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  • Edwy Pleynel: son monde

    Dans une chronique sur France Culture du Mercredi 19 Février 2014 Edwy Pleynel parle des deux actions (à défaut de lois) mémorielles de la veille: la reconnaissance des soldats musulmans de la guerre de 14, on remarquera la présence de  caractères arabes sur la stèle et la reconnaissance de la "déportation" (le mot est de Pleynel) des enfants réunionnais amenés en France par Michel Debré dans les années 60. 

    Les deux actions peuvent voir leur portée relativisée, en tout cas mise en débat : le nombre de morts musulmans (on ne voit pas très bien le rôle de la religion là-dedans) de la guerre de 14 est assez réduit, en tout cas très inférieur à celui des non-musulmans (qui furent, il est vrai, beaucoup fêtés dans le passé). La "déportation" réunionnaise a concerné des orphelins pris en charge par la DDASS  dans le contexte sociologique de la Réunion de l'époque. 

    Mais l'important est ailleurs: de manière assez claire, Edwy Pleynel exprime un point de vue quant à ce qu'on appelle l'identité Française en général. Ce point de vue reste assez peu explicité, sinon dans les hurlements de la droite "fasciste" qui accuse précisément une gauche particulière de le défendre. 

    D'aucuns pourraient croire que ces hurlements paranoïaques n'ont pas d'objet et que bien sûr il ne s'agit pas de ça. Et bien pas tout à fait. Pour Edwy Pleynel il y a tout d'abord une question sociale en France qui "met en jeu la diversité": on reconnait là la question de l'assimilation du peuple objet de la question sociale au peuple anciennement colonisé. Cette figure dont on connaissait les aspects électoraux (les fameuses recommandations de Terra Nova) a ainsi aussi une image morale et mémorielle. La véhémence et la chaleur avec laquelle Edwy Pleynel la défend le montre bien. 

    Il confirme la figure avec une citation du poète préféré du ministre de la Justice, Edouard Glissant, théoricien de la créolisation  et surtout de l'identité en rhizome  destinée à se substituer à l'identité fixe. Edwy Pleynel sans doute un peu trop enthousiaste, semble soutenir fortement l'idée, au point de qualifier de "saleté" ce qui s'y opposerait.

    Y aurait il une manière plus détendue d'aborder ces questions ? Peut on qualifier le ton d'Edwy Pleynel comme un tout petit peu provocateur ? N'y a t il que la fachosphère pour le citer en détail ? 

     

     

  • La boulangerie du procureur

    Au sujet de l'affaire Blutouff, commentée sur le site de maitre Eolas

    http://www.maitre-eolas.fr/post/2014/02/07/NON%2C-on-ne-peut-pas-%C3%AAtre-condamn%C3%A9-pour-utiliser-Gougleu

    L'affaire est relatée par le principal intéressé: http://bluetouff.com/2013/04/25/la-non-affaire-bluetouff-vs-anses/

    qui cite l'argument dit "du procureur":

    "c’est comme si on rentrait dans une boulangerie et que l’on se servait "

    Et bien l'argument est discutable, et je voudrais le discuter: nous appliquons au monde virtuel un préjugé conçu pour le monde physique et qui se trouve inadapté, voilà ma thèse.

    Des faits similaires sont à l'oeuvre dans des affaires récentes : à chaque fois, on retrouve dans les jugements exprimés par la puissance publique, judiciaire ou politique la même erreur, la même confusion quant aux rapports entre fait et idée pour ce qui concerne les objets de la société de l'information.  

    Alors qu'un geste ou action a un objet et une signification, 

    - sa signification ne dépend que de l'intention de son auteur

    - son objet est exclusivement qualifié par sa signification

    Or, la confusion du signe et de la chose est pathologique, elle est dénoncée par le slogan "la carte n'est pas le territoire". 

    Prenons le document téléchargé par Bluetouff. L'objet ne serait pas protégé en tant qu'objet, mais par l'intention de celui qui le télécharge, qui parce qu'il avoue lui attribuer une signification particulière, devient coupable. Cette attribution de qualité serait ainsi devenue supérieure en importance à la protection physique de l'objet ! 

    Or il n'est possible de statuer objectivement sur cet objet qu'à partir de  ses caractéristiques. Pourquoi ? Parce que cet objet est virtuel, c'est-à-dire ENTIEREMENT contenu dans une convention informationnelle. Sa réalité est ainsi ENTIEREMENT conventionnelle, et par exemple, il n'a pas de nature confidentielle intrinsèque hors le droit d'accès qui définit cette confidentialité. Une erreur d'attribution de ce droit change l'objet LUI-MÊME. Il n'y a pas d'intention qui tienne ici pour caractériser a priori l'objet: lisible,lu, point final. 

    Ici l'objet ne peut être "protégé" que physiquement car il appartient à une classe de choses qui n'a pas intrinsèquement un statut appropriable à priori (ce qui est le cas des baguettes de pain dans la boulangerie du procureur). 

    Pourquoi? Par ce que ce type d'objet (il est une expression communicable, dont l'être consiste à être communiqué) est par défaut, c'est sa raison d'être, destiné à être téléchargé: il est le contenu  duplicable d'un acte de communication. Par conséquent, qu'il soit restreint sous cet aspect est une exception, acceptable et justifiable, mais entièrement contenue dans son expression (sous la forme d'un droit d'accès). 

    En l'abscence de cette restriction, le document EST public, point. Cet argument, abondamment repris sur ce forum est essentiel, et il tient de par la nature de la notion de "public", ici définie par le fait d'être connecté "au réseau". 

    Ici, le terme "réseau" ne désigne pas un réseau particulier ou une machine particulière (un STAD), mais "l'inter-réseau" c'est-à-dire l'infrastructure qui rend interconnectable la totalité des dispositifs communicants. L'accessibilité d'une information via cette connectivité-là caractérise une notion de "public" qui n'a pas d'équivalent traditionnel, et qui est une notion nouvelle, non encore prise en compte par les "élites" juridiques.

    Cette ignorance conduit et conduira encore à d'innombrables désaccords et polémiques. 

    Le problème est fondamental et devra ainsi être résolu par une qualification juridique particulière de ces objets-là.

    Une piste à mon avis est que ce n'est pas la manipulation licite ou non de ces objets qui doivent être qualifiés par la loi, mais son usage. Si j'obtiens ou stocke un document obtenu sur les réseaux et que j'en fais commerce ou chantage, je puis être poursuivi; de manière équivalente, je ne peux être poursuivi sur la foi de documents obtenus frauduleusement ou dont l'origine ne peut être prouvée. 

     

     

     

     

     

  • Un peu de Scala

    Voici un framework pubsub de la mort qui tue... 

     

    trait Idable {

       val id = Bus.getId

       def pub = Bus.pub(this)

       def sub(p:Idable, f:()=>Unit) = Bus.sub(p,f)

    }

    object Bus {

    val H = collection.mutable.HashMap[Long,List[()=>Unit]]()

    def pub(p:Idable):Unit = H.get(p.id).map(fs=>fs.map(f=> f()))

    def sub(p:Idable, f:()=>Unit):Unit = H.put(p.id,f :: H.get(p.id).getOrElse (List()))

    var ID = 0

    def getId:Long = {ID+=1; ID}

    }

    Il s'utilise assez simplement: 

     

    class Person (val name:String, var age:Int) extends Idable {
      def setAge(x:Int) = {age = x; pub}
    }
    object Main extends App with Idable {
      val p = new Person("me",33)
      sub(p, ()=> println("p notified " + p.age))
      p.setAge(34)
    }

     

    On utilise ici les closures bien sur, mais surtout les traits: Idable contient le comportement nécessaire à la signalisation via l'objet singleton Bus et aussi l'interface d'utilisation : pourvu qu'on soit "Idable", l'id et le Bus sont absolument invisibles. 

    Viva Scala !