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  • Les parallèles historiques

    A l'occasion d'un article génial de littérature et d'histoire comparée (1), on a lu aussi Kapuscinski sur Hérodote.

     

    559 BC , Cyrus le grand, un perse Achéménide, succède à son père Cambyse et se libère de la tutelle Mède en 550BC en prenant Ectabane. Il fonde alors un Empire gigantesque. 

    Il commence par la Lydie, le pays de Crésus, en prenant Sardes en 546. Il prend ensuite Babylone et libère les juifs en 539. Cela fait sa réputation de libérateur. Il serait l'inventeur des droits de l'homme et fut admiré des Grecs au point en fait de justifier le rêve d'Alexandre... 

    Cyrus est admiré partout, au contraire de ses descendants, Darius battu à Marathon en 493, puis Xerxes qui brûle Athènes, mais est battu à Salamine en 480. Il faut par contre attendre Alexandre pour voir Darius III vaincu en 330.

    Cette admiration grecque pour un étranger ennemi héréditaire fondateur est l'objet de la même fascination qui fait de Poutine un objet d'admiration ou de détestation en Occident... Tout le parallèle est là et la contemplation du barbare, de quel côté que l'on se place est l'occasion de réflexions variées... 

     

     

    (1) https://laviedesidees.fr/Vous-allez-detruire-un-grand-pays.html

  • Les islams des lumières

    On s'interrogera sur la notion d'islam "des lumières" ou du moins sur la possible existence au sein du monde musulman de positions diversifiées effectives qui rendraient l'islam moins "monolithique".  

    Jaloux de son unité, la chose semble ne pas pouvoir être divisée. Elle l'est en fait et un côté de la barrière se trouve vraiment différent de l'autre. L'appeler "des lumières" a un côté oxymorique voire ridicule car il signifierait en toute rigueur que le religieux correspondant aurait disparu, complètement absorbé par l'autonomie complète acquise lors de l'émancipation en rapport, mais bon. Al-tanwir: les lumières... En plus cela a un côté délicieusement zoroastrien... 

    On commence donc par par Ali Abderraziq(2), qui en 1925, un an après l'abolition du califat, écrit l'islam et les fondements du pouvoir, qui fait justice du califat et aussi des califats bien guidés. L'anti salafisme donc, au point qu'on peut parler de nouvelle grande fitna. Hassan Al Banna fonda l'organisation des frères musulmans en 1928, avec comme objectif la restauration du califat.  

    Le reste de l'islam connu explosa en djihadisme au point de s'identifier avec l'islam aujourd'hui et qui fait la différence, elle existe pourtant. La thèse qui est celle du célèbre Mohammed Arkoun (mort en 2010) est qu'il y a confusion en islam entre le religieux et le politique (ce que tout le monde sait) et que cela n'est pas essentiel mais historique : le religieux fut utilisé pour légitimer un pouvoir particulier. 

    On commencera par la théorie de Ibn Kaldun, des trois phases: le califat idéal, la monarchie tyrannique et la monarchie éclairée par la Charia. La  3ème forme est la réalité incontournable, la célèbre "transition". On a là le problème fondamental du "romantisme islamique": l'écart insupportable entre l'idéal irréalisable et la réalité inacceptable... 

    Et on établira qu'il y a bien trois questions, posées doctement par des intellectuels subtils, plus ou moins menacés et dont l'expression prudente est toujours à cheval entre la hardiesse insupportable pour beaucoup et le foutage de gueule à destinations des occidentaux... 

    1) L'islam peut-il se passer du califat, est-il indépendant du califat ? 

    2) Les discours religieux sont ils distincts des ensembles de pratiques et de leurs discussions ? 

    3) la modernité technique est-elle inaccessible aux musulmans et l'État de droit incompatible avec l'islam ? 

    À partir de là, on peut broder et les "intellectuels" du monde musulman ont de quoi arguer. Il faut par contre bien distinguer, en fait comme dans les discours chrétiens correspondants, entre les réflexions objectives et les atteintes raisonnables et raisonnantes aux principes de la foi dont ces gens sont tout de même investis, et qui rendent de ce point de vue leur discours crédible. L'athée moyen qui se déclare en faveur de l'État de droit n'a bien sûr aucunement voie au chapitre, cela va sans dire. 

    Au hasard des lectures on pourrait citer Mohammed Talbi (1), un tunisien irascible compagnon de Bourguiba, et résolument opposé à Ennahda, (la "Renaissance", le parti frériste Tunisien). Adorateur d'un coran sacré, il s'est distingué dans des polémiques en considérant la charia comme radicalement humaine et historiquement dépendante tandis que le Coran lui serait sacré au point de ne pouvoir accepter de lecture historique, ce qui le mit en opposition avec certains.

    On voit donc les camps et les lignes de défense successives... 

    On comprend d'autant mieux tous ces gens en réalisant qu'il s'agit bien de percevoir (certains disent "interpréter") un texte d'origine divine émis (certains disent "révélé") au VIème siècle dans un milieu culturel tout de même particulier, mais qui fut, cela est indubitable, à l'origine de changements géopolitiques majeurs, et cela en très peu de temps...

    On a lui Talbi, au style agréable et dont le côté carré est plaisant. Il représentera pour nous une expression claire et circonstanciée et aussi cultivée, de ce que peut être la foi musulmane d'un homme intelligent. 

    Sa description du Coran, comme équivalent en terme de foi avec la personne du Christ, donc inaccessible à la critique historique exprime bien la chose avec le fameux hadith: "quiconque glose sur le Coran en s'appuyant sur son jugement, même s'il tombe juste, est tout de même dans l'erreur". 

    On y trouve une chose remarquable est qui est le dogme (ijaz) de "l'inimitabilité du coran". Des gloses variées de la chose en font donc un bloc de langage particulier, une théorie sur le langage lui même, et ainsi une "guidance" unique. Se dérive de cette idée, entre autres, les ridicules tentatives d'extraire du Coran toutes les découvertes scientifiques. C'était Al Ghazali lui même qui affirmait que "le Coran est l'océan sans limites de toutes les sciences"... L'"ijaz scientifique". 

    On doit pourtant considérer qu'il y a plusieurs débats distincts. D'abord la nature du Coran, le problème de Talbi, mais aussi d'autre part celui de la nature de la charia et du califat, les choses s'entremêlant. 

    Pour ce qui concerne la nature du Coran, Talbi hélas semble être marqué par le fameux ijaz scientifique en ce qu'il identifie la révélation à une science descendue du ciel, un rapport de connaissance entre l'homme et l'"Omniscient". À ce propos Talbi dénonce le "concordisme" en gros le projet de Teilhard de Chardin, qui se perdit dans l'abandon définitif des vérités scientifiques propres à la religion, ce qui asséchait toute interprétation "catholique" de la science. L'islam prétendument différent ne l'est que parce qu'il faut partir du Coran révélé etc. Gros avantage à celui qui possède un authentique discours divin... 

    Le discours est en fait un peu plus que cela. On est dans un engagement "ontologique" de l'homme à Dieu, crée non pas dans un jeu mais pour autre chose. Doté pour cela de la liberté et donc d'un libre arbitre inconnu des anges et de la création (sauf du diable), le projet reste ainsi de raison inconnue... Talib dit pourtant que la liberté fut crée avec Iblis, et celui-ci d'ailleurs reproche à Dieu de l'avoir "fourvoyé". Et on se retrouve alors avec une identification de la liberté et d'Iblis, devenu nécessaire, Dieu a donc crée le mal, mais ne le fait pas. Dans la lignée du concept, le fruit défendu consommé n'est pas une chute, la liberté n'est pas aliénée par le péché, elle EST le péché... 

    Qu'est-ce que la vie choisie par Adam ? " la vie est une brulure perpétuelle" (Mohammed Iqbal).

    Cette manière de voir, si elle est effectivement de bonne théologie musulmane, d'une part et bien comprise de ma part, signe ma rupture complète avec la grande religion de paix qui est donc, dans ses tréfonds, ce qu'on en attendait confusément. Étonnant que le très sincère et cultivé Talbi nous balance la vérité comme ça, sans réaliser l'ampleur du désastre. 

    Ainsi donc l'homme est créé faible, et a besoin de la miséricorde (Rahma). 

     

    Au passage, on reconnait le mystère commun à toutes les religions du livre, le Dieu Juif ayant manifesté son besoin de l'homme qu'en quelque sorte la loi ferait exister, le Dieu chrétien plus subtil étant éternellement dans le passé porteur de son fils, déjà humain (je m'égare). Disons que le mystère islamique mériterait d'être théorisé: le besoin d'une victime à menacer  peut être ? (je m'égare aussi). 

    En tout cas, il n'est pas une "alliance" (Mithaq) basée sur un sacrifice rédempteur ou un peuple élu. Les prophètes révèlent, en fait, rappellent cet engagement ontologique. La vocation de l'homme serait alors de lire le livre de l'univers crée par Dieu. La vocation de l'homme est "scientifique". 

    Au passage on égratigne les soufis, ou plutôt on explicite la méfiance sunnite envers les soufis jugés coupables de prétendre "connaitre" Dieu. C'est le reproche traditionnel aux mystiques, bien sûr. On note cependant cette fusion mystique/science qui est celle de Gazhali décidément préféré à Rushd. 

    Cet engagement primordial de l'homme (fitra) fait par contre de la conception et donc de la situation de l'homme quelque chose de premier et donc l'islam est la religion première en fait. Les derniers seront les premiers. On a ainsi un anti péché originel, le prophète rappelant l'homme à sa vocation première. 

     

    (1) Talbi https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/05/05/mohamed-talbi-l-eclaireur-du-coran_5123219_3212.html

    (2) Abderraziq dans l'histoire https://journals.openedition.org/ema/542#bodyftn14

  • Les légendes du ciel

    On va commencer par la Grande Ourse. 

    Il y avait une nymphe, Callisto fille de Lycaos, associée aux chasses d'Artemis qui se fit violer par Zeus déguisée en la déesse chasseresse vierge (un comble). C'est elle ou bien Héra la jalouse qui pour se venger de la grossesse de Callisto la transforme en Ourse. Pour la protéger, Zeus la catastérisa ainsi que son fils Arcas devenu roi d'Arcadie, de manière à former deux constellations dont les catastérismes similaires tournent autour du pôle céleste sans jamais plonger dans l'océan. On dit hélix

    Arctos est l'ours en grec, et l'espèce d'ours brun est nommé pléonastiquement "Ursus Arctos". 

    Mais on a aussi le chariot et ses 7 boeufs, les septem-terios guidés par le Bouvier dont l'étoile alpha Bootis est Arcturus, le gardien de l'Ours. 

    On notera ces moyens variés de désigner le nord, arctique, et aussi le septentrion qui désigne aussi la grande ourse elle même.

    Les 7 étoiles du septentrion sont en commençant par la queue et en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre pour faire le tour du chariot: 

    Alkaid, Mizar, Alioth, Megrez    Dubhe, Merak, Phecda

     

    Ophuichus ou le Serpentaire divise le serpent en deux: la tête du serpent et la queue du serpent. Ophis le serpent.

    Il est Asclepios le guérisseur qui vit un serpent en soigner un autre, castastérisé par Zeus par crainte de le voir ressusciter les morts. 

    La constellation est juste au dessus du Scorpion et a pour alpha Rasalhague

     

    Le Scorpion, meurtrier d'Orion qui le fuit (il se couche quand l'autre se lève) a aussi dévoré les testicules du Taureau.

    Orion est un chasseur aimé d'Artémis qui selon d'autres traditions aurait été tué par elle, volontairement ou non. Le grand chien (Sirius) est le chien d'Orion, et le petit chien (Procyon) est "canicula".  

    Orion est le fils du Taureau ou d'une dépouille de génisse dans laquelle urinent 3 dieux Poséidon, Hermes et Zeus lui-même.

    Le Taureau livra Europe à Zeus qui le catastérisa en récompense. Pasiphae fille de Minos, fut amoureuse de lui et engendra le minotaure. 

    Les Pléïades sont sept et membres de la suite d'Artemis furent poursuivies par Orion. Elles sont les soeurs des Hyades. Les deux ensembles sont dans la constellation du Taureau, d'alpha Aldébaran

    Andromède (alpha Alpheraz) est la fille de Céphée (alpha Alderamin) et de Cassiopée (alpha Shedar). Cassiopée voulut rivaliser de beauté avec les Néréïdes (qui personnalisent à 50 les mouvements des vagues) et Héra elle même, et on s'en prit à sa fille. 

    Condamnée à être livrée enchainée à la Baleine (ketos, le monstre marin), Persée (alpha Mirphak) la délivra.

    Pégase (alpha Markab) fut monté par Bellorophon, le Cocher (alpha ). Il fit jaillir la fontaine du fleuve que verse le Verseau (Aquarius). Issu de Médée décapitée par Persée le malin, il fut monté par lui pour sauver Andromède.

    (1) Tout depuis les légendes, les poèmes et les constellations https://www.cosmovisions.com

  • Les calculs simples

    Pour calculer 1+2+3+...+n, on fera ça: 

    Capture d’écran 2022-08-08 à 11.43.06.png

    Du triangle n x n dont la surface est ce qu'on veut calculer, on va extraire ce qu'il y a en trop pour obtenir exactement la moitié du carré, soit n^2 / 2, et on va rajouter ce qu'on a enlevé est qui est exactement la surface de "n" carrés coupés en deux, soit n/2. On a donc bien  n(n+1)/2. 

    Un autre moyen est de calculer deux fois la somme , mais en présentant les choses: 

     1   +   2    +     ...   + n- 1  +   n

    + n   +  (n-1) +   ...    + 2      + 1 

    On retrouve donc  n * (n + 1) / 2 ... 

    Encore plus fort: (1)

     

     

    (1) les 12 manières : https://www.youtube.com/watch?v=eHbtc50-qXo

  • Les ordres

    L'ordre en général est une bonne chose, encouragée chez les enfants qui doivent ranger leur chambre mais pas seulement. 

    L'ordre national est d'abord celui qu'on doit établir comme principal rôle de l'État qui doit établir l'ordre judiciaire afin d'assurer l'égalité entre des individus assurés de leur sécurité. Ce n'est qu'à ce moment qu'est possible la liberté d'agir au mieux dans la recherche de la meilleure vie matérielle. La liberté économique, seul garant de la prospérité générale ne s'obtient qu'à ce prix: que l'Etat  joue d'abord son rôle principal. 

    Cette justice doit s'accompagner dans l'assurance aux deux sens du terme: qu'il ne soit pas conclu de contrats léonins, d'usures insupportables ou d'esclavage, ce qui romprait l'égalité et la sureté des citoyens, cela d'un part, et que les malchanceux, les malades, les débiles soient protégés et entretenus pour que l'égalité symbolique de droit ne puisse être rompue physiquement, ne serait ce que par accident et cela d'autre part. 

    Ces deux assurances constituent avec la justice de force, la deuxième justice, celle qui protège. Les deux, ensemble, garantissent la possible expansion libre du social. 

    Mais cela ne concerne que l'intérieur de la Nation. Que faire entre les nations ? Des empires ? 

    La question de l'ordre international ne peut être considérée en dehors du premier support des relations entre les nations: celui de la monnaie. Alors que l'on pourrait croire en un état de nature entre nations, barbares pour toujours et dont les souverainetés ne peuvent être violées, il y a la question de l'échange libre sans État et donc de la régulation de la monnaie qui doit être réglée.