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Les anthropologies

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Excité par Girard encore une fois et aussi par Legendre et Bainville, je me relance dans l'anthropologie du désespoir, fasciné au gré d'un commentaire vengeur contre un mariole du mariage pour tous par l'incroyable connerie et l'incroyable et surtout suicidaire sentiment de soi de notre époque du crépuscule. 

Au passage de la demande sociale que la justice se doit de satisfaire en édictant bonnes les naissances sans père, et mauvaises car phobe (inutile de préfixer l'opprobre universelle, l'enculatoire et sure d'elle même bien pensance ayant statué déjà et pour toujours) toute critique d'icelles. 

Au passage de la justification anthropologique par les experts, les spécialistes en viols collectifs rituels et autre subincisions d'adultes super initiés ayant donné leur quitus, le relativisme des moeurs est observé partout: Godelier spécialiste de l'homosexualité rituelle obligatoire (un adolescent, ça suce et ça avale) a parlé, convaincu et donc décidé. A partir de là, Levy Strauss, le grand ancêtre qui a encu... euh initié tout le monde, Héritier incluse, a transmis lui la grande structure universelle du monde: celui ci n'en a aucune et un enfant avec père n'est qu'un débile alcoolique dont l'embryon n'a par conséquent pas été trié: un sous homme à éliminer adulte, faute de l'avoir été foetus. Au passage, la naine héritière a promu intellectuellement l'abjecte cause de son incapacité à sucer autrement que debout: on l'a privée de beefsteak, elle et toutes ses grand mères, depuis l'origine des temps. 

A partir de là, on est conduit à réviser son anthropologie, et donc de se la faire soi même, faute de combattants. L'internet rend possible l'oeuvre d'une vie, et on va la résumer ici en deux pages, pour ne pas lasser. 

Tout d'abord, on affirmera une chose sous forme de trinité: toutes les sociétés humaines sont dotées d'histoires, d'institutions et de militaires. Ce qu'on appellera anthropologie sera donc la science de ces trois activités, incontestable et absolus marqueurs de toutes les formes possibles d'humanité, voire éléments typiques de cette forme d'existence qui saisit sans doute plusieurs espèces de primates cousins, l'histoire ayant commencé sans doute par les guerres inexpiables qu'ils se livrèrent entre eux pour finir par garder le tronc métissé nommé sapiens dont l'éparpillement sur toute la planète émergée semble postérieur à l'éviction des "autres". 

On commencera par proclamer l'aspect universel de l'activité guerrière, toujours distincte de toute espèce de religion, rite ou habitude alimentaire et proprement consacrée à la violence totale au prix de sa vie et de celle de son groupe familial. Irréductiblement différent de tout sacrifice et de tout rituel le guerrier est un absolu anthropologique et ce qui s'y soustrait disparait bien fait pour lui, il n'a en face que la volonté farouche d'extermination de l'autre détesté qu'on ne regrettera jamais et dont les morts multiples ne signifieront jamais rien. Vae Victis ! 

Point de société pacifique et tout groupe humain se distingue des autres par ce "biais", responsable des actions qui se succédant constituent l'Histoire et n'a rien à avoir avec les mythes ou histoires symboliques. Gardées par les mémoires rituelles ces mythes ne sont que les représentations symboliques sous forme de récits de ce qui n'est pas, précisément l'Histoire, mais son contraire: ce qui devrait se passer, à rebours de ce qui se passe. Il "se" passe toujours quelque chose et la succession des ces guerres et renversements des traditions et autorités ne se mémorise pas au delà de quelques générations dans les peuples sans écriture (tous et  jusqu'à tardivement). La seule mémoire qui se maintient est donc la vraie, celle de l'institué, de ce qui a gagné et dont on doit expliquer pourquoi il a gagné. 

Au passage on démonte donc les deux grands lieux communs des sociologues de mes deux qui ne réaffirment que LA domination et SA justification. D'abord la domination est celle d'un groupe d'hommes sur ses vassaux et ses soumis qu'il gère par force du fait de sa domination toute militaire et exclusivement. Ensuite que sa justification consiste entièrement en son existence transmise, la valeur de la menace et l'adhésion qu'elle suscite en étant la preuve et la justification objective et imparable. Insensible aux terribles gabelles du XVIIème, le "peuple" ne supporta pas les impôts du siècle suivant: tout est relatif, euh, culturel. En gros: un peuple complet hommes femmes esclaves compris en domine d'autres, et la justification culturelle de l'assemblage constitué par ce peuple en est le ciment et la preuve d'existence (du ciment).

Rien à voir donc avec la justification trompeuse de la domination de l'homme sur la femme ou assimilé,  ce qui est l'effroyable contre sens graveleux dans lequel tout le savoir occidental sur les sociétés se branle depuis Weber. 

Point de domination militaire sur ses femmes ou ses esclaves ou porteurs d'eau: ceux ci, contents de servir l'épée qu'ils admirent et dont ils jouissent, participent de la "domination". La reine mongole n'a pas le même rang que la pute violée en passant: elles ne partagent aucune espèce de solidarité féminine, faut il le rappeler. L'esclave mongol ne s'identifie pas au natté à plat ventre dont un regard justifie l'assassinat: il lui marche sur la gueule en rigolant. 

Ne pas comprendre l'institution et donc le caractère irréductible et militaire de la puissance nationale, ethnique, tribale, qui dans tous les cas est monstrueusement partisane est une folie aveugle ridicule. De tous temps, cet oubli fut le fait des "dominés",  les vrais: non pas les pauvre prolos, mais les peuples, ethnies et nations dans leur ensemble promises à l'esclavage et à la disparition finale sans descendance ni souvenirs. De tous temps, la conscience de sa volonté collective d'exister au prix de l'écrasement ou au minimum du mépris haineux de l'autre collectif avec qui on ne peut que signer des paix provisoires à vérifier sans cesse, fut la marque des groupes humains qui se maintiennent dans le temps. 

Le maintien des institutions à travers l'histoire serait il ce que précisément on appelle le "religieux", et qui donc serait subordonné anthropologiquement à l'essence de l'humanité, et qui est de survivre sous forme de collectivité ? Et bien cela serait ma thèse et celle de pas mal d'autres.  

Bien sur il y a l'objet G, l'ultime motivation et sans doute le grand secret. Car la religieux n'est pas le rassemblement de tous pour le plaisir de la cohabitation, mais la relecture d'un symbolique qui lie cette collectivité là à un troisième tiers, seul source de l'envie de rester ensemble. Nul n'est le frère du voisin haï: on n'est que le camarade de combat d'une adoration qu'on partage, adoration de la MEME chose. Cela est la structure du religieux garant de l'institution, qui donc n'est pas le dieu elle même, mais le moyen de lui parler, seul but humain effectif.  

La société serait donc ainsi divine exclusivement et existante car victorieuse et non pas l'inverse: qui se soucie de la victoire quand la défaite est possible ? Dieu lui est toujours là, et c'est ce qui fait marcher l'ensemble: non pas une structure, mais un évident comportement global, presque biologique. Là voilà la sociologie: une bête psychologie des idées collectives. Nulle force immanente de domination, nul divin à la commande de l'histoire, juste des primates assez malins et jouisseurs pour se donner envie de vivre, les survivants étant ceux que nous observons. 

J'oubliais la musique: art suprême car essentielle manière de célébrer et donc seule source de cette envie de vivre, la seule chose qui compte. 

A partir de là, on doit pouvoir penser notre histoire, et celle de l'évolution de nos moeurs et précisément de nos religions. Soumis à des pressions culturelles et historiales multiples, tout ceci se trouve et d'ailleurs s'est toujours trouvé en butte à des dynamiques multiples: nous avons DES histoires et considérer l'affreux désordre de la France de Charles IX devrait nous faire mesure l'étendue des fractures et des blessures passées. Et aussi ne pas nous effrayer quand à la possibilité de les soigner de la même manière... Car nous ne sommes pas hors de ce monde là, simplement après. Catherine de Medicis, folledingue obsédée d'astrologie ne fut pas si faible ni si bigote et joua son rôle, tout comme ses fils, pas si indécis: une institution veillait et elle n'était pas qu'humaine; à l'oeuvre derrière la scène un destin qu'on pourrait croire magique, construit par l'histoire, la guerre et les convenances plus le désir de ce qui convenait finalement aux gens se manifesta. Navarre était légitime.

Bainville rappelle que le règne de louis XII fut le plus heureux de tous, et sembla justifier à lui tout seul toute l'époque monarchique: personne ne se plaignait, ni des impôts, ni de la justice, et l'autorité était admirée. Voilà qui suffit, donc, à expliquer tout le reste, non pas le retour à l'âge d'or, mais le simple souvenir de ce qu'il fut possible et qu'on peut donc en avoir envie. Et puis en parlant de Bainville, un autre trait tout aussi saillant: en quelques années de Louis XV, qui ne fut pas appelé le "bien aimé" pour rien, on refit la prospérité française à force de bien travailler quelques années, cela suffit à la France, juste de temps en temps. Cela suffit donc à financer tout le reste des échecs abominables qui suivirent, révolution comprise, Napoléon ne faisant que profiter de l'étonnante richesse humaine que produisit le siècle des lumières... La royauté abolie, tout était il fini ? Pas du tout, la preuve, ça continue... 

On se prend à rêvasser: ce n'est que dans les années 70 du XIXème siècle que fut introduite la consommation forcenée de la bière et des cigarettes (sans parler des putes) et toute l'ambiance des bistrots qu'on en finit plus de voir se terminer sous nos yeux... La France c'est autre chose, et les "traditions" ne sont pas ce qu'on croit. 

Ne pas considérer l'institution et la vouloir nulle en tout cas pas symbolisée, c'est se voiler la face... Vouloir l'affaiblir explicitement c'est se tromper et agir contre un inéluctable... anthropologique: pour que tout cela tienne, il faut que collectivement quelque chose fonctionne, et qu'une nécessité soit à l'oeuvre, et qu'elle soit entretenue. 

C'est l'idée de la "grâce": une potentialité existe et il ne suffit que de l'activer pour qu'elle veuille bien agir, mais de son plein gré. A rebours, dans l'obscurité de la malchance silencieuse, les pires souffrances et les pires défaites ne peuvent que se produire. Qui a vraiment envie de tout cela, encore ? La volonté forcenée de maintenir dans cet espace géographique là une réalité historique symbolisée a-t-elle un sens? 

Pour certains, la chose est douteuse, et d'autres forces seraient à l'oeuvre, plus larges, plus progressistes, en tout cas à encourager: c'est l'idée européenne voire mondiale et qu'importe que les chinois règnent si c'est avec douceur. Tout projet égoïste, affirmant une volonté qui n'est pas élargie à ce qui nous dépasse tous n'est respectable que parce que puissante (le militarisme chinois ou américain) et ne doit surtout pas être imité car indigne de nous. Le projet mondialisé est celui d'un empire doux, en gros la république du Vatican, acharnée à la venue des africains qui imposera la faiblesse et donc éloignera la dictature des nations, de nos nations réprouvées. 

Car la nation vaticane a ses rancunes: après avoir désespérément tenté d'imposer son infaillibilité au dernier moment et donc ruiné sa crédibilité avant de subir tous les outrages de la modernité déchaînée, le groupe d'homosexuels tordus qui finissent de consommer l'argent des mafieux repentis après leurs extrêmes onctions a bien l'intention de solder les comptes du XXème siècle: sa faiblesse finale n'est qu'une vengeance sordide; tout a infusé partout et l'Europe sera rendue aux barbares dans son entièreté faute de les avoir vraiment converti. 

Voilà ça c'est l'avenir, après l'extinction des grands sentiments et des grandes destinées, si elle se produit et après tout pourquoi pas: qui dira "dommage!" ? 

Revenons à l'anthropologie: tout ce que je décrit reste valide et tout groupe humain survivant a conçu ses institutions sous la forme que je décris.  On pourrait donc en tirer un théorème et dire que cette histoire d'institutions a un rôle indispensable dans la survie. Peut on la penser, la décrire, voire la vouloir et l'organiser ? 

On pourrait se contenter de l'entretenir et de lui trouver une religion, faute de continuer à disposer de la vieille, qui semble en mauvaise forme, tu parles. Cela est il vraiment indispensable et LE religieux a-t-il besoin d'être unique, comme lorsque toute l'expression culturelle d'une époque passait par le christianisme, par exemple au moyen âge béni et encore ? De fait, les soucis des royautés passées n'étaient pas explicitement mystiques, et l'adhésion mystérieuse au royaume, aux frontières et à l'héritier légitime du trône qui a toujours vaincu les pourtant très fortes tentations centrifuges ne fut pas explicitement chrétienne, tout en ayant les atours du religieux intellectuel que je voudrais théoriser. 

Et bien cela s'explique par une autre théorie, qui est que le christianisme historique ne fut jamais complètement LE religieux dans notre ère culturelle, structurellement polythéiste n'en déplaise aux tenants énamourés d'un monothéisme unificateur qui ne fut jamais que juif ou musulman. L'homme européen fut toujours barbare et il ne faut pas oublier que la fille ainée de l'Eglise ne fut jamais que pratiquement la dernière convertie... Clovis alla au catéchisme for tard et ne compris jamais vraiment cette histoire de "mort pour nos péchés": il aurait été là avec ses hommes, il n'aurait jamais laissé faire le scandale... 

Qui plus absolument jamais contaminé par l'horreur arienne, la France civilisa l'Allemagne et inventa une polyphonie culturelle variée allant même jusqu'à dénaturer l'amour chrétien en jeux sexuels courtois raffinés qui lui firent sa réputation, et cela sans que rien dans tout le reste du monde n'atteigne sa cheville. Le religieux qui fait l'adhésion à une institution inclut ce genre d'habitudes, et le temps sédimente le tout. On a parlé des époques heureuses, elles y sont pour beaucoup, et le souvenir paradisiaque des époques apaisées vaut tous les paradis d'Allah futurs.

De manière générale la course à l'innovation qui a saisit l'Europe lors du démarrage de l'époque moderne et qui via l'amérique nous a donné l'internet EST le religieux de ces époques, sans le confondre toutefois avec le culturel. Celui ci est bien sur issu du religieux mais en n'ayant de cesse que de s'en affranchir. Disons que le religieux, lui, a un objet G explicite, le culturel se divisant en festif (la religion des seins qui bougent), en doctes explicitations d'un objet G travesti invisible, et en mathématiques. Je me situe précisément dans le culturel festif, ma prise de conscience de l'objet G n'étant qu'élucubrations d'ivrogne, mon seul respect allant aux mathématiques, suffisamment multiples pour tout recouvrir, l'action à distance imposée par l'Anglais Newton ayant fait son temps, l'activation du vide étant maintenant mis en équations. 

Girard avait expliqué les rapports mimétiques complexes entre France et Allemagne et Bainville nous a expliqué le chef d'oeuvre du traité de Westphalie qui consacra l'éclatement de l'Allemagne de par la liberté de ses princes. Les désirs de nation se situent à bien des niveaux simultanément et malgré les divisions de la guerre de trente ans, consacrées comme on a dit, une union était en cours et l'Autriche finit par disparaitre, elle. Jamais les grands principes moteurs, activés depuis deux mille ans ne s'éteignirent. Tous ces princes se maintenaient peu ou prou avec une justification religioso-sacrale, et une référence à Charlemagne, disons à l'Empire, le seul qui vaille. L'assentiment populaire suffisait et aussi l'indistinct envie de la France, sous la forme d'une famine qu'il fallut satisfaire 3 fois... 

Au passage, le XIXème, siècle de la philosophie allemande (on écartera Kant de tout ça) fut celui de la réunification. D'ou nous vinrent les fins de l'histoire, les dominations sociologiques, les prolétariats transnationaux ? Et bien des inventeurs de la sécu: tiens donc, l'histoire a un sens finalement et l'utile fut joint à l'agréable. Que pour finir, on passa à l'être lui même, résumé dans une clairière par un nazi empapaouteur de crétins montre bien ce que cette famine eut de pénible, moralement et intellectuellement. On se permettra donc de mépriser avec hauteur tout ce foutoir germanique, Bach n'ayant, avec Kant je le rappelle, rien à voir avec ça. Au passage, et comme coup de pied de l'âne, il fallut supporter en guise de point d'orgue, une autre réunification et pas la dernière, la fécondité terminale de la bête la conduisant à vouloir maintenant importer l'Afrique et le moyen orient pour maintenir ses exportations.    

L'histoire de maintenant, qui continue, mérite de réfléchir à tout ça, vous ne trouvez pas ? 

 

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