Saint Popol
Saint Eloi, orfèvre et trésorier du bon roi Dagobert fonde sur la Cité le monastère de Saint Martial dont le premier abbée est une abbesse, Aure. Tout ceci en 630. Un contemporain de Mahomet. A noter que Saint Ouen fut lui aussi un serviteur de Dagobert.
Aure, aussi prénommée Aurore, meurt de la peste en 666, diable. Elle fonde avec ses moniales une petite chapelle au milieu des champs, Saint Paul des Champs, église paroisse du quartier Saint Paul de Paris, détruite en 1800.
Il y avait à cet endroit un cimetière, construit hors des murs des villes romaines, et qui fut le deuxième plus grand cimetière de Paris, déménagé à Denfert Rochereau à la fin du XVIIIème siècle, comme le raconte Philippe Muray. l
Tout cela le long de la voie romaine elle aussi, depuis devenue la rue Saint Antoine, la voie s'étendant après la rue François Miron et se poursuivant par la rue de Charenton. La voie surplombait des zones inondables, le "marais", le long de la Seine. Au milieu des champs surgissait des "monceaux" des sortes de collines plus ou moins artificielles, le plus ancien d'entre eux celui de Saint Gervais Saint Protais, première paroisse de la rive droite...
Il ne reste de Saint Paul des champs que ceci:
Heureusement avait été construite entre temps une église jésuite, sur le modèle de l'église du Jesu à Rome, phare de toutes les architectures:
Il s'agit de l'Eglise Saint Paul Saint Louis, copiée aussi de Saint Gervais Saint Protais, qui datait de 1618 (par Salomon de Brosse et Mansart).
Sa façade est ornée de 3 statues: Sainte Catherine, Saint Louis (au sommet) et Sainte Aure. Les 3 statues détruites à la révolution, furent refaites en 1860.
La première messe qui y fut célébrée le fut par le Cardinal de Richelieu lui-même en 1641. Bourdaloue (dans l'église, on trouve un "hic jacet Bourdaloue") y prononca l'éloge funèbre du grand Condé en 1687.
L'église jésuite abrita tout le XVIIème siècles bien des musiciens dont Charpentier, Campra, Dumont, Delalande.
L'église, sur la trajectoire des manifs à la Bastille de tout le XIXème siècle, fut profanée de toutes les manières possibles, pillée en 1831 et en 1871. La dernière étant celle-ci datant de 1871: "la république française ou la mort", graffiti ineffaçable.
Entre-temps, c'est de cette paroisse que furent assassinés en 1793 les prêtres réfractaires béatifiés en 1926.
Il faut noter que l'horloge de sa façade est celle de Saint Paul des champs, que l'on récupéra en 1800.