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  • L'avocat du diable

    Je suis un musulman sunnite. 

    Et peut donc débattre avec Jack le fou et défendre victorieusement l'"isleum" face à un athée mécréant.

    Tout d'abord, je reconnais tout: le mariage des petites filles, l'esclavage, tout le reste. C'est la Sunnah, point, et l'accord explicite et littéral est acquis. 

    Et alors ? 

    D'abord, l'islam sunnite est au courant de la dissonance entre la loi religieuse proclamée et les lois à mettre en oeuvre dans un gouvernement réel. Il gère. De plusieurs manières, aussi hypocrites que possibles, mais effectives et là aussi explicites: dans la mesure où les populations en cause soutiennent ou non à divers degrés les règlements en question (par exemple la polygamie), les lois en vigueur sont calculées et instaurées, dans le cadre englobant des principes sunnites mais avec les limitations propres aux traités internationaux et aussi aux opinions en vigueur, tout de même influencées par la mécréance mondialisée. C'est la démocratie ou ce qui en tient lieu dans ces pays-là, qui proclament tous, démagogie auprès de populations islamisées oblige, être "musulmans" ou "l'islam est la religion de l'Etat" (première phrase du texte de la constitution algérienne). 

    Cette ambiguïté effective et établie doit faire justice des accusations d'une ingérence obligée de l'islam dans le gouvernement des hommes et des femmes. Qui plus est, cette relation entre islam et gouvernement est travaillée dans l'histoire depuis l'origine de la civilisation musulmane (et du règlement de la question mutazilite). La séparation église/état parfaitement établie même si elle fonctionne d'une manière "spéciale" (et au combien). 

    Par conséquent, il n'y a pas dégout (ou pas de dégout à avoir) à traiter la question par exemple du mariage des petites filles: coutume qu'Allah (qui n'en avait pas grand-chose à cirer) a respecté, ou plutôt a laissé son prophète respecter, et qui peut prendre un sens (on va le voir) spirituel au sens des relations entre hommes et Dieu, question que l'islam porte et à qui il donne une solution particulière complète.

    Cette solution n'est pas chrétienne, ou "déconstruite" ou moderne en quoique ce soit. Elle assume une conception de l'humanité intrinsèquement non divine ou non divinisable (il n'y a qu'un seul dieu, et le slogan a bien des applications) et donc non pas pécheresse mais imparfaite. Par conséquent, que les lois "positives" qu'elles soient déduites des dires du prophètes ou décidées par qui que ce soit, sont incomplètes par définition et la seule loi qui vaille est celle de la soumission en absolument tout à Dieu. Comme par hasard, c'est le sens ultime du mot "islam". 

    Nous avons donc et c'est la première des choses, la conception d'un humain non pas pêcheur, mais imparfait et qui ne peut que s'"en remettre", ou s'abandonner, ou se soumettre totalement à la "chose" Dieu, absolument unique par ailleurs. 

    Le projet, et la foi en rapport est le projet musulman, et il s'accommode de son expression dans l'histoire, qui pour des raisons de réalité de la signification même du mot "religion", ne peut s'exprimer concrètement que dans une affirmation publique qui inclut, oui, l'acceptation ou la tolérance de pratiques que certains considèrent barbares, avec une nuance à noter: aucune des pratiques insupportables qui choquent tant les occidentaux n'est obligatoire, à part peut être la circoncision (qui serait donc la seule chose à discuter). La consommation du porc, ou le jeûne et les quelques autres obligations sont elles-mêmes assez bégnines pour être laissées en dehors du débat sur la barbarie. Du moins dans un premier temps. 

    Ainsi donc, on peut être musulman sunnite et ne pas avoir d'esclaves, ne pas être pédophile etc. Cela suffit bien et le propre de ce genre d'humanité est donc de bien se comporter alors qu'il n'est pas obligé de le faire. Cela tombe bien car c'est la marque des consciences supérieures de l'humanité, précisément d'ailleurs ce que revendique l'humanisme athée critique des "lois" horribles de l'islam: que l'homme se dirige lui-même.  Que demander de plus ? La prescription obligatoire n'a de valeur que cultuelle comme explicitation non sacrificielle (la chose fut inventée par les juifs, en fait) du respect divin dans toutes ou presque des circonstances de la vie. Elle est le prix à payer de la liberté de bien se comporter par ailleurs, dans tous les aspects de la vie proprement humaine.

    Pour ce qui concerne les prescriptions positives (peine de mort pour les homosexuels et les apostats), il suffit d'appliquer les lois du pays de mécréants qu'on a le malheur d'habiter, ou au pire de former les juges à trouver dans tous les cas des circonstances atténuantes évitant la punition extrême. Dans tous les cas, on peut garder la prescription divine, encore une fois, preuve de la liberté de l'homme de bien. 

    Liberté ? Et oui, malgré l'orthopraxie, le musulman est en fait assez libre, au moins autant que l'en accusaient les occidentaux au Moyen Âge, qui décrivaient les sarrazins comme débauchés. L'islam est une mystique populaire positionnant la bonté véritable hors de la prescription et donc la faisant bien plus pure que la chrétienne: il est libre de faire le bien. Cela est inscrit dans le mode de la transmission de Dieu à l'homme : via un homme qui plus est non pas le "meilleur"  mais le plus puissant au sens humain. Chef de guerre victorieux, paillard et cruel, il représente l'homme dans sa totalité historique réussie, et donc est bien plus "humain" que ne peut l'être le trop parfait Jésus fils de Dieu qui s'est amputé du sexe et de la violence. 

    Il est sûr que le prophète n'est pas un "saint" au sens occidental ou même au sens woke ! S'il est le "meilleur" c'est bien par sa réussite humaine qui lui permet AUSSI de convaincre les foules par sa sagesse (ou sa perversion). Chef de secte prédateur matériel et sexuel ? Et alors ? S'il ne l'avait pas été, tout comme Alexandre, César, Gengis Khan ou Napoléon, il se serait fait crucifier quelque part et personne n'en aurait entendu parler et plus que ceux là, il peut se réclamer du vrai Dieu, le seul qui vaille, celui qui valide et rend possible ses succès, humiliant par là même l'humanité comme il se doit. 

    Ainsi, la question de l'applicabilité barbare des accommodements d'Allah avec la vie bédouine de la grande époque en tout temps et en tout lieu ressort de ce caractère non obligatoire et renforce l'universalité de cette loi là ! Valable aujourd'hui (on n'est pas obligé et on peut s'empêcher, pour n'importe quelle raison, de violer les gamines) et AUSSI à l'époque, cette loi est diablement bonne: elle s'applique au monde moderne, et aussi au tiers monde, sans le vexer ! Cette conscience matérialisée de l'humanité souffrante EST le principe fondamental de compréhension de l'humain et de son rapport à Dieu que promeut l'islam. 

    Car là est tout le problème de ces solutions aux problèmes humains fondamentaux que l'on appelle les civilisations: comment relier l'homme charnel au divin en pensée et en réalité. 

    L'islam le fait sans le péché, ou avec une conception du péché plus large et directement liée à l'obéissance envers une entité à la foi suffisamment transcendante pour être indiscutée et suffisamment humaine dans ce qu'elle révèle être pour être crue et comprise. C'est le sens des malédictions coraniques: elles expriment à travers une révélation divine un message transcendant traduit dans les mots de l'humain. Les mots et les maux, la vraie langue de la révélation est ainsi le français (et pas l'arabe) et c'est moi qui comprends le mieux. 

    On a ainsi tout un corpus textuel qui peut et doit être compris en un degré qui n'est pas le premier ! L'islam est occulte et c'est peut-être bien le chiisme qui l'a le mieux compris ! En tout état de cause, le texte du monde est AUSSI celui des lois réfléchies par les savants musulmans et leurs textes en valent d'autres. Tout peut être interprété, non pas en changeant le sens des mots mais en y pensant avec attention avec une seule visée, celle de la foi en un inexplicable perçu, la réalité vivante du troisième monde, celui qui me fait humain, ou en tout cas suffisamment pour être soumis à ces injonctions venues d'ailleurs et qui me sont destinées par définition de moi-même.

    La "révélation", en plus incréée, de la parole divine a ainsi pour fonction de matérialiser l'impossible à travers le minimum d'expression possible, le caractère minimal de l'injonction principale étant essentiel: unicité et c'est tout, tout le reste n'étant que verbiage codé dont l'explicite est d'autant plus obligatoire qu'il est inutile. De ce point de vue, l'orthopraxie est mysticisme en fait et son caractère provocateur (la petite fille est "épousée", mais mystiquement respectée) n'est que cultuelle et symbolique. Forcément, d'ailleurs, le caractère absurde de la prescription littérale étant d'ailleurs le plus sûr indice qui soit de la nécessité du sens second. 

    Nous voilà donc au-delà de l'interprétation, et de la re-visitation, comme si tout l'islam n'était qu'un dessin de Charlie Hebdo: monstrueux mais avec de bonnes intentions. Alors Jack ? Tu te convertis ? 

     

     

  • Le Psaume

    On pourrait parler du "Psaume". 

    Ici on a le psaume 110 "dixit Dominus Domino meo", le plus populaire de tous, mis en musique par tout le monde sauf Bach.

    Les trois derniers numéros chantés, Gloria Patri , Sicut erat  et Amen (9, 10, 11) ne sont pas hébreux, mais chantés systématiquement à la fin par les catholiques bien sûr qui chantent en latin, traduction des septantes. 

    Les psaumes sont communs aux liturgies juive et chrétienne, ici on a une proclamation de puissance du roi d'Israël protégé par l'Éternel. Ce roi est David, on parle des psaumes de David, en fait le Roi Messie à venir, le Christ pour les chrétiens. 

     

    Le verset mystérieux "De torrente in via bibet propterea exaltabit caput", le dernier du psaume, qui donne lieu dans toutes les mises en musique à des chef d'oeuvre baroques merveilleux n'a pas de sens bien précis. Le chemin, les afflictions du combat, et pour finir la victoire, tête levée, en buvant à la cascade, ou bien après avoir bu. 

    Une interprétation tardive l'associe au "torrent" moyen efficace partagé de se communiquer entre amateurs non seulement les musiques concernées mais aussi n'importe quelles autres. 

     

    Vivaldi

    Le "torrent" à mon avis le plus talentueux est celui du RV 807 le troisième "Dixit Dominus" de Vivaldi avec RV 594(2) et RV 595 (3). Il ne lui fut attribué que sur le tard, en 2005, après être resté longtemps à Baldassare Galuppi. 

     


     

    Voici un RV 807 entier; par ailleurs absolument merveilleux, c'est celui d'Alarcon, orchestre de Namur. 


    (2) RV 594 https://youtu.be/aKRadU-n104

    (3) RV 595 https://youtu.be/kBLQaUbpwqw

     

    Haendel

    On ne peut bien sûr pas se passer de celui de Haendel, composé à 22 ans en 1707, à Rome. 

    Une interprétation en petit comité, incroyablement énergique est :

    C'est l'honneur de ce qu'on appelle le monde occidental que d'avoir produit de pareilles beautés, expressions triomphantes de ce qui s'assume comme le sommet de l'art. Encore un temps attaché à la célébration de la gloire de Dieu il se sépara alors de l'humble prière chantée et transporta à travers le temps le génie de ses immortels auteurs. 

  • Les réponses à Jack Le Fou

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  • Les révélations

    À propos de bien des discussions menées ou entendues, on peut réaliser que se révèle à l'occasion tout un monde avec tout l'ensemble de conséquences dramatiques à prévoir des récentes déclarations et politiques mises en oeuvre en Europe et en France à propos de l'Ukraine. 

    L'Amérique

    L'Europe est particulièrement concernée car laissée seule par une Amérique qui semble bien se retirer. Paralysée par un congrès hostile qui refuse de payer Zelinsky autant que le voudrait Biden, l'Amérique s'achemine progressivement vers son retrait de l'affaire et sa presse, loin d'être unanime se pique de plus en plus de lucidité, sans aller toutefois encore vers la célébration de ce qui pourrait être en fait un immense succès de la politique étrangère des USA: une Europe ruinée, définitivement séparée de la Russie, et cliente éternelle des hydrocarbures et armements US va prendre le relais et financer l'Ukraine afin de lui permettre de payer ses dettes ... aux USA (l'Amérique n'a rien donné et tout prêté, une affaire juteuse, je vous dis pas). 

    L'Europe

    Cette Europe avait suivi les 20 dernières années une trajectoire inverse de celle de la Russie. Acharnée à sa mondialisation et donc à la ruine de ses nations, elle s'est volontairement suicidée sur ses valeurs, ses monnaies et ses économies. Pour compenser l'échec, le toujours plus d'Europe a fait flores, au point que les pires souffrances suicidaires inutiles qu'elle s'est récemment infligé (Covid, Ukraine) n'ont eu pour objet et avantage, au dire de ses dirigeants, que de renforcer l'Union. Étonnant que la destruction volontaire de soi soit menée au nom du renforcement de sa cohésion, tout suicide (cela en a maintenant toutes les caractéristiques) ayant pour objet de se sauver, en fait.

    Le coup d'État fédéraliste du belliciste Macron n'a pas d'autre objet: il souhaite utiliser à son bénéfice un futur de Napoléon atomique, et célébrer son malaise adolescent de victime de l'emprise pédophile de la façon la plus nihiliste qui soit. Il veut envoyer des troupes, pour se les faire tuer sans doute,  pour ne pas (ou pas) déclencher une guerre atomique, et voit cela comme avantageux et nécessaire.

    La Russie

    Pendant ce temps, soumise aux terribles stress de la fin de la puissance, à l'instauration brutale du pire des libéralismes sans prospérité et surtout à l'effondrement de la moralité globale qui justifia les pires criminalités, la Russie glissa vers l'abime, se retrouvant rattrapée par les cheveux par ce qui restera un grand personnage de son histoire. La nation et la patrie, plus la grandeur et la sécurité en passant par une prospérité acceptable de plus en croissance, tout fut restauré dans un cadre autoritaire qui ne pouvait que convenir à une culture restée ce qu'elle est, et aussi à une religion "orthodoxe" remise à sa place, protégée des errements catholiques et surtout, comme depuis l'origine, attachée à l'État. 

    On a là l'essentiel des différences entre Europe et Russie, ce qui a suffi pour instaurer la guerre entre des projets en sens inverses qui se haïssent donc par nature... On peut y ajouter le mépris, il ne faut pas l'oublier, et qui n'est pas près de se réduire. Valeurs ? Idéaux ? En fait le clivage, celui des projets sociétaux et nationaux est définitif: nous ne sommes plus dans la même civilisation, effectivement, et ce qui s'appelle l'Europe aujourd'hui devra disparaitre absolument pour qu'on se rabiboche, l'Europe effective, celle de l'histoire, se devant de vomir l'infecte saloperie nommée Union Européenne pour se restaurer comme elle est, si elle y arrive, tant son abaissement, en fait consommé depuis un siècle, semble définitif. 

    L'UE-RSS doit donc, et va certainement, comme l'URSS, manger dans la misère le pain moisi des illusions débiles, du crime et de la corruption. Fasse que les Russes nous plaignent, plus qu'on ne les a plains il y a trente ans. 

    On rira au passage de la GPA et de la prostitution, grandes pourvoyeuses d'argent frais aux familles détruites par l'effondrement d'un système social et non pas caractères anthropologiques d'une race asiate, qui est en train de se venger et qui sera sans doute notre prochain client, en bitcoins... Car en parlant d'Asie, la Russie hériterait des mongols qui la dominèrent longtemps une forme anthropologique "holiste" (Jacques Sapir dixit) qui la sépare effectivement pour longtemps de l'individualisme forcené des européens de l'ouest. Les Thaïlandais aussi fournissent des putains pour s'en sortir. 

    Les 3 États 

    Pour enfoncer le clou, on parlera des trois types d'États que connait l'histoire.

    Il y a d'abord le non-État, celui des marxistes, des anarchistes, et des ultra-libéraux: l'État mauvais à limiter et à humilier. 

    Ensuite, il y a l'État progressiste, architecte, ingénieur et manipulateur des peuples: au nom de la raison, le bien doit être obtenu de force malgré la bêtise et l'obscurantisme du peuple. 

    Et puis il y a l'État conservateur des traditions, qui ne se pense que comme le continuateur de l'essence du peuple et de sa puissance à garder et à transmettre. 

    De Gaulle, comme Poutine, sont les chefs d'un État conservateur inspiré par la raison, en fait le seul État qui vaille et qui s'affirme, ce dont toute nation a besoin au moins une fois par siècle pour ne pas disparaitre. Hitler fut un anarchiste. L'Union Européenne est le modèle du progressisme, exactement l'impérialisme austro-hongrois dont il a la direction, la volonté germanique de restauration et l'impuissance éternelle. 

    Ce qu'on appelle le "management" qui inspire le monde moderne se pensant comme une machine progressiste sans conflits, fut inspiré par l'anarchisme des individus autonomes auto administrés et interchangeables. Alors que le politique, lieu de la désignation de l'ennemi est par essence assise sur le vrai vouloir qui ne peut être que celui des vieilles traditions. 

    Les anarchistes se bouffent entre eux par haine de l'autre et les progressistes se suicident de désespoir devant l'échec de leur solitude. Deux formes d'échecs pour la volonté de se passer du passé. 

    L'invasion

    On se moquera des bellicistes opposés à l'invasion ("non provoked") de l'Ukraine par la Russie, apparente origine des émois de l'Occident global révulsé par le franchissement du rhin gelé par des barbares venus de l'est. 

    Submergés par les migrants qu'ils font entrer volontairement et autoritairement aussi bien en Europe qu'aux USA, les progressistes ne voient l'invasif que dans les moeurs russophones de barbares non basanés, le bronzage de la peau valant papiers et moralités pour ceux dont ils croient qu'ils vont payer les retraites (et pourquoi pas les enterrements, tant qu'on y est ?). L'opposition et le clivage est d'autant plus rigolo que l'Ukraine chérie est déjà et va devenir à la puissance dix, une terre d'émigration, et donc d'invasion qui sera armée par-dessus le marché. L'effondrement démographique, militaire et social de ce qui restera de ces deux ans de gaspillage insensé va se répandre en Europe, qui plus est avec la haine forcenée envers ceux qui les ont trahis et aussi leurs armes légères et lourdes. De grandes compagnies d'Ukrainiens proxénètes et esclavagistes vont venir faire la loi en Europe, c'est toujours comme ça que ça se passe, les goths n'étaient que des slaves poussés par les huns. 

    Des chiffres

    On terminera par des chiffres, éloquents, et en fait à peine connus.

    D'abord par le nombre d'habitants de la Russie, même après ses conquêtes récentes: 140 millions, bien trop faible pour assumer avec en plus une démographie à problème, l'occupation de l'Europe de l'Ouest, occupation définitivement écartée par un récent rapport public de la CIA, qui contredit ainsi ce qui semble convaincre nos dirigeants et justifier leurs politiques de défense agressive contre un danger qui n'existe pas. 

    Ensuite, le prix des chars russes T 72, 6 fois moins cher à l'unité qu'un char Léopard de dernière génération, tout comme le prix des obus de 152,  10 fois moins cher à l'unité que l'obus de 155, le rapport des prix valant le rapport des feux. 

    Et puis le nombre: la Russie produit par an 3 fois plus d'obus que les USA envisagent d'en produire par an dans deux ans. En 2024, la production russe de munitions, plus les fournitures nord coréennes excèderont très largement (d'un facteur 3 ) tout ce que les USA et l'Europe réunis pourront fournir ou fabriquer. 

    Pour finir, un no d'article c'est l'article 5 de l'OTAN qui engage l'ensemble de ses membres à prendre fait et cause pour l'un de ses membres agressé. Il se trouve que les accords de sécurité passés entre chacun des membres de l'OTAN, en tout la France, l'Italie, l'Allemagne et bien d'autres. Cela signifie-t-il que pour ces pays, l'article 5 ne s'applique plus, l'intervention d'un pays en Ukraine dans le cadre d'un accord de sécurité bilatéral ne pouvant engager les autres pays?  Si la présence de troupes françaises sur le sol ukrainien en vertu de cet accord se traduit par des dommages reçus de la Russie, l'OTAN pourra-t-il se voir invoquer l'article 5 ? C'est toute la question, et il se pourrait que non, les USA pouvant ne pas se sentir engagés à déclencher une guerre nucléaire généralisée du simple fait qu'un petit trou du cul de français se serait fait tuer une centaine de pauvres bidasses engagés sans nécessité.  

  • Les accords de libre échange

    Disposant de sources d'information variées, on peut et doit se faire un avis sur des points discutés, centraux pour nos pays et en plus essentiels à l'Occident global dans un monde qui se fracture. Faut-il ratifier le CETA ? Ah le beau débat. 

    POUR

    En faveur de la chose, la ratification, le fait qu'expérimenté depuis 7 ans (il est appliqué depuis 2017, et fut ratifié par l'assemblée nationale en 2019) il a effectivement accru nos exportations dans les filières concernées dont les fromages, les vins et les pruneaux d'Agen, mais pas que. Comme le prévoit à raison la théorie économique, le libre échange accroit les exportations des filières dans lesquelles on se spécialise et profite globalement aux économies. 

    On est là dans le dogme vérifié de la prospérité économique partagée dans la liberté, essence supra naturelle du monde civilisé inventé en Europe il y a deux siècles et demi, et théorisé avec talent par David Ricardo. 

    Bien sûr, il y a d'autres arguments: la viande dont on se plaint (on va en parler) n'a pas été importée en Europe pendant l'expérimentation. Les accords autorisaient pourtant 100 fois plus d'exportations canadiennes (2%  des quotas de viande, soit 1000 tonnes furent utilisés par le Canada). À croire que ce boeuf là n'est pas rentable... Notons qu'il y a aussi la viande de porc, avec obligation au Canada de les produire selon certaines normes européennes. Notons tout de suite que l'utilisation des antibiotiques et des OGM pour l'alimentation du bétail, sans parler (horreur) des farines animales, réglementée voire interdite en Europe, ne l'est pas au Canada, leur boeuf importé n'a pas le même traitement, et pourrait donc être moins cher: chic ! Mon steak va baisser. 

    Et puis, il y a une partie essentielle, qui est l'instauration d'un cour de justice liée au traité, destinée à résoudre les différents commerciaux et les manquements aux accords. Juges et procédure, tout est détaillé et aboutit à une justice extra-territoriale destinée à protéger les commerçants internationaux contre les errements des pays signataires, contraints quel que soient leurs changements politiques, de respecter ce qui fut signé. Pacta sunt servanda.  

    Unis et unanimes, bien des responsables économiques plaident de manière véhémente pour l'accord avec le Canada, mettant en avant les avantages considérables qu'en tirent d'autres filières, dans les services et l'industrie, et cela, il est vrai que c'est manifeste, sans désavantage criant en défaveur de l'agriculture, au contraire, on vient de le voir. 

    L'inquiétude

    Car le premier soupçon est bien sûr là, et les manifestations récentes d'agriculteurs partout en Europe l'ont montré, ils ont une vraie inquiétude, qu'on peut justifier par ailleurs: l'Union Européenne a bien pour projet de réduire globalement son activité agricole intensive au profit des services et de l'industrie en négociant à travers le monde sa spécialisation grace à des traités de libre échange favorisant l'important de produits agricoles. C'est l'objet en particulier du MERCOSUR, qui lui n'attend qu'un feu vert pour faire déferler de la bidoche piquousée à travers l'atlantique, ce qui devrait réduire considérablement les productions bovines européennes destinées à se cantonner au veau peigné à la main sous sa maman et au boeuf de kobé-sur-seine, élevé au son des quatres saisons de vivaldi et vendu la peau du cul aux gastronomes. 

    Réduction des subventions à un secteur déjà sinistré, et surtout déjà écrasé par les normes insensées imposées par les adeptes du néo végétarianisme woke qui règnent partout, encouragés démagogiquement par les très corrompus hiérarques bruxellois, persuadés qu'ils vont sauver la planète en faisant que, moins nombreuses nos vaches pètent moins au total. 

    Faudra-t-il que l'on ratifie le CETA, pour que subitement, et avant le Mercosur honni, la bidoche frelatée nous bombarde? Cela aura été prévu, en tout cas et la simple mention des quotas négociés rendra la chose possible.

    La chose est d'autant plus nette que le bénéficiaire industriel européen principal de ces accords est l'Allemagne: le "lobby toto" boche avec ses bagnoles et tout ce qui va avec est exportateur structurel et veut s'étendre à tout prix. En bout de course en Chine où il commence à se faire remplacer, il veut absolument s'installer dans les amériques avant qu'il ne soit trop tard. Inutile de dire que les évènement gaziers récents renforcent la nécessité de la chose... 

    Contre

    On reprendra l'inquiétude, et on se posera la question sur le marché mondial de la viande, dont certains hiérarques français veulent nous faire croire que nous en serons en Chine les cadors. Quelle réalité?  Et suivant quels avantages compétitifs, alors que nous avons ruiné à coup de normes, comme indiqué, toute velléité de le rendre aussi rentable que ceux de nos vrais concurrents américains, disposant de grands espaces, de maïs ogm et de médicaments faisant grossir les bêtes dont ils usent sans limites ? 

    Le projet européen est végétarien, point final. Nous devons nous préparer après l'interdiction logique à venir (ou pas) de la viande impure de nos concurrents, à bouffer des insectes, et de toute façon la viande DOIT être importée. 

    On sera donc contre les quotas de bidoche: no meat. Cela devrait simplifier les accords et par voie de conséquence, tuer le Mercosur, à moins que la lâcheté de Macron devant ses agriculteurs ne soit qu'une fausse promesse, la France ne pouvant s'opposer à la signature de ces accords, décidés à la majorité en Europe, sans veto possible. La question de l'absence des "clauses miroir", garant évident de la compétitivité sud américaine et principale justification de sa signature ferait débat ? Ben voyons ! Car le problème est ailleurs en fait et l'Allemagne tient beaucoup à l'accord en question(elle a des trucs à fourguer en retour)  et on peut être certain que la discussion est loin d'être finie. 

    On avancera pourtant d'autres arguments.

    D'abord qu'on devrait échanger sur des marchés mondiaux à organiser, et cela sur la base de différenciations minimes, comme pour le pétrole (les pétroles ont plusieurs qualités). Les accords de libre échange basés sur des échanges truqués sacrifiant des pans entiers de l'activité de certains pays au bénéfice d'autres sont des monuments de corruptions complexes et sont des monstres invivables. Qui plus est, comme par hasard ils portent sur des produits qui ne sont pas différenciés et qui ne sont tout simplement pas concurrents: une fois acceptées dans le grand hachoir à burgers qu'est la boucherie industrialisée, ces viandes n'ont plus qu'une seule origine: celle du pays dont les règlementations sanitaires sont les plus inexistantes. Point de pétrole lourd qu'on raffine habilement: un seul flot liquide de bidoche toxique. 

    Il n'y a pas de marché mondial de la viande, et les réglementations locales en ces matières ne peuvent être contournées, justes relâchées quand trop absurdes, c'est comme ça depuis toujours. Par contre, il y a un marché mondial du blé, qui veut l'inclure dans des accords de marchands de tapis entre corrompus véreux ? 

    Car les juridictions internationales associées à ces types de traité, laissant entendre et comprendre que la liberté des échanges pourrait et devrait être régulée par des institutions auxquelles les États seraient liés. Dans le principe, hors le projet d'instituer des gouvernements mondialisés, ce type d'institutions ne peut avoir de réalité acceptable. Jamais le libre échange, hors le respect des juridictions LOCALES n'a eu vocation à instituer de tels empires, dont l'histoire montre qu'ils ne sont que le faux nez d'intérêts globaux cachés qui cherchent à se soustraire à tout contrôle démocratique, mettant ainsi fondamentalement en cause les droits des peuples. Habituer les pays développés à se lier à de telles entraves pour mieux inciter le monde sous-développé à s'y astreindre à son tour est une illusion, un mensonge et une prédation, et le clivage actuel du monde signera à coup sûr la fin de telles chimères. 

    Quel droit international empêchera que soit simplement mentionné la possibilité de confisquer 300 milliards de dollars à un producteur de pétrole de la taille de la Russie? Ce droit manifestement pourri et dégénéré vient de cesser d'avoir une réalité et le monde s'est clivé, rompant avec la séculaire domination d'une monnaie unique dont l'hypocrisie de son pouvoir vient de se révéler... 

    En bref, le droit "international" est un projet post-libéral daté qui est en train de s'essouffler, voire de disparaitre. Ce fut celui de la grande mondialisation du début du XXIème siècle, et il atteint ses limites: les États ne peuvent se soumettre à de telles rigidités et si libéralisme il doit y avoir, il ne pourra être que dans la liberté... 

     

    P.S. La ratification du traité est refusée au Sénat le 21 mars. J'ai été convaincant... 

  • Les viols

    Le viol n'est pas toujours violent, voire en fait pas violent la plupart du temps, et c'est tout le problème (1).

    Il est défini en France comme un acte sexuel commis par "menace, violence, contrainte, surprise". 

    On commencera par l'acte sexuel qui n'inclut la contrainte bucco génitale dans les deux acceptions que depuis 2021, mais aussi la personne de l'auteur (en l'occurrence de l'autrice) depuis 2018 (loi "Schiappa"), la pénétration anale, et également l'usage d'instruments ou des doigts dans un contexte sexualisé. 

    Il faut aussi apporter la preuve du non-consentement de la victime, ce qui n'est plus nécessaire pour les victimes de 15 ans (au plus, le "au plus" étant facultatif), pour manifester la nature de l'acte (mvcs). 

    Cette question du consentement supposé de la victime avait permis à la justice espagnole de qualifier d'abus sexuel et non de viol un viol collectif manifeste lors de fêtes à Pampelune, ce qui avait causé une révolte dans le pays, qui a depuis adopté une loi introduisant le consentement nécessaire pour tout acte sexuel non qualifiable de viol, son absence ne pouvant plus être invoquée, bien sûr (2).

    On distinguera là-dessus les arguments de principe et les arguments dits "quantitatifs". En effet, si l'on compare les nombres d'accusations injustifiées de viol et celui de libérations injustifiées de violeurs, on pourrait sur la foi d'estimations favoriser un critère plutôt qu'un autre et considérer que la dérive évidente de la loi espagnole (apporter la preuve du consentement peut être difficile, et aussi le qualificatif de "viol" pouvant être renversé, le violeur se déclarant obligé par exemple) n'est qu'insuffisamment fréquente pour empêcher le gain social qu'apporte une forte réduction (elle aussi à prouver) de l'impunité de criminels avérés. Si les cas flagrants d'injustices causés par des lois mal faites sont équivalents et peu nombreux, on pourrait parler de la question de principe, pour certaines, aussi importante que le reste... 

    On pourrait aussi indiquer que les juges disposant de libertés, pourraient aussi être engagés dans ces appréciations. Ils peuvent être en effet violeurs eux-mêmes et indulgents envers leurs semblables quitte à tordre les lois pour juger de façon inacceptable, ou bien au contraire être partisans de la réforme au point de faire des exemples en tordant les lois de la même manière afin de démontrer leurs nocivités et donc provoquer à la réforme. 

    Revenons aux principes. Il s'agit de la contractualisation de l'exercice masculin du sociétal, voire de la totalité de ses activités relationnelles, le contrôle exclusif de celles-ci revenant aux individus de sexe féminin, en charge légalisé de décider entièrement de la pénétration, de l'avortement, et de la naissance. La totalité de ce qui est en rapport avec l'engendrement est donc maintenant en la possession exclusive des femmes, les 3 droits devant (et ils le seront, on peut en être sûr) être inscrits dans la constitution à court ou moyen terme. 

    Refusé par la France en février (Dupont Moretti ne voulait pas d'une contractualisation de la sexualité) et accepté par Macron devant des femme-inistes, la question du consentement n'est pas consensuelle, même si le consensus en question semble obligé à notre époque. On remarquera que l'exagération dans l'attribution de la responsabilité de la reproduction de l'espèce aux femmes s'accompagne aussi d'une baisse sensible de la natalité, comme si la chose intéressait moins... Phénomènes causés ou simultanés, voilà la question. 

    En tout cas, on pourrait imaginer que l'asymétrie entre les sexes du droit à l'avortement aurait dû suffire à exclure son introduction dans la constitution comme futile, inutile et inesthétique modification de ce qui ne doit être modifié que la main tremblante. La futilité de la chose que mon machisme voudrait encore accentuer et cela le plus possible tient bien sûr au fait qu'une nouvelle constitution réécrite depuis zéro pourra aisément se débarrasser de la scorie, en plus du principe de précaution et de la soumission aux traités européens avec le droit au RIC, réforme fondamentale introduisant le droit du peuple à se gouverner, et donc pourquoi pas, avec la baisse démographique en cours, le droit d'interdire la funeste pratique, tout enfant non voulu pouvant être adopté dans le luxe et l'anonymat par l'État ou les particuliers. 

    Et puis il y a le précédent, il y en a eu d'autres au demeurant,  de la soumission au dictat de la bienpensance, le vieux sénateur macho persécuté par ses filles et sa femme n'ayant pu imposer au sexe faible le sentiment que les hommes s'échangent tous entre eux à voir leurs égales reconnues depuis longtemps dériver dans le "féminin",  une forme de connerie (le mot a un sens) lamentable consistant pour les porteuses de mamelles à automatiquement faire état d'une opinion marquée sans discussion possible au nom de la "position" de son sexe dans un dispositif culturel incommunicable aux hommes et aux chiens. Les haussements d'épaules et les coups de sourcils complices s'échangent dans le silence des agneaux, seules quelques vieilles lesbiennes madrées comprenant ce langage. 

    Car l'avortement reste un massacre sanitaire et moral scandaleux alors que la contraception bien moins traumatisante est disponible, sans parler des préservatifs recommandés à la liberté sexuelle, maladies variées oblige... 

     

    (1) https://www.village-justice.com/articles/apres-loi-avril-2021-une-nouvelle-definition-viol,41765.html

    (2) https://www.huffingtonpost.fr/life/article/pourquoi-la-loi-espagnole-sur-le-viol-et-le-consentement-devrait-inspirer-la-france_206980.html

  • Les Après

    À l'occasion d'un face-à-face (on regarda youtube) désespéré mais largement justifié avec une géopoliticienne attristée (1), on s'est pris à devenir macroniste. En voulant sortir de l'abrutissement tétanisé général, l'incompréhension étant totale devant ça qui se vautre dans la sidération, se déterminant à voter comme un seul homme, seul 99 contre à ce vote affreux, qui sanctifie l'absurde total d'un accord de sécurité avec un pays en guerre. La représentation nationale a donc enfin été consultée, consultativement (le vote n'était qu'occasion de connivence) et en plus était d'accord... 

    L'évacuation

    L'Amérique devrait pourtant en novembre prochain (peut être même avant) évacuer l'Ukraine comme l'Afghanistan, Trump l'ayant promis et se déclarant évidemment contre les turbulents fanatiques américains, en désaccord avec une aile réaliste qui se veut au moins gérer l'inéluctable défaite ukrainienne. Le fait est de plus que les objectifs essentiels de l'État profond sont atteints, l'Europe définitivement déconnectée de la Russie perd toute autonomie industrielle possible, et se trouve attachée énergétiquement (pour se chauffer) au schiste américain. Game over, le ride fut fructueux. 

     

    Macron prend la main

    Serait-ce une opportunité pour l'Europe plutôt qu'un asservissement définitif ? On peut (et doit) imaginer un Macron omniscient et visionnaire, conscient des terribles faiblesses d'une Amérique paniquée au point de tuer ses alliés, les rendant tellement faibles qu'ils ne pourront que se relever enfin. Macron a donc décidé de réindustrialiser la France en passant en économie de guerre, seul moyen d'imposer baisse de salaires, 3X8 pour la patrie et austérité généralisée, la chose, l'abaissement économique et financier extrême, résultat obligé de son incapacité, devenant moyen de sa gloire future. 

    Un tel pessimisme, qui se transmute en fait en optimisme fou, acte donc de l'effondrement du niveau de vie nécessaire qu'on prévoyait d'ailleurs depuis longtemps et qui est le résultat en fait du déni et de la tentative forcée de le prolonger, et sera utilisé comme moyen pour continuer de jouer en ayant quelque chose à dire. Une sorte de fuite en avant obligée que la Nation ne pourra pas refuser, car seul moyen de prendre en compte ce qu'il faut bien appeler le réel et que l'on voit et pressent, c'est la terrible angoisse française actuelle. 

    Celle-ci serait donc transformée en saine agressivité contre le coupable de la souffrance, c'est Tatale qui l'a dit avant son magnifique "slava ukraini" prononcé hélas avec un manque de virilité incompatible avec la grandiloquence de ses propos évoquant le 18 juin 40: si la Russie gagne, nous aurons de l'inflation et des difficultés énergétiques. Presque dans les temps... 

    La vengeance de Poutine

    Galactéros est bien ringarde avec sa paix. Croit-elle que la soumission à la Russie rétablira quoi que ce soit? Poutine vainqueur ne se vengera pas mais imposera sa vengeance, qui sera la poursuite du constat d'abaissement de l'Europe, mais à son avantage, la Russie doublant l'Europe et devenant effectivement le numéro un mondial des matières premières ET agricoles, plus une puissance industrielle de premier plan qui pourrait bien, cela semble tellement nécessaire que c'est écrit, s'allier enfin avec l'Inde, le cauchemar contre lequel l'Angleterre s'est tellement battue (et se bat encore) devenant enfin réalité.  L'axe du monde futur face à une Chine qui sera toujours isolée et vieillissante est là: l'Amérique devrait continuer à s'effondrer, l'Europe réduite à rien finissant de se faire absorber par l'Afrique, avec tout ce que cela peut signifier. 

    Le jeu belliciste

    Face à cet inéluctable, la faiblesse française et européenne ne pourra être qu'un ralentisseur, et adversaire obligée de la Russie, prête à toutes les compromissions, ce qui ne pourra que profiter à la caste des riches et des hauts fonctionnaires qui s'est déjà positionnée pour tirer profit de la situation, le renoncement à faire quoique ce soit avec un peuple en remplacement étant effectif. Le jeu belliciste est donc "gagnant" et donc en fait nécessaire, compte tenu des circonstances. Le renoncement à la cohérence langagière, vu comme marque d'habileté est maintenant valorisant et marque de l'ésotérisme avec lequel on gère la caste des retraités, qui de toute façon va disparaitre, il suffira d'une nouvelle épidémie bien gérée, on en a la preuve, pour vider le stock et puis l'euthanasie officielle sera là, on y aura travaillé. 

    On aura remarqué en la matière la "désignation de l'ennemi", entièrement de notre fait, et qui renverse le faux constat de la naïveté occidentale qui n'aurait pas compris que l'islamisme qu'elle cherche à séduire avec la laïcité libérale la désignait comme ennemi sans qu'elle ne le comprenne. L'ennemi c'est donc la Russie, même si celle-ci ne nous voulait pas de mal... 

    Il va donc falloir que "Poutine" tire la leçon du bellicisme qu'il a en face. Je suis votre ennemi ? Ah bon ! Et bien je vais le devenir vraiment. D'ailleurs il a commencé, et Macron a donc raison, encore une fois. Cet externalisation de sa propre menace est par ailleurs matérialiable de plusieurs façons. Il y a d'abord les fameuses "troupes au sol" dont le massacre à la bombe planante ne ferait que consommer une humiliation effective, le guignol ne pouvant décemment en déduire que ses intérêts vitaux ont été compromis, tout au plus que cela lui donne raison, et qu'on peut donc poursuivre plus avant une politique "guerrière" à son avantage.

    L'Europe sans l'OTAN

    Une autre possibilité, plus complexe, entérine l'observé, c'est-à-dire la succession d'"accords de sécurité" avec l'Ukraine que passent en ordre séparé les membres européens de l'OTAN sans y mêler l'état major de l'OTAN, américain et donc nucléarisé, donc un peu plus responsable. Il s'agirait de faire décoller (ou mieux, atterrir) depuis des pays voisins de l'Ukraine les fameux avions F16 à venir, armés de missiles installés par des techniciens non ukrainiens (ou récemment naturalisés). De quoi tenter les Russes de frapper sur ces territoires au nom d'une cobelligérance qui ne serait pas attribuée à l'OTAN, et cela ni par les Russes (qui l'expliciteraient) ni bien sûr par les Américains (qui considéreraient les accords de sécurité comme n'engageant pas l'OTAN, cela de par les règles même de l'organisation). 

    On se retrouve alors dans la même situation que plus haut, l'humiliation entrainant un raidissement à l'avantage des politiques de "fuite" d'une Union Européenne aux abois qui trouvera dans l'affaire des raisons de plus de s'unir davantage, et cela sans risque aucun de guerre nucléaire, je dirais bien sûr. De plus, la situation mettrait cette fois la Russie dans une position effective désavantageuse, car agir hors du territoire des opérations empiète sur les intérêts de pays dont la France avait assuré (au moins en parole) son assistance de puissance nucléaire étendant sa protection au-delà de ses propres frontières. De quoi chatouiller une incertitude stratégique qui pourrait autoriser la France et ses alliés européens, mais pas l'OTAN, à détruire le pont de Kerch avec des avions porteurs de missiles Taurus, comme l'évoquait la conversation entre militaires allemands révélée par les Russes. Une fois ceci fait, la Russie serait-elle vraiment en position de frapper la Pologne, la France ou l'Allemagne ? Le bellicisme affirmé d'un Nicolas Tenzer ou du Général Yakovleff serait compatible avec une agressivité de cette sorte, les Taurus allemands pouvant être lancés depuis des F16 ukrainiens décollant de Pologne, ou même pourquoi pas par des rafales français partis de Roumanie. Détruit-on le monde pour un simple pont ? 

    Évidemment, les Russes ont les Kinjal et ceux-ci pourraient avec des charges conventionnelles détruire une usine de Taurus sur le territoire allemand, mais pas une base aérienne sur le territoire français ( la chose étant réservée pour le coup d'après). La France utilisera-t-elle son parapluie nucléaire pour sanctionner une revanche mesurée à l'égard d'un simple pont qui ne concernait après tout que le bellicisme germanique ? Là, le jeu redevient à l'avantage de la Russie... Le calcul macroniste a-t-il des arguments pour considérer cette étape de l'escalade comme impossible ? 

    C'était sérieux ? 

    On conclura donc en remarquant que l'absurdité a sa cohérence et que sa dénonciation aussi: tout se passe comme si les choses étaient vraiment, non pas des velléités inconscientes en erreur mais des volontés exprimées et poursuivies. On fera remarquer aussi que compte tenu des perceptions de la chose (inexistantes, je suis le seul à y voir clair), les choses vont donc s'accomplir sans qu'à aucun moment puisse advenir une réaction violente effective avec révolution, décapitation de brigitte et instauration du vrai pouvoir anarchique des gangs, comme en Haïti. Tout au plus quelques militaires ronchons pourraient se mettre à évoquer une destitution du pantin et de sa grand-mère, les choses devenant dangereuses, mais cela n'est encore que plaisanterie.

    On finira (on en finit plus) en évoquant l'audience de Cyril Hannouna devant la représentation nationale, toutes les fines allusions des députés intéressés par le sujet tournant autour des 3 millions d'euros infligés à Bolloré pour les insultes (bouffon, tocard) lancées à un député venu faire le buzz, le même qui traita le ministre de l'intérieur d'assassin... Que le parlement français, du fait de ses lois débiles d'encadrement de la technologie dépassée qu'est la TNT puisse s'abaisser à comptabiliser les saillies d'un bateleur vulgaire montre son niveau d'abaissement sachant que les plus virulents des détracteurs d'Hannouna sont précisément ceux qui ont transformé le parlement lui-même en grotesque émission de téléréalité. 

    (1) Caroline Galactéros, 12 Mars 2024 https://www.youtube.com/watch?v=71SwJmYBWz8

  • Les Âmes

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  • Les passions historiques

    Le mot "passion" s'applique à la passion du Christ, mais aussi à la collection des timbres, sans parler de la passion, ou plutôt "des" passions religieuses, toutes confondues et distinguées. 

    On voudra ici voir le monde actuel à cette lumière-là, tenaillé que je suis par l'immense désarroi de voir ma civilisation occidentale déraisonner complètement et en même temps, s'effondrer brutalement.

    Le jugement est celui que l'on veut porter sur Israël en lutte contre les palestiniens. On parle de l'erreur de son gouvernement à droite depuis 30 ans, de son premier ministre réélu plusieurs fois, de ses colons criminels dont les voix forment le pivot de la démocratie israélienne, de son apartheid pour décrire la situation des non citoyens, de son génocide pour décrire des opérations militaires instrumentalisées pour cela, et aussi des "Palestinens" pour décrire l'une des factions qui les représentent, parlant de tout sauf d'un "État", car pilotés par des fanatiques religieux, expression de la forme active de l'islam politique international, les frères musulmans, sans parler d'une solution à deux États dont absolument personne ne veut, et surtout pas la faction citée dont le seul objectif est la destruction de l'État d'Israël.

    Derrière ce qui pourrait être décrit comme un malentendu global, doux euphémisme, il y a une réalité qui n'est pas évoquée, et pour cause, elle dépasse conceptuellement l'occidental moyen, cet être rabougri et stupide, qui groupé en masses consommantes ne peut faire l'objet que de campagnes de communication à son niveau d'appréciation: la passion religieuse est à l'oeuvre et déverse sa lave surgie des profondeurs sous les yeux ébahis de dormeurs ignorants. 

    Cette passion est elle absente de l'ouest du monde ? Pas tout à fait, et au combien, on va le voir. 

    Au Moyen-Orient, les volcans sont deux. Le Juif d'abord, rallumé pour la création de l'État d'Israël et de son développement dans l'adversité, avec un moteur assez cylindré, en gros celui qui anima la création première du royaume Hébreu sur ces mêmes terres. Le Musulman ensuite, qui fut dès l'origine en compétition d'amour/haine avec le judaïsme dont il prit le monothéisme et l'orthopraxie tout en le haïssant d'emblée de ne pas s'être soumis. La mosquée d'Omar fut construite dans les tout premiers temps à Jérusalem, lieu du voyage céleste du prophète, on ne peut pas faire plus originel et plus concurrentiel. L'islam est édifié sur la soumission nécessaire du juif. 

    La confrontation des deux volontés, folies et passions est conflictuelle par essence, par nature et par nécessité. Imaginer une "solution" à cela hors le refroidissement hybridé des deux laves après lent endormissement des deux volcans est une naïveté. 

    Pour l'instant, ce qui se déroule est la violence des tentatives de détournement des flots visqueux bouillants. En banaliser au nom du droit international le caractère tragique est une naïveté et une ignorance. Surtout que l'aveuglement en forme de déni d'un drame relativement comparable qui se termine doucement à quelques kilomètres est patent: le chiisme résiduel alaouite se confronta dix ans avec un terrorisme sunnite financé par le golfe au nom du marquage à la culotte de l'Iran. La fitna originelle de l'islam, qui ne devait rien à l'antisémitisme, ni à la résistance palestinienne, occupa les gens un certain temps, et les traces laissées, braises jamais éteintes, sont toujours là. 

    Reprochez sans trêve aux musulmans échoués en Europe leur déni et leur silence sur le prodigieux massacre d'arabes commis en Syrie sur des civils de toute obédience: ils s'en foutent. Parlez-leur des luttes territoriales menées aux confins de l'Irak et de la Syrie par des mouvements islamistes directement inspirés par le plus strict respect de la pureté originelle de l'islam: ils s'en branlent. Parlez-leur des Yézidis massacrés par Daech, ils rigolent; des Kurdes massacrés par les Turcs, ils vous regardent éberlués. 

    Avoir la moindre naïveté sur l'ampleur des dénis manipulés qui maintenant ronge l'Occident abruti tétanisé par son invasion en cours est impardonnable et on a fait le tour. 

    Un souhait et une espérance: que l'armée israélienne, à n'importe quel prix, je dis bien à n'importe quel prix, écrase et détruise l'organisation militaire du Hamas, puis négocie un statu quo pacifique avec ce qui restera d'autorité palestinienne assez corrompue pour se taire face au réel d'une reconstruction qui prendra du temps. La seule chose à faire: laisser la lave refroidir. 

    On n'a pas tout dit, cependant. Alors que la passion religieuse moteur de l'histoire, motiva les puritains à quitter l'Angleterre, et joua son rôle en Amérique du sud, tant celle des Aztèques dégouta les espagnols, sans parler de l'obstination qui poussa les jésuites à faire des hommes nouveaux, et aussi des prêtres à tout convertir; regardez le résultat... Les passions chrétiennes subvertirent l'Amérique en gros, et aussi une partie du moyen orient, et cela sous l'orbe musulmane, qui plus est... Il n'en reste plus grand-chose, sauf l'étrange passion qui pousse le pape lui même à encourager la submersion: mais pourquoi diable ne réalise-t-il pas que c'est sa mort qu'il promeut ? 

    Mais l'autre aspect est bien sur le woke, nouveau christianisme, nouveau transhumanisme: il ne s'agit plus de voir Dieu mais bien de le devenir, en abolissant les sexes et aussi les races (surtout la blanche, seule à troubler la fête), le ver est dans le fruit, et les persécutions ne seront pas efficaces, bien au contraire... Cette passion là déferle, et la guerre en Ukraine en est le premier vrai symptôme: c'est bien pour devenir "européen" c'est à dire woke, que le peuple d'Ukraine s'arrache au monde orthodoxe et se trouve prêt à mourir en martyr pour cela. C'est au nom de la nouvelle foi que l'Europe se ruine, concurrençant la dévotion morbide de son nouveau captif, qu'elle doit finir par aider: le parlement français en a décidé ainsi. 

    On ne peut rien faire contre la lave. 

  • Les immigrations

    Il faut bien s'y résoudre, les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être. Inquiets de l'immigration, et majoritairement hostiles à ce phénomène déstabilisant, l'opinion parait complètement ignorante des politiques mises en oeuvre au niveau national et international, des motivations des dirigeants à part ce qu'on voit, et (on en voit des belles), des conséquences effectives de tout cela. 

    Disons-le clairement: du fait d'une volonté affirmée et mise en oeuvre de et par nos dirigeants nationaux et européens, les flux migratoires entrants, majoritairement en provenance d'Afrique, sont à leurs plus hauts niveaux historiques. Une invasion est organisée et délibérément facilitée (2).

    On commencera par ce qui initie le ride, et qui est l'engagement au R.N. du démissionnaire directeur de Frontex: l'arrivée de Van der Leyen à la direction de la Commission européenne fin 2019 se traduisit par l'interdiction effective du "push back" des migrants arrivants, qu'ils viennent de mer ou de terre. La surveillance des frontières européennes a pour vocation d'accueillir, pas de repousser. En butte à une politique délibérée et assumée, il fut poussé à la démission, le gouvernement français ne souhaitant pas s'oppose à une politique assumée, dont l'intention est claire: les flux migratoires sont nécessaires à l'économie de la zone euro, contribuent à son PIB et à ses retraites dans le cadre d'une démographie globalement faible dont on ne veut pas subir les inconvénients en matière de croissance économique à terme, sachant que l'affaire est déjà globalement pliée pour les grands pays européens, le dernier des fondateurs, la France rejoignant progressivement le peloton de queue d'une Europe qui s'oublie (Allemagne, Italie, Espagne sont en dessous de 1,5 enfants par femme, moyenne européenne). 

    Il faut savoir en effet que la zone euro est censée être en croissance, au moins en principe comparable à celle des autres zones du globe, les volumes en augmentation compensant les taux plus faibles. Cette croissance devant être encouragée, on suppose l'immigration politique de long terme, on a les visions loin qu'on peut et surtout qu'on doit. 

    On a vu Frontex, on doit savoir que les flux venant des Canaries, du Maroc, de Libye, de Tunisie, de Turquie sont établis et performants, les migrations illégales chariant aussi Afghans, et asiatiques centraux avec une nette augmentation des sub-sahariens. 

    Les politiques menées consistent à introduire du procédural et du bureaucratique pour démanteler toute mise en oeuvre des moyens de franchissement des frontières qu'elles soient extérieures ou bien sur intérieures à l'Union Européenne. 

    Interrogé, un directeur du PAF (Police aux frontières) de 2017 à 2022.

    Considérez-vous que les effectifs de la PAF sont aujourd’hui satisfaisants au regard de la situation migratoire de la France ?

    Fernand Gontier : Comme disait un ancien ministre de l’Intérieur, poser la question c’est y répondre.

    Qui énumère, exhaustif, les 32 causes d'échec d'un reconduite d'un migrant entré illégalement, dont le "défaut d'interprète" et le rigolo "refus de communication de sa nationalité". 

    Progressive mais effiace et sans interruption la submersion avance, et les vagues de l'océan recouvrent le sable, où des visages s'effacent peu à peu. Il faut savoir que c'est voulu. 

    (1) https://observatoire-immigration.fr/entretien-avec-lex-directeur-central-de-la-paf-2017-2022-fernand-gontier-quels-controles-aux-frontieres/

    (2) https://observatoire-immigration.fr/immigration-2023/

  • Les éternités du monde

    Illustration.

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  • Les hommes et les femmes

    Phénomène mondial reconnu présent dans toutes les sociétés, même en Afghanistan (héhé) la scandaleuse différence entre les salaires versés aux hommes et aux femmes ne lasse pas les progressistes de s'en plaindre, excitant au-delà du possible leurs projets de réforme de ... l'anthropologie humaine. 

    Élément clé de la revendication transhumaniste en regard, la plainte et ses solutions à appliquer enfin (non mais dit donc) font furher partout et la journée de la femme est l'occasion annuelle de répéter le mantra en plus naturellement du nombre scandaleusement (tout autant) élevé de main aux fesses mises chaque seconde, euh je voulais parler des féminicides, meurtres d'êtres humains dont le sexe qu'on doit laisser passer en premier est la caractéristique essentielle. On pourrait ajouter que le nombre de mains aux fesses mises aux hommes est très inférieur et que le nombre de meurtres d'hommes, lui, est très supérieur, mais cela ne change rien... 

    (On a bien le droit de se défouler un peu, non?). 

    On rappellera pourtant que du fait de la nature sexuée de l'espèce, d'une part, il y a bien division sexuelle de l'humanité, d'autre part, la partie femelle porteuse physiquement des enfants est la plus susceptible de s'occuper au jour le jour de l'enfant en bas âge, nécessitant (c'est l'altricialité de l'espèce) des soins prolongés favorisant par nature la carrière au demeurant par là même utile de la partie mâle.

    Cette bébête explication ne convient pas à certaines. 

    Y rajouter qu'il y a des lois sur le principe du salaire égal/travail égal, principe établi et évidemment appliqué dans tous les fonctionnariats et entreprises organisées, sans parler dans bien d'autres lieux, et que c'est précisément parce que les travaux salariables ne sont pas les mêmes que les salaires sont en regard, ne change rien à la révolte, et il se pourrait même que cela l'accentue... 

    Les différences de constitution cervicales entre les sexes, minimes mais réelles au demeurant ne peuvent inclure ce furoncle car il est présent par ailleurs chez certains hommes: il s'agit du furoncle de la connerie. 

     

  • Les averroistes

    Averroès, qui nomme un lycée frère musulman que l'Etat ne veut plus financer pour suspicion de bigoterie séparatiste, est un philosophe occidental essentiel du Moyen Âge latin, qui bien que musulman et grand cadi de Cordoue (au sommet de la hiérarchie judiciaire) n'eut aucune postérité en Islam (avec un grand I, la civilisation). Il y fut considéré comme hérétique et complètement oublié et interdit. 

    Son oeuvre est formée de traductions et de commentaires d'Aristote et aussi de théories qui lui sont propres, marquées de l'appellation infamante en islam de "falasifa", c'est-à-dire de tout ce que sa postérité de ce côté-là du savoir a détesté et conspué et surtout interdit et oublié. 

    La philosophie islamique

    Les choses sont en fait plus compliquées que cela, et la position de Renan,

    "La philosophie arabe offre l’exemple à peu près unique d’une haute culture supprimée instantanément sans laisser de traces"

    est contrebalancée par Henri Corbin qui fait redémarrer la philosophie dans l'Islam à partir des "théosophies" iraniennes, élaborée complètement à l'écart d'Averroes, tandis qu'Avicenne, ou du moins un Avicenne oriental perdurait et influencait. Un néoplatonisme iranien contre un aristotélisme latin. Henri Corbin raconte donc l'histoire de Soravardi qui transforma les idées platoniciennes en anges zoroastriques, ce qui donna la "philosophie islamique" qui n'avait donc rien ni d'arabe ni de sunnite... Ce qui lui permet de dater de Thomas d'Aquin le début de la décadence, avec la séparation théologie/philosophe décidée par Tempier en 1277 et actée avec la condamnation pour hérésie de Maitre Eckart en 1329.

    Les philosophies occidentales et islamiques se sont donc séparées complètement au point de parler de choses différentes, donc. En tout cas, la classique, la grande fut tout simplement ignorée de l'Islam à partir... d'Averroes.

    Sans parler bien sur des polémiques ridicules sur la nature arabe ou arienne de la philosophie en général (2).

    Disons avec Rémi Brague que l'Europe est tout simplement caractérisée par son "vide chrétien" qui l'a conduite à aller chercher ailleurs ce dont elle avait besoin, auprès des grecs via les arabes et de tout ce qu'elle a trouvé par ailleurs...

    Tout en fait tient à la différence entre islam et Islam, l'Islam (la civilisation) ayant été d'un apport très grand, à la hauteur des chrétiens du monde islamique qui traduisirent en arabe les textes grecs, puis de l'arabe au latin, à Tolède avec en plus les oeuvres d'Avicenne et d'Averroes. Mathématiques, Astronomie, Médecine issues ou non du monde grec traduit en arabe furent absorbées avec enthousiasme. L'islam, la religion, fut ignorée de l'Occident et le Coran connu seulement au XVème siècle (Nicolas de Cuse). 

    On doit rajouter que les "apports" orientaux furent aussi ceux (directs) du monde byzantin fuyant la conquête turque au XVème siècle, et là on trouva tout le reste, soit la littérature et la poésie antique qui n'intéressaient pas les arabes et aussi, Platon et Plotin, sans parler bien sûr de la théologie et de l'art grec, sculpture, peinture, architecture. 

    La conclusion de Brague au sujet des "apports" de la "translatio studiorum" est émouvante: l'Occident est devenu entièrement grec à partir du XVème siècle, et cela avec une frénésie caractérisée, au point que ce n'est qu'à la moitié du XXème siècle que l'apprentissage du grec cessa d'être partout obligatoire... Brague ajoute: l'Occident a ramassé le joyau Averroes dans les poubelles de l'Islam... 

    Ibn Rushd

     

    Vénérant et traduisant en le commentant sans relâche toute l'oeuvre de celui qu'il mettait juste après Mahomet, l'immense Aristote, Averroès, Ibn Rushd, est le "commentateur", LA référence en matière d'Aristote pour les juifs et les chrétiens.

    Il fut à l'origine d'une lignée de philosophes juifs et chrétiens, les averroistes, dont les noms exotiques montrent votre culture non pas islamique (bien que Khaleb Ben Cheikh aime à en déduire la présence musulmane dans l'histoire de l'Occident) mais bien moyenâgeuse. 

    Moise de Narbone, Isaac Albalag, Samuel de Vérone, Eliya Delmedigo sont parmi les philosophes juifs plus ou moins averroistes (l'homme et ses théories sont à l'origine d'intenses débats variés) qui introduisirent en Europe les oeuvres du monsieur révérées, voire idolâtrées. 

    Siger de Brabant, Boèce de Dacie, Jacques de Douai, Gilles d'Orleans sont les chrétiens de l'histoire plus les autres, dont Thomas d'Aquin bien sûr opposé et en référence au Commentateur, figure centrale comme on a dit. Aquin fut accusé d'être averroiste... 

    Averroès est condamné à Paris en 1277 tant il avait subverti la pensée du quartier latin, la fameuse zone qui émerveilla un envoyé du grand khan mongol, médusé qu'un Etat finance autour d'une cathédrale un tel désordre d'études et de réjouissances. 

    Ses théories sont bien sur l'immonde monopsychisme (voir (1) pour les détails) et l'intellect agent, concept subtil que j'aimerais qu'on m'explique... 

     

    Issu d'une famille arabo andalouse qui avait soutenu les Almoravides (installés en 1086), Averroes (né en 1126) vécut les Almohades qui arrivent en 1130, interdisent la philosophie, le vin et la musique en 1190 et le condamnent pour hérésie. Il fut exilé et se trouve accusé d'être "juif", une vieille accusation, qui exprime à elle seule son manque d'influence dans sa zone culturelle d'origine. 

     

    Les intellects 

    Aristote dans De Anima (traduction latine) décrit l'intellect partie de l'âme, comme dual et formé d'une partie créative (poetikos) et d'une partie sensitive (pathétikos). Les intellects agents, actif d'une part et patient, passif, possible, matériel d'autre part. 

    Pour Averroes interprétant Aristote, l'intellect (sous ses deux formes) est séparé, immortel, et surtout unique, commun à l'humanité. C'est le monopsychisme, comme le dit Leibnitz.

    Pour Thomas d'Aquin, c'est sa thèse "de unitas intellectu", ce n'est pas le cas, il y a des individus. Au passage on notera que ce que Aquin démonte en fait c'est la thèse de l'unicité de l'intellect passif , propre à Averroes. 

     

     

    (1) https://www.academia.edu/37075903/Averro%C3%A8s_le_trouble_f%C3%AAte_A_de_Libera

    (2) Brague au sujet de l'affaire Guggenheim https://www.academia.edu/12090881/Grec_arabe_europ%C3%A9en?hb-sb-sw=37075903