Bien loin de vouloir gloser sur les maitresses passées (qu'il viola) ou présentes (qui semblent le manipuler) de Zemmour, je voudrais le faire sur ses conceptions de la femme, intéressantes et plus originales qu'on ne croit, même si elles lui valent d'être considéré misogyne (quelle horreur!).
On passera d'abord sur l'expression elle-même, l'accusation renvoyant à un état que personne ne veut, similaire à celui de fasciste, infamant et surtout disqualifiant, le porteur du bonnet, comme la bête à corne se devant d'être chassé et dévoré par les chiens de Diane, tel le pauvre Actéon...
On adoptera donc, comme Zemmour finalement, la théorie du genre en séparant sexe biologique et sexe apparant, et en introduisant le rôle "féminin" qualifié en deux modes ancien et moderne. Le mode ancien, d'ailleurs toujours revendiqué se résume par l'expression "maman putain", le "et", le "ou" et le "et/ou" convenant à séparer les deux modalités. Reliés à la maternité et au soin maternel, toujours fondamentalement adapté aux soins à accorder au très jeune enfant, et aussi donc, à la séduction féminine, support des fantasmes sexuels masculins nécessaires à la reproduction... Je parle ici de rôles sociaux naturellement, du moins à leur acception traditionnelle comme pôles des comportements en général, évidemment infiniment modulés et variés.
Au point qu'ils peuvent être, en tant que rôles, adoptés par des hommes à des degrés divers, mais effectifs que l'hétérosexualité soit présente ou non, il ne s'agit pas de cela...
Quant est il du rôle "moderne" ? Nous arrivons là dans les eaux inconnues abordées par la modernité lors de ce qu'on appela l'"émancipation" des femmes, c'est-à-dire leurs pratiques d'activités beaucoup plus diversifiées qu'elles ne l'étaient auparavant. Accédant aux métiers intellectuels principalement, ce qui est évidemment lié aux études supérieures qui ne leur étaient plus interdites ou refusées, les femmes accèdent aux métiers dit "masculins", jusque-là réservés aux hommes. Dans ces métiers, qui restent entiers et définis (juges, médecins, professeurs, écrivains, commissaires de police, policiers, pompier, camionneurs) les femmes et c'est là toute la question mettent elles en œuvre leur féminité traditionnelle décrite plus haut, la part normale et accessible de masculinité qu'elles ont le droit de manifester ou bien une forme spéciale de compétence à la fois distincte de celle des hommes, et propre aux femmes, qui consacre la nécessité absolue de la société de disposer de femmes à ces postes ?
La modalité "femme" de la modernité est constituée de la prétention à la validité de la troisième théorie...
Revenons à la modalité ancienne. Malgré la relative séparation du rôle des hommes et des femmes dans les sociétés traditionnelles et l'évolution de celle-ci, la question des métiers "masculins" reste entière et indépendante de l'évidente capacité des femmes à être commerçante, fermière, infirmière et autres. Dans tous ces cas, les qualités inhérentes aux deux fonctions principales décrites ont tout lieu de se manifester en donnant à ces métiers les colorations variées nécessaires au bonheur des peuples dans la vie publique sans que cela influe en aucune manière ni sur l'efficacité ni sur la qualité des occupations en question qui sont en fait assurables par des hommes ou des femmes indifféremment. Occuper le métier de pompier ou même de juge est par contre une autre question...
Que ce soit le physique ou le mental, la capacité à l'effort ou l'autorité et la volonté, on a dans l'acception traditionnelle du rôle, une exclusivité non pas genrée mais "unique", et définie en référence à ce qu'en font des hommes traditionnellement soit fort et courageux physiquement soit doté de l'indifférence et de la volonté de la force mentale impartiale.
Non pas que tous les hommes soient par nature doté de ces qualités, mais qu'elles sont nécessaires absolument pour accomplir les tâches en rapport, cela exclusivement des qualités traditionnelles accordées aux femmes.
Il n'empêche qu'on peut trouver des femmes physiquement capables d'assurer les taches physiques d'un pompier et aussi celles d'un juge, en ne cédant ni dans un cas ni dans l'autre à un amoindrissement "compréhensible" d'efficacité et de dureté. Reconnaitre cela est la moindre des choses pour un homme moderne au fait des possibilités humaines et débarrassé des essentialisations ignorantes de la théorie du genre, qu'il convient ici d'accepter dans son entièreté...
Sauf que ce n'est pas ce que prétendent les féministes.
Conformément à la troisième théorie décrite plus haut, il y aurait dans la pratique féminine des tâches anciennement entièrement dévolues aux hommes un caractère original et essentiel qu'il convient d'obtenir absolument. Ce caractère pourrait même se révéler supérieur et exiger par nature ce que les hommes ont finalement (après bien des résistances, je le reconnais volontiers) accepter d'abandonner : l'exclusivité genrée.
Juges, médecins, professeurs sont aujourd'hui majoritairement des femmes et l'expansion du nombre de femmes effectuant des études supérieures accroit le déséquilibre. Cela change-t-il quelque chose à la société ? (1)
La réponse est oui, du moins pour une théorie qui adopte une théorie variante de la troisième exposée et qui critique la manière dont les 3 métiers sont exercés, non pas suivant les manières masculines ou disons "neutres" que l'on souhaiterait voir adopter, mais suivant une manière hybride, qui renonçant à l'assimilation au masculin produit un mode mixte d'expression et de pratique qui à la fois affaiblit la société et éloigne les hommes.
Affirmer cela est ce qui constitue la misogynie moderne aux yeux des féministes, qui prétendent contrôler et exprimer une volonté féminine particulière qui se traduit par des pratiques auxquelles les hommes doivent se soumettre. On peut ajouter que cette soumission est inconditionnelle et ne souffre pas de démocratie, l'essentiel masculin n'étant que résistance à cette soumission et donc nécessité de celle-là... Mais ce n'est pas le sujet ici.
Quelle est la nature de la fameuse "pratique", que les féministes jugent bénéfique, voire obligatoire ?
D'abord elle est mécaniquement liée au nombre des praticiens femmes devenu très important, voire comme on l'a dit majoritaire. Sans chercher à expliquer ou évidemment à justifier par une quelconque essence féminine la chose, la seule présence d'individus façonnés par le genre dans nos sociétés (on nous le rappelle assez) suffit à orienter pratiques et significations dans la direction commune attribuée précisément par ce genre-là. La messe est dite.
En gros, en l'absence de garde-fous masculinisés -au sens traditionnel- qui garantit aux femmes en exercice de se conformer aux attitudes traditionnellement masculines de l'exercice de juge par exemple, on devrait, et c'est ce qu'on observe observer les comportements suivant du fait des juges femmes, conformes à un reproche commun: indulgence pour la jeunesse, privilège accordé à la réhabilitation possible, sensiblerie aux conditions familiales et sociales, non prise en compte des récidives. En même temps, accent mis sur les rééducations en général, que ce soit les violences faites aux femmes, les conducteurs négligents, les déclarations publiques misogynes ou racistes.
On condamne des journalistes pour des déclarations semblant généraliser une insulte publique à une population entière du fait du manque de l'adjectif "certains", ce qui signifierait "tous", et on relaxe après une brève garde à vue un caïd violent condamné à multiples reprises qui a donc pu menacer de mort des policiers pendant des heures en évoquant sodomies et meurtres de leurs parents proches, sans parler des allusions variées à leur race et autres identités nationales ou sexuelles. Cela n'est rien et se trouve compréhensible et inévitable, d'après les juges femmes. L'outrage à agent c'est 6 mois de prison et la rébellion c'est un an de prison. Mais pour éviter de remplir les prisons déjà surpeuplées du fait d'un défaut de construction soigneusement discuté au ministère de la justice par divers gardes des sceaux, d'ailleurs femmes, on s'en souvient, l'outrage est gratuit et possible, voire rituel. On ne punit pas le défaut de francophonie.
Cette divergence entre les jugements, cette absence de mécanisation brutale de la réponse pénale face à des comportements maintenant généralisés du fait de cette indulgence, bref cette adaptation de la réponse judiciaire aux personnes concernées en mettant l'accent sur la compréhension par les prévenus de ce qui leur arrive est un comportement typique de la féminisation de la société au sens où je l'entends. Adopté par les hommes qui soutiennent cette situation, ils illustrent un progrès dans la direction d'une certaine sensiblerie que l'on qualifiera de "féminine".
Du fait de l'ambivalence de la position féminine traditionnelle face à la violence, celle qui s'accoutume d'une violence de basse intensité propre inévitablement à la sexualité, on considérera bénin l'outrage proche propre à l'émotion d'une situation et grave la réflexion construite qui pourrait l'exprimer systématiquement. Cette explication un tantinet graveleuse est-elle misogyne ? Je vous dis pas.
Le désaccord sur la pratique "féminisée" du jugement est donc ici manifestée. Le désaccord porte sur le fond: l'outrage répété ritualisé envers l'autorité est une marque de violence caractérisée, dont la mise en œuvre est délibérée et a pour but de blesser donc d'affaiblir la force de cette autorité. Son expression avec emphase est propre à une culture de la fausse violence démonstrative, essentiellement vouée à effrayer. Elle doit être brisée impitoyablement et les personnes qui s'y livre brutalisés à leur tour jusqu'à leur soumission. Des liens serrés, des postures inconfortables forcées devraient y pourvoir, et en cas d'accident, le respect prouvé des positions de maitrise de la rébellion doivent par nature innocenter les fonctionnaires. Le caractère impitoyable de cette contre violence doit échapper à l'indulgence de la "mère". Voilà le point.
L'exercice "masculin" de l'autorité doit donc reprendre le dessus et les lois décidées pour y pourvoir.
Après cette plongée dans un cas particulier, il faut réaliser que des choses similaires se produisent dans les autres professions féminisées trop rapidement: médecin et enseignement souffrent des mêmes maux. On y trouve aussi la même désaffection masculine (qui se traduit par exemple, par l'interdiction progressive de toutes les fresques de carabin qui décoraient les fonds des grandes salles d'internat), et aussi la même féminisation des pratiques: priorité à l'"éducation", et faiblesse face aux règlements bureaucratique qu'on accepte par facilité et aussi refus de s'engager physiquement.
Les maux et désespoirs des sociétés modernes, bureaucratisées et prétentieuses, sont ceux de leurs "féminisations".
Abandon aussi: la partie des hommes et ils restent nombreux qui restant passionnés par cet engagement physique dans l'action (y compris intellectuelle), et qui frustrés par la "cilivisation", se retirent de ces activités devenues frustrantes devient importante. Cela va jusqu'à l'abandon de la pratique des études supérieures, rejetées pour ces raisons. A quoi rime de "diriger" dans un monde soit disant égalitaire ou l'absence de différentiation "par les couillles" oblige à des comportements castrés qui excluent engagement, autorité et violence légitime ?
Voici donc résumé la position "viriliste" exprimée voilà déjà un certain temps par notre bon Zemmour. A-t-elle un pendant qui serait acceptable pour les femmes modernes "émancipées du féminisme" et qui respecterait leurs motivations, y compris celle d'agir publiquement dans les métiers "difficiles" et cela sans abdiquer ce qu'elles veulent être, y compris mère et amantes ? Et bien oui ! Il suffit pour cela d'adhérer à ce qui vient d'être dit et refuser ce qui est l'inacceptable: le faux refus d'une différence sexuelle qui gagne à être connue et reconnue, et cela au profit de la valoirisation exclusive d'un seul, et encore, des caractéristiques inadaptées et fantoches de celui ci.
Car le fond de l'affaire est celui là: nous devons avoir la hauteur de vue nécessaire à l'acceptation des constantes traditionnelles de nos êtres pour mieux les maitriser et les contrôler au nom de la raison nécessaire plutôt que d'être conduits par elles ! La différence sexuelle explicable par le biologique peut être connue et maitrisée, et faire l'objet du jeu et de la connaissance nécessaire à l'adaptation à la vie. Pourquoi la jeune juge ne réalise-t-elle pas qu'il lui faut détruire la vie du délinquant récidiviste cynique qui l'insulte au lieu d'essayer de le comprendre ? Le jeune juge de son âge, qui souhaiterait lui le faire empaler et lui manger les roustons ne se maitrise-t-il pas, lui aussi ?
La civilisation consiste précisément à agir contre ses instincts, au nom d'une compréhension éclairée d'iceux. Les instincts liés à la différence sexuelle sont puissants et connaissables, il faut agir contre en connaissance de cause et non pas s'y livrer.
L'instinct "féministe" basé sur l'ignoble "la femme est l'avenir de l'homme" qui identifie féminité et avenir inéluctable d'une humanité détestostéronisée est le slogan putride d'un infâme communiste nommé Aragon (que je conchie lui et l'ensemble de ses malédictions) et qui d'ailleurs finit sa vie pourrie déguisé en femme.
(1) 60% des juges, 80% des promotions à l'école de la magistrature en 2016 : https://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2016-2-page-175.htm