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Les femmes de Todd

 

Todd frappe sur les femmes (1) (sur certaines) ! 

En gros, le féminisme "antagoniste" moderne est le fait de petites bourgeoises devenues agressives: elles croient copier le terrible antagonisme américain alors qu'elles ne manifestent que l'anomie Durkheimienne due à leur arrivée du fait de l'émancipation, dans les affres de ce que subissent les hommes... 

Qui plus est, cet antagonisme dont se tient à l'écart les classes moyennes qui utilisent le couple malgré ses inconvénients pour survivre au déclassement en cours dû à la mondialisation, ravage les basses classes dont on encourage la monoparentalité qui rend la vie des célibataires avec enfants impossible. Ce sont donc les femmes des classes populaires qui pâtissent de l'émancipation agressive et sociétale promue par les femmes wokes. 

L'entretien (1) est une merveille de faux cultisme distingué et tolérant, l'honneur du débat civilisé entre ennemis mortels qui se retiennent de se haïr ouvertement, un modèle. 

Son immense mérite est de montrer et d'exprimer les positions respectives dans toute leur crudité, et cela sans que cela soit exprimé directement, comme par exemple par des descriptions argumentatives véhémentes. 

Tout d'abord, la revendication du "scientifique", anthropologique ou démographique (Todd, qui n'est pas un universitaire, n'est que démographe, mais peut faire le "scientifique" quand même): "la science n'a pas de sexe" ! 

Magnifique slogan, que Todd place répétitivement, sans trop de horions et en gardant ses testicules, à peine griffées par Laure Adler pour qui la situation de l'auteur d'un discours, c'est la base du féminisme, donne seul au sexe de l'autrice (seule une femme peut parler des femmes) le garant de l'authentique.

Je fais un mauvais procès, nous sommes dans un monde de grandes bourgeoises, et un auteur masculin (quoique vieillissant) Georges Vigarello, y a crédit, il parle de la souffrance et de la domination. Quoique en termes dont Todd lui-même revendiqua la proximité: c'est parce qu'alors que les féminicides sont de moins en moins fréquents (ah bon? et oui!) qu'on les supporte d'autant moins et qu'ils sont insupportables, car cause de souffrance... La science n'a pas de sexe, mais les luttes chtarbées à contre temps, si, et la quenelle passa, telle la muscade. 

Todd le dit aussi, le patriarcat tel qui décore les motivations de ces dames n'a pas de signification anthropologique dans un monde divers ou existent plusieurs statuts des femmes. Arc boutée sur les réformes napoléoniennes, dont Todd nous dit par ailleurs qu'elles ne concernèrent que le monde bourgeois, les constantes des rapports hommes femmes en province n'étant pas touchées, la féministe parle ainsi de bien autre chose... De quoi nourrir les graffiti anti-hommes des rencontres de Blanche Gardin, niées comme agressives par nos féministes qui ne voient rien d'"antagoniste" dans les petites folies de nos lesbiennes de choc actuellement de sortie (Alice Coffin rigolarde et castratrice, pour le moins). 

Réfugié donc derrière le statut scientifique d'une patri-dominance locale et mesurée, Todd arrive le placer: le "patriarcat n'existe pas". On assiste bien à une féministicide avec violences asexuées. Pour faire passer la pilule, Todd avec élégance se dévirilisa et alla même jusqu'à se décrire comme une "pas chochotte mais presque". 

Sa proclamation du caractère secondaire et pas très intéressante de l'œuvre de Françoise Héritier put au passage ridiculiser là encore avec élégance une Laure Adler à la culture fétichistique, qui plus est en lui assenant la théorie de Margaret Mead qui non seulement dézinguait Freud, mais décrivait précisément ce qu'est un homme: un humain incapable de faire des enfants et qui en souffre, voire, et là la quenelle se fait épée, et on protesta tout de même. Car la conclusion est en effet, que privé de cette occupation tout de même chronophage, le mâle est amené à se concentrer davantage sur son travail, ce qui favorise et explique ses carrières mieux menées... 

On vit aussi affleurer la revendication féministe sous la forme de la nécessité et de l'efficacité des "luttes", qui seraient ralenties (j'aime bien la conviction d'avancer qu'a la dame) par l'œuvre de Todd, globalement négative. Persuadée donc de l'efficience léniniste de ses "luttes", la dame est une vraie progressiste, qui se mit ainsi nue devant nous avec grâce... 

Gros bisoux à toi Todd ! 

L'allusion au ralentissement dommageable fut par ailleurs faite avec gentillesse: Todd à l'occasion ne ferait que nous répéter ce qu'on savait depuis Zemmour en 2005: que les femmes sont plus éduquées que les hommes !!!  

A ce propos, on répètera donc la thèse du partage des activités entre hommes et femmes, partage au sens de spécialisation : aux hommes la chasse, aux femmes la cueillette et le soin, ce qui donne aux hommes le social et aux femmes le familial. Todd en déduit par la bande que l'individualisme féminin s'est transmis à la société via l'émancipation féminine, et on peut rajouter que ce sont les 3 secteurs (ministères) de la santé, de la justice et de l'éducation majoritairement féminisés (c'est le fameux "soigner, protéger, éduquer" de Valérie Pécresse), qui s'effondrent en France actuellement, mais aussi bien d'ailleurs que les métiers du militaire, de l'industrie et de l'administration, laissés à des hommes démotivés... 

Le bouquin

On attendait donc le fameux opus de Todd sur le Matriarcat... De fait, au cours du travail dont le résultat vient de paraitre, il a changé d'avis et loin de voir soit une domination d'un sexe sur l'autre, soit une égalité, il décrit une différenciation avec des forces opposées. Ce qu'est le monde humain, en fait. 

Mais il faut en venir au bouquin et à sa grande thèse: que l'anomie progresse chez les femmes émancipées alors qu'elle diminue dans la société globale, la stabilisation de la prospérité stabilisant aussi les désirs excessifs décrit par Durkheim, ce qui fait que le suicide, lui diminue partout y compris chez les femmes (sauf aux US ou il augmente partout). 

Quant à la liaison entre émancipation féminine et abandon de l'action collective, propre aux hommes dont on a déjà parlé, il est aussi lié à la disparition du sentiment "national", remplacé par le "care" (le soin mutuel) qui dispense de l'alliance fraternelle pour mieux protéger. D'autre part, cet affaiblissement du collectif, c'est le développement du néo libéralisme, facteur ou expression d'un individualisme essentiellement féminin. Néo-féminisme, néo-libéralisme, progressisme ont maille à partir et Todd devient le scientifique objectif qui sans le vouloir vraiment, valide et au combien tout ce qu'un Zemmour décrit de la société actuelle... 

Todd, mais avant lui bien des auteurs, établissent un modèle français des rapports entre les sexes qui s'oppose au modèle anglo-saxon: le vote des femmes fut accordé précocément à des femmes anglaises différentes des hommes et tardivement à des femmes françaises enfin considérées comme citoyennes (Rosenvallon). La France fut pourtaant pionnière de la transition démographique et de liberté sexuelle. 

Un mot au sujet du deuxième féminisme en France, noté comme faible et en fait absent comme mouvement organisé, la France arrivant à émanciper ses femmes sans lui. Il est vrai que nous sommes des catholiques, ceux qui firent la renaissance quand on déshabille la vierge marie en la respectant, pour en faire... Vénus (c'est la belle saillie de Todd). Mais il est purement idéologique, motivée en partie par une vision faussée des statistiques (les "féminicides" sont en baisse, comme partout en Europe), et qui s'explique en profondeur par des antagonismes de classe en fait. Sera-t-il durable ? 

Car les femmes ont des classes, aussi: hypergamées dans la classe moyenne inférieure, hypogamées dans la supérieure, encore macho. Et là coup de génie de Todd: c'est chez les hypergamées que les hommes soutiennent la nouvelle doctrine féministe !!! Ainsi donc, une petite bourgeoisie féminine conteste une classe moyenne supérieure masculine !!!  Apparemment éloigné du mépris descendant analysé par Todd par ailleurs (l'antagonisme est tourné vers le haut), il est d'abord moral, donc méprisant, et aussi, il n'est pas certain que les mâles hypogames dominés en soient à l'abri... Pour finir, on notera que c'est parmi les journalistes que l'opposition des deux classes moyennes inférieures féminisées, supérieures encore masculines est le plus aigu. Jean Claude "Gourdin" n'est pas poursuivi par hasard....

Au sujet du "hyper", on compte les thèses et on les sexe. 3 domaines dont les sciences humaines, femmes à 60%, les maths, techniques, mâles à 70% (en diminution) et les zones en forte progression géographie, philosophie, sciences politiques quasiment à parité (en augmentation de femmes): ces dames progressent en savoir de gouvernement !  Le plus marrant dans ce genre de décompte: le mot "genre" dans l'intitulé des thèses est féminin à 80%, la fameuse théorie exprime bien une domination, y a que ça qui les intéresse. 

Et puis il y a l'autorité féminine, qu'on rend responsable de la prohibition aux US, malgré la préférence des femmes pour l'immigration en France, leur individualisme les rendant plus "compréhensives". Et puis les exceptions  à l'association entre famille communautaire/souche et autoritarisme politique: c'est là où les femmes sont en position d'autorité. 

Une autre exception est la famille communautaire arabe, par ailleurs endogame: elle reste à l'écart des systèmes bureaucratiques impersonnels du fait de la prédominance des clans familiaux, là où au contraire, le statut des femmes est particulièrement bas. 

Bref, l'autorité féminine est plus "naturelle" du fait de la proximité mère/enfant, archétype du rapport de domination, elle est donc plus assurée, et moins violente que l'autorité masculine. En France, 84% des juges de moins de 35 ans sont des femmes... Le politiquement correct et la cancel culture en découle, c'est l'hypothèse de Todd. Les nazis furent masculinistes, les wokes sont féministes, les deux détruisent la culture. 

Là est la charge violente, une vraie décharge ! 

Quelques remarques et affirmations: 

- Le sentiment religieux aux US s'est maintenant effondré, c'est la grande mutation des 20 dernières années.

- L'homophobie est liée au protestantisme, et modérée en pays Catholique, la chasteté du prêtre, identifiée à une homosexualité latente rassurant les femmes.

- C'est l'émancipation des femmes qui entraina la ruine terminale du catholicisme et de l'homophobie.

- L'identité gay est culturelle et relative est inconnue au Japon, en Russie et en Thailande... Elle serait due au christianisme en fait au christianisme zombie. 

- Un aspect de la différence sexuelle: l'homosexualité masculine est exclusive, alors que la bisexualité est bien plus répandue (d'après les enquêtes) chez les femmes. 

 - Une remarque sage: transsexuel est impropre alors que "transgenre" est bien sur adapté, la différence homme/femmes portant sur la capacité d'avoir des enfants.  Todd refuserait-il que le changement de cette chose soit possible ? En tout cas, pour lui l'utilisation du mot n'a de sens que pour cacher de manière puritaine, la vision de l'appareil génital. 

- La Suède en 2021, après la Grande Bretagne en 2020, a interdit la transformation sexuelle chez les mineurs. 

- Une définition de l'"identité", qui n'est pas l'individu, mais la place de l'individu dans un groupe.

C'est donc l'émancipation des femmes qui conduisit donc à l'effondrement de la religion, puis en conséquences des autres identités dont l'identité nationale, puis avec l'effondrement de l'identité socialiste à l'identité "européenne" ou à l'identité gay ou même transgenre.

- le développement des transgenres vers homme signifierait le caractère anxiogène du féminin en société matridominée... Par ailleurs il pourrait être un retour au taux "naturel" des berdaches américains, la question étant de savoir pourquoi cela arrive maintenant en Occident. 

- le transgenre montre un rapport à la douleur, alternative à la vie éternelle et propre au transhumanisme contemporain. Le christianisme hypersexuel: la religion dont on ne sort jamais... 

- le monde est divisé entre féministes tertiarisés et patrilinéaires industrialisés (75% du monde), les premiers ne devant la possibilité de leur turpitudes féministes qu'à l'homophobie des seconds... Le féminisme serait il une ruine ? Pourtant, les pays patrilinéaires encore industrialisés Allemagne, Japon , ne font plus d'enfants. Entre baisse du niveau de vie et baisse de la vie tout court, la divergence est perdant/perdant. 

- Le Japon commencerait à accepter de l'immigration. 

- Les chercheuses qui nous parlent du genre sont à 85% des chercheuses. 

- La faiblesse du mouvement gilet jaune viendrait de sa forte composante féminine, incapable de s'organiser collectivement. 

 

 

(1) https://www.france.tv/france-5/c-ce-soir/c-ce-soir-saison-2/3036417-feminisme-la-guerre-des-sexes-aura-t-elle-lieu.html

(2) "Où en sont elles ?" Todd, 2022, disponible partout... 

(3) A Sud Radio https://www.youtube.com/watch?v=gPBeezeJFz0

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