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  • Le mécréant

    Je suis un mécréant. C'est-à-dire un incroyant actif. Non pas un "agnostique" préservant tout le religieux en faisant semblant de "ne pas savoir" afin de me réserver la possibilité de me convertir au dernier moment, voire dans cinq minutes si vous vous montrez convaincant, mais un athée effectif absolument persuadé par principe qu'il ne peut y avoir de surnaturel et qu'absolument aucune espèce de Dieu ne peut avoir créé le monde, ou ne peut veiller à son présent ou son avenir, et aussi, et c'est tout le problème, que tous les discours, dogmes textes disant le contraire sont absolument faux et dénués de signification intrinsèque. 

    Bien sûr, le mécréant est honnête homme et je suis respectueux des personnes, que je reconnais dotées de droits, et donc du droit de croire à tout ce qui ne me nuit pas directement. Le mécréant est laïque et reconnait à la personne privée l'absolue liberté de pratiquer collectivement ou individuellement les cultes qui leur conviennent pourvu que je ne sois pas obligé de croire ou de faire semblant de croire des choses que je rejette intellectuellement ou qui me répugnent. Mieux ! Je réclame le droit de dire publiquement que je rejette ces choses, ou qu'elles me répugnent, mais cela dans la mesure ou je ne nuit pas physiquement aux symboles en question. Je veux pouvoir dire que le Coran est un tissu d'âneries révoltantes, MAIS je ne me permettrais jamais de le brûler en public ou même d'évoquer la chose, ni non plus de vouloir ou même d'évoquer ma volonté de me torcher avec. Les textes religieux méritent d'être qualifiés ou ridiculisés comme contenus informationnels, pas comme objets de culte ou de respect surtout si ce culte ou ce respect concerne des milliards de personnes. 

    Il faut noter que la différence religion/fidèle est difficile à maintenir et à manifester. Après tout manquer de respect envers une parole divine exprimée telle qu'elle est crue par un fidèle, c'est offenser ce fidèle... Toute l'affaire est de contrôler ce manque de respect entre l'insulte et l'irrévérence, entre le blasphème et la déconstruction. Dans ces affaires, même si ce qui considéré blasphème peut l'être à tort ou même discutablement à tort, il est perçu comme tel et la chose doit être considérée quitte engager le fer: un texte religieux reste un texte et même si (c'est le cas du Coran) il est protégé des critiques par son caractère "divin", c'est-à-dire par la proclamation fidéiste qu'il est d'origine surnaturelle, je dois pouvoir affirmer que ce n'est pas le cas, respectueusement. Et ce point n'est pas négociable: nier cette possibilité revient à me faire la guerre, sainte ou pas, et la guerre est une mauvaise chose, elle autorise la violence... 

    Ces précautions doivent être complétées par le respect essentiel que l'on doit aux manifestations du religieux, c'est-à-dire à ses textes, symboles ou traditions. Ils font partie de l'humanité et de son histoire et ont, en tout état de cause, acquis la valeur des nations c'est-à-dire des humains et aussi de leurs ancêtres, soit les vivants et aussi les morts. Dénoncer des textes est effectivement un peu dérisoire (c'est l'histoire de la claque à sa grand-mère) hors de la dénonciation des croyances injustifiées de fidèles que donc l'on vexe et c'est tout le problème déjà évoqué. C'est donc dur d'être mécréant, mais je le suis quand même après avoir pris les précautions qui s'imposent, et qui ne rassurent que moi-même, voulant me laver par avance des impuretés ou maladresses qu'on pourrait me reprocher et qui me désoleraient. 

    On en vient donc à la première des victimes de ma mécréance, le Coran, ou plus exactement à l'assemblage des textes variés qui font de l'islam sunnite une tradition quoiqu'on en dise unifiée et identifiée. Point d'interprétations variées ou de compréhensions indulgentes d'un corpus dont on ne peut dire au pire, que l'on se débrouille pour ne pas l'appliquer tant il est inapplicable. Quoique contenant à l'évidence des injonctions morales honnêtes à destination d'honnêtes gens, il est d'abord formé d'obligations et de réglementations visant à encadrer la vie des "fidèles" dans un étau de croyances tel que la seule spiritualité qui semble s'en dégager et cela sera ma critique première, n'est que la contemplation éperdue et terrifiée de son inflexibilité. Allah EST l'obligation de croire en lui et cette autoréférence que je qualifierai d'infernale, tant son efficacité est grande fait de l'islam, la religion des soumis, le plus terrible noeud au cerveau qui soit. La terreur du divin prouvée par elle-même et comment s'en sortir ? 

    Bien qu'on puisse dériver de ces terribles obligations bien des calmes profonds et des morales humanistes, l'essence de ce religieux-là est bien tourné vers Dieu directement, et l'islam, malgré sa rigueur rationalisante et à part quelques manifestations superstitieuses accessoires (les djins ou anges comme scories du passé ne comptant pas pour grand-chose) reste fondamentalement une religion totalement réaliste, dont le surnaturel est exclu, sauf la sacralité du Coran qui concentre tout le magique de cette religion-là. Le christianisme, en comparaison, est perclus de magies diverses depuis les mystères théologiques d'un monothéisme qui ne l'est pas vraiment jusqu'à la présence réelle et tous les saints. 

    Il faut par contre y rajouter les enfers et les menaces de punitions dans l'au-delà dont le Coran est par ailleurs rempli, pour compléter les choses et relativiser le matérialisme islamique prétendu.

    Sinon, le contenu des textes est proprement atterrant et aberrant dans sa quasi-entièreté. On commencera donc par ce qu'on peut appeler les cinq piliers, déjà énumérés ici: sexualité avec les mineurs, réglementation de l'esclavage, amputation des voleurs, peine de mort pour les apostats, et traitement des infidèles. Le caractère haïssable et insupportable de ces paroles divines là fait du Coran et de ses interprétations et commentaires sunnites qui tous confirment les atterrants et aberrants principes devrait être définitivement la preuve non pas seulement de sa fausseté mais de sa nocivité. Car la critique va jusque-là: le contenu de cette religion est pernicieux et inacceptable. 

    On a évoqué les côtés inapplicables de ces principes et le fait que la civilisation nommée Islam (avec un grand i) a fait ce qu'elle a pu pour empêcher dans sa plus grande extension géographique les pratiques mentionnées. Mais la règle qu'on ne peut abolir reste là, à la disposition de tout raidissement de toute doctrine pacifiée. Parents cools séduits par la modernité, renoncez y , mais attention: vos enfants sont là, l'âme pure prête à fouiller la bibliothèque pour y trouver des pépites et hop ! 

     

  • Les Trois Niveaux

    Nous voilà plongés dans un monde virtuel apparemment exclusivement composés de masques et d'artifices, d'émotions et de paroles verbales exprimant insultes, condamnations et expressions rituelles. Un monde de folie douce, en fait, à la fois fascinant et insupportable. De fait, comme nous n'y croyons pas vraiment, force est bien d'admettre que cette folie là n'est qu'une partie du monde, en fait une simple couche, quoiqu'épaisse, qui recouvre le réel. La couche du réel, en dessous, demeure et on peut s'y ancrer, pour réfléchir, se souvenir et ... rigoler. 

    Nous voilà donc avec un monde formé de deux niveaux d'interactions, au moins.

    Le monde réel est celui des paroles décrivant des actions menées ou à mener, et dont les mensonges peuvent être décryptés ou reconnus raisonnablement. Le monde de la diplomatie, par exemple, déjà évoqué ici. C'est aussi le monde des vraies guerres, menée avec des stratégies objectives meurtrières raisonnables et ... victorieuses. Bref, il. y règne des rationalités opératives, tournées vers la réalisation d'objectifs tangibles: paix, prospérité et la défense de ses intérêts à défaut de ceux des autres, s'ils nous profitent. Ce que la civilisation a apporté à l'humanité, par-delà les anarchies violentes des mondes barbares. 

    Ce monde contenait autrefois un tissu informationnel en rapport avec sa rationalité: et qui fut même célébré comme hors du monde, à force d'objectivité, et de capacité à juger des oppositions entre les acteurs avec objectivité. Et bien c'est fini, le monde réel semble dépourvu de représentation officielle, tout a été absorbé par le monde virtuel, lui purement informationnel et qui n'est relié à son sous-bassement que par les liens ténus et fantasques des intérêts, des corruptions et des préjugés idéologiques affirmés avec violence et souvent aussi avec non sens, tout simplement. 

    La contemplation désespérée ou amusée des interactions de la folie virtuelle avec ce qu'on peut prévoir et décrire raisonnablement se fait à un autre niveau, le troisième, dont on ne sait s'il est au-dessus ou en dessous du réel, tant son ancrage avec lui est de l'ordre du spirituel, c'est-à-dire de la perception extra-sensorielle basée sur les traditions, ce qui populse l'observateur effaré du monde dans une sorte de couvent à l'écart de celui-ci, en charge de préserver les anciens écrits et de décrypter sans trêve les folies et les péchés du monde (...).

    On placera à ce niveau la partie du tissu informationnel qui tente de se démarquer de la folie tout en y participant encore, tenté qu'il est de rejoindre une folie supplémentaire, celle de la dénonciation, fake news et complotismes s'empilant les uns sur les autres. Il sera en tout cas d'une autre nature que le journalisme traditionnel, le grand-père de toute façon déjà empêtré lui-même dans les corruptions de son époque, malgré ses prétentions, et ceci car explicitement alternatif car incapable, tout puissant qu'il soit, de dominer ou supprimer le monde virtuel, maintenant marque de notre époque. 

    Peut-on imaginer d'affaiblir ou de combattre le virtuel en dénonçant ou moquant ses travers ? Tout montre que non, ces ricanements-là faisant partie du virtuel lui-même, à l'évidence, et n'ont vocation par la citation, qu'à faire vivre la folie en la rendant existante, et au combien. L'alternative doit être un niveau séparé, indépendant, et oublieux de la folie destinée aux pauvres fous, hélas dotés de pouvoirs leur permettant en actionnant les parties dures du réel d'en toucher le fond, et donc de se mettre en position, finalement, de disparaitre physiquement (Inch Allah) hélas peut-être avec nous. 

    On terminera cette évocation avec celle de Macron annonçant pour après la censure de son premier ministre la reconnaissance d'un État palestinien inexistant, et répondant à un premier ministre israélien qui lui reproche d'alimenter l'antisémitisme, que cette accusation est abjecte. Échange purement virtuel, dénué de toute signification et exclusivement destiné à gonfler des voiles à l'odeur suspecte. 

    Allez encore pour la route: après avoir acté que tout cessez-le-feu est impossible avant l'accord de paix, on s'est consacré à évoquer "sa" (celle de la "coalition des volontaires") présence armée en Ukraine après cet accord, chose déclarée absolument impossible par la Russie, avec qui on veut négocier tout en affirmant qu'on ne peut lui faire confiance... 

    Comment puis devenir "alternatif" ? En théorisant. Cela est-il utile ?