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Les pédagogies

http://nathaliebulle.com/wp-content/uploads/pdf/rn-publicain-pn-dagogistes_20130315_153612.pdf

est un texte précieux, fait de ce ne que pourra jamais produire le simple journalisme. Une analyse et une réflexion, ce que ne sera jamais une simple description. "L'école et son double" est l'ouvrage de la dame. 

D'abord comparer Dubet et Meirieu à Brighelli et Finkielkraut fait beaucoup d'honneur à deux journalistes, mais qu'importe, il se pourrait que d'autres noms se mettent de la partie, il faut le dire inégalement représentée (c'est quoi cette figure de rhétorique, le français est trop intelligent, ou trop poétique). 

En gros, des théories indubitables, confortées par le plus ancien savoir du XXème siècle, déroulent sous nos yeux leurs conséquences incontournables sans que nous n'y puissions rien, car nous n'y comprenons rien. Il semble que cette Nathalie Bulle, pourtant du CNRS, soit une redoutable salope (au sens des années 70) et nous permette de découvrir (au sens de soulever le couvercle) le fameux pot aux roses.

D'abord, on ne conçoit jamais de grande théories hors d'un contexte idéologique bien précis dans lequel de grandes idées souvent inconnues du public (et j'en fait partie) ont acquis leurs évidences à l'écart du public (et j'en suis). Je veux dire par là que ce qui parait incompréhensible n'est souvent pas du à l'apparence du monde soudainement devenu absurde ou pervers, mais bien à ce qui justifie qu'on le fasse tel et qui un ensemble de doctrines écrites, accessibles pourvu qu'on y prête attention, et justifiant, voire prescrivant avec cohérence et volonté justifiée les actions qui conduisent à l'absurde.

Les pédagogies qui finissent actuellement de ruiner le système éducatif français et ceux qui en "bénéficient", sont issues d'un ensemble de conceptions particulières au confluent de la philosophie, de la sociologie et du politique que l'on se doit de rendre visible.

D'abord le politique. C'est la thèse de Nathalie Bulle qui explique bien le débat "scientifique" normalement tourné vers la possibilité de connaitre au sujet de la relation pédagogique fut retourné en considérations susceptibles d'être soumise au débat démocratique, et donc sujet aux question de préférences partisanes, le public étant libre de choisir entre une droite et une gauche sur ces questions. Teintée par la droiture, la relation maître élève fit les frais de la chose, le fameux slogan "ne dites pas "monsieur le professeur", dites "crève salope"" n'ayant sa validité que là.  

On passe donc au sociologique. Bourdieu le chéri de ses thésardes, (est ce lui qu'on appelait "la poutre", à cause de ce qu'il mettait dans l'oeil de ses victimes, je m'égare?) théorisa avec la "domination" l'aspect pédagogique de la chose, toutes les théories de tous ses disciples ayant depuis vocation à changer l'inéluctable inégalité du normalien dominant (voir plus haut) en fait terrible, profond, et quasi hitlérien ressentiment de classe encastré dans la plus terrible, la plus vulgaire, et surtout, ce fut un professeur, la plus fausse des idéologies sectaires.  

Incompréhensible et inopérant auprès de ses collègues qui le méprisait pour ses turpitudes, le gros communiste se consacra à laver le cerveau d'une certaine classe de demeurés, qui cherchèrent à toute force à appliquer ces théories sectaires dans le domaine qui était le leur, l'humilié, mal payé et qui n'avait rien à voir, métier de professeur des écoles. Désintéressés (tu parles, leur salaire minable, gage de leur liberté et de leur responsabilité, faisait foi) par les matières qu'il enseignaient sans gout, ils se mirent à autre chose, c'est à dire au pédagogisme. 

Je suis sévère: le prof en général restera mon héros en ce qu'il se consacre bien sur à l'apprentissage, et pas à ses matières, qu'il le fait pour rien et que cela est injuste, mais que justement, et c'est Adam Smith qui le dit lui même, il le fait par ce qu'on le reconnait. Car l'amour infini que l'on voue au prof de maths qui vous révéla la racine carrée vaut tous les salaires. La pédagogie n'est pas en cause: il y a de l'humain dans le prof et le fameux rapport est d'abord l'un des plus difficile qui soit, voisin de la relation amoureuse et ce sont les grecs qui le disent, là encore je m'égare, car Bourdieu en avait bien sur, tiré les mauvaises conclusions.

Quoiqu'il en soit, garant de la civilisation de l'honneur, le prof mérite, comme le fantassin qui meurt le premier jour ou qui devient maréchal de France à force de succès magnifiques, tout le respect qu'on doit au vrai courage. Ce sont les ordres qu'ils reçoivent et les stratégies qu'on leur ordonna de mettre en oeuvre qui conduisirent au désastre. Ils le firent en voyant ce qui se passait, et en tentant de combler les manques qu'ils voyaient. Certains furent acquis à la cause immonde et délibérément ravagèrent, d'autres ne comprirent rien à ce qui se passait. Mais les responsables furent leur officiers, et il faut maintenant faire feu sur le quartier général. 

Les hiérarchies de classes et de savoir que je décrivais en sociologue plus haut n'agirent bien sur pas que sur les biffins. Toute une hiérarchie à la fois épiscopale et militaire (le mot "mammouth" ne fut pas inventé pour rien) est à l'oeuvre et le phénomène se produit à toutes les échelles. Mieux, le ministre lui même, prototype de la stupide mijaurée au cerveau lavé, même pas francophone en plus, est victime de la terrible incapacité citoyenne à appréhender la nature du monde, à en choisir les degrés de liberté. Dans la société du savoir, la convention absurde, masquée par l'hypocrisie et la corruption fait office de nature, et il n'y a plus de choix: le politique en ce qu'il est de gauche et que tout le monde est de gauche est devenu obligatoire, la religion de la connerie a tout transformé en culte et qui discute du culte ? 

Venons en à ces fameuses théories, c'est là que c'est intéressant. D'abord, une distinction fondamentale, liée au fameux "constructivisme" dont l'ampleur de la nocivité ne lassera jamais d'étonner.

Il n'y a pas construction de l'être par la raison, mais apparition de la raison à partir de l'être.

Pardon de cette forfanterie, qui me conduit à improviser des aphorismes sans doute inexacts, mais il s'agit bien de cela. Alors que bien sur toute l'histoire de l'humain est celui d'une émergence progressive des structures logiques explicites de la civilisation à partir des magmas implicites biologiques et tribaux, ce qui remet en cause toutes les doctrines de la révélation et de préexistence de quoique ce soit d'intelligent à l'intelligence humaine, il n'y a aucune raison d'appliquer ce merveilleux principe naturel à la transmission du savoir à nos enfants: par définition le savoir se situe hors du biologique et de la théorie de l'évolution, et vouloir appliquer le même mécanisme au domaine par essence symbolisé de la relation d'apprentissage est une généralisation hâtive, voire maladive, voire fausse, voire gravissivement fausse.  Elle semble à l'oeuvre, nos intellectuels sont des cons, et on vient de s'en rendre compte.

Cette histoire de l'opposition du symbolique et du naturel est ancienne et se trouve sans doute à l'origine de bien des vocations et bien sur de forêts entières de livres incompréhensibles, tous consacrés à paraphraser la grande découverte: la description de l'évolution du cerveau des singes vaut pour celle de l'embryon et aussi pour celle de nos enfants à l'école: adaptation au réel, construction progressive et conventionnelle par l'imitation de la capacité à faire semblant de savoir. C'est cela la pédagogie, c'est cela l'idéal de l'humain que l'on obtient après application de la technique en question.

Il faut bien comprendre qu'avec cela, on rompt avec quelque chose. En fait avec trois choses. D'abord avec l'évident principe que les différents mondes de l'univers ne sont pas forcément en correspondance ou en sympathie comme le pensait l'ésotérisme de la renaissance. Voilà pour ta gueule déjà, crypto gnostique demeuré.

Ensuite que le symbolique comme marque logique de la représentation digitale, bien qu'il ait ses limitations et on en a parlé a aussi d'immenses avantages et le contrôle de la nature par la raison à développer chez les enfants et les jeunes adultes est un aspect fondamental de la poursuite de la civilisation. S'y vouloir soustraire c'est recommencer l'évolution simiesque, ce qui constitue une régression, disons une perte de temps. Voilà pour ta gueule toi qui veux élever ton fils sans faire de différence avec ton chimpanzé.

Pour finir, le symbolique désigne aussi le caractère effectif de la distinction entre maitre et élève, entre parent et enfant et structure la nécessité de l'obéissance, le respect de qui a raison se devant d'être acquis, au besoin par la force, dès le plus jeune âge.

Le savoir est volonté d'avoir raison, de prouver par soi même le contact avec le réel assimilé avec le vrai, c'est la meilleure des éducations. Tout doit être démonté et analysé comme il est, depuis la souris jusqu'à l'ordinateur qu'on doit disséquer dans ses tréfonds. Le contraire du rap au milieu des immeubles et de l'adaptation type culte du cargo à du presse bouton adaptatif. L'école primaire doit justifier ce qui distingue le bébé humain du lémure et non pas ce qui les identifie. La physique n'est PAS une science naturelle, soumise aux opinions sur la théorie de l'évolution ou à l'infériorité niée ou prouvée du cerveau des femmes: elle est l'identification de la loi naturelle à la formule mathématique et cela ne se discute pas ! 

A partir de là on a ce qui constitue l'effroyable oppression (capitaliste, pourquoi pas, le mot est disponible) que subissent les pauvres chti enfants des classes supérieures qui ont la chance de profiter de doctrines pédagogiques traditionnelles. La reproduction, comme dirait l'autre je vous l'assure marche à plein dans les deux mondes, qui sont en train de se séparer irrémédiablement. On reprochait le knout et l'effroyable discipline qu'on imposait autrefois aux classes dangereuses. Nous vivons l'inverse: celles ci sont maintenant laissées à leur désordre, à leur cannabis et à leur rap, sans doute pour les mieux exploiter, que sais-je, la théorie du complot ya ke sa.

Il y a un autre aspect du pédagogisme est qui est l'égalité. L'égalité réelle bien sur, ya ke sa. Elle est le concept qui nie les différences de puissance cognitive entre les individus, ceux ci ayant accès par droit et donc par nature aux mêmes conceptualisations sous peine de discrimination. Responsables de l'imposition de cette doctrine, les très méritants hiérarques, fonctionnaires bien sur, sont les seuls à être impitoyablement sélectionnés: selon leur adhésion aux règles politiques décrites plus haut. Le vatican et l'armée rouge ont leurs propres lois et critères de recrutement, pourquoi pas l'éducation nationale, sa taille est plus importante. De toutes façon, on ne demande que de s'adapter et le caractère gauchiste ou révolutionnaire de la chose n'est que la marque que l'on porte aux oreilles: un gage de sodomie supportée sans grimace, la révolte muette des esclaves asservis au revenu minimum. 

Cette notion d'égalité a d'autant plus d'importance qu'elle opère à plusieurs niveaux. D'abord biologique, on l'a vu, elle a aussi un but opérationnel qu'on pourrait résumer par la notion de "nivellement par le bas": une société homogène, socialiste disons le, se doit de ne pas posséder de semi élite qui ne soit pas fonctionnarisée, c'est à dire tenue en laisse et soumise à la discipline du ventre et des hiérarchies militaires. En gros, il s'agit aux sens biologique et social, de nier la notion même de liberté celle qui préside au hasard des naissances, aux déterminations autonomes et surtout aux pensées dirigée par la raison, celle ci étant construite (voir plus haut) on peut la faire et faire faire. 

Nous y voilà donc pour la doctrine qui préside à l'éducation. Et on dénonce la théorie du genre ! Celle ci, infime partie de la théorisation du monde qui assumée dans la marginalité des lycées des années 80 est maintenant ce qui anime les directeurs de la haute administration, n'en est qu'une forme particulière: construction du sexe, égalité de tous avec toutes, obligation de se conformer aux messages "éducatifs" imposés par le politique.  

Nous y voilà: les choses sont claires. Il faut donc maintenant détruire tout cela. Non pas déconstruire, cela vient d'être fait ici (et ailleurs, mais moins bien), mais détruire. D'abord renvoyer les hiérarques, la question de leur passage devant les tribunaux se devant d'être agitée pour leur faire peur, réduire leur retraites et aussi faire des autodafés avec les disques durs de leur ordinateurs. Puis on passera à autre chose, des élèves en uniforme à qui on apprendra de force le français et le calcul, cela doit être mené avec constance pendant au moins vingt ans avant que cela fasse quelque effet. En attendant, dictature ? Non, cela ne sera pas nécessaire: la force de la vérité doit suffire et les escadrons de la mort le ne seront que si Fillon n'est pas élu. 

 

 

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