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Les musiques électriques

Au risque de me ridiculiser, mais le temps est aux juvéniles enthousiasmes, voici ma révérence à certains des sons électriques, mon instrument de jeu, un ordinateur connecté à un dac et à un casque correct est trop bon à m'enchanter les oreilles et ce qu'il y a entre (comme disait france inter dans le temps). 

D'abord il y a la guitare électrique, invention somme toute récente (un transfuge de la firme Gibson, Loyd Loar en breveta une en 1934), et dont le son est "original". Ce point est important. Il s'agit bien d'un son particulier, fait de quelque chose que les lutheries antérieures n'avaient jamais produit. Au delà du style de son utilisation qui est une chose différente, le son mélodique, source de la perception auditive avait une nouvelle forme possible, et produisait une impression jamais entendue. Charlie Christian, chez Benny Goodman fut l'un des premiers guitaristes électriques avant sa mort en 1942.

La suite est qualifiée par une explosion cambrienne inouïe qui chamboula le reste du XXème siècle, on la décrit par exemple ici:

 http://techno.org/electronic-music-guide/

Mais ce qui m'amène à la chose est un truc relativement récent dans le genre: Superpoze.

Je ne voudrais pas, par mes hurlements, le faire passer pour l'idole de la fachosphère et je le supplie de me pardonner de l'apprécier. Mais il y a dans le ton de cette musique quelque chose qui me fait être sur que c'en est. 

Son copain Fakear est du même style, et les deux gars ont quelque chose. 

A moins que ce ne soit l'ambiance lounge que j'avais beaucoup pratiqué il y a longtemps, cela réactive des zones profondes de ma mémoire, peut être bébé avais je été séduit par le bruit des vagues... 

Bon, foin de fascination, c'est le son sans doute. Le mélange de ceux ci. Il y a une complexité de superposition supérieure à deux ou trois et les plages qui se superposent, tiens tiens, font appel à quelque chose qui n'est pas seulement le plaisir romantique ou la répétition du boum boum. Il y a domination des répétitions et j'adore ça. 

Dans le cas de Fakear, l'entrée de la guitare au milieu des sons de nulle part avec le bruit de bout de bois dans le fond, tel qu'on l'entends dans "Morning in Japan" est vraiment étonnant. La Lune Rousse (Animal de Fakear) est aussi une belle scie, et me voilà victime de tubes, pourtant c'est super bien trouvé. En plus, il y en a plein d'autres.

Théo Le Vigoureux et Gabriel Legeleux bravo et merci ! 

https://www.youtube.com/watch?v=-xtUzPaRfhE est un interview de G.L. Il le dit lui même: il fait de la musique  pour la musique, y a pas d'images, il y a le son et l'harmonie et aussi les mélodies, et d'ailleurs plus que le "beat", exclusif. 

Ce style de musique, qualifié par le site http://www.trip-hop.net/ comme "electro-xxx" a sans doute un grand ancêtre, Massive Attack dont j'avoue avoir été très fan il y a bien des années. Comme si je n'étais qu'une mémoire imprégnée qui décompense, mais la magie de ce type d'impression A une réalité: une attente et puis les petits tap taps comme récompense, c'est entrainant et fascinant. La variété infinie des sons électroniques qui viennent de partout et de tout le possible, il est vrai en succession rapide, mais bon... 

Et puis ces effets, ces arrêts subits, ces formes indéfinies qui se superposent: ces gens là cherchent quelque chose... Au delà du triste et du gai, il y a un optimisme du mécanique qui n'est pas naïf et c'est ça l'étrange, on cherche la variation, c'est à dire le toujours différent qui caractérise le gout "ancien". Paradoxal de dire cela pour la musique la plus automatisée qui soit (soit disant) ? Et bien c'est l'enjeu, et on y va, les plus belles histoires qui se peuvent raconter dans le monde étrange de la musique sont bien là. 

Toutes les musiques suggérées par triphop.net ne sont pas de cet acabit. Par exemple, Six de Doctor Flake. Le gout du genre, certes mais une richesse bien moindre, une répétition ennuyeuse, celle de la triste lounge. On pourrait parler de Terranova Restless, par exemple rituel mais chiant: c'est toujours pareil là c'est clair et j'y reviens, il y a une sorte d'abandon au rythme, une sorte de fétichisme qui refuse la variation. Superpoze ou Fakear n'ont pas cela: on voyage, on évolue dans un son qui change. 

Et puis l'obsédant, qui est légitime peut se glisser mais en catimini. 

Y a aussi Thylacine, Clement Bazin et tout une petite bande. Faut se brancher... Parfois, on prend peur et on pense se retrouver dans une imitation par les inconnus des chansons des années quatre vingt. "Et vice versa" pour se moquer de Macron...  

Note: un E.P. est un "extended play", entre 45 tours et un album... Une chanson longue, quoi. 

On doit mentionner d'autres auteurs (marrant qu'ils soient tous Français), dont par exemple (et surtout) Hugo Kant, dont la capacité à produire des sons multiples marquants est saisissante. 

https://soundcloud.com/hugo-kant

vaut le détour et les albums et la flute, toujours la flute qui apparait dans presque tous les cas: génial ! Et puis il y a degiheugi et Wax Taylor tous ces "french toucheurs" qui perpétuent quarante ans après les terribles frissons qui nous animèrent, nous les petits défoncés esthètes goinfrés de Pink Floyd (première tendance) et de King Crimson. 

Rien à voir avec les rockeux, (bon bien sur il fallait bien quand même s'agiter sur sympathy for the devil), qui eux ne cherchaient que (quoi? qu'est ce qu'ils cherchaient exactement) ou pire les slowleux (beatles et autres pops). 

Qu'une histoire puisse se développer  à l'intérieur de nous sans que l'on n'y comprenne vraiment quelquechose, la marque de la musique, donc et bien cela passait et passe encore par ces sons extraordinaires qui continuent d'arriver, marqués par ce qu'on reconnait quand même.

La très grande variété de ces attaques rythimiques, de ces toujours nouveaux contrastes purement électroniques ou de temps en temps issus d'un acoustique miraculeux (la flute de Kant est une pure merveille) font de ces musiques des vrais sons proches. La diversité des batteries, pourtant toujours rattachée à une percussion effective ne produit pas l'effet d'éloignement de la variétoche dont le fond est bien trop plastique: ici on a les pinces à linge frottées et dans l'indianisation revendiquée (Kant est hindou sans doute), le rattachement sonore au bois... 

 

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