Les démographies
La démographie fait l'histoire à l'avance, et se trouve une forme particulière de Inch Allah, car la changer c'est changer l'histoire, même si c'est avec retard.
On va donc frapper fort d'un coup, avec une feuille Excel:
On va se permettre de la commenter. D'abord sa description.
On a une population répartie en classes d'âges, et qui se reproduit avec un taux de natalité donné et qui augmente également du fait d'un flux entrant qui concerne la partie de la population qui se reproduit, la classe d'âge 25/50 ans.
La reproduction se fait en 25 ans, précisément, ce qui fait qu'on a exactement la simulation la plus simple possible d'une population en évolution, la mortalité ne concernant que la dernière classe d'âge, qui se trouve à chaque génération, complètement annihilée, c'est la vie.
Tout d'abord, on se permettra de prétendre avoir modélisé le "Grand Remplacement".
200 mille entrants de la classe d'âge féconde s'installent tous les ans et mettent 25 ans à avoir leurs enfants avec une natalité de 3 enfants par femme, ce qui nous amène en 2100 avec plus de 60 millions de personnes, ce qui est ce me semble la preuve mathématique qu'une considération numérique simple permet de se faire au moins une idée d'un phénomène somme toute assez simple à comprendre. Plus y en a, plus y en a encore.
Cela étant dit, on remarquera le phénomène central de la démographie en évolution, et qui est qu'elle est à la fois invisible et massivement inéluctable.
En fait un système en reproduction a un comportement divisé en périodes incommensurables.
Prenons la période 1, au bout des 25 premières années d'invasion: les enfants sont à peine plus nombreux que les entrants annuels et cela est tout naturel. Rien de grave, sinon qu'on signale une forte proportion d'adultes dans la force de l'âge, produisant à plein tout ce qu'on leur demande de produire, et cela sans qu'il nous embarrasse trop de préretraités, dont le nombre est faible, ni encore moins de vieillards: il n'y en a pas.
C'est alors que s'amorce, puis se termine la période 2.
Le nombre d'enfants produits par nos productifs jeunes adultes explose et se trouve multiplié par 25 !!! En 2050, les enfants sont très nombreux et alors que le nombre de jeunes adultes a à peine augmenté, et on se trouve avec une population adulte à moitié composée de vieillissants scro gneugneus. Les vieillards se manifestent un peu. En 2100, le remplacement effectif et définitif, est acquis.
Voilà l'effet de "cliquet" de la démographie, entièrement dû à des conditions initiales brutales et dont les conséquences se manifestent par vagues successives.
Chaque période a son histoire propre, son cycle particulier et se trouve définitivement "pas comme avant".
La période 3 par exemple, consume l'invasion qui fait exploser le nombre de jeunes adultes féconds, ce qui va réamorcer un cycle de naissances furieuses, si toutefois la natalité se maintient etc.
Le jeu avec le "whatif" démographique est une source de joies intenses, il faut le recommander, les ordinateurs sont là pour ça.
Ce principe de la boule de graisse qui glisse sous la peau, transformant ce qui n'est que flux est une image philosophique, bien sur, voire une conception du monde: tout est toujours différent, cela tout en étant semblable...
Prenons les autres phénomènes à reproduction, susceptibles de manifester les fameux cliquets: le réchauffement climatique en est un. Nous achevons sans dommage la période un et l'effet bien présent et visible, n'a pas d'effets... Mais ça va chier. Bientôt.
De fait, tous les grands changements sociaux ont la même forme et rendent compte de ce qu'alors que tout est à la fois déterminé et arbitraire, on ne rende absolument pas compte de ce qui nous arrive. Cette alternance toute "démographique" entre jeunes et vieux traduit magnifiquement tout ce que les cons des divers âges pensent des autres tout changeant magnifiquement en succession et se reproduisant pareillement...