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  • les tehons

    La tehon règne, et les hontes nombreuses nous affligent. Ces hontes sont dues à l'expression publique par des médias unanimes de nouvelles concernant des faits admis, révérés, jugés intéressants et significatifs et qui n'évoquent de la part de personne, rien de l'atroce sentiment de dégout à l'égard de mensonges avérés, de dégueuasseries patentes et aussi  de la honte sordide que je ressens à leur égard. 

    27 Mai 2021

    1) Visite à Kigali de Macron qui demande pardon. Devant un criminel guerre, un dictateur africain qui a provoqué le génocide de sa propre ethnie pour arriver au pouvoir en assassinant des français, affaire sciemment prononcée non lieu par le pouvoir français pour de sordides intérêts d'ailleurs abandonnés. La gerbe. 

    2) la pitié générale pour le cancer d'un escroc ministre corrompu et corrupteur dont toute la carrière ne fut que corruption, qui corrompit un président de la république pour voler à l'Etat Français 450 millions d'euros qu'il refuse de rembourser et qu'il dépense sans vergogne en traitements délirants pour gagner quelques minutes de sa vie ignoble. La gerbe. 

    3) L'aveu de la richissime ex femme du violeur de bonniche, de l'enculeur violent de putes sélectionnées pour lui, qui réussit à démontrer à un tribunal qu'il les pensait libertines. Il fut ministre de l'économie, initiateur des 35 heures, et aussi président du FMI. Anne Sainclair était "sous emprise" et vendit "ceci n'est pas une pipe" pour payer la rançon exigée par la bonniche guinéenne. Connu pour la quantité énorme de sperme qu'il générerait à chacun de ses spasmes, le gros porc escroqua des investisseurs et vit richissime quelque part au Maroc. Il donne régulièrement ses avis sur l'état du monde, et les journalistes gloussent gentiment en le décrivant comme "libre échangiste". La gerbe. 

    4) Les policiers manifestent contre la justice: 33% de leurs captures concernent des récidives, mal jugées par des juges qui libèrent. Au lieu d'en parler en conseil des ministres, le ministre de l'intérieur manifeste lui aussi contre la chose, se faisant répondre par le ministre de la justice, ex avocat en conflit d'intérêt manifeste, applaudi lors de ses visites de prison, qui explique qu'il n'y a aucun problème avec la justice dont le budget augmente sans arrêt grâce à lui. La gerbe. 

    5) Colonisé par des toxicomanes bruyants, violeurs et bagarreurs, un quartier de Paris après deux ans de protestations, de colères et de manifestations, obtient de la police que les tarés africains illégaux sans contrôle en liberté puissent passer la nuit dans un jardin voisin pour y chier et se défoncer en hurlant et à loisir.  Mais ceux ci ont repris leurs anciennes habitudes et préfèrent chier place Stalingrad, cela leur convient mieux. La gerbe. 

    6) Attaqué par des roquettes lancées sans raison sur des zones civiles et provoquant des morts, un Etat souverain se voit mis sous enquête de l'ONU pour crimes de guerre commis lors de sa riposte, considérée donc illégitime. La gerbe. 

    7) Proférée devant une mosquée par un responsable de centre culturel musulman à un policier municipal, la menace de mort n'était pas "réitérée et matérialisée par un support": 100 euros d'amende et un mois avec sursis. "je vais te retrouver et te crever"... La gerbe. 

    8) Un président en exercice champion du "quoiqu'il en coute" pour finir de ruiner son pays après l'avoir arrêté pour une cause futile, distribue à tout va l'argent qu'il emprunte sans limites afin de se faire réélire. Jeunes (passe "culture", profs encore augmentés et on va voir pour le reste dans les mois à venir, la gabegie charitable bat son plein. La gerbe. 

    9) Tout à a réélection, le président en question, tout à sa campagne, se livre à un exercice convenu de séduction djeune devant des youtubeurs. Le ridicule insensé des prestations dans la cour de l'Elysée et qui consiste à jouer à mentir s'attire le qualificatif de "pitrerie d'Etat" de la part d'un vieil homme politique de droite (P. de Villiers) accusé pour cela par un éditorialiste mesuré (N.Beytout) d'avoir écrit "un texte d'une violence inconcevable". Folie et gerbe. 

    10) Un schizophrène "radicalisé en prison". Incarcéré en 2013 (vol à main armée avec couteau, en récidive), tentative d'évasion, en 2016, diagnostiqué schizo, radicalisé et... libéré en mars 2021 donc. Il attaque au couteau une policière dans un commissariat et se fait abattre finalement après une fuite éperdue. Suivi par une association en lien avec le service pénitentiaire de réinsertion et de probation, il participait activement au suivi judiciaire, et se soignait soigneusement. Il était aussi inscrit au fichier FSPRT [le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste)... Il avait purgé sa peine d'après Dupont Moretti...  3 heures de cavale avec un village barricadé. Français né en France, N'diaga Dieye, s'était illustré pour agression de personnes âgées à leur domicile etc etc. (72 interactions avec la justice)... La gerbe.

    11) 3 Juin : après une nuit de confrontations avec des migrants à Calais, 31 policiers blessés dont 7 à l'hôpital. On imagine le monceau de cadavres illégaux qui jonchent le champ de bataille. Eborgnés et mutilés de pauvres africains et autres afghans épris de liberté, juste soucieux de s'intégrer à un empire Britannique objet de leurs désirs, et empêchés de fuir la France par la cruauté fasciste française animé du plus systémique des racismes exterminateurs, expriment en toute légitimité leur droit à.

    La tehon: on se vengera un jour des envahisseurs qui véritablement ne feront alors que passer. En attendant, la gerbe. 

    12) La loi de bio-éthique n'en finit plus de se faire voter. En gros: le bio (au sens du stupide progressiste qui fait passer pour naturel la pire des conventions débiles qui font fi de milliers d'années d'usages) et l'éthique (au sens du fasciste défoncé  qui humilie, écrase et viole les droits des enfants et des adultes au nom de ses ignobles masturbations soixante huitardes).

    Informé par l'évidence et aussi donc par l'épigénétique, on fabrique soit dans des tubes à essai pulsés par des pompes qui n'hésitent pas, elles, soit dans des bides du tiers monde bercés de musiques infâmes,  des embryons dont les choix initiaux du développement ne sont pas fait en France: autant dire que vérolé au départ l'avenir de  notre race de souche va mal se finir. On le savait déjà. 

    Informés par tous les psychiatres, tous les soignants, tous les prêtres, des dommages psychiques énormes que produisent adoptions et filiations bâtardes chez leurs victimes, enfants et parents, les hiérarques (le président de l'ignoble commission s'appelle Jean Louis Touraine) balayent tout ça en ricanant, au nom de la jaquette et de la pelouse: le droit à l'enfant prime ! 

    Informé par le bon sens, l'histoire et la philosophie de l'existence et de la nature de l'institué protégé par le symbolique, point fixe de l'humanité socialisée, une bande de connards ignorants chie sur le concept de paternité, élément essentiel de celui de maternité, en gros ce qui donne envie et donne les moyens aux humains de se reproduire fièrement. Salopards suicidaires vous sortirez de l'histoire et je vous conchie. La gerbe ! 

    Tous ces évènements traduisent l'état décadent, soumis et lamentable d'une société en perdition qui ne se défend même plus. Partout, la soumission à l'étrange et à l'étranger n'entraine aucune réaction, celle de la police qui au lieu de lyncher 2 ministres se fait morigéner gentiment étant la plus sublime. 

  • Les droits

    Les théories du droit occupent une place importante et méconnue dans la civilisation. Science ET aussi pratique elles divisent les hommes et les savoirs. Un juriste regarde toujours le monde d'un air amusé et cynique : ce n'est pas ce que vous croyez semble-t-il toujours dire...

     

    On a lu Villey (1) et aussi Troper(2) et on va la faire vite: 

    Il y a le droit "positif", le droit, quoi. Celui écrit par les hommes et imposé par les états. 

    Il y a aussi 2 théories du droit, deux écoles: la positiviste et la jusnaturaliste, qui se divisent à propos du "droit naturel" selon qu'elles considèrent qu'il existe ou non. L'école positiviste le nie absolument. 

    Qu'est-ce que le droit naturel ? C'est toute la question. Anciennement droit antique du cosmos, il est le droit d'Aristote, de nature, à découvrir par le droit qui se trouve ainsi "science" chargée de trouver dans la nature ce qui est juste pour les hommes. 

    Ce droit naturel devient à l'époque moderne "droits de l'homme" et là se produit la transmutation confusionnante qui fait tout le désordre actuel. Selon Villey, il y a rupture avec le jusnaturalisme et la confusion faite entre morale et droits de l'homme conduit à instaurer un juridisme positif qui finit par nier le droit naturel en le considérant comme une morale injectée dans le droit positif, le forçant à rompre avec ce qui lui était pourtant essentiel: sa distinction première d'avec la morale, justement. Les "droits de l'homme" abolissent le droit, tout simplement... On a là peu ou prou ce que nous dit Leo Strauss (Droit naturel et histoire) avec des différences: 

    Cette théorie très réactionnaire est en gros la principale fondation intellectuelle de la dénonciation du progressisme, vecteur et porteur de cette terrible insanité qu'est la confusion morale/justice, marque de toutes les barbaries. 

    Néanmoins l'histoire est en fait bien plus complexe et tient à tout un ensemble de dualités qui concernent les conceptions du droit et de la justice. Ces dualités expriment de manière infiniment complexes le thème graphique de la balance, et non pas celui de la racaille qui dénonce son complice pour prendre moins cher... 

     

    L'histoire du droit naturel

    Le funeste droit vient de loin, d'Aristote qui l'inventa et du catholicisme qui en fait le droit divin, de la nature, conçue comme porteuse du projet divin envers l'homme. 

    Le justnaturalisme est très critiqué. Par les positivistes bien sur, qui contestent le réalisme des valeurs: on ne peut connaitre, selon Hume que ce qui "est" et non pas ce qui "devrait être". Ainsi, le juste serait "décidé" et non "découvert".

    Un point important: pour le positiviste, le droit naturel n'existe pas. Aussi simple que cela. 

    Il faut néanmoins distinguer 3 positivismes non exclusifs, et c'est Babbio qui le dit: une théorie du droit, une conception de la science du droit, une idéologie. 

    Il y a d'abord la conception d'une science du droit possible, distincte du droit lui-même, conçu lui comme un "objet": le droit "positif", distinct et exclusif de la morale et du droit naturel. Cette science du droit est formée de propositions, et non de normes (le droit seul est fait de normes). Mieux: suivant la loi dite de Hume, on ne peut dériver de prescriptions depuis des propositions. Ce qui est ne peut pas commander ce qui doit être... 

    Puis, il y a théorie du droit qui affirme en premier la distinction morale/droit: le droit ne peut être édicté que par autorité, et donc le caractère juridique, ce qui est du droit, ne peut pas être moral en soi. C'est la "théorie pure du droit" de Kelsen. 

    Ce qui est bon ne l'est qu'en vertu de la norme qui l'ordonne... 

    Ensuite, il y a l'idéologie positiviste qui commande l'obéissance au droit. En cela, il s'agit d'une attitude quasiment jusnaturaliste: le droit s'impose comme tel... On lui reprochera ici bien évidemment l'obligation d'obéir à la Gestapo. 

    Les duels

    On l'a dit, les dualismes sont multiples

    L'opposition jusnaturalisme/positivisme se décline de multiples manières mais est bien le duel principal. Il y en a d'autres. On fera de Hans Kelsen le héros du positivisme, bien sur. 

    Tout d'abord quelle est la différence entre voleur et percepteur et le slogan "la bourse ou la vie" est-il une norme ? 

    Kelsen répond clairement: une norme supérieure impose d'obéir au percepteur. La bourse ou la vie est une contrainte, pas une norme... Cette relativité des normes entre elles fait le système de Kelsen et répond à l'aporie droit naturel/droit positif obligatoire. 

    Et puis il y a la "philosophie du droit", opposée à la "théorie générale du droit". La philosophie du droit se décline entre celle des philosophes et celle des juristes, le nom de Norberto Babbio en étant la référence. 

     

    La distinction principe/norme, les principes étant découverts, et relevant de la morale est évidemment violemment contestée par les positivistes, qui considèrent les "principes" comme des normes à part entière à part un peu vagues... On passe évidemment sur la distinction droit/morale, fondamentale.

    L'Etat 

    Qu'est ce que 'Etat?  D'abord ce n'est pas l'état de nature, seul à se confronter avec la "société civile"... L'Etat est un système juridique (4) qui assume le monopole de la contrainte physique légitime dans une société pourvue de constitution. Légitime  veut dire non pas "juste", mais exercé en fonction de règles préalables. L'Etat est d'abord un Etat par le droit, de droit. Pour Kelsen, l'Etat est la même chose que le droit... Naturellement il s'agit du droit hiérarchisé décrit ici. 

    Un point au sujet de la liberté: elle est la soumission au droit connu applicable au moment de la décision. Cette dépendance à la règle, et non à la volonté d'un homme est l'essence du juridisme et de sa nécessaire hiérarchie. 

    Un point au sujet de la souveraineté: celle-ci est ce pouvoir qui n'a pas de limitations. Le peuple reste souverain, et quoiqu'on en dise, mais cela est-il discutable, il reste en capacité d'interrompre le droit "Européen" qui semble paralyser la société. 

    Toutes ces discussions sur le droit en sont la raison et la motivation. 

    La norme suprême, la constitution.

    C'est le débat Schmitt/Kelsen.

    Schmitt donne au chef de l'Etat l'arbitrage et Kelsen à une cour constitutionnelle. Le débat est vif, nous sommes en 1925 et la République de Weimar va s'illustrer. Matrice des constitutions modernes dont celle de la Vème république française, elle est la référence... On a là l'opposition légitimité(Schmitt)/ légalité (Kelsen). Pour Schmitt, la constitution n'est pas contrairement à ce qu'affirme Kelsen, la somme des lois constitutionnelles, mais la décision sur la forme que prend l'unité décisionnelle du peuple. Elle traite de la légitimité. À ce titre, juger de l'application de la constitution, c'est l'interpréter: on a bien là le pouvoir des juges et la paralysie actuelle. Kelsen s'élève violemment contre l'avis de Schmitt: le danger est bien selon lui le pouvoir du gouvernement et non pas comme pour Schmitt (ou De Gaulle) celui du parlement: il faut une cour distincte, nouvel organe, sur le modèle de la cour constitutionnelle Américaine. Les USA sont décrit par Schmitt comme un état "juridictionnel" organisé autour de la loi protectrice des communautés contre l'administration et le pouvoir fédéral. L'Etat Schmittien est organique, expression de la volonté du peuple. 

    En fait la polémique Schmitt/Kelsen portait sur la théorie du droit. Tout en affirmant que le judiciaire était distinct du politique, Kelsen affirmait qu'il était loisible  à un juge d'interpréter la constitution dans un cadre juridique, tout comme il interprète n'importe quelle norme: l'affirmation de Schmitt visant à distinguer politique et juridictionnel sur ce plan est donc fausse. Par contre, Kelsen le reconnait: la constitution doit être une norme bien faite et non pas un ensemble de principes vagues qui effectivement déplacerait le pouvoir politique vers le judiciaire, si le juge avait à juger la politique. 

    L'ajout du "Liberté Égalité Fraternité" qui conduisit les frères ennemis Fabius et Jospin à entériner la valeur de la "fraternité" pour accueillir davantage de migrants était bien dans ce cas... 

    Finalement 

    Oui, mais quand est il des tribus pygmées, des arabes sans nations et des aborigènes perdus dans leurs rêves ? Plus que jamais, l'occidental théoricien, tel Montaigne se doit de contempler les indiens et d'en déduire quelque chose. 

    On doit reconnaitre là l'essence de l'altérité ou de la contemplation de l'altérité, le droit "naturel" ne pouvant décemment pas s'anéantir exclusivement dans un gouvernement civil pourvu de lois dans tous les cas. 

    Il faut donc au-delà des états de nature une liberté qui soit nationale, c’est-à-dire distincte de l'idée même de nation, que l'on peut bien se réserver, ou pas, pour soi-même comme "blanc" ou pas. Cette liberté supérieure serait alors celle de la vrai loi au-delà de la "nature", la loi en vigueur dans un royaume qui ne serait pas de ce monde, du tout du tout. 

    (1) Au sujet de Michel Villey http://www.droitphilosophie.com/article/lecture/michel-villey-et-les-formes-contemporaines-du-droit-naturel-190

    (2) La philosophie du droit Michel Troper (Que sais-je?) 

    (3) la polémique Schmitt Kelsen https://www.persee.fr/doc/aijc_0995-3817_1991_num_5_1989_1083

    (4) Tropper et l'Etat https://twitter.com/i/status/1404561855327186946

     

  • Les sciences

    A propos des zététiques, et autres nouvelles sciences (1). Article qu'on commente... 

    L'auteur, en veine de théoriser, se cite lui même (2). 

    Mon commentaire: 

    On sera surpris de voir le mot “Science” ordinairement défini comme “contenu”:
    “Ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d’objets ou de phénomènes obéissant à des lois et/ou vérifiés par les méthodes expérimentales.” (Larousse),
    se faire définir ailleurs (ici) par une “pratique”:
    “La science est une approche rationnelle et objective d’investigation et de compréhension de la nature, sous ses deux aspects, théorique et empirique”(L’auteur).

    Le reste de l’article consistant à tourner autour du concept reconnu non valide ici de “méthode” qu’on transforme en “bonne pratique” (on réalise confusément le problème que pose l’approche) pour le généraliser encore plus sans en changer l’aspect essentiel afin de justifier (ou d’excuser) le contresens.

    Car le fond de l’affaire reste incontournable, il faut qu’il y ait quelque chose de “bon” et c’est l’objet de la plainte. Qui dirait que la “bonne” science est celle qui … ? Alors qu’une “pratique”, c’est-à-dire peu ou prou la réalisation de certains gestes dont certaines autorités (dont l’auteur fait partie) se proposent de valider la conformité intrinsèque, voire essentielle est intrinsèquement valorisable.

    Se réfugier derrière les “bonnes pratiques” (ou “méthodes”) est une attitude actuelle particulière qui substitue le “devoir faire” au “faire”, typique du niveau d’activité “managérial” (l’expression en est d’ailleurs reprise), née des complexités du monde et qui en vient à se penser autonome et détaché du réel au point de se penser seul réel. Il n’est pas étonnant qu’elle soit manifeste dans les domaines particuliers de la physique ou de la pharmacologie gérant les appareillages complexes (et couteux) des accélérateurs de particules ou des tests collectivisés validant des “médicaments”.

    La naïveté de cette manière “procédurale” de concevoir la science achoppe sur plusieurs apories.
    D’abord l’applicabilité de la “méthode” dans tous les domaines. Une grande partie des “sciences humaines” traitent de régularités qui ne sont pas reliées à des phénomènes matériels et dont les descriptions font partie de ces régularités. Point de méthode là-dedans, ni même de réfutabilité. Cela n’enlève rien à leur caractère de “connaissances” mais tout à leur assimilation à la physique contemporaine, bizarreries quantiques comprises…
    On pourrait s’interroger sur la quasi-confusion faite ici (le nom de Pascal Engel est cité) entre caractéristiques nécessaires du scientifique, et éthique du discours philosophique au sens le plus général.

    Ensuite son efficacité dans la dénonciation (par ailleurs nécessaire) du crédit accordé trop rapidement à des affirmations douteuses, par ailleurs souvent parées du caractère “scientifique”. Car ce n’est bien sur pas à la science à se définir elle-même, et l’épistémologie n’est pas une science. Par conséquent, affaiblir la portée du mot “scientifique” n’est pas forcément une mauvaise chose et douter de tout souvent nécessaire. N’oublions pas la menace du “scientisme” qui ne semble pas inquiéter du tout l’auteur…

    D’autre part on sent bien se manifester aussi des normes d’une autre type, dont notamment celles dont l’Etat et son administration ont besoin pour se légitimer en certaines circonstances.
    Le fait que cette polémique se manifeste en plein milieu de la gestion chaotique (pour le moins) d’une épidémie est assez intéressant. Bien de bons principes y furent violés et Raoult n’est pas seul en cause…

     

    Mais encore

    Pour continuer le massacre que l'individu mérite en fait (en fait non, j'ai tort de dire ça), on doit le rattacher aux fanatiques anti Raoult qui le (Raoult) chassèrent avec une énergie destructrice que le virus méritait davantage. Non pas que le monsieur soit le pire d'entre eux, et il prit la peine de répondre avec politesse, quoiqu'avec l'obstination répétitive de celui qui ne comprends tout simplement pas ce qu'on lui dit.

    Popper adouci, "induction" à utiliser avec précaution, expériences à "vérifier": tout s'exprime comme un déni en déni de ce qu'est Popper par essence. Comment "adoucir" le béton armé en critiquant sa matière, sa rugosité et aussi les bouts de métal qu'il contient ? Comprenne qui peut... Propose-t-on de dire qu'il y a tout simplement DEUX approches de la science, celle-ci étant précisément celle que Popper condamne résolument ? Une incompréhension complète, qui finit par devenir agressive s'en suit immédiatement. 

    J'avais déjà remarqué cela derrière bien des intervenants des fameux "rézos": l'obstination à répéter sans trève la même idée "originale", et qu'on ne peut nier ou critiquer sans d'abord se trouver face à sa répétition inchangée. Dans un premier temps polie et calme elle s'enferre, puis s'identifie à la personne de l'émetteur et devient une "chose" qu'on ne peut plus pour finir que défoncer à grand coup de sarcasmes. L'attachement désespéré à un fait (ou principe) perçu dont on est certain par soi même est précisément le caractère de la forme primaire d'induction qui génère non pas une affirmation de témoignage (dont l'erreur pourrait être avouée sans être coupable) mais une affirmation de vérité (qui ne peut être abandonnée sans condamner sa propre personne) dont le caractère absolu justifie tous les actes de foi, toutes les répétitions rituelles et tous les martyres... 

    Veut-on dire qu'il y a DEUX approches, et tenter d'initier un match qui pourrait être plaisant à jouer ? J'avais tenté la chose une fois et ne m'en était pas sorti, ayant eu affaire à un exceptionnel rétheur factuel...Et bien cela suscite immédiatement l'hostilité: relativiser la vérité est insupportable. Si Raoult est un escroc, il ne peut être concevable qu'il ne le soit pas, par définition... Comment admettre que c'est une connerie que de prétendre que la Science a une "autre" définition ? 

    Et c'est précisément cette question de la définition identifiée au vrai factuel qui rend les affirmations si redoutables et si puissantes. Il faut un esprit primesautier comme le mien pour imaginer possible qu'on en discute... 

    Alors ceux qui sont investi de cette vérité là se déchainent, et en meute, reprenant inexorablement la vérité. 

    La masse d'arguments est terrible et justifie les insultes complotistes dont ces gens furent accablés et aussi les menaces de mort (aussi nombreuses que celles qu'ils encouragèrent, j'espère bien) dont ils firent certainement l'objet. Il faut savoir que la violence est partagée, et qu'il n'y a aucune raison que la dégueulasserie vicieuse et stupide soit laissée sans réponse, d'ailleurs c'est un peu la motivation de leurs écrits et donc des nôtres, je suis dans l'autre camp. 

    On pourrait commencer par le boson de Higgs. Il ne fut pas "découvert". Qu'un méthodologiste prétentieux et dogmatique (je me lâche, et sans doute ais-je tort)  puisse utiliser une expression aussi impropre est saisissant et découvre le pot aux roses (on verra si le débat ira jusque là; il n'y alla pas). 

    Le boson de Higgs fut en fait "découvert" par ses théoriciens et une expérience de réfutation échoua, montrant la présence conforme à la théorie de quelque chose qui y ressemblait grandement. 

    Ce que je dis est Popérrien, réaliste et aussi rigoureusement scientifique: ce n'est pas l'expérience qui "découvre" la chose, mais bien la supposition qu'elle existe "conceptuellement", donc au sein de la connaissance, et que cela ne soit pas invalidé par une expérience en rapport. Le caractère exploratoire de la découverte (les valeurs numériques de sa position furent effectivement découvertes car non prévues à l'avance par la théorie) c'est autre chose, et traduit plutôt non pas la fragilité de la découverte, mais le caractère particulier (je ne parle pas de fragilité) de la théorie dans laquelle elle se manifeste. 

    Le fétichisme autour du double aveugle nécessaire à la mise au point des vaccins est également typique de l'approche de ces gens. Abondamment critiqué pour sa fausse objectivité, le procédé, par ailleurs bien sur utile dans bien des circonstances n'est PAS l'alpha et l'oméga de l'expérimental et ressort en fait de domaines de réalités fragiles dans lesquels la régularité et donc la réalité même du phénomène à valider est relative. 

    Un vaccin ne marche pas "toujours"... Ou ne marche que dans certaines enveloppes de régularité, ce qui n'invalide rien de son efficacité intrinsèque ou souhaitable, mais la rend mesurable. C'est le point: cette mesure est -elle effective et comment est-elle obtenue?  Il semblerait par exemple qu'elle dépende dans le cas du SarsCov 2 (la seule chose qui nous intéresse) du variant viral en cause et cela fortement.

    Qui a mesuré (et publié) l'efficacité des vaccins pour les variants actuellement en circulation ? 

    Le chiffre n'est tout simplement pas publié et Raoult, le vilain Raoult semble dire qu'elle serait plus basse (de moitié) des chiffres triomphalement affirmés pour ce qui concerne la première mouture du virus. La méthode en double aveugle n'a rien à voir là-dedans, bien sûr... 

    De fait, il y a des chiffres qui sont publiés et qui confirme le "pour moitié". Il suffit de le savoir... 

    Le post modernisme

    Exclu du scientifique par le monsieur, le postmodernisme ne mérite pas l'opprobre dont on le couvre. Si les délires dénoncés par Sokal le furent (dénoncés) à raison, cela n'empêche pas que tous ses discours ne soient pas invalides par définition (pas mal, non?). 

    Didier Raoult qui n'est pas un théoricien, mais un praticien cultivé qui donne son avis et vulgarise avec talent sur des questions peu abordées dans le grand public, soutient (dans un livre "pour une science post moderne") une approche "libérale" des sciences très intéressante, voire enthousiasmante, à mille lieux des éternelles craintes de dénaturation des ziziticiens. 

    D'abord, il critique (avec une certaine tendance à l'homme de paille, il est vrai, mais l'homme a de la forfanterie, cela est vrai), la théorie darwinisite "classique" et la notion d'ancêtre commun. L'"arbre de la vie" est sans doute bien plus complexe et la notion de virus avec sa capacité à injecter dans les patrimoines génétiques des hôtes infectés des choses nouvelles remet en cause, effectivement, une vision fixiste de l'hérédité. Nous avons pour "ancêtres" des choses qui ne sont pas vivantes... 

    Ses remarques sur les considérations au sujet de l'homme de Néanderthal, d'abord écarté avec horreur comme ancêtre possible, puis nécessité oblige, admis parmi nos parents au point de pratiquement devenir ce qui nous rend blanc, voire roux à l'origine montre que certaines considérations savantes en l'absence de critères établis peuvent colorer les théories dans le sens de bien des préjugés... 

    Nous avons toujours intérêt à accroitre nos connaissances, et dans le domaine biologique, le pouvoir du microscope, même si il n'est pas lui à l'origine de la théorie à tester, et Popper a bien sur raison, introduit clairement de nouveaux domaines et avant de théoriser, il faut d'abord explorer ce qui est nouvellement rendu visible. Se prétendre scientifique en acceptant de regarder plutôt que de refuser ce qui est d'avance considéré impossible est absolument légitime et reprocher cela à Raoult est tout à fait indigne. 

    Un autre aspect de la critique non fondée d'un mauvais postmodernisme fantasmé  : le "non cartésianisme" de Bachelard. L'auteur de la "philosophie du non" mériterait que sa liste de productions soit au moins consulté avant d'être voué aux gémonies. Le concept correspond non pas à la plongée du savoir dans le vaudou le plus torride, mais plutôt à l'intégration dans le scientifique du non complètement analysable, par exemple le non-analytique, inconnu à l'époque de Descartes, tu parles, celui-ci inventait l'analytique lui-même, chaque chose en son temps. 

    Suspecter le français barbu de sorcellerie est assez débile, surtout que le concept en question ne doit bien sur pas être mésinterprété. Bachelard évoquait le "non euclidien" en fait, c’est-à-dire la capacité de nier en englobant, concept qu'on pourrait qualifier de post-moderne et qui tout simplement présida au scientifique pendant tout le XXème siècle, le siècle du renversement du monde des sciences à tous les points de vue et qui fit que le principal auteur du chambardement, le grand Albert, initiateur de tout (relativité ET quantique) qui apparut dans la lumière en révoquant un dogme fondamental,  fut lui-même désavoué au nom de conceptions philosophiques du contenu et de la méthode scientifique. Que retenir de tout cela ? Que le conflit est au coeur des sciences, que la créativité humaine ne peut et ne pourra jamais se résumer dans des règles à appliquer et que le monde est fondamentalement ouvert à la curiosité et à l'imaginaire. 

    Sciences postmodernes

    Le concept est bien sur un oxymore, le postmodernisme se voulant relativiste, constructiviste, quasiment non réaliste (quoique) et quasiment opposé à la science du moins la dure celle avec qui on ne peut rivaliser et donc qu'on détruit, ou qu'on veut détruire, ou du moins ravaler à quelque chose qu'on peut malaxer et règlementer... 

    Comme on se revendique scientifique (mais humains) le tour serait joué, on va faire à toutes les sciences ce qu'on s'est fait à nous même... Tout cela est bien connu, et aboutit effectivement à des formes dégénérées de scientisme, qui fétichisent les procédures, ou du moins qui voudraient y rattacher la totalité du contenu scientifique. Je ne parle pas de ça. 

    Car il y a aussi l'éthicisation de la science, et cette histoire de "démocratie technique" qui identifie controverses scientifiques (qu'on pourrait croire réservées aux conflit concenant les théories ou les résultats des expériences) et affrontement "citoyen" entre obsédés bigots des dommages collatéraux de la pratique des sciences, le mythe du savant fou étant le support unique du lamentable fantasme. Ogm, virus, truc atomique, robot, nanoparticule , tout ressort du danger et de la peur panique de ce que peut bien faire l'homme (la femme elle subit, sauf Marie Curie, la pire de toutes). 

    Car hélas, la conséquence de la perception effective du caractère humain et bordélique de la démarche "en sciences", conduit à la volonté de faire participer aussi la femme de ménage aux choix de cloner le petit singe ou pas et on n'en sort plus... 

    Cette affreuse tendance  à responsabiliser l'humain dans ses curiosités est une maladie horrible et elle défigure le monde moderne. Vade retro hideux petit con suédois de la petite folle à tresses ! Tu pues atrocement...

    Il y a pire, il y a la chef de service à l'hopital Saint Antoine, le clone féminin baisable de Raoult, confite dans ses intérêts à promouvoir le Remdesivir, et aussi tout ce qui peut faire muter et varier le virus, et qui affirme en ricanant, contre l'évidence, que le virus a pas muté alors que si, et par sa faute... La salope a bloqué tout ce qui pouvait soigner pour mieux promouvoir la seule saloperie qui non seulement prétendait soigner à super cher, mais qui en plus ne soignait pas et pire, aggravait la maladie !!! Une diablesse, il faudrait la noyer dans du gel hydroalcoolique à 100 degrés. 

    Est ce pire encore que l'abominable méduse graveleuse, costagluantiola, décorée pour ça, qui tous les clignotants au vert veut encore ça date d'hier nous confiner totalement encore un mois pour être sure. Totalement dans sa morve la putain de salope ne connait rien à rien, n'a traité le sida qu'en se branlant on se demande quoi et ne prédit que la mort de tous , tout en exigeant l'enfermement à jamais de tous les vivants. Ca c'est la science... Raymonde la science. 

    L'induction

    Popper se proposa une fois pour toute et c'est l'essence de sa proposition, de ruiner pour toujours le principe de l'induction comme technique et principe de la production de connaissance scientifique. Seul moyen apparant d'expliquer le passage du vrai "perçu" au vrai "conceptuel", elle est à la fois naturelle et source première de l'ennemi de toute philosophie: le scepticisme fondamental porté par l'évidence de l'impossible conceptualisation, celle-ci se devant de reposer sur une infinité d'observations. 

    De fait, le scepticisme, et son cousin maudit, le scientisme, sont construit sur cette illusion cognitive et sa dénonciation forcenée: le vrai, le concevable deviennent impossible avec lui. Qui ne peut remettre en cause toute méthode, tout rite, toute religion répétitive du "bien pratiqué" au nom du doute fondamental envers ce qui ne soutient qu'une habitude ? Qui n'est pas tenté alors de renoncer au vrai et de se résoudre à faire la loi soi même ou à se soumettre au prêtre, faute de ne pas l'être soi même ? 

    Mais le caractère tordu de la chose tient à la confusion des mondes et à la nature des abstractions. Le fait brut n'existe pas et tout est déjà théorie face à la perception: c'est cela qui fait qu'on croit découvrir la théorie du vrai alors qu'on ne fait qu'intuiter malaisément des théories à partir d'autres, tout en se pénétrant de l'idée qu'on a trouvé le principe, ou pire la méthode. 

    L'immense génie d'un Kant, ou d'un Popper est d'avoir cassé le cercle maudit de l'illusion: il n'y a pas de réalité perceptible directement et il n' y a pas de vrai. Le rationnel n'est PAS réel et le seul réel qui vaille est celui qu'on ne peut connaitre que nous même, voilà la réalité. La compréhension (illuminée) de ce point de vue est propre à chaque individu et il est toujours surprenant de réaliser que des gens éduqués, en plus de génies incomparables (Hegel par exemple) , ne comprennent tout simplement pas cette idée et s'obstinent à "adoucir" Kant ou à le "compléter". 

    Là encore, il y a dans la "compréhension" des choses, une relation au réel imaginal qui structure la relation au vrai, au sur, en fait au mémorisable. Comme si mon incapacité à comprendre ce que veut dire Girard (Jean Yves) était lié à mon incapacité à faire réel, crédible touchable ce qu'il hurle en se moquant du monde entier ! 

    P.S. Finalement censuré par mon hote, tous mes commentaires sont systématiquement rejejté de (1), voici le dernier: 

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    Bon, la censure a frappé, au moment de la confrontation avec la vérité: le mensonge caractérisé du scientifique, par faute de vérification. Expert Scape classe bien Raoult en tête au niveau mondial:
    https://www.expertscape.com/ex/communicable+diseases%2C+emerging

    C’est dans la catégorie “générale” de “communicable diseases”, que les spécialistes français du sida (et de l’hépatite, la “maladie de Gilead”, bien connue de la très dépensière Karine Lacombe) sont devant Raoult, du moins parmi les français, car le classement mondial ne les mentionne pas…

    Vous voilà pris la main dans le sac, et sans vouloir rattrapper vos âneries, quelles quelles soient. Belle méthode, qui vous décrédibilise donc entièrement. A croire que les résultats de votre vie de labeur en sont entachés. Ne vous inquiétez pas, je ne les “vérifieraient” pas: je me contenterais de les nier en bloc.
    0 sur 20, monsieur le menteur, de la part d’un étudiant raté !

    Je cite cette saillie sur mon site , pour qu’il ne soit pas perdu.

    --------------

    Qu'est ce qu'on se marre. Vous remarquerez que dans le cours de la discussion, je réalise que j'ai confondu deux articles, que je le reconnais et qu'on m'en fait grès ! 

     

    (1) https://menace-theoriste.fr/la-science-et-sa-bonne-pratique/

    (2) https://cernbox.cern.ch/index.php/s/3O5uoxSt5NfzcaE

    (3) Lakatos et l'induction https://archipel.uqam.ca/10419/1/M15013.pdf

  • Les vies

    Il était temps de se documenter sur la vie au niveau moléculaire, et d'avoir les idées claires sur toutes ces petites bêtes, c'est en nous après tout.

    ADN, ARN, l'usine à protéines

    D'abord l'ADN dans les noyaux des cellules eucaryotes (celles qui ont un noyau). Les cellules des animaux et des plantes et des structures multi cellulaires. L'ADN contient l'information permettant la fabrication de la vraie structure de l'organisme, faite de protéines (l'ADN lui même, bien sur, mais aussi les neurotransmetteurs, les hormones et les enzymes). Les protéines sont formées de chaines d'acides aminés choisis parmi  20 reliés par des liaisons "peptides". 

    L'ADN est formé lui de DEUX chaines d'acides aminés choisis parmi 4 (Adénine, Guanine, Cytosine, et Thymine).

    L'ADN dans le noyau est  utilisé pour fabriquer de l'ARN pré-messager par l'ARN polymérase, qui  écarte les 2 chaines et produit comme une fermeture éclair une chaine simple. La Thymine disparait, remplacée par l'Uracile dans l'ARN.

    Pour la petite histoire le D de ADN c'est "désoxyribonucléique", alors que le R est "ribonucléique". 

    Toujours dans le noyau, se produit alors une maturation par épissage pour produire des chaines d'ARN-m (mature ou messager). En effet, alors qu'on a 30 000 gènes, on a un million de protéines à fabriquer: formée d'exons et d'introns, les chaines d'ARN pre-m sont découpées et recollées, on supprime les introns et aussi certains exons pour obtenir un nombre de modèles encodés beaucoup plus grand formé d'ARN-m. Puis les chaines d'ARN-m sont expulsées du noyau (ils passent par des petits trous du noyau) et se retrouvent dans le cytoplasme de la cellule. 

    C'est là que les ribosomes entrent en scène. Ils sont chargés d'interpréter les brins d'ARN-m pour fabriquer des protéines. 

    L'encodage des protéines est fait par les codons, groupes de 3 acides aminés significatifs associés à un acide aminé à produire. L'encodage est redondant  et universel (TOUT le vivant utilise exactement le même système de conversion). 

    Le ribosome se fixe sur la chaine et avance comme une tête de lecture. Un brin d'ARN est utilisé plusieurs fois, puis est détruit. 

    Et voilà. 

    Les mitochondries

    Dans le cytoplasme des cellules, on trouve jusqu'à plusieurs milliers de sous-cellules, les mitochondries, cela sauf pour les globules rouges qui n'en ont aucune... Elles fabriquent l'ATP (Adenosine Triphosphate) molécule essentielle au transfert de l'énergie lors du métabolisme dans TOUS les organismes.

    Les mitochondries ont un ADN propre, ce qui fait que celles du sperme étant éliminées, les mitochondries d'un organisme seraient exclusivement femelles, mais en fait "pas que", ce qui obère un peu la réalité de l'Eve primordiale dont on a sans doute tort de proclamer la réalité... 

     

    Les virus

    Les virus c'est tout ce qui utilise ces principes pour hacker à mort l'usine à protéines. On a toutes sortes de virus, qui ne sont pas cellulaires mais formés d'assemblages de protéines capables de détourner la machinerie cellulaire pour se reproduire, et aussi pour perturber les cellules. Ils peuvent être à ARN, à ADN simple ou double chaine. 

    Certains virus sont à ARN et ne se reproduisent QUE dans le cytoplasme, d'autres entrent dans le noyau de la cellule et y introduisent de l'ADN en simple ou double chaine selon les cas. Les "rétro virus" fabriquent de l'ADN à partir de leur ARN (grâce à une enzyme vicieuse, la "transcriptase inverse"). Le VIH EST un rétro virus. 

    Le vivant est donc, c'est Raoult qu'a raison, un assemblage hybride de cellules et de virus qui se croisent sans arrêts... 

    Cela va d'ailleurs assez loin. On pense par exemple que la fonction placentaire (le fait d'avoir un placenta, partie de l'organisme du foetus) serait en fait du à un rétrovirus qui se serait installé dans le génome des primates il y a 40 Millions d'années (1).

    Protéines et enzymes

    Les enzymes, des catalyseurs de réactions variées sont des protéines comme les autres... Un point intéressant est que la protéine se lie biologiquement au reste du monde du fait de sa structure tridimensionelle. Cette structure dépend des interactions entre les acides aminés qui la consititue et des liaisons variées qui se manifestent: l'ensemble se tortille de manière complexe, les blocs en 3D s'opposant ou se liant les uns aux autres.

    Deep Mind, la boite de Demis Hassabis qui a fini avec le Go prédit ces structures et va le faire pour les 200 millions de protéines connues, il en est à 200 000 décrites pour l'instant (Juillet 2021)... L'idée apparamment est de lier les effets d'une protéine à sa structure tridimensionnelle, qu'on peut associer à des séquences d'acides aminés synthétisables...

    Le système immunitaire. 

    La défense de l'organisme c'est dans le sang, qui convoie les leucocytes ou globules blancs. On a parmi eux les macrophages ou monocytes, responsables de l'immunité innée, capable de reconnaitre et de phagocyter bien des ennemis et les lymphocytes en charge de l'immunité acquise, intelligente, la vraie, la grande.

    L'ennemi c'est l'"antigène", n'importe quoi de pas bien qu'on reconnait comme "autre" et qu'on doit détruire, tuer, massacrer et bouffer. Certains leucocytes, les macrophages (avec leur grands pods) sont spécialisés dans ces attaques.

    Les lymphocytes sont B (Bone car provenant de la moelle osseuse) pour l'immunité humorale et T pour (provenant du Thymus) pour l'immunité cellulaire, en charge des pathogènes intra cellulaires.

    Un lymphocyte B fabrique  des anticorps spécifiques d'un antigène donné, mais après sélection et reproduction sous une forme spécialisée. Les anticorps vont se fixer aux antigènes pour former des complexes accessibles à la phagocytose. 

    La sélection se fait via des macrophages qui leur "présentent" des antigènes. Ils se transforment alors en plasmocytes capables de produire les anticorps correspondants. Cette histoire de "présentation" fait toute l'affaire, c'est le fait des molécules du CMH (complexe majeur d'histocompatibilité)... On a ainsi des amis qui présentent des ennemis, de manière à ce qu'on puisse les reconnaitre. 

    Les lymphocytes T sont de plusieurs sortes certaines favorisant la transformation des Lymphocytes B en plasmocytes, et aussi des T en T cytotoxiques c'est à dire capable de bouffer tous seuls les antigènes. Tout cela du fait de la "présentation" d'antigènes... Les cytokines (des hormones mystérieuses, dont l'interféron) jouent un rôle dans la selection des Lymphocites T. 

    Le VIH cible les lymphocytes T. 

    Le système immunitaire est abominablement complexe et différencié, reste largement inconnu et fait toujours  l'objet de recherches sur ses fonctions et mécanismes... 

     

    Les Vaccins 

    Il y a toute sorte de vaccins, mais l'idée est toujours la même: faire apparaitre un "antigène" qui déclenche une réponse immunitaire (la fabrication des Lymphocytes B et T qu'il faut) sans déclencher la maladie elle-même,  de manière que l'agent infectieux reconnu donc par avance se fasse bousiller d'emblée avant toute multiplication dommageable. 

    La vaccination peut être humorale (B) et cellulaire (T) ou que humorale.

    Un vaccin peut être un virus inactivé (produit pour ne pas se répliquer à la température du corps humain, contrairement au vrai virus), ou simplement atténué. On rajoute des adjuvants (les fameux sels d'alumine que les antivaxx accusent de tous les maux sans trop de raison) pour accentuer la réponse immunitaire. 

    On peut aussi ne prendre du virus que ce qui fait qu'on le reconnait (...) par exemple l'une ou les protéines de sa surface, s'il est un virus enveloppé ou de sa capside (coque entourant son matériel génétique). La fameuse protéine "spyke" du SarsCov2 est la protéine de surface par excellence. C'est la pointe de la couronne du "corona". 

    Dans le cas de l'hépatite B, on produit par génie génétique une de ces protéines, dite "recombinante" pour l'injecter comme vaccin directement. Ces protéines se "recombinent" pour former un pseudo virus "de surface" capable de servir d'antigène reconnaissable. 

    Un vaccin à ARNm (le Pfitzer, ou le Moderna) va stimuler directement la production de spykes dans le cytoplasme des cellules et produire un antigène acceptable. Il suffit qu'il porte l'ARNm codant la spyke. Comme expliqué par de trop "communicants" vulgarisateurs, il n'y a pas ICI de pénétration dans le noyau de la cellule, même si la chose est par ailleurs  tout à fait possible en fait, comme expliqué plus haut. Un tel vaccin est humoral ET cellulaire. Ce qui est marrant, c'est que l'ARNm injecté est transporté dans une nanoparticule.

    Un vaccin à adénovirus (le Spoutnik, ou l'AstraZeneca) lui est un virus à ADN dans lequel on a injecté de l'ADN produit par transcriptase inverse de l'ARN SarsCov2, capable donc de produire plus tard par transcription, l'ARN capable de fabriquer du spyke. C'est donc ce vaccin là qui nous transforme en OGM ou plutôt qui fait de la mutagénèse intersectionnelle... 

    Plus exactement il s'agit de vaccin à "vecteur viral" qui s'introduit dans le noyau de certaines cellules (pas de toutes) pour leur faire fabriquer de l'arn qui va ensuite sortir du noyau pour aller fabriques les protéines nécessaires...  

    De quoi stimuler nos oncogènes, bonjour le vaccin non pas qui guérit du cancer, mais qui le donne... 

    Un autre truc rigolo c'est  le coup des virus "recombinant" c’est-à-dire qui s'échangent des bouts d'ARN (ou d'ADN) s'ils font partie de la même famille. Lors de l'introduction d'un adénovirus vaccinant, si un virus du même genre est déjà présent, il y a possibilité de recombinaison et donc de fabrication d'un virus innovant, par exemple ultra méchant et qui pourrait se répandre... Un risque de 10-7 sur un milliard de vacciné, ça fait 100 personnes contaminées, suffisamment pour produire une pandémie globale après incubation. 

    Bref, le vaccin covid est pris en étau dans une pince à 3 branches: un vaccin à ARN ultra innovant dont on ne connait pas les effets à long terme, MAIS qui ne travaille que dans le cytoplasme, un vaccin à ADN qui rentre dans le noyau ce qui fait peur, ou un vaccin classique (un virus désactivé) peu efficace... Cela avec une épidémie qui s'éteint...

    Un autre type de vaccin (le Novavax, pour ne pas le nommer, et le Sanofi à venir parait-il) est directement fait d'une injection de protéine (Spikes bien sur) fabriquée en lab par avec des cellules maison... 

    Au sujet des vaccins, on notera que l'invention des techniques à ARN messager est due à une hongroise évadée de Hongrie en 1982 avec un ours en peluche gavé des économies de sa famille, Kararin Kariko. Pressentie pour le prix Nobel, ses recherches furent utilisées dans le vaccin de la société BioNtech, fondée en Allemagne par deux turcs, et associée à Pfizer pour la fabrication d'un vaccin contre le covid, sur la base d'études sur un vaccin contre le cancer. La totale. Evidemment tout ceci est trop beau, Kariko n'a rien inventé, et c'est Robert Malone, un thésard qui dès 1987 eut l'idée de l'ARNm à utiliser pour les vaccins... Il fut escroqué par une startup qui lui piqua tous les brevets qu'il déposa... L'horreur en fait, redoublée par le fait  que le monsieur est anti vax, pour lui la spykes est toxique et la faire générer est un crime.

     

    (1) l'article des français sur le placenta viral : https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2011/02/medsci2011272p163/medsci2011272p163.html

    2) https://www.linkedin.com/pulse/history-how-mrna-vaccines-were-discovered-jill-glasspool-malone-phd/

  • Les politiques girardiennes

    A l'occasion de relectures variées, un petit résumé de la politique telle que vue par René Girard, dont l'ombre qui fait sens continue de décrire le monde absurde dans lequel nous vivons. Mort en 2015 le vieux gourou avait tout décrit de la victimolâtrie déjà présente à son époque et qui ne se généralise vraiment dans sa terrifiante absurdité qu'aujourd'hui. 

    Le cantbreath et le woke ont pris les US et réussi à virer Trump, la seule réaction saine à l'affreuse vérole qui avait saisi l'Amérique d'Obama. Soit ils vont s'en dégouter en 4 ans, on peut toujours rêver, soit les US privés de leurs dernières défenses immunitaires vont vraiment plonger dans le fentanyl, la seule solution au terrible sentiment d'étrangeté qui survient devant une resucée d'une sorte de nazisto-communisto-islamisme qui recouvre progressivement le monde. 

    Allons droit à l'essentiel. 

    D'abord le souci des victimes au sens judiciaire est sociologiquement plutôt récent: les premières indemnisations systématiques dateraient des années 70. Les juifs expulsés des années 42 qui reviennent en 45 n'osent pas revenir chez eux et s'enferment dans un silence étrange...

    Ce n'est que dans les années 2000 que toutes les écoles de Paris se couvrent de plaques évoquant pour toujours les enfants arrachés à leur classe pour être assassinés et qu'on n'oubliera jamais. 

    La pointe de l'île de la cité est vérolée de noir pour le reste de l'histoire. Cela émeut ceux qui visitent, et vexe et navre les propriétaires des lieux, insultés à chacun de leur passage... 

    Auparavant, la justice ne s'intéressait qu'aux coupables.  Les victimes, elles, ne devaient pas se venger et on leur fournissait des raisons de ne  pas le faire. Car la première motivation d'une victime c'est bien sur la vengeance et la justice a pour première fonction d'interrompre le cycle des vendettas, et l'éternité des violences réciproques. 

    Cette fonction de l'Etat est fondamentale. Quand elle n'existe pas, les sociétés tribales qui n'ont pas d'Etat se structurent autour de vengeances éternelles et de conflits perpétuels institutionnalisés. Les mafias tchétchènes ou albanaises vivent comme cela, la Corse y est en plein bien sûr. 

    Girard

    On arrive à Girard, et sa structuration du social autour du sacrifice masqué puis, à l'époque moderne, du fait du rejet par le judéo-christianisme de cette injustice, autour d'autre chose, et qui explique magnifiquement la victimolâtrie qui nous recouvre de sa morve. 

    Les systèmes sociaux modernes bien qu'ayant aboli le sacrifice et en rejetant systématiquement tous les aspects, se révèlent en fait très résilients aux crises de violence généralisées qui faisaient si peur et qui ont inventé le sacrificiel pour s'en prémunir. Cette interrogation sur les aspects dégénérés du monde moderne et aussi sur son relatif pacifisme est celle de Girard, d'ailleurs. 

    Passons par l'exception à la pacification judéo-chrétienne de la civilisation moderne: une double tentative pour revenir à l'archaïque sacrificiel fut pourtant faite au XXème siècle par le nazisme et le communisme. A l'occasion, une saillie brillante: alors que le nazisme eut le juif comme victime, le communisme eut lui tout le peuple, perpétuellement opprimé et menacé dans son ensemble, le racisme prolétarien restant fictif et réduit à l'oligarchie qui domine le parti, comme en Chine, le pays des fils uniques à papa. 

    Nous voilà donc revenu à la crise mimétique moderne, mais qui nécessite des doses de victimes symboliques de plus en plus importante pour fonctionner: c'est maintenant la transformation en victimes de toute la planète, euh en fait l'inverse, la chose à sacrifier car coupable étant son dual, l'homme blanc. Cette oscillation entre les rôles tout en maintenant la validité de l'histoire, finit par devenir vertigineuse et c'est tout Girard, je dirais, qui branle un peu, tout en finalement se trouver justifié. 

    Un point focal, d'ailleurs à la hauteur des enjeux nazis et communistes, dont les rêves ne sont peut-être pas terminés: l'appel global, la globalisation est un appel à l'"universel" et donc un dépassement de ce qui ne l'est pas ou plus: le judéo-christianisme... 

    Peut-on dire que le sacrifice a déjà eu lieu, avec la colonisation, le nazisme et tout le modernisme et que la dénonciation de ce sacrifice devient le culte mondial maintenant établi et qui se doit de détruire et d'oublier ce qui y a présidé avec injustice ?

    A moins que précisément ce ne soit l'inverse, et que la grande crise mimétique mondiale causée par la venue à l'existence d'une globalisation informationnelle qui amène tout le monde à se comparer et donc à se trouver à égalité, donc en rivalité, ne conduise à nouveau à activer les grands moyens, donc le sacrifice, cette fois-ci à une échelle vraiment grande ? 

    L'intuitition Girardienne est celle là: une dénonciation du sacrifice elle même sacrificielle nous menace, et ceci à la hauteur de la connaissance partielle du mécanisme. La dénonciation de l'injustice faite à la victime n'est pas réconciliation pacifique, mais au contraire formation d'une violence encore plus forte. La dose augmente pour que le mécanisme fonctionne car on ne peut être apaisé que par l'ignorance. 

    Revenons en arrière: les relations du politique et du religieux sont en cause. Pour Girard, il n'y a pas de politique et tout est subordonné à la rivalité donc au sacrificiel et donc au religieux, seul technique de sortie de crise, les institutions et ses rites étant exclusivement religieux en fait. Pour se rattraper, Girard exclu alors en fait le divin, le religieux étant sociologique et non pas théologique, car issu des interactions humaines: Girard est dans le camp de Durkheim. Contre Hobbes et toutes les formes de "contrat social": l'accord ne peut être libéré et les institutions ne peuvent fonctionner que dans la méconnaissance du sacrifice. 

    Ce clivage là est splendide et fondamental: on a bien clivage complet entre les camps de l'explicite d'une part et de l'implicite d'autre part, le sacré du légitime pouvoir reposant sur l'ignorance. 

    Il faut bien voir que ce culte de l'ignorance, ou de l'autorité, parangon de la réflexion "tradi" quant à la solution à nos problèmes, se trouve voir sa nécessité expliquée (et justifiée ) par Girard: c'est la nature du monde, et le "politique" lieu de l'expression de la nature humaine se trouve alors nié. Le contrat social est anthropologiquement impossible ! 

    Ce qu'on appelle le politique n'est alors que la volonté mimétique et pathologique de se soustraire à l'emprise du médiateur dans la rivalité mimétique, un élément lubrifiant le sacrificiel en marche, la fameuse lutte contre la "domination". Girard est ainsi directement opposé à Schmitt et refuse toute autonomie au politique, l'ami et l'ennemi n'étant que des rivaux enchevêtrés et le fameux conflit aurait toujours la même forme: révolutionnaire contre conservateur, foule contre pouvoir avec toutes les inversions que permet l'histoire.

    Au passage, une définition intelligente (Girard est très fort) des "crises", périodes brèves ou par un retournement de situation, ce n'est plus le conservateur ou le pouvoir qui dirige mais le révolutionnaire ou le peuple, avant que tout rentre dans l'ordre...  

    La violence devient inter-nationale, et la victime surtout les peuples engagés dans les guerres (le "sacrifice" des jeunes générations)

    A ce point, on voit l'enchainement et la confusion des deux thèmes: dénonciation de la domination médiatrice d'une part, dénonciation de l'injustice fait à la victime émissaire d'autre part et confusion des deux, pour plus d'excitation mimétique, ce qui est ce qu'on disait. 

    Le contre pied

    On pourrait prendre le contre pied, et vanter au contraire le contrat social comme une tentative "douce" de régler le problème institutionnel. Car après tout, le sacrifice comme meurtre public n'est pas le vrai but du système girardien, mais un symptôme. La véritable raison est l'instauration de la paix civile, organisée autour des rites, des interdits, des lois. S'il  y avait moyen d'obtenir tout ça proprement, sans meurtre, on aurait un politique "justifié" ! 

    Et puis, le vote est individuel: par l'obligation d'une décision propre soustraite à la foule (l'isoloir est le signe de l'exigence du choix non collectivement excité), on tente de supprimer le mimétisme basique et le mécanisme du lynchage. 

    On pourrait alors renverser Girard, et nier le sacrifice d'ailleurs contredit par les anthropologues, qui n'y voient qu'une pratique tardive, propre à l'apparition de l'agriculture. L'humain le fut avant le meurtre et les dieux des chasseurs cueilleurs étaient surtout des esprits, ceux que l'animisme prêtre aux animaux... 

    On aurait ainsi l'évolution de l'humanité; si P est l'identité entre physique humain et animal et A l'identité entre les âmes. 

    Non P , A est l'animisme originel et peut évoluer de deux manières: en changeant P, PA étant le totemisme australien, ou bien en changeant A, Non P Non A étant l'analogisme de la renaissance ou de la Chine, LE système sacrificiel par excellence qui communique avec une nature radicalement étrangère via les symbolismes, les astrologies etc. 

    La modernité est le changement de P: la science fait de nous des animaux, notre âme nous en distinguant... 

    Et puis on a les lumières. Smith décrit le contraire du mimétisme violent: la société se construit par la sympathie et l'accord amical dans l'intérêt de tous entre voisins, qui fonde le social. Girard et Tocqueville sont bien contre Smith et la concurrence est violente, mais la main est toujours invisible, par contre et cela est nécessaire: le monopole est une contradiction du libéralisme. 

    Tocqueville est Girardien en ce qu'il est un pessimiste de la démocratie: la passion de l'égalité est pathologique et mène à la ruine de la représentation politique. Néanmoins, il y a un rôle métaphysique à donner aux institutions et donc à la démocratie, rôle positif ou non. C'est celui du Katechon, l'énigmatique force qui retient et empêche la venue de l'antéchrit, nécessaire et préalable à la fin du monde. Cet Etat qu'on identifie à l'Empire, par exemple l'empire germanique, qui maintient en place malgré tout l'existant avec ses défauts, mais qui suspend la fin du monde qui ne peut que passer par la violence suprême. 

    C'est l'idée du politique "nécessaire", du gouvernement des élites, du "néo libéralisme" manipulateur qui évitant que Mélanchon ou LePen arrivent au pouvoir , sauve la civilisation... Le politique volontaire, volontier impérial.

    L'apocalyptique c'est précisément ce que promeut Girard avec son degré 2 du sacrificiel: après l'explosion ou avant, il faudrait selon lui abolir le politique, et se réconcilier vraiment les uns avec les autres. 

    Les institutions 

    Mais on doit considérer ce qui chapeaute tout ça: les institutions en général et donc, et là Girard se trouve encore clivé, considérer la différence entre institutions publiques et privées. Fondé sur l'entreprise privée, le libéralisme n'avait vu que sa petite taille. Devenue grande, l'entreprise fait alors appel au "management" tout comme l'institution étatique, finalement. 

    Se pose alors la question de la légitimation de tout cela. Dans un premier temps, l'Etat fut chargé de régler cette question de taille, la lutte contre les monopoles, marque de légitimité, réglant l'aporie fondamentale de l'entreprise privée qui devient de la taille d'un état, sa hiérarchie interne devenant institution autoritaire. Simplement alors que le monopole est commercial et donne trop de liberté aux grandes entreprises, sa rupture l'oblige à la concurrence et donc aux pressions sociétales qui pourraient la ruiner. 

    Alors que les plus grandes entreprises américaines instituent dans la gestion de leurs resources humaines les principe EDI (Equality, Diversity, Inclusion) imposant à leurs cadres, pour qu'ils le transmettent, la nécessité de se réformer intérieurement pour admettre le crime qu'il commirent en naissant blanc, de quel monopole parle-t-on ? La vie individuelle, elle-même devient objet d'adhésion libre aux nécessités commerciales de son employeur qui ne peut prendre le risque du boycott et donc devient, sans son intérêt soumise aux pressions extérieures. Qu'importe que la liberté collective soit contrainte, l'employé est libre de démissionner... Il ne peut manifester qu'un seul consentement, celui de continuer à percevoir son salaire. On notera la correspondance entre devoir vivre et devoir se soumettre, le grand classique du totalitaire, l'oppression non violente par excellence. 

    Légitimation

    La question est donc la légitimation. Hayek justifia le marché non par l'utilitarisme, mais à la baroque par les principes de l'école catholique autrichienne, c'est à dire l'Espagne du XVIème siècle et l'école de Salamanque. Vitoria, Molina, Suarez, morts au début du XVIIème, on décrit avant d'être conspués par Pascal, puis oubliés, la notion de commerce comme bon car favorisant l'échange entre les hommes, qui se connaissant mieux ne peuvent qu'être plus fraternels. A partir de là, la liberté du commerce s'en déduit, le droit de commercer partout dans le monde étant acquis, justifié donc par un droit de nature distingué du droit humain souverain. Plus que jamais se distingue en occident les droits de nature et de surnature (c'est à dire religieux). Belle définition du socialisme comme se voulant sur-naturel. 

    Mais Salamanque décrivit aussi la distinction entre doit national et international, interne et externe à  une souveraineté, le droit des gens (ius gentium) ayant ces deux faces là. Intéressant, comme quoi le proto libéralisme s'était par avance libéré des excès futurs du trop libre échange. Et  puis, on accepta l'intérêt au nom du raisonnement assez simple qui consiste à considérer l'argent comme une marchandise et donc soumise à l'échange libre et donc à la location.