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  • Les gauches

    A l'occasion d'un bien intéressant interview du très sincère Philippe Corcuff (1), on pourra se demander ce que veut dire "la gauche" et "être de gauche". 

    En tout cas, un connaisseur s'exprime sur la question, sa trajectoire du parti socialiste de Mitterand à l'anarchisme en passant par le NPA ayant un côté enthousiasmant. Il a dû en manger, de la gauche.  En tout cas il la définit : la conjonction de la critique sociale ET de la volonté d'émancipation, collective et individuelle. 

    Ainsi, depuis la volonté d'autonomie des Lumières au XVIIIème siècle, a maturé une critique sociale qui s'exprime au début du XXème et qui instaure le clivage. Le désir d'en finir (l'émancipation) de la cause de la domination (le capitalisme) fait envisager et vouloir une autre société, radicalement autre. Au point de permettre la "mélancolie gauche" cet espoir toujours présent, constitutif du caractère et qui fait l'homme de gauche éternel, mécontent du monde, et dont l'estime de soi tient à son désir du bien, futur du monde. 

    Commençons par les lumières, c'est Kant qui le dit: 

    "Sapere aude! Aie le courage de te servir de ton propre entendement! Telle est la devise des Lumières."
     
    puis:
    "J'ai traité l'aspect essentiel des lumières, à savoir la sortie de l'homme de l'état de tutelle où il se maintient par sa propre faute" .
     
    Et tout est dit les lumières,  c'est l'autonomie qu'on a déjà en principe mais qu'une tutelle servitude volontaire tient en bride. 
    Il est vrai que la question sociale était ignorée de l'époque des lumières... Alors qu'évidemment toute la liberté humaine au sens moderne vient de la pratique de cette autonomie, hors des servitudes sociales et institutionnelles qui maintenaient à tort les "états" sociaux dans leurs limites féodales, la question sociale, c'est-à-dire la servitude économique due à la hiérarchie des richesses, laissées en apparence intacte, semble entière.
    La question de la gauche y est donc entièrement: dans l'identification et la destruction du fameux "capitalisme" parangon de toute "domination", ou la seule dont apparemment on n'arrive pas à se défaire. 
    Le caractère paradigmatique de cette domination là a un côté magique: comme si toute la mélancolie gauche s'y enchantait pour toujours. Néo libérale ou éternelle la seule volonté de l'ignoble profit se trouve donc pour toujours, moralement indigne. 
     
    On remarquera que la grande aporie de cette lutte tient en son opposition à une "nature". Car après tout, ce profit, comme désir des choses et des moyens de les obtenir a un côté naturel, tout comme la sexualité et le désir de quitter son pays pour vivre mieux sur les terres du voisin envié. A part que les désirs sexuels et migratoires, tout aussi conquérants que le profit se trouvent renversés: il sont expression de la liberté et paf ! Nous voilà dans le libéral libertaire, le vrai progressisme, celui qui d'ailleurs prévaut aujourd'hui et étouffe la vraie gauche, prise en tenaille enfin. Noyée par les jaunes (on devrait dire les "noirs") la grande grève échoue sur le fil, contredite par la liberté du profit, du sexe et du voyage. 
     
    Cette belle théorie (le libéral libertarisme) étant celle de Michéa, celui-ci a donc viré à l'extrême droite, ou plus exactement à ce que Corcuff appelle, navré, le "confusionnisme", qui ne doit rien à un moine chinois, et tout au mélange des genres. 
    Ce mélange bien gênant est d'abord cause de perte du nord: ah que la vie était belle quand la direction était tenue, et les écarts faciles à détecter, il en reste le spécialiste, malgré son apparente honnêteté toute entière consacrée à détecter grâce à un flair indubitable qui dévie de la ligne droite, euh... gauche. Cet instinct consacré par les mystères les plus hauts, et les initiations  les plus secrètes est l'exclusif talent du monsieur, finalement. Ignorant de l'économie et de la philosophie, il s'acharne donc encore et toujours contre la domination éternelle qui empêche l'émancipation de autres, la sienne étant patente et il peut donc en juger, du moins je le suppose: il est fonctionnaire. 
     
    Puisqu'on en est aux émancipations, peut-être devrait on revenir aux définitions de ce qui les matérialise et qui ressort de la démocratie, organisation concrète qui les rend possible. 
    Cette nécessité de la "discipline" collective est décrite par Ghelen (3) avec son principe de "délestage": soumis au langage, l'homme néotène a besoin d'un environnement de filtrage de la foultitude de signaux générés par le langage interne et externe dans lequel il est plongé. On retrouve ici, la nécessité logique, pour définir l'humain, du collectif qui entoure son individu... 
     

    (1) le thinkerview de Corcuff https://www.thinkerview.com/philippe-corcuff-66-dabstention-la-grande-confusion/

    (2) Kant: qu'est ce que les lumières ? https://philosophie.cegeptr.qc.ca/wp-content/documents/Quest-ce-que-les-Lumi%C3%A8res%EF%80%A5-1784.pdf

    (3) Ghelen : http://www.actu-philosophia.com/arnold-gehlen-lhomme-sa-nature-et-sa-position-dans-le-monde/

    (4) Stiegler Darwin, Dewey et Lippmann http://www.actu-philosophia.com/barbara-stiegler-il-faut-s-adapter/

  • Les trans

    Transphobe évidemment, je crois qu'il faut en faire un grand principe, mais aussi un vrai sujet. 

    L'un des héros de la chose (1), trans lui-même, "iel" explique tout ça en y réfléchissant et arrive à communiquer ce qui n'est ni anodin ni non existant, bien au contraire, il va falloir se confronter. 

    On commencera par ce qui apparait comme essentiellement contradictoire au sens plein: on accumule des affirmations dans les deux directions, les associant d'autant plus facilement qu'elles se nient l'une l'autre, non pas comme phases d'un devenir, mais comme "étants" dans le langage. 

    D'abord le sexe non binaire pour Butler, et trans pour le trans, qui a transité en féminin et masculin. Refuser la binarité en assumant par choix, ou par force l'autre face de la binarité c'est se contredire: la négation d'une binarité c'est sa disparition, pas son exacerbation ou sa manipulation forcenée publique et spectaculaire. Nier la féminité en exigeant d'accomplir sa masculinité n'est pas remettre en cause la masculinité, c'est la fétichiser. Je n'arrive pas à sortir de là et on a là une pathologie, un déni de l'absurdité de son projet et de son état qui fait trembler. Volontaire ? Signifiant ? Et bien cette folie là reste une folie, et on a le droit de ne pas s'en saouler.

    Le patriarcat décrié est ce qui assure aux sexes leurs lisibilités symboliques, un bon père de famille ou son pendant symétrique, la bonne mère de famille ( le slogan patriarcal au sens vrai de Valérie Pécresse) en assumant l'égalité des positions de part l'évidence de leurs nécessités respectives, les vagabondages sociaux, sexuels ou salaces des originaux qui s'excitent n'étant que jeux, et les jeux sexuels ne sont que des déguisements, à distinguer des vrais vêtements. 

    Ensuite le non racisable, l'autre face du modèle, qui célèbre la mort de la nation coloniale ou colonisatrice, celle que vivent les voyageurs qui viennent habiter les métropoles occidentales, faute d'assumer une indépendance misérable impossible. Gardiens de musée  comme par hasard ils souffrent donc de leur racisation, s'adaptent ou non (Franz Fanon par exemple, ne semble pas s'être adapté) et se trouvent donc comme les immigrés légaux ou les migrants illégaux, confrontés au Rap , qui n'en finit plus de célébrer les conséquences mal maitrisées d'une abolition de l'esclavage dont on se demande s'il faut s'en venter de peur de vexer, l'affranchi se considérant toujours mal indemnisé, son reproche s'adressant exclusivement à son "histoire" de racisé, ses ancêtres les prédateurs qui ont vendu leurs parents ne comptant pour rien, en parler vexe aussi. 

    Là on veut abolir les nations, LA nation, son principe même, dans un élan simultané pour mélanger la deuxième négation du binaire le noir/blanc, celui-ci se fait bien sur au bénéfice du noir et de sa nation à lui, le reste du monde se liguant donc pour abolir la nation du blanc, celui-ci ayant le mauvais gout de continuer à administrer la terre sur laquelle on s'est installé et qu'on voudrait piller à loisir. 

    Dans les deux cas s'affirme une binarité exclusive que l'on restaure dans un autre sens, la première mouture de la modernité sexiste et raciste s'étant amendée, mais insuffisamment, comme égalitaire et se permettant (hypocritement bien sur ) de prononcer des égalités symboliques, les pires, celles que l'on doit maintenant abolir. 

    La deuxième phase de la conquête (finalement la première n'était qu'un hors d'oeuvre) est donc bien la destruction du monde, du moins de son aspect familial ET national, et voyons voir comment elle s'affiche et se pense. 

    D'abord une splendide considération étymologique sur le mot "munne" (impôt, don, obligation, devoir) dont vient le commun et aussi bien l'immune(exonéré) et le démuni (exclus). On en vient à l'état d'exception, qui frappe le dominé et le dominant qui frappe aussi. C'est le bio-politique, le social qui s'adresse aux corps racisés ou contaminés et le passe sanitaire vaut papiers pour les sans papiers, les lépreux étant noirs ET contagieux. Le parallèle covid/réfugiés avec comme source commune le changement climatique vaut vision du monde globalisé cohérente et convaincante... 

    On en vient alors et aussi à la psychanalyse, dont l'obsession sexuelle est gênante (c'est binaire  œdipe) et on lui reproche finalement, après l'avoir admirée et utilisée à tort comme expression du sexuel que le patriarcat voulait cacher, de ne pas "soigner" le mal qu'elle nie. Beau et émouvant reproche. 

    On mentionnera au passage "les" psychanalyses, la théorie d'un escroc juif réactionnaire et incestueux célébrant le patriarcat barbare injustement aboli par des fils devenus névrosés, se reprochant de ne pas tringler avec assez de vigueur les sous hommes sans pénis qu'on appelle "femmes" (la non binarité semble issue d'un dégout finalement légitime) à  moins que ce ne soit le contraire, le freudo marxisme célébrant par l'orgie la ruine du capitalisme acharné à refouler au nom du profit les légitimes libidinalités primaires, qui plus est inconscientes, et donc naturelles qu'il faut encourager et célébrer, c'est Nietzsche qui nous le recommande. Voir plus bas.

    La contradiction

    Revenons à la contradiction première (2). 

    "Grâce à des rencontres, des lectures, j’ai commencé à déconstruire la notion de binarité, à comprendre que les catégories de genre étaient des catégories sociales, des fictions politiques. J’ai compris que je me sentirais davantage à ma place dans la catégorie homme." On pense se sentir mieux dans une catégorie fictionnelle, quitte à violer tous les usages et toutes les conventions dont on proclame par ailleurs soi la non existence soit le caractère provisoire fragile et dérisoire... 

    Comment se satisfaire d'un tel discours ? 

    Surtout que pardessus le marché, on y fait l'éloge d'une "gender fluidity" qui pourrait s'admettre et qui d'ailleurs avec les progrès de la tolérance envers les êtres, leurs cultures spéciales, leurs excentricités variées permettrait de vivre avec, précisément le fait d'assumer à la fois les différents genres déclinés en sexualités différenciées et expressions mixtes. Non. On veut assumer publiquement le corps du sexe qu'on n'a pas. Là encore contradiction dans les termes, les attitudes, les pensées, les dires. On pense à la revendication masculiniste. Dotés de culottes collantes qu'on ne qualifiait pas de "moule burnes" à l'époque, tout le XVIème et le XVIIème siècle se voulurent exposer au public testicules volumineuses et mollets rebondis: l'entrejambe puis la jambe célébrèrent à la vue de tous la puissance charnelle de la virilité agressive nobiliaire : à l'époque des duels et de l'affirmation permanente, colorée et prétentieuse, de la virilité on revendiquait en plus du patriarcat la violence essentielle du mâle essentiel. Et bien cela est passé de mode, et quoiqu'on en dise, le moule burne actuel reste une mode "homosexuelle", la célébration du corps essentialisé de l'homme n'étant plus que connoté et le gros musclé culturisé a forcément (du fait des hormones qu'il s'enfile) un petit kiki. 

    Continuons avec la "gender fluidité". Sans doute que cette revendication contradictoire là est en fait bienveillante, le trans authentique se voulant "en avance" et se gardant une armée de réserve avec les trans "honteux" qui se conservent lâchement leurs gonades et qu'on méprise un peu en les mettant en avant pour faire écran. Un autre aspect est donc aussi que le "trans" qui se décrit lui-même ici (2) ne se déclara pas homme "cis" mais homme "trans". C'est peut-être la voie pour comprendre et accepter une logique qui se veut donc sexuelle, disons néo-sexuelle, un personnage nouveau (le fameux "monstre") innovant dans le sexuel et le revendiquant. 

    On se souvient de cette utilisation du mot "le sexe" pour désigner le féminin, la femme "publique" représentant personnellement cette activité abolie par les relations exclusivement masculines entre les seuls "sujets", à la fois hors du sexe qu'on ne mentionne jamais et uniquement sexués par ailleurs du fait de la discrimination... Là aussi il y avait contradiction, comme à quoi toute tentative d'affranchissement de la chose s'expose logiquement... La mise en avant du sexe pour nier ou affirmer la polarité s'expose à la contradiction, comme si cette dualité avait à voir, déconstruction oblige, avec le vrai et le faux... Mais nous voilà dans un autre binaire à abattre et la "déconstruction" du monde a bien toutes ces polarités  en ligne de mire, comme de juste. Tremble, informatique, le calcul quantique va te niquer à la fin. 

    On se souvient aussi du mot "genre" abondamment présent dans toutes ces arguties, et qualifié par Mona Ozouf de "cache-sexe". Le pot aux roses est dévoilé et la femme est nue: on veut la mort du sexe. "Le sexe est mort, nous l'avons tué". 

    Considérer devoir se passer de concepts aussi utiles est donc un jeu comme tous les jeux impossibles des enfants. Faut-il redevenir gamins pour jouer à la philosophie (post) moderne du nouveau monde,  les vrais adultes ayant "progressé" (les progressistes)? 

    Et puis il y a les colonisés, par exemple les talibans en voie de libération, à défaut de développemnt qui pratiquent une homosexualité gentille à l'antique, les hommes se tenant par le petit doigt dans les bazaars, et faisant danser des gamins déguisés en fille, le plus violent des guerriers ayant le droit de le sodomiser à la fin... Privés de femmes mais pas de trous, les afghans queers sans doute vérolés par la barbarie d'Alexandre, puis par les américains gays vont pouvoir maintenant, évacuation oblige, donner toute leur mesure, sous la burka, c'est simple, on peut trouver n'importe quoi...

    La psychanalyse

    Paul Preciado est un trans courageux qui va déclarer aux psychanalystes la nécessaire réforme de leur art ! "Le monstre qui parle" y va carrément (3) et réclame la révolution du genre  et encore mieux, il faut savoir à qui on a affaire: "décoloniser l'inconscient". Magnifique projet qui de refaire à ce qui n'existe pas ce qu'on dénie avoir fait des mères patries... 

    L'homme a  donc pris des hormones, pour "décoloniser son corps" et pouvoir justifier du respect du aux hommes... Il du bien sur regarder différemment (ne plus baisser les yeux et sourire bêtement, par exemple). 

    En parlant de décoloniser une belle saillie: le corps "trans" est à l'hétérosexualité ce que Lesbos est à l'Europe : une frontière !!! (Elle est pas mal celle là). 

    Faire la transition (physique) c'est enfin comprendre que les codes (culturels ) du masculin et du féminin sont anecdotiques par rapport à l'infinité des modalités de l'existence... Le couteau est indispensable: on ne comprends pas sinon et foin de nichons et de bites en trop ! Il faut couper ! Il faut couper ! 

    Une image qui doit passer par bien des têtes de psychiatres: l'insondable futilité de ces femmes qui croient en l'efficacité du pénis et du sperme qui en sort et dont elles s'enduisent pour "changer" enfin ! 

    Le trans "n'imiterait pas": il serait la vraie "nature" le vrai en soi, interdit aux répétiteurs sexués du milliard d'années de conformation génétique: l'artificiel n'imite pas, il est le "réel" car c'est imiter qui est vrai, le réel ne peut se passer d'intention...

    Pour tout dire, et on en arrive à la thèse: les codes féminins et masculins n'ont plus d'intérêt et on peut s'en libérer complètement pour avoir une vie meilleure. Il y  a là demande de reconnaissance de droit pleins à ceux qui étaient considérés comme subalternes... Cela même si on ne voit absolument pas ce qui empêche le trans de voter, l'isoloir ne mesurant pas son sexe... On a là d'ailleurs une autre contradiciton: la revendication de droits citoyens sexuels dans un décor démocratique qui a justement abandonné la différenciation sexuelle, (dés avant la guerre en Turquie). A merde j'ai oublié la loi sur la parité: elle doit s'étendre donc ! 

    Au passage, on évoque 3 points: le paradigme historique sexuel changeant (le passage du mono-sexuel du moyen-âge à la différenciation scientifique des sexes), la non réalité du sexe due à l'intersexualisation (exemple le docteur Money), l'inéluctable changement sexuel social qui s'annonce inéluctablement. Ainsi donc, le fait est dans le futur: l'épistémologie de la différence sexuelle est en mutation. 

    Lacan (c'est un peu mon diagnostic) identifie transexualité et confusion sémiotique entre organe et signifiant. La réponse est cinglante: c'est bien ceux qui identifient le sexe à la naissance qui confondent... 

    Le projet 

    Le projet "trans" intersectionnel de destruction du cadre familial et national étant acté, il convient de le  caractériser en tant que tel, c'est à dire comme un projet de vie, de civilisation à venir, qui serait débarrassé, et cela est l'expression même de ses thuriféraires, "des différences sources de la domination". 

    La binarité est donc bien sur celle du pouvoir, la racisation et la sexualisation introduisant une différence qui ne peut être que celle qui apparait entre le dessus et le dessous, le dessous souhaitant passer dessus et le dessus criminel devant être soit détruit et puni, soit aboli et exterminé. 

    L'abolition de la domination peut se décrire de pluieurs manières, depuis la mélancolie originelle du trans triste avant la transition et qui forcément se mettra aussi à regretter après ce qui était son avant plein d'espoir (cela est sur), mélancolie essentielle et significative qui se traduit donc par une tristesse utopique assumée. Habitué 1 milliard d'années à subir la loi du sexe, on ne pense tout de même pas passer immédiatement à la suite sous le prétexte qu'on a eu le courage de se faire pousser ou de s'être coupé la bite. La forme littéraire, donc. 

    On a mieux: on a le politique terrorisant décalqué du bolchevisme, avec la nécessaire violence destinée à solder les comptes de l'ultime résistance et puis aussi l'appui sur le psychanalysant, le patriarcat détesté se devant de céder la place à un matriarcat bien plus tolérant des frolements lesbiens, destinés à devenir la règle de l'échange sexuel, quelque soit la direction d'où l'on vient. Les sodomies brutales sont donc réservées au "pédé" dont le nom glorieux devient donc seul, évocation de l'ancienne virilité maintenant exclusivement destinée à justifier dans le réel l'universel vocable d'"enculé" devenu presque amical. Plus besoin donc de pénétration classique à l'âge de la pipette, on se fait inséminer comme on se fait vacciner: en deux petites doses. 

    Le projet est cohérent et le métissage indispensable concomitant est obtenu par le moyen même, c'est l'état en charge de l'éducation des peuples qui décide au mieux des intérêts bien compris de tous et chacun. La paix et la santé sont à ce prix. 

    Le mot "progressisme" vient à l'esprit. Bien sur. 

    La réponse

    Il faut que cet idéal soit combattu. Par un esprit qui soit d'abord celui du bon sens, au nom de l'évidente absurdité de cette tentative de suicide matériel et moral. Méprisé universellement et combattu par tout le reste du monde, slave, chinois, indien et africain cet idéal est évidemment destiné à disparaitre faute de combattants et d'envie de se battre. Suicide ? Transition  vers les étoiles et sortie du monde, une forme particulièrement blafarde de nihilisme esthétique destiné à bercer les cris des suppliciés lors de la prise de Bysance: la fin d'un monde devenu inutile sauf à servir d'exutoire à une soldatesque qui peut enfin jouir sans entraves pendant au moins un temps, après patienté tout un long siège.

    Après cela, le patriarcat et ses conséquences pourra enfin revenir, sous ses formes non occidentales simplement un peu plus rudes, mais après tout, "ils" y sont déjà habitués...  

    Il y a d'autres raisons que la simple géo politique. On a parlé de l'absurdité logique de la négation du binaire, stupide et infâme déni du monde, il faut parler de l'humanité tout simplement en ce qu'elle est d'origine plus qu'individuelle et c'est toute la réflexion qu'il faut mener. 

    Alors que toute la civilisation occidentale oeuvre depuis le début de sa philosophie pour définir un être conscient, en gros le fameux "sujet" dont a raison de vouloir se débarrasser, car depuis ses début comme père de famille esclavagiste il est une bite à couper, alors donc, il n'a pas cessé à travers cette même philosophie de se forcer lui même à s'insérer dans des dispositifs concients de supervision collective. Seule garant de l'indidivu, le collectif est ce qui lui permet de vivre tranquille et se doit d'être organisé. 

    On distinguera donc les dispositifs sociaux de l'humain occidental, ceux ci ayant une fonction traditionnelle mais aussi une fonction d'expression de l'individu. Au point que ce collectif là, désormais conscient ait pu croire se choisir lui même hors de toute contrainte, l'abolition de la mort étant désormais au programme que l'on soit Macron cherchant à se faire réélire malgré sont évidente inutilité. Où en étais-je ? Ah oui: le social occidental est une expression de l'individu, c'est ce qui le caractérise. 

    En cela, il doit alors philosophiquement surmonter un paradoxe fondamental qui est de concevoir malgré tout un social qui ne soit pas son individu, précisément, car sinon, cela signifierait que l'un des deux, l'individu ou le social ne serait rien, ce qui serait dommage. Cela entraine une conception à travailler le "binaire", précisément ce que la pointe avancée de la civilisation se propose de détruire dans son principe et qui donc a tort. 

    Plongé dans le personnel de l'état de soi, le sexe,  dans le collectif de l'état des autres peuples, la nation, pour ne pas parler du collectif avec l'autre absolu, Dieu (on verra ça un autre jour), l'essence de l'homme ne peut se concevoir elle même que binaire et cette affirmation là, désolé, nous ne souhaitons pas la déconstruire, mais la fonder. Merci de votre collaboration. 

    Cette conception là de l'individu a sa racine dans la conception philosophique même de ce qu'est l'être individué, au delà de toute caractéristique, et donc libre essentiellement du reste de son être qui peut alors se manifester pleinement. L'individuation est essentielle, c'est l'hacceité, indépendante de toute matière et garante de l'unité exceptionnelle de l'individu un. 

    Les collectifs sexuels et nationaux ont une réalité et leurs abolitions ne sont nullement nécessaires  à l'affirmation de la liberté qui est DEJA pleine et entière malgré toutes les carapaces. Sexe ou Nation sont des masses porteuses d'être au delà de l'individu réel et font de l'être humain une chose complète, libre ET déterminée, présente dans le réel donc. Mais pour cela il faut distinguer la chose de ses attributs, essentiellement ! 

    La théorie

    L'humain, le sujet est donc à la fois confronté à son état extérieur de genre, de souffrance et de condition, et aussi à ce qu'en dit la collectivité auprès de qui il dit aussi ce qu'il est. Le tryptique nature, sujet, collectivité est le statut global est essentiel de l'homme, minéralement enchassé dans le réel. Cela n'est pas virtualisable autrement que de manière fictionnelle. 

    Au fait, il y a deux sortes de fictions: les explicites et les implicites. Les fictions sociales par définition, ne peuvent être explicites car cela établirait leur mensonge ce qui est inacceptable. Une fiction peut exister mais se trouve soit implicite et indétectée, soit contradictoirement et cyniquement instaurée. La virtualisation évoquée, essence du progressisme et de ses songes creux se trouve donc essentiellement invalidée. 

    Minéralement établie, on peut alors en toute conscience faire face au projet évoqué plus haut, et dont il faut caractériser l'ampleur et je ne plaisante pas.

    Il s'agit de supprimer la différence sexuelle, dans l'inéluctable d'une société totalement fluide dans le genre et dont l'enfantement serait assuré par des technologies utilisant des animaux, des embryons élevés pour cela, ou des individus volontaires assumant leur role. Le reste, disposant des hormones de caractérisation permettant l'accès à tous les désirs et tous les comportements pourrait se satisfaire de toutes les chirurgies et de toutes les prothèses associées pour satisfaire tous les désirs ou toutes les obligations. Car il faut réaliser  que l'obligation de l'"état homosexuel" (ou transgenre) vécu et décrit comme involontaire et constitutif de son sujet par les sujets eux même se trouverait en concurrence avec l'"état de curiosité" de ceux qui librement, par distraction ou volonté pure souhaiteraient disposer des mêmes technologies, avec les mêmes droits. On se trouve alors avec une indicernabilité fondamentale, preuve d'ailleurs de la futilité fondamentale de la chose, entre obligés et volontaires de la fluidité de genre devenue essentielle et générale. 

    Plongé dans le fondamental du sexué quoiqu'il arrive, une telle société au demeurant possible se trouve toutefois soumise à l'assentiment de ses membres confrontés, c'est l'aporie de la planète, aux autres cultures, sociétés ou nations qui pourraient ne pas en partager le aspects. C'est un problème, la question des oppositions anthropologiques essentielles entre les peuples resurgissant après la période bénie qui permit l'abandon du chèche et de la natte et l'adoption du pantalon sur toute la planète. Cela en plus dans des sociétés déjà au moins partiellement multi culturelles, et la déracisation intersectionnalisée avec la désexuation pourrait trouver ses limites dans les ghettos ethniques et religieux sur notre propre sol. 

    Pour l'instant cette aporie là sert surtout à empêcher toute assimiliation des peuples africains immigrés ou migrants, tout simplement horrifiés par l'évolution en cours du monde occidental, qui se met à abandonner tous ses principes. Les nouveaux arrivants sont en train de se décider à coloniser, tout simplement, notre barbarie devenant patente. On ne se mélange pas quand on se voit obligé de se mettre un os dans le nez pour cela. On a déjà les voiles et la chicha, à quand  les clubs de polo ? 

    L'autre aspect est bien sur l'irréductible affirmation de Don Juan au sujet de deux et deux qui font quatre et de quatre et quatre qui font huit. Il y aura toujours des dissidents à ne pas être aveugle et à vouloir ne se fier qu'à leur avis propre, matiné de culture mathématique. Le sexe est irréfragable, et rien ne m'en fera démordre, un trav est un trav, même goinfré d'hormones, et la bite arrachée. C'est sa croix, c'est ma certitude.  

    Un dernier point est la lucidité quant à l'aspect ludique de la chose, quoiqu'il en soit ne pourra pas être aboli, sauf si bien sur cela était décrété, la fiction obligatoire étant une modalité sociale possible, tout comme les violences qui pourraient se manifester à son encontre, d'ailleurs. En tout cas, cette ludicité est déjà présente, consciente ou non et les épidémies de fausses fausses identités chez certains adolescents branchés en quête de nouvelles formes de scarifications plus branchées en ressortent évidemment, le sérieux étant de mise quand on en parle, le rire étouffé sinon. La vraie ludicité cynique, on se souviendra que le fou d'elsa a fini sa vie déguisé entouré de mignons, n'ayant pas de borne, et l'apparente pudicité puritaine de notre époque, acharnée à dénoncer la pédophilie et ses variétés n'en a pas moins succédé il n'y a pas longtemps aux plus extrêmes licences je ne vous raconte pas... Le jeu, vous dis-je, le jeu. En tout cas, il ruine le ridicule droit à l'égalité de la nouvelle race sexuelle, phénomène épidémique construit sur des hasards biologiques et humains tolérés depuis toujours et qui ne furent théorisés officiellement que récemment par la puissance américaine dans des contorions médiatiques dont il ne faut pas être dupe, la rivalité new york / san francisco y étant pour beaucoup. 

    Les mariées moustachues de notre époque restent essentiellement lamentables, ridicules et minables, leurs réductions d'impôts en rapport pouvant bien les satisfaire, mais pas moi. La ludicité à venir (je suis content du mot) se devant de faire grâce de tout cela, le mariage coluche/leluron m'ayant vacciné. 

     

     

     

     

     

     

     

     

    (1) Paul Preciado: l'interview https://manifesto-21.com/paul-b-preciado-interview/

    (2) Un trans F2M https://www.lemonde.fr/festival/article/2018/09/30/ocean-etre-transfuge-de-genre-n-est-ni-grave-ni-une-folie_5362304_4415198.html

    (3) https://www.en-attendant-nadeau.fr/2020/07/15/lettre-preciado/

    (4) Le livre de Preciado : Je suis un monstre qui vous parle

  • les moteurs de l'histoire

    On va donc théoriser large, au-delà de l'existant et se la poser là, mais désolé, la nature a horreur du vide et celui-ci est criant (...). 

    La prospérité 

    L'idée est que par delà les classes sociales, les idéologies, les instruments de domination et autres contraintes militaires ou culturelles, il y a un moteur de l'histoire nécessaire et agissant à la fois méconnu et essentiel: la prospérité courante de la nation, elle-même nécessairement formée de groupes antagonistes en alliance pour cela. 

    Quand je dis courante, je dis actuelle, présente, et cette prospérité, contrairement à toutes les autres caractéristiques décrivant le social et visibles dans l'histoire, s'inscrit toujours dans l'actualité immédiate car menacée par une annonce politique, par une augmentation d'impôts, par la nomination d'un ministre ou l'éviction d'un corrompu. Ce mécanisme est universel, perdure au-delà de toutes les époques et décrit tout, depuis les jacqueries du XIVème siècle jusqu'aux gilets jaunes. 

    Il est aussi le désir commun de tous les acteurs et un facteur puissant de rassemblement et d'éloignement. On pourrait croire qu'il s'agisse uniquement des "intérêts", fameux ressorts de l'action et du désir mais non ! Ma contribution a pour objet d'établir à la face du monde que non, les "intérêts" sont ce qu'on croit être une prospérité future. La prospérité dont je parle est l'actuelle, la présente et joue dans les deux sens: elle est aussi la pauvreté présente, ce qui fait ou qui est perçu comme faisant, les désagréments insupportables qui font se lever, ou pas, les collectivités. 

    On va donc mélanger tous ces ingrédients et décrire vraiment les sociétés. 

    Tout d'abord, il faut comprendre que l'homme est d'abord adaptation et stabilité: hors les périodes de drame, la vie suit son cours, sa structure et sa permanence est d'abord supportée, admise et acceptée au nom de l'évidence. Il faut être idéaliste et donc bien bête pour ne pas se consacrer entièrement à travailler pour vivre dans le créneau que le destin vous a alloué. Cette évidence intemporelle et permanente est la trame de l'histoire et de toutes les vies dans toutes les sociétés et toutes les époques... À partir de là, l'essentiel est le maintien ou la lente évolution de cette permanence dans le fracas des paroles pour rien, des formations collectives des opinions, et des jugements, partagés ou pas. 

    Il nous faut donc parler des élites, les peu nombreux dirigeants en charge d'endosser nominalement les décisions publiques, celles qui vont influer sur tout le monde en même temps. Leur sont adjoints ceux qui sont bien sur solidaires de ces décisions, parties prenantes, exécutants ou profiteurs mécaniques de celle-ci. On peut y adjoindre les fonctionnaires, même au bas de l'échelle, par exemple les policiers... La stratification sociale est ainsi disjointe de la simple division en dominants et dominés, la  nation est un être composite formé dans tous ses organes de différentes hiérarchies et tout joue avec tout. 

    Quand je dis joue je dis joue car chacun à sa place dans son rôle profite et vit de la stabilité du monde et des heurts produits par les évènements, qu'ils soient originaires des décisions du pouvoir, de la météo ou de la mort accidentelle du roi. Je ne parle pas des épidémies, ce sont des choses qui se gèrent et là on en revient aux décisions des autorités... 

    On en vient donc à l'intérêt commun qui fait l'assemblage national, son importance et la permanence des mécanismes qui en gouvernent le fonctionnement: la prospérité globale est assumée par tous en même temps et constitue l'ossature de la stabilité et de la permanence que chacun vit, trop content de cette paix qui fait la trame de la vie. Même dure, ou injuste ou fatigante, la répétition et la permanence des habitudes est ce que souhaite, accepte et entretient les hommes et les femmes qui s'activent durant le jour, du lever au coucher. L'état courant de cette prospérité est l'actuel, le réel. 

    A partir de là, il faut comprendre que l'on peut avoir à l'égard de cette prospérité des attitudes variées, plus ou moins sages, plus ou moins réfléchies et plus ou moins habiles. Allons directement au but: il y a à toutes les époques des ministres ou des rois réfléchis qui adjoignent à leurs intérêts et à leurs projets les décisions qui délibérément vont favoriser l'expansion du bien être de leurs administrés, ou d'une partie d'entre eux, et cela au-delà de leur race ou famille: ils décident d'oeuvrer pour la prospérité du peuple, les races d'humains misérables, incultes ou  barbares qui les entourent, dont ils exploitent le nombre industrieux et dont ils savent (plus ou moins) qu'ils doivent partager avec eux l'histoire: ce sont les autres nationaux de leur nation. 

    Rois babyloniens qui administrent les semi esclaves de leurs plantations de semi blé ou ministres de l'économie qui favorisent l'apprentissage: une seule raison ! Il faut que ces gens vivent mieux pour que moi aussi je vive mieux... 

    Notons bien qu'il s'introduit ici une disjonction suivant que je favorise tout le monde ou seulement la partie qui immédiatement m'apportera mon bien être psychologique ou matériel. La question est de sacrifier ou non le peuple lointain, celui qui globalement évolue dans l'histoire. Sacrifier ? Considérer comme pouvant supporter un présent médiocre plus tôt. Après tout, ne le supporte-t-il pas DEJA ? Sauf si l'augmentation d'impôts, en apparence innocente bien intentionnée et sanctifiée par les prêtres de la religion en vigueur, déclenche le mouvement des gilets jaunes. 

    La dialectique de l'intérêt général est il faut le savoir absolument essentielle: en son nom tout peut être accepté et de la part des plus pauvres ou tout peut être refusé pour la révolution cruelle et sinistre capable d'abattre toutes les institutions. 

    Cet intérêt global là identifié, il faut comprendre qu'il est plus ou moins content lui aussi et souffre suivant les époques à divers degrés. Ce que l'on sait, c'est qu'il a des hauts et des bas, et Jacques Bainville l'avait souligné: chaque grande époque de l'histoire de France s'accompagne de périodes de régénération ou en quelques années s'accumulent dans les greniers et dans les villes des richesses incroyables qui accompagnent, alimentent et justifient les étapes ultérieures. 

    Le règne d'Henri IV fut in fine incroyablement prolifique et sa fin magnifiquement prospère. Les effroyables famines de la triste fin du règne de Louis XIV furent suivies du bien aimé Louis XV, où tout fut bien mieux... 

    Les pactes 

    Se passent dans l'histoire des pactes entre groupes divers qui toujours profitent à tous, les différents et divers sous ensembles de la nation. Parmi eux il y a toujours un peuple source de la richesse et exclu de celle-ci mais dont malgré toutes les dénégations de la théorie du ruissellement dont il est de bon ton de s'affranchir, il ne peut que profiter mieux que si celle-ci n'était pas entretenue ou protégée de ceux qui se l'approprient toute entière. 

    Cela arriva: les quatre ans de la 2ème guerre mondiale que la France passa sous le joug allemand la dépossédèrent de tout: a-t-elle compris ce qui arrive quand on est envahi ? Pas sur: ils survécurent, et peut être cela leur a-t-il suffit. 

    Pour la première fois dans l'histoire, le peuple de France s'abandonna à l'ennemi et ne se souleva que pour accompagner les vainqueurs à qui on arracha au nom d'une seule personne courageuse une dignité qui ne se méritait pas. Il n'empêche qu'on travailla pendant un temps au salut de la nation avec succès. Mais cela n'eut qu'un temps, ce temps là. Tout revint alors à sa place et les même acteurs et les mêmes passions revinrent toutes. Passons, c'est notre époque: le pacte est possible et produisit ses effets: en vingt ans la sortie de l'histoire définitive sembla conjurée. Quarante ans de déclin ont à peine suffit à nous précipiter à nouveau à portée de la destruction: cela fut toujours ça de gagné et un autre pacte est à concevoir, et c'est tout l'affaire. 

    Les forces

    Une distinction essentielle est à faire et on ne la montrera jamais assez car soigneusement scellée dans les discours elle est aussi un non dit de notre monde: il y a deux bourgeoisies. 

    Arrivée dans l'histoire à la révolution, elle défit l'inégalité symbolique qui la maintenait dans la sujétion injuste face à ce qu'elle voulut (et ne réussit pas à) devenir : la noblesse enviée et jalousée, idéal du peuple amoureux de son roi et qui voulut, sachant lire, l'imiter enfin vraiment afin de se passer de lui. Tout était là: l'égalité semblait le moyen de distribuer commodément toutes les richesses et se fit jour la séparation entre les deux bourgeoisies: celle qui croyait pouvoir se débrouiller seule avec ses bouquins et ses théories futuristes et celle qui plus cynique ne voulait que mieux gérer la nation en reprenant la tradition autrement. A cheval sur les deux volontés, la tentation française de remplacer la vieille religion et on a tout le XIXème siècle, cette longue hésitation qui se termina par deux grandes périodes de prospérité qui quoiqu'on en dise, mirent la France au diapason de l'évidence, malgré la ridicule "question sociale" avec laquelle elle s'était tant branlé...

    L'issue de la dernière secousse construisit la "gauche" cette partie de la bourgeoisie qui par peur du peuple se mit à lui accorder ses faveurs, sa pitié et ses subsides. Cela conduisit aux extrêmes de l'abandon, qui joignant au pacifisme les prébendes aux pauvres exigeants fit que l'Etat et la Nation finalement se défit sous les coups de l'ennemi héréditaire cette fois génocidaire des quelques pauvres juifs venus se réfugier chez nous... 

    L'autre bourgeoisie, formée partiellement de ce qui restait des aristos et aussi de leurs serviteurs éclairés, ceux qui tout au long de l'histoire ont soutenu et géré l'Etat et accompagné la miraculeuse envie de la famille de France à constituer et garder le royaume est toujours là cynique mais volontaire: la pauvreté est une propriété du temps présent et vouloir la supprimer sans réfléchir à sa nécessité est une monstrueuse erreur, et une démagogie. Par ailleurs, l'exploiter par la force en la maintenant dans l'arriération est la marque de ceux qui finissent condamnés à mort ou assassinés après avoir tenté d'en sortir trop tard. France et Russie se copiant l'une l'autre furent soumise à cette histoire là.  Seule la conduite de la nation vers la prospérité avec des mesures éclairées est la bonne voie et trouver ce chemin est le devoir de ce qu'on appelle les élites et cela n'est pas facile, ni nouveau dans l'histoire. 

    Toutes les époques furent coinçées entre mesures sociétales avancées et ruines de la collective culture nationale, entre les inévitables folies des périodes révoltées et les saines réformes mettant tout le monde au travail.  Chaque morceau de la grande barque évoluant à son rythme dans l'océan déchainé de l'histoire. 

    En tout cas, jamais la démagogie ne fit rien de grand. Des chefs municipaux du XVème siècle au ligueurs du XVIème ou aux frondeurs du XVIIème, chaque fois que des féodaux démagogues au nom des prébendes accordées à leurs favoris ont voulu promouvoir leurs personnes, la guerre et la ruine ont menacé. L'issue a toujours été un désordre maximal ramassé par un fort, quel qu'il soit. 

    La révolution

    Une thèse intéressante pour le temps présent est que les deux bourgeoisies se sont réconciliées. Pour en devenir une, celle dont on parlait et qui a toujours réalisé l'abaissement de la France... Que c'est il passé ? 

    D'abord le règne de la technocratie fut défait: sensé régler le mal français de l'ignorance administrative qui n'avait été contredite que par les tenants facistes d'une révolution nationale faite sans vergogne sous les regards de l'ennemi, il fallait mettre tout ça au carré et nationaliser, techniciser la chose. Cela fut fait et marcha assez bien dans un premier temps: on profita d'un étatisme non corrompu, le temps de réaliser que la vraie prospérité fait monter les salaires. Dans la haine du capitalisme des hiérarques de gauche goinfrés de poésie et de socialisme qui accédèrent aux commandes, il y avait bien sur l'envie et on s'en rendit compte assez vite. La bourgeoisie démagogue était corrompue, bien sur, et fit envie aux vieux catholiques. La réconciliation des deux successeurs aux deux austérités se fit d'abord sur le pognon. 

    Malgré les dénégations, on arrive à l'essentiel: la carrière a pour but d'enrichir et dot barre.

    Un autre aspect est la position vis à vis du libéralisme: l'ennemi que l'on finit pas envier se révéla en plus nécessaire, et à ce qui est bien plus que la motivation au travail que donne la liberté: sa capacité à séduire finalement un électorat lassé de la mode communiste. Ce fut le règne de Tapie, toujours en vigueur et dont la pourriture cancéreuse si elle est avérée n'est que l'effet de pourritures plus anciennes et qui ressort des bas fonds de la société. La photo de sa femme la pute aplatie par les gifles d'une racaille me fit bien plaisir. Le populo, et Tapie en est l'exemple, est aussi pourri et avide que le riche et la commune décence un mythe lamentable. 

    Il fallut donc tendre la main, au moins en principe et on vendit l'industrie, cela tombait bien, ce qui restait des communistes renaclait, et il fallait les réduire. En supprimant leurs emplois, on leur régla leurs comptes. La disparition de l'industrie française, toute pleine de la haine des ouvriers pour leur esclavage, de celle des industriels pour leur fainéantise, et de celle des fonctionnaires pour les subventions qu'il fallait leur donner fut un miracle du consensus français. La chose est faite, et le consensus pour l'arrêt du boulot en atmosphère confiné qu'imposa le Covid  pour sauver les vieux ouvriers devrait mettre un point final à une belle aventure: le bronze cul doit maintenant devenir un bordel, le progressisme hypocrite fermera les yeux, on ne renvoit pas les déboutés du droit d'asile, que faire de ceux parmi eux qui vont aux putes ?