Les Mérovingiens

 

Mérovée (mort en 457 dans l'obscurité) serait le grand père (mythique) de Clovis. 

Mais il faut parler aussi de Claudion le Chevelu, père (ou tuteur) de Mérovée, mort en 447, et fondateur de l'embryon du royaume de Clovis, le Cambresis. Il traite avec Aetius en 430. Sa descendance effective reste mal connue en fait. Il y aurait aussi Pharamond, le père de Claudion, mais là on est dans l'incertain... 

En tout cas, ces chefs francs apparentés ont soutenu Aetius contre Attila, en particulier en 451. 

Clovis inaugure la fusion entre un peuple germanique barbare envahisseur et une souche gallo romaine. Il se christianise avec Clotilde et se fait sacrer à Reims par Rémi. 

Tout cela est raconté par Grégoire de Tours dans l'"Histoire des Francs". Mort en 594, évêque de Tours, gallo romain et noble Arverne, nous parle des Francs, donc avec moult périphrases et légendes bizarres... Et puis il y a la lettre de Rémi à Clovis. 

Car c'est tout de même Clovis qui fait tout. 

Mais commençons tout de même par le vrai premier mérovingien, Childéric 1er, le père de Clovis. C'est lui dont on découvre le tombeau en 1653: il y a une francisque et une grande épée, une "spathe" et aussi le crane de Basine, sa femme (au fait, le duc de Guermantes se prénomme "Basin").

Il faut le noter: il est le seul barbare à ne pas être arien (mais bien païen) et se trouve donc source de toute l'attention des épiscopats. Au fait, le paganisme des francs est un culte des "ases", les dieux-hommes nordiques, habitants d'Asgard, comme Odin. 

Il assiège Paris et traite avec Geneviève qui maintenait l'équilibre entre Romains et Francs. Affidé à Odoacre, il meurt autour de 481. 

Clovis

Clovis bat le dernier des romains, Syagrius, fils de d'Ægidius, lui même nommé par Aetius, à Soissons en 486. A partir de là, le "faedus", la fédération dans l'empire des romains est terminée. Le premier des frexit. 

Clovis fut un grand roi. Il épouse Clotilde en 493, se convertit au catholicisme en 500, le sacre est un baptême, et étendit considérable le "regnum francorum". Il faut bien le noter, il règne sur TOUS les francs et pas seulement les saliens: il fait assassiner tous les chefs francs concurrents. Il s'installe à Paris. Il n'est pas chef de l'église, comme un roi Arien, mais "fils" de l'église et installe donc la distinction politique/religion qui fonde la royauté occidentale. Le concile des Gaules de 511 établit cette relation. 

Il bat tout le monde, les Alamans à Tolbiac en 496, c'est là qu'il fait le même coup que Constantin à Milvius: la promesse de conversion contre la victoire.

Il s'en prend aussi aux Wisigoths du sud ouest, le "marquisat de Gothie", la Septimanie, et les boute hors de France à partir de la bataille de Vouillé, où il tue lui même Alaric II. 

Clovis meurt en 511. 

Clotaire

D'abord la tanistrie, loi matriarcale celtique, et germanique. La succession n'est pas parmi les descendants, mais parmi les apparentés et cela du vivant du souverain. Permettant d'avoir un adulte vaillant disponible, elle est hélas source de conflits violents permanents. La loi Salique rompt avec tout cela, et impose le partage du royaume entre les descendants du roi. 

Ensuite la "faide", la "vendetta" royale, plaie des peuples primitifs (dont les corses, kurdes et autres albanais),  lutte inexpiable entre clans, tribus et fratries. Issue des partages matriarcaux et marque des rivalités inexpiables dues au mimétisme généralisé. 

Ensuite, que l'ainé de Clovis, Thierry n'est pas fils de Clotilde comme les 3 autres, Clotaire, Childebert et Clodomir.

Il meurt en 534. Son fils Thibert n'engendre qu'un impotant, Thibaut qui meurt en 555 et Clotaire récupère le royaume. 

Clotaire s'allie à Childebert pour faire assassiner les fils de Clodomir (tué en 525), Thibaut et Gunthar.  

Il conquiert la Thuringe, et tente de contrôler la future sainte Radegonde, chrétienne pieuse fanatique. 

Les deux frères tentent d'envahir l'Hispanie en 542. En 548, Clotilde meurt et ses deux fils font ramener son corps à Paris pour l'y enterrer à coté de Clovis. 

Childebert meurt en 558 sans descendance. Clotaire ramasse tout. Il meurt en 561 roi de toute la Gaule et d'une partie de l'Allemagne. Deux de ses fils,  Chilpéric et Sigebert entrent en conflit.

La Faide royale

Commence alors la grande faide de 561 à 613. Frédégonde, Brunehaut et tout le taintouin. En fait la guerre entre Neustrie (Chilperic) et Austrasie (Sigebert). 

Clotaire II ramasse tout à la fin. Il est le fils de Chilpéric et de Frédégonde,  né en 584, l'année de l'assassinat de son père par Frédégonde elle même...

Brunehaut (ou Brunehilde) est une wisigothe, élevée dans l'Arianisme, qui épouse Sigebert. Sa soeur Galswinthe épouse Chilpéric qui la délaisse pour  Frédégonde et la fait étrangler. Vengeance (de sa soeur) !!

En 575, Sigebert se fait assassiner par des envoyés de Chilpéric et Frédégonde. Brunehaut prisonnière épouse Mérovée, fils de Chilpéric (habile, non?) qui se fait tondre et assassiner pour la peine presque immédiatement.

Brunehaut libre, règne au nom de son fils Childebert sur la Burgondie et l'Austrasie, ennemie mortelle de la régente de Neustrie, Frédégonde, qui règne au nom de Clotaire. 

Childebert meurt en  596, sans doute fait empoisonner par Frédégonde.

La "décrétion de Childebert" est imposée par Brunehaut pour latiniser la loi salique. Elle abolit la faide en faveur de la justice royale (le châtiment remplace la vengeance), instaure le "commissariat de police" (centenarius), le droit des femmes à ne pas être mariée contre son gré, l'égalité entre francs et gallo-romains, et instaure les "comptes" préfets nommés par le roi. Elle réintroduit le droit romain.

Trahie par les nobles d'Austrasie qui font appel à Clotaire, Brunehaut est suppliciée "durement" (avec toute sa famille), mais la décrétion de Clotaire ne modifie qu'à la marge celle de Childebert. La période fut féconde. A noter qu'on compara le décret à la magna carta anglaise, bien plus tardive. 

Notons aussi l'interdiction des juifs dans les hautes fonctions et l'obligation de nommer les fonctionnaires dans leur région... 

Dagobert

Le bon roi est le fils de Clotaire II. Il meurt en 639 à 36 ans. La chronique de Frédégaire (un homme froid) en fait l'éloge.

Une chronique du VIII ème siècle expliqua que Dagobert myope, se prenait souvent les pieds dans les tapis... L'air de la chanson est celui de la "Fanfare du cerf", un air de chasse... 

Clotaire II nomma Pépin de Landen, noble austrasien rallié, éducateur de son fils  Dagobert qui le renvoie à son avènement du poste de maire du palais. 

Dagobert se fait enterrer à Saint Denis, qu'il fait construire. 

Il partage son royaume entre Neustrie(et Burgondie) (à son fils Clovis II) et Austrasie (à son fils Sigebert III).

Les pépins

En bref, ils commencent avec Pépin de Landen, fils d'un (à l'existence contestée) Carloman, maire du palais. Celui ci enfanta Pépin de Herstal, le père de Charles Martel, lui même papa de Pépin (le bref), dont Charlemagne fut le fils. La famille fut maire du palais pendant toute la période des rois fainéants, marquée par les querelles entre Austrasie et Neustrie, rois concurrents, meurtres et complots à tous les étages. 

La conquête musulmane stoppée à Poitiers en 732 par Charles Martel fut la consécration de la suprématie des Pépins et en fait de l'instauration de la féodalité, initiée par l'attribution de bénéfices (qui devinrent les fiefs) à des cavaliers disponibles pour la guerre. Là encore le départ à cheval pour le bois de boulogne de Basin de Guermantes prend toute sa signification. 

Pépin le bref se fit proclamer roi en 751 et fit tondre Childeric III, roi qui ne faisait rien ( "fait néant"). L'héritier de Claudion. En fait l'histoire de la fénéantise tient beaucoup au chroniqueur Eginhard, justification d'usurpation oblige. 

Les rois fainéants. 

Bon, on commence par la division Austrasie Neustrie peu avant la mort de Dagobert. En gros, les pépins, maires du palais d'Austrasie font régner des rois de Neustrie sous leur contrôle. Cela commence avec Thierry III pris en main par Pépin de Herstal et se termine par Charlemagne, lui pas fainéant du tout: il invente même l'école (il fallait la faire celle là).

A partir de là commence une autre histoire...