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Les Ukraines

Carte.

L'Ukraine est la "Nation qui n'existe pas". 

Berceau slavo varègue (les varègues sont des vikings, scandinaves) du Rous, à Kiev en 882, elle devient chrétienne orthodoxe en 988 du fait du prince Vladimir, puis se fait détruire (et ravager) par les mongols en 1240. C'est fini. 

Sur le Dniepr qui coupe la chose en deux: Kiev, ou Kyiv, capitale de la "petite russie".

En 1667, la Pologne et la Russie se partagent l'Ukraine sur le Dniepr, (traité d'Androusovo).

A l'extrême ouest, la Galicie, dont Lvov (la dernière principauté échappée aux mongols) pris par l'Autriche. 

La frontière: Smolensk, Kiev, Odessa... 

Note: entre le Khanat de Crimée et l'Ukraine, on a les cosaques Zaporogues, les hetmans, le dernier d'entre eux, Bogdan Khmelnitsky décidant du partage, mais pas Mazepa, l'autre Hetman, (il devint ukrainien car adultere puni attaché nu enduit de goudron sur un cheval, il fut sauvé par des paysans) qui tenta de trahir Pierre le Grand au nom de l'indépendance. 

Entre temps, une domination Polono Lithuanienne, les lituaniens ayant récupéré Kyiv en 1362. L'Ukraine est alors partagée entre des élites catholiques et un peuple asservi orthodoxe au sein de l'éphémère "empire des deux nations", précurseur de l'Union Européenne...

Catherine II rétablit le servage en Ukraine en 1783, après avoir pris la Tauride (Crimée) au turcs en 1771. 

L'Ukraine est alors russifiée, Gogol était ukrainien.

La première guerre mondiale déchire l'Ukraine, pendant et après, et c'est là où se déroule la guerre civile. 

Après la NEP de Lénine, Staline recentralise et c'est l'Holodomor: 6 millions de paysans ukrainiens meurent de faim; pour survivre à cela, il faut être communiste, anthropophage ou les deux. 

Le pacte germano soviétique partage à nouveau, et les allemands sont à Kiev en 1939 ! 

La shoah "par balles" se produit en Ukraine avec une sauvagerie marquée. 

Kroutchev, ukrainien, donne la Crimée à la république soviétique d'Ukraine.

L'identité ukrainienne est ainsi complexe, pour le moins. Partagée entre Pologne, Russie mais qui l'a mis en esclavage, et Cosaque, qui combattit l'une et l'autre. 

Ces cosaques, tampon (il régnaient sur une ile du gigantesque Dniepr) entre les tatars de Crimée et le reste du monde, furent les derniers vrais indépendantistes... 

On se doit d'évoquer les tatars de Crimée, en fait les Coumans ou Polovstes, peuples de la steppe et leur métis. Installés au nord de la mer noire et convertis à l'islam en 1441 après la fin de la horde d'Or, pour devenir le khanat de Crimée jusqu'en 1783, il pillèrent l'Ukraine et la Russie (Moscou fut pris par exemple en 1571) et mirent massivement et avec profit en esclavages les "slaves" pendant assez longtemps (la "moisson de la steppe pontique"). Assez pour justifier leur déportation massive en Sibérie par Staline... Lors de l'annexion de la Crimée par Catherine II, la France protesta.

La question de la langue est intéressante, dans la partie russophone de l'Ukraine (l'est du Dniepr), jusqu'à Odessa même, on parle russe et pas ukrainien. C'est la décision du gouvernement ukrainien de supprimer le statut de langue régionale du russe qui mit le feu aux poudres en 2014. Depuis, la Russie a repris la Crimée et veut le reste. L'est du Dniepr en gros.

 

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On va la faire court. La situation actuelle en Ukraine donne entièrement raison à la Russie et entièrement tort aux USA et à ses honteux vassaux européens incapables de voir leurs intérêts véritables. Au nom d'une lamentable "théorie d'immigré" imaginée par Zbignew Brezinscki submergé personnellement par sa haine raciale atavique anti russe, les USA manquèrent leur politique post guerre froide et allèrent jusqu'à organiser (2) un coup d'Etat en Ukraine pour finalement échouer à affaiblir la Russie, qui vexée du refus occidental de passer l'éponge sur l'histoire communiste se lance dans un équilibre subtil qui ira  jusqu'à traiter avec la Chine, jusqu'à ce que les occidentaux réalisent l'ampleur de l'erreur stratégique qu'ils commettent. Entre temps, la partie est de l'Ukraine, avec la Crimée et la Georgie du nord sont bien devenues russes, et les occidentaux ne peuvent que remâcher leur dépit d'avoir à subventionner un pays corrompu et faible au nom d'une lutte pour un progressisme partout méprisé qui les ridiculise partout. 

Pour ce qui concerne la situation actuelle, qu'elle est elle?  Alors que le noyau dur des régions russophones, sous l'emprise de séparatistes pro russes, armés et contrôlés par la Russie ont fait sécession, le gouvernement Ukrainien mène une politique ambigüe qui consiste en gros à demander de l'aide à l'Occident et aux USA pour envisager de reprendre militairement ces zones. C'est cela la menace de guerre, car elle entrainerait une intervention plus ou moins directe de la Russie.  C'est la raison du déploiement de troupes actuel, qui est interprété comme une menace d'attaque de l'Ukraine. Quel serait la raison de cette attaque ? Il n'y en a pas en fait. La seule serait une offensive préalable des occidentaux pour s'en prendre à la partie de facto déjà annexée... Nous sommes donc en Occident victimes d'une propagande instrumentalisée, reprise par des médias manipulés, et cela est honteux et inacceptable.  

Dernière étape en date de cette honte misérable: l'éviction de la France d'Afrique, par une troupe de mercenaires, dénoncée sous la forme de l'affirmation comme illégitime du gouvernement d'un état souverain.  A pleurer. 

P.S. Non, la dernière étape, c'est l'interdiction de la chaine russe RT par les allemands (2 Février 2022), pour cause de désinformation sur le Covid. Le misérable et méprisable progressisme progresse, la Russie sera bientôt le dernier représentant du monde libre en Europe. 

P.S. Encore mieux, un éditorial dans le Point (3 Février 2022) signé Luc de Barochez, évoque les "stratèges en chambre" qui prônent l'alliance avec la Russie pour la séparer de la Chine. Suit alors une description du caractère structurel de l'alliance entre Russie et Chine, toutes deux des dictatures qui "entendent promouvoir l’autoritarisme, semer la discorde entre les États-Unis et leurs alliés et empêcher toute contagion libérale qui pourrait ébranler leurs régimes."

Nous avons là l'exposé parfait de la folie progressiste, qui se conclut d'ailleurs par: "Il est temps pour ceux qui rêvent encore de ramener cette Russie-là vers l’Europe d’abandonner leurs chimères". 

D'abord, la Russie n'est pas une dictature au sens chinois: elle reste occidentalle, débarrassée des folies communistes et le pouvoir actuel reste soutenu par sa population, qui lentement échappe au funeste siècle passé. Comme le faisait remarquer Todd, sa mortalité infantile a fortement baissée et se trouve comparable à celle des pays occidentaux. La Chine en plus d'être une dictature redevient le système totalitaire impitoyable qu'elle n'a jamais cessé d'être et le sort des ouighours ne le cède en rien à celui que Staline infligea  à ses minorités juives ou tatars: déportation, camps de concentration et répression féroce. Elle menace ouvertement le monde et si l'invasion de l'Ukraine, absolument impensable est considérée comme une menace pour l'Europe, l'invasion de Taiwan absolument certaine n'empêche pas les européens d'aller aux jeux olympiques... 

La comparaison est inepte et folle ! La Russie est évidemment menacée à terme par la Chine qui veut aussi récupérer la Sibérie que la Russie n'a pas les moyens de défendre sans l'argent de l'Europe. Car le destin de l'Europe est bien sûr d'aller non pas jusqu'à l'Oural, comme De Gaulle le disait vicieusement pour mieux couper la Russie en deux, mais bien jusqu'à l'Amour ! La voilà la vraie vision géopolitique d'un avenir que je ne verrais pas et que l'évidence suggère. 

En parlant de Todd, la structure familiale Ukrainienne est radicalement différente de celles des Russes, et se trouve nucléaire, comme en Europe... C'est pour cela que Staline échoua à collectiviser l'Ukraine et en affama les paysans ! Par contre, l'Ukraine n'a jamais connu d'État véritable, l'empire des deux Nations étant soumis à des nobles en discussions perpétuelles (3)(4).

 

 

(1) https://www.diploweb.com/Les-incertitudes-de-l-identite.html#nh3

(2) https://theatrum-belli.com/le-brouhaha-mediatique-autour-de-lukraine-est-une-guerre-de-diversion-tribune-libre-du-cf2r/

(3) https://www.herodote.net/_L_Ukraine_et_la_tentation_de_la_guerre_-article-1469.php

(4) https://blogs.mediapart.fr/xipetotec/blog/030314/la-question-ukrainienne-selon-emmanuel-todd

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