré publiquement par ses destinations être un leurre, un mensonge et une duperie, voire même la préparation du lancement "sous faux drapeau" d'une attaque nucléaire en Ukraine.  

    On se proposera, en tant que pro-russe patenté, partisan de la ruine de l'Occident et de tout ce qui s'y rapproche, ennemi de l'écologie, du progressisme, du socialisme et de tout ce qui a nom "gauche", amoureux du son de la balalaïka et du grognement des ours, d'émettre une théorie évidente dont personne ne parle.

    D'abord l'appel mystérieux ne peut avoir qu'une réalité. Zelensky avait évoqué la chose en octobre 2021, et annoncé nécessaire pour se défendre si l'OTAN ne voulait pas de lui, de fabriquer des bombes nucléaires, ce que le protocole de Budapest lui interdisait. Connaissant sans doute un recoin oublié de l'ancienne Ukraine contenant certains déchets, possesseurs de déchets nucléaires du fait des centrales nucléaires qu'il exploite, Zelensky dispose de matières fissiles qui convenablement agencées peuvent constituer une source de pollution puissante, capable de montrer une exploitation militaire du nucléaire, et qui pourrait (communication maitrisée oblige) être attribuée aux russes. 

    La chose est donc possible et cela est le premier élément de la réflexion. Mis au courant par trahison (qui ne pourrait trahir en étant mis au courant d'une telle ignominie) les russes se prépareraient donc à gérer cette affaire, dont la composante "communication" est rien moins qu'importante, et prennent les devants à leur manière, en militaires habiles, épargnant la parole du grand chef... Que se profilerait-il donc ? 

    Mon humble théorie est que le lieu du stockage de la chose est identifié, et pourrait se préparer à être bombardé intensivement, provoquant par là même, en ce lieu-là, la pollution atomique à attendre. La gestion des conséquences de ce bombardement a-t-elle été initiée ? On pourrait l'imaginer, surtout si ce bombardement était atomique lui-même... De toute façon, la chose serait difficile à prouver dans un sens ou dans l'autre, dans le brouillard radioactif qui en résulterait. 

    Une autre possibilité est bien évidemment le leurre communicationnel, la "maskeritsa" totale, initiée par un ministre russe, et le plus sinistre, le plus chafouin de tous en plus... De quoi faire hésiter les occidentaux et ralentir l'offensive massive redoutée manifestement car elle pourrait mettre en danger la tête de pont russe sur la rive droite du Dniepr. 

    Si on supprime la volonté de détruire physiquement le lieu (identifié) de stockage de la fameuse cochonnerie, on pourrait imaginer un leurre communicationnel particulièrement retord (le mode de lancement du missile téléphonique étant particulièrement original) qui viserait à déstabiliser le pouvoir ukrainien lui même, une partie de ses élites n'étant pas mise au courant pouvant sombrer dans une paranoïa déstabilisante pour tout le système de gouvernement... Sans parler de la paranoïa issue de la révélation de la chose dont l'auteur devrait être identifié ou pas... De quoi faire ralentir la dangereuse offensive, également. Au minimum, il s'agirait d'une contre attaque préventive dans le champ communicationnel précisément, et destiné à ajourner ou à faire reprendre les bases de l'opération ukrainienne. 

    C'est d'ailleurs ce qui semble se profiler, les travaux des ukrainiens sur la question semblant s'arrêter, d'après les informations russes au courant de la chose par espionnage. Les solennels avertissements russes, exprimés à l'ONU, par les chefs d'état-major et même par les attachés militaires (la communication a été d'importance) ayant semble-t-il fait effet, certaines paranoïas ayant peut être été déclenchées parmi les soutiens militaires occidentaux eux mêmes. 

    On peut aussi imaginer encore plus vicieux, le coup étant un masquage par avance d'une possibilité gardée sous le coude en cas de trop grande réussite de l'offensive ukrainienne: un envoi aérien de saletés nucléaires (cela, les russes en ont à revendre) sur un point industriel qu'on accuserait d'être le lieu de stockage. Une variante du bombardement évoqué ci-dessus, dont on prépare à l'avance son opinion et les opinions mondiales de la possibilité. Le nouveau chef de l'opération spéciale est prêt à tout et prépare soigneusement la retombée du brouillard de la guerre avec toutes ses différentes possibilités. C'est d'ailleurs ce que proclament les américains et les ukrainiens qui bien sur nient absolument la chose.

    Mieux ! Laisser entendre que cela serait possible et un puissant dispositif de dissuasion par la négation, que les occidentaux, par leur rejet immédiat et unanime, interprétant explicitement la chose par cette solution-là, entérinent eux même, les andouilles, propageant dans leurs propres opinions une terreur émolliente ! 

    Dans tous les cas, l'ampleur de la tromperie dans un monde, et une situation, où l'activité d'espionnage, de trahison et de contre trahison est extrême doit être à son maximum historique depuis la 2ème guerre mondiale. Le pire de la communication frauduleuse et de la communication mensongère est là. Quel régal en direct ! 

     

    La réflexion longue, argumentée et ironique en (1) montre que le sujet valait le coup de l'examen... 

    (1) https://fr.topcor.ru/29006-uchenija-zaversheny-provokacii-sorvany-itogi-ne-nachavshejsja-oktjabrskoj-jadernoj-vojny.html

  • Les wokes

    On a lu (à toute vitesse) (1) 

    En gros le woke dans toute sa splendeur actuelle, présentée comme la religion chrétienne des premiers siècles, les persécutions en moins, on se dit d'ailleurs "dommage", à l'occasion. En gros, le woke est un phénomène religieux, au sens de volonté de l'imposition de rituels aux populations, la pratique de cérémonies collectives et de comportements purificateurs étant considérée indispensables à la propagation de ce qui est plus qu'une opinion (2).

    On pourrait remarquer que de profondes et larges remises en cause du simple bon sens, quand ce ne sont pas les concepts qui président à la cognition qui sont remis en cause pour assurer la propagation de la croyance en question, qui se solidifie "à la chrétienne", du fait de son invraisemblance. Le caractère énergétique de la poussée religieuse en question est en effet lié à sa violation des critères ordinaires de la vérité. 

    La possibilité de changer de sexe par exemple, est "intersectionnellement" liée à l'impossibilité de changer de race, le sentiment d'être femme ne pouvant, tout en le pouvant, se lier à celui de ne pas être noir, alors qu'on l'est. Les privilèges males ou blancs ne sont donc pas réversibles tout en le pouvant, par décision. L'affirmation de la présence trans se trouve donc indissolublement lié à l'affirmation possible du changement de sexe. Bref, tout ceci viole le principe de contradiction ET DONC nécessite l'abolition de celui-ci. La connaissance même doit ainsi être balayée, voilà l'affaire. 

    Je voudrais donc faire ici un petit résumé de ma conception des choses en évoquant les deux grandes découvertes philosophiques du XXème siècle, qui sont respectivement le concept de "construction" et le concept que faute de nom accepté, on est bien obligé de nommer (je me lance) "insularité du langage". 

    La notion de construction s'illustre de multiples manières mais la plus frappante d'entre elles est ce qui arrive au caneton de Konrad Lorenz, persuadé par l'instantanéité de son éclosion imprégnatrice que Konrad est sa mère. La maternité, plus l'appartenance zoologique est donc entièrement construite. À partir de là, il convient, philosophiquement, j'entends, de déterminer le sens précis qu'on peut accorder au concept de construction, en prenant garde, à moins de mettre en jeu le sens des mots et la solidité de la raison, de faire la part des choses, tout en acceptant certains phénomènes qu'il convient de décrire, précautionneusement, bien sûr. 

    La notion d'insularité du langage mise en avant par Simone de Beauvoir consiste à n'attribuer qu'à certains êtres le vrai pouvoir de parler d'eux mêmes en tant que ces êtres-là. Seule  une femme peut parler des femmes, seul un noir etc. À partir d'une remarque d'un bon sens qu'on peut qualifier de "féminin" (héhé) est pris le risque de nier la capacité langagière, et la possibilité de communiquer entre êtres différents. Seul un raciste peut parler du racisme, par exemple... 

     

    Les deux concepts sont les deux piliers du woke et en constitue les sous-bassements implicites, seuls des concepts fondamentaux stupides et dégénérés pouvant expliquer des expressions stupides et dégénérées au niveau où ils s'expriment de manière multiple et officielle actuellement un peu partout dans le monde occidental sous le nom "woke".

    On notera la référence au "bon sens":  à partir de choses évidemment admissibles "dans un certain sens", on peut donc vriller complètement. Cette constante de la condition humaine mérite réflexion mais il convient de faire attention: d'autres concepts se glissent dans la porte entre baillée: par exemple celui de l'impossibilité totale de produire des argumentations qui remettraient en cause ces choses. Dans ce cas, la question des persécutions reviendrait sur la table, avec toutes les violences dégueulasses que cela impliquerait. 

    Je ne ferai à cet égard qu'une remarque, en forme de cri: Ah ! Blandine ! 

    (1) Jean François Braunstein La religion woke 

    (2) John Gray : il est clair qu'il ne s'agit pas d'une tempête passagère.

  • Les destructions

    Image

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  • Les transhumains

    On a lu (1) et les définitions "recadrantes" sont bien intéressantes...

    Tout d'abord, il y a le posthumanisme, mot peu usité, mais qui a le mérite d'englober une part culturelle et une part technoïde, le "transhumanisme" mot bien connu mais ici bien recadré. 

    Le post humanisme c'est l'après lumières, le culturel, le global, avec deux aspects d'abord son dépassement de la simple "autonomie" revendiquée par Kant, il s'agit d'aller bien plus loin, ensuite son côté apolitique, ou pour tout dire "néo libéral". Fini le nouvel homme totalitaire: on a un "nouveau nouvel homme" ! 

    Le port humanisme, c'est le glas ultime du socialisme et la fin pour cause d'inutilité de la morale chrétienne. La preuve: l'eugénisme revendiqué est maintenant désirable et commode. 

    Pour ce qui concerne le transhumanisme, c'est simple: on revendique et s'approprie les NBIC (nano, bio, info, cogno), tout cela "converge", précisément dans l'utilité (le techno sert toujours à quelque chose). 

    L'homme est alors décliné dans deux directions apparemment opposées, mais qui en fait se rejoignent ou plutôt se complètent: l'homme devient machine d'une part, ou bien la machine devient homme. On a donc un homme augmenté ou/et un homme artificiel. Dans les deux cas, on a "autre chose", et la description faite dans l'article d'une fiction qui s'éloigne du cyberpunk où l'homme est révolté par son sort futur, pour aller vers une conception d'un "je" modifié, finalement acceptant son sort montre bien la différence. 

    Ce nouveau nouvel homme, bien passionnant est alors cet homme "déconstruit", c'est-à-dire modifié, et c'est toute la question et le problème: est ce l'homme déconstruit de Sandrine Rousseau, désormais incapable de viol? 

    Est-ce le futur inéluctable que seul un suicide très "rome-antique" pourrait tenter de modifier ? 

    On pourrait gloser sur le changement de sens des références utilisées par l'humain pour ce qui concerne le comportement à tenir, ou l'opinion à exprimer. Sens ou direction temporelle: faut il chercher dans le passé ou une tradition cette référence ou tout simplement admettre, voire rechercher systématiquement dans un avenir fantasmé la règle à suivre ? 

    Fantasmes et illusions du passé ou du futur, voilà le choix. La révolte contre un avenir proche menaçant (famine, complot des riches) peut amener à chercher dans les ages d'or du passé ce qu'il nous faut et procéder alors à une "révolution", retour au paradis, ou plutôt accélération du cycle de transformation du monde ? À moins que la peur de la disparition de son être ne conduise à l'extermination de tout ce qui le menace ? La révolution nazie avait aussi ce sens là et le surhomme du futur n'était aussi que celui du passé, la révolte portant aussi contre le projet de l'ennemi, de "transformer" ce surhomme fantasmé en une lavette progressiste. Révolte contre le progrès, révolte contre la "révolution" (le titre du livre de Macron) inéluctable. 

    Le contraire de tout ce négatif, qui horrifie maintenant les foules en fait, est l'acceptation du présent dans toutes ses composantes en le prenant en charge au plus près. L'exemple actuel est la manifestation "contre la vie chère", lutte dont l'explicite ne peut que porter sur sa conséquence la plus éloignée...

    Où sont les manifestations hurlantes exaltant la victoire russe souhaitée à venir, ou au moins les détestations affichées de la honteuse Ukraine nazie, qui auraient suivies le minimum minimorum: nous ne voulons pas payer de notre pauvreté une guerre inutile pour des gens qui ne nous sont rien !!! 

     

    (1) https://www.nonfiction.fr/article-11471-ce-que-le-transhumanisme-fait-a-la-fiction.htm

  • Les trinitarismes

    On avait glosé sur le grand mystère (1), et abordé l'"analyticité" du concept qui, il faut le dire, continue de fasciner. 

    On a donc lu (2) et compris qu'entre modalisme et subordinationisme, il y avait une montagne difficile à escalader... 

    En gros, il y a deux directions: celle de l'origine du haut en bas, quand sont "processés" les hypostases, avec comme inconvénient de les subordonner, et celle de la communauté de bas en haut, qui maintient par contre des différences, des espèces de modalités... 

    Asymétrie sans hiérarchie et réciprocité avec différences, telle est la complexité de la chose, entière...

    Thomas d'Aquin avait abordé une définition de concept assez habile, arrivant à insérer la foi à l'intérieur de la définition du concept, qui célébrait au nom de la raison l'unicité divine, tout en lui rendant inaccessible le fait de foi de la différence entre les personnes. Il n'en promeut pas moins néanmoins l'idée d'une "relation subsistante", la relation est en Dieu subsistante, tout comme l'essence divine... 

    Sans vouloir ici diminuer l'insolubilité du problème, qui reste entière, on continuera de regarder le concept complexe, doté on l'a vu d'une complexité interne, donc d'une vie propre. A-t-on un élément fondamental de la vie raisonnable posant en unicité une structure ternaire ? Un beau mystère ? 

     

    (1) LA trinité http://francoiscarmignola.hautetfort.com/archive/2017/09/09/la-trinite-5978151.html

    (2) Yamamoto https://www.academia.edu/25111007/R%C3%A9ciprocit%C3%A9_et_asym%C3%A9trie_Une_nouvelle_typologie_de_deux_mod%C3%A8les_de_la_th%C3%A9ologie_trinitaire_2010_?email_work_card=view-paper&li=0

  • Les Munichs

    Munich, c'est l'abandon des sudètes à Hitler. Exactement ce que suggèrent les "pro poutines", au demeurant peu nombreux, inaudibles, déconsidérés et dénoncés comme "collaborateurs". 

    Les sudètes, ce sont les allemands de Bohème, assemblés en partis pro reich dans les années 30 et que Hitler réunit au Reich en septembre 38 après les accords dits de Munich qui abandonnent la Tchécoslovaquie à son sort pour sauver la paix. Les 3 millions de sudètes allemands furent expulsés en 1945. L'amour allemand pour les réfugiés vient en partie de là (pardon pour la remarque).

    On a lu (1) et l'argument est massif, majoritairement repris par tout l'occident, tout comme il avait été repris lors de l'invasion du Koweit et bien sûr lors de celle de l'Irak lui même, (mais cette fois avec des critiques): Munich! Munich ! 

    Fêtés comme des héros à leur retour, les négociateurs de Munich, qui venaient d'empêcher une guerre, laissaient Hitler s'étendre en Europe sans rien résoudre, sans rien réparer de bien pire: l'Anschluss (rattachement) autrichien (mars 1938) venait d'avoir lieu et consacrait donc le "droit des peuples à disposer d'eux même", constituant au coeur de l'Europe un État militarisé sur puissant, idéologiquement menaçant, porteur d'une doctrine raciste publique et manifeste effarante. Un an après, c'était la guerre. La plus terrible de toutes. 

    Vladimir Poutine, nouvel Hitler ? Il semblerait que non, pas du tout en fait. 

    L'Ukraine est d'abord un pays corrompu qui a laissé les passions politiques dériver dangereusement au point de tolérer des partis nationalistes ouvertement militarisés et pro nazis, célébrant des souvenirs insupportables à toute personne sensible à l'histoire: oui, la dernière passion nationaliste Ukrainienne fondatrice est celle de Stepan Bandera, organisateur de l'ignoble pogrome de Lviv en juillet 1941, date d'anniversaire de l'une des "indépendances" Ukrainiennes, courtes périodes, généralement sans vraie souveraineté, où une nation improbable balbutia dans l'histoire... 

    Il y a trois "Munich" dans cette histoire: 

    D'abord la guerre civile ukrainienne, quand traités de "sous hommes", martyrisés par des milices néo nazies, et privés de leur langue, un peuples se sépare par la force. La "novya russia" , soit le sud et l'est de l'Ukraine est russophone, anthropologiquement et culturellement russe, et même si partiellement issu de transferts de populations récents, attachés majoritairement à la Russie. En Crimée comme au Donbass, le droit des peuples à disposer d'eux même a parlé. Laisser un pays atrocement corrompu écraser revanchard un séparatisme désespéré en profitant des subsides d'une puissance envahissante exclusivement préoccupée de sa domination militaire, subventionnant tueurs et expériences biologiques illégales, ne serait pas "Munich" ? 

    Ensuite la lutte des USA pour l'hégémon mondial. Engagé dans la conquête et la domination du monde, l'Amérique a construit une autorité qui inclut la totalité du monde, et qui avait vocation au moins un temps à englober aussi une Chine démocratique, par nature opposée à une dictature qu'on pensait dissoudre par la corruption et l'économie. 

    Le monstre qui en est issu parfaitement puissant et autoritaire est l'objet de la grande confrontation à venir, qui met en cause les tréfonds des peuples: on sait que la Chine se libèrera. Pour l'instant, elle n'est que réveillée, dans les mains puissantes d'une empereur encore jeune et qui prend son destin et celui de son pays en mains. 

    La Russie devait faire partie du camp du bien, à condition d'oublier sa grandeur et de se ranger comme démocratie soumise dans l'impérium. Elle l'a refusé, à cause d'un Poutine qu'il faut maintenant diaboliser et qui semble le seul porteur du virus de l'indépendance... Adolf Hitler en personne ? Par une politique agressive et revancharde, méprisante et hostile, l'Amérique essaye d'affaiblir, d'isoler et d'encercler la Russie et utilise pour cela la réunion militarisée de tous les pays d'Europe, en particulier les pays de l'Est, encore traumatisés par les cinquante ans d'occupation soviétique. 

    Parmi eux, le centre de gravité, le nombril: l'Ukraine, ex soviétique, martyrisé et au combien par Staline, mais bien plus qu'une colonie, un membre de l'empire, une partie de la Russie... L'enjeu géo politique était là, à capturer. Le laisser se rattacher à l'Europe cela aurait été pour la Russie, "Munich".

    Enfin, la soumission Européenne. Acquise et décrite, entretenue et payée, et surtout établie sur la culpabilité allemande, elle (l'Allemagne) a utilisé l'OTAN pour se dispenser de se payer une armée et exploiter un interland qui était celui du 3ème reich, Ukraine comprise (son fournisseur de putes et de mères porteuses). Elle a aussi tenté de planifier le plus tard, le long terme de l'alliance Russe, construite sur le business model fondamental: des contrats à long terme pour la fourniture à TRÈS bas prix d'un gaz en quantité illimitée source d'une expansion industrielle majeure, destinée à dominer le continent déguisée en Union Européenne, en fait un 4ème Reich sous son exclusive domination, les autres puissances, finalement réduites à rien par leur corruption et leur impéritie ne pouvant qu'être ses valets, ses futures zones de vacances et d'emplois: France et Italie, en phase terminale, comme en 38, signant "Munich", contents. 

    L'hiver arrive, et il n'y aura pas de gaz pour faire tourner les entreprises allemandes, celle qui font la richesse du pays phare de l'Europe, le seul qui puisse garantir les monstrueux emprunts contractés par ses satellites, et qui est maintenant réduit à arrêter son industrie, paralysé par la guerre qu'il a déclaré à son principal fournisseur d'énergie. 

    Sur ce point, il est sûr, l'Allemagne n'a pas fait "Munich": beau courage, et sa victoire sur la Russie n'en sera que plus glorieuse. Ou pas: de fait, soumis aux aventures hégémoniques des USA, l'Europe pour la troisième fois de son histoire, se suicide sous les yeux ébahis du monde en causant par bêtise, et par corruption, sa propre ruine au nom de ses propres idéaux. 

    (1) https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/10/07/ukraine-qui-sont-les-veritables-munichois-par-caroline-galacteros/

  • Les inventions

    L'histoire de l'humanité est remplie de bizarreries invraisemblables.

    La roue, inventée à Sumer 4000 ans avant JC, resta inconnue des Egyptiens pendant 2000 ans. Alors qu'elle resta inconnue des amérindiens on trouva pourtant des jouets dotés d'un axe indiquant que les enfants trainaient des animaux à roulettes... 

    Le soc des charrues, (une pièce en V éjectant la terre des 2 cotés du laboureur, et qui ne nécessite qu'un seul animal de trait, inventée par les chinois au 3ème siècle avant JC ne fut introduite en Europe qu'au XVIIème siècle, faisant exploser les rendements agricoles... 

    Et puisqu'on parle d'agriculture, la pratique amérindienne de l'élevage "indirect" vaut le détour: la pratique des feux massifs de la prairie du centre Amérique a permis de gérer un pâturage gigantesque propre à nourrir de gigantesques troupeaux. Cette pratique propre à tout le continent pendant des milliers d'années firent des forêts d'Amérique le contraire de ce qu'elles auraient été en l'absence de l'homme. Celui-ci vivait en équilibre avec la nature mais en contrôlait le fléau... 

    On évoquera avec émotion la remontée de l'Hudson en canoë, entouré de deux montagnes de flammes de chaque côté...

    Un autre aspect "culturel" des choses et l'omniprésence de la technique humaine, en particulier en Amérique: que ce soit la culture du mississipi (qui érigea une montagne artificielle gigantesque), la mise en culture du centre du Yucatan par les Mayas ou l'amazonie elle-même, on a partout action directe de l'homme sur la nature, qu'il domine et transforme. 

    Bon, n'y allons pas par quatre chemins: les fables des écologistes tarés sur la mère nature sont des légendes débiles, des histoires de crétins. 

     

  • Les discours à l'Assemblée Nationale

    Madame le président de l'Assemblée Nationale, Madame le premier ministre, chers collègues,

    Chargée de voter les lois qui conduisent la République, et soucieuse de la prospérité commune, la représentation Nationale dont je suis membre (fictivement) s'inquiète des couts de l'énergie et de ses conséquences importantes à court et moyen terme. Conséquences en fait bientôt désastreuses et qui sont en train de se manifester. 

    Initiées de manière nette dès l'automne dernier, en 2021 donc, et expliquée à l'époque par la fin du covid et aussi la nécessité de la transition énergétique, la hausse globale des prix des hydrocarbures (et en conséquence, il faut en parler, de l'électricité), impacte donc depuis maintenant un an les couts de production de l'industrie Européenne dans son ensemble.

    Dépendants à divers degrés du prix du gaz, le principal concerné, les différents pays Européens, gèrent depuis un an à coup de subventions de types variés l'impact de ces augmentations sur les opinions publiques, et sur les entreprises. Avant et après une élection présidentielle en France qui vit le choix d'une politique délibérée de subventions massives menée pour effacer l'impact de la crise sanitaire entériné et félicité par l'opinion, on s'est habitué : les impacts des mouvements océaniques du monde n'auront pas d'effets en France, un État généreux est à la manœuvre et toute sa compétence consiste à les compenser sans limites. Quoi qu'il en coute, la pandémie fut maitrisée et quoi qu'il en coute, le prix mondial de l'énergie serait effacé par l'État, l'opinion, je veux dire le peuple français, ne devant pas en subir les conséquences, car cela serait trop injuste et trop invalidant. Surtout cela aurait pu irriter les électeurs d'une élection qui eut lieu en plein milieu d'une accentuation manifeste d'un processus double, que je voudrais évoquer ici. 

    Car il faut considérer que l'énergie est le principal contributeur de toute production en général: toute industrie consomme au premier chef de l'énergie et la prospérité mentionnée en préalable est d'abord le résultat d'une transformation énergétique, la matière première de tout se présentant en certaines quantités et à certains couts. En charge de la défense de la prospérité Nationale, il est ainsi du devoir et de la responsabilité de l'État de s'assurer de la disponibilité nécessaire au cout le plus avantageux de ces énergies. Augmentation des prix signifie d'abord réduction de la consommation sous la forme par exemple de réduction de gaspillages, l'inutilité de certaines consommations énergétiques pour la production étant manifeste. J'y inclurai les isolations insuffisantes des logements ou les températures excessives qu'on peut y maintenir, avec bien sûr les dispendieuses terrasses chauffées des restaurants, pourtant bien agréables. 

    Néanmoins certaines limites peuvent être atteintes voire dépassées. À partir de quand cette augmentation grève-t-elle les couts de certains équilibres de production au point de rendre non rentables certaines activités ? À partir de quand la disponibilité insuffisante de ces énergies rend-elle certaines de ces activités de production tout bonnement impossibles ? 

    Ces deux aspects de la crise énergétique doivent être considérés. Ils doivent être anticipés, prévus et calculés, ils doivent être réfléchis et influer sur toutes les politiques menées. À partir de quand la production nationale de richesses peut-elle être durablement affectée par le cout ou la disponibilité des énergies qui lui sont nécessaires ? Voilà qui est de la responsabilité du gouvernement ! 

    Parmi les politiques qui peuvent influer sur ces questions, la politique étrangère bien sûr. 

    La fin du débat présidentiel fut ainsi marquée par l'accentuation décisive d'une crise en cours depuis 8 ans et qui avait dès le milieu de 2021 pris un tour critique. Garant avec l'Allemagne des accords dits de Minsk entre l'Ukraine, la fédération de Russie et les provinces séparatistes russophones ukrainiennes constituées en Républiques autoproclamées qui n'avaient été reconnues par aucun pays et en particulier pas par la Russie, la France , jouant son rôle d'intermédiaire dans une situation complexe discutait avec la Russie avec comme vocation, ce qui est son rôle depuis longtemps, d'obtenir de potentiels belligérants qu'ils se parlent et qu'ils évitent, et cela à tout prix, ce qui est la pire chose qui puisse arriver: la confrontation militaire armée, source de violences inacceptables et de souffrances infinies pour les populations civiles. 

    En charge de la paix en cet endroit du monde, la France y avait-elle intérêt? D'abord un point important et qu'il faut rappeler : la France n'a pas d'intérêts économiques en Ukraine ou for peu, l'Ukraine étant d'ailleurs tout comme la Russie un concurrent sérieux sur les marchés des céréales. La France avait des intérêts agricoles en Russie, client important avant 2014, mais ceux-ci disparurent avec la politique des sanctions adoptée après l'annexion de la Crimée. Le président français actuel était à l'époque conseiller économique du président d'alors. Un autre point, le plus important, est que la Russie est un fournisseur de gaz important de la France: 15% de sa consommation totale sachant que l'Union Européenne dans son ensemble, avec laquelle la France a partie liée, lui achetait 40% de sa consommation totale, et l'Allemagne, principal producteur industriel de l'Union, 50%. 

    La paix souhaitable in abstracto pour les raisons mentionnées a donc une nécessité et un intérêt manifeste: la garantie des livraisons de ressources d'importances majeures pour notre existence, le risque d'une confrontation avec un fournisseur important de celles-ci devant être calculé, anticipé et réfléchi. 

    Le sujet était sur la table depuis 2014, en fait depuis 1991 quand la république socialiste soviétique d'Ukraine proclama son indépendance de la Russie et entama un processus de construction d'identité nationale dans ses frontières d'alors. La question de la dépendance européenne envers le gaz russe, déjà posée lors de la construction des gazoducs vers l'Europe du temps de l'Union Soviétique fut ignorée complètement lorsque fut élaboré de manière délibérée un modèle de développement industriel allemand basé sur la disponibilité à bas cout de grandes quantités de gaz acheminées avec un volume en constante augmentation. La dernière instance, le gazoduc dit NordStream 2 transformait l'Allemagne en "hub" européen pour des quantités illimitées de gaz au point de s'attirer les critiques de la France elle même, sans parler de l'opposition constante, mainte fois réaffirmée, des USA. 

    Il nous faut mentionner maintenant les trois sujets géopolitiques d'importance qui se sont conjugués pour aboutir à la situation complexe et dangereuse dans laquelle nous nous trouvons. D'abord une confrontation géostratégique entre les USA et la Russie, prolongement de la guerre froide avec l'Union Soviétique, ensuite l'attitude intermédiaire de l'Europe en voie d'émancipation économique et stratégique de la tutelle américaine (cela étant ouvertement espéré), ensuite ce qu'il faut appeler une guerre civile en Ukraine, à laquelle la Russie est partie prenante du fait d'une communauté de langue avec la minorité russophone ukrainienne. La dégradation et le regrettable arrêt de l'activité diplomatique sur ces trois sujets est maintenant patente et a dégénéré en conflit ouvert entre une alliance en forme de soumission complète de l'Europe envers les USA, et la fédération de Russie qui s'en plaint maintenant ouvertement et dangereusement. 

    Depuis 7 mois, les opérations militaires en Ukraine menée par la fédération de Russie sont désapprouvées avec énergie par l'Union Européenne et sont même contrecarrées par des livraisons d'armes importantes et des sanctions économiques sévères, les deux actions ayant une efficacité effective certaine sans toutefois entrainer à aucun degré une évolution dans la gravité de la crise, sinon en pire, la Russie avec laquelle nous n'avons en pratique plus aucun contact diplomatique ne semblant pas changer de position, comme si les sanctions étaient tout simplement ignorées. 

    Une confrontation quasiment violente est en cours entre l'Europe et son principal fournisseur de gaz, et la question de ses effets sur sa prospérité est maintenant posée, tout le monde semblant envisager une rupture totale de l'approvisionnement en gaz russe de l'Europe, rupture qui ne fut jamais et à aucun degré ni crainte, ni anticipée, ni réfléchie.  

    Cette question a maintenant une réponse: les prix du gaz et de l'électricité explosent en Europe, la disponibilité même de ce gaz est objectivement menacée et rien ne parait ni réfléchi, ni planifié, ni calculé pour éviter une récession économique extrêmement violente maintenant apparemment inévitable et dont les effets ne semblent ni réfléchis, ni planifiés, ni calculés. 

    Inquiet au possible et au nom du peuple que je représente, je demande au gouvernement d'enfin prendre en compte l'inévitable qui est la considération effective et réfléchie des intérêts supérieurs du pays et aussi ceux de l'Union européenne dont nous sommes partie prenante. 

    Tout doit être mis en œuvre pour garantir au pays et à la zone économique dans laquelle il se trouve une sécurité effective de ses approvisionnements en énergie. C'est pour cela que je demande solennellement au gouvernement de mettre en œuvre immédiatement une politique d'apaisement envers la fédération de Russie qui consisterait au minimum à entamer immédiatement une désescalade militaire et diplomatique au niveau européen de manière à assurer à court terme un approvisionnement suffisant et à un prix acceptable de ce qui nous est absolument indispensable. 

    Je vous remercie. 

     

  • Les projets de Kant

    On lit Jean Grondin (1), et de manière surprenante les choses méritent d'être entendues, clairement. 

    Il s'agit de clarifier le discours de Kant, ce qu'il voulait dire en gros, et cela le plus indépendamment possible de ce qu'en ont dit les uns et les autres.

    On commence par le savoir humain et les différents domaines de son exercice. Traditionnellement, on doit considérer les 4 facultés du moyen âge: Droit, Médecine, Théologie et ... les "arts libéraux". 

    Les arts sont le trivium (grammaire, rhétorique, dialectique) et le quadrivium, ou les 4 sciences mathématiques (arithmétique, géométrie, astronomie, musique). 

    La Philosophie c'est le reste, après que tous les arts libéraux lui ont été retirés.... Ne lui reste que la Métaphysique, c'est-à-dire la science de l'être en tant qu'être, selon Aristote, ou plus généralement, la science des principes premiers, antérieurs à l'expérience, donc "a priori"... On est donc là avant les étants, et cela était l'ambition d'Aristote: l'être indépendamment des étants, l'ontologie. En fait la "métaphysique" quand Kant entre en scène c'est celle de Wolf, le successeur de Leibnitz: ontologie, psychologie, cosmologie, théologie... 

    La grande question, le problème de Kant, est de savoir si la Métaphysique est tout simplement possible. Toute l'oeuvre, ainsi donc les 3 critiques sont sur le sujet: raison pure, raison pratique, faculté de juger, ne parlent que de cela, et tout en détruisant la métaphysique traditionnelle qu'elle soit rationaliste et sceptique, établit la possibilité d'une nouvelle métaphysique.

    En gros, la critique de la raison pure établit la raison analytique et détruit tout possible accès à la chose réelle en soi, tandis que la critique de la raison pratique rend une raison pure possible, à condition qu'elle soit pratique, c'est dire orientée vers l'action et guidée par la liberté qui n'existe que parce que l'homme est chose en soi. Le partage des eaux entre les deux mondes de la raison pure n'est alors faisable que grâce au jugement, lui même "critiqué". 

    Voilà, c'est tout. 

    Le jugement

    On commencera par la fin: juger c'est d'abord déterminer l'adéquation du concept avec l'individu, et cela a été décrit en long et en large dans les deux premières critiques. Mais c'est aussi chercher le concept à partir de la perception du particulier et nous y voilà: la démarche est maintenant ascendante et Kant parle alors de "finalité", c'est-à-dire de ce qui oriente, de ce qui fait l'influence de l'intelligible sur le sensible, au-delà de la liberté qui ainsi se concilie avec la nature, tout en permettant, finalement d'accéder au supra sensible, et de le penser. Au delà du jugement "déterminant", il y a le jugement "réfléchissant". 

    L'esthétique, au sens de la formation et de la communication du jugement de gout est donc le lieu du jugement, entre nature et liberté, entre intelligible et sensible. Le beau c'est l'adéquation de l'objet avec les fins de sa production. 

    Mais avant d'y revenir, on résumera brièvement les deux premières critiques. 

    D'abord, on veut se débarrasser de l'accès au supra sensible par le raisonnement. But et prétention de la vieille métaphysique, l'accès au surnaturel via la raison se faisait avec une tricherie sophistique caractérisée qui consistait à tirer l'existence divine effective d'une caractéristique posée verbalement. Ensuite, la prétention à l'accès au réel "en soi" en piétinant l'évidente nécessité de l'exclusive considération du phénomène comme représentation d'abord sensible: il faut l'exclure pour toujours et entièrement. Nous avons là le "phénoménalisme" ou "corrélationnisme" base fondamentale de toute philosophie après Kant, quelles que soient toutes les tentatives désespérées pour s'y soustraire... 

    Finalement, au bout du jugement, on a la considération de la finalité prouvant in fine une existence morale de Dieu, comme seul bien suprême à désirer. Mais attention cette finalité n'est pas descriptive, mais marque la compréhension de la nature contemplée, comme conforme donc aux fins qui ont présidé à sa création... 

    Mais avant cette fin, finalement décevante, il y a autre chose, et qui est la longue description de ce concept de "finalité objective de la nature", qui n'est pas "rationnel" (ni dans l'entendement, ni dans la raison) mais "régulateur". Il fonctionne comme en analogie avec la causalité elle même... 

    Là on a une description de la science qui semble manquer à Kant, et qui est celle de la vie elle même: le concept de la finalité de la nature suppose deux choses: qu'il y ait une fin pour la chose subsumée, mais aussi que ses parties soient entre elles comme des fins et des causes. L'être finalisé est organisé en lui même. Cela serait l'"autopoièse" caractéristique de ce qui est bien plus intéressant que l'"intelligence artificielle", la "vie artificielle" ou du moins celle qui serait comprise... 

    Kant ! 

    On complètera la chose par la critique "du jugement", assis sur la distinction spéculatif/moral des deux critiques principales. Le jugement peut ainsi être déterminant ou réflexif. 

    Le jugement déterminant, du concept vers l'objet l'assertion particuliarisante, s'applique au spéculatif et au moral, tout autant et suivant les cas. 

    Le jugement réflexif "fait réfléchir", quand l'objet observé donne à penser. Il peut être téléologique ou esthétique, suivant qu'on y voit de manière spéculative ou morale, d'une part la finalité nécessaire raisonnable ou souhaitable de la vie, ou bien le beau spéculatif, accord avec son être, ou bien le sublime moral, initiateur du romantisme: Strum und Drang, Tempête et Désir (2) ! 

     

    (1) https://www.academia.edu/18721600/Emmanuel_Kant_Avant_apr%C3%A8s

    (2) http://jdarriulat.net/Introductionphiloesth/PhiloModerne/Kant/KantCritFacJuger.html

  • Les indiens

    Lisant sur les indiens d'Amérique, en particulier le fameux "1491", mais pas que, on se persuadera que les considérations sur ces gens sont rien moins qu'importantes...

    D'abord l'inégalité fondamentale entre les représentations des uns sur les autres et réciproquement. 

    Le principal point est que l'existence des indiens fut la source de profondes réflexions pour les arrivants: ils ne pouvaient habiter que l'Asie et donc être des "indiens": le continent nouveau n'étant pas prévu, lui comme ses habitants remettaient en cause les écritures... La chose s'accentua avec la réalisation effective de la nouveauté de la chose, marque de la grandeur d'un monde agrandi, qui ruinait donc la religion. Plus que le tremblement de terre de Lisbonne, la considération sur le monde changea brutalement là aussi et cela est d'importance. 

     

    Et puis il y eut la variole. Il s'avère que dans les trois endroits abordés par les européens, Amérique du Nord, Mexique ou Pérou, les victoires furent d'abord dues au épidémies. 

    La région de Boston fut dépeuplée immédiatement et les pélerins s'installèrent sur des villes de cadavres. Cortez chassé de Tenochtitlan et miraculeusement survivant d'un massacre énergique revint entouré de dizaines de milliers d'indiens ennemis des aztèques, mais pour une ville dépeuplée d'un tiers. Pizarre bénéficia d'une variole terrible qui avait sévi avant son arrivée...