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BWV 99 Was Gott tut, das ist wohlgetan
Ce que Dieu fait est bien fait... Le inch allah luthérien allemand, mis en musique par Bach, lui même...
Bon on suivra le texte suvant: http://www.bach-cantatas.com/Texts/BWV99-Fre6.htm
aprés avoir pété un franc suisse à Bachstifftung pour écouter ça dix fois.
http://www.bach-streaming.com/what-god-doth-that-is-rightly-done-bwv-99-video.html
L'ouverture est guillerette, mais en fait à la Bach ultra hiérarchisée et complexe, toutes les nuances de la bonhommie étant explorées tour à tour, comme de juste.
tadadam avec le rappel rentré, et hop ca remonte encore une fois pour bien poser la structure.
Apparaissent donc alors ce qui marquera la brêve période de notre temps précieux soustrait au monde: la présence simultanée et obstinée d'une flute et d'un hautbois (dit d'amore par la volonté du maitre). Et puis les voix arrivent, par en dessus et ça le fait. En parlant de maitre, on est là dans l'affirmation de la paternité bienveillante, quasiment champêtre. Cela se développe, vous êtes pris.
Un récitatif. Vous ne perdez rien pour attendre.
Puis l'air de ténor entièrement dissonant. La flute laissée seule se confond en désespoir par en dessous, et la voix ahahahah essaye de lui échapper.
Erschüttre dich nur nicht, verzagte Seele,
Ne frémis donc pas, âme désespérée,
Wenn dir der Kreuzeskelch so bitter schmeckt!
Si le calice de la croix a pour toi un goût si amer !Nous y sommes donc et la dissonance cognitive, spirituelle et le reste se manifeste puissamment:
Obgleich die Süßigkeit verborgen steckt.
Encore que la douceur en soit cachée.Et c'est bien tout le problème, la répétiton de la chose en descente délicieuse d'un mal au coeur délicieux qui n'en finit pas de descendre dans le désespoir de l'amertume faite musique pour notre délice... Ne frémis pas, non ne frémis pas... Tu parles et la flute, la flute.... La fin abrupte et aigüe, est la seule remontée musicale.
Un mot au sujet de la flute, instrument magique, sacré, préhistorique, terrifiant, ensorcelant: il enchante ce délire hors de tout, qui glisse dans l'au delà. Seule avec le ténor, on atteint là, brutalement un sommet de Bach et je ne rigole pas.
L'Alto s'avance et tente de synthétiser. Mais ce n'est qu'un espoir, et il va falloir maintenant passer à la casserole. D'abord l'Alto qui récite.
Wenn man genug geweinet,
Lorsqu'on aura assez pleuré,
Kommt endlich die Errettungszeit,
Viendra enfin le temps de la délivrance,
Da Gottes treuer Sinn erscheinet.
Où se manifestera la sincère loyauté de Dieu.Ca se termine bien, en apparence.
Viens alors le duetto de BWV 99, l'une des plus extraordinaires moments musicaux qui soit: la recherche réussie de l'accord absolu. Conçue comme une marche progressive de deux tacherons associés alto soprano comme humains, flute et hautbois comme machines toute la marche progressive vers le point suprême, est mené en plusieurs étapes pour finir dans un bref échange, redoublé dans deux motifs accordés en fait parfaitement et à quatre. Cela s'appelle la "crux" et quelque soient les significations multiples qu'on peut lui accorder, force est d'admirer le combat, et ce que l'on en obtient.
Le bachstifftung est extraordinaire, à la bonne vitesse avec le bon équilibre des voix: https://www.youtube.com/watch?v=KBjvsHCv0Zk
Cela commence avec la machine flute et haubois, une première fois. Les voix d'abord dédoublées se synchronisent plusieurs fois, et à chaque fois cela repart avec le décalage pour finir finalement dans l'incroyable
Wird auch künftig nicht ergötzet.
N'aura pas non plus à l'avenir à se délecter.Mais avant cela, il faut passer par le terrible
Wenn des Kreuzes Bitterkeiten
Si les amères souffrances de la croix
Mit des Fleisches Schwachheit streiten,
S'attaquent à la faiblesse de la chair,Méditation incroyable sur la terrible nécessité, recherche éperdue, l'argument retourné incroyablement tordu, qui reprend bien sur, c'est un miroir comme toujours, le "bitter schmekt". Mais bon sang, de quoi parle-t-il ?
Cela se termine brutalement après le silence des voix, par les deux machines, elles aussi accordées en une brève reprise. Voilà. Combien de litres de larmes furent versés sur ces moments là?
Puis, on en revient au début, c'est à dire à la maison, c'est fini, vous pouvez rentrer chez vous tranquille, papa s'occupe de tout. C'est ce que dit le choeur. Il en profite même pour vous faire un dernier retourné... Quel culot.
Drum lass ich ihn nur walten.
Aussi n'ai-je qu'à le laisser agir.C'est ça, bien sur. C'est court, et c'est fini maintenant. Le silence qui suit, accablé, nous laisse sur terre.
99 est ainsi donc une merveille totale, une cantate de Septembre, du deuxième cycle, jouée en 1725. C'est qui qui est l'auteur de ce truc ?
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Les pédagogies
http://nathaliebulle.com/wp-content/uploads/pdf/rn-publicain-pn-dagogistes_20130315_153612.pdf
est un texte précieux, fait de ce ne que pourra jamais produire le simple journalisme. Une analyse et une réflexion, ce que ne sera jamais une simple description. "L'école et son double" est l'ouvrage de la dame.
D'abord comparer Dubet et Meirieu à Brighelli et Finkielkraut fait beaucoup d'honneur à deux journalistes, mais qu'importe, il se pourrait que d'autres noms se mettent de la partie, il faut le dire inégalement représentée (c'est quoi cette figure de rhétorique, le français est trop intelligent, ou trop poétique).
En gros, des théories indubitables, confortées par le plus ancien savoir du XXème siècle, déroulent sous nos yeux leurs conséquences incontournables sans que nous n'y puissions rien, car nous n'y comprenons rien. Il semble que cette Nathalie Bulle, pourtant du CNRS, soit une redoutable salope (au sens des années 70) et nous permette de découvrir (au sens de soulever le couvercle) le fameux pot aux roses.
D'abord, on ne conçoit jamais de grande théories hors d'un contexte idéologique bien précis dans lequel de grandes idées souvent inconnues du public (et j'en fait partie) ont acquis leurs évidences à l'écart du public (et j'en suis). Je veux dire par là que ce qui parait incompréhensible n'est souvent pas du à l'apparence du monde soudainement devenu absurde ou pervers, mais bien à ce qui justifie qu'on le fasse tel et qui un ensemble de doctrines écrites, accessibles pourvu qu'on y prête attention, et justifiant, voire prescrivant avec cohérence et volonté justifiée les actions qui conduisent à l'absurde.
Les pédagogies qui finissent actuellement de ruiner le système éducatif français et ceux qui en "bénéficient", sont issues d'un ensemble de conceptions particulières au confluent de la philosophie, de la sociologie et du politique que l'on se doit de rendre visible.
D'abord le politique. C'est la thèse de Nathalie Bulle qui explique bien le débat "scientifique" normalement tourné vers la possibilité de connaitre au sujet de la relation pédagogique fut retourné en considérations susceptibles d'être soumise au débat démocratique, et donc sujet aux question de préférences partisanes, le public étant libre de choisir entre une droite et une gauche sur ces questions. Teintée par la droiture, la relation maître élève fit les frais de la chose, le fameux slogan "ne dites pas "monsieur le professeur", dites "crève salope"" n'ayant sa validité que là.
On passe donc au sociologique. Bourdieu le chéri de ses thésardes, (est ce lui qu'on appelait "la poutre", à cause de ce qu'il mettait dans l'oeil de ses victimes, je m'égare?) théorisa avec la "domination" l'aspect pédagogique de la chose, toutes les théories de tous ses disciples ayant depuis vocation à changer l'inéluctable inégalité du normalien dominant (voir plus haut) en fait terrible, profond, et quasi hitlérien ressentiment de classe encastré dans la plus terrible, la plus vulgaire, et surtout, ce fut un professeur, la plus fausse des idéologies sectaires.
Incompréhensible et inopérant auprès de ses collègues qui le méprisait pour ses turpitudes, le gros communiste se consacra à laver le cerveau d'une certaine classe de demeurés, qui cherchèrent à toute force à appliquer ces théories sectaires dans le domaine qui était le leur, l'humilié, mal payé et qui n'avait rien à voir, métier de professeur des écoles. Désintéressés (tu parles, leur salaire minable, gage de leur liberté et de leur responsabilité, faisait foi) par les matières qu'il enseignaient sans gout, ils se mirent à autre chose, c'est à dire au pédagogisme.
Je suis sévère: le prof en général restera mon héros en ce qu'il se consacre bien sur à l'apprentissage, et pas à ses matières, qu'il le fait pour rien et que cela est injuste, mais que justement, et c'est Adam Smith qui le dit lui même, il le fait par ce qu'on le reconnait. Car l'amour infini que l'on voue au prof de maths qui vous révéla la racine carrée vaut tous les salaires. La pédagogie n'est pas en cause: il y a de l'humain dans le prof et le fameux rapport est d'abord l'un des plus difficile qui soit, voisin de la relation amoureuse et ce sont les grecs qui le disent, là encore je m'égare, car Bourdieu en avait bien sur, tiré les mauvaises conclusions.
Quoiqu'il en soit, garant de la civilisation de l'honneur, le prof mérite, comme le fantassin qui meurt le premier jour ou qui devient maréchal de France à force de succès magnifiques, tout le respect qu'on doit au vrai courage. Ce sont les ordres qu'ils reçoivent et les stratégies qu'on leur ordonna de mettre en oeuvre qui conduisirent au désastre. Ils le firent en voyant ce qui se passait, et en tentant de combler les manques qu'ils voyaient. Certains furent acquis à la cause immonde et délibérément ravagèrent, d'autres ne comprirent rien à ce qui se passait. Mais les responsables furent leur officiers, et il faut maintenant faire feu sur le quartier général.
Les hiérarchies de classes et de savoir que je décrivais en sociologue plus haut n'agirent bien sur pas que sur les biffins. Toute une hiérarchie à la fois épiscopale et militaire (le mot "mammouth" ne fut pas inventé pour rien) est à l'oeuvre et le phénomène se produit à toutes les échelles. Mieux, le ministre lui même, prototype de la stupide mijaurée au cerveau lavé, même pas francophone en plus, est victime de la terrible incapacité citoyenne à appréhender la nature du monde, à en choisir les degrés de liberté. Dans la société du savoir, la convention absurde, masquée par l'hypocrisie et la corruption fait office de nature, et il n'y a plus de choix: le politique en ce qu'il est de gauche et que tout le monde est de gauche est devenu obligatoire, la religion de la connerie a tout transformé en culte et qui discute du culte ?
Venons en à ces fameuses théories, c'est là que c'est intéressant. D'abord, une distinction fondamentale, liée au fameux "constructivisme" dont l'ampleur de la nocivité ne lassera jamais d'étonner.
Il n'y a pas construction de l'être par la raison, mais apparition de la raison à partir de l'être.
Pardon de cette forfanterie, qui me conduit à improviser des aphorismes sans doute inexacts, mais il s'agit bien de cela. Alors que bien sur toute l'histoire de l'humain est celui d'une émergence progressive des structures logiques explicites de la civilisation à partir des magmas implicites biologiques et tribaux, ce qui remet en cause toutes les doctrines de la révélation et de préexistence de quoique ce soit d'intelligent à l'intelligence humaine, il n'y a aucune raison d'appliquer ce merveilleux principe naturel à la transmission du savoir à nos enfants: par définition le savoir se situe hors du biologique et de la théorie de l'évolution, et vouloir appliquer le même mécanisme au domaine par essence symbolisé de la relation d'apprentissage est une généralisation hâtive, voire maladive, voire fausse, voire gravissivement fausse. Elle semble à l'oeuvre, nos intellectuels sont des cons, et on vient de s'en rendre compte.
Cette histoire de l'opposition du symbolique et du naturel est ancienne et se trouve sans doute à l'origine de bien des vocations et bien sur de forêts entières de livres incompréhensibles, tous consacrés à paraphraser la grande découverte: la description de l'évolution du cerveau des singes vaut pour celle de l'embryon et aussi pour celle de nos enfants à l'école: adaptation au réel, construction progressive et conventionnelle par l'imitation de la capacité à faire semblant de savoir. C'est cela la pédagogie, c'est cela l'idéal de l'humain que l'on obtient après application de la technique en question.
Il faut bien comprendre qu'avec cela, on rompt avec quelque chose. En fait avec trois choses. D'abord avec l'évident principe que les différents mondes de l'univers ne sont pas forcément en correspondance ou en sympathie comme le pensait l'ésotérisme de la renaissance. Voilà pour ta gueule déjà, crypto gnostique demeuré.
Ensuite que le symbolique comme marque logique de la représentation digitale, bien qu'il ait ses limitations et on en a parlé a aussi d'immenses avantages et le contrôle de la nature par la raison à développer chez les enfants et les jeunes adultes est un aspect fondamental de la poursuite de la civilisation. S'y vouloir soustraire c'est recommencer l'évolution simiesque, ce qui constitue une régression, disons une perte de temps. Voilà pour ta gueule toi qui veux élever ton fils sans faire de différence avec ton chimpanzé.
Pour finir, le symbolique désigne aussi le caractère effectif de la distinction entre maitre et élève, entre parent et enfant et structure la nécessité de l'obéissance, le respect de qui a raison se devant d'être acquis, au besoin par la force, dès le plus jeune âge.
Le savoir est volonté d'avoir raison, de prouver par soi même le contact avec le réel assimilé avec le vrai, c'est la meilleure des éducations. Tout doit être démonté et analysé comme il est, depuis la souris jusqu'à l'ordinateur qu'on doit disséquer dans ses tréfonds. Le contraire du rap au milieu des immeubles et de l'adaptation type culte du cargo à du presse bouton adaptatif. L'école primaire doit justifier ce qui distingue le bébé humain du lémure et non pas ce qui les identifie. La physique n'est PAS une science naturelle, soumise aux opinions sur la théorie de l'évolution ou à l'infériorité niée ou prouvée du cerveau des femmes: elle est l'identification de la loi naturelle à la formule mathématique et cela ne se discute pas !
A partir de là on a ce qui constitue l'effroyable oppression (capitaliste, pourquoi pas, le mot est disponible) que subissent les pauvres chti enfants des classes supérieures qui ont la chance de profiter de doctrines pédagogiques traditionnelles. La reproduction, comme dirait l'autre je vous l'assure marche à plein dans les deux mondes, qui sont en train de se séparer irrémédiablement. On reprochait le knout et l'effroyable discipline qu'on imposait autrefois aux classes dangereuses. Nous vivons l'inverse: celles ci sont maintenant laissées à leur désordre, à leur cannabis et à leur rap, sans doute pour les mieux exploiter, que sais-je, la théorie du complot ya ke sa.
Il y a un autre aspect du pédagogisme est qui est l'égalité. L'égalité réelle bien sur, ya ke sa. Elle est le concept qui nie les différences de puissance cognitive entre les individus, ceux ci ayant accès par droit et donc par nature aux mêmes conceptualisations sous peine de discrimination. Responsables de l'imposition de cette doctrine, les très méritants hiérarques, fonctionnaires bien sur, sont les seuls à être impitoyablement sélectionnés: selon leur adhésion aux règles politiques décrites plus haut. Le vatican et l'armée rouge ont leurs propres lois et critères de recrutement, pourquoi pas l'éducation nationale, sa taille est plus importante. De toutes façon, on ne demande que de s'adapter et le caractère gauchiste ou révolutionnaire de la chose n'est que la marque que l'on porte aux oreilles: un gage de sodomie supportée sans grimace, la révolte muette des esclaves asservis au revenu minimum.
Cette notion d'égalité a d'autant plus d'importance qu'elle opère à plusieurs niveaux. D'abord biologique, on l'a vu, elle a aussi un but opérationnel qu'on pourrait résumer par la notion de "nivellement par le bas": une société homogène, socialiste disons le, se doit de ne pas posséder de semi élite qui ne soit pas fonctionnarisée, c'est à dire tenue en laisse et soumise à la discipline du ventre et des hiérarchies militaires. En gros, il s'agit aux sens biologique et social, de nier la notion même de liberté celle qui préside au hasard des naissances, aux déterminations autonomes et surtout aux pensées dirigée par la raison, celle ci étant construite (voir plus haut) on peut la faire et faire faire.
Nous y voilà donc pour la doctrine qui préside à l'éducation. Et on dénonce la théorie du genre ! Celle ci, infime partie de la théorisation du monde qui assumée dans la marginalité des lycées des années 80 est maintenant ce qui anime les directeurs de la haute administration, n'en est qu'une forme particulière: construction du sexe, égalité de tous avec toutes, obligation de se conformer aux messages "éducatifs" imposés par le politique.
Nous y voilà: les choses sont claires. Il faut donc maintenant détruire tout cela. Non pas déconstruire, cela vient d'être fait ici (et ailleurs, mais moins bien), mais détruire. D'abord renvoyer les hiérarques, la question de leur passage devant les tribunaux se devant d'être agitée pour leur faire peur, réduire leur retraites et aussi faire des autodafés avec les disques durs de leur ordinateurs. Puis on passera à autre chose, des élèves en uniforme à qui on apprendra de force le français et le calcul, cela doit être mené avec constance pendant au moins vingt ans avant que cela fasse quelque effet. En attendant, dictature ? Non, cela ne sera pas nécessaire: la force de la vérité doit suffire et les escadrons de la mort le ne seront que si Fillon n'est pas élu.
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Le déclassement
A propos de http://www.laviedesidees.fr/La-gloire-de-nos-peres.html
On retrouve là bien des points de vue que "tout le monde partage", à moins que l'on ne s'y oppose tout en les acceptant, une même chose se devant d'exister, et cela suffit, pour qu'on la discute, ce qui la rend éternelle...
La question est celle de l'ascension sociale, forme suprême et incontournable de la perception de l'histoire, que l'on ne peut éviter de considérer principale dans la vie des nations. Elle serait le moteur des envies, la seule justification de la vie, le seul moteur de l'histoire (si tant est que l'histoire ait un moteur... ), la seule chose qui vaille.
Alors qu'on nous rabat les oreilles avec la décroissance, on ne nous les tire jamais avec un point de vue bien plus pragmatique et que je voudrais rappeler ici: toute l'histoire des nations et en fait toute l'histoire se fit avec une ascension sociale nulle ou extrêmement lente, et en tout cas animée par des pesanteurs quand à l'égalité des conditions qu'on pourrait considérer comme extrêmes. Nul projet bourgeois, ou parfaitement marginal, en tout cas une société exclusivement organisée autour de son maintien symbolique avec une population rurale exclusivement consacrée à sa survie alimentaire tout à fait majoritaire (foin de médiane et de revenus mitigés à leurs écarts types, disons 80%). Parler de seuil de pauvreté ou de revenu médians à cette aune, qui est celle de la longue durée est tout simplement dérisoire.
On en viendra donc à l'idée que la fin de la pauvreté n'est pas une fin, ni un but, ni une tendance. Elle est un accident de l'histoire du à une prospérité provisoire locale et n'a aucune réalité véritable dans la vie des nations.
Les "trentes glorieuses" dont on nous rabat les oreilles furent une période de grandes souffrances: déracinés de partout, les paysans français de la guerre de 14 furent tout simplement exterminés, le formica recouvrit bien des tristesses, et les inégalités de ces croissances là furent constantes et combattues au delà de tout et nous en venant au fond de l'affaire: la transformation du refus culturel des inégalités lié aux communications et évolutions soclales en un point de vue philosophique voire en une religion !
Les sociétés n'ont que faire des inégalités invisibles et les différences de vies, coutumes et préférences ne sont pas mesurables à l'aune des "revenus" ou de leur distribution ou pire de leur augmentation tendancielle. Il est possible et mesurable que des populations se stabilisent en mode de vie ou de niveau relatif de revenus dans l'ensemble social. Cela s'appelle les classes sociales, disons pour être le plus brutal possible des "castes" et que cela ne soit même pas "conçu" me parait étonnant.
Qu'il soit possible à une certaine mobilité de se manifester est évidemment acceptable, souhaitable et à encourager, mais ne signifie en rien qu'elle soit obligatoire. On a tous connu ces histoires de petits bergers qui devinrent diplomate, mais cela ne signifie rien: ni que tous les bergers peuvent le devenir, ni qu'aucun ne le peut...
Dans ces considérations, il y a, chevillé au coeur des points de vues de base, même ceux des plus intellectuels d'entre nous, des motivations "cognitives" à la fois puissantes, enracinées et complètement stupides: la confusion du possible et du nécessaire, du droit et de la justice, de l'égalité conceptuelle et de l'égalité "réelle".
Parlons en de l'égalité "réelle": ce fut le nom d'un secrétariat d'état dont l'intitulé disparu en même temps que la démission de son titulaire, concomitante avec celle d'Emmanuel Macron cet été. Elle a et aura toujours des ses multiples, mais le sens fondamental, celui de l'erreur cognitive essentielle dont l'expression est le signifiant, demeurera longtemps.
La réduction des inégalités n'est pas et ne doit pas être un objectif, un but ou une volonté. Tout au plus un effet marginal heureux de la croissante prospérité générale, seule chose à considérer. Voilà la réalité. Car cette réduction là est en opposition frontale, et l'histoire le démontre, avec la paix, la création des richesses et le progrès en général. Que des paysans révoltés détruisent des églises, que des guerres de race ou de prédation brulent des civilisations cela est le réel de l'histoire et n'est jamais ni souhaitable, ni essentiel. Que le monde occidental, hanté par la connerie socialiste post chrétienne s'effondre sous le poids de sa corruption populaire encouragée en son nom est un phénomène similaire: l'humain est capable de tout et n'a de comportement optimal que pour sa gueule ou celle de ses affidés, pendant le temps qu'il a à vivre...
Car les nations se constituèrent dans l'inégalité des conditions, je dirais bien sur et forcément: c'est la volonté de résoudre des questions fondamentales de survie de soi ou des moeurs de beaucoup, bref, de tout ce qui est important à un moment donné aux populations, et cela n'est pas uniquement l'égalité bien sur, qui mène à de grandes alliances qui dépassent les époques, les familles, et bien sur les classes sociales, alliées en non pas en lutte, malgré elles malgré tout le reste. Même si elles se constituèrent sur la base d'intérêts, ce ne fut jamais l'égoïsme tribal qui les firent, et cela par définition.
J'en reviendrais donc modestement à une conception nationale des histoires, seule capable de donner un point fixe dans le changeant et perpétuel devenir des hommes et de leur volontés. Se maintenir ne veut pas dire évoluer vers une direction, et la force du vivant est bien ce but là plutôt que l'autre. Qui sait ce qu'il veut devenir ?
L'idée moderne de la décroissance doit être creusée et a deux significations contraires, voire trois si on y ajoute le mortel désespoir du camp du pire, celui (le camp) de la domination inéluctable à venir par les hordes raciales africaines. D'abord un retour sain aux valeurs fondamentales de la consommation: pourquoi emballer forcément ses yaourts et ses petits pois au delà d'un simple journal réutilisé ? On a là une direction du mode de vie, qui pourrait accompagner heureusement comme fait de civilisation, les plus aventureuses explorations cybernétiques ou médicales. La valeur ajoutée n'a pas éternellement vocation à être extraite de l'inutile polluant.
A ce point les choses se dédoublent, et les anti spécistes (les ennemis de l'humain donc) proclament l'inéluctable de cette pollution pour mieux imposer l'extermination par la décroissance devenue arme de destruction, l'interdiction pacifiste des autres armes (du moins des nôtres) faisant partie de l'opération.
L'autre branche est celle de la vraie décroissance, celle du retour aux âges anciens, fortement ruraux et donc inégalitaires et donc traditionalistes. Là où les vraies valeurs, celle du sang du sol et de la religion contrôlée par les seuls qui savent lire prévaut. Que l'on soit curé ou diplômé de développement durable, la chose est la même. Suis je éloigné de ce point de vue ? Je voulais l'acceptation des classes, l'idéal collectif spirituel, l'adhésion aux valeurs de la nation, je l'aurais.
La deuxième idée de la décroissance serait donc fausse et confondue avec la première.
On voit ici la profonde adéquation entre certains mêmes, et l'effroyable mélange qui peut se manifester dans les brouillards idéologiques. Disons que ma conception du monde n'est pas fondatrice, et se voudrait hors de la nécessité de fonder un ordre militant ou religieux: c'est le réel qui fait les classes sociales et pas la volonté d'un "retour" à je ne sais quoi: disons que je verrais un monde comme stable et mis hors de l'équilibre par les évènements ou le provisoire (ce que j'appelle le "réel"). Le retour n'est pas à vouloir, ou à planifier, mais à accompagner. Encore le brouillard...
C'est sans doute pour cela que la vraie pensée du monde doit être ouverte, c'est à dire refusant tout "retour": il n'y a que des stabilités fondamentales des processus et non des ères géologiques dont on doit tuer les dinosaures. Le réel n'est jamais violé que dans les phantasmes des théoriciens qui confondent découverte et invention, encore une violation cognitive. Il n'y a qu'un seul réel, celui du monde et il ne peut être ni masqué ni retrouvé, ni occulté, seulement découvert car déjà là, les associations que nous pouvons faire à son sujet étant ce qui caractérise son aspect "ouvert".
On en revient à la deuxième signification: il faut dédaigner l'idolâtrie de l'objet vulgaire à la fois inéluctable, navrant et nécessaire soit disant au bonheur d'une peuple stupide. Que celui ci en soit privé n'est pas du tout un mal, et la transformation de l'employé désargenté en fonctionnaire abruti n'est ni souhaitable ni nécessaire: le sort du bureaucrate communiste n'est PAS enviable et ne correspond pas à une évolution séculaire de la civilisation. Voilà le sens de la vraie décroissance, et cela devrait faire un sort à bien des volontés d'ascension sociale...
Car l'idéal de la société de progrès, en gros celui issu du "conseil national de la résistance" , c'est à dire de l'ambiguité laissée au communiste, et dont le socialisme de Mitterand a profité (on pourrait dire "à plein") a fait long feu. Transformé en encouragement à l'immigration (vous savez les africains qui font le boulot et les gosses que vous ne voulez plus faire, et qui donc vous payent, sans rechigner, vos allocs et vos retraites), l'ascension sociale des blancs extraits de leur campagne dans les années 60 doit maintenant s'arrêter. S'agit il d'un déclassement ? Non, d'une reprise en main. Simplement le sentiment national devra être consolidé et il ne pourra l'être qu'autour d'une prospérité organisée autour de principes convenables. Il faut la restaurer, quitte à ce qu'il y ait des pauvres.
Car le blanc peut être pauvre, il l'a été longtemps. Cela s'appelle les inégalités et pourvu qu'elles s'accompagnent de compensations, elle peut être supportable et supportée, voire honorée. Car c'est le propre, justement, de ce qui fut la vieille religion, qu'un philosophe allemand transforma en apocalypse, de célébrer la pauvreté, comme droit au salut, voire comme condition de celui ci. C'est ce monde là qui alors se dévoua à l'industrie au sens noble, celle qui créa justement une transformation sociale inouïe, et dont on se plaint à tort du premier hoquet. C'est d'ailleurs aux franciscains, ceux qui inventèrent la pauvreté comme condition choisie, que de décrire la richesse et donc d'en codifier la possibilité et donc l'expansion raisonnée.
Ce souci ou plutôt cette absence de souci pour la pauvreté dans la nation se traduit à notre époque par une généralisation du droit à manger qui s'étend à tout ce qui rentre dans le champ tactile du crétin tordu. Point d'émois devant la télévision, point de sentiment devant l'affiche du petit au ventre gonflé dans le métro. Michel Drucker y proclame qu'il veut éradiquer la faim, on n'y fait pas attention (il faut ce niveau d'obscénité pour que la vieille dame se laisse escroquer). Quand le réfugié meurt, on gémit, quand il arrive en Europe, dés son premier pas sur le continent objet de son invasion, on se précipite sur lui et on le couvre de tout ce qu'on trouve: couverture, emplois, bises, et tous les billets vers la France et l'Allemagne, organisateurs de ce généreux continent.
Comment oser parler de stratégies d'ascension sociale dans un monde capable de telles absurdités ? Ruinant tout sentiment d'appartenance à une histoire, l'accueil irréfléchi du transfert des surnuméraires les plus hardis du tiers monde ruine tout respect, toute solidarité avec les pauvres. Car la haine générée se trouve dédoublée.
D'abord elle devient celle des pauvres locaux, des vieux pauvres, laissés bien sur seuls à l'avantage indu que constitue une langue déjà apprise sans parler de la connaissance des bonnes adresses (celle des restaurant à poubelles les plus. généreuses). Tout ira vers l'étranger, dont le caractère musulman, par essence menaçant, exige la plus extrême gentillesse, en forme de déradicalisation préventive, donc. Cette aide s'adresse symboliquement aux confrères déjà arrivés et installés, très exigeant sur la générosité, mettez vous à leur place. Les autres s'enfuient dans la ruralité en attendant de revenir en force d'ici quelques siècles, mais ronchonnent.
Le dédoublement haineux se fait aussi de la part des riches: à peine installé dans leur bourgeoisie après bien des tracas, voilà qu'ils se tournent vers leur passé pour en éprouver le fond charnel et originel. Que trouvent-ils dans leur ex quartiers? Un tiers monde ravagé par la drogue, l'horreur du néant dont il ne sont pas sortis eux: leur misère fondatrice a été remplacée et il ne reste rien de leurs vieux souvenirs, dont ils ne peuvent que se désolidariser. Misère du monde moderne !
Et on parle de "métissage" ! Le modèle de l'île de la Réunion doit s'appliquer partout et les petits blancs doivent fuir dans leur montagne le temps de les laisser sodomiser un ou deux touristes avant qu'ils ne laissent la place, modernité oblige, au agences de voyages qui organisent les sauts en combinaison dans les cascades.
L'excès de souci se traduit donc par une trop grande négligence de la pauvreté véritable, celle qui nous attend tous du fait du déclassement. Pour s'en prémunir, un nouveau dédoublement. Refuser ce sort et exiger que l'on emprunte en plus de tous les impôts possibles pour payer nos soins, nos salaires, nos usines, les locomotives que nous produisons sans avoir de clients. Ou bien accepter ce sort et produire à bon prix le temps que la prospérité revienne, grâce aux marchés futurs monopolistiques que nous devons nous laisser inventer. Car l'injonction de la pauvreté pour notre salut est ambigüe: elle génère la richesse, la seule qui vaille, celle de l'effort historique et de la liberté.
On perd sa vie à essayer de la gagner. Quel sentiment peut motiver les peuples sans les contraindre au paradoxe infernal du voeu mal interprété, à l'effet pervers qui ruine l'innocent juste coupable d'avoir trop voulu ? L'amour ? Même pas, ou bien alors un amour soigneusement épuré, tellement qu'il ne puisse égaler aucun de ceux que l'on connait. Faut il que le monde reste ouvert pour que l'on puisse inventer ce qui nous manque !