Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Les Energies

     

    Lire la suite

  • Les Sagesses

    À l'occasion d'une lecture (1) on peut se saisir du vocabulaire et apprendre des mots comme "aretê" l'excellence recherchée par les grecs, et aussi l'histoire du mot "philosophie", la sagesse ("sophia") ayant bien des aspects.

    Homère parle du charpentier, connaisseur en toute "sophia" et de l'art de la lyre, également comme "sophia", la chose supposant le concours d'un Dieu qui révèle des secrets de fabrication ou de pratique d'un art, cela en plus d'un apprentissage complexe. On se trouve ainsi au carrefour des deux choses: la sagesse et le savoir. Le bien savoir, et le savoir du bien. 

    Les muses inspirent la sophia poétique, la "sophié" étant l'habileté, "sophoi" étant l'expert. 

    Les 7 sages sont Thales le scientifique, Solon le législateur, mais aussi Cléobule de Lindos, Bias de Priène, Périandre de Corinthe, Chilon de Sparte et Pittacos de Mytilène. Il firent écrire sur le temple d'Apollon à Delphes le "gnoti seauton" et le "rien de trop" à lire par les suppliquants. 

    Les sophistes ont donc pour rôle d'enseigner la sophia et c'est donc sa première caractéristique: elle s'enseigne. 

    Et puis il y a la dichotomie remarquée par Foucault et en fait d'origine Hadot et qui le "souci de soi" opposé au "connait toi toi même", marque de la différence entre "spiritualité" (pratique qui consiste à se préparer à savoir) et simple connaissance en soi. 

    Et puis le savoir, non seulement n'est pas en soi, mais se trouve être un "savoir vivre", un "savoir de la valeur", savoir qui vient de l'intérieur donc, transmis par le fameux "daimon" de Socrate. 

    Et Socrate, puisqu'il s'agit de lui, devient le premier "philosophe" qui identifie sa vie à l'amour et à la pratique de la sagesse. Au point d'obéir aux lois qu'il souhaite changer et d'aller jusqu'à mourir de leur fait. 

    Et puis il y a la description mythique de l'Amour (Eros) faite par Diotime dans le Banquet. 

    Fils de la richesse inventive et de la pauvreté, l'Amour est rude, pauvre et désirant mais rusé et en fait un dangereux chasseur. Intermédiaire entre le sage et l'insensé, il est... philosophe, et Socrate en est donc l'image... 

    Et puis au-delà de la distinction bon/mauvais, il y a l'intermédiaire, le ni bon ni mauvais, conscient de son imperfection et donc capable de vivre et de progresser: le désir de la sagesse devient mode de vie. 

    On en vient avec Aristote au "théorétique" , savoir du savoir et pour le savoir exclusivement, la sagesse étant l'état divin lui-même, et le savoir la vision de Dieu.

    (1) "Qu'est ce que la philosophie antique?" Pierre Hadot