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  • Les projets de Kant

    On lit Jean Grondin (1), et de manière surprenante les choses méritent d'être entendues, clairement. 

    Il s'agit de clarifier le discours de Kant, ce qu'il voulait dire en gros, et cela le plus indépendamment possible de ce qu'en ont dit les uns et les autres.

    On commence par le savoir humain et les différents domaines de son exercice. Traditionnellement, on doit considérer les 4 facultés du moyen âge: Droit, Médecine, Théologie et ... les "arts libéraux". 

    Les arts sont le trivium (grammaire, rhétorique, dialectique) et le quadrivium, ou les 4 sciences mathématiques (arithmétique, géométrie, astronomie, musique). 

    La Philosophie c'est le reste, après que tous les arts libéraux lui ont été retirés.... Ne lui reste que la Métaphysique, c'est-à-dire la science de l'être en tant qu'être, selon Aristote, ou plus généralement, la science des principes premiers, antérieurs à l'expérience, donc "a priori"... On est donc là avant les étants, et cela était l'ambition d'Aristote: l'être indépendamment des étants, l'ontologie. En fait la "métaphysique" quand Kant entre en scène c'est celle de Wolf, le successeur de Leibnitz: ontologie, psychologie, cosmologie, théologie... 

    La grande question, le problème de Kant, est de savoir si la Métaphysique est tout simplement possible. Toute l'oeuvre, ainsi donc les 3 critiques sont sur le sujet: raison pure, raison pratique, faculté de juger, ne parlent que de cela, et tout en détruisant la métaphysique traditionnelle qu'elle soit rationaliste et sceptique, établit la possibilité d'une nouvelle métaphysique.

    En gros, la critique de la raison pure établit la raison analytique et détruit tout possible accès à la chose réelle en soi, tandis que la critique de la raison pratique rend une raison pure possible, à condition qu'elle soit pratique, c'est dire orientée vers l'action et guidée par la liberté qui n'existe que parce que l'homme est chose en soi. Le partage des eaux entre les deux mondes de la raison pure n'est alors faisable que grâce au jugement, lui même "critiqué". 

    Voilà, c'est tout. 

    Le jugement

    On commencera par la fin: juger c'est d'abord déterminer l'adéquation du concept avec l'individu, et cela a été décrit en long et en large dans les deux premières critiques. Mais c'est aussi chercher le concept à partir de la perception du particulier et nous y voilà: la démarche est maintenant ascendante et Kant parle alors de "finalité", c'est-à-dire de ce qui oriente, de ce qui fait l'influence de l'intelligible sur le sensible, au-delà de la liberté qui ainsi se concilie avec la nature, tout en permettant, finalement d'accéder au supra sensible, et de le penser. Au delà du jugement "déterminant", il y a le jugement "réfléchissant". 

    L'esthétique, au sens de la formation et de la communication du jugement de gout est donc le lieu du jugement, entre nature et liberté, entre intelligible et sensible. Le beau c'est l'adéquation de l'objet avec les fins de sa production. 

    Mais avant d'y revenir, on résumera brièvement les deux premières critiques. 

    D'abord, on veut se débarrasser de l'accès au supra sensible par le raisonnement. But et prétention de la vieille métaphysique, l'accès au surnaturel via la raison se faisait avec une tricherie sophistique caractérisée qui consistait à tirer l'existence divine effective d'une caractéristique posée verbalement. Ensuite, la prétention à l'accès au réel "en soi" en piétinant l'évidente nécessité de l'exclusive considération du phénomène comme représentation d'abord sensible: il faut l'exclure pour toujours et entièrement. Nous avons là le "phénoménalisme" ou "corrélationnisme" base fondamentale de toute philosophie après Kant, quelles que soient toutes les tentatives désespérées pour s'y soustraire... 

    Finalement, au bout du jugement, on a la considération de la finalité prouvant in fine une existence morale de Dieu, comme seul bien suprême à désirer. Mais attention cette finalité n'est pas descriptive, mais marque la compréhension de la nature contemplée, comme conforme donc aux fins qui ont présidé à sa création... 

    Mais avant cette fin, finalement décevante, il y a autre chose, et qui est la longue description de ce concept de "finalité objective de la nature", qui n'est pas "rationnel" (ni dans l'entendement, ni dans la raison) mais "régulateur". Il fonctionne comme en analogie avec la causalité elle même... 

    Là on a une description de la science qui semble manquer à Kant, et qui est celle de la vie elle même: le concept de la finalité de la nature suppose deux choses: qu'il y ait une fin pour la chose subsumée, mais aussi que ses parties soient entre elles comme des fins et des causes. L'être finalisé est organisé en lui même. Cela serait l'"autopoièse" caractéristique de ce qui est bien plus intéressant que l'"intelligence artificielle", la "vie artificielle" ou du moins celle qui serait comprise... 

    Kant ! 

    On complètera la chose par la critique "du jugement", assis sur la distinction spéculatif/moral des deux critiques principales. Le jugement peut ainsi être déterminant ou réflexif. 

    Le jugement déterminant, du concept vers l'objet l'assertion particuliarisante, s'applique au spéculatif et au moral, tout autant et suivant les cas. 

    Le jugement réflexif "fait réfléchir", quand l'objet observé donne à penser. Il peut être téléologique ou esthétique, suivant qu'on y voit de manière spéculative ou morale, d'une part la finalité nécessaire raisonnable ou souhaitable de la vie, ou bien le beau spéculatif, accord avec son être, ou bien le sublime moral, initiateur du romantisme: Strum und Drang, Tempête et Désir (2) ! 

     

    (1) https://www.academia.edu/18721600/Emmanuel_Kant_Avant_apr%C3%A8s

    (2) http://jdarriulat.net/Introductionphiloesth/PhiloModerne/Kant/KantCritFacJuger.html

  • Les indiens

    Lisant sur les indiens d'Amérique, en particulier le fameux "1491", mais pas que, on se persuadera que les considérations sur ces gens sont rien moins qu'importantes...

    D'abord l'inégalité fondamentale entre les représentations des uns sur les autres et réciproquement. 

    Le principal point est que l'existence des indiens fut la source de profondes réflexions pour les arrivants: ils ne pouvaient habiter que l'Asie et donc être des "indiens": le continent nouveau n'étant pas prévu, lui comme ses habitants remettaient en cause les écritures... La chose s'accentua avec la réalisation effective de la nouveauté de la chose, marque de la grandeur d'un monde agrandi, qui ruinait donc la religion. Plus que le tremblement de terre de Lisbonne, la considération sur le monde changea brutalement là aussi et cela est d'importance. 

     

    Et puis il y eut la variole. Il s'avère que dans les trois endroits abordés par les européens, Amérique du Nord, Mexique ou Pérou, les victoires furent d'abord dues au épidémies. 

    La région de Boston fut dépeuplée immédiatement et les pélerins s'installèrent sur des villes de cadavres. Cortez chassé de Tenochtitlan et miraculeusement survivant d'un massacre énergique revint entouré de dizaines de milliers d'indiens ennemis des aztèques, mais pour une ville dépeuplée d'un tiers. Pizarre bénéficia d'une variole terrible qui avait sévi avant son arrivée... 

  • Les unités

    Image illustrative de l’article Sagittarius A*

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