Le déclassement
A propos de http://www.laviedesidees.fr/La-gloire-de-nos-peres.html
On retrouve là bien des points de vue que "tout le monde partage", à moins que l'on ne s'y oppose tout en les acceptant, une même chose se devant d'exister, et cela suffit, pour qu'on la discute, ce qui la rend éternelle...
La question est celle de l'ascension sociale, forme suprême et incontournable de la perception de l'histoire, que l'on ne peut éviter de considérer principale dans la vie des nations. Elle serait le moteur des envies, la seule justification de la vie, le seul moteur de l'histoire (si tant est que l'histoire ait un moteur... ), la seule chose qui vaille.
Alors qu'on nous rabat les oreilles avec la décroissance, on ne nous les tire jamais avec un point de vue bien plus pragmatique et que je voudrais rappeler ici: toute l'histoire des nations et en fait toute l'histoire se fit avec une ascension sociale nulle ou extrêmement lente, et en tout cas animée par des pesanteurs quand à l'égalité des conditions qu'on pourrait considérer comme extrêmes. Nul projet bourgeois, ou parfaitement marginal, en tout cas une société exclusivement organisée autour de son maintien symbolique avec une population rurale exclusivement consacrée à sa survie alimentaire tout à fait majoritaire (foin de médiane et de revenus mitigés à leurs écarts types, disons 80%). Parler de seuil de pauvreté ou de revenu médians à cette aune, qui est celle de la longue durée est tout simplement dérisoire.
On en viendra donc à l'idée que la fin de la pauvreté n'est pas une fin, ni un but, ni une tendance. Elle est un accident de l'histoire du à une prospérité provisoire locale et n'a aucune réalité véritable dans la vie des nations.
Les "trentes glorieuses" dont on nous rabat les oreilles furent une période de grandes souffrances: déracinés de partout, les paysans français de la guerre de 14 furent tout simplement exterminés, le formica recouvrit bien des tristesses, et les inégalités de ces croissances là furent constantes et combattues au delà de tout et nous en venant au fond de l'affaire: la transformation du refus culturel des inégalités lié aux communications et évolutions soclales en un point de vue philosophique voire en une religion !
Les sociétés n'ont que faire des inégalités invisibles et les différences de vies, coutumes et préférences ne sont pas mesurables à l'aune des "revenus" ou de leur distribution ou pire de leur augmentation tendancielle. Il est possible et mesurable que des populations se stabilisent en mode de vie ou de niveau relatif de revenus dans l'ensemble social. Cela s'appelle les classes sociales, disons pour être le plus brutal possible des "castes" et que cela ne soit même pas "conçu" me parait étonnant.
Qu'il soit possible à une certaine mobilité de se manifester est évidemment acceptable, souhaitable et à encourager, mais ne signifie en rien qu'elle soit obligatoire. On a tous connu ces histoires de petits bergers qui devinrent diplomate, mais cela ne signifie rien: ni que tous les bergers peuvent le devenir, ni qu'aucun ne le peut...
Dans ces considérations, il y a, chevillé au coeur des points de vues de base, même ceux des plus intellectuels d'entre nous, des motivations "cognitives" à la fois puissantes, enracinées et complètement stupides: la confusion du possible et du nécessaire, du droit et de la justice, de l'égalité conceptuelle et de l'égalité "réelle".
Parlons en de l'égalité "réelle": ce fut le nom d'un secrétariat d'état dont l'intitulé disparu en même temps que la démission de son titulaire, concomitante avec celle d'Emmanuel Macron cet été. Elle a et aura toujours des ses multiples, mais le sens fondamental, celui de l'erreur cognitive essentielle dont l'expression est le signifiant, demeurera longtemps.
La réduction des inégalités n'est pas et ne doit pas être un objectif, un but ou une volonté. Tout au plus un effet marginal heureux de la croissante prospérité générale, seule chose à considérer. Voilà la réalité. Car cette réduction là est en opposition frontale, et l'histoire le démontre, avec la paix, la création des richesses et le progrès en général. Que des paysans révoltés détruisent des églises, que des guerres de race ou de prédation brulent des civilisations cela est le réel de l'histoire et n'est jamais ni souhaitable, ni essentiel. Que le monde occidental, hanté par la connerie socialiste post chrétienne s'effondre sous le poids de sa corruption populaire encouragée en son nom est un phénomène similaire: l'humain est capable de tout et n'a de comportement optimal que pour sa gueule ou celle de ses affidés, pendant le temps qu'il a à vivre...
Car les nations se constituèrent dans l'inégalité des conditions, je dirais bien sur et forcément: c'est la volonté de résoudre des questions fondamentales de survie de soi ou des moeurs de beaucoup, bref, de tout ce qui est important à un moment donné aux populations, et cela n'est pas uniquement l'égalité bien sur, qui mène à de grandes alliances qui dépassent les époques, les familles, et bien sur les classes sociales, alliées en non pas en lutte, malgré elles malgré tout le reste. Même si elles se constituèrent sur la base d'intérêts, ce ne fut jamais l'égoïsme tribal qui les firent, et cela par définition.
J'en reviendrais donc modestement à une conception nationale des histoires, seule capable de donner un point fixe dans le changeant et perpétuel devenir des hommes et de leur volontés. Se maintenir ne veut pas dire évoluer vers une direction, et la force du vivant est bien ce but là plutôt que l'autre. Qui sait ce qu'il veut devenir ?
L'idée moderne de la décroissance doit être creusée et a deux significations contraires, voire trois si on y ajoute le mortel désespoir du camp du pire, celui (le camp) de la domination inéluctable à venir par les hordes raciales africaines. D'abord un retour sain aux valeurs fondamentales de la consommation: pourquoi emballer forcément ses yaourts et ses petits pois au delà d'un simple journal réutilisé ? On a là une direction du mode de vie, qui pourrait accompagner heureusement comme fait de civilisation, les plus aventureuses explorations cybernétiques ou médicales. La valeur ajoutée n'a pas éternellement vocation à être extraite de l'inutile polluant.
A ce point les choses se dédoublent, et les anti spécistes (les ennemis de l'humain donc) proclament l'inéluctable de cette pollution pour mieux imposer l'extermination par la décroissance devenue arme de destruction, l'interdiction pacifiste des autres armes (du moins des nôtres) faisant partie de l'opération.
L'autre branche est celle de la vraie décroissance, celle du retour aux âges anciens, fortement ruraux et donc inégalitaires et donc traditionalistes. Là où les vraies valeurs, celle du sang du sol et de la religion contrôlée par les seuls qui savent lire prévaut. Que l'on soit curé ou diplômé de développement durable, la chose est la même. Suis je éloigné de ce point de vue ? Je voulais l'acceptation des classes, l'idéal collectif spirituel, l'adhésion aux valeurs de la nation, je l'aurais.
La deuxième idée de la décroissance serait donc fausse et confondue avec la première.
On voit ici la profonde adéquation entre certains mêmes, et l'effroyable mélange qui peut se manifester dans les brouillards idéologiques. Disons que ma conception du monde n'est pas fondatrice, et se voudrait hors de la nécessité de fonder un ordre militant ou religieux: c'est le réel qui fait les classes sociales et pas la volonté d'un "retour" à je ne sais quoi: disons que je verrais un monde comme stable et mis hors de l'équilibre par les évènements ou le provisoire (ce que j'appelle le "réel"). Le retour n'est pas à vouloir, ou à planifier, mais à accompagner. Encore le brouillard...
C'est sans doute pour cela que la vraie pensée du monde doit être ouverte, c'est à dire refusant tout "retour": il n'y a que des stabilités fondamentales des processus et non des ères géologiques dont on doit tuer les dinosaures. Le réel n'est jamais violé que dans les phantasmes des théoriciens qui confondent découverte et invention, encore une violation cognitive. Il n'y a qu'un seul réel, celui du monde et il ne peut être ni masqué ni retrouvé, ni occulté, seulement découvert car déjà là, les associations que nous pouvons faire à son sujet étant ce qui caractérise son aspect "ouvert".
On en revient à la deuxième signification: il faut dédaigner l'idolâtrie de l'objet vulgaire à la fois inéluctable, navrant et nécessaire soit disant au bonheur d'une peuple stupide. Que celui ci en soit privé n'est pas du tout un mal, et la transformation de l'employé désargenté en fonctionnaire abruti n'est ni souhaitable ni nécessaire: le sort du bureaucrate communiste n'est PAS enviable et ne correspond pas à une évolution séculaire de la civilisation. Voilà le sens de la vraie décroissance, et cela devrait faire un sort à bien des volontés d'ascension sociale...
Car l'idéal de la société de progrès, en gros celui issu du "conseil national de la résistance" , c'est à dire de l'ambiguité laissée au communiste, et dont le socialisme de Mitterand a profité (on pourrait dire "à plein") a fait long feu. Transformé en encouragement à l'immigration (vous savez les africains qui font le boulot et les gosses que vous ne voulez plus faire, et qui donc vous payent, sans rechigner, vos allocs et vos retraites), l'ascension sociale des blancs extraits de leur campagne dans les années 60 doit maintenant s'arrêter. S'agit il d'un déclassement ? Non, d'une reprise en main. Simplement le sentiment national devra être consolidé et il ne pourra l'être qu'autour d'une prospérité organisée autour de principes convenables. Il faut la restaurer, quitte à ce qu'il y ait des pauvres.
Car le blanc peut être pauvre, il l'a été longtemps. Cela s'appelle les inégalités et pourvu qu'elles s'accompagnent de compensations, elle peut être supportable et supportée, voire honorée. Car c'est le propre, justement, de ce qui fut la vieille religion, qu'un philosophe allemand transforma en apocalypse, de célébrer la pauvreté, comme droit au salut, voire comme condition de celui ci. C'est ce monde là qui alors se dévoua à l'industrie au sens noble, celle qui créa justement une transformation sociale inouïe, et dont on se plaint à tort du premier hoquet. C'est d'ailleurs aux franciscains, ceux qui inventèrent la pauvreté comme condition choisie, que de décrire la richesse et donc d'en codifier la possibilité et donc l'expansion raisonnée.
Ce souci ou plutôt cette absence de souci pour la pauvreté dans la nation se traduit à notre époque par une généralisation du droit à manger qui s'étend à tout ce qui rentre dans le champ tactile du crétin tordu. Point d'émois devant la télévision, point de sentiment devant l'affiche du petit au ventre gonflé dans le métro. Michel Drucker y proclame qu'il veut éradiquer la faim, on n'y fait pas attention (il faut ce niveau d'obscénité pour que la vieille dame se laisse escroquer). Quand le réfugié meurt, on gémit, quand il arrive en Europe, dés son premier pas sur le continent objet de son invasion, on se précipite sur lui et on le couvre de tout ce qu'on trouve: couverture, emplois, bises, et tous les billets vers la France et l'Allemagne, organisateurs de ce généreux continent.
Comment oser parler de stratégies d'ascension sociale dans un monde capable de telles absurdités ? Ruinant tout sentiment d'appartenance à une histoire, l'accueil irréfléchi du transfert des surnuméraires les plus hardis du tiers monde ruine tout respect, toute solidarité avec les pauvres. Car la haine générée se trouve dédoublée.
D'abord elle devient celle des pauvres locaux, des vieux pauvres, laissés bien sur seuls à l'avantage indu que constitue une langue déjà apprise sans parler de la connaissance des bonnes adresses (celle des restaurant à poubelles les plus. généreuses). Tout ira vers l'étranger, dont le caractère musulman, par essence menaçant, exige la plus extrême gentillesse, en forme de déradicalisation préventive, donc. Cette aide s'adresse symboliquement aux confrères déjà arrivés et installés, très exigeant sur la générosité, mettez vous à leur place. Les autres s'enfuient dans la ruralité en attendant de revenir en force d'ici quelques siècles, mais ronchonnent.
Le dédoublement haineux se fait aussi de la part des riches: à peine installé dans leur bourgeoisie après bien des tracas, voilà qu'ils se tournent vers leur passé pour en éprouver le fond charnel et originel. Que trouvent-ils dans leur ex quartiers? Un tiers monde ravagé par la drogue, l'horreur du néant dont il ne sont pas sortis eux: leur misère fondatrice a été remplacée et il ne reste rien de leurs vieux souvenirs, dont ils ne peuvent que se désolidariser. Misère du monde moderne !
Et on parle de "métissage" ! Le modèle de l'île de la Réunion doit s'appliquer partout et les petits blancs doivent fuir dans leur montagne le temps de les laisser sodomiser un ou deux touristes avant qu'ils ne laissent la place, modernité oblige, au agences de voyages qui organisent les sauts en combinaison dans les cascades.
L'excès de souci se traduit donc par une trop grande négligence de la pauvreté véritable, celle qui nous attend tous du fait du déclassement. Pour s'en prémunir, un nouveau dédoublement. Refuser ce sort et exiger que l'on emprunte en plus de tous les impôts possibles pour payer nos soins, nos salaires, nos usines, les locomotives que nous produisons sans avoir de clients. Ou bien accepter ce sort et produire à bon prix le temps que la prospérité revienne, grâce aux marchés futurs monopolistiques que nous devons nous laisser inventer. Car l'injonction de la pauvreté pour notre salut est ambigüe: elle génère la richesse, la seule qui vaille, celle de l'effort historique et de la liberté.
On perd sa vie à essayer de la gagner. Quel sentiment peut motiver les peuples sans les contraindre au paradoxe infernal du voeu mal interprété, à l'effet pervers qui ruine l'innocent juste coupable d'avoir trop voulu ? L'amour ? Même pas, ou bien alors un amour soigneusement épuré, tellement qu'il ne puisse égaler aucun de ceux que l'on connait. Faut il que le monde reste ouvert pour que l'on puisse inventer ce qui nous manque !